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 you feel like home (ft. Orphée)

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Message Sujet: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Jeu 24 Sep - 14:35

you feel like home
Orphée & Misha

« You're beginning to feel less like a friend and more like home.  »
Ce qu’il ignore encore, c’est que les moments cruciaux ont de cela d’admirable qu’ils finissent par éclore comme une fleur ravagée de l’intérieur. Il avait suffit de peu pour que les rouages du badinage ne se mettent en branle ; de cette photo volée, moment fugace avant la tempête, postée sur les réseaux. Orphée y avait répondu, par la fraîcheur et par l’audace, ce qui n’était pas sans déplaire au concerné. Et c’était pas grand chose, ces échanges digitaux, ces petits mots bien faits, ces compliments bien placés. Misha avait saisi les baisers numériques au vol, avait fini par l’inviter chez lui. Ce qu’il y avait dans son crâne, bien drapé de jolies choses et de belles complicités, suintait le désir furieux de l’intimité des peaux. Ce qu’il avait vécu quelques jours auparavant, la rencontre avec la mère, les doutes pourfendant le crâne, ça lui démontait encore la poitrine. Et c’était lourd, vivant, vivace, ces souvenirs à l’assaut. S’imaginer Orphée lovée nue contre lui, vue d’en-dessous, vue du dessus, ça réchauffait le myocarde comme un feu ronronnant des hivers. Surpris par la netteté des bribes d’instant passées ensemble, Misha l’avait ainsi conviée. Pas seulement pour palabrer, et en cela l’homme portait en lui la simplicité crasse de ces mâles crève-la-faim. C’était pas bien glorieux, mais c’était lui.

Il faut dire que Orphée, ce qu’elle lui remplit le coeur de ferveurs, ça ressemble à la valse des sentiments. Mais y a pas la place pour une autre, dans ce coeur foutrement sec et étriqué. C’est à elle qu’il pense néanmoins en cet instant ; Misha a ourlé la lippe d’un sourire lorsqu’elle lui a répondu vivement son arrivée imminente. Son regard fauve a embrassé les environs, un peu trop grands pour la portée de sa vision, s’assurant de la propreté des lieux. Le môme des rues muté sale prince de Manhattan ; c’que ça sonnait faux. Et comment il soufflait si fort, à chacun de ses passages au rez-de-chaussée de l’immeuble habité du gardien toujours bien sapé. Mais comme il aimait ces grands espaces, ces hautes baies, cette aptitude à darder le monde de haut, lui cracher dessus. L’appartement de Manhattan lui concédait quelques libertés de célibataire endurci ; Misha y traînait ses nippes lorsqu’il s’agissait de ramener une conquête. Parfois deux. La garçonnière classieuse, comme les fantasmes des daronnes s’épanchant sur toutes ces nuances de gris. Mais c’était pas son histoire, Misha. Pas le don juan, pas le bourreau des coeurs. Le débauché peut-être, le tortionnaire certainement. Ce qui le poussait à séduire, ça s’inscrivait durement dans le marbre de ses doutes. Celle-là, ptêtre bien, que j’pourrais m’attacher, vivre un truc. Ptêtre que ça va me faire quelque chose, quand j’vais la pousser dans ses retranchements, l’acculer dans sa crasse. Ptêtre que ça me fera chier, quand j’lui dirai que c’est fini. Plutôt crever que me laisser poignarder par l’abandon le premier. Et ça ne fonctionnait jamais, ses délires furieux de vivre quelque chose. Et c’était pas bien grave. Rien n’est grave. Pas même cette faculté qu’il a, à marchander des corps et des vies.

Lorsque la sonnette a retenti, Misha a ouvert la porte sur la tornade. Orphée a fondu sur lui en accaparant ses lèvres. Le baiser chaud et vivace l’a surpris, mais comme c’était tentant de le lui rendre. Trop tard néanmoins, car la jeune fille s’est muée en brise fraîche comme elle s’est engouffrée dans l’immensité du salon. "mais c'est trop beau !" Ce qu’elle clame avec la beauté de l’ingénue lui a arraché un sourire lorsqu’il s’est avancé.  "tu m'avais caché ton luxueux appart !" « J’ai une double vie, j’ai oublié de t’le dire. » Un peu d’ironie, c’est un excellent tonique sanguin. « Viens, j’te fais visiter. » Le haussement d’épaule a corroboré l’assurance et la langueur comme il s’improvise guide de son autre monde. Ou presque.
(c) DΛNDELION ; @orphée lessing
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Elle vogue, libre et sereine. Dans le coeur, elle a tissé le garçon aux cheveux de lin et aux orbes protectrices.
Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Jeu 24 Sep - 23:16

You feel like home
Orphée & Mishar

            Comme un ouragan une silhouette galope entre les buildings et les centre commerciaux, traverse les rues et les routes, fougueuse, énergique, intense, volontaire jeune fille les cheveux attachés, ses boucles d’ébène sur ses joues roses par l’effort de la course, elle dévale les marches du métro, attend, pénètre les portes et s’en va, à Manhattan, à l’adresse donnée par le compagnon de sa route, deux jours d’absence, même de silence, deux jours et c’était la monotonie, et c’était l’ennui, assise sur les bancs de l’amphithéâtre, partagée entre ceux qui n’écoutaient pas et ceux qui se concentraient, et elle, son stylo maintenu entre ses doigts dessinait des arabesques, écrivait des poèmes. La mort avait de cela étrange et angoissant ce temps ne servant à rien ; alors elle voltigeait entre les analyses des mythes qu’on lui confiait et les pensées tournées vers le visage de Misha. Partout, elle le voyait. Partout, elle le sentait. Dans les couloirs de la triste maisonnée, lançait la balle à Mercure qui ne rapportait pas, qui grognait, possessif et ce trait de caractère faisait jaillir des rires. Elle avait écrit des mots honnêtes, des mots d’amour enrobé dans le jeu de ses émotions, si riches, si puissantes, des émotions que l’on confondait d’avec des étrangetés. Elle lui avait dit qu’il était beau car elle le pensait beau, sublime. Elle avait flirté, c’était le mot, n’est-ce pas, cette badinerie sous couvert de coquinerie afin d’exprimer les choses ardues, les choses profondes. Orphée avait dit son désir, l’avait écrit, l’avait partagé. Et elle courre, atterrit dans l’immense immeuble, luxueux et propre, les sols en marbre et les murs illuminés de blanc et le concierge à qui elle se renseigne A quel étage se trouve monsieur Orlov ? il lui indique le dernier. Alors elle monte, et l’embrasse.

