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 NY / cruel to care

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Louison Maillard;

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Louison Maillard



scarlett leithold
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les corps qu’elle sillonne, affamée, estomac battant. volage et errante car l’amour est liberticide
mourir sur scène à la sisyphe, encore et encore

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Message Sujet: NY / cruel to care   NY / cruel to care Empty Ven 24 Juil - 22:15

Il y a ce soleil sanguin qui enveloppe les rues de la toile de ses rayons, badine avec la lune qui valse lentement dans le ciel. C’est l’épopée du jour qui touche à sa fin, de la lumière qui se retire, s’est épuisée à parcourir ce versant-là du monde.
Il y a poupée qui se meut dans la nuit attenante, les godasses décrépies qui fracturent le béton à ses grandes enjambées. L’iris azuré empli de paresse prend le temps de sermonner les alentours rebroussés tant de fois. Les poumons sifflent et dégueulent ce trop plein d’air que l’effort laisse entrer. Louison court à perte d’haleine vers une nouvelle escapade ; un train pour quelque part qui, du quais de la gare, raille l’essoufflée.
Au premier pied qu’elle élance dans la rame, les portes se ferment derrière les pointes de sa crinière emmêlée. De justesse. Le coeur battant, elle souffle des goulées d’oxygène et son coeur retrouve l’apaisement tant convoité des créatures flegmatiques.
Pour les beaux océans de la blonde, l’univers s’est armé de patience afin de côtoyer son esprit pieux et désintégré. Elle est arrivée sur le fil de soie d’un temps qui n’a nulle emprise sur elle, puisque tout ça lui est foutrement égal à elle qui pourrait bien dévier l’orbite de la Terre-mère d’un caprice.
Entre les sièges, la fluette se balance à la recherche d’une place vidée de toute présence, vidée d’indésirable. Le corps chancelle à l’allure du train, les orbes inquisitrices au répondant farouche. Sauvage au milieu des civilisés souffre des airs compatissants prodigués, et s’installe au premier siège lui permettant de s’y soustraire. La bile est amère, remonte jusqu’à son gosier, puis se tasse dans un coin du corps.
Les poils sur sa peau se hérissent subitement,
les membres succombent aux frissons violents qui crépitent sous le derme.
Le train bascule dans le silence,
une ataraxie poétique des âmes ambiantes.
Tout se tait. Et même à l’intérieur, les jérémiades ont cessé leur vadrouille. Une paralysie d’orfraie aux prunelles menthe qui servent de dague pour un myocarde crevé. Louison a raté des milliers de chance de vivre cet instant pleinement, peu habituée au visite inappropriée des macchabées, elle est obligée de rater ce train-là. De se complaire des vilenies d’un temps désuet, rendu obsolète par la mort.
« Qu’est-ce que tu fais là? », ne vois-tu pas, enfin, que ce monde est à moi.
Elle y croit pas, Louison, à ces anges qui cherchent partout les démons. À Yulia venue directement murmurer à son oreille: « Gagné. J’ai volé tout ce que tu voulais ». Elle s’était jamais vraiment imaginer, d’ailleurs, revoir son visage sans quelques vers pour mâchouiller son épiderme porcelain. Elle a presque envie de rire au nez de ce que le bon Dieu peut bien lui foutre sur le chemin ; alors, la blonde ne lésine pas sur un sourire mesquin.
« Quoi, vraiment? C’était sa dernière carte à jouer? M’envoyer un cadavre pour mon absolution? »
Elle darde le spectre, des secondes en trop, ça se compresse dans sa poitrine. Louison ignore, Louison soupire.
« Ok. Tu peux partir. Rejoindre la lumière, trouver ta paix », la main s’agite pour balayer cette poupée inerte.
De l’autre côté du miroir, un trouble s’installe dans le poupon. Comme une négation d’elle-même, qui ne veut pas vraiment voir détaler la chimère. Face aux envoyés, à ces mandataires du Paradis, Louison pérennise son masque de suffisance.

