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 Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}

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Message Sujet: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Mer 7 Oct - 18:44

Un soir d'automne, octobre 2019

Les lumières qui se trouvent au dessus d’elle lui font fermer les yeux. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Elle a mal, mais en même temps, elle ne ressent rien. Comment est-ce possible ? Est-ce qu’elle est vivante ? Morte ? Elle respire. Du moins, elle essaye. Elle a mal. Est-ce qu’elle a eu un accident ? Elle ne se souvient pas être monter dans la voiture... L’odeur du sang lui monte au nez et lorsqu’elle veut lever la main pour toucher son visage, elle laisse échappé un cri de douleur. Ne pas bouger. Quelque chose est cassé en elle. Ou est-ce que tout est cassé chez elle ? Elle ouvre de nouveau les yeux avant de les fermer une nouvelle fois. Pourquoi est-ce que la lumière l’agresse autant ? Elle entend du bruit autour d’elle. On s’agite, on donne des ordres. Qu’est-ce qui se passe ? Où est son fiancé ? Elle était certaine qu’ils avaient passé la soirée ensemble... Ou alors, c’était la veille ? Non, ce n’est pas ça. Tiens, de l’eau lui tombe sur le visage ? Est-ce que ce serait la pluie ? Elle se souvient qu’elle était sortie ce soir et qu’il pleuvait... Le restaurant... la demande en mariage. Serana se souvient que son petit ami lui a demandé sa main ! Elle s’agite, cherche la bague qui doit être à son annulaire gauche. Son bras droit lui fait trop mal, elle ne peut pas le bouger. Elle cherche la bague, mais elle ne sent pas sa présence... Deux ombres qui les suivent depuis le restaurant. Elle se souvient de ces deux hommes... Puis, l’empressement de chercher un endroit pour se mettre à l’abri... la ruelle qui les coincent entre le mur et les deux hommes. Serana se souvient de la peur qui l’a paralyser alors que son fiancé se place devant elle pour la protéger. Puis, elle oublie ce qui s’est passé entre les deux moments. Elle sent juste les premiers coups, la bague qu’on lui arrange du doigt. Elle perd connaissance et se réveille maintenant.

Le monde semble s’agiter autour d’elle. Des bruits de pas se font entendre, pressés. Ils sont revenus pour la finir ? Parce qu’actuellement, la brune pense que son heure est arrivée. Combien de fois a-t-elle entendu des histoires sordides dans les rues du Queen’s ? Une jeune femme retrouvée morte dans les poubelles, un homme qui a été tabassé à mort pour une histoire de téléphone ou de cigarettes ? C’est monnaie courante, mais jamais Serana n’aurait pu penser que cela pouvait lui arriver ? Est-ce que cela lui était vraiment arrivé ? Elle n’arrive pas à se souvenir... Les lumières des ambulances éclairent la ruelle. La pluie s’accentue. L’infirmière est trempée, d’eau et de sang. Il faut qu’elle demande de l’aide. Il faut qu’elle se relève. Avec un effort surhumain, elle réussi à ouvrir les yeux. La nuit est toujours là. La ruelle semble sombre malgré les phares des différentes ambulances qui sont présentes. On cri des ordres. Elle sait que ce sont des collègues. Etant infirmière, elle a vu tant de fois ses collègues ambulanciers arrivés aux urgences avec des parents, des enfants, des personnes âgées. Maintenant qu’elle travaillait dans le service pédiatrique, c’était plus rare, mais parfois, elle acceptait de remplacer une ou un collègue et elle voyait le stress donc ces pauvres personnes devaient faire face. La jeune femme réussit à se tourner sur le coté, puis sur le ventre, soulevant sa tête et cherchant à se faire remarquer...

«Aidez moi...»

Sa voix était trop faible pour qu’on puisse l’entendre. Elle voyait qu’on s’occupait de quelqu’un d’autre. Son fiancé. Il était là, au sol lui aussi. Elle ne se souvenait pas ce qui s’était passé. Qu’est-ce qui se passait ? On remarqua enfin ses mouvements. Une femme vient se mettre près d’elle et lui dit :

«Ne bougez pas ! Vous êtes blessé... Je vais vous stabilisez et on va vous emmener à l’hôpital d’accord ?»

La douleur commençait à se faire de plus en plus sentir dans le corps de Serana et elle ne pouvait pas vraiment lutter. Elle jeta un coup d’oeil vers le groupe qui était autour de son fiancé avant de s’évanouir de nouveau. Lorsqu’elle se réveilla, elle se trouvait à l’hôpital, dans une chambre seule. Personne autour d’elle, que des machines. Elle sentait qu’on l’avait sédater un peu, qu’on lui avait fait des pansements, des sutures... Elle n’arrivait pas à se souvenir... Peut-être que le médecin de garder pourrait l’aider ? Serana avait juste besoin de savoir où était son fiancé... Qu’est-ce qui s’était passé ?
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Jeu 8 Oct - 15:14

Il y avait des jours où il aurait préféré être partout, sauf ici.