Elle monte et l’embrasse, un baiser doux sur les lèvres, effleurant la peau du garçon avant de s’extasier sur les grandes pièces qui dessinent un appartement d’homme. A cette taquinerie elle répond, emportée par la découverte d’un nouveau lieu, d’une nouvelle aventure. « Il me semblait bien avoir vu un costume de Zoro dans ta chambre ! » Batman n’a pas sa préférence, personnage trop capitaliste et riche pour son esprit toujours, en quête de sens. Elle suit les pas de Misha, s’arrête parfois sur un détail, touche les objets sur les meubles, admire les tableaux de Rothko et de Kandinsky, absorbée par les couleurs et les formes, l’art en abstraction, des tâches de bleus et de rouge, de vermeille et de merveille. La salle de bain, monstrueuse entité de promesses de baignade lui arrache un waw de plaisir, elle enlève ses chaussures pour sentir la fraîcheur du carrelage, vérifie les robinets, inspecte les pieds de la baignoire en vasque. Puis impose sa présence d’air et de joie dans le salon, s’arrête, s’immobilise. Etonnant. Puisque Orphée, jamais de ne se pose, jamais ne s’assoit ou ne s’allonge lorsqu’elle n’en a pas l’intérêt ou un livre pour apaiser ses déluges de pensées. C’est la baie vitrée et le panorama de New York qui s’étend à son regard dévorant la beauté, ce sentiment intime de l’esthétique mordant le cerveau rasséréné. Et Misha qui s’ancre dans ses prunelles désireuses. Elle l’enserre dans ses bras, mouvement lent et doux et tendre, mouvement de la danseuse calme d’une éternelle mesure pour apprécier, pour aimer.

Elle entend le coeur du phare chavirer au rythme d’une envie. Elle hume son odeur, la saveur musquée, l’exotisme du chêne et du petrichor, l’émanation d’une nature profonde et mystérieuse, Misha est un univers, accessible en ce moment présent puisqu’elle attire dans ses bras le corps de l’aimé. « Quand tu n’es pas là tu me manques » qu’elle chuchote, murmure abondant de miel, pour lui, ce miel des serments spontanés. Dans ses bras elle s’abime dans la sécurité, puis cette émotion qui l’étreint et qui hante, qui pénètre, qui ravage, qui obsède, toujours, cette présence qui ravie la concentration, esquisse des sentiers pour terminer sur les cheveux, sur les yeux, sur le corps imaginé, entier, souvenu et espéré, de Misha. Elle se tait Orphée, admire la ville en miniature. Pour la première fois, déplace ses mains, les pose sur l’épiderme, se permet de toucher, sous la chemise, de se nourrir de la peau, de l’autre. Juste ça. Rien d’autre. Car Orphée se contente de peu. Elle ferme ses paupières, chemine dans ses rêveries. « Je me souviens de ma chambre, elle donnait sur les arbres, j’habitais à côté d’une foret c’était génial, j’avais aussi des fenêtres comme ça. Qui ouvraient sur le monde. » Comptant les battements du cœur, elle s’immerge dans les sensations, le toucher de la peau de l’être cher ravive des désirs enfouis bien vite muselés. Il n’est pas temps pour songer à la sensualité langoureuse et partagée, parce qu’Orphée en a peur elle préférera simplement les caresses chastes et innocentes, celles qui nourrissent l’imaginaire pour les nuits à tuer dans l’effroi des souvenirs.  

@Misha Orlov

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vent d'est, vent d'ouest
Si la solitude sépare, elle tranche bien des liens qu'on ne coupe qu'à regret, mais elle permet de plonger des racines dans ce qui est essentiel. Delacroix
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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Ven 25 Sep - 9:41

you feel like home
Orphée & Misha

« You're beginning to feel less like a friend and more like home.  »
Orphée passe tout juste le seuil qu’elle a déjà la couleur des ouragans. Ca se teinte de douceur et de chahut, ce qu’elle porte comme parfum, bousculant la quiétude factice de sa vie diurne. Elle a beau ouvrir grand les yeux, ça sent, comme elle le toise, comme elle lui parle, qu’elle n’entrevoit pas la carcasse mais le fantasme qu’il projette. Misha et sa gueule d’ange, il n’est pas ardu de s’engouffrer dans ses mensonges. J’suis un étudiant lambda, pas bien doué, ça passe tout juste. Mon père est psy, alors tu vois bien que j’suis stable. Y a pas grand chose qui s’passe dans ma vie, je sors à la nuit tombée, ombre parmi les ombres. Y a pas grand chose, qui s’passe en vrai. Foutaises sublimées par la langue retorse, ce connard des abysses omet de mentionner ses crimes, ses meurtres, ses violences et ses vices. C’est qu’il a l’esprit inventif lorsqu’il s’y met, l’esprit jamais bien étriqué lorsque les synapses s’agitent en quête d’autres horreurs à assigner. Eludant les sévices et les profanations des corps subissant l’outrage. Face à Orphée, la bête exhibe la fausse fourrure. Ses grognements sourds que l'on pense jamais bien méchants.

Misha se surprend d’être aussi ébranlable, capable d’autres besoins que l’amour égotique, lorsqu’il la regarde. Il a ourlé la lippe d’un sourire butant contre un rire bref, et ça a fissuré doucement son âme en acier trempé. Toujours enterré vif sous la défiance, la crainte de l’abandon comme un encombrant. « C’pas un peu démodé ça, Zoro ? » Dans son sillage il se fond, la suit, commente. Hausse de temps à autres les épaules lorsqu’elle expose ses belles critiques face aux tableaux de maître. Kandinsky, Klein, entités abstraites dénichées par le père, lui l’esthète. “J’sais pas de qui c’est, et j’m’en fous”, qu'il souffle dépité. L'art guindé, l'art de riche, c'est de la détrempe exhibée pour mieux narguer les prolétaires. Du moins l'avance-t-il très sobrement et d'un timbre toujours nonchalant lorsqu'il se doit d'argumenter. En vérité Misha n'a pas la culture des esthètes, trop ancré dans l'asphalte. Et parfois soupire-t-il lorsqu’elle l’aspire trop dans son mouvement, masse ses tempes de fatigue puis tempère : « J’te propose pas de café. Pas de Redbull non plus. » Mais la baie avalant les cîmes de New-york a aspiré sa vue, et cela l’a secoué un peu lorsqu’il a senti la moue de contrariété strier son visage glabre. Son aptitude à désirer, sa capacité à plonger bien loin la main dans le poitrail et arracher le coeur, sommer les autres de l’aimer, ça sonnait faux, avec Orphée. Parce qu’il n’avait pas bien envie de lui perforer le thorax, il l’a laissée filer dans le salon, a accepté que le regard ne se détourne, que la candeur exulte. C’est étrangement serein qu’il la rejoint et fourre les mains dans les poches. Sait-on jamais, si la volonté furieuse de lui chaparder le myocarde était plus forte que la raison.

