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 repose-toi, pas très loin de moi. (nate)

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Message Sujet: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Dim 26 Mai - 12:11

les mains tremblantes, les yeux bouffis d'une nuit longue et pas franchement reposante. tu regardes ton reflet dans le miroir, y'a pas grand chose à en tirer. tu termines de coiffer tes cheveux. tu vas pas bosser ce matin, de toute manière t'aurais pas eu le courage d'aller bosser, quoiqu'il arrive. un soupir s'échappe de tes lèvres, encore un. tu sens le regard d'elisa un peu plus loin, derrière toi, tu viens le croiser dans le miroir, restes silencieux de longues secondes. ça ira. tu murmures, sans trop savoir qui tu essayes de réconforter. ta jumelle, ou toi-même ? tu secoues un peu la tête.
de toute manière, tu n'es pas le plus à plaindre. non, clairement pas. tu penses à nate, tu as pensé à lui toute la nuit. à lui et à romy. tu ne comptes plus les années, tu n'as jamais compté les jours passés avec la jeune femme alors que son frère, que ton ex était parti si loin, vous laissant là tous les deux, tous les trois. jimmy.

tu te gares un peu trop loin, préfères terminer le chemin à pied, bien trop apprêté dans ce costume sans aucunes teintes. noir. sans doute trop noir. tu te pinces un bref instant, les cloches sonnent et tu glisses une main fatiguée contre ton visage. t'étais pas franchement prêt à encaisser tout ça, pas maintenant. et, merde, la dernière que t'as vu nate, c'était pour vous disputer.
quelque visages connus, d'autres moins, tu fronces les sourcils quand tes prunelles croisent un peu plus loin, celles de leonore. pas franchement le meilleur endroit pour recroiser les parents de nate. et en parlant de nate, tu ne l'as même pas remarqué dans la foule. tu secoues un peu la tête, gorge serrée, te contente de suivre la foule, en silence. un silence glaçant.

tu n'as aucune idée du temps qui a pu s'écouler, et maintenant, maintenant il ne manquerait plus qu'une fine pluie pour agrémenter tout ça, pour que ce soit digne d'un film dramatique. tu te pinces les lèvres un bref instant, laisses toutes ces personnes s'éloigner. ton regard ne quitte pas la silhouette de nate, un peu plus loin. tu ne sais pas franchement quoi lui dire, ne sais pas comment agir. est-ce que tu as vraiment le droit, d'être ici ? tu as l'impression d'entendre encore vos reproches. un soupir s'échappe de tes lèvres. tu termines par t'approcher un peu, silencieux, ta main retrouvant sa place dans le bas du dos de nate, avant que finalement, tu viennes le serrer tout contre toi, aussi ridicule la situation puisse-t-elle être, vu que tu fais bien dix centimètres de moins que le brun. tu ne dis rien, te contentes d'être là, le serrer doucement contre toi. tu sais que malgré tout ta présence est importante. enfin, tu t'en doutes.
tu espères.
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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Dim 26 Mai - 16:01


Il a du mal à se défaire de l’image. De Romy. Comme il l’a vue quand il est entré dans son appartement, cette après-midi-là. Elle n’était même pas censée être là même s’il l’espérait peut-être secrètement. La voir, passer un peu de temps avec elle, à l’ancienne sans que ça ne soit vraiment prévu. Pour lui parler de Gabin, de leur dispute. Merde, il pensait qu’à sa gueule en glissant la clé dans la serrure de l’appartement. Et il pensait qu’à sa gueule une minute plus tard en la maudissant parce que cette putain d’alcoolique n’avait pas la moindre bière dans son frigo. Et qu’il aurait bien eu besoin d’une bière, putain. Bière et clope, le duo magique pour respirer malgré ce poids pesant sur son cœur depuis sa dispute avec Gabin.

Romy, merde. Il fait que penser à elle. Il revoit son visage. Il a pas envie de réaliser et il a le corps cassé. Ça fait deux jours qu’il est enfermé chez elle. Qu’il ne mange plus. Parce que peut-être qu’arrêter de bouger, arrêter de vivre, ça pourrait mettre pause au monde. Faut pas que la terre continue de tourner sans Romy. Ce serait injuste. Il a pas eu la force de grand-chose. Il a laissé ses parents organiser les funérailles. Même si ça lui fout la gerbe. Même si ça le prend à la gorge et qu’il peut encore moins se regarder dans le miroir. Mais faut rien lui demander à lui, pas maintenant, pas encore. Il n’est même plus tout à fait certain de savoir comment il s’appelle. Parce qu’y a sa mère qui dit Nathaniel mais c’est pas lui ça. Ça l’étouffe que ses parents viennent mettre leur sales pattes là-dedans alors qu’ils ont rien à voir avec ça. Ça a toujours été Romy et lui contre tous les autres, les vilains petits canards des Harrington. Mais là, il a plus la force de toute façon. Et cette connasse de Leonore, celle-là même qui utilisait ses mains pour frapper sur Romy, il la laisse glisser ses doigts dans ses cheveux pour le bercer. Il la hait, d’autant plus depuis le dernier repas avec Gabin, mais il a pas la force de la repousser. Il a la force de rien.

C’est comme ça aussi pendant les funérailles. Il écoute Leonore dire des conneries et il ferme sa gueule. Elle donne le change, c’est déjà ça. Elle et James, on peut au moins compter sur eux pour ça : ils serrent des mains, ils organisent tout et ils payent. Pour la bouffe, pour le cercueil, pour l’alcool. S’il avait eu toute sa tête Nate ne les aurait même pas invités. Il ne les aurait même pas laissé s’approcher. Fallait être là avant, merde. Fallait faire les choses bien. Mais ça, il se le reproche à lui aussi. La culpabilité l’écrase. Il n’a pas fait les choses bien. Sinon, elle ne serait pas morte.