« Montez le débit de la morphine », il indiqua à l’infirmière qui l’assistait. Ses deux mains à lui étaient occupées à tenir le poignet gauche du corps à peu près inanimé, les yeux couleur noisettes concentrés sur la carcasse abimée avec un regard qu’il voulait professionnel et uniquement professionnel. S’il s’attardait sur la barbarie subie, sur les collants déchirés par la chute sur le bitume humide, sur les yeux bouffis d’avoir trop pleuré, sur le visage abimé dans une cruauté gratuite, son propre dégoût l’empêcherait de se concentrer autant que la patiente en avait besoin. En aurait encore besoin. Le silence était lourd, mais qu’importe puisqu’il était concentré, qu’importe puisqu’il n’avait rien à dire sinon quelques indications dès lors qu’il avait besoin de quoi que ce soit. Il savait faire rire les grand-mères qui venaient pour une chute lambda, il savait rassurer les parents affolés, il savait déballer les mots utiles pour apaiser les tourments de ses patients, souvent. Là il était écœuré par toute cette violence. Il avait la rage. Il tenait doucement les phalanges déjà gonflées, luxées dans une position tout sauf physiologique. Ils lui avaient massacré la main pourtant si délicate. Il tira plusieurs fois, fort. Un coup sec à chaque fois. Pour les articulations du majeur, de l’annulaire, de l’auriculaire. Ils avaient tiré comme des animaux. Les os claquèrent sur l’articulation qui ne le fit pas grimacer – il était concentré, juste concentré, c’était tout ce dont il avait besoin là, d’être concentré et méthodique. Il avait recousu la peau ouverte sous l’arcade, s’était dit qu’avec le fil très fin cela ne se verrait même pas, et cela n’avait le goût d’aucune victoire, même minuscule : ça ne serait pas important quand elle se serait réveillée, quand il lui aurait dit. Il faudrait bien qu’il lui dise, à un moment donné. Il avait nettoyé le visage ensanglanté une fois les plaies refermées, agrafé ici et là le cuir chevelu ouvert. Il avait administré des doses importantes d’antalgiques surtout, de sédatifs aussi, la préférant somnolente le temps qu’elle ait une imagerie cérébrale rapide, qu’il puisse rafistoler ici et là les morceaux de corps abandonnés en vrac sur le goudron sale. Elle avait grimacé un peu quand il avait ébloui ses pupilles pour vérifier leur bonne symétrie, plus tard elle avait halluciné en soufflant un prénom qui n’était celui de personne ici. Elle était retombée ensuite dans une espèce de sommeil qu’il espérait sans rêves : elle aurait besoin de forces. De toutes ses forces.

Pour le reste, voilà, elle était réparée. Les luxations réduites, les coupures refermées, les hématomes soulagés par les antalgiques qui passaient par les veines. Il l’avait laissée un peu seule le temps de retrouver ses esprits...

Le scanner était parfait, sa tête à elle n’avait rien, son cerveau était resté sagement intact malgré les impacts.

Son fiancé dont il avait suivi le dossier de très près n’avait pas eu la même chance. Hématome colossal sur un coup de pied bien placé. Peut-être. Qu’importe, le résultat était le même. Etat de mort encéphalique. Rien à faire. Plus rien qu’une annonce à lâcher comme une bombe, des mots pas formés entre ses lèvres, l’appréhension douloureuse au fond du ventre de savoir la seconde existence qu’il s’apprêtait à briser.

Il ne savait toujours pas trouver les mots. Après tout ce temps il n’en savait toujours rien.

Il y avait des jours où il aurait préféré être partout, sauf ici.

Il s’autorisa le temps d’une très très longue inspiration avant de frapper doucement à la porte de la chambre noyée par le bruit régulier des scopes, entra sans attendre de réponse. Elle était réveillée à présent, à peu près consciente, la tête dodelinant sans doute sous l’effet des sédatifs contre lesquels elle luttait. Il s’assit près elle en silence, elle la fiancée magnifique qui ne se savait pas encore brisée. « Je suis le Docteur Marshall, et la bienveillance des traits de son visage pourtant graves ne changerait rien à l’issue de la conversation. Ne bougez pas trop, vous avez été gravement agressée. Comment vous sentez-vous ? »  

Il y avait des jours où il aurait préféré être partout, sauf ici.
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Jeu 8 Oct - 21:57

