MASQUE MIRAGE

01. yeji yeji yeji - ça résonne contre le papier-peint senteur tabac. yeji yeji yeji qu'on appelle, hurle et pleure. pendant ce temps-là papa lui il se noie. cadavres de bouteilles jonchent l'appartement miteux, déchets que la petite s'évertue à jeter - mais le monde toujours ploie entre ses petits doigts. fratrie finalement placée en foyer, frères et sœurs qu'on vient à lui arracher - elle est l'aînée désemparée qui n'a pu être enfant, celle qui n'a connu d'autres jeux que ceux des grands. 02. se parer de sans foi ni loi, de rires auxquels on ne croit pas. dur de grandir en ayant louper toutes les étapes, bases imaginaires qu'elle dessine sans avoir les pieds sur terre. bêtises accumulées jusqu'à un diagnostic délicat - syndrome de peter pan, ça intrigue ça ! ses valises, on les lui pose dans un hôpital psychiatrique sans qu'elle n'ai le choix. 03. rencontres maladroites de multiples âmes torturés... leurs histoires inspirent chez yeji de quoi glorifier tous les manquements, les envies d'ailleurs et ce besoin de liberté dévorant. il y a nini, la drôle de vieille ayant tué ses enfants (la faute de satan). yul ! le drôle de yul, celui qui croit pouvoir voler même avec des ailes de papier.. c'est lui qui lui a appris à en faire des faux, à falsifier l'atrocité de la réalité. et iseul aux larmes lancinantes, son sourire triste qui résonne encore si fort dans sa caboche. c'est l'jour de son suicide que yeji s'est enfuie - profitant de l'agitation funeste pour prendre la poudre d'escampette. 04. baluchon de dessins - ce sont là les seuls à la suivre dans les destinations alambiquées (grimper dans un bus, sauter d'un train, errer dans l'aéroport… rien à foutre du sud et de perdre le nord). errance divine aux canapés de fil en aiguille… amitiés dangereuses ! fuir toujours un peu, les elle et lui de passage à qui elle ne laisse même pas un message. s'invente renée, odile, charlie, cassiopée, renata jusqu'à mona. 05. un peu grâce à eux qu'elle reste depuis longtemps sous cette identité là. eux, famille sans sens qui l'accepte malgré ses mystères et ses silences ! ils vantent ses talents - l'apprécie étrangement. impression de sécurité dont elle ne parvient plus à se dérober, mona aime ces humains cabossés qui forment le dark mist. si à eux non plus elle ne se dévoile pas, ils demeurent le pourquoi de cette ville, la raison de quelques sourires et la volupté de quelques heureux dangers.