La cérémonie s’achève. Les gens partent. Peut-être lassés que Nate ne leur réponde pas quand ils lui parlent, peut-être lassés de son regard perdu, complètement éteint, ils le laissent là. Très peu d’entre eux ne connaissait réellement Romy, de toute façon, puisque ce sont les parents qui ont envoyés les invitations et qu’ils ne savent rien de la vie qu’elle menait. Du coin de l’œil, il voit Gabin arriver et sa gorge se serre. Il sent les larmes remonter. Pas à cause de leur dispute. Juste parce que ça le fragilise, de voir quelqu’un qu’il aime au milieu des limbes, que sont devenus son esprit en deux jours, peuplées de fantômes auxquels il n’adresse pas la parole. Gabin le prend dans ses bras et Nate referme les siens autour de lui, plongeant le nez dans ses cheveux, s’imprégnant de son odeur. Il n’a pas envie de penser à tout ce qui va mal entre eux. Juste de profiter quelques secondes d’une étreinte simple. « Gabin. », il murmure, la voix tremblante. Et il prend le temps de refouler ses larmes avant de continuer à parler. Il n’a pas envie de pleurer encore. « Je comprends pas pourquoi elle a fait ça. D’où ça va vient. Comment je l’ai pas vu ? » Bien sûr qu’il connaît son passé. Qu’il sait qu’elle est – était – fragile et instable mais, merde, comment s’est possible qu’il l’ait pas senti ? Peut-être n’ont-ils jamais récupéré le lien qu’ils avaient avant qu’il parte pour l’Europe. « J’ai pas envie d’aller au repas. J’ai pas envie qu’on me sourie encore comme ça. » Il parle du repas organisé par ses parents dans une salle louée pour l’occasion. Et des sourires qu’on lui sert depuis qu’il est arrivé, plein de pitié ou de quelque chose qu’il ne comprend pas. De voyeurisme peut-être. Ça fascine, la douleur des autres.

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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Jeu 30 Mai - 19:05

tu ne pouvais pas, ne pas venir. c'était impensable, même si vous vous êtes disputés il y a peu, même si ce n'est pas des plus simples entre vous ces derniers temps. tu fermes les yeux quelques instants, avant de t'approcher de nate, de glisser tes doigts dans le bas de son dos, le serrant contre toi et fermant les yeux un instant, retenant un petit soupir, le laissant te serrer contre lui. tu te pinces les lèvres un bref instant. gabin. tu restes silencieux de longues secondes, lui laissant le temps, le gardant contre toi tendrement, te pinçant les lèvres de longues secondes. tu te redresses un peu, pour venir caresser doucement la joue de nate.
je comprends pas pourquoi elle a fait ça. d’où ça va vient. comment je l’ai pas vu ? tu restes silencieux de longues secondes. nate, il ne sait pas. il ne sait pas qu'elle avait déjà essayée il y a quelques années, quand il était encore en europe. romy t'avait fait promettre de ne pas le révéler à son frère. j’ai pas envie d’aller au repas. j’ai pas envie qu’on me sourie encore comme ça. je sais. tu souffles doucement. tu ne sais pas quoi vraiment lui ajouter, en réalité, retenant un petit soupir. tu l'attires un peu plus proche de toi pour venir l'embrasser tout doucement. et en réalité, tu ne sais pas quoi ajouter, quoi lui dire, à nate. tu retiens un petit soupir et prends sa main, pour l'inciter à te suivre, à venir avec toi.

je reste avec toi. tu murmures en t'asseyant sur un petit banc, serrant le brun contre toi. tu veux lui laisser le temps dont il a besoin. tu ne t'es jamais retrouvé dans cette situation, tu ne sais pas ce que ça fait, de perdre quelqu'un comme ça. tu étais assez proche de romy, et tu ne peux qu'imaginer ce que ressent nate, et sans doute deux, ou dix fois plus fort que toi. tu fermes les yeux un bref instant. quoique tu décides. tu souffles. je pars pas. tu ajoutes en venant caresser doucement sa hanche. et t'as envie de lui dire tellement de choses, envie de lui souffler tellement de mots que tu aimerais rassurant.
mais rien ne vient, en ce moment. et tu as l'impression d'être tellement inutile. un petit soupir manque de s'échapper de tes lèvres. tu ne peux pas obliger nate à aller à ce foutu repas, mais vous savez tous les deux que ce serait mieux. tu te mords l'intérieur de la joue. tu as aussi envie de lui dire qu'il a le droit de craquer, que tu seras toujours là pour prendre soin de lui. mais, après tout, tu n'as aucune idée de ce qu'il a pu se passer ces dernières heures. tu attires nate contre toi, caresses doucement ses cheveux. t'es pas obligé de jouer la comédie. tu souffles. t'as le droit d'être triste. c'est même normal. tu te contentes d'ajouter. oui, c'est normal. d'avoir les yeux rougis, bouffis, des cernes. d'avoir pas envie de voir du monde, d'envoyer chier tout interlocuteur. tu viens déposer tes lèvres contre la joue de nate, te mordant l'intérieur de la joue, retenant un petit soupir. on peut rester un peu ici, si tu veux. tu souffles finalement en continuant de caresser ses cheveux et sa nuque.
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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Sam 8 Juin - 12:10