Serana entendait les machines autour d’elle, sentait un peu la douleur, mais sans plus. Est-ce qu’elle était déjà à l’hôpital ? La jeune femme se souvenait de la pluie qui tombait sur elle, de la douleur presque insupportable qui l’avait envahi lorsqu’elle avait ouvert les yeux là, dans cette ruelle. Où était son fiancé ? Il ne s’était pas manifesté encore. Est-ce qu’il était blessé aussi ? Peut-être. On l’avait tellement shooter que la jeune femme arrivait à peine à garder les yeux ouverts. Lors de l’intervention du docteur, elle n’avait rien sentit tellement la dose de morphine avait été énorme. Elle n’avait pas vu l’état de son corps, elle n’avait que ressentit la douleur. Maintenant, c’était comme si elle était dans du coton. Couchée dans un lit d’hôpital, le matelas était plus moelleux qu’elle ne le pensait... ou est-ce une sensation ?

Serana avait passé plusieurs examens malgré le fait qu’elle était dans les vapes. Elle n’avait pas sentit le scanner, ni même le fait que le docteur est remit en place plusieurs articulations, fait des sutures, des pansements. Elle avait sans doute halluciner quelque chose, plusieurs choses même, mais elle ne s’en souvenait pas. Lorsqu’elle se réveilla, elle ne sentait plus rien. Juste du bien être causer sans doute par la morphine et les antalgiques. Lorsqu’on frappa à la porte, Serana essaya de se redresser un peu. Est-ce que c’était lui ? Non bien sûr... Autant qu’elle le sache, il était encore tard dans la nuit, peut-être qu’il dormait ? Il serait rester avec elle non ? C’était un docteur qui entra dans sa chambre. Ce dernier semblait être fatigué. Peut-être savait-il ce qui s’était passé ? Elle allait ouvrir la bouche lorsqu’il se présenta. Il s’était assit près d’elle, sans doute parce qu’il avait plusieurs choses à lui dire non ? Serana le regarda un moment, l’écouta se présenter. Elle chercha à bouger une nouvelle fois, mais grimaça. Il lui dit de ne pas trop bouger, qu’elle avait été gravement agressée. Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent. Elle ne se souvenait pas de ce qui s’était passé... pas totalement. Comme si son cerveau refusait de lui montrer ce qui s’était réellement passer. Elle essaya de parler une première fois, mais sa voix était trop enrouée. Elle se laissa quelques secondes avant de se reprendre et répondre à la question que le docteur Marshall venait de lui poser.

«Une agression ? Je... Je ne m’en... souviens pas... On dirait... on dirait qu’on m’est passer dessus... en... en voiture. Ça va... Vous avez vu mon fiancé ?»

C’était la seule question qu’elle voulait poser. Elle se fichait un peu de savoir comment elle allait. Etant infirmière, elle sentait bien que son corps avait été malmené. Comme la réponse tardait un peu, peut-être qu’il ne savait pas ? Serana décida de poser une autre question :

«Vous... vous m’avez donner quoi comme médicament ? Vous... pouvez utiliser les noms techniques... je suis infirmière, je les comprends...»

Elle voulait faire de l’humour, mais clairement, le docteur n’avait pas le coeur à la fête...

«Qu’est-ce qui se passe... ?»

Serana était loin de se douter de la bombe qui allait lui exploser au visage dans les minutes qui allaient suivre...
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Sam 10 Oct - 11:39

Lentement les yeux surpris et écarquillés de la fiancée qui s’ignorait encore veuve avant l’heure vinrent chercher les siens. Les mots étaient lents et pas si bien articulés, la voix était encore faible, mais ses phrases restaient lucides. Elle ne se souvenait pas de l’agression ce qui n’avait rien d’illogique car son crâne avait dû cogner suffisamment fort pour qu’elle perde connaissance d’une part, et d’autre part l’esprit avait sans doute mis en place quelques mécanismes de défense pour se protéger tant bien que mal. Aussi bien que possible contre le mal. Oui il avait vu son fiancé : passer en urgence absolue jusqu’à la radiologie, un tuyau enfoncé dans la trachée pour essayer de ventiler l’inconscient qui ne se réveillerait finalement jamais. Elle était donc infirmière, elle. Ici ou pas, du moins il ne l’avait jamais croisée, son visage à travers les ecchymoses et blessures fraichement refermées ne lui semblait pas du tout familier. Elle avait du en voir, en entendre, des horreurs. Il pensait que cela ne préparait toutefois pas à se faire briser le cœur. Cela ne changeait donc rien. « Principalement des bolus de morphine pour faciliter les soins et de l’hydroxyzine le temps du scanner. » Voix habituée, intonation grave alors que ses pensées étaient toutes ailleurs – l’importance n’était pas à ses prescriptions. Il avait préféré éviter les benzodiazépines, plus efficaces mais soit disant que les molécules entravaient les processus d’enregistrement cérébraux. Quelque chose de cet acabit-là. Qu’elles facilitaient les syndromes de stress post-traumatique – mais il allait forcément la traumatiser, pas vrai ? Au moins briser une partie de son existence. Il savait que les tous premiers mots qu’il allait lâcher là tout de suite, elle les emmagasinerait et s’en souviendrait jusqu’à la fin de ses jours. Trois ou quatre mots pour balancer la bombe absolue, le reste elle n’entendrait pas, écouterait peut-être mais ça ne prendrait pas, il n’y aurait plus d’accroche dans ses pensées sidérées. Il prit soin d’attendre d’avoir absolument toute son attention, les iris accrochés dans les siens. Et articula à la fois avec toute la gravité et la douceur que l’horreur pouvait lui permettre : « Votre fiancé n’a pas survécu. »

