we fell in love in may - ysée

traits de caractère / hypersensible / vraie / docile / naïve / gentille / droguée / ensuquée / maniaque / courageuse / fidèle / lunatique / maladroite / inexpérimentée.
ysée c’est un mélange de tout et de n’importe quoi. le grand bordel versatile d’une âme auto-destructrice. les brides de ces histoires cernées entre dix doigts ; des mains écorchées, abîmées, bien trop endommagées pour croire en elles-mêmes. alors elle s’en remet à toutes ces énergies anagogiques. à toutes ces petites choses invisibles auxquelles elle croit, qui l'inspire et parfois l'épuise tant.

01. une vie pour une autre
il y avait un espoir dans le noir de la nuit. un ciel aux reflets céruléen émaillé d’une lune plus haute qu’à l'accoutumée. l’obscurité se paraissait d’un espoir latent égayant une triste obscurité. c'est dans le vacarme presque trop silencieux du cri d’un nouveau-né, que deux vies basculent. l'une avait la peau mordue par le froid et les joues rosées par les larmes. quand l'autre resserrait ses bras endormis autour d'elle. son père pleurera avant même de la regarder. ses émotions perlent doucement jusque ses lippes tremblantes et violacées, seules témoins de cette nouvelle vie à organiser.

02. le noir de la nuit
fille prodige, dont l’intelligence n’est plus à prouver, ce sont les étoiles dans le ciel qui la ramène en enfance. à cette main dans la sienne. tu aimes les étoiles, ysée ? drôle de question pour la petite. oui elle les aime, mais elle en a peur. elles sont le passé et le présent, convergeant vers le futur et ses espoirs édulcorés. elles sont les promesses de quelque chose de trop grand et illusoire. des mensonges à faire passer le temps, des songes trop enivrantes pour sa si petite poitrine et ses yeux rivés sur le lointain infini. oui elle les aime, elle en est le souvenir même. celle d’un instant réunissant le jour et la nuit ; le grand fracas entre la vie et la mort. depuis, elle n'aime pas le jour, là où le soleil la brûle de ses rayons trop chaud pour sa peau couleur pêche. la nuit lui est bien plus douce lorsque le silence se fait et que la campagne et ses clapotis s’endorment. alors, le bleu de la nuit se pare de ces petits astres, de ces points lumineux qu'elle aime tant. oui elle aime la nuit, bercée par des songes mystérieuses et ces mille et unes histoire à conter.

03. veux-tu un café ?
une notification l’arrache de sa torpeur. le scintillement de l’écran et sa lumière bleutée contraste avec l'obscurité morose de sa petite chambre. le temps dehors est gris et la pluie captive ses sens et couvre les larmes qui ruissellent sur ses joues. elle n’est pas à sa place. elle ne s’y est jamais réellement sentie et c’est ainsi qu’elle a commencé à écrire. des pages et des pages, prenant vie la nuit. elle s'inspire de tout ce qu'elle aimerait dire, faire, visiter, découvrir, repensant à son premier amour ; au sourire de cet enfant pansement qui embrassait ses joues de ses lèvres chaudes et sucrées. et elle est douée, ysée, pour écrire. ses histoires se lisent partout, dernière des pseudos plus ou moins pervers et des icônes plus ou moins subjectives.

De @SoniaaMBrook8 at @aimeek je ne vis plus que pour tes histoires qui enchantent mes jours et embellissent mes nuits. J’aimerais t’offrir un café pour mieux en parler.

elle est belle sonia. elle a une quarantaine d'année. elle est grande, élancée, mais aussi blonde comme les blés. elle sent le tabac froid et la cannelle, un mélange qu’ysée ne cesse toujours plus d’apprécier. elle l’a d’abord rencontré au détour d’un café. des compliments dérobés sur ses mots, ses grands yeux dorés, ses habits tout froissés. elle la reverra pour un dîner, une après-midi shopping, une balade dans au bord de l’eau, si bien que sonia entre dans sa vie, comme elle entrera en son cœur. parfois elle lui tend la main, qu’elle s’empresse de serrer avec vigueur. elle se sent bien à ses côtés et espère, pour une fois, que le soleil ne se couche jamais.

