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| Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] | |
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| Sujet: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Jeu 21 Nov - 16:43 |
| Corps aux allures de déesse, deux opales bleutées électrisantes et un sourire éblouissant. Un cocktail ravageur donnant l'envie de se saouler éternellement. Jaz, t'es un volcan en perpétuelle éruption se laissant toujours submerger par ses émotions. En continuel recherche de sensations, l'adrénaline est la seule chose qui fasse battre aussi fort ton cœur. P't'être qu'à force de trop le museler, il devient indifférent à ces banales futilités. Celles qui sont censées faire vibrer ta poitrine. Ces petites choses du quotidien qui ne te suffisent plus pour exister. C'est dans l'excès que tu te sens en vie et qu'ton palpitant il bat vraiment. Une putain de drogue que tu recherches constamment. Mieux que l'héroïne ou la cocaïne. Un truc dément tout aussi destructeur. Et p't'être que tu crèveras rapidement, emportée par ta folie des grandeurs. P't'être que c'est aussi futile mais c'ton carburant. Et au moins, tu pourras dire que t'auras vécu ta vie pleinement. On pourra sûrement conter tes légendes, cette princesse des temps modernes qui a su se battre pour ses idées. Cette nana avec du cran qui défie les plus grands. Provoquer est une seconde nature chez toi, tu sais jamais t'arrêter. Rien n'a d'importance si ce n'est ta famille. Les seuls êtres pour qui tu donnerais ta vie, ceux que tu chéris comme la pupille de tes yeux. Rien n'serait trop beau pour eux. Même si, bien souvent, t'as du mal à démontrer tes sentiments. Cette masse informe qu'tu chantonnes avec pudeur. Un chant méconnu racontant de nombreux bonheurs. Ou Jaz un joyau qui aurait pu briller de mille feux mais qui a perdu de sa splendeur. Relégué au simple rang de bijoux de bas étage, noirci par les désillusions et des promesses à l'allure de chimères. Celles-là même qui ont détruit ton univers.
Ce soir c'est le Viper que tu prends pour cible avec tes déhanchés à se damner. Faut dire que tu joues de tes atouts parce que ça t'fait marrer. Ça et surtout voir leurs yeux de merlans frits à deux doigts de te vendre toutes leurs économies juste pour te voir danser jusqu'au bout de la nuit. Mais ça t'amuse un temps, tu te lasses vite Jaz. Et puis c'est surtout trop facile quand on te mange déjà dans la main. Y a aucun challenge, aucun réel défi. Tous les mêmes, dictés par leurs engins. Et quand ils se font trop insistants, ce sont tes mots assassins qui leur tire un premier coup avant que tes poings ne les achèvent rageusement. On ne fait pas chier Jaz Barlow sous réserve de mauvais traitements. Tout est prétexte à l'amusement et quand tu te déchaînes, rien ne peut t'arrêter. « C'qui le patron ? » Qu'tu demandes subitement à ta comparse avec qui tu te déhanches actuellement. « T'es sérieuse ? J'pensais que tu l'savais... » Wilde. Comment t'avais pu passer à côté de cette information ? Toi qui a toujours vécu ici. Comment se fait-il que tu sois la dernière au courant ? C'est bien lui que tu aperçois pourtant observer cette décadence qu'il paie grassement. C'est la colère qui monte bien trop rapidement et t'entraînes ton amie dehors. Alors comme ça, ce fils de pute se terre lâchement après vous avoir abandonnés ? Il gaspille ce don qui lui a été donné ? Pour quoi ? Droguer la plèbe au profit de sa propre déchéance ? Tellement bien caché que t'en avais jamais entendu parler avant cette fameuse soirée. « Qu'est-ce que tu fous Jaz ?! Tu veux qu'on se fasse tuer ?! » Ces bombes de tags que tu transportes partout avec toi et qui te servent maintenant à extérioriser ta rage. Une réaction un poil dramatique mais avec l'alcool qui parcourent tes veines, c'pas comme si tu pouvais l'amoindrir.