Gabin contre lui. Son corps. Son odeur. C’est enfin quelque chose de familier et de doux au milieu de tout ce cauchemar. De choses qui le dépassent. Un repère alors qu’il est complètement perdu dans ce monde où Romy est morte. Ce n’est pas possible, il continue encore à ne pas y croire tout le temps. C’est juste une grande mascarade. Un séjour aux enfers, peut-être. Univers digne d’un Kafka dans lequel il ne comprend rien à ce qui lui arrive, rien n’a de sens mais il subit, forcé d’agir avec un minimum de raison, contrait à des règles absurdes. Ouais, c’est un cauchemar et il va se réveiller. Ou alors c’est une punition tout le monde s’est mis d’accord pour jouer le jeu, le rappeler à l’ordre pour quelque chose. Avoir trahi Gabin ? Non, n’importe quoi. Il ne sait pas, il en a marre que tout lui échappe, il en a marre de cette douleur qui ne le lâche pas mais qui s’estompe un peu quand Gabin l’attire sur un banc et le serre dans ses bras. « Je reste avec toi. Quoi que tu décides. Je pars pas. » et ça lui fout un peu les larmes aux yeux. Et tout d’un coup ce n’est peut-être plus seulement à cause de la mort de Romy mais aussi un peu parce qu’il a du mal à garder éloigné le souvenir de leur dernière dispute. Quand tout va mal, tout va mal. Il ne mérite pas la douceur de Gabin. Pourtant il se laisse bercer par ses caresses contre sa hanche, il en a trop besoin, le serrant contre lui d’un bras. C’est la seule forme d’échappatoire qu’il a depuis plusieurs jours. « Oui, reste avec moi bébé. », il articule difficilement, la gorge serrée par les larmes qui essayent de s’échapper de ses yeux.

Nate se laisse faire quand Gabin l’attire contre lui, déposant sa tête sur son épaule, appréciant ses caresses dans ses cheveux. Il voudrait ne penser qu’à ça, dégager de son esprit cette réalité étouffante dans laquelle il est enfermé seul depuis qu’il a découvert le corps sans vie de sa sœur. « T'es pas obligé de jouer la comédie. T'as le droit d'être triste. C'est même normal. » Mais il a pas envie d’être triste. Il veut pas de tout ça. Puis, y a une partie de lui qui a envie de revenir à ses vieux réflexes : la fuite. Dans un autre pays, il pourrait simplement faire semblant que Romy et Jimmy vivent heureux dans le Bronx. Que c’est lui le connard parce qu’il n’a pas le temps de les appeler ou de revenir sur le continent pour les voir. Mais ils sont bels et bien tous les deux en vie et heureux. N’importe quoi. D’un baiser contre sa joue, son mec le ramène à la raison, sans le savoir. « On peut rester un peu ici, si tu veux. » Nate acquiesce doucement. Ouais, c’est mieux. Rester avec Gabin. Être n’importe où mais y être avec lui.

Il se redresse un peu pour venir chercher un baiser contre ses lèvres, descendant une main contre ses reins pour le presser contre lui. Il a besoin de ce high là pour se vider un peu la tête. Après tout, son mec a toujours été assez bon et addictif qu’une drogue pour lui. Son contact devrait réussir à le distraire de toute cette douleur. C’est l’idée mais pour ça, il a besoin de bien plus qu’un baiser. La main contre ses reins descend contre ses fesses et il vient lui mordiller un peu le cou. « Gab aide moi à oublier. », il souffle alors que son autre main s’invite sous sa chemise, à la recherche de la chaleur de sa peau. Le deuil le fout en l’air, tout ce qu’il veut c’est y échapper. « Y a ma voiture, pas loin. », il ajoute. Même si lui, au point où il en est, il s’en fout. Ils peuvent bien baiser ici en plein air. Au milieu du cimetière. C’est pas les morts que ça va choquer. Et Gabin lui manque tellement depuis leur dispute. Ouais, ça le fait dérailler, tout ça. Faut que ça cesse.

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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Mar 2 Juil - 12:10


tu fermes les yeux un instant, silencieux, tes doigts glissant dans les mèches brunes de nate. tu ne sais plus quoi faire, tu ne sais plus quoi dire. tu n'as jamais rencontré cette situation, tu as cette chance d'avoir toute ta famille autour de toi, jamais trop loin. tu imagines un court instant perdre elisa et, non, non ce n'est pas possible, pas imaginable. elisa, c'est une part de toi, rien de plus. tu te mords l'intérieur de la joue et secoues un peu la tête. oui, reste avec moi bébé. tu caresses le dos de nate un instant, te fiche de sentir sa poigne autour de ton corps, son poids sur ton épaule. t'en as rien à foutre pour être honnête. tant que t'es certain qu'il est là tant qu'il fait pas de conneries. tu laisses tes doigts fourrager ses cheveux, le décoiffer au passage. il doit pas en avoir grand chose à foutre, de toute manière. tu te pinces les lèvres, viens embrasser doucement sa joue.
t'aimerais être utile
t'aimerais le consoler
trouver les bons mots
les bons gestes pour l'aider.

