l'enfer c'est les autres, (pia).

01/ T'es issue d'une famille aux parents divorcés. Tu avais pas plus d'une dizaine d'années, lorsqu'ils se sont séparés. tu as toi-même choisi de demeurer avec ton père à New York, tandis que ta mère a regagné la Sicile (son pays d'origine), de son côté. Tu ne l'as peut-être revu qu'une seule fois, depuis. Probablement aurais-tu changé spontanément d'avis, si seulement tu avais su avant, quel genre de vie t'attendait. 02/ Contrairement à ce qu'autrui semble imaginer, tu n'es pas totalement fille unique. Certes, tu ne fais plus la différence désormais, néanmoins, tu as un frère aîné, âgé de quatre ans de plus que toi. Toutefois, vous n’avez pas gardé contact lors du divorce de tes parents. Lui s'en est allé avec ta mère, toi tu as sans la moindre hésitation choisi de rester avec ton père. Constat, aucun de vous n'a jusqu'alors tenté de retrouver l’autre. 03/ Fille d'ancien militaire, ton existence fut un véritable enfer. Autoritaire, voire totalement impétueux, tu as longtemps regretté de ne pas avoir autrefois quitté New York avec le reste de ta famille. 04/ Tu as connu une adolescence désastreuse. Absolument rien ne laissant autrefois, présager que tu finirais naturellement par te ressaisir. Tu as consumé la majorité de tes jeunes années à tenter de te défaire par tous les moyens, de cette éducation cruellement étriquée. Tu as par conséquent contourné toutes les règles qu'on a un temps souhaité t'imposer. Autrement, tu as progressivement basculé au détriment de tout ce qu'il y a de plus destructeurs. L'alcool, mais aussi les substances qui relativement l'accompagnent. Tu as également fugué à plusieurs reprises, parfois même pendant des jours. Des nuits entières à découcher, le téléphone auquel tu ne t'octroieras même pas la peine de répondre. Les premières expériences qui se succèdent, les fréquentations à faire blêmir, tous les parents de la terre. 05/ c'est la mort vous deux, en fait, c'est même pire. les désaccords qui se succèdent, le conflit qui s'intensifie à mesure que la violence se propage, elle aussi. La fin, avant même le commencement. Tu te souviens encore de son nom, de cette façon qu'il eut de te dévisager tout en bafouillant maladroitement, à quel point il te détestait. Tu n'avais peut-être pas plus de seize, voire peut-être dix-sept ans, que tes démesures d'adolescente réfractaire, t'ont poussé à fréquenter le pire. Tu savais qu'il n'était pas le bon, que cette relation n'avait naturellement pas l'ombre d'une chance, et pourtant. L'excès autant que l’infidélité furent ainsi les maîtres-mots de votre histoire. Et lorsque enfin, tu semblais t'en défaire, c'est l'angoisse de toute une vie qui ressurgit. 06/ Les pleurs qui parfaitement se fondent à tes hurlements, terrifiée tu en viendrais presque à te blesser. L'intuition qui incontestablement dérange, les signes précurseurs qui de leur côté, ne trompent personne. enceinte. Pour toi le pire, n'est pas de savoir de qui, mais tout simplement de l'être. Tu aurais aussitôt pu te défenestrer, si seulement tu n'avais pas su te raisonner. Ton éternel cauchemar qui soudainement se concrétise. Dorénavant, tu ne fais que subir les conséquences de tes propres infidélités. Seule, tu as avorté, la question ne s'est même pas posée. Cependant, il s'agit à présent, d'un secret que tu te gardes bien de confesser. 07/ L'αlcool qui subsiste, s'invite dans tes soirées, même les plus insipides. Tous ceux que tu détailles vaguement du coin de l’œil, que tu accuses silencieusement vautrée de ton côté. T'es sobre, entièrement, vulgaire récipient en verre, dont le liquide faussement salvateur qu'il contient ne viendra pas ce soir, humidifier tes lèvres et leurrer tes sens. Tu as un mauvais pressentiment, une fois encore, pourtant tu n'insisteras pas pour prendre le volant à la place de ton amie, elle, qui à l'inverse, n'est plus clean depuis bien longtemps. Tu as grimpé, installée silencieusement à l'arrière dans la voiture. Tu n'aurais pas dû. Mais toi au moins, tu as survécu, non sans une égratignure, cependant tu es toujours en vie. Collision inévitable, dont tu n'as pas réellement de souvenir, tu ne sais même plus à quoi s'est manifestement heurté le véhicule, pour être honnête. Sur les quatre personnes présentent cette nuit-là, n'en reste finalement que deux, dont toi. Culpabilité terriblement destructrice, tu as plusieurs fois était tenue pour responsable. C'était à toi de conduire, et tu ne l'as pas fait. Autrement, ceux qui t'ont accusé, n'ont pas forcément eu tort. 08/ Si la relation que tu entretenais avec ton père demeurait auparavant, particulièrement conflictuelle, elle fut littéralement putride après ton accident. Un dénouement auquel, péniblement tu t'attendais. Les menaces, autant que les cris, pour l'un, le mutisme cruellement déconcertant pour l'autre. Nécessité davantage vitale, que de tout plaquer, ton unique issue pour tout recommencer, revenir à l'insouciance qui consiste à rire de tout, mais aussi de rien, loin des troubles, que tu t'es toi-même infligée, depuis trop d'année. ton indépendance vivement secondée de tes études auxquelles tu ne cesseras relativement jamais de t'accrocher, jusqu'à t'épanouir raisonnablement, loin de cette adolescence marquée par l'exagération. 09/ Puis sans savoir comment, le temps rafistole. De gamine affreusement perturbée, en résulte un médecin qui naïvement s'ignorait. peut-être essayes-tu d'une certaine manière de te racheter pour les vies que tu n'as pas su préserver avant. Sujet que tu n'as pour ainsi dire, jamais abordé depuis. Le déni pour seul argument. Quant à ton père, il fait lui aussi parti de tous ceux, dont on ne parle pas/plus. Son éducation à l'aspect nettement dictatorial, que tu ne pardonnes toujours pas. Mais maintenant, tu vis Piα. Tu t'enthousiasmes de futilités pour le moins déroutantes, éclate de rire, parfois pour pas grand-chose, tout en dédramatisant toutes ces perspectives que tu ne pourras pas changer à l'avenir.