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Oksana Volkov;

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Oksana Volkov



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les relents amoureux occupent désormais une minuscule place dans le myocarde enivré d'une odeur qui te colle à la peau. l'armoire s'ouvre tous les jours pour laisser respirer les vêtements qui n'ont plus de silhouette à habiller
les effluves ne dissimulent aucun secret. arômes mandarines, narines respirent les odeurs de jasmin mélange à la vanille, leur singularité ne t’échappe jamais. nez d’exception au destin prometteur qui s’abandonne aux plaisirs olfactifs. fragrances divines. attirance limpide.
loin des miasmes pollués. cocon près de la baie.
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Message Sujet: Re: NY / cruel to care   NY / cruel to care Empty Dim 2 Aoû - 10:02

cruel to care
ft. @louison maillard

dans leur danse frivole, les réverbères s'effondrent, aspirés par la vitesse d'un train qui s'élance. le mirage s'étire, le fer se dissout laissant place à ces lampiotes devenues lucioles. celles qui ondoient en même temps que la machine qui martèle la rouille des rails. les luciférines s'expriment dans le silence impérial. de ces lumières bien ternes que tu perçois de plus en plus difficilement. ce ne sont plus que des étoiles qui s'abaissent. celles qui effleurent la terre de leur poussière lactée. celles qui côtoient les mortels souvent trop loin pour elles. les astres de la nuit t'enveloppent et te bercent. à l'orée d'un royaume dans lequel morphée règne, tu en oublies les bourdonnements des gares effervescentes. les pleurs des âmes éconduites s'effacent peu à peu sur l'embarcadère ferroviaire. les signes de mains se perdent dans le champ de vision qui se réduit. puis les visages deviennent flous et la carcasse de métal se dissipe. tandis que les retardataires reprennent un semblant de souffle. lancés dans une course frénétique, tu les avais scrutés s'époumoner. les réminiscences de toutes ces fois où tu l'avais raté te décrochent un sourire amusé. maintenant les prunelles se perdent au loin. dans l'horizon du paysage qui défile, l'encéphale ne s'attarde pas sur les images rapides, tantôt vertes des forêts montagneuses, tantôt grises des maisons situées sur les bas-côtés. oksana tu ne prêtes pas attention aux mouvements fins du squelette qui se déplace le long de la rame. la silhouette qui souhaite s'échapper, s'extraire des injonctions qui obligent les voyageurs à se côtoyer. tu ne peux pas la juger, t'as fait exactement la même chose. seulement toi, t'étais arrivée à l'heure, sûrement trop tôt, pour t'assurer que l'escapade soit agréable.
affaissée sur le velours rêche, tu pensais que le visage aux joues encore teintées d'un rouge écarlate se détournerait de toi. vieux rituel qui parfait chacun dans son monde. même si les directions sont les mêmes, les corps ne font que se croiser et évitent les malencontres provoquées par des prunelles qui se cognent trop longtemps. seulement la blonde rompt le silence monastique. envolée l'hésychasme. et ça te surprend, oksana. parce que tu ne connais pas celle qui t'interpelle. son rictus est effrayant, forme un contraste perturbant avec la douceur de l'enveloppe charnelle. les sourcils se froncent face à la méprise pour le double. pour l'ombre envolée. la siamoise enfermée à jamais. et les âmes luttent contre la déréliction qui la menace, autant elle que toi. la tête baigne dans des hérésies réconfortantes. les promesses de la grâce accordée par le toucher divin sur la tête céleste. mais l'auréole ne s'y posera pas. elle dégringolera devant les chaussures abîmées. dénuée des croyances, ce n'est plus qu'un cercle qui git sur le macadam. plus qu'une vieille breloque qui finira entre la mâchoire d'un chien qui ne cherche qu'à s'amuser. pourtant t'es fascinée, oksana, par le personnage singulier qui se dépeint devant toi. parce qu'elle connaissait forcément l'ange déchu, sans jamais qu'elle ne s'intéresse à l'ombre en-dessous de ses ailes.
« je pourrais te retourner la question. à croire que tu ne fais que suivre mes pas. »
jeu dangereux, oksana. que de prétendre d'être celle que tu n'es pas. curiosité perverse d'étudier l'inconnue dont les mots ne s'accordent pas avec la lueur qui brille dans les yeux. celle qui implore puis balaye le suprême d'un geste désinvolte. présence non désirée de la dépouille. pourtant les soupirs sont une piètre ruse pour balayer les souvenirs partagés. oksana tu veux t'immerger. dans cette mémoire séraphique d'une âme qui abrite encore ses traces.
« peut-être que tu as encore des choses à confesser... »
le regard est appuyé, prêt à percer les secrets indignes pour le royaume utopique. le ton est grave sous les traits malicieux.
« si on est là toutes les deux, c'est qu'il doit bien y avoir une raison, pas vrai ? une sorte d'énième mission de sa part. »
la foi, tu ne sais plus si tu l'as encore oksana. les codes des croyances ne s'enterrent pas, même avec toute la ferveur que tu y mets. alors l'ultime péché est d'en jouer avec la poupée qui ne demande qu'à revivre aux côtés de celle qui a vaincu la mort pour revenir auprès d'elle. enivrants sont les frissons. intense est la tentation. de renouer avec elle. et du plus profond de ton être, tu souhaites. que ce train jamais ne s'arrête. que les quais explosent en un millier de morceaux pour que tu files à travers la terre, la mer, et les nuages. pour enfin la retrouver, elle.  
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Message Sujet: Re: NY / cruel to care   NY / cruel to care Empty Lun 9 Nov - 10:29