Cris, pleurs, sidération, choc, colère, déni, hurlements à la mort, silence total, rires étranglés parfois. Il attendait toutes les réactions. Quand il s’était lancé bille en tête dans ce domaine-là, faute de savoir quoi faire de son existence en tous cas professionnelle, personne ne lui avait dit combien ce serait difficile parfois. Il ne savait toujours pas trouver ni les mots ni les expressions. Il n’était pas certain d’un jour apprendre à s’habituer à détruire même indirectement des espoirs, des projets, des couples amoureux, des familles. « Il a reçu un très mauvais coup à la tête » Il expliqua sans être persuadé que cela puisse avoir une importance quelconque. Le pauvre homme avait été tué non pas sur le coup, mais ça avait été suffisamment rapide pour qu’aucune action ne soit possible dès son arrivée dans l’hôpital. Ils ne savaient pas encore faire, rebrancher les cerveaux déconnectés. Ni soigner les cœurs assassinés. Ca, il aurait aimé apprendre. Vraiment. Il lui laissa du temps, longtemps, sans compter. Il était resté immobile, disponible pour sa colère ou ses questions. « Je suis désolé » Et ça ne changerait rien du tout
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Sam 10 Oct - 20:47

Serana ne savait pas comment elle devait réagir tout simplement parce qu’elle ne savait plus ce qui s’était passé. Son cerveau avait sans doute oublié la plupart de ce qui s’était passé pendant la soirée. Ce n’était peut-être pas une mauvaise idée si ? Elle savait que parfois, il y avait des moments dans la vie qui devait être oublié. Le corps et le cerveau étaient ainsi fait. Elle était lucide, malgré les médicaments, malgré la douleur qui se réveillait doucement parce que les médicaments commençaient à ne plus faire effet. Elle dit alors au docteur qu’il pouvait lui dire les termes médicales pour ce qu’il avait pratiqué et surtout, les médicaments donc les noms pouvaient faire tourner de la tête. Il lui expliqua ce qu’il avait donné et la jeune femme hocha doucement la tête. Donc, elle avait eu un scanner... Elle avait donc eu un choc violent... La jeune femme regarda le docteur, se demandant pourquoi il ne lui avait pas encore parler de son fiancé... Elle se doutait alors que quelque chose n’allait pas et lorsqu’il lui dit alors que son fiancé n’avait pas survécu, le cerveau de la jeune femme déconnecta.

Le visage de Serana n’exprima rien sur le coup. Ce n’était pas possible. Il ne pouvait pas être mort si ? Elle était sans doute en train de rêver, de faire un cauchemar non ? Pourquoi est-ce qu’il l’aurait laisser tomber ? Le soir où il lui avait demandé de devenir sa femme ? Elle ne comprenait pas. Elle n’exprima rien pendant un moment avant que les mots ne traversent ses lèvres.

«Ce n’est pas vrai... Vous dites la vérité ?»

Totalement dans le déni, son regard tomba sur ses doigts et son poignet de la main gauche. Sa main était enflée parce qu’il y avait eu un coup. La bague de fiançaille ne s’y trouvait pas. Des images traversèrent son cerveau. Un homme devant elle qui la frappa une première fois puis une deuxième avant de lui arracher la bague.... Les larmes montèrent finalement aux yeux de la jeune femme. Au fond d’elle, elle savait. S’il n’était pas avec elle, c’était parce que quelque chose de grave lui était arrivé... Le docteur la regardait toujours et il lui dit alors qu’il avait reçu un très mauvais coup à la tête. Serana leva les yeux vers lui, les larmes coulèrent sur ses joues.

«Comment... Pourquoi lui ?»

