maybe it's time to open the door. (w/bianca)

Les clés sont là, sur la commode. Elles sont en évidence, à portée de main. Tu peux t’en aller si tu le désires Bianca. Je ne veux pas t’enfermer, t’emprisonner. Cette prison est la mienne. C’est ma maison. Mon quotidien. Le mur qui me protège de mes craintes, de mes angoisses, des gens qui passent leur temps à tout détruire. Tu es la première, la seule. Les autres me connaissent depuis tout le temps. Ils savent où sont les clés, savent que si la porte est fermée, ils sont libres de s’en aller. Mais toi, c’est la première fois. La première fois que je laisse entrer quelqu’un de nouveau. La première fois que mon coeur s’ouvre à quelqu’un d’aussi beau. « Je ne veux pas prendre la fuite. » Murphy est soulagée. C’est un poids qui quitte ses épaules. Parce qu’elle avait peur. Mais Bianca la comprend mieux que le reste du monde. Leurs mains se retrouvent. Leurs mains se retrouvent et son coeur s’accélère une nouvelle fois. La brune s’est rapprochée. Elle est là. Elle sent la douceur de sa peau entre ses doigts. Murphy a encore du mal à réaliser, ça semble trop beau pour être vrai. « Je veux juste être avec toi, peu importe si tu te sens plus en sécurité la porte fermée. Je veux que tu sois bien. » C’est comme si Bianca était le métronome de ses émotions. Elle peut la rassurer en quelques mots. Faire battre son coeur à mille à l’heure simplement en capturant ses mains. Faire venir les papillons au creux de son ventre en un battement de cils. Peut-être qu’avec un métronome comme Bianca, Murphy pourrait apprendre à vivre comme les autres. « Je suis vraiment touchée que… que tu m’aies invitée. » Elle se mord la lèvre. « J’ai toujours du mal à réaliser que tu es là. » Elle serre tendrement ses doigts entre les siens, comme pour vérifier. Un peu comme on se pince le dos de la main pour s’assurer qu’on est bien dans la réalité. Doucement, Murphy l’entraine à l’intérieur de l’appartement. Silencieusement, elles traversent le salon, puis son atelier de dessin. « Il y a un endroit que je voudrais te montrer. » Toujours sa main dans la sienne, Murphy l’emmène jusqu’aux escaliers qui mènent au toit-terrasse. Elles se retrouvent alors au beau milieu de son coin de paradis. Entre les plantes, entre les fleurs. Et les building un peu plus loin. Elle enclenche l’interrupteur, et les guirlandes lumineuses s’allument. Elle les a installées pour se sentir un peu plus près des étoiles. Un peu plus loin du monde. « Il est là, mon monde extérieur. » Qu’elle avoue timidement. Et Murphy attrape la deuxième main de Bianca, avant de plonger son regard dans le sien. « J’aimerais que ce soit toi… Toi qui pour la première fois, m’emmènera là en bas. » Elle baisse doucement la tête. « Dehors, pour de vrai. » Est-ce que tu ferais ça pour moi Bianca ?