04. Le soleil brûle encore
ses pas sont légers. son sourire est grand, si grand qu’il dévoile toutes ses dents et se veut de ceux qui sont rassurant quand elle se rapproche d'elle. alors elle lui rend son sourire, la petite ysée, lorsque sonia s’assoit à ses côté. et elles parlent des heures durant, de sa mère qu'elle n'a pas connu, de combien ysée est exceptionnelle. elle rajoutera à quel point elle a tout pour elle. timide mais pas moins farouche, elle se contentera, du haut de ses quinze ans, de sa frange trop longue et ses bras trop longs de lui murmurer des remerciements, plus indécents les uns que les autres, ignorant la chaleur gonflant au creux de son ventre. dès lors, la main de sonia glissera quelque fois sur sa cuisse quand l’autre remontera sur son visage. elle lui glissera un baiser, puis un autre. promettra monts et merveilles, attrapant son intimité et lui criant combien elle est belle et l’aime.
ce n'est que bien plus tard, après de nombreuses après-midi qu'elle ira voir son père, murmurant une vérité indicible. elle se souviendra longtemps de sa colère. du mélange de rage et de fureur que ses yeux ont laissé paraître. elle ne la reverra plus jamais. elle a disparu, son cœur, son innocence et son avenir avec.

05. chagrin d'amour
ysée se sent seule. triste. abandonnée. elle a une pensée brûlante pour cette femme qui lui semble désormais si lointaine. elle est faite d’odeurs, de bruits et de couleurs. de ces souvenirs frontières entre le ciel et ses rêves, les lumières et ses merveilles. elle se soustrait aux disputes nocturnes avec son père et à leurs humeurs taciturnes. dehors, le temps est souvent électrique lorsque gronde l’orage illusoire. et quelques fois, par une journée pluvieuse, l’ôde nostalgique de cette femme réapparaît en silence. elle lui dit qu'elle l'aime et la gamine en est persuadée. ses mots camouflent les regrets et les doléances d'une ysée délaissée. elle se rapprochera d'elle et de leurs souvenirs via des chats sulfureux où l’orbe de sa poitrine encore frêle s’adonnera à quelques pixels malmenés. ce n’est que caressée par le temps que la douleur versatile s’apaisera. ysée oubliera ces souvenirs âcres à l'aide de ses trois petits cachets.

06. terreurs nocturnes
ses cauchemars la réveillent un peu plus chaque nuit. ils la surprennent encore aujourd'hui, la replongeant dans un état anxieux lorsque leurs échos résonnent encore sur sa peau. les images détaillent encore cette silhouette de l’ombre et l’air vient à manquer lorsqu'elle se remémore ces dix doigts attraper sa bouche et enserrer ses cuisse. à son réveil elle ne se souvient de rien, mais son corps se remémore. alors elle attrape au creux de sa main ces trois petites pilules devenues quotidiennes. anti-douleur, anti-anxiété, anti-quelque chose. elle ne peut plus faire sans et chaque cachet lui fait l'effet d'une délivrance. quand elle referme ses yeux, ses souvenirs sont floutés, comme anesthésiée. elle est sereine. elle se sent pleine. et peut être même aimée.


en vrac / plus jeune, elle avait un trop-plein d’énergie. son père avait tout les malheurs du monde à contenir autant de vivacité dans le petit deux pièces qu’ils habitaient. / elle extériorise sa vivacité par le chant. ysée a une très jolie voix que seul son père connaît. / elle chante partout et tout le temps chez elle sauf lorsqu'elle ne va pas. / elle aime lire, se plonger dans des bouquins. / son plus grand amour a été un personnage fictif / elle était vendeuse en librairie pour son premier emploi / elle est hypersensible, extériorise ses peines et ses douleurs sur papier lorsque ses émotions les plus fortes lui font peur.