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 Histoire d'O (TW/Louison)

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Grisha Orlov;

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Grisha Orlov



Mads M.
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(Veuf) Agnieska la femme, l'unique. Tuée sauvagement par la loi du Talion, fameuse, cruelle, elle a laissé dans un dernier soupir les souhaits pour sa fille, mais de cette dernière le corps aussi retrouvé.
Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

MISHA OKSANA BARBIE
MEDEE SAHEL JAMES

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Message Sujet: Histoire d'O (TW/Louison)   Histoire d'O (TW/Louison) Empty Sam 15 Aoû - 11:11

Histoire d'O

   

      Il avait choisi cette maison à l’allure classique, quelques colonnes pour décorer l’architecture et les étages et le nombre de pièces, il avait choisi cette maison à l’allure classique, innocente et blanche, entre deux autres autres bâtisses où la vie de famille semblait s’éreinter dans les affres de la joie et l’aisance de la banalité, il avait choisi cette maison à l’allure classique pour y déposer ses vices.
   La voiture s’arrête, parking entretenu et gazonné, des berlines de noir vêtues et des camionnettes où les portes certains soirs claquaient et libéraient les corps des poupées déjà fracassés par les voyages, de Russie à New York. Grisha ne travaille pas aujourd’hui ; il descend, emmène dans son sillage la jeune fille qu’il maintient par la nuque, des doigts sur la peau de lait ; il l’oblige à avancer d’un pas leste, souple. Bonjour Monsieur Orlov, la déférence des soldats, ceux qui gèrent la gestion de cet cloître, parfois voit-on quelques ombres se faufilant entre les portes ouvertes, des hommes et des cris. Le visage de barbare inspecte toujours et il n’est plus obligé de demander des nouvelles, elles arrivent lorsqu’il apparaît. C’est pas fou aujourd’hui, pas beaucoup de clients, les filles dorment encore pour certaines, on a  rempli leur agenda. La chambre que vous désirez est disponible, on a changé les draps ils étaient plein de sang. C’est l’intendant, Alyosha qui, sans l’ombre d’une surprise de voir cette gosse entre les mains du patron déclame la journée. C’est une nouvelle ? On n’a pas préparé sa venue. Demande-t-il songeur et calme. Grisha d’un geste assuré et droit, sur l’épaule pour rassurer. Non ce n’est pas une nouvelle, juste mon jouet pour quelques heures. Il n’a plus les beaux mots à ses lippes juste la colère et le désir sadique. Louison, la jolie Louison, la fille gracile et talentueuse, la Judith des chimères a été attrapée entre les filets de la vexation, le syndrome d’hubris creuse le pouvoir et corrompt la raison. Grisha n’a pas d’empathie, juste le souhait de les manger, de se repaître et de souffler l’extase de paradis.
   Ils défilent dans les couloirs tapissés de rouge, le vermeil pour éveiller les sens, la créativité perverse de certains, ils payent cher ici et l’argent entre dans les comptes en banque, blanchis et brandis. La dernière porte du couloir s’ouvre par la main gantée de cuir qu’il n’a pas enlevé. Et d’un mouvement autoritaire tire l’enfant à lui, la fait s’asseoir sur le lit gigantesque sur lequel est fixé des bracelets de fer. Si cette maison à l’allure classique en apparence n’attire pas les regards, à l’intérieur la sublimité et la terreur. Cette chambre luxueuse ne possède pas de fenêtres, éclairée seulement par quelques lumières artificielles. Il y a l’odeur de la propreté pour masquer les vertiges de stupre, il y a l’odeur lourde de la cruauté et, dans les orbes, le début des projets. Lent il retire ses gants.  « Approche Louison. » Mais la gamine refuse, elle a perdu de sa superbe et cela le ravit quand il la voit pétrifiée.  « Obéit Louison, approche. » Le timbre plus dur, de fer et de direction. Il goute aux ordres et à la domination.