cruel to care


     L’illusion est impeccable, les saints ont chargé de vie la dépouille et Yulia reçoit les ombres aussi bien que la lumière sur sa peau de velour. Louison observe le plissement du regard dès que les rayons la foudroient, suffisant à lui faire croire qu’en mourant elle avait été accueillie par les ténèbres. Qu’alors régénérée, Yulia s’aveugle au moindre éclat, encore et encore, que c’est là la sentence qu’on octroie aux mortels qui s’abrègent eux-mêmes. L'ectoplasme qu’elle épie n’a l’once de fantaisie qui ruisselait sur ses cascades autrefois, elle dépiote de ses océans ce minois fébrile dans lequel elle peine à retrouver le souvenir.
La môme détourne le visage dès que l’autre dépoussière ses cordes vocales, s’octroie un moment de latence, de réflexion à l’égard de ce que le fantôme bavasse. Les joues rosies, haletante encore, elle amasse ses filons d’or en un chignon ridicule, le nez coule et elle renifle la seconde d’après. Tout ce temps, elle pense à quel point elle avait été médiocre dans ce jeu de piste, puisque Yulia s’était montrée plus efficace en se donnant la mort et en lui échappant à jamais. Par ses modestes tentatives toujours éconduites par l’Unique, Louison n’avait que peu d’allure face à la défunte. Elles s’étaient suivies et s’étaient perdues, l’une revenait aujourd’hui sur ses pas et l’autre y voyait l’occasion de parvenir à la rejoindre enfin.
“T’es qu’une sale tricheuse Yulia. Comment j’étais supposée savoir que je devais te suivre jusque-là?”
Jalousie manifestée avec rétention, sentiment d’aigreur pour un ciel qu’elle a tant convoité, puis la vicieuse amante a volé sa mignardise céleste et laissé Louison sans reste, empêtrée dans les sables mouvants du déni. Les prunelles reptiliennes dévalent sur les pertes, mais ne fait pas de bilan fâcheux, car en définitive n’a-t-elle pas perdu qu’une partenaire de jeu?
La chimère s’interpose cruellement dans un besoin de lui dévorer ses pensées, un rire caustique gratte la gorge de la blonde sans s’exposer à la surface. Le curieux revêt les apparences de la minuscule brune, la fronce de ses sourcils semble adresser cette mémoire défaillante que le Dieu s’est précipité à mettre à charge de sa besogne.
“Hé bien, qu’est-ce qu’il y a de nouveau?”, elle hausse les épaules, lassée de la parole divine qui prétend inéluctablement expier, “je n’ai jamais été un exemple pour l’Église”. Elle sursaute sans prévenir, levant l’index en même temps que retentit un “Oh” d’illuminée. “Je sais à présent!”, l’enfant se penche doucement sur la table qui les sépare “tu veux savoir si c’est moi qui t’ai poussé d’une falaise, si j’ai noué le noeud avec lequel tu t’es pendue ou si je t’ai tailladé tes petites veines imperceptibles” - elle avait longtemps étudié son poignet, le troc de la délicatesse pour ne pas se sentir déliquescente. Les murmures se mêlent à de précieuses révélations qui n’en sont guères, le dos frappe brutalement le dossier et Louison fait la moue. “Ce n’est pas moi. Tout ça, c’était toi”, une ombre voile avec célérité son visage de séraphin, puis ses joues se pincent d’enthousiasme.
Les océans débordent sur le paysage vitrifié, elle se tait un moment pour apprécier les ravages de l’univers. “Je sais pourquoi t’es là, toi et moi on faisait la paire, et maintenant tu t’ennuies là-haut. Le Paradis c’est bien beau, mais ça doit avoir un goût d’Enfer sans moi hein? Moi je sais que ç’aurait un goût d’Enfer sans toi, c’est déjà le cas ici”, elle tourne le regard sur son aînée, certaine que celle-ci est aussi vivante qu'elle ne l'est, porteuse d'une vie définitive du moment qu'elle parachève sa mission divine: “t’es revenue pour m’aider à mourir”.

