murder on my mind

sloth/ puissance, justice et dévotion. voici le credo de la famille orman. fervents religieux, il était de mise d'écouter les paroles du pasteur les dimanche matin, de fermer les yeux et de se tenir les mains avant chaque repas. comme s'ils avaient peur que leur petit monde s'écroule, qu'il leur fallait s'assurer que le rêve allait continuer. quelques décennies plus tôt, ils n'avaient rien les orman. la peur de perdre le contrôle qui noue inlassablement leur gorge explique certainement leur véhémence. ils y ont cru à nouveau, au miracle, lorsque leur deuxième fille est née. venus. elle est douce, et surtout aussi docile qu'il le fallait. ils ont maudit le mauvais timing. si seulement venus était née avant rhys, leur empire aurait pu être sauvé. mais ils n'ont pas désespéré pour autant. puisqu'il en était de la volonté du Seigneur, rhys devrait accepter son sort et se laisser modeler à la guise de ses parents.
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aussi vite qu'on lui apprenait, elle effaçait tout de son esprit, préférant s'enfermer en compagnie de son ordinateur et déchiffrer des codes. l'année de ses quatorze ans, elle infiltrait le système de son collège privé pour changer toutes ses notes en a+. rien à faire, rhys était vraiment obsolète, du début à la fin.

lust/ c'était beau. c'était puissant. un amour flamboyant façon drame romantique comme on en fait plus. elle s'en souvient comme si c'était hier rhys, du soir où elle l'a rencontré. le bruit des vagues s'écrasant contre le sable tandis qu'elle s'avançait nonchalamment. le t'as pas une cigarette ? lancé à la volée alors qu'elle avait un paquet rempli dans son sac. ils ont parlé ensuite, longtemps. des jours qui se sont transformés en mois. ils se consumaient, s'élevaient ensemble tout en se traînant mutuellement six pieds sous terre. et puis un jour, ils ont décidé de partir pour new york, sur un coup de tête. des étoiles pleins les yeux et une ambition plus haute que les grattes-ciels.
ils ont commencé doucement. une épicerie, d'abord. alex devant le comptoir et rhys derrière l'écran, s'assurant qu'aucun système de sécurité ne soit opérationnel. puis ils ont commencé à voir plus grand, à trouver des cibles plus influentes. rhys n'avait même pas besoin de l'argent, ses parents ne lui avaient pas totalement coupé les vivres. elle voulait juste sentir le danger, l'approcher d'un peu plus près.
il a suffit d'une fois pour que l'utopie s'écroule.
c'était l'idée d'alex. une banque pas loin du centre de brooklyn. ils ont préparé leur plan pendant des semaines, tout devait bien se passer. rhys a désactivé le système de surveillance, elle a donné toutes les instructions à alex. elle n'a jamais su ce qui avait foiré, mais les flics ont débarqué. dans leur appart, et rhys a été embarquée. ils ont abattu alex, d'une balle dans la tête. comme ça, en l'espace d'une seconde, le monde s'est écroulé.

wrath/ rhys, elle a tout perdu ce jour là. ses parents ont étouffé le scandale, plus pour conserver leur image plutôt que par compassion. elle s'en est tiré presque sans rien, juste du sursis et une grosse amende à payer. puis ils lui ont tout coupé. plus d'argent tous les mois sur le compte en banque, plus d'appels de sa soeur, plus rien. mais c'était rien à côté de la rage qui la prenait à la gorge. un désir de vengeance de plus en plus fort, sans savoir quoi faire. celui de s'élever encore plus haut, d'atteindre des sommets, et ce sans l'aide de quiconque. elle est seule maintenant rhys, plus personne sur qui compter. mis à part peut être ces filles empoisonnées par la richesse. elle les comprend, les admire peut être un peu aussi, dans un sens.