Et t'as continué pendant tout un mois. Déjà parce que ça t'amusait de voir ses gorilles chercher le coupable de ces méfaits et puis tu voulais qu'il soit obséder à l'idée de te retrouver. Juste pour l'emmerder. Juste parce que comme toutes les grandes figures dans ta vie, il a pas été à la hauteur. Il t'a laissé tomber, toi, sa fan de la première heure. Tout ça pour ça. Le Viper, ce trou à rat. Il aurait pas dû baisser les bras. Ce talent qu'il a, il a pas le droit de le bousiller comme ça. Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, tu t'es faite attrapée après un énième tag apposé un peu trop près de l'entrée. Jouer avec le feu, c'est ta spécialité. Icare tu l'as battu à plate couture parce que le soleil tu t'en es pas approchée qu'une fois. Deux poignes fermes te traînent sans ménagement aucun dans cette tour tout là-haut, celle où se terre ce roi déchu et tes rêves d'enfants probablement. La porte se referme et il est enfin là. Ce sempiternel sourire plaqué sur le visage, tu fais le tour du propriétaire. Nullement intimidée par ce qu'il pourrait te faire, seulement animée par l'envie de le réveiller de sa catatonie. « Alors c'est comme ça qu'tu gagnes ta croûte maintenant ? » L'ironie au bout des lèvres, tu poses ta carcasses sur son bureau. « J'avoue que j'aurais préféré te savoir en HP. Ça aurait aidé a avalé la pilule. » La politesse que tu ne connais guère mais que ton patron essaie de t'inculquer pour que tu rentres mieux dans le moule de la société. Autant dire que c'est peine perdue mais il peut toujours essayer. En tout cas, tu n'as jamais fait dans la dentelle et c'n'est certainement pas maintenant que tu vas commencer.
Tu sais, celle remplie de fausses illusions, ce placebo que tu nous as vendu avant de disparaître soudainement. |
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Jeu 21 Nov - 20:04 |
| T'as murmuré deux mots dans l'oreille de Marco. Deux mots aux tons aussi sombres que tes ailes d'ange déchu. Deux sonorités aux accents agressifs qui sont restés fichés sur ta langue depuis. Trouve-le. Rien de plus. Rien de moins. Trouve celui qui s'arroge le droit de porter sa marque sur mes murs et ses insultes sur mon front. Greg et Ellis, c'est sûr, ça les a fait plutôt marrer, ta réaction excessive, ton orgueil navré par quelques mots récurrents sur le béton armé. À l'extérieur, t'y fous de moins en moins les pieds, alors qu'est-ce que ça pourrait bien changer les jurons à ton nom accolés ? C'est pas ton groupe d'ailleurs qui est visé, c'est toi directement. Ton nom en coloris criards assorti de ces insultes sans originalité. T'as l'habitude qu'on te provoque, qu'on te déteste, qu'on cherche à s'insérer sous ta peau pour y dessiner la violence que tu y as enfoui. Soigneusement. Depuis que les ténèbres envahissent même tes jours et où tes nuits se parent des effluves des cendres. Des bûchers funéraires pour remplacer les firmaments de la scène. Mais rien à faire, t'as eu beau tenter d'oublier l'offense portée presque quotidiennement, elle reste bloquée dans ta gorge. Enfoncée bien profond comme pour te donner l'envie de gerber l'existence que tu ne sais plus comment supporter. Trouve-le. Trouve-le. Et amène-le moi. Pour Marco aussi c'est une affaire personnelle, c'est ta ligne de défense et ton âme damnée. Le Viper, c'est lui qui l'a conçu à tes côtés. La sécurité, l'emplacement des caméras de surveillance. Le business qui tourne, machinerie bien huilée dans les entrailles du sous-sol, c'est un territoire sacré pour lui. Alors il a mis ses gars sur le coup, pour pas perdre la face, sous les yeux amusés de tes deux acolytes qui n'y voient pas mort d'hommes. Et lui et Vega, ils l'ont trouvée. Et il te l'ont amenée. Dans tes hauteurs, ton silence qui forme la canopée de ton perchoir cerclé de désespoir, tu broies du noir et tu oublies ta destinée. T'as l'obsession sous la peau, les injures dans la bouche, et l'humeur qui sombre. Tu zyeutes la fosse pour y disséquer avec froideur la foule. Si Marco a refermé sa mâchoire sur le plaisantin qui croit bon de refaire la peinture du nightclub, toi t'as les prunelles qui cherchent