@Oksana Volkov


 
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Message Sujet: Re: NY / cruel to care   NY / cruel to care Empty Ven 15 Jan - 18:50

cruel to care
ft. @louison maillard

elles se fondent dans le flou du paysage, les prunelles apposées sur l'horizon qui défile. celui qui, de ses grandes enjambées célestes, fuit l'horreur quotidienne, la vie infâme et son flot amer qui déposent sur le palais sensible ces brûlures qui enflamment tout le corps. à la vitesse du train élancé dans la course contre le temps, elle te rattrape, cette gangrène oksana, se répand comme des doigts qui sillonnent et s'approprient la pulpe malheureuse. celle que la môme malmène dans l'ombre, presse si fort contre elle pour extirper ces mots que l'ombre a peut-être laissé sur les sentiers de l'âme que vous aviez l'habitude de partager. de la hâte qui pousse l'engin à déguerpir sur les rails rouillés se dessine la forme d'un écho. une craquelure, une entaille qui déforme les arbres pour y dresser l'esquisse de ces silhouettes siamoises. celles qui batifolent, les doigts toujours entrelacés, rient des autres qui ne comprennent pas l'essence même de l'alcôve que procure la douceur de la gémellité. elle avait ce rire-là, yulia. celui que tu pouvais sentir vibrer dans le creux de ses os avant qu'il n'atteigne la surface de ses lippes pour finalement éclore. ses rires que tu pouvais prédire quand ses lèvres se pinçaient, empêchant les commissures de s'abandonner aux secousses incontrôlables. sur la vitre rayée, elle s'étale, la doucereuse remembrance, peint les dédales de souvenirs qui la maintiennent en vie. souvent tu t'y perds, oksana, désespérée de te plonger dans ces moments où tu la sens qu'elle divague, l'âme vacillante, frôlant la sienne de quelques millimètres sans te soucier de tomber dans les limbes une fois que tu l'auras touchée.
« arrête ton baratin. les règles du jeu n'ont jamais changé. t'as juste abandonné alors que moi... j'ai gagné. »
comme un pantin dont les lèvres s'animent pour y laisser échapper les timbres d'une voix étrangère, le ricanement glacial de celle qui glisse entre les frêles filaments d'un au-delà amorphe. les iris dissipent leur attention de la fenêtre qu'elles prenaient pour le tableau de leur histoire, retrouvent le pourpre des joues de la blonde qui accepte le duel du spectre devant elle. il n'y a pas l'ombre de la peur sur ses orbites. simplement cette furieuse frénésie dans laquelle se profile la pointe saillante de quelques flammes colériques. celles qui envient au fantôme sa reine liberté qui lui confère tous les droits, lui procure les clés d'un royaume qu'elle meurt d'envie de visiter. ce palais des brumes dont elle veut s'imprégner, déverser le calice qui renferme ses vices pour espérer rencontrer ceux qui souffrent de cette même folie. elle la jalouse alors, la gamine aux boucles d'or, peste contre la défunte qui ose la devancer. et quand la langue furibonde crache ses ignominies, les entrailles se