@Louison Maillard


 
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Message Sujet: Re: Histoire d'O (TW/Louison)   Histoire d'O (TW/Louison) Empty Dim 16 Aoû - 21:36

Et c’est amusant de le voir promener ses griffes assoiffées sur son crâne, recueillant dans sa paume la tignasse blonde pour ne point que la tête se heurte. Alors que tout se heurte déjà. En elle, seulement. La figure d’ombre mitoyenne à celle d’une marâtre violentant la poupée lubrique au milieu des lycéens spectateurs, qui maintenait le minois sur les pavés de ciment, pour éviter la probabilité que les rayons du jour ne la rendent plus chaude encore.
Il y avait de quoi rire à voir la vie, l’extase et la liberté se clore derechef comme un écrin sur ses épaules, affaissées sous le poids du décor mortuaire des passions. Louison se sentait prisonnière avant même d’avoir été enfermée; dans cette voiture, dans cette maison, dans cette pièce enfin. Elle était baladée, la peur en intraveineuse, là où tous les murs se refermaient sur son petit corps à peine femme. À la pression des doigts agrippés à sa nuque, elle avait  compris qu’il était pressé d’en découdre ou d’en nouer. Et les palabres qu’on avait guère pris soin de susurrer lui avait révélé les limbes dans lesquelles il la traînait, péniblement.
Cependant, poupée ne se plaint pas de valdinguer sous les remous de la crainte. Peut-être devrait-elle crier, mais à quoi bon réveiller les ensevelis prématurés, comme elle se doute qu’elle finirait? Car c’est ce qu’elle entend au moment où il l’appelle, la symphonie du meurtre, le cri de l’assassin. Une pesanteur l’empêche de happer les souffles précipités de l’angoisse, c’est qu’elle est proche de l’étranglement, l’enfant.
Elle se refuse une première fois par un silence, puis se dresse aux jappements de l’inconnu. La patte traînante, Louison fait languir dans un dernier élan d’insolence qui pourrait bien la porter à sa fin.
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Message Sujet: Re: Histoire d'O (TW/Louison)   Histoire d'O (TW/Louison) Empty Mer 19 Aoû - 16:07

Histoire d'O

   

      Il ne se souvient plus du temps de la débauche, de cette naissance dans les reins, cette effervescence du pouvoir dans les mains, ce désir, ce tremblement dans le coeur anesthésié, asphyxié par la violence, le sang roulait sur son esprit, gravait des embruns de jouissance et puis les femmes, les filles, les jeunes, les victimes. Il se souvient de la première, de la jolie, blondeur d’or sur son front apeuré et les perles océans, elle avait l’intelligence de la grandeur, la féerie de la beauté et il avait apprécié chaque moment de luxure passé dans son lit. Candide, il lui avait appris, il l’avait soumise, elle avait accepté et il s’était épanoui dans ce rôle de dominant, de sadique. Assis sur la chaise de fer, devant la table vide, les jambes se décroisent et le visage se détend, il endosse le rôle cher, le roi se presse.
    Quand l’atypique se lève pour venir près de lui, en face de lui, il s’accapare son menton, son visage. Et bientôt les lèvres. Qu’il embrasse, lentement. Il boit au calice de son visage la douceur de la féminité oubliée et les prémisses de la leçon, la Louison a le profil, la perfection de la soumission, de la docilité, mais elle a surtout la flamme de la douleur ; il sent la nuit de son âme, les refoulements du suicide dans ses prunelles aux lueurs d’impertinences.  « Tu sais comment l’on déshabille un homme Louison ? » et sa joue qu’il caresse, le pouce qui oppresse, qui prend, qui mange, la tendresse d’une chair enfantine. Il guide les mains de la captive sur la cravate, manipule les doigts et les paumes afin qu’elle comprenne. Elle semble encore réticente, l’ardeur dans les pupilles à lui dire non. Mais il ne bouge pas l’homme, n’amorce pas un pas, ni un geste.
    Soudain, la main se pose doucement sur le cou de l’enfant, de ses orbes la contemple. On pourrait voir dans l’inclination de ses traits des desseins tus, des fantasmes de postures et l’envie dévorante de toucher à son corps défendu.  « Tu as raison Louison, je suis bien maladroit. Pour apprendre il faut déjà observer, il faut sentir, il faut vivre. N’est-ce pas ? » Le calme terrorise, puisqu’il n’élève pas la voix, ni un rire, ni un sanglot, ni un ton rude, sec et dur qu’il utilise pour dresser et commander, il énonce un fait et transmet par ses ambres le futur de cette rencontre. Comme un chef d’orchestre, comme un maître, il la retourne, de son couteau qu’il retire de sa poche de pantalon, déchire le tissu de la robe. Le consentement paraît une idée percluse de modernité, de ces fillettes se déchaînant dans les rues, hurlant leur poumon lors de grandes conventions, des manifestations de petites filles en colère, ravagées par leur impuissance de s’anéantir dans les griffes de ces gardiens masculins ; Grisha nie le désir de se posséder, la femme doit appartenir son mari, son père, son tuteur, la femme, éternel objet de jouissance. Et, lorsque la robe chute, le corps se découvre, les jambes se révèlent ; il hume le parfum fleuris, l’odeur acre de la peur et de la défiance, ses doigts pourchassent les sillons de la blancheur ; c’est brûlant de joie qu’il la condamne.