Lorsqu’il a braqué la pupille sur les hauteurs, Misha s’est fendu de quelques mots ; “ils sont tout p’tits, vu d’ici. J’aime bien.” Et son sadisme latent n’a pas repoussé la gamine au manteau de douceur ; Orphée au contraire l’a niché sous sa chape de tendresse, un peu chaude et électrique. Il a la trouille, soudain, qu’elle demeure son caprice. En dépit des tressauts du coeur et de l’appétence dévorante lui perforant l’estomac. Y a son parfum qu’il hume, bien discrètement, lorsque ses bras enserrent sa taille. La mécanique du manque, aussi intuitif que de respirer. « Quand tu n’es pas là tu me manques »  « N’importe quoi. » Cette foutue pudeur, cette honte sentimentale, a glissé sous la langue comme il a détourné la tête. Misha a senti ses joues rosir et s’est soudainement raclé la gorge, comme s’il suffisait de gratter le gosier de ses mauvaises herbes pour que la gêne se meurt. Mais il est resté pourtant, bien lové contre elle et ce qu’elle avait à lui offrir. Cela lui fait du bien, rien que sa présence, sa façon qu’elle a de le faire rire. Ces attentions qu’il a pour elle, ces regards qu’il dépose sur sa silhouette le matin, c’est comme un paratonnerre, et c’est pas commun. Et ce frisson se déployant dans l’échine lorsqu’elle a aposé ses mains tout contre sa peau, de cette paume audacieuse glissant sous le tissu, lui a ravivé le coeur. Et le désir aussi. « Je me souviens de ma chambre, elle donnait sur les arbres, j’habitais à côté d’une foret c’était génial, j’avais aussi des fenêtres comme ça. Qui ouvraient sur le monde. » « Ca devait être beau. » La verdure pour écrin, bien loin de ses souvenirs suintant le colatar, il ne pouvait guère se l’imaginer. Mais putain, ce que ça devait être beau. « Au fait tu m’en as jamais parlé. De ta vie d’avant, j’veux dire. » Sans faire de bruit, l’embarras s’installe, s’immisçant dans les doigts à la rigidité nouvelle.

(c) DΛNDELION ; @orphée lessing
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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Ven 25 Sep - 19:25

You feel like home
Orphée & Mishar

             Deux corps enlacés, bien à l’étroit près de son torse et de son cœur, Orphée respire, pense aux chants des merles, ce chant passé lorsqu’elle observait de sa pénombre la vie des moineaux et des écureuils, il y avait la brise et le silence, l’harmonie d’émeraude et de bronze, elle entrevoyait les saisons selon les couleurs sépia, les couleurs vivaces, vibrantes. Dans ses bras, lovée, c’est naturel qu’elle se confie à lui. Ce souvenir elle le donne car elle a confiance, en elle c’est l’amour pour lui qui révèle l’énergie ; avoir quelqu’un pour partager les vertiges et dénouer l’angoisse puisque chaque instant trépassé se rapporte à la faucheuse attendant patiemment les cueillettes des âmes. Et pour affronter ce danger qui guette et rôde, toujours présente, derrière notre ombre, je t’ai trouvé. Elle entend les battements du cœur, ils sautillent, voltigent dans ce qu’elle perçoit une panique, bien cachée dans l’embarras des doigts tendus, les bras et la posture entièrement rigide. Orphée se déplace, se décolle de lui et du monde qu’il offrait, ce monde de chaleur et de tendresse. Pour le regarder les sourcils légèrement inquiets, une parole de lui et s’éclaircit pour un instant les doutes qui disparaissent, détourne la pensée pour atterrir encore une fois près des zéphyrs anciens. « C’est vrai que je parle pas beaucoup de ma vie passée. Ça m’angoisse terriblement. Ça me met devant la mort à venir. J’ai pas très envie de me dire que ma vie a une fin. Je me sens pas invincible c’est juste que… parler de mon passé me fait pleurer. » Aucune larme ne coule, néanmoins, sur les joues de la jeune fille, elle a le sourire brillant et les mains qui touchent le visage de Misha, qui effleurent les joues, le cou, les bras. Une caresse pour apaiser les maux du corps. « Pourquoi tu es si tendu Misha ? qu’est-ce qui se passe ? c’est moi ? » Le sourire apaisé se transforme, espiègle et taquin, il rebondit sur les lèvres et les orbes qui s’illuminent par les bêtises à venir. « Je suis tellement belle et séductrice que je te fais trembler littéralement ! » Le rire s’échappe de la gorge de satin. Orphée se détourne, se dirige vers la pièce dont elle n’a pas encore aperçu l’ombre, la chambre, l’intime et le secret. Sans permission elle annonce. « Faut que je vérifie un truc. J’ai le devoir de voir si ta chambre ressemble à celle que tu as chez ton père ! » dans un mouvement grâcieux, une démarche de vent et de légèreté elle entre.

 De lumière et d’éclat, de propreté et de soin, la chambre exhibe des noumènes de garçon, une rémanence d’une existence de célibataire endurci, elle remarque dans l’ombre de sa solitude une impulsion qui, chaque soir, se teinte d’érotisme, elle imagine les filles pour la première fois, les filles autre qu’elle pour la première fois. Non qu’elle n’ait pas su, une intuition, une logique, quand elle s’immisçait dans la peau de Misha, et moi si j’étais lui… alors s’épanouissait des fleurs aux jambes évasées, aux traits angéliques, à la voix grave et chaude roulante sur les sonorités de ce qu’on nommait l’extase sexuelle. Orphée se taisait, trouvait cela normal, son père trompait sa mère et sa mère ne disait rien, à peine semblait-elle blessée et puis, maintenant, sur twitter les communautés employaient des termes pseudo scientifiques, décloisonnaient pour mieux ouvrir les champs des possibles afin de les refermer ensuite dans des cases ; couple libre, couple exclusif, cis genre, hétérosexuel, homosexuel, autoérotisme, asexuel… Des mots, des termes, des expressions comme des drapeaux que l’on soulevait pour défendre une cause, une cause qui ne trouvait pas de sens aux yeux d’Orphée, dans ses tréfonds, le sens se fondait dans les mythes et la poésie, dans son violon et la danse, dans son mouvement toujours à l’affut de la liberté infinie. Sur le lit elle s’écroule, étend ses jambes, admire le plafond. Puis, ses orbes se déposent dans leur jumelle masculine, s’enracinent pour tenter de percer les secrets, les abimes, son essence même. Dans le regard un questionnement, une peur, une tétanie mais elle pose la question qui la brûle. « T’es comment quand tu fais l’amour à quelqu’un ? » Orphée a le désir puissant dans les veines, le cœur, le corps, l’âme fabrique des images, fantasme.