tordent, oksana, tâchent candide du même rouge qui entourait autrefois la nuque immaculée. cruelle sentence qui imbibe les lèvres carnassières. de ces mots qu'elle balance comme des balles qui criblent la dépouille, détruisent les derniers morceaux de vie qu'elle se vantait de revêtir. devant l'envieuse la mâchoire se crispe, incapable de retenir la naissance des frissons qui se heurtent à la chaleur du coton et la danse des phalanges qui triturent les peaux mortes autour des cuticules.
« t'en mourrais d'envie d'le faire pourtant pas vrai ? à défaut de pas pouvoir aller jusqu'au bout sur toi-même... »
dépouiller l'amante pour la faire entièrement sienne. la tuer des mêmes maux qui sévissent sur sa chair martelée. comme une feuille, la gorge tremble, s'étranglerait presque dans son propre souffle. celui qui compresse le myocarde entre ses acrimonies mielleuses et morbides. car la laideur est pourrie mais terriblement grisante, bouffe l'organe de ses minuscules épines qu'elle plante, parée du voile brumeux qui s'inspire de son aspect. ses effluves te reviennent, oksana, dans cet étrange mélange où les notes absconses de la sibylline s'invitent, témoin de l'union démente et frelatée de celles qui mendient auprès des égoïstes déités les miettes d'une quelconque absolution. celle qui les délivre de l'obstacle charnel et ses tribulations exécrées.
« si j'te manquais tant, pourquoi t'es jamais venue me voir hm ? t'avais peur que je vienne te hanter ? »
aucune de ses mèches blondes ne s'est esquissé sur l'horizon funeste et brumeuse de la maison de la morte. dans la vie de yulia, elle s'apparente à un mirage, un songe illusoire qui de toute part t'échappait oksana.   
« j'ai jamais dit ça. p't'être que t'es mieux ici et moi... là où j'en ai envie. »
d'une prétendue indifférence, les épaules se haussent, elles se jouent de ce rêve qui semble inatteignable pour la prisonnière de ce monde qu'elle rejette. les opales ne se décrochent pas un seul instant de l'inconnue. car de son fanatisme émanent ces fragments qui scintillent dans le fond des cavités. tous ces petits bouts d'elle que tu veux cueillir, oksana, jalouse des trésors qu'elle possède et que tu n'as jamais connu.  
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Message Sujet: Re: NY / cruel to care   NY / cruel to care Empty Mar 20 Avr - 14:09

cruel to care


Ce n’est pas la première fois pour Louison que le continuum de la vie s’enchâsse à celui de la mort, que des toiles de peaux couramment sans visage se dessinent dans son ombre ou son paysage. L’onirisme chargeant la platitude de son réel, elle ne fait souvent que les croiser au rythme frénétique de sa cadence fugitive. Elle craint ces sans-visages, leurs visites impromptues au milieu du jour ou de la nuit. Elle craint, Louison, que si leurs traits n'étaient pas gravés de la pointe sèche du souvenir, que cela soit l’oeuvre d’un oubli, ou de cette amnésie venant pondérer les silencieuses et néanmoins fustigeantes douleurs de l’enfant.