tu ne supportes pas de voir nate comme ça. c'est pas lui, c'est pas ton mec. tu te mords l'intérieur de la joue et le serres un peu plus fort contre toi sans même t'en rendre compte, soufflant finalement quelques mots. tu partiras pas, tu veux rester avec lui, même rester ici si c'est mieux. tu fermes les yeux, le silence retombe un instant, tu ne sais plus quoi penser. ça te touche toi aussi. y'a cette douleur qui tonne quelque part au fin fond de ton esprit. parce que romy, romy pendant quatre ans, vous vous êtes sacrément rapprochés. il vous manquait un élément commun : nate. tu te pinces les lèvres, fronces un peu les sourcils en sentant nate venir chercher les tiennes. tu fermes les yeux et réponds à son baiser plus par réflexe qu'autre chose,
parce que c'est vital d'avoir ses lèvres contre les tiennes,
de l'embrasser encore et encore. tu retiens un petit soupir et caresses sa nuque doucement. tu sens une des mains du brun descendre dans le bas de ton dos, contre tes fesses, et tu fronces un peu les sourcils face à ses mouvements. tu retiens un petit bruit en sentant ton mec mordiller ton cou. gab aide moi à oublier. tu fronces les sourcils et te pinces les lèvres. y'a ma voiture, pas loin. et il est déjà à moitié en train de te déshabiller sur ce banc. nate. tu souffles en l'éloignant un peu de toi, ton regard venant croiser le sien, tes doigts caressant doucement ses joues, de part et d'autre de son visage. tu ne sais pas quoi lui dire. t'aimerais craquer toi aussi, ce serait simple, si simple de le laisser oublier comme ça. et en même temps ... tu te pinces les lèvres un bref instant. c'est un peu compliqué ces derniers temps. nate. tu murmures une nouvelle fois. c'est pas... c'est pas ça la solution. tu murmures, un peu hésitant. tu te sens pourtant si faible, face au brun, capable de céder au moindre mot s'échappant de ses lèvres.
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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Sam 20 Juil - 14:36


Nate est sonné par tout ça. Par les derniers jours qu’il vient de passer, assommé par la douleur, à errer comme un fantôme dans l’appartement de sa sœur. À essayer d’assimiler que, cette fois, elle a réussi. Elle s’est foutue en l’air, elle est partie pour de bon. Sale conne. Il ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’il a fait pour mériter ça, égoïste dans sa douleur parce qu’il essaye de lui donner du sens. Tout comme il ne peut pas non plus empêcher la culpabilité de lui matraquer les neurones. Il aurait dû savoir, il aurait dû faire plus attention à elle, repérer les signes. Quand avaient-ils perdus ce lien, qui faisait qu’ils se disaient tout, qui lui aurait permis de la sauver ? Il en a la nausée, à force de ressasser les mêmes pensées encore et encore.

Mais heureusement, il y a Gabin. Au milieu de tout ce brouillard, de toute cette douleur, il s’est matérialisé devant lui et son contact le ramène sur terre dans quelque chose de plus réel. Moins automatique. Pourtant même avec lui tout n’est pas rose. Même avec lui, il a foutu les choses en l’air. Comme s’il n’était capable que de destruction.

Il veut ressentir autre chose. Éloigner toutes ces pensées noires. Se perdre dans Gabin et tout oublier comme un toxicomane après son fix d’héro. Alors il vient chercher un baiser contre ses lèvres, et quand il répond à son baiser, il y voit comme un feu vert pour descendre sa main sur ses fesses, plonger le nez dans son cou pour le mordiller, respirer son odeur. Il lui demande de l’aider à oublier. Sa voiture n’est pas loin mais ils pourraient carrément faire ça ici, il commence à tirer sur ses vêtements, voudrait le foutre à poil le plus rapidement possible. Le baiser jusqu’à l’oubli. Mais Gabin le repousse et Nate fronce les sourcils, un peu perdu, vachement frustré. « Nate. », il plonge son regard dans le sien. Ça a au moins le don de l’apaiser alors qu’il ressent cette même vague d’amour, qu’il ressent toujours quand son regard croise le sien. D’ailleurs pendant une seconde, ça marche. Pendant une seconde, il oublie tout, tout sauf le fait qu’il ferait n’importe quoi pour l’homme en face de lui. Ça ne dure pas longtemps. L’image du corps sans vie de Romy s’impose à nouveau à lui, aussi atroce qu’inévitable. « Nate. C'est pas... c'est pas ça la solution. » Au fond de lui, il sait qu’il a raison. Mais il n’a pas envie d’arrêter. « Je m’en fous. », il souffle avant de l’attirer de force sur ses genoux et de commencer à déboutonner sa chemise tout en déposant des baisers sur son torse. « Me dis pas que t’as pas envie. » T’as toujours envie. Et ça lui ressemble pas, ces mots. Ça lui ressemble pas de le traiter comme ça, comme quelqu’un qu’on baise pour se vider la tête.

Ça le frappe quand il croise à nouveau son regard. Qu’il ne peut pas lui faire ça. Même s’il en meurt d’envie et que ça lui colle une sale érection entre les jambes. La honte le gifle, il s’arrête. Il sent les larmes lui revenir, pose son front contre l’épaule de son mec. « Je suis désolé, t’as raison. Je fais n’importe quoi. » Il fait n’importe quoi tout le temps. Il blesse Gabin. Il ne sauve pas sa sœur. « Mais putain, tu me manques. Et elle me manque. Et je veux pas être seul, m’abandonnez pas tous les deux. » Ça pourrait arriver, non ? S’il continue de se comporter comme un con. Une part de lui trouve qu’il ne mériterait que ça. Putain, il n’arrive pas à penser droit. « Rentre à la maison avec moi. » Pour ne pas être à nouveau seul avec ces émotions. Sans Gabin, il n’arrivera jamais à traverser ça, il en est persuadé. Rien qu’arrêter de l’embrasser laisse la place au vide, au désespoir, de revenir lui creuser le ventre et le cœur. Alors, il n’a même pas envie d’imaginer ce que se sera s’il rentre sans lui.