@Misha Orlov

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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Sam 26 Sep - 10:50

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Orphée & Misha

« You're beginning to feel less like a friend and more like home.  »
Vaincus par la félicité physique ployant sous l’aveu, les corps quittent les étaux de chaleur comme ils rompent la proximité. La pupille de Misha se fond dans l’iris du vis-à-vis à la lueur ocre des inquiétudes, le lac plombé où l’appréhension se mire bleue. Et il lui envie pareillement cette faculté qu’elle a, à déceler ses maux comme ses doutes, par la raideur de la nuque et la moiteur du front. Ces petits rien tissant le tout de ses pensées et qu’elle devine, retranchée dans la réflexion. Pourtant Misha cache de son mieux ce qui le tracasse, ce qui l’habite, ce coeur battant fort la tirade ainsi vociférée ; celle-ci, si tu la joues, tu la perds. Sa confusion étouffante se bute néanmoins tout contre les confessions d’Orphée lorsqu’elle allègue ses angoisses, ses petites peurs et ses grandes peines. Misha ne sait pas chérir mais il la souhaite libre, sans défiance et sans larmes. Ainsi répond-il derechef, d’un souffle mangeant les mots de la jeune fille : « Alors n’en parle pas. T’es pas v’nue pour pleurer. » Pas maintenant. Mais avec hâte que ce soit fini, d’impatience et de gêne, et pour ne plus avoir à défendre l’idée confuse qu’elle s’angoisse de la mort, qu’il s’inquiète de la voir pleurer, les complices cèdent à un autre jeu ; le badinage léger. Le jeune homme n’a guère l’habitude du flirt aux angles ronds, aux jolis mots satisfaits qui rendent idiots. Il a la main ravisseuse ; c’est la main qui caresse, la main qui pétrit et la main qui prend. Cet instant piqué de malaises et d’orages, saisissant sa nuque et son dos, Orphée le remarque : « Pourquoi tu es si tendu Misha ? qu’est-ce qui se passe ? c’est moi ? » Rire bref et figé, la nonchalance du timbre casse l’incommodité : « J’sais pas. P’têtre bien. Pas tout à fait. » Le mutisme mille fois aurait été préférable à ces monceaux de palabres décousues et suspectes. Ce qu’il souffle de dépit, pas bien fichu de déployer ses pensées sous la langue, Misha ne souhaite guère s’épancher. C’est qu’il garde, tenace, ses réflexions sous la tempête du crâne comme il s’agite encore intérieurement ; celle-ci, si tu la joues, tu la perds. Comme elle n’a pas idée et comme elle ignore, tous ces lambeaux de coeur qu’il a rognés, à dépouiller l’âme et la carne, s’épargnant l’abandon en jetant le premier. Et comme elle ne peut se douter de la frayeur qui l’habite ; et si son instinct, à des lieux de ses désirs errants, le poussait aux mêmes engrenages concernant Orphée ? Et si elle se dissolvait, comme les autres, dans le fiel de tout son être. Et tu ne sauras plus rien de moi, et je ne voudrai plus rien de toi, jusqu’au jour où, peut-être, sans doute, le regret.

La fraîcheur de Orphée balaie ses idées noires, lui arrachant un nouveau sourire se fracassant sur les monceaux de rire qu’elle déploie lorsqu’elle tourne les talons. En partance vers la chambre, elle annonce et se déplace, partout chez elle. « Faut que je vérifie un truc. J’ai le devoir de voir si ta chambre ressemble à celle que tu as chez ton père ! » Il grogne, bien sûr, évidemment. Le râle sous la lippe comme un jeu lorsqu’ils se chamaillent, Misha s’est fait aspirer par sa traîne de lumière non sans froncer les sourcils. Et lorsqu’il a percuté la pupille sur la silhouette prenant ses aises sur le lit, le corps embrassant l’espace, il a croisé les bras dans un soupir : « Bah j’t’en prie, fais comme chez toi. » Cette propension déroutante qu’il a, à ne rien prendre encore. Pas même s’allonger près d’elle, sur elle, pas une caresse, pas un regard concupiscent. Le désir pourtant, s’enroule férocement autour de l’estomac, enflammant la chair, empourprant le coeur. Soudain le regard qui s’implante, bien profondément dans la pupille lorsqu’elle le toise, le darde, le considère. Soudain le regard, et dans lequel, un petit quelque chose. Du fais m’en voir, du dis-moi tout. Ce qu’il aimerait lui montrer et qu’il ne fera pas, puisque Misha a détourné le regard le temps de remettre ses idées en place. Puisque leur jeu ne ressemble à aucun autre et que lui toisait les conquêtes d’un regard toujours persuasif, fédérateur, d’un trait tiré sur une pudeur qui ne viendrait pas, et ces réponses mutiques de l’ordre de baise-moi très fort ou prends-moi jusqu’au matin. Pas certain, bien sûr, que c’était là ce qu’elle demandait, la petite. Alors il jugule ces désirs ardents, ces caprices cambrés. Ces regards vifs de j’irai manger ton corps, bien voilés soudain derrière la raison lorsqu’il la toise à nouveau. « T’es comment quand tu fais l’amour à quelqu’un ? » Il se fige sous la question. Ce n’est ni l’audace de la jeune fille ni la pudeur absente qui le sonnent, mais la réponse qu’il n’a pas. Le silence perdure sous son immobilisme, de trop longues secondes à la toiser sans piper mot, le coeur en branle, le cerveau retourné. Quand enfin il s’assied sur le lit, le mouvement libérateur. Les poumons peuvent souffler.

Il a bien compris la netteté du vocable employé. Faire l’amour implique la valse des sentiments, la danse des corps en communion, l’attente qui se profile, les atomes phagocytes, les lombaires incendiaires. Coucher, baiser, forniquer, plaisir aisé et égotique, ouragans cinétiques, la soif puissante et les salauds qui ont faim. Alors il concède : « J’sais pas trop, Orphée. J’ai jamais été amoureux. » Le coeur loupe un battement, c’est vomitif. Misha lève les yeux au ciel et balaie l’agacement d’avoir chu bien bas, d’une langue claquant fort contre le palais. « Enfin si, mais ça compte pas. » Et sans fioriture ni tact, continue la diatribe. « Mais des filles avec qui j’ai couché... » Les pensées s’allongent sous les réminiscences, les odeurs chaudes, les gémissements lascifs, les peaux frissonnantes et les mains qui empoignent. L’appétence intarissable, à s’en rompre les lombaires. Et ce qu’il opère, avec les bonnes filles et pas les putains, cette faculté qu’il a, à chercher la petite mort bien nichée entre les cuisses. « … J’ai toujours aimé les voir s’cambrer. » L’orgasme sous la courbure et sous la langue. Misha peine à trouver les mots des choses que l’on ne dit pas mais que l’on vit. Sa main caressant la joue râpeuse, fourrageant ses cheveux, frottant la rudesse du jean, témoigne de sa contrariété. « J’sais pas si c’est la bonne réponse. » S’il y a une bonne réponse. Et lorsqu’enfin sa pupille s’agrippe à l’oeil bleu de Orphée, il y décèle une peur fantôme. Comme un aveu en bord de lèvres. « Qu’est-ce que t’as ? »

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Elle vogue, libre et sereine. Dans le coeur, elle a tissé le garçon aux cheveux de lin et aux orbes protectrices.
Elle reprend les cours de fac, reconversion, elle bifurque et rejoint les livres de contes et d'histoire.

