((g(n)en(m)esis)) ▸ god save the prom queen. [délai : 27/08]

traits de caractère / Ses mots sont des balles, et elle tire à bout portant sans sommation, la Leigh. Langue nourrie de misanthropie, elle déteste le monde dans toute sa beauté dégoulinante et totalement faussée. Elle parvient à discerner la laideur derrière la beauté des sourires et elle souffre d’une trop grande jouissance à faire mal. Elle attaque avant d’être attaquée. Surprotège un coeur pourtant débordant d’un amour dosée avec maladresse. Elle est la lumière presque autant qu’elle est les ténèbres. La louve, elle surprotège son royaume et ne laisse que trop rarement les âmes étincelantes y élire domicile, il faut la convaincre à défaut de la dompter. Sa confiance est aussi rare que la pierre philosophale. Les démons au visage humain, elle ne connaît que trop bien, dégueulant l’hypocrisie latente de la race humaine qui quémande de l’amour comme des mendiants sans aucune once d’égo et de fierté. Et, elle est fière la reine des glaces, prête à tout pour conserver cette fierté qui lui est si chère, quitte à blesser, quitte à rabaisser. Trop franche, trop sarcastique, trop sournoise, trop tout. Genesis elle à l’esprit qui ne possède aucune zone grise. Jamais tempérée, elle ne voit le monde qu’à travers un regard qui fonctionne sur deux cycles, il n’y a qu’ombre et lumière, il n’y a que ses principes à elle qui fonctionnent. Et ceux qui se frottent à la reine, n’auront que son mépris cinglant en guise de retour de bâton. Elle n’aura aucune pitié à les écraser, à les humilier, quitte à ce que le monde soit sur son dos, elle se fiche bien des qu’en dira - t - on, l’avis du monde elle lui rigolera à la gueule. Siégeant sur son trône froid et acerbe, elle rira à s’en exploser les poumons, reine solitaire d’un royaume mortifère.

Elle regarde le monde tourner autour d'elle sans avoir l'impression d'en faire partie.  

Les étoiles brillent dans un ciel trop sombre. Ses yeux d’enfants s’y posent, caressent le voile voluptueux. Elle s’y perd la jeune Genesis, rêvasse près de sa fenêtre. L’enfant est innocente, l’enfant est curieuse, d’une bienveillance attendrissante. Elle aime son prochain, elle aime l’être humain dans tout ce qu’il représente. Oreille attentive, elle se sait fille d’un héros, d’un agent chevronné, qui rentre se prélasser auprès d’elle, le sourire toujours teinté d’une trop grande tristesse. Odeur de tabac froid imprégnant ses vêtements. Elle a souvent le coeur lourd d’observer son sourire attristé s’étendre sur son visage doux, elle l’observe ce regard soucieux, un peu ailleurs. Il est là, sans être là, Wilson. Et c’est souvent Ava, la mère de la princesse, qui arrachera l’enfant des bras de son époux éreinté. L’horreur se tisse trop souvent derrière ses paupières. Ce soir, l’enfant ne dort pas, et les ombres se glissent dans le manoir des Leigh. Elles dansent comme une flamme qui s’allume fièrement sur le bâton d’allumette. Elle craquelle sous les doigts de l’horreur. Bruit sourd. Coeur lourd. L’enfant est trop curieuse. Elle s’avance, prudence dans ses pas chétifs. Et l’horreur l’agrippe, déchire en lambeau son coeur innocent. Elle est là, l’ombre. Saisissant le coeur d’une enfant sous les implorations de ses parents. Odeur de fer qui enrobe les narines de la gamine. L’ombre ricane de ses supplications juvéniles. Il n’y a aucune pitié derrière ce visage qui laisse transparaître une fausse normalité. Il enfoncera sa lame entre ses omoplates, dessinant son oeuvre d’art sur le corps d’une enfant devenue orpheline. Et, à chaque cellule tailladée, il y laissera sa pate d’artiste à l’esprit défoncé de sa propre psychopathie maladive. Le poète.