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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Mer 28 Aoû - 20:00

ce n'est pas la solution.
ce n'est pas bien.
et pourtant, ce serait si simple. les mains de nate ont le pouvoir de te faire tourner la tête, de te faire penser à autre chose, revoir toutes les priorités du moment pour passer un peu plus de temps à sentir ses doigts courir contre ta peau. que c'est compliqué de résister aux mains du brun contre ton corps, à ses lippes dans ton cou et à la chaleur de son corps. tu fermes les yeux un instant, avant de le repousser - doucement - et de remonter tes mains jusqu'à son visage pour y plonger ton regard. ce ne serait pas bien de le laisser faire, pas bien d'oublier comme ça. et pourtant, pourtant, tu veux aider nate à se sentir mieux. tu n'imagines pas à quel point ça doit être compliqué et - surtout - horrible. je m’en fous. tu fermes les yeux un instant, baisse ta garde. le temps qu'il faut au brun pour réussir à te tirer sur ses genoux, pour commencer à déboutonner ta chemise tout en glissant ses lippes sur ton torse. nate. tu murmures doucement en remontant une main dans sa nuque, essayant de le rappeler à la réalité. me dis pas que t’as pas envie. j'ai pas envie. tu souffles en réponse à ses mots. pas franchement envie de te retrouver à moitié nu dans un cimetière. ce qui ne semble pas arrêter nate. et là, assit sur ses genoux, tu ne le sens que trop bien.
un léger soupir glisse sur tes lèvres, et ton regard croise une nouvelle fois celui de ton petit-ami. tu te pinces les lèvres un bref instant, et tu serres nate contre toi, remontant tes mains dans ses mèches que tu caresses doucement pour l’apaiser. je suis là. murmure tendre que tu viens souffler avant de déposer un baiser contre la tempe du brun. tu continues de caresser sa nuque, descends tes mains dans le haut de son dos.

je suis désolé, t'as raison. je fais n'importe quoi. tu fermes les yeux un instant et le serres un peu plus fort entre tes doigts, enroulant tes bras autour de sa nuque et de ses épaules. mais putain, tu me manques. et elle me manque. et je veux pas être seul, m'abandonnez pas tous les deux. tu continues de caresser ses cheveux. je suis là. tu murmures. jimmy est là. tu ajoutes doucement en te redressant un petit peu pour venir caresser la joue du brun. tu laisses un léger souffle s'échapper de tes lèvres, et te mords l'intérieur de la joue. rentre à la maison avec moi. tu fermes les yeux un bref instant, et viens déposer tes lèvres contre le front de nate. évidemment. tu murmures doucement contre sa peau. on rentrera à la maison, ce soir. tu souffles. tu sais. tu sais qu'il ne veut pas aller à ce fichu repas. tu te pinces les lèvres. pour toi, c'est important. pour lui aussi. pour romy aussi, sans doute. ça va aller. tu ajoutes finalement à voix basse, revenant serrer nate contre toi. ça va aller. tu espères sincèrement pouvoir lui promettre en étant certain de tenir cette promesse.
mais tu n'es certain de rien.
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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Sam 14 Sep - 16:52


Avec Gabin contre lui, sous ses doigts, Nate commence à ressentir autre chose. Autre chose que cette douleur assourdissante qui lui matraque le crâne depuis plusieurs jours. A lui en donner la nausée, rendre tout le reste flou, lointain. Sans plus aucune force pour lutter. C’est bien pour ça qu’il a laissé Leonore faire un discours. C’est bien pour ça qu’il n’a pas dit, expliqué qui était vraiment sa sœur. À quoi bon ? Romy elle-même n’avait plus eu l’énergie non plus. Tout ça pourtant, est moins présent depuis que Gabin est là. Malgré leur dispute – malgré tout, toujours – sa présence rallume quelque chose en lui. Incapable de raisonner droit, Nate en profite pour s’engouffrer dans cette solution simple pour ressentir autre chose. Tout oublier, coucher avec lui, s’abandonner à son désir de lui jusqu’à tout oublier. « Nate. », proteste doucement son mec, glissant une caresse contre son cou. Mais Nate n’a pas envie d’entendre raison. Il a l’impression qu’il ne peut pas continuer à ressentir toute cette douleur, ça aussi, finalement, ça demande trop d’énergie. Et il ne veut surtout pas penser à la douleur que sa sœur ressentait, celle-là même qui a fini par la vider totalement d’énergie et la pousser à bout. Il ne veut pas imaginer ce qu’elle a pu ressentir, fatigué de se poser ces questions. Alors, il continue, commençant à ouvrir sa chemise, ne l’écoutant pas quand il lui répond clairement qu’il n’a pas envie.

« J'ai pas envie. » C’est des paroles en l’air, c’est impossible qu’il n’ait pas envie. Nate ne veut rien entendre, jusqu’à ce que leur regard se croise à nouveau. Putain, comme il aime ce type. Ce type qui parvient à le faire redescendre sur terre avec douceur, en l’enveloppant d’amour, les bras autour de lui. La réalité fait un peu moins mal. « Je suis là. » La gorge serrée, Nate lutte contre les larmes. Ses paupières fermées les empêchent de passer alors qu’il referme aussi ses bras autour de Gabin pour le serrer contre lui. Il s’excuse. C’est vrai qu’il fait n’importe quoi, que ça le fout en l’air, cette histoire. Ces derniers jours étaient affreux, abandonné des deux personnes qu’il aime le plus au monde, solitude cruelle, qu’il ne veut plus jamais revivre. « Je suis là. », Gabin lui assure à nouveau, caressant ses cheveux. Nate se détend un peu, se rendant compte que l’air ne passait plus que difficilement dans ses poumons, ayant à lutter contre ses dents serrées et sa gorge nouée. « Jimmy est là. » Pauvre Jimmy, laissé aux soins des parents Harrington. Pour lui aussi, il faut qu’il se ressaisisse, avant que ses parents n’aient eu le temps de le pourrir.