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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Sam 26 Sep - 16:41

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Orphée & Mishar

            Était-ce nécessaire de venir, de frapper, d’entrer avec ses sabots déranger l’espace intime de l’aimé ? Était-ce utile de l’embrasser, d’arrimer ses lippes sur les jumelles si désirées ? Alors qu’Orphée, sur le lit, les yeux océans bien ancrés dans ceux de l’éphèbe entend et analyse déjà la réponse, elle a ce désir qui s’éteint par l’angoisse, le cœur trop plein meurt par la liberté offerte. Elle pourrait se déshabiller devant lui, le déshabiller devant elle, l’étreindre et se fondre en lui, le moment s’ouvre pour les ardeurs, pour la chaleur, pour le tremblement et la communion des deux âmes. Mais elle ne le veut plus Orphée, elle tremble. « Il y a pas de bonne réponse. C’était ta réponse que je voulais, ton honnêteté. » Ta sincérité. Elle a interrogé pour éteindre les doutes, cet amalgame qui hantait, elle l’éprouvait par la violence subie, il y a un mois de cela, la gorge arrachée. Elle n’avait pas mordu, totalement tétanisée, sidérée par le vol de son corps, le viol de son âme, une pétrification de la femme, on l’obligeait à s’agenouiller car elle n’était rien. Orphée, depuis, vogue la nuit, ne dort jamais bien, les rêves épouvantent le sommeil, elle se lève, suante et sanglotant, muette, dans une chambre qui n’est pas la sienne, une vitrine de la jeune recueillie par compassion, par charité, par égoïsme, puisqu’elle avait su que Grisha n’offrait jamais rien sans compensation. Le fils du roi possédait cette lumière dont elle voulait se nourrir, s’enfouir dans cet éther et ne jamais en partir. Misha n’était pas le tentacule qui avait pourfendu son esprit, il n’était pas l’homme abusif. Parfois, elle s’accusait, de tout. Ainsi, à l’inquiétude de Misha quand il questionne à son tour, la sonorité du macadam, elle répond, naturellement se met à nue. « C’est comme si j’étais vierge. » Et cette révélation s’abîme dans la contemplation d’une douleur, d’une honte aussi, elle se souvient des remarques, elle souhaitait tant s’intégrer au groupe de ces filles, antonyme de solitude, intégrer un groupe pour combler les dérives et l’écart qui, chaque fois, la ramenaient à sa différence, intégrer le cénacle des filles populaires comme un bon cliché de teen movie afin de correspondre enfin à ce que l’on exigeait d’elle, mais ça ne marchait jamais. Elle se débattait, anesthésiait les envies mordantes, les désirs de tout. Tout découvrir sans jamais se lasser. Enfin, la déception. Enfin le regret.

« Si je faisais semblant d’être accessible à tous et d’avoir une vie sexuelle bien remplie c’est parce qu’on demande aux femmes d’exposer leur corps. Parce qu’elles s’appartiennent pas vraiment. Je me suis débarrassée de ma virginité, un peu comme un rite de passage, pour ne pas être vue comme une sainte nitouche, une coincée. J’ai choisi le premier garçon un peu sympathique, c’était pas une réussite. Je me suis sentie… comme si je me violais moi-même et mes principes. » Orphée baisse la tête, contemple les couvertures sobres, les couleurs en noir et blanc, en nuance de gris se liquéfient sous les larmes promptes à la condamner au mot fragilité. Mais Orphée s’en fout maintenant, du jugement des autres. Sous son air affable, sympathique, petit soleil dont on s’éprend et que l’on expose avant de l’abandonner puisqu’elle se montrera un jour trop compliqué ou rabat joie, trouble-fête, elle a décidé de s’assumer, de vivre certainement dans la solitude. Lui, elle ne veut pas le perdre. Néanmoins, elle ne veut pas lui plaire, comme un acte réfléchi de séduction, artificiel, tout ce qu’elle rejette. « Et puis après tu m’as sauvé du viol commis par des hommes. » Qu’elle lâche. « et ça m’a détruite cette histoire, j’en rêve toutes les nuits. C’était peut-être le prix à payer pour ma survie. » Elle refuse la méchanceté et la perversité de certains humains, ces actions baignées dans l’envie de pouvoir ; peut-être était-ce à cause d’elle finalement, elle n’aurait pas du se promener dans les endroits spécifiques aux prouesses viriles. Elle respire, ferme ses paupières, referme les baobabs aux épines de tristesse. C’est un sourire qui s’épanouit sur son visage. Deux agates nageant dans les rivières d’or et d’argent, une eau rafraichissante et pure comme elle s’approche de lui.

Comme elle enlace ses doigts, aux siens. Puis son corps qui serre le sien. Puis le baiser sur ses lippes. Si lent, si langoureux, ce baiser. Ce baiser aux promesses de profondeur, au désir de fusion et puis les troubles et les contradictions. Dans ce baiser son univers se partage à la tension qu’elle sent chez lui, le supplice. S’abdiquer et faire plaisir, se donner et s’oublier ? Ou prendre son temps, s’écouter ? « Je veux juste qu’on partage un moment ensemble, mais sans pénétration. Je veux pouvoir te caresser et puis t’embrasser et puis rire et puis t’embêter. Tout en même temps. » Parce que j’aimerai dévorer ton âme et la faire mienne, posséder ton esprit et cet halo que je n’ai pas. Cette confiance et cet instinct de protection. Toi simplement.

@Misha Orlov

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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Dim 27 Sep - 17:19

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« You're beginning to feel less like a friend and more like home.  »
« C’est comme si j’étais vierge. » Elle se dépouille de ses aveux, comme le courage qu’il n’a pas lorsqu’il s’agit de confessions sentimentales. Le frisson sous la langue, bien déployé dans le creux de la nuque comme elle se confesse sur son berlingue, chasteté des semis, dépucelée au titre de la consécration sociale. Puis Orphée s’épanche, longuement, sur ce qui la perturba autrefois, ce qui la secoue encore, ces fausses connivences, l’évitement des langues râbleuses, langues de putes, langues de rien. Ce qu’elle allègue pourtant a le goût de l’inconnu pour l’homme adoubé en ces landes patriarcales. De ce qu’elle lui confie et de ce qu’il en comprend, pas grand chose bien sûr, Misha s’étonne un peu, arque grand les sourcils lorsqu’elle parle. Et comme elle parle ! Si bien et si promptement, apte à ne jamais fourcher ni se méprendre, ni s’ensevelir sous la honte en dépit de la rudesse de son mépris.  ‘J’ai choisi le premier garçon un peu sympathique’, ce choix du dépit, ce dilemme des abysses, lui ne connaît pas. Et Misha se remémore la crasse des rues, le tumulte de l’asphalte, ces quartiers de prolos engorgés de pauvres âmes. Le gamin qu’il était, à errer dans la rue, de sa belle gueule qui attisait les convoitises féminines. Ca ne lui avait pas traversé l’esprit que certaines désespéraient de se désencombrer de l’hymen pour mieux se diluer au groupe, se faire traiter de pute plutôt que de coincée. Le beau sexe pas moins sale et pas moins odieux que le masculin, quand il s’agissait des basses rues et des vermines. Se sentir appartenir à un monde, n’importe lequel, ça valait bien de la spéculation des corps. Et Misha se souvient le squat suintant l’urine, les matelas de misère à même le sol, bastion des gamins perdus. Quatorze ans, et ça connaissait déjà tout. Ca savait détaler plus vite que la flicaille, bien serrer les angles, éviter les tirs. Lui, le russkov, avait bien la chance de ces petits cons de blancs. Pour un peu d’épiderme de caucase, s’éviter les balles. Tony n’avait pas eu cette chance ce jour-ci, et Misha s’était s’était niché dans un coin du gourbi, recueilli dans l’odeur âcre du joint, la solitude inusuelle pour étendard. Puis elle s’était pointée soudain, Jessica qu’elle s’appelait. Le prénom des ouvrières. Elle chaloupait bien des hanches et jurait comme un charretier lorsqu’elle s’était approchée. ‘Viens, on baise, ça t’détendra’. Sans se poser de questions, les gamins s’étaient adonnés au jeu des coups de reins contre les parois râpeuses, sans sentiments ni but. Machinal, rustique, sauvage. “Au fait, j’étais vierge”, ce qu’elle lui avait soufflé en remontant sa culotte, ça résonnait comme un merci et Misha n’en avait pas fait grand état.