@Louison Maillard


 
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Message Sujet: Re: Histoire d'O (TW/Louison)   Histoire d'O (TW/Louison) Empty Mar 1 Sep - 0:27

L’animal dépose ses empreintes tout contre la pâleur du séraphin qu’a sublimée l’effroi, et se réfugie contre ses lèvres dans la glace d’un baiser frigide et d’une langueur abominable. Parce qu’elle ne bouge pas. Toute la structure de son visage est immobile, mortifiée dirait-on; même les yeux restent ouverts à l’acide qu’il dépose sur ses parois. Il y a bien un endroit où les sonorités graves en elle raisonnent, sans lui parvenir néanmoins. Et c’est sans attendre la chute de ses inquisitions dans la flaque de son esprit, que l’inconnu s’arroge, le droit de la voler à elle-même prenant ses doigts pour les manipuler sur son tissu. Mais s’il y a bien quelque chose sur le point de mourir et qui aime à le faire, la libertine dans l’oeillade qu’elle lui réserve préserve l’indigence qu’il lui rappelle. Le bleu susurre: prends-moi le corps, il est bien faible, je t’aurai à la mort par la seule force de mon âme. L’acuité du bonhomme la déstabilise, il a entendu l’écho de son regard et achève les tendresses sadiques sur son cou qu’il enserre. Entre ses lèvres desséchées par le temps, il pince les mauvaises promesses dans une ataraxie de sentiments, des mots lourds de rien tant ils relatent l’impensable. Louison finit par se demander s’il attend d’elle qu’elle pleure, qu’elle perde maîtrise sur la toile de son pantalon qu’elle trouerait du sel de ses larmes; s’il attend qu’elle supplie de faire cesser l’agonie. Dans les fougères de son apoplexie, elle n’a bien qu’un souhait: qu’il fasse vite, qu’il soit concis et plus propre que ce que ne requiert l’art. Elle pense bien que ceux qui violent impunément doivent être méticuleux face aux farouches qui se défendent. Il n’y a pas de fenêtre, Dieu a-t-il un oeil sur les endroits sans issue? Elle espère que non, réclame le Paradis sans la pitié parce qu’elle est déjà nue et sur le point d’être croquée.
“Je ne sens rien”, la voix écaille le silence. Qu’ai-je à apprendre si je ne sens rien? L’enfant ne regrette pas de lui dire comme il a pris soin de lui confier ses desseins. À bout de force, à bout de peau non-souillé, son âme est un fléau.
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Message Sujet: Re: Histoire d'O (TW/Louison)   Histoire d'O (TW/Louison) Empty Dim 13 Sep - 16:56

Histoire d'O

   