Pas maintenant, pas tout de suite, il n’est pas encore assez fort. Fuir, rentrer à la maison, profiter de la douceur de son amoureux, repousser le réel encore quelques heures, voilà tout ce qu’il voudrait faire, tout ce qu’il se sent capable de faire. « Évidemment. On rentrera à la maison, ce soir. » Nate laisse échapper un râle de protestation. Il n’a aucune envie d’aller au repas, de continuer cette mascarade de l’enterrement. Tellement d’hypocrisie. Romy avait juré de ne jamais reprendre contact avec ses parents et pourtant, aujourd’hui, ce sont eux les stars de la soirée. Mais ils ne sont pas les seuls à être venus. Alors, peut-être que c’est réellement une façon qu’ont tous ses proches de lui dire au revoir ensemble. « Ça va aller. » Nate soupire, s’accroche encore à son mec, gagnant le plus de temps avant de le lâcher, avec ce sentiment de plus en plus grand, qu’il ne sera plus capable de respirer quand il ne l’aura plus dans les bras. « T’as raison, faut qu’on aille au repas. », il articule sans le lâcher, attendant que les larmes s’en aillent avant de rouvrir les yeux. « Si tu restes près de moi tout le temps, je peux le faire. » Ses parents n’auraient quand même pas le culot de faire des réflexions à Gabin aujourd’hui, si ? Ils devraient être trop occupés par le deuil de leur fille mais qui sait réellement ce qui se joue dans leurs esprits en ce moment ? « J’laisserai pas mes parents faire chier, je te le promets. » Une partie de lui commence à espérer que si ses parents voient à quel point il a besoin de lui pour traverser cette épreuve, c’est qu’il l’aime vraiment. Qu’il n’est pas un boytoy ou un caprice quelconque pour les provoquer. Mais peut-être qu’il devrait arrêter d’avoir l’espoir de sauver cette relation. Après tout, la seule Harrington qui était vraiment de sa famille vient de mourir.

Nate parvient finalement à se détacher un peu de lui, tant qu’il l’a encore sur ses genoux, il vient reboutonner la chemise qu’il essayait de lui enlever encore quelques secondes auparavant. « C’est bête parce que depuis ce matin, j’me dis que j’devrais pas faire de vagues ou de scandale mais elle se serait pas gêné pour le faire, elle. » Romy avait toujours été celle des deux à s’opposer avec le plus de virulence à leurs parents et leur mode de vie. Ça l’aurait pas dérangée de gâcher toute une cérémonie. Nate sourit un peu, heureux de se rappeler de ses traits animés par la rage, pleine de vie. « Je me demande si Jimmy va hériter ça d’elle... » Réflexion qu’il aurait mieux fait de ne pas avoir parce que ça lui tord le bide. De penser que le petit n’a plus de mère. Qu’il va falloir s’en occuper. Qu’il pourrait surtout hériter de ses tendances dépressives. Nate grimace, avale difficilement sa salive, reporte son attention sur Gabin pour se focaliser sur quelque chose de moins difficile. « On devrait y aller... », il souffle doucement, sans énergie. Si Gabin n’était pas là pour l’y pousser, il ne décollerait pas de ce banc, quitte à y rester seul pendant des heures, comme un con.

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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Sam 14 Sep - 21:25



