Under the stormy sky ◐ Néphilan (1)

Les kilomètres défilent sous un regard qui se perd sur l’horizon. Soupire perdu contre la climatisation, bien trop forte, un brin trop froid. Fallait-il revenir, tel un miracle que l’on attend plus depuis bien trop longtemps, un mirage oublié. Et lui, l’avait-il oublié aussi ? La mâchoire contractée, les phalanges blanchies alors qu’il sert le volant de son véhicule. Peut-on réellement pardonné à un fantôme d’exister encore ? La musique martèle la psyché, et si d’apparence Néphilim paraît être calme, l’âme de désagrège sous l’acide corrosif d’un millier de questions. Pouvait-il lui faire l’affront d’exister encore ? Les mèches d’un rose tendre, il dodeline la tête, balancement fugace avec l’espoir nécrosé de chasser les pensées qui assourdisses. Retour sous l’étoile de la discorde ; pourtant il ne lui en voudrait pas de l’avoir oublier, l’avait-il effacé d’un simple battement de cils ? Décors hollywoodiens d’une succession de maison bien plus immense les unes que les autres. Les orbes se jettent sur l’une d’elle sans qu’il ne s’y arrête, c’était ici, chez lui qu’il se réfugié plus jeune ; bagnarde à son propre cœur qui espère avec violence apercevoir une silhouette familière. Mais l’égo, le doute, la lâcheté le font fuir, lui l’enfant sauvage, le monstre de ses nuits.

Fuit forçat, ta sentence t’appel.

Traitrise infâme ; brûle ton âme.

Les retrouvailles sont aussi brèves que des poignards que l’on plante dans le dos, alors même que le ton agaçant d’un paternel désireux de perfection lui lance un affront supplémentaire. Néphilim ne s’écorche pas à user de mots déplacés, et sous le regard presque émue d’une mère au secret si lourd, il monte pour se changer alors même que la porte s’ouvre, il court pour reprendre de l’air, pour ne pas affronter immédiatement son regard. Pas tout de suite. Fuir pour ne pas souffrir sur le champ ; courir s’enfermer le plus vite possible pour que la faiblesse ne soit pas visible. L’ange déchu s’enferme dans ce qui semble être sa terre d’asile, salle de bain qu’il redécouvre pour la première fois depuis des années. L’eau martèle le carrelage de la douche, alors qu’il reprend peu à peu son souffle ; sang-froid usurpé. Et c’est dans un dernier soupir que son visage se ferme, semblant de marbre, qu’il est loin le temps des sourire chaleureux, désormais il faut être droit à dit papa. La porte s’ouvre et le voilà qui a troqué sa tenue de petit voyou pour un ensemble très noble. Ses pas son lourd, sa prestance est écrasante pour si jeune être. « Bonsoir, veillez m’excuser pour l’attente. » la langue claque, serpentine farouche qui ne crache point de venin.

Ce soir, tu arracheras tes ailes.

C’est ainsi, que ta vie entière s’enflamme.

Ses orbes se dépose enfin sur sa silhouette ; qu’elle avait pus lui manquer cette allure visiblement morte. Lorcan. Enfin s’autorisait-il à penser à son prénom. Observateur, il remarque chaque détail, chaque changement, de sa façon de se tenir à sa voix. Est-il toujours là l’ami de toujours ? Il dégluti nerveusement le loup sauvage, car sous l’astre lunaire, il allait redécouvrir un être qui dans les moindres parcelles de son derme semble changé. « Nous y allons les garçons. Soyez sages. » voix doucereuse d’une mère qui s’inquiète de laisser son fils tout juste retrouvé. Néphilim étire ses lippes pour lui offrir un sourire en promesse, lui promettre qu’à son retour il serait toujours présent. Il referme la porte derrière c’eux qui se prétendent adultes, alors que jamais ils n’auront de pluie diluvienne, d’orage tempétueux à affronter. Un soupire qui claque contre la porte, et les talons qui se retourne pour lui faire face. « Lorcan. » identitaire soufflé avec une déchirure invisible, le ton est froid et claquant, pourtant c’est bel et bien avec amour et complicité qu’il aimerait lui murmurer. « Qu’es-tu devenue depuis mon départ ? » Affront supplémentaire alors qu’il énonce le départ qui les a brisés. Son cœur saigne alors même qu’il se souvient de la voix de Lorcan brisant les silences des cieux, alors même qu’il à arrêter le bus pour finalement remonter à l’intérieur ; car la souffrance persiste et que le bonheur s’efface si soudainement.

Le myocarde tel un miroir brisé, une multitude de reflet se formes, le quel viendra le percuter ?