sweet disaster ft noa.

âme bancale à l'allure exécrable, sur ta bécane tu déambules dans les rues.
à la recherche d'un refuge que tu ne trouves plus.
à la recherche d'une vie qui est déjà déchue.
aayat, qui n’est plus, comme un fantôme qui s'efface entre les murs depuis la mort d’ton frère que t’aimais dans la haine, que tu détestais dans l'amour fraternel d'une réalité qui a réussi à vous séparer de manière définitive, sans aucun retour en arrière. dans l’fond, t’es brisé, éparpillé comme du verre pillé. comme si on t’avais enlevé une moitié, les souvenirs qui reviennent dans ta tête par milliers. 
ahiga et aayat, tournoyant dans les quartiers malfamés de brooklyn, en quête d'un espoir mort,
avant que celui-ci ne daigne t’abandonner à ton triste sort,
sans l'ombre d'un remord. 
t’as toujours mal au cœur quand tu repenses à cette partie, celle qui nourrit encore tes démons les plus noirs sous l’couvert de tous tes vices. comme une vague déferlante à l'intérieur d’ton crâne, l'envie d’tout casser, d'apporter l’venin d’ta perte sur toutes les peaux d’cette ville malsaine pour mieux les émécher, les tuer dans leur acte mal placé. aayat, tu bouillonnes d’rage, tu ne contiens plus tes sentiments macabres qui déciment ton myocarde.
et c’est là que tu t’retrouves. t’sais pas pourquoi.
devant son putain d’garage à attendre comme un con sur ta bécane.
t’hausses les épaules, les rétines enflammées et l’sourire mortuaire. des gestes esquissés par automatisme puisqu'on ne remarque plus tes excès. on pardonne la drogue et l'ivresse.
aayat trafalgar, révélation précoce.
gamin incendiaire. des dialogues provocateurs et une vérité transcendante.
et tu la vois. les onyx qui la dévorent. elle t’a pas vu elle. sous cette journée à peine entamée, elle fait l’ouverture. elle se penche pour ouvrir l’commerce de tonton, et tu la lorgnes comme un pervers mal aimé. relèves toi tu vas m’rendre aveugle. y a les mots qui tranchent, mais les yeux qui rient. un paradoxe qui s’contrôle pas. aayat au non-dit, qui fait toujours l’contraire de ce qu’il dit. mais c’est toujours comme ça avec elle. l’sarcasme pour combler l’manque.
d’sa voix,
d’sa présence,
d’elle, tout simplement.
y a un truc qui s’explique pas. un truc qui t’oblige à poser l’regard sur elle quand elle est là. souvent. tout l’temps.  tu t’redresses. tu veux mieux voir. constater qu’ta mémoire n’a rien oublié, n’a pas déraillé. et putain, non. tout y est. comme dans tes souvenirs.
toi au prénom interstellaire,
toi et tes yeux creusés,
toi et tes lèvres sucrées,
toi et ta peau dessinée.
l'allure des battements d’ton cœur. elle augmente, s'intensifie au rythme de son agonie. t’aimes la voir furax de si bon matin. les lueurs d'une quelconque complicité, tu les as laissé au placard pour cette journée à peine entamée. l'orage qui gronde, prémisse d'une tempête à venir. l'soleil, s'est fait la malle, s'est évaporé dans l'hémisphère des promesses d'une aube sur le fil. je t’ai manqué ? l'humeur caustique et le ton cinglant, l'ouragan se détachant du ciel pour se mêler à son regard.
l’goût un peu amer dans la bouche, tu tires sur ta clope avec frénésie. douce colère d’aayat.
t’as le cœur qui t’joue des tours, et la gueule des mauvais jours.
t’as le palpitant assassin et le sang qui cogne. les poings qui démangent.
t’as la tête en vrac, les pensées qui s’bousculent.

l’palpitant qui creuse la poitrail, t’as pourtant ce sourire sarcastique au coin des lippes. tu la regardes. les yeux braqués sur elle. parce que maintenant que tu l’as remarqué, tu ne plus la démarquer. elle a toujours eu c’pouvoir la gonzesse, qui laisse trop souvent c’goût amer dans la bouche. l’égo peu flatté ou la déception de pas avoir réussi à mieux la convaincre,
à la foutre à tes pieds,
à l’hypnotiser elle aussi.
si tu demandes, c'est que c'est moi qui t'ai manqué. et si on te demande, tu diras qu'tu sais pas. aayat l'affection toxique. le besoin de s’sentir vivre dans ses prunelles aussi sombres que les tiennes. la rencontre de deux océans déchaînés au milieu d'un ouragan acharné, l'explosion de deux êtres qui n'étaient pas destinés à s’rencontrer.
c’est encore à cause d’ahiga, l’frère dont le souvenir fantomatique rappel ce lien si pauvre et rachitique. la peine invasive, tranchante, l’mal de ce diable qui fut l'auteur d’ton propre naufrage. le massacre d’ton bateau qui a toujours tangué, maintenant enseveli sous la houle démontée, le carnage d’ta vie révoltée. les traits fatigués par tes combats invisibles.
aayat, tu traînes dans l’vide, tu danses dans l'oubli,
imprimant ta carcasse dans l'adrénaline que tu cherche pour vivre,
que tu trouves pour mourir.
noa, elle comprendra sûrement jamais à quel point la douleur résonne dans ta caboche de pauv’ type. alors tu mens, tu joues, et il faut croire qu'elle a raison wilson, traffy tu t’es perdu dans l'usure d’ton amitié forcée qui s'est transformée en affection effrénée. tu t'es perdu en chemin ? habituellement, on est plus doué dans l'art de la fuite toi et moi.
c’est c’que tu ressens wilson ? dis-moi que t’as l’impression qu’ton cœur va crever. là, protégé derrière ton épiderme et tes os rapiécé. tu m’sens ? c’est parfois léger, parfois puissant, l’impression d’sentir ma main autour.
celle qui serre.
celle qui joue.
juste pour t’faire péter les plombs.
tu m’as manqué autant qu’mon chien, si tu veux tout savoir. confession d'une tendresse à demi-mots, aayat, tu faiblis d’vant ses prunelles embrasées de flammes dévorantes, celles qui lèchent ta peau pour ouvrir de nouvelles blessures béantes, lambeaux d'une affection déchue parce qu'elle devient trop importante. c’est dur d'aimer, c'est plus facile de détester. tu l’as bien comprit, il y a qu’la haine qui s'occupe d’rythmer ton myocarde rachitique. la fuite c’est pour les lâches et les lâches c’est ceux qui craignent. et toi, tu crains quoi nono ? j’suis là pour ma bécane. un geste d’la tête pour montrer la bête.
tu la regardes encore. les onyx qui bouffent et scrutent comme un fauve prêt à s’repêtre d’une chaire tendre et fraiche. inspectant chaque recoin d’son corps que tu sens près du tien, palpitant la vague d'affection qui s'est cachée dans des mots malsains. t’as pas changé.
t’es là, comme dans les souvenirs,
aussi belle que conne,
l’attraction gardée intacte, t’as fait à peine quelques pas que je me rappelle.
ton putain d’parfum, mes mains que j’rêve d’enfoncer dans l’creux de tes reins ;
pupilles dilatées et lèvres asséchées ; affamées.