tu serres nate contre toi, tes doigts remontant dans ses cheveux, glissant entre les mèches, essayant de l'apaiser du mieux que tu le peux. tu le gardes un peu plus contre toi. tu fermes les yeux et glisse ton visage dans son cou, un petit soupir s'échouant contre sa peau. tu y déposes un baiser avant de te redresser un peu en continuant de caresser sa nuque et ses cheveux. tu restes de longues secondes silencieux, le laissant se calmer, peu à peu. tu te mords l'intérieur de la joue un instant et descends tes mains dans son dos pour le garder un peu plus contre toi. t’as raison, faut qu’on aille au repas. tu te pinces les lèvres un bref instant, hochant doucement la tête. tu le préfères comme ça, nate. tu le préfères raisonnable. tu retiens un léger soupir, et le laisses se calmer lentement. tu fermes les yeux, respires son parfum en continuant de le serrer contre toi. si tu restes près de moi tout le temps, je peux le faire. tu hoches la tête à ses mots. je serais toujours près de toi. tu murmures à voix basse, essayant de le rassurer le plus possible. tu te fiches de ses parents. si tu dois les supporter, alors tu le feras. tu te mords l'intérieur de la joue de longues secondes. t'es prêt à prendre sur toi, à subir les critiques et les remarques.
pour nate.
j’laisserai pas mes parents faire chier, je te le promets. tu retiens un léger soupir et le garde contre toi. je m'en fiche nate. tu souffles simplement, haussant un peu les épaules. ouais, t'as pas envie de te faire du mal à cause de ça, à cause des parents du brun. tu te pinces les lèvres et continues de caresser ses cheveux sans jamais te lasser de ça. tu desserres néanmoins ton étreinte quand nate va pour se redresser. tes doigts glissent contre ses joues que tu caresses tendrement. tu le laisses reboutonner ta chemise et un petit soupir glisse sur tes lèvres. c’est bête parce que depuis ce matin, j’me dis que j’devrais pas faire de vagues ou de scandale mais elle se serait pas gêné pour le faire, elle. tu hoches la tête, un petit sourire sur les lèvres malgré tout. c'est vrai. tu souffles. et on aurait réussi à profiter de ce moment de chaos pour s'éclipser. tu ajoutes en te pinçant les lèvres, caressant tout doucement sa joue, glissant ton pouce contre ses lippes. et tu ne résistes pas à l'envie de venir déposer un baiser contre ses lèvres. t'es là. tu seras là pour lui quoiqu'il arrive. je me demande si jimmy va hériter ça d’elle... tu hausses les épaules l'air de rien. elle avait un sacré caractère, romy. explosif, sans retenu. c'est ça aussi que tu aimais chez elle. tu te mords l'intérieur de la joue un instant. ça. tu murmures. et son sourire, toute la force qu'elle pouvait mettre dans certaines actions. tu souffles. ça et pleins d'autre choses. parce qu'un enfant, c'est aussi l'environnement dans lequel il grandit. les comportements se calquent sur les adultes qui l'entoure. tu ajoutes. obtiens sa garde, par pitié nate. tu fermes les yeux un instant. tu ne supporterais pas de voir cet enfant endoctriné par les parents harrington. gamin que tu vois grandir depuis tout ce temps. tu restes pourtant silencieux sur le fond de ta pensée, ne voulant pas mettre la pression à nate. je t'aiderais pour le gérer, on fera ça ensemble.

on devrait y aller...tu hoches doucement la tête, te redressant et descendant doucement de ses genoux. tu viens lisser un peu tes vêtements avant de laisser tes doigts trouver ceux de ton petit-ami. tu viens l'embrasser tendrement et remontes tes doigts dans son dos. je suis fier de toi. tu murmures doucement en venant déposer un baiser contre ses lèvres, avant de t'éloigner doucement du cimetière, ne lâchant pas sa main un seul instant, hormis pour grimper la voiture. et de suite, tes doigts viennent glisser tendrement contre sa cuisse, ne le lâchant pas. tu te doutes d'à quel point ça doit être difficile. tu fermes les yeux quelque longues secondes, avant de venir poser ton front contre la vitre de la voiture.
tu ne sais pas comment ce repas va se passer.
et ça t'effraies un peu, tu dois l'avouer.
mais t'as promis à nate d'être là. et tu seras là. quoiqu'il arrive, quoiqu'il se passe par la suite. tu laisses un faible souffle glisser sur tes lippes, laissant nate conduire.
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Message Sujet: Re: repose-toi, pas très loin de moi. (nate)   repose-toi, pas très loin de moi. (nate) Empty Dim 22 Sep - 14:56


Sans Gabin, il ne pourrait pas le faire. Sans Gabin, il serait en train de financer son coma éthylique seul dans un bar. L’alcool en guise d’échappatoire, comme Romy. Qu’est-ce qu’elle fuyait putain ? Encore cet horrible sentiment de culpabilité qui lui souffle qu’il aurait dû savoir, que toute leur relation, avant, c’était le dernier rempart contre l’adversité. Les yeux fermés, Gabin contre lui, sa chaleur apaisante, Nate essaye de chasser encore une fois ces pensées qui le poursuivent. Il ne faut pas qu’il s’éloigne, sinon ce sera encore plus difficile, sinon il n’aura plus assez de force pour les garder à distance. « Je serais toujours près de toi. », il répond sans hésiter, certitude apaisante. Le dernier obstacle pourrait être ses parents, eux qui leur ont bien fait comprendre la dernière fois qu’ils n’étaient pas en faveur de leur couple. Nate serre la mâchoire, sentant une colère sourde s’éveiller en lui à leur encontre. Eux qui agissent comme s’ils avaient été proches de leur fille jusqu’à la fin. Eux qui sont peut-être même soulagée de savoir que Romy ne pourra plus passer leurs vies au bulldozer avec ses scandales et rebellions. Il ne les laissera plus s’en prendre à son mec. « Je m'en fiche Nate. »  Nate soupire doucement, un peu soulagé d’entendre que Gabin n’appréhende pas trop de les revoir.

Il se laisse bercer quelques minutes par ses caresses dans ses cheveux. Juste le temps qu’il lui faut pour se calmer totalement, pour chasser toutes ses pensées noires, retrouver l’énergie nécessaire pour aller à ce fichu repas. Une pensée plus positive le traverse : Romy dans toute sa splendeur, en train de faire scandale pendant les funérailles, bouteille de champagne à la main, discours cinglant dans le micro mal réglé de l’Église. « C'est vrai. Et on aurait réussi à profiter de ce moment de chaos pour s'éclipser. » Nate sourit alors qu’il peut presque sentir la bulle protectrice de leur couple se reformer autour d’eux. « C’est certain. » Douces caresses de son mec sur ses joues, sur ses lèvres, et bientôt ce baiser tendre qui lui fait resserrer son étreinte, le serrer un peu plus fort contre lui, pendant quelques secondes.