Elle a laissé derrière elle, des corps sans vie. Des marionnettes qui ne sont plus viables et qui semblent dénuer de lueurs dans le fond de leurs orbites. Il n’y a ni beauté, ni laideur de le coeur de l’âme errante. Seulement une robe blanchâtre dont le tissu est en lambeau, des cercles rougeâtre qui entachent la beauté du vêtement. Comme cela, elle semble être une souillon divaguant dans les ruelles huppées du Queens. Berceau d’une enfance envolée. Les plaies sont saillantes et encore douloureuses. Elle n’est ni perdue, ni paniquée. Genesis. Incapable de verser la moindre larmes. Incapable de relancer un coeur qui semble anesthésié sous peine qu’il ne s’éclate tête la première. Dans un souffle, elle soupire. Regard limé d’horreur fixant la lune. Blanche. Froide. À l’image de ce qu’elle semble devenir, l’âme en peine. Et pourtant, c’est l’océan qui la trouve avant même les ténèbres. Une étoile filante qui croise sa route par inadvertance. Une main plus large, plus adulte qui se saisi de la sienne. Et ce regard, envoutant qu’elle observe à travers celui d’une enfant en perdition. Sauveur, tirant ? Qu’importe son nom. Ce qui compte c’est cette chaleur humaine, ce regard remplis d’une compassion trop grande lorsqu’il lit les gravures du démon. Sa signature. Son poème dessiné en toute lettre dans le dos de l’enfant de celui qui avait osé le défier. Genesis, elle sera la damnation.


Aaron. C’est son prénom. Celui qui la renvoie à ces inscriptions colorant son dos d’adolescente. « I became insane, with long intervals of horrible sanity » Edgard Allan Poe. Elle se dérobe du regard de son oncle, gravitant dans un mode opposite à celui qu’on surnomme la bête. Elle s’y perd, dans l’effervescence d’une vie qui n’est pas la sienne. Dans les affres d’un enfer nouveau, elle s’y amuse, s’y forge la plus belle des armures. L’arme première de la reine sont ses mots, quand ceux de sa bête sont ses poings. Elle le dompte presque autant qu’elle provoque la fureur de l’homme. Et, elle y prend du plaisir. Sombrant dans la folie du mot amour. Et quand la réalité la rattrape, devant ses doigts qui caressent ce ventre qui fait grandir la vie. Elle s’échappe, Genesis. Elle fuit, par crainte. Elle fuit par désamour de l’amour. Elle fuit parce qu’elle n’est que fureur et folie.



Euphémia. Elle l’a nommera ainsi, observant ses grands yeux d’un bleu inquisiteur se poser sur elle. Euphémia, c’est sa fille, cette extension d’elle même. Ce qui lui permet de maintenir une certaine normalité dans le chaos. L’enfant aux boucles brunes et au regard couleur des cieux, elle illumine. Elle combat le chaos qui pénètre en la louve pas infusion. Euphémia, elle permet à la reine de ne jamais baisser sa garde. Elle devient le moteur d’une vengeance trop longtemps occulter. Elle devient l’amour le plus doux et le plus saint qu’elle n’est jamais connu. Elle réveille l’humanité dans le coeur de la reine des piques. Euphémia elle est lumière, et c’est une lumière que la louve souhaite jalousement garder pour elle. Rien que pour elle.


Des flash qui l’aveuglent, des hurlements. Des questions. Elle se souvient parfaitement du surnom que les journalistes scandés. Genesis Leigh, la fée de la nation. La martyr, la survivante. Longtemps, elle les a haït, méprisée. Et puis, elle s’est délectée de leurs yeux sidérées lorsque ses escarpins assurés se sont accélérés sous le poids de son assurance. Genesis Leigh. Reporter au New York Times. Genesis Leigh, fils de Wilson, fille d’un profiler. Genesis Leigh. Genesis Leigh, elle sourit toujours de manière carnassière lorsqu’avec honte ses pairs l’interpellent et qu’elle sent leur regard gênés détaillés les boursouflures qui parsèment son dos. Genesis Leigh, la guerrière. C’est ce qu’elle est, ni plus ni moins.