Le coeur de la jeune femme s’était brisé en deux, en milles morceaux. Elle ne comprenait pas. Son cerveau refusait d’y croire, mais son coeur le savait. Son mutisme commença doucement. Elle n’arrivait pas à parler plus que ce qu’elle avait fait. La jeune femme se laissa tomber doucement contre son oreiller et laissa ses larmes coulées contre son visage. Elle avait vécu la plus belle soirée de sa vie avant que tout tourne au drame. Pourquoi est-ce que ça devait lui arriver à elle ? Pourquoi ? Le docteur lui dit qu’il était désolé, mais elle ne l’écouta qu’à moitié. Son cerveau avait déconnecté et elle se sentait dans un monde à part. Son fiancé avait le seul à lui faire vivre sa vie comme elle l’entendait. Maintenant, elle était toute seule... De lourds sanglots s’échappèrent de sa bouche et tout son corps trembla, faisant affolé les machines...
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Mar 20 Oct - 10:05

Ambroise hocha lentement la tête et il y eut un moment très précis où les prunelles de la fiancée blessée changèrent radicalement d’éclat : il ne sut pas bien dire à quel point le déni était-il mêlé à la détresse, mais il sentit le désespoir le heurta de plein fouet, tout droit jusqu’au myocarde jamais habitué aux situations cataclysmiques. Le sien toutefois était loin d’être agonisant comme celui de sa patiente. Il était le porteur de mauvaises nouvelles, elle était celle dont l’existence venait d’être brisée – pour un temps certain au moins, bouleversée indéniablement. « Je n’en sais rien», il admit sans précipitation combien il ne savait pas, les mains pour une fois laissées inertes et immobiles sur le pantalon blanc. La question ne lui était sans doute pas directement posée, ou tout du moins la réponse n’avait pas d’importance. Quoi qu'il pense et peu importe ce à quoi il pouvait bien réfléchir : sa voix gardait ce calme éternel, un soupçon de chaleur qui résonnait sur les murs inhospitaliers, un semblant de réassurance alors qu'il venait de lui expliquer qu'il n'y avait plus aucun espoir. Le médecin n'avait guère plus d'outils à utiliser que celui-ci, de toute manière. Pour le reste, il ne savait pas mieux faire. Il aurait aimé.

Il ne les avait jamais comprises, ces violences inouïes déchainées. Il ne cherchait même pas à les expliquer, c’aurait été comme vouloir leur donner une raison valable d’exister – et à ça, il était fondamentalement incapable d’y croire.

Il se leva sans un bruit pour éteindre le scope hurlant à intervalles réguliers que chacune des constantes vitales était déréglée. Inutile d’être un fin clinicien pour deviner que la fréquence de ses respirations ou les battements de son cœur, après avoir frôlé le ralentissement, étaient à l’affolement. Il rallumerait le tout plus tard, pour l’instant à part leur vriller les tympans cela ne L’écran redevint noir et à nouveau, le silence de la pièce quasi-aseptisée ne fut plus brisé que par l’écho de ses longs sanglots. Et de ses pas discrets sur le sol glacé aussi, le temps de récupérer quelques papiers du sèche-mains près du lavabo vide ; il les lui tendit pour qu’elle essuie les premières larmes d’une série qu’il supposait longue. « Tenez » Il retourna s’installer auprès d’elle. Sans un bruit. Fit la navette du regard entre le visage boursouflé de larmes et d’ecchymoses, les doigts bouffis sous le bandage mais revenus dans une position physiologique, les agrafes à la naissance du cuir chevelu qui avait fini de sanguinoler. « Il y aura une enquête », il expliqua après lui avoir laissé le temps de reprendre un semblant de souffle qu’il supposait difficile ou douloureux. « Les policiers ne devraient pas tarder à venir afin de vous poser quelques questions. » Ca n’était pas son travail à lui, ça ne le regardait plus – il soignait les corps, les âmes difficilement, indépendamment des actes : mais il ne jugeait pas, ne punissait pas. Mais la cruauté il y était confronté parfois, trop souvent à son goût pour y trouver une explication rationnelle, alors il avait une idée rapide de comment les choses se passaient.
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Mer 21 Oct - 18:33