Jimmy lui revient en tête. Lui qui vient de perdre sa mère. Qui pourrait hériter de ses meilleurs comme de ses pires traits de caractère. Maintenant qu’il n’est plus aveuglé par son propre deuil, il recommence à s’en faire pour le gamin. « Ça. Et son sourire, toute la force qu'elle pouvait mettre dans certaines actions. Ça et pleins d'autres choses. Parce qu'un enfant, c'est aussi l'environnement dans lequel il grandit. Les comportements se calquent sur les adultes qui l'entoure. » Et pour l’instant, les adultes autour de lui, c’est Leonore et James Harrington. Parents frustrés qui estiment sûrement avoir raté leurs deux enfants et voient peut-être en leur petit-fils un nouvel essai. « Ah bah putain, il en a des bons exemples dans lesquels puiser, ce gamin. » Nate rit un peu, sans vraiment de joie, un peu sarcastique. Père absent, mère suicidaire, grands-parents réactionnaires. Les fréquentations de sa sœur n’étaient peut-être pas les meilleures non plus. À part Gabin, peut-être qu’il a pu apprendre de bonnes choses en observant Gabin. Ce n’est sûrement pas trop tard pour que lui aussi, il essaye d’être un bon exemple pour cet enfant. Si Gabin l’aide, ça aussi, il peut le faire.

Ils finissent par se lever. Nate est résolu, prêt à affronter ce repas déprimant pendant lesquels les gens s’en donneront à cœur joie pour parler de sa sœur au passé. Mais il a besoin de l’entendre, il a besoin d’être là, son mec à raison, ça fait partie du processus de deuil. D’ailleurs ce sont ses doigts entremêlés au sien, puis ses lèvres sur les siennes, qui lui donnent l’énergie de ne pas se rasseoir et abandonner. « Je suis fier de toi. » Il hausse les épaules comme s’il ne voyait pas de quoi il y avait à être fier mais au fond de lui, ça lui donne du courage que Gabin reconnaisse à quel point c’est un effort pour lui, là tout de suite, de se bouger. Fidèle à sa promesse de rester toujours près de lui, Gabin ne rompt jamais le contact physique entre eux, glissant une main sur sa cuisse quand Nate démarre le moteur de la voiture.

Ils arrivent les derniers au repas, ce qui a le puissant inconvénient de leur offrir une entrée remarquée. Tout le monde est déjà à table, grande table en U comme au moyen-âge. Décor dans le même style, plein de marbre. La Harrington Touch. Rien qui n’aurait plus à sa sœur. Leonore leur sourit et, d’un coup d’œil, elle pense comprendre la situation et alors que Nate s’assied à sa droite, elle lui chuchote, désapprobatrice : « Comment Diable fais-tu pour avoir envie de baiser dans un moment pareil ?! » Nate soupire, baisse la tête. Bien sûr, si Gabin et lui sont en retard, ça ne peut être que pour ça, pas vrai ? Les parents Harrington ne comprenant cette relation que comme une déviance sexuelle. N’empêche qu’ils ont eu la décence de prévoir une place à table pour Gabin à côté de lui, et par conséquent, pas loin d’eux. « T’es obscène, maman. », il lui répond, puisqu’elle veut jouer à ça – se gardant bien de mentionner qu’elle n’a pas tout à fait tort dans sa supposition. Puis plus bas, pour que les autres invités n’entendent pas, il ajoute : « Tu devrais plutôt le remercier. Sans lui, je serais jamais venu. T’aurais eu l’air de quoi, renié par ton fils aux funérailles de ta fille ? » Le beau visage de sa mère se tord de colère mais elle ne répond pas. Pas d’esclandre en public. Jimmy, jusque-là assis à côté de James, parvient à lui échapper et fonce vers Gabin, demandant à grimper sur ses genoux. Après tout, c’est sûrement l’adulte qu’il connaît le mieux dans toute cette pièce. James grimace mais ne prend pas le risque de faire crier l’enfant en allant le récupérer.

Le reste du repas se passe aussi bien qu’il pourrait se passer. Nate répond quand on lui parle, se surprend même à échanger volontiers des anecdotes sur sa sœur. Mais toujours en gardant Gabin près de lui, source d’énergie, véritable béquille émotionnelle. En fin d’après-midi quand ses parents partent en emportant Jimmy sous le bras – il se fait tard, il a besoin de repos – Nate trouve la force de regarder son père dans les yeux pour lui dire : « C’est gentil de le garder quelques jours. Vous n’étiez pas obligés, après tout le testament de Romy prévoit que j’obtienne la garde. » Choc sur le visage du père, Nate qui referme son emprise sur la main de Gabin, craignant l’orage. Mais James n’éclate pas, affirmant simplement : « On en reparlera. » avant de tourner les talons, Jimmy trop endormi, chamboulé par tant d’émotions, pour protester.

Une fois rentré à l’appartement, vidé de toute énergie, Nate se laisse tomber dans le canapé, entraînant Gabin dans sa chute, l’enfermant ensuite dans ses bras. « Qu’est-ce que t’en penses ? », il demande, les yeux fermés, la voix lente, avant de préciser sa pensée : « Que j’accepte la garde de Jimmy... ? J’suis pas prêt mais mes parents... » Pas besoin de développer, Gabin sait très bien ce qu’il veut dire. Ses parents transformeraient Jimmy en petit nazi blond homophobe et snob. « En tout cas, bébé... », il l’attire vers lui pour l’embrasser tendrement, remontant une main dans ses cheveux « Merci d’être resté avec moi. J’aurais jamais pu, sans toi. » Rien n’est plus certain que ça. Il serait totalement effondré, sans l’homme de sa vie qui lui a apporté plus de soutiens qu’il n’aurait pu en rêver. Ce mec, c’est la meilleure chose qui ne lui soit jamais arrivée.

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