d'autres outrages. Le pauvre connard qui croit pouvoir dealer jusqu'à ton seuil. Mais tu le trouves pas ce soir. Et tu te mets à espérer que Cahal a mis sa main de fer dessus, pour lui arracher ses chairs profanées et ses allégeances viciées. Ça te ferait presque sourire. Presque. Quand la porte s'ouvre, Marco et Vega encadrent une gamine. Un seul coup d'oeil te suffit pour saisir sa moue méprisante que ses courbes de femme ne parviennent pas à faire passer. T'appuies ton regard sur elle avant de retourner à la minutie de ton inspection, près de la vitre teintée, et t'as un geste sec pour congédier tes deux larbins. Ils ont l'habitude de tes élans de tyran, ils y voient l'éclat de ta gloire d'antan, cette fierté que t'as jamais pu enterrer aux côtés de ta musique éventrée. Tu lui adresses pas la parole pendant un temps qui porte tes jugements et ton apparent désintérêt dans l'air. Tu sais quel genre de fille c'est. Celles qui ont bien trop l'habitude qu'on troque tout honneur pour succomber à leurs charmes. Et au fond… tu te dis qu'elle a pas tant de charme que ça. Tu mens c'est vrai mais ça te permet de l'abandonner à l'orée de ton univers, de la laisser graviter dans la fange dont on a su la tirer. Mais son foutu sourire, à la périphérie de ton regard, il demeure accroché. Tout comme les stigmates qu'elle a su abandonner sur tes putains de murs. Et t'en as marre qu'on vienne te faire chier. Remuer ton univers où tu carcantes ta folie qui menace d'exploser depuis que tu contrôles plus rien. Plus rien. Dans tes alliances, dans tes passions. T'es en train de perdre pieds. Et elle, elle… elle vient voir ce que c'est que de toucher le fond. Si cette chienne pouvait t'appuyer sur la tête alors que tu t'enfonces, elle hésiterait pas une seule seconde. C'est comme ça que tu la depeins dans tes fantasmes survoltés. Arès s'est redressé sur ses allures de guerrier, mais il considère l'intruse avec une très notable placidité. Ça fait longtemps qu'il a appris qu'il ne fallait pas aboyer sur des enfants égarées. T'as une exclamation pleine de condescendance, quand elle t'adresse la parole comme si elle te connaissait. Une familiarité qui t'agace d'emblée, celle dont abusait les fans qui se prosternaient devant toi. Sauf qu'elle, elle se prosterne pas. Toujours les yeux rivés sur la foule qui s'agite tout en bas, tu lâches : _ J'crois pas avoir demandé une putain de décoratrice. Surtout quand elle a un talent aussi discutable. Wilde, espèce d'enculé. Quand même, t'aurais aimé qu'elle trouve mieux que ça, que ta grandeur lui inspire une autre mélopée. Tu hausses les épaules, tu te détournes de la fosse pour mieux la cerner de tes iris acérées. T'as les allures décontractées de tous les gens qui ont l'habitude de régner sur leur petit monde, y a les ombres qui creusent les traits de ton visage où aucun sourire ne s'épanouit. _ Le jour où j'aurais besoin de recevoir des conseils d'une petite gamine paumée qui croit que la révolution se balance sur les murs à coup de peinture bon marché, ouais, c'est là que j'irai. En HP. En attendant… Tu fais deux pas, précis, félins, dans sa direction, pour confronter sa présence importune, juchée sur ton bureau. _ A moins que ce soit pour plier ton petit corps tout juste potable sur ce bureau, tu vires tes miches de là. T'as un sourire mauvais, pour qui elle se prend cette petite mijaurée. Avec son assurance à la con, ses allures de meneuse qui te donnent l'envie de la broyer. C'est le sursaut de ta colère qui danse dans tes prunelles désormais, pas vraiment pour ses actes mais bien plus pour ses mots. La psychiatrie, tu l'as frôlée de si près à un moment donné. T'es réputé pour tes coups de sang et tes humeurs vrillées par la came et par les sons qui peuplent ton esprit sans discontinuer. Tu la surplombes, tu la toises, t'aimerais qu'elle disparaisse, qu'elle s'affaisse pour retourner dans une autre réalité.
Celle que t'as su ramener, dans ton cortège de midinette des quartiers défigurés. La réalité que j'ai voulu quitter, pour m'enfermer ici, où les illusions ne sont peintes que par mes caprices et ma perdition consumés.