Il soupire, se frotte le nez. Ce petit geste de rien témoignant de sa contrariété. C’est qu’il n’avait pas décelé cet univers parallèle, pas bien fichu de le comprendre et moins encore de vouloir l’explorer. Misha se sent appartenir à la caste des dominants, et ça s’voit bien. Lorsqu’il passe le seuil des maisons et que la langue claque, c’est les prémices de la ceinture. Les confessions d’Orphée éclatent néanmoins sa bulle léthargique comme elle se confie encore et se livre sur l’outrage du corps. De ces profanations qu’il entretient bien avec les catins, sans se soucier de leurs états. Ca sonne différent, lorsqu’il s’agit d’Orphée. Et comme il aimerait lui dire qu’il est désolé, qu’il s’excuse de quelque chose. N’importe quoi, pourvu qu’elle comprenne. Qu’il ne l’a pas sauvée, et qu’il la foutue seule dans c’bourbier. Misha, c’est le point névralgique des emmerdes. Et y a qu’à voir, comme il a bien enfoncé la belle gueule d’Amour sous l’eau. Sa pupille brune a martelé le sol sous le poids de la réflexion, les jambes bien écartées avalant tout l’espace.

Et son parfum le secoue, le réveille, le rassure. Orphée s’est rapprochée de lui, bien lovée contre la chaleur de son corps. Les mains se sont enlacées, se sont tenues fermement. Puis la langueur du baiser, la caresse de la langue. Il a humé l’odeur de sa peau, les arômes de ses lèvres. Il y boit à la coupe, soiffard romantique, jamais brusque, toujours lascif. Et ce coeur tambourinant la poitrine, sémillant et bien vivant, bat la pulse des désirs qu’Orphée jugule alors ; elle répudie l’étreinte, de ces fornications bien normées. Misha a rouvert grand les yeux sous l’aveux du courage et, il est vrai, a retenu le souffle de la déception. Mais il a fini par sourire sous la requête, approuvant du chef sans amertume, puis s’est levé alors. D’abord silencieux, traînant dans son sillage les petites peurs de la jeune femme ; va-t-il fuir, va-t-il m’en vouloir, pour ce dû qui n’en est pas un et que je ne lui ai pas donné ? Alors sur le seuil, le jeune homme se retourne et l’engage à le suivre : « Allez, arrête la déprime. On va grailler. » A grands pas vers la cuisine, Misha a ouvert deux bouteilles de bière et tant pis pour le jeune âge de la donzelle. Et lorsqu’il s’est adossé contre le gargantuesque plan de travail, a fait glisser un livre de cuisine vers Orphée non sans la taquiner : « Au travail. J’suis sympa, j’te laisse choisir la recette. » La fraîcheur du houblon à la lippe n’éteint pas la clameur du baiser, et dans l’iris du jeune homme la toisant de biais la complicité exulte. Mais cela lui convient bien, ces petites collusions entre eux, moments de connivences loin de la chaleur des draps.

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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Mar 29 Sep - 9:47

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           Elle avait imaginé sa réaction dans l’appréhension, comme chaque fille se trouvant près d’un garçon, dans une pièce, solitaires, et intime, elle avait eu peur ; de refuser, de se donner, les deux entremêlé. Elle avait entendu des histoires, elle avait vu les sanglots et puis l’amour qui se muait en regret, en haine. Elle avait aperçu ces filles autrefois célébrées, dans les couloirs du lycée, qui subissaient le harcèlement scolaire, t’es qu’une sale pute, il a eu raison de te jeter, et puis les rumeurs, souvent tournées autour de l’avortement, ce crime de lèse-majesté. Ils ne savaient pas, n’étaient pas éduqués selon des réflexions progressistes, féministes, d’ailleurs, dès que l’on parlait féminisme un bouclier de voix se sentant bafouées haussait les mots, haussait les armes, l’on ne s’écoutait plus dans la salle de classe et la professeur battait en retraite, revenait vers des sujets conformes, plus consensuels. Fédérer plutôt que d’ouvrir les consciences. Assise à côté de lui, dans sa chaleur d’homme, elle respire son odeur. Orphée sent poindre la déception quand il se lève. Il a apprécié mon baiser à la saveur d’autre promesse, à la saveur d’autre futur, toujours ensemble j’espère, il a apprécié mon baiser à la saveur d’autre douceur. Elle suit ses pas, vers la cuisine, et le silence tourbillonnant calme et serein, un brin de volupté après ce moment de confession, Orphée ne se sent pas en danger d’avoir avoué des savoirs d’elle, des morceaux d’elle, elle ne cache rien et, par les mots dits à haute voix, murmurés parfois, elle pense, découvre, s’analyse, pour progresser, pour évoluer vers l’extase de s’aimer elle, et d’aimer les autres, ces autres qu’elle admire, qu’elle chérie et lui, Misha, sa personne, un compagnon de route, ensemble pourra-t-on sillonner les chemins que l’on nous tend. Elle fronce les sourcils à cette rêverie assez futile, la mort soudain surgit, la ramène dans sa solitude habituelle ; l’amour elle y croit, voudrait s’y jeter à coeur perdu, délibérément s’oublier pour fusionner, mais ça ne dure jamais et puis, c’est aussi enlever la liberté. Misha possède les élytres de l’indépendance, le bonheur rugissant du lion.

