smoke hole (angus)

traits de caractère /


l’effluve du désespoir dans ses prunelles endolories, éclatées par les drogues qui se déversent sans compter dans son sang et la lascivité intense que révèlent les cernes bleutées sous ses globes. la nicotine entre ses doigts, devenant presque un attrait de sa personnalité, tellement celle-ci est fréquente. et sous ces symboles de torture, de maladie intempestive dont le monde entier se veut connaisseur, il y a ces états d’âme ; à l’image de ces jours pluvieux, son esprit ne résiste pas devant la grisaille, préférant le rejet et la morosité aux rayons de ce soleil qui se veut perçant. puis les idées noires le traversent, abandonannt alors ce gamin aux rêves criminels pour n’en faire que l’esclave de ses cauchemars. sous les rictus qui peuplent ses lèvres, l’amertume ne cesse de le suivre, la calamité en tant qu’acolyte pour l’accompagner au mieux dans toutes ces épreuves dont il ne se relèvera plus au moment donné. l’intense déséquilibre entre les émotions et la réalité, entre le noir et le blanc, le gris ne faisant en rien parti de sa vie. si le noir se veut profond, aussi intense que son amourachement pour la débauche, les joies se veulent tout aussi excessives. les ailes battantes d’un espoir retrouvé le temps d’un court instant, durant lequel les oiseaux chantent et les peurs disparaissent. alors il devient Angus, ce gamin qui avait l’habitude de sourire au monde, de se laisser aller contre les bras de son frère. mais la chute est bien trop dure, bien trop difficile pour que lui seul puisse y parvenir. la chute est lamentable et un jour, elle sera fatale. bien que les jours soient ardents, à la lisière de l’insensé, il y a cet esprit paumé, impossible de se dégager de l’emprise du misérable. lui n’est bon que pour suivre les pas boueux des Carmichael, l’épave qui leur sert de père. il le sait et c’en est convaincu, tellement que plus rien ne semble avoir d’importance, si ce n’est que le groupe. mais son monde est bien trop ensablé pour qu’il puisse y sortir indemne alors malgré les abîmes qui encerclent son palpitant, les éclats de rire incessants et l’impulsivité à la limite de l’inconscience se reflètent aux autres. parce que tout est trop fort, bien trop difficile à supporter.

yesterday, I was a cloud smiling next to the sun.
today, I am a cool monsoon mistaken as a typhoon.
tomorrow, I will pass away just like a rainy day that’s gone.
someday, I shall be one with the stars;
I think I’ll give up too soon.

les pieds traînent, butant les canettes de bières qui jonchent le sol
les cris blessent, se heurtent entre eux
et les poings se contractent, n’attendant plus une seconde pour cogner la chair
à l’image d’une tradition antique depuis maintenant des années,
les hurlements en uniques paroles,
les rendant tout aussi sourds qu’aveugles,
les rendant tous un peu plus affaiblis par cette vie lamentable.

Carmichael, en parfaite harmonie avec la détresse et la laideur d’un patronyme souillé.

dans ce taudis en office d’appartement minable, la crasse les habite, coexistant de cette misérable vie à laquelle les a prédestiné le père Carmichael. une désolation à l'effigie même de leur avenir, cohabitant à travers les poings et les insultes, l’alcoolisme immonde d’un père incapable et d’une tristesse à abattre n’importe qui. on les a abandonnés. laissés à leur sort terrible, la mère en quête d’aventures irrésistibles s’en est allée pour les bras d’un richissime, d’un vendu de la société, comme dirait le père. c’est de son départ, qu’il n’a jamais su se relever, reprendre cette famille par le coude pour leur offrir davantage que des addictions pitoyables. mais tout ça fut bien trop, des demandes invisibles, lui passant au-dessus de la tête alors que les gamins s’enfonçaient dans les sables d’une éternité biaisée.

mais de ce tourbillon impossible, la lumière semble s’être frayée un chemin en la figure même de celui qu’on appelle “jumeau”. Ambrose, dont les syllabes butent sur le bout de la langue et dont le mépris se veut grandiose. ce frère dont les pupilles suffisent à calmer ces crises inconscientes dont se forgent son esprit, ces mots lui aboyant d’en finir, de disparaître derrière le brouillard insistant. mais l’adoration se veut à la grandeur de leur haine respective, l’excès dans tous les sens du terme. leurs langues fourchent, transformant l’attache fraternelle en un feu dont ils ne connaissent encore l’origine. Angus en gamin écervelé, capricieux, ne trouvant que le repos sur l’épaule de son double. la folie d’un égarement affectueux auquel ils n’auraient jamais songé. un égarement, rien qu’un égarement. mais là se trouve une racine infectieuse, prête à s’immiscer en eux telle la maladie dont Angus souffre déjà depuis des années, sans jamais s’avouer le nom de celle-ci. et il sait que tout ne va pas, que quelque chose cloche en lui mais il ne ferait rien pour y remédier, effrayé par les mots médicaux, par une réalité qui le frapperait bien trop fort pour pouvoir surmonter un énième obstacle. alors il se contente de ces abus permanents entre les substances, l’alcool et l’affection. sachant pertinemment, que son frère sera là pour le rattraper en plein vol.

parce qu’à deux, le brouillard semble s’éloigner, se dissiper dans cet océan de tristesse.
parce qu’à deux, la conception d’un monde à part prend forme sous ses phalanges.
parce qu’à deux, l’orage ne deviendra plus qu’un étonnant allié.