Mort... Il était mort et il l’avait laissé dans ce monde qui n’avait plus aucun sens pour elle. Pourquoi ? Sur le coup, Serana n’eut aucune réaction. Elle se demandait si elle n’était pas en train de rêver, qu’elle allait se réveiller dans son lit avec son fiancé à ses cotés. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Les images de l’agression refusaient de venir à elle comme pour la protéger. Le déni. C’était tout ce qu’elle ressentait actuellement. Le docteur l’observait, sans doute en se demandant à quel moment elle allait explosé. Il avait sans doute vécu ce genre de scène plus d’une fois, chaque fois plus douloureuse que la précédente. Pendant un instant, les pensées de la brune dévièrent et elle se mit à ressentir de la compassion pour ce pauvre homme qui devait chaque jour apprendre à des familles qu’elles étaient brisées à jamais... Puis, les yeux de Serana étaient tombés sur sa main gauche, enflée. Les images de l’agression remontèrent doucement dans sa tête. Par flash. Les larmes coulèrent contre son visage lorsque le docteur lui dit que son fiancé avait reçu un mauvais coup à la tête et qu’ils n’avaient pas pu le sauver. Puis, elle posa la question que personne ne pouvait répondre. Pourquoi lui ? Elle ne comprenait pas ce qui s’était passé. Leur soirée avait si bien commencer pour se finir dans la douleur et la mort. Plus aucun son ne voulait sortir de la bouche de la jeune femme. Elle avait à peine entendu le docteur lui dire qu’il ne savait pas pourquoi son fiancé avait été tué. Serana s’était laissée aller contre les oreillers derrière elle et elle laissa sa tristesse et ses sanglots montés en elle. Oh, elle aurait pu crier, taper, mais non... Seuls les machines s’affolèrent parce qu’elle était dans un état de stress total. Le docteur se leva pour éteindre le scope, le son qu’il émettait les empêchaient de penser ou de parler. Il n’était pas du tout angoisser de voir l’appareil s’énerver. C’était une réaction normale du coup de la jeune femme. Serana vit le docteur fait quelques pas dans la chambre et aller chercher quelques papiers pour qu’elle puisse sécher ses larmes. Du moins, celles qui coulaient actuellement. Elle allait sans doute passer la soirée et une partie de son hospitalisation à pleurer celui qu’elle avait aimé de tout son corps.

Pendant plusieurs minutes, le silence envahi la chambre. C’était presque reposant. Le docteur finit par lui dire qu’il y allait avoir une enquête. C’était la suite logique. Une double agression puis un mort, c’était la procédure, elle le savait. Est-ce qu’elle se sentait d’attaque pour répondre aux questions ? Elle ne savait pas. Elle ne savait pas que son mutisme allait durer un long moment. Peut-être qu’elle pourrait écrire ce qui s’était passé ? Revivre la scène ? Mais elle ne se souvenait même pas de la moitié des choses... Est-ce qu’elle allait avoir le courage de revivre la soirée ? L’homme lui dit que les policiers n’allaient sans doute pas tarder à venir la voir. La jeune femme leva ses yeux brouillés de larmes vers lui. Elle savait que c’était la partie la plus difficile. Elle aurait aimé lui demander de rester avec elle pendant cet interrogatoire, mais est-ce que ce ne serait pas osé ? De toute façon, au moment où elle allait lui demander, on toqua doucement à la porte et la jeune femme sursauta légèrement. Deux policiers passèrent le pas de porte doucement. Ils se présentèrent et demandèrent au docteur de les laisser un instant. Serana se redressa et attrapa le poignet de l’homme et secoua la tête. Aucun mot ne voulait traverser ses lèvres, mais ses yeux parlaient pour elle. Elle était apeurée, affolée même. Mais, elle finit par lâcher le docteur. Il n’était pas là que pour elle, elle le savait parfaitement. Il ne pouvait pas rester qu’avec elle, d’autres patients avaient besoin de lui. Alors, elle reprit sa place et essuya ses yeux. On lui posa des questions, elle répondit par des hochements de tête. On lui tendit un papier pour qu’elle puisse répondre, elle essaya de se souvenir, mais elle n’y arrivait pas. Les policiers n’insistent pas, elle leur en ai reconnaissante. Ils lui promettent de regarder les vidéos de surveillance s’il en a et lui promettent de tout faire pour retrouver les agresseurs. Serana les remercie d’un signe de la tête, mais elle se doute bien que les hommes sont déjà très loin... La voilà de nouveau seule dans sa chambre. Elle se demande si le docteur va repassé la voir. Sa présence est rassurante. Les infirmières sont très bien aussi, mais un docteur, ça rassure toujours... surtout celui-ci qui semble prendre son métier très à coeur.
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Sam 24 Oct - 21:38