Ce qu’il ne faut pas croire, néanmoins, d'une Yulia qui prenait subitement corps dans les quartiers de ce train, c’est que les minutieux détails de sa figure, des mèches de cheveux mordant sa mâchoire aux cristaux de jade ornant sa pupille, n’étaient pas facétie, mensonge ou ruse. Car  dans un temps évanoui, disparu, elle et Louison s’étaient provoquées tout le mal nécessaire, avant que l’une en meurt pour toujours. Leur relation avait été ainsi faite de valses avec le tourment et l’affliction, partenaires qu’elles s’échangeaient tour à tour, se préservant de leur propre contact afin de ne jamais pénétrer les voies de l’empathie. Ensemble, elles convoitaient la manière de se rendre étanche à l’atroce réalité, creuser un canal de torture d’où elles avaient prévu de sortir plus vivantes et éternelles que jamais.

« Comment étais-je censée me faire du mal si tu n’étais pas là? », les mots s’enlisent dans le reproche car parmi cette cohésion qu’elles avaient trouvé, Louison s’était éprise, et de l’âme-soeur avait été fauchée. Le détachement s’étaye partout, dans ses yeux clairs qui fouillent l’étonnante trouvaille, sa nuque et sa clavicule tendues contre le velours tissé du siège que ses sudations ont rendu un peu humide, les irruptions monotones de sa voix. Entre elle et le mirage, elle efface les possibles atermoiements qui pèsent pourtant en elle, l’enclume du manque puis celle du chagrin.


Au poison épineux de sa parole, Yulia lui apparaît plus fantomatique qu’alors. Diaphane, rigide et glacée, et si seulement elle avait été humaine, Louison l’aurait cru chamboulée par la violence de ses palabres. Mais ce ne sont que les soupçons qui envahissent cette mémoire dérobée par la captation de la mort. La comédienne grigne, froissée, ses yeux plongent vers l’horizon véloce qui s’éclipse avant d’être agrippée. « Je n’aurais jamais fait ça. Toi et moi, on faisait tout ça ensemble, mais jamais l’une sur l’autre, tu te rappelles? », sans cette promesse, la môme se serait rompue au premier heurt, amarrant ses sentiments pour la brune jusqu’au désastre. La vindicte redémarre de plus belle, car celle emportée dans le trépas s’affuble d’une rancoeur désarçonnante qui statufie la vaniteuse. « J’ai essayé, je te le jure », de la saillie d'une lame, de l'excès d'opium, mais le monde s'évertuait à sauver ce qui n'avait pas véritablement envie de mourir. La tête secoue hors du champ de la conscience les réprimandes de la revenante « non, je n’ai jamais eu peur de toi et tu le sais. J’aurais voulu que tu me hantes plus tôt ».

Les aveux ont filé suivant les pulsations nerveuses de son coeur et Louison darde désormais la sculpture évanescente de ses contradictions, et ça lui cisaille dans le gouffre de sa poitrine comme l’autre la fuit et crève à grand jour ses rêves d’échappée céleste. « Ce n’était pas avec moi que tu avais envie d’être alors? », la déception vrombit, court le long du regard qu’elle déverse dans son vis-à-vis, puis succinctement, sur la fenêtre « je croyais ».

@Oksana Volkov


 
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Message Sujet: Re: NY / cruel to care   NY / cruel to care Empty Lun 9 Aoû - 14:59