      Et dans le ventre, l’avidité.
Les doigts effleurent, les doigts frémissent sur la peau de lait de l’oiselle, une inconnue, aperçue sur les planches, une agnelle de fureur et de verbes. Elle avait dans les yeux le feu transcendant, une braise d’impertinence. A ses lèvres la révolte des enfants. Je ne sens rien, dit-elle, l’expression ennuyée sur son beau visage de poupée. Passive pour éponger les lippes de l’homme, le dernier relève son visage, la fine barbe recouvre ses joues et son menton, orne l’expression sauvage. Ses sourcils se froncent et ses mains se serrent, foudroyé par une sentence balancée par une gamine, je ne sens rien, et cette simple phrase étourdit l’impuissance ; le narcissisme mâle se réveille.
Dans un tiroir, il retire des rubans. De soie et de rose, couleur évanescente et pourpre de la délicatesse. Il garde dans cette chambres quelques objets pour initier à ses fantaisies, son art dit-il, pense-t-il, quand il se surprend à s’épancher sur sa passion de cette pratique, on le tait sur lèvres, on juge cette perversion, l’effroi à toutes les gorges des prudes et des saints, la fine bourgeoisie qui moque et se cache. Plier à sa volonté les rares figures féminines ayant su creuser dans le coeur atrophié un sursaut d’intérêt, pour elle, il prétend la douceur, se complaît dans le rôle du professeur.  « Tend tes mains » Il les ravit, les serre tendrement dans le creux de sa paume, et, lentement, commence à lier les deux poignets, forme des nœuds et les présente l’un à l’autre. Comme cela ne suffit pas ! Debout à présent, torse nu, fier et monstrueux dans sa musculature mâle, l’homme se déshabille, enlève le dernier rempart pour cette vertu qu’il s’évertuera à défaire. Il pose sur elle son regard de roi, ausculte le corps, le contemple encore, se repaît des formes lisses et généreuses, une nymphe à la suave carnation.
Il désire posséder ce corps, ce visage, désire posséder cette âme, désire la briser et l’élever, désire l’avaler et danser sur elle, valser sur elle, toucher ce grain de la jeunesse sur la pulpe de ses dextres, désire s’enfoncer et boire l’étreinte jusqu’à la lie, jusqu’à la moelle, et, dans la pensée, aucune once de culpabilité, aucune once de gêne, aucune once de remord quant au geste effroyable, quant au crime futur ; ils appellent viol ce qu’il appelle extase.
 « Embrasse moi » ordonne-t-il, le rauque de sa voix trébuche dans les soupirs à la résurgence des fantasmes ; il la voit agenouillée devant lui, belle et soumise. C’est debout, néanmoins, en face de lui, qu’elle s’exhibe. La main se colle au cou gracieux, étouffe pour quelques secondes. Il s’absorbe dans son pouvoir, ivre de sa dominance sur la petite. Il desserre sa prise, caresse la joue.

@Louison Maillard


 
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Message Sujet: Re: Histoire d'O (TW/Louison)   Histoire d'O (TW/Louison) Empty Lun 9 Nov - 0:47

Histoire d'O

   

     Il accueille la remarque d’une expression indéchiffrable, dangereusement apaisée. Le menton haut-levé sur sa grâce, il disparaît subitement derrière les tiroirs et les ficelles satinées. Elle a la tête tournée au trois-quart, qui regarde patiemment les vagissements de son funeste destin. La gargouille se retourne, gobe les mètres et toute la promiscuité qu’il trouve sur son sentier. Louison obtempère sans effort, aucun, tandis qu’il concentre un habile doigté sur l’épiderme chaud. Il a les yeux sur ses mains, elle, brave les traits de la sagesse écaillée. Le glissement de la rétine induit la pensée; il n’a rien de ses captures régulières, le parâtre est méticuleux, attentif et les pires violences se nichent derrière ses globes. Quand il a fini son ouvrage, un noeud qu’elle darde avec flegme, il prend le soin de se défaire de ses nippes. La comédienne ne pense pas beaucoup, elle observe comme si effectivement elle apprenait. Une terrible comédie s’amorce. Enfin, Monsieur appose le regard sur la chair et rencontre le typhon de la petite. Il est nu mais habillé de sa cruauté, une cruauté qu’elle détaille, dans laquelle elle s’engouffre sans autre intérêt que celui de la fin.
Monsieur exige, pour finir, un baiser mais Louison est tellement loin qu’elle n’entend rien. Il lui prend la gorge, la lèvre tombe, la bouche s'entrouvre et se prépare à happer l’oxygène. Il relâche et effleure la pommette rosie par la température grimpante.
“Je suis triste”, elle se soutire à sa possession, recule de quelques pas jusqu’à ce que l’arrière de ses genoux cognent le lit où elle s’assied, les mains posées sur ses cuisses. “Je suis triste parce qu’un homme comme vous, qui ne semble pas manquer de jugeote, est aveugle à ses besoins”, le visage se dresse. “Vous nous détestez, mais votre répit repose sur notre existence. Vous n’êtes tranquille que lorsque vous nous faites du mal et c’est là votre limite: peu importe ce que vous me faites, vous demeurez un homme qui a besoin des femmes, et en cela, vous n’êtes pas aussi supérieur que vous le pensez”. Et doucement elle s’allonge, prête à subir les mauvais sorts de son impertinence aux portes de l'épouvante.