Il était doué Ambroise, non pas pour faire semblant à proprement parler, mais plutôt pour faire passer ses propres émotions très loin après celles d'autrui et ne les dévoiler au grand jour ou se les avouer seulement après qu’il se soit assuré que celles des autres aient été suffisamment apaisées. Un binôme de policiers était entré très peu de temps après qu’il les ait annoncés, et quasi-immédiatement, la patiente avait retenu son poignet. Elle avait les phalanges blanchies par l’énergie du désespoir, la peau glacée enroulée autour de la sienne de toutes ses forces. Et quand les grandes prunelles désolées s’abattirent tout droit et violemment sur son cœur à lui, pourtant, il sourit doucement. Couvrit ses doigts abimés de sa main libre à lui, jusqu’à ce qu’elle défasse finalement son étreinte, sans nullement la presser. « Je reviens » il promit, après quoi la bulle d’intimité et de chagrin qu’ils venaient de créer fut brisée pour un temps. Il quitta les quatre murs et juste avant cela expliqua aux policiers qu’il était juste à côté en cas de besoin et si le moindre problème se présentait – ce dont il doutait fortement, elle avait physiquement, et rien que physiquement, été amochée oui mais bien plus épargnée.

Ce fut d'une violence inouïe, le grand écart qui suivit.

Passer d’une vie brisée à une bête cheville foulée car une adolescente avait couru en chaussettes dans les escaliers, avait glissé sur la dernière marche. Palper les reliefs osseux ici et là et s’efforcer de se concentrer sur les plaintes ou non de la nouvelle patiente inquiète pour la reprise de son sport préféré, expliquer que la radio ne montrait aucune fracture, conseiller de glacer et quelques temps de repos quand la tête n’était pas à pareille légèreté. L’effort de concentration était violent, oui. Il n’était pas question pour lui de se laisser abattre, quand bien même la cruauté du monde le laissait toujours écœuré et abasourdi. Le plus dur peut-être était de rentrer juste après cela, trouver l’appartement vide d’une âme à laquelle il aurait appris à se confier. Quelqu’un auprès de qui il aurait été chercher un peu de chaleur, de réconfort. D’amour. Ces soirs-là étaient les plus vides et les plus froids.

Il revint comme promis. C’était à la fois plus difficile et plus facile, paradoxalement, que de retourner à des entorses non compliquées de cheville. Il s’installa silencieusement vers Serana à nouveau, ne demanda ni comment elle se sentait, ni s’il pouvait faire quoi que ce soit – il n’avait lui-même pas la moindre idée de ce qu’il pouvait faire pour se rendre utile. Il lui laissa le temps d’avaler quelques sanglots, agrippa un brin d’attention : « Voulez-vous que je prévienne quelqu’un ? Des amis, de la famille ? »
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Dim 25 Oct - 15:01

Serana ne comprend pas encore totalement ce qui lui arrive, mais le fait que son fiancé ne soit plus de ce monde la détruit de l’intérieur. En fait, elle se sent perdue, détruite et sa voix refuse maintenant d’être utiliser... Lorsque les policiers arrivent dans sa chambre, la jeune femme retient le docteur. Elle n’est pas certaine de pouvoir répondre aux questions des deux agents, mais elle sait qu’elle doit le faire toute seule... Le docteur lui dit alors qu’il allait revenir. Elle le cru et le relâcha. Il n’avait pas qu’elle à voir après tout... Elle hocha doucement la tête et regarda les policiers qui s’approchèrent doucement d’elle.

La suite ne fut pas de tout repos pour Serana parce que certaines scènes refusaient de remonter dans son esprit. Elle avait fermé les yeux pour essayer de répondre aux mieux aux questions. Sa voix refusait d’être utiliser, on lui tendit un stylo et un bout de papier et elle put écrire certaines choses, mais c’était trop brouillon... Puis, on n’insista pas. Ce n’était pas le moment de la traumatisée un peu plus. On lui dit qu’on allait regarder les caméras de surveillance et peut-être qu’ils allaient trouvé quelque chose. Elle hocha la tête pour leur faire comprendre qu’elle avait comprit. Puis, on la laissa seule dans sa chambre.

La pauvre fille sentit toutes les émotions de la soirée et de la journée remontés une nouvelle fois. Elle se sentait mal, elle avait mal. La jeune femme ne savait pas comment elle allait remonté la pente. Elle n’avait pas penser à appeler ses parents. De toute façon, est-ce qu’elle avait encore son téléphone ? Ses agresseurs avaient sans doute prit son sac... Serana regarda par la fenêtre de sa chambre. Le temps était à l’image de son esprit, brumeux, triste... La jeune femme entendit la porte s’ouvrir de nouveau et vit que le docteur était revenu. Il vient s’asseoir à ses cotés et dans le coeur de la jeune femme, elle le remercia. Puis, quelques sanglots s’échappèrent de sa bouche et elle essaya de les calmer. Puis, le docteur lui demande si elle voulait qu’il prévienne quelqu’un, des amis ou de la famille... La jeune femme hocha doucement la tête pour lui confirmer que oui. Elle avait besoin de sa famille actuellement. Elle allait sans doute avoir besoin de Wilhlem aussi, mais elle ne voulait pas qu’il la voit dans cette idée. Elle attrapa le bout de papier et le crayon que les policiers lui avaient laissé. La jeune femme écrit le prénom et le nom de ses parents et leurs numéros de téléphone. Elle les connaissait par coeur. Elle avait besoin d’eux... Est-ce que les parents de son fiancé étaient au courant de ce qui s’était passé ? Serana écrivit sa question sur le papier et le montra au docteur. Peut-être qu’il avait la réponse ?  
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Message Sujet: Re: Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall}   Là où la vie s'arrête {feat. Ambroise Marshall} Empty Lun 26 Oct - 10:17

