l'homme était bon avant qu'il souffre.
mon reflet dans une flaque
déformé par le vent qui souffle (nekfeu)
la douce voix bienveillante. celle qui te fait sentir bien. celle que tu arrives à supporter, la seule. les lunettes sur le bout de son nez, tu lui fais face.
« tu vois, hazel. » elle pose un as de pique devant toi. tu regardes ton jeu, de tes yeux de petites fille. un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
« ce n'est pas très difficile, la bataille. » tu grimaces légèrement, comprenant que tu viens de perdre.
« tu vas finir par me battre, tu verras. » elle t'a tout appris. aujourd'hui, elle n'est plus là pour voir que tu bernes même les bons aux jeux de cartes.
« pourquoi t'es comme ça, hazel ? » le froid te mord la peau. la nuit vous entoure. la cancéreuse se consume entre tes doigts.
« qu'est-ce qu'ils t'ont fait les parents pour que tu les traites comme tu le fais ? » tu te retournes vivement vers lui alors qu'il te suit dans la pénombre. un rire nerveux file entre tes lèvres alors que tu points ton index vers lui, menaçante.
« oh, toi, ça suffit. » lasse. fatiguée d'être écartée.
« t'as toujours été le petit préféré. ils ont toujours fait en sorte que tu ne manques de rien, que tu ailles dans une belle école. » l'injustice, à l'état pur.
« moi, dès que je leur dis que je veux chanter, je me fais jeter. » tu sens les larmes monter. tes yeux sombres le fusille du regard.
« ils sont capable d'se bouger le cul et te sortir du trou mais pas moi, tu m'expliques pourquoi. hein ? » tu t'arrête net. tu fulmines, plus que jamais.
« attends. quoi ? tu es jalouse, hazel ? » tu serres les dents.
« mais t'as vraiment un problème. » oui, tout juste, mais jamais tu l'admettras. sa voix se fait plus douce.
« ils font tout pour qu'on ne leur ressemble pas, qu'on ait une vie meilleure que la leur. tu ne leur as pas laisser une chance de... » trop, c'est trop. tu jettes violemment ta clope terminée au sol.
« va crever. t'as beau être mon frère, tu ne comprends rien. » tu te détournes de lui, il essaie de te suivre mais tu le sèmes bien vite. disparaît dans les ruelles exiguës du bronx.
le casque sur les oreilles, absorbée par les notes. vibrations qui résonne dans tout ton être. derrière le filtre, ta voix s'élève. puissante. indiscutablement belle. tu ne vois pas tout de suite que, par delà la vitre, ton producteur te fait signe que l'on arrête pour aujourd'hui. tu le trouves casse-pied, ce blondinet. délestée de ton équipement, tu le rejoins, lui et son ingénieur du son.
« ça n'allait pas ? » dis-tu, doucement. tu retiens ton agacement. il fait signe à son ingénieur de quitter la pièce.
« c'était très bien, juste qu'il se fait tard. » tu regardes l'heure à ta montre. effectivement. tu esquisses un beau sourire, t'approchant de lui.
« c'est le cas, je n'ai pas vu l'heure tournée. » les fesses posées sur la tranche de la table de mixage.
« tu crois que l'on pourrait aller se détendre en allant boire un verre ? » tu captures ton regard, battant des cils. ta nouvelle proie. ce producteur, celui à qui tu as donné de l'argent pour te lancer dans le monde de la chanson. tu as mis le grappin dessus, juste pour couvrir tes arrières. il te regarde avec intérêt, faisant doucement glisser sa main sur ta hanche.
« je suis certain qu'on peut se trouver une meilleure occupation. » tous les mêmes, c'est incroyable.
tu ne sais pas ce qui grandit. il te tire doucement, venant t’asseoir sur ses cuisses avant que ses lèvres ne viennent se déposer sur les tiennes. tu n'avais pas vu. tu aurais dû le voir car il était comme toi. un beau menteur. quelques temps après, tu n'as plus eu de nouvelles de lui. contrat bien ficelé, sans moyen de te retourner. tu as croisé meilleur que toi. tu n'as rien vu venir. chaque dollar économisé, parti en fumée. fauchée comme les blés. tout a recommencé.
assise sur ce tabouret, guitare entre les mains. la trentaine dépassée. ce petit bar accueille des inconnus pour partager des instants de musiques. ta voix, amplifiée par le micro, empli l'espace.
la masse est là, silencieuse comme la mort mais aussi meurtrière que son dieu. par-dessus les conversations animées et les verres qui tintent. tu rêves toujours de mieux, malgré tout. les seuls instants où tu peux te retrouver. oublier. t'évader. rien n'est plus bon que cette sensation. légère comme le vent, à ne plus te soucier du diagnostic que l'on vient de te poser. tu n'as jamais ouvert la bouche. tu as tout garder pour toi. tu sais que de nombreuses épreuves vont venir à toi. dans le fond, trop fière pour l'avouer, tu es terrifiée. ce sont plusieures syllabes qui forment de douloureux
mots maux.
cancer du sein.
ville - LH, comme toujours.
études ou métier - infirmière, pour le meilleur et pour le pire.
avis général sur le forum - est-ce que j'ai vraiment besoin de préciser que je l'aime d'amour ?
le détail qui t'a fait craquer - malgré les aléas de personnages, je ne me résous pas à vous quitter. la meilleure communauté que j'ai pu connaître à ce jour !
fréquence de connexion - très fréquente, au moins un coucou chaque jour.
crédits des icons - vocivus & prima luce.
le mot de la fin - ana, peux-tu me réserver suki, s'il te plaît ?
puis lâchez-vous, je veux du feu par ici