Elle feuillette le livre de cuisine présenté par les mains de Misha ; elle a préféré contempler les beaux doigts masculins plutôt que de s’intéresser aux recettes proposées, elle a fantasmé sur le passé de ces mains, que peut-il bien faire avec s’était-elle demandé, elle a imaginé des choses se passant sous le lit, des corps à corps, des danses et des plaisirs onaniques, elle a rougit, elle s’est mordu les lèvres, premier signe de l’envie, de la puissance réjouissante du désir charnel. Pour réponse à la taquinerie elle l’a embrassé, baiser voltigeur, éphémère baiser.  « Je ne peux pas me concentrer, ta beauté envahit tout mon espace, alors on va faire des cookies, je connais la recette par coeur. » Et c’est une recette rapide. Avant d’aller faire des bêtises au lit. L’enfant retire les ustensiles, prend les commandes ; dans un saladier verse le sucre et le beurre, retrousse ses manches, avec ses doigts propres, a mélangé pour en faire une pâte, a laissé faire Misha aussi et a profité des mouvements d’un objet à l’autre afin de se coller près de lui et de s’arracher à lui, et les rires crépitent sur les murs blancs.  « La prochaine fois que je viens chez toi j’apporte de la peinture pour refaire les murs ! C’est tout tristouille cette couleur. » Sans manière ni politesse, elle a investi l’espace qui, il y a une heure n’était pas le sien. Le four émet l’odeur des cookies et la lampe permet à la fascination de la petite de se focaliser sur la boules qui se réchauffent et gonflent.

Assis, tout deux, Orphée s’empare du cou de Misha par son souffle et son nez qui effleure la peau, les jambes croisent à escient les siennes, s’amusent. Enfin, elle se retire, elle se redresse, à regret. Ne laisse pas de repos. Les lignes de la main aiguisent le regard, espièglerie sur le bout de la langue.  « Je vois que le passé est loin derrière, que la mère aussi et que tu te diriges vers un avenir radieux, éclatant, plein de bonheur, que du bonheur ! » Elle ne parle pas d’elle, ne pense pas même à s’inclure dans ces prophéties faîte du miel et du lait de la complicité ; le voir heureux, le sentir bien et confiant, cela plus qu’un égoïsme qu’elle ne détient pas. Joueuse quand elle perçoit l’envie de Misha de faire pareil, elle cache ses mains derrière son dos, secoue la tête – ses boucles brunes encadrent le sourire chipie.  « Mon avenir je le connais déjà. » C’est pas très beau ce que je pense de mon futur Misha, alors j’évite, puisque je sais, qu’un jour, il finira certainement par me tuer, l’assassin de mon frère. Plus que le viol subit dans cet entrepôt désaffecté, de tôle et de bruissements angoissants, le froid qui pénétrait ses chairs, il y a la menace grondante, assourdissante, cette ombre qui, jamais, ne la quitte ; la nuit elle ne dort pas, inquiète.  « Tu ferais quoi si je disparaissais ? Je veux dire, je suis jamais à l’abri du tueur de ma famille, il est toujours en liberté. » Dans une feinte elle rit.  « Oublie cette question, c’était nul. Il se passera ce qui se passera. C’est Dieu qui décidera. » Dans le myocarde la résurgence des charognes allongés sur le parquet de la cuisine.        

@Misha Orlov

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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Jeu 1 Oct - 23:23

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Une amnésie légère l’a gagné lorsqu’ils ont rejoint la cuisine et Misha lui a confié le souvenir du refus un peu rêche. C’est le sentiment du désir qui se sait de trop, qui ne voudrait être réduit qu’à moitié, et au mieux des deux tiers. Misha a pourtant la gueule fardée de ceux qui s’en foutent, il a accroché un sourire vorace à ses lèvres, sourire sincère, sourire affable. Dérégler le sismographe des myocardes pour y afficher le chaos, c’est ce qu’il sait faire de mieux. Ca se voit, pourtant, que la petite a coloré ses joues d’une naïve concupiscence. Suffisait que la canine ne tenaille le galbe de sa lèvre, ce monceau de chair carmin pour qu’il y goûte, à la violence de sa libido tue. Mais Misha a feint d’être aveugle, et c’est pas tant qu’il ne souhaitait pas la prendre contre le meuble de la cuisine. S’il devait s’en saisir, ce serait avec douceur, clamait la raison refourguée en son crâne. Orphée, c’est pas ainsi qu’il veut l’aimer. Par des coups de reins aléatoires, les gémissements fracassés contre les murs. La solution capote n’est pas à prendre en compte, les vertiges de sa chaleur non plus.  Il se refuse à lui ouvrir son coeur car rien n’est beau dans la tourmente. Et putain, c’que c’est dégueulasse à l’intérieur, un vrai bordel. Mais il obstine à la chérir, et ne sait pas bien comment. Ne pas lire l’envie dans son regard pour ne pas y répondre, ce serait un bon début. La résilience pourtant se fend sous le baiser qu’elle dispose, disperse, sème au gré du vent. Misha ne s’en étonne plus mais il marque encore la fossette au creux de la joue droite, lorsqu’elle s’y met. Quand elle dissémine ses baisers pour y planter ses joliesses, le garçon a l’envie furieuse de repeupler la terre. Rien que des gamins aux yeux bleus et l’âme vagabonde et belle, rien qui ne soit comme lui, comme les autres, mais tout comme elle, ce que ça serait beau. « Je ne peux pas me concentrer, ta beauté envahit tout mon espace, alors on va faire des cookies, je connais la recette par coeur. » « Y a pas qu’ma beauté qui envahit l’espace. » Y a ton parfum, puis y a tes rires aussi. Mais la façon qu’il a de lui décocher ses pensées en bord de lippes, pas bien abouties, ça sonne comme un reproche. Alors Misha voit passer sur son visage l’ombre du dépit comme il se détourne de la jeune fille, cogne l’iris sur la pâte sableuse. Faut malaxer maintenant, allègue la cuisinière. T’es pas très doux, Misha ! Bien sûr que si. La main s’abat fortement sur la pâte, sans finesse ni flatterie, ce n’est pas la caresse qui se déploie sous ses doigts. Jamais le gamin n’a su semer de clémence contre la paume, et ce ne sont pas ces cookies enfarinés qui lui clameront le contraire.

