loin de la vie, je me remettrais, et je renaîtrais (aura)

01/ le seul et unique fruit d'un amour sincère, séparé par la maladie. les souvenirs de cette époques se sont fait rares, mais restent l'un des seuls réconforts d'aura. jalouse de la famille parfaite qu'elle n'a jamais connu, elle s'est très tôt réfugiée dans la lecture.  02/ la religion a toujours prit une place importante dans sa vie, jusqu'à l'envahir complètement. son beau-père, alors qu'elle n'est qu'adolescente, transforme les croyances en obligations, et les pêchés en punition. la sévérité qui l'entoure l'étouffe, mais ce sont les abus pervers et violents du seul homme dans sa vie qui brise la jeune femme qu'elle est alors. fini les croyances, fini l'innocence. 03/ la culpabilité qui étouffe, le silence qui n'apaise pas. elle ne se souvient plus comment tout ça a commencé, elle ne sait pas si cela se terminera un jour. le dégoût de soi prend le dessus, aura ne s'appartient plus. pour oser en parler, il lui faut des années, tout ça pour qu'on lui rit au nez. comme la déesse dont elle porte le nom, poussée par la trahison des siens et par l'abus des hommes, elle se jette à l'eau. 04/ aura se jette sous ses roues, mais l'agneau est sauvé par le loup. par miracle, et de justesse, elle hérite de l'un des reins de son sauveur, un inconnu au regard ravageur. elle n'a pourtant rien demandé, elle ne veut pas être sauvé. son passé la ronge, si bien que cette seconde chance apparaît comme une punition, qu'elle accepte, poussée par la raison.  05/ les semaines passent, aura tente de ne pas sombrer, et de tout recommencer. la peur au ventre, le manque de confiance, le dégoût. plus rien ne va, même les livres ne la sauve pas. les apparences, il n'y a que ça qui compte à présent, elle sait que pourtant, c'est pas si important. à part dans sa famille, qu'elle fuit comme la peste. elle se dit que si elle oublie, alors tout cela ne sera plus qu'une histoire. une histoire qui, elle se convainc, ne se reproduira plus.