@Grisha Orlov


 
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Message Sujet: Re: Histoire d'O (TW/Louison)   Histoire d'O (TW/Louison) Empty Lun 30 Nov - 14:36

Histoire d'O

   

       Le désir, un feu d’ogre s’emparant des reins, de la bête soulevée, dévêtue ; l’abîme de chair démontre fiévreusement l’amour qu’il éprouve pour cette enfant inconnue, aux doux monts de vénus, à la beauté sidérante. Ce n’est pas tant le corps mais l’esprit aussi, alors qu’elle parle, murmurant une certaine agressivité qu’il ne voit pas, qu’il ne comprend pas. Il a dans ses iris, l’image de la vestale allongée, offerte, sur les draps de satin. Il la contemple. De peur qu’elle s’échappe, tire à lui les fils de sa captive, l’attache encore une fois sur les courroies du matelas.  Doublement soumise par les liens, par la force de ses mains, légèrement ridées par l’expérience de ces jeux d’amoureux ; il a sa préférence pour les enchantements sadiques, la beauté des larmes sur les joues de ses victimes. Elle lui a dit, je suis triste. Et cette révélation le ravit. Ovide avait écrit dans ses pages, à chacune de ses pages, les vertiges de la force mâle sur la féminine faible, à chaque page, les viols, prise par la force car les anges n’ont de droit que de ployer sous le joug de Dieu.
 Il trempe ses lèvres dans le silence religieux qui pénètre l’espace de la chambre, par delà les fenêtres aperçoit-il les quelques couleurs sauvages des longs ifs plantés récemment, les rayons d’un Helios masqués par les nuages, et le regard se détourne pour revenir vers ce corps séquestré tandis qu’il s’avance, s’empare, avale. Son corps recouvre le merle tandis qu’il caresse du bout de ses doigts, admire la peau de lait de la prodige. Elle semble lointaine, déjà fermée aux ressentis. Les sourcils du vieil homme se froncent sous l’affront. Alors, avec lenteur, avec ferveur, avec son pouvoir viril, il pénètre le jardin qui ne s’ouvre pas pour lui, avec peine il conquiert le territoire des jouissances. L’homme n’est pas impuissant, au contraire, sa turgescence grossit encore pour combattre la mort qu’elle lui offre quand il désirait la vie. Pour lui c’est un plaisir que de la chevaucher, de la pénétrer, de la dévorer. Entièrement. Il ressent le pouvoir aimé, un brin narcissique dans son élan. Ses coups jaillissent, de plus en plus rapides et s’éteignent enfin. Mais ce n’est qu’un leurre ; il ne s’est pas retiré de la fleur, attend, admire, énervé, le visage de sa Sabine. Et recommence.
 Devant les barreaux de la fenêtre, la cigarette rougeoie entre les lippes extasiées de l’ogre. Il a festoyé, un peu saoule du plaisir volé. Calme, il se penche sur le cendrier.  « Tu ne ferais pas une bonne soumise. » Constate-t-il alors qu’il élabore déjà une place pour la présenter vers d’autres contrées. Il a goûté à une femme comme il le fait souvent, fréquemment et ses martyrs entre les griffes ne se dénombrent plus, nombreuses et sans identité. Elle était son caprice qui révélait la fougue perdue de sa jeunesse, désenchantée mais coriace.    

@Louison Maillard


 
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