Epuisés sans nul doute par la mission culinaire, les amants factices se sont traînés jusqu’au sofa, vaincus par l’odeur chaude des pâtisseries dormant au four. Soudain ils s’éveillent sous les baisers, les ardeurs de la langue, les mains caressantes. Y a jamais rien de pressé ni d'oppressant dans les poignes amoureuses, puisqu’ils préfèrent se délecter des humeurs lascives, pas bien furieuses. C’qu’il aimerait lui dire, c’est qu’il n’y a pas de gouffre plus doux que sa gorge chaude. Misha s’abstient pourtant, convient que c’est de mauvais goût. Pourtant les respirations se saccadent puis cessent lorsqu’ils se détournent de l’autre et qu’elle avise sa main. S’en saisit, la caresse et l’observe. La pulpe de ses doigts tout contre sa paume lui arrache les gémissements fantômes. « Je vois que le passé est loin derrière, que la mère aussi et que tu te diriges vers un avenir radieux, éclatant, plein de bonheur, que du bonheur ! » Misha se fend d’une moue sceptique à observer à nouveau ses mains, et comme il a l’air con, se dit-il à essayer d’y lire la fortune. S’obstine tout de même, car sait-on jamais, s'il y voyait quelque chose de grand. « C’est franchement pas c’que m’a dit la dernière tireuse de cartes que j’ai croisé. » La boutade n’en est pas une et l’aveu est mesuré. Elle s’appelait Imra, pas bien loquace, très peu affable. Un peu garce sur les bords et la bouche ourlée de perles noires comme de mauvais augures. Misha balaie sa réflexion d’un mouvement d’épaules corroborant l’indifférence lorsqu’il porte son attention sur Orphée au réflexe vivace. Lucide, elle a préféré loger l’objet de la convoitise derrière son dos, invoquant le sombre d’un futur moribond. “Mon avenir,  je le connais déjà”. “Foutaises !” déclame le curieux, bien apte à se saisir du butin qu’elle lui refuse. Et c’est soudain que l’aveu se loge dans le sinistre, sous la paupière, au bord des cils. Dans le timbre de sa voix frêle lorsqu’elle parle, un peu brutale dans sa confession. « Tu ferais quoi si je disparaissais ? Je veux dire, je suis jamais à l’abri du tueur de ma famille, il est toujours en liberté. » Misha accuse le coup, le cerveau en branle et l’inconscient vitreux. Orphée porte les cadavres de ses proches sur les épaules et rien ne se voit, comme elle est légère sous le poids des fantômes et comme elle rit sous l’étranglement des larmes. Souvent, parfois trop, Misha oublie les tourments qui la hantent et ne se confronte plus qu’à sa résistance. « Non. » La palabre comme une sommation claque le palais du garçon. La pupille s’est figée dans l’oeil bleue, bien déterminée à ne pas lever l’ancre. « Y a pas de Dieu qui décide. Pas de fatalité, et pas de hasard non plus. Y a rien de tout ça. » Ce qu’il assène avec ferveur, comme un ordre trop vivace, Misha le soutient avec fracas. « Tu disparaitras pas, parce que personne ne te touchera plus. Et j’en ai rien à foutre, si y a toujours des cons pour pas croire aux promesses. C’que j’te promets là, y a rien qui pourra m’en défaire. Rien qui pourra me faire changer d’avis. Et rien qui pourra m’en détourner. » La fronce des sourcils a dessiné la ténacité, l’invective qu’elle lui survive, et qu’importe les autres.

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Message Sujet: Re: you feel like home (ft. Orphée)   you feel like home (ft. Orphée) Empty Ven 2 Oct - 23:15

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Orphée & Mishar

            Elle a le visage des curieuses, le visage de l’écoute, l’expression absorbée par le questionnement qui pèse et qui angoisse, dis moi Misha si je devais mourir, que deviendrais-tu, est-ce que je te manquerai, c’est l’oubli, c’est le passage sur terre et la trace que j’y laisserai, je sais que je devrais mourir, un jour, mais je serais rassurée si je pouvais laisser une part de moi, une certaine présence dans mon absence, dis moi Misha, si je devais mourir, est-ce que tu m’oublierai, tu trouverais une autre fille, si jolie, qui te conviendrait. Orphée, sous la badinerie, a lâché ses doutes, une phrase et tout ployait dans une réalité sordide, la mort rôdait, partout et surtout la nuit, dans les veines, dans les souvenirs, elle tétanisait la jeune fille, des ombres se métamorphosaient, en tentacules, en crocs acérés, et toujours les gémissements, les murmures, les supplications, chaque nuit révélait les remparts de son déni, dévoilait des éléments, parce qu’Orphée avait entendu peut-être, les bruits dans la cuisine. Mais comment imaginer l’atrocité d’un meurtre ? Comment imaginer que, derrière la porte, un tueur acharné morcelait les corps ? Dans les bras de Misha, elle sent la chaleur, s’empare de sa confiance d’homme, son charisme comme un bouclier contrant les terreurs nocturnes. Et il dit, dans la fougue, et il promet, qu’elle ne sera plus jamais en danger. « Tu disparaîtras pas, parce que personne ne te touchera plus. » ça cogne heureux, joyeux, dans le coeur, ça cogne, ça ravage, ça illumine, ces quelques mots et la suite, ça emporte vers des horizons, ça rassure, il manque plusieurs battements, ce coeur qui déjà dynamique, libre, ce coeur qui s’envole dans l’imaginaire et les confusions, ce qu’elle sent Orphée, c’est l’amour qu’il éprouve mais qu’il ne dit pas, cette force que l’on ressent, qui ressort, qui jaillit sans jamais frapper à la bonne porte mais surgit partout, déploie des montagnes et enlève la lune pour la placer dans un flacon. La jeune fille a ses paupières fermées, elle s’accapare du fiel mordant contre les chimères hypothétiques, C’que j’te promets là, y a rien qui pourra m’en défaire. Rien qui pourra me faire changer d’avis. Et rien qui pourra m’en détourner. Elle se nourrit de l’essence de ces paroles, magiques pour elle car elles pourfendent l’effroi de vivre, encore une fois, l’indicible de la monstruosité. Alors, elle le serre dans ses bras, profondément, elle s’accroche à lui, aimerait ne faire qu’un avec lui.

Orphée se relève, debout, elle lui tend la main, l’emmène dans la chambre, l’assoit sur le lit, doucement, tendrement, elle sourit et, dans la lueur de ses pupilles qui chatoient un intelligible désir, si beau, si langoureux, si sensuel, elle retire son pull puis son pantalon.  « J’aime pas trop la lingerie féminine, je préfère les petits bateaux, c’est en coton, c’est simple et sobre. » Dans un rire, elle se fond dans ses bras, encore l’embrasse, des baisers au cou, des baisers lents pour savourer la peau qu’elle n’a jamais exploré. Puis, se redresse, se déracine de l’odeur de musc et de pin, une odeur légèrement acre auréolée de sueur, enivrante saveur. Soudain, l’enfant frotte son nez sur celui du compagnon.  « C’est un bisou esquimaux ! » s’exclame-t-elle en se faufilant dans sous la couette. Joueuse, taquine, encore le sourire à ses lippes et la morsure du désir, elle chuchote.  « Grâce à ce que tu m’as dis j’ai plus peur. Je veux être avec toi. Je veux pouvoir te découvrir, sous mes doigts et mes lèvres. » Et ignorer le futur, ignorer les menaces et les lourdeurs qui pèsent dans ma psyché, toi, tu as su allumer les lumières, redorer mon palais d’esprit, quand tout allait si mal, que je ne pouvais faire mon deuil que par des questionnements incessants, tu as su faire taire les noyades dans lesquelles je m’immisçais.  « Ne m’en veux pas s’il te plait, de mon manque d’expérience, je suis pas très portée sur le sexe, mais c’est avec toi que je veux gouter aux caresses, toi et c’est tout. » Tu as su, Misha m’enlever encore une fois mes frayeurs, en quelques mots tu as soulevé mes douleurs et tu les as jeté à l’horizon pour que jamais, je ne puisse les revoir. De ce que demain sera fait je m’en fiche, car j’ai confiance en toi.

@Misha Orlov

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vent d'est, vent d'ouest
Si la solitude sépare, elle tranche bien des liens qu'on ne coupe qu'à regret, mais elle permet de plonger des racines dans ce qui est essentiel. Delacroix
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