(tw: sexe) all she wanted was the answer

Tel un animal sauvage, Dusan semblait fuir quelques choses. Je remarquais une méfiance perpétuelle, quelque chose d’omniprésent chez lui qui le faisait doucement reculer si j’avançais un peu trop vite dans sa direction.

J’avais sans doute fait ou dit quelque chose qui l’avait offensé.
Quoi donc ?
Quelque chose d’affectif qui ne lui avait pas plu ?
Ce garçon avait sans doute bien des secrets.
Tout allait trop vite. Vite.

Il ne se rendait sans doute pas compte de l’effet qu’il avait eu sur moi.
Cette morsure invisible au creux de mon cou, cet endroit où il a passé le plus clair de son temps ce soir. Cet endroit où il a humé le parfum, déposé la bout de sa langue.
Je n’étais plus la même lorsqu’il m’a pris dans ses bras.
Son instinct animal qui m’avait enveloppé. J’avais oublié l’espace de quelques heures que j’étais humaine. Ce contact, je ne l’avais jamais vécu par le passé…

Il voulait faire comme je le souhaitais, mais ce que je souhaitais c’est qu’il s’expose et qu’il sorte de lui même comme il avait pu le faire ce soir.
Mais peut-être que je l’avais amené sur un terrain qu’il maîtrise trop cette nuit…

La salive qui sèche lentement sur mes lèvres.
Ce goût.
Cette pellicule humide et fine qui disparaît.
Tout comme lui, le vent l’emporte au gré de mes émotions.
L’encre de ses lèvres n’était pas indélébile, à mon grand regret…

Il s’agissait d’une simple rencontre sur un réseau social.
On aurait pu conclure à une simple coucherie, un moment unique et rapide, sans lendemain.
Mais le lendemain avait déjà commencé avec Dusan. J’en étais certaine.
Je ne souhaitais pas le retenir, je l’avais déjà bien assez fait jusqu’à maintenant.
On ne garde pas un animal en cage.

La digestion est une étape importante, surtout à la rencontre d’un repas consistant et succulent.
C’est un moment de repos et de silence, qui invite la constance à faire corps avec les chairs.
Assimiler.
Accepter.
Se retrouver.
Surtout dans le corps frêle et fragile d’un Loup affamé.
Un Loup qui a laissé trop longtemps traîner sa faim.
Une faim invisible.

J’écrasais la cigarette qu’il avait échappé dans sa fuite, comme pour répondre à ses derniers mots. J’attendis quelques instants afin de reprendre la prise sur mon corps.
La conscience qui revient violemment à la surface.
J’ai couché avec un inconnu sans me protéger…
Le froid qui m’attrape et qui mord les chairs.
Les poils blonds et fins se dressent sur mes bras, me rappelant presque une nature animale que j’ai connu précédemment.
Il était temps de disparaître dans la voiture blanche et sportive qui m’attendait à quelques centaines de mètres d’ici.
Je déplorais que Dusan soit partie de la sorte, la descente de l’échelle fût assez sportive.
Enfin, le retour à la tanière fût un apaisement…

Mais quand reviendras-tu ?…
J’ai l’impression que je n’oserai pas t’écrire, comme si que j’avais froissé quelque chose…
Tu as mon numéro mon Loup.
Mon encre sur le papier.