Carthew, deux prénoms un peu plus anciens que ceux de la génération de la jeune femme. Ambroise ne s’attarda pas sur l’écriture maladroite, il savait déchiffrer sans trop de difficultés les mots griffonnés à la va-vite. Entre deux sanglots, les chiffres alignés restaient clairs et lisibles. « Ce sont vos parents ? » il supposa calmement, alors qu’elle approchait le papier avec les quelques écritures. La tête répondit péniblement que oui, c’était bien eux. Les mots ne sortaient plus. Il avait eu le privilège d’entendre un peu le son de sa voix, il se demandait s’il l’aurait à nouveau pour ce soir. Probablement pas. Lui s’adapterait, comme il s’adaptait à à peu près tout. Médecin couteau-suisse, médecin-caméléon, capable de faire avec à peu près tout et n’importe quoi sans laisser le malaise s’installer. Elle avait déjà suffisamment perdu pour ce soir pour qu’il l’envahisse de ses propres émotions à lui. Il s’adapterait. Et face à lui, la sidération.

« D’accord, il poursuivit calmement le dialogue avec ses mots non articulés à elle, je vais les appeler. »  Elle l’arrêta silencieusement au moment où elle reprit le papier et le stylo, il ne s’était pas précipité et n’avait pas commencé à se relever. Alors il la laissa écrire la phrase suivante, attendit qu’elle termine et tourne la feuille dans son sens à lui. Pas une, mais quatre vies brisées, aujourd’hui. « Oui, il hocha positivement la tête face aux grands yeux inconsolables. La police s’en charge. » Les assassinés n’étaient plus de leur ressort à eux. Quatre vies brisées inconsolables. Et à lui de ramasser les premières miettes, faute de mieux, sinon être désolé. Il soupira doucement. Dehors, dans la nuit déjà quasi-noire, il commençait à pleuvoir des cordes. Les gouttes martelaient les carreaux à chaque silence qu’il laissait s’installer : au moins la météo était-elle en accord avec le désastre de ce soir. « J’appelle vos parents tout de suite. Je suis juste à côté. » Pas de sourire réconfortant car le cœur n’y était pas, cela ne fonctionnerait de toute façon.

**

« Madame Carthew ? ... je suis le Docteur Marshall... ... votre fille Serana a été victime d’une agression ce soir, je vous contacte de sa part... ... ... je ne peux rien dire au téléphone... désolé mais je n’ai vraiment pas le droit, mais j’étais avec elle à l’instant et c’est elle qui demande à ce que vous veniez... dans combien de temps pouvez-vous être là ? ... je lui transmets, prévenez l’accueil à votre arrivée et je viendrai vous chercher... à tout de suite »

**

« J’ai eu votre mère », il était retourné s’installer vers la jeune abimée, il avait prévenu juste avant qu’il délèguerait les derniers patients de la soirée à ses collègues –  elle nécessitait à elle seule suffisamment d’attention, non pas pour son corps blessé, il avait à cœur de faire encore de son mieux. « Vos parents arrivent aussi vite que possible. » Il espéra une demi-seconde de soulagement avant que le chagrin ne l’engloutisse à nouveau – il était incapable de comprendre bien-sûr, mais il entendait. Une, deux, six vies bouleversées ; il avait donné le nom et l’adresse de leur hôpital, il y aurait bien encore une annonce à leur faire à eux mais la pire était passée, sans doute... « Vous allez rester avec nous cette nuit », il expliqua avec le même calme olympien. « Moi je m’en vais tout à l’heure, c’est ma collègue, Docteur Miller, qui s’occupera de vous cette nuit... C’est quelqu’un de très bien, il ne faudra pas hésiter à lui demander si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je reviens demain matin. » Il n’avait aucune idée d’à quel point elle accrochait, entendait ses mots ou pas du tout... probablement moins que plus, mais c’était important de le lui dire néanmoins. Ne pas la laisser plus seule qu’elle ne l’était soudain devenue.
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