cruel to care
ft. @louison maillard

peu à peu le museau se froisse, durcit les traits de la gamine touchée par une jalousie qui tait encore son nom. il agace, le spectre de l'éternelle héroïne. tout autant qu'il attise l'étrange désir de déterrer l'intégralité de ses secrets. à la lumière de ces matrioshkas qui ornaient le haut des étagères de la maison, les mystères s'imbriquent les uns sur les autres. une masse brumeuse assombrit soudainement les souvenirs du visage de la jumelle que tu avais appris à regarder avec émerveillement oksana, comme s'il était serti de pierres précieuses. de ces parures mirifiques sur lesquelles on s'attarde sans penser qu'elles constituent l'instrument idéal pour dissimuler un monticule de mensonges. le monde t'échappe et se fissure, le voyage prenant une tournure inattendue. si bien que ce n'est plus la destination que la môme attend, si désuète dorénavant. sur les rails, le train gigote, son grommèlement contre le fer rouillé sonnant comme une funeste prémonition. qu'il est sinueux, ce chemin menant aux terres inconnues d'une mémoire absconse. la hâte abonde pourtant près des entrailles, poussée par l'étrange mélange d'une curiosité et d'un égo piqués à vif.
« parce que tu avais besoin de moi pour le faire ? t'as fini par trouver la solution toute seule non ? »
déblatérant des propos qui dépassent votre réalité, s'éloignent de tout ce que vous aviez pu connaître ensemble. viciée, votre histoire, dès lors que s'appose sur son spectre lumineux le prisme de l'inconnue. de l'autre côté du miroir, la couleur des fragments de souvenirs se ternit, dévoile alors le chaos des idées noires masquée par le vocable usité des jeux d'enfants. à la rencontre de ces pensées, la peau frisonne tandis que les mains glissent sous le pull et entourent les avant-bras. sans sourciller, les ongles goûtent la chair, l'esquintent de marques succinctes qui n'ont rien de celles qu'elles se sont infligées. brisant la porcelaine, tatouant leurs peines sur l'enveloppe immaculée, l'une et l'autre contemplant, amusées, le pourpre dévaler entre leurs doigts. par leurs lugubres auspices, elles gravent l'histoire de cette jeunesse sacrifiée, frappée d'horreurs comme preuve d'amitié. ou d'amour. qu'importe puisqu'aux caresses on y préfère les baisers acérés de l'acier et des larmes.
piètre cloison, ce silence oksana, cette écoute liturgique face au doute gravant ses quelques traces près de la caboche qui tergiverse. au rythme de ses élucubrations, la confiance titube, se demande si les souvenirs ne se résument pas à n'être qu'une fabrication enfantine. un imbroglio facétieux d'une môme à l'imagination infinie dont les contours ont fini par recouvrir une partie de la réalité. rendue floue par frivolité. parce qu'il est toujours plus agréable d'imputer à un sourire timoré l'expression d'une timidité sans importance alors que le poids des maux affaisse les épaules de la silhouette recroquevillée.
« pourquoi tu ne t'es pas arrêtée ? vu que le jeu était fini, ça ne servait à rien de continuer. »
les lèvres se meuvent avec parcimonie, se referment sur l'amas de questions qui n'osent franchir la surface. qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tout se déroule sans que l'ombre des menaces qui planaient au-dessus de sa tête n'ait capté ton attention, oksana ? qu'est-ce qu'il s'est passé pour que rien n'apparaisse aussi clair et limpide, pour que personne ne s'inquiète des tourments affligeants qui étouffaient sa joie de vivre ? à l'orée des cils, ce sont les larmoiements qui se profilent, contraignant le bout de la manche de ton pull à effleurer le bord des paupières pour éteindre les perles du brasier chagrineux. le jeu des apparences se délite, oksana, lorsque chaque palabre fait l'effet d'une bourrasque qui menace d'effondrement tout ce petit univers dans lequel tu t'efforces de maintenir la tête hors de l'eau. 
« je ne savais pas que mon absence t'était aussi... difficile à vivre »
face aux aveux qui s'esquissent timidement, le ton se fait plus grave. pressant presque la blonde de cracher les morceaux de vérité qu'elle conserve près d'elle. comme si elle les chérissait plus que tout, cramponnée à la remembrance de leurs altérations qu'elles seules sont en mesure de comprendre et d'apprécier à leur juste valeur.  
« je suis là maintenant. pour qui d'autre serais-je revenue ici ? »
personne.
pas même son minable reflet dont l'existence a été omise auprès de celle qui se gausse de la mort en la courtisant de près.
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