myself and the sea (clyde)

01/ il est né à tutshil, fils unique d'une vieille famille d'aristocrates anglais. autant dire qu'il a jamais manqué de rien. papa et maman se sont assuré qu'il ait la meilleure tutrice, fréquente les meilleures écoles, arpentant les couloirs de ses plus beaux vêtements.  02/ il a fallu des années avant qu'il prenne conscience de la chance qu'il avait, clyde. il s'était jamais vraiment posé beaucoup de questions sur ses privilèges, ni sur le milieu dans lequel il a pu grandir. il s'était jamais demandé combien les autres avaient du se battre pour obtenir ne serait ce que le quart de ce qu'il a, ce à quoi il a accès rien qu'avec un nom. 03/ une fois les études finies, clyde, il a flippé. y a une angoisse grandissante dont il parvenait pas à se débarrasser depuis les deux dernières années, une sale impression qui lui chuchotait qu'il faisait que stagner. qu'en vingt cinq ans de vie il avait fait que fréquenter les mêmes endroits, toujours peuplés des mêmes cons, en parlant toujours des mêmes sujets creux. mais surtout, qu'il sortait d'une école de commerce tout juste bonne à fabriquer des clones, des filles et fils à papa qui ont tous vécu la même vie, et qui la finiraient sûrement de la même façon. alors clyde, il a paniqué et il a tout plaqué.  04/  il s'est barré au cambodge, avec comme seule compagnie son sac à dos, a donné de brefs au revoir, trop peu d'explication. ça a mis une claque à tout le monde et avant que son entourage puisse vraiment réagir, il était déjà dans l'avion. 05/ il a passé deux ans à faire le tour de l'asie, puis de l'amérique latine. il a pas grandement travaillé pendant son aventure, ayant accès à un compte bancaire bien rempli depuis ses dix-huit ans. pourtant, son père l'a supplié de rentrer plus d'une fois. sa mère, elle vivait mieux la situation. elle était heureuse qu'il voit le reste monde, tant qu'il gardait contact, tant qu'il gardait la santé. 06/ il en a vu des choses, pendant deux ans. malgré son aisance financière, il s'est pas octroyé une croisière de luxe, se contentant de fréquenter des auberges de jeunesse, faire du stop, parfois loger chez l'habitant en échange d'un peu d'argent. c'est ce qu'il préférait. il s'est mis à écrire, conter les aventures qu'il a vécu, les visages qu'il a croisé, les histoires qu'il entendait. 07/ après deux années de vadrouilles, il s'est décidé à se poser. il est rentré brièvement en angleterre pour revoir la famille et les amis, sauf qu'il s'y sentait pas à sa place. tout le monde l'a accueilli à bras ouverts, comme si rien n'avait changé. mais lui si. alors, il est reparti. il est allé se poser à new-york dans l'espoir de commencer une nouvelle vie. 08/ y a pas longtemps, son père l'a appelé, et pour une fois c'était pas pour lui demander de renter. il voulait que clyde file un coup de main à cloé, la fille d'un de leurs amis d'enfance qui voulait s'installer à new-york cette année. alors clyde, il a dit oui. pas parce qu'il meurt d'envie d'aider cloé. dans ses souvenirs, cette gamine, c'est une vraie peste. mais parce qu'il se sent encore un peu coupable de plus faire ce que sa famille attend de lui. donc pour se rattraper, cette fois, il le fait. il accepte, et il héberge cloé. il sent qu'il va regretter.