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Jeu 21 Nov - 23:15 |
| Jaz Barlow ou l'aimant à problème. Une marque de fabrique que se traîne vôtre famille comme un boulet. Incapable de rester loin des ennuis. Incapable de complètement les éloigner. Une boucle infernale que tu ne cherches plus réellement à briser. Tu rêves ta vie en couleur et ça fait bien longtemps que t'en as pris les rênes. Tu te moques de la bienséance et joue de ta gueule d'ange pour te faire bien voir par le système. Un jeu qui est particulièrement amusant quand les grands de ce monde s'agenouillent pour te baiser les pieds. Pas qu'tu te sentes l'âme d'une grande justicière mais t'aimes bien rendre la monnaie d'sa pièce à l'opportun qui se permet d'vous écraser sous ses talons soi disant immaculés. Une fierté qu'tu affiches sans gêne parce que t'as jamais eu honte de tes origines. Élevée en majeure partie par la rue et ton frère, tu f'rais ravaler les jugements à l'emporté de n'importe lequel de ces gens bénis par la société. Ceux qui ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont et qu'ils gaspillent inutilement en se pavanant avec leurs liasses de billets qui leur ouvrent toutes les portes. Loin de toi l'envie d'en faire des généralités mais t'en vois de plus en plus dans ces clubs dits « branchés ». C'est devenu la mode de s'défoncer, et d'imiter les âmes égarées qui peuplent la rue. Une imitation déformée de la réalité, souvent basée sur des clichés. Et parce que les clichés ont la vie dure, ceux-là persistent particulièrement. Alors, toi aussi t'enfiles leurs masques, tu te fonds dans leurs rangs en te créant une vie de temps en temps. Mais tes mots eux, ne trompent pas. Et ton p'tit numéro de cirque s'arrête au moment où tu ne parviens plus à jouer la comédie. T'as besoin de pimenter ta vie. Quand c'est trop facile, tu t'ennuies.
Est-ce que tu t'es laissée attraper ? Probablement. Ce jeu t'as amusé un temps, maintenant il faut que tu passes à la vitesse supérieure. Tu l'as laissé un peu trop mijoter le Ciarán et il est presque trop cuit. C'pas forcément très grave en soi, c'est juste toi qui t'impatiente. On croirait pas comme ça mais t'es pas aussi gamine que ça. Tes émotions te régissent en partie, l'adrénaline te guide et ta raison se récolte le reste c'est vrai. Pour autant, t'es plus responsable que t'en as l'air. T'es juste une excellente comédienne. C'est plus simple de feindre une certaine superficialité plutôt que de montrer sa réelle personnalité. Et ça évite surtout de trop se dévoiler pour éviter d'être blessée. Un coffre fort blindé qui ne souffre d'aucune faille de sécurité. Tu n'es d'ailleurs pas du tout atteinte par l'ignorance qu'il agite comme drapeau blanc. En réalité, tu sais qu't'as trouvé sa fierté et que tu l'as méchamment amochée. Suffisamment pour qu'il remue ciel et terre pour te r'trouver. Alors c'pas son p'tit numéro de coq de basse cour qui va t'ébranler. Il t'en faut bien plus que ça pour te faire craquer. « J'ai pas dit que j'étais l'nouveau Picasso non plus. » L'ironie dont tu l'asperges d'un haussement d'épaules presque condescendant. T'aimes bien son répandant. Il s'fait un peu vieux mais il a encore d'son mordant. C'bien ça qu't'es venue chercher dans le fond, non ? Cette étincelle d'un talent qu'il a barricadé dans les tréfonds de son âme en perdition.
Et enfin, monsieur daigne te faire face. Enfin, il affronte ce passé qu'il a désespérément chercher à noyer derrière une tonne de couche d'incapacité. Incapable de se relever. Incapable de tous les envoyer balader et d'porter ses couilles. Et t'en as la preuve fragrante lorsque tu te heurtes à ce regard terni par les regrets où flottent sa renommée et sa dignité. À deux doigts d'être complètement balayées par cette sourde colère que tu sens émaner de tous les pores de son être. Wilde il était ce feu sacré qui mettait à mal les règles établies, une impulsivité et un libre arbitre que tu as longtemps admiré. Jusqu'à c'qu'il tombe dans la gueule du loup qui a pas eu trop de mal à l'appâter. Adulé puis montré du doigt. Rejeté par le même système qui l'a mis sur ce piédestal avant de le lui retirer en s'esclaffant. « C'toujours mieux que d'rester planté là les bras ballants. En tout cas, c'pas grâce à des gens comme toi que la révolution se f'ra, ça c'est certain. » Alors quoi, on n'aime pas mes p'tits dessins ? Pourtant, j'me suis appliquée, j'ai même pas fait de faute d'orthographe. Ce sourire qui frise le foutage de gueule reste vissé sur tes lippes. T'veux voir la passion le déchaîner. Pas juste un mec marqué par les stigmates de ses années passées, protégé par un chien de garde qui est censé tenir éloigner les vestiges d'une gloire brisée sur les pavés de sa dignité. Trop facile de faire du sur-place, feignant d'avancer et s'apitoyant sur ses pertes. Tout le monde perd mais y en a qui se relève alors pourquoi pas lui ?
Nullement intimidée par ce soudain rapprochement, tu prends le temps de détailler ces traits tirés que l'absence de sommeil a marquée. Ça et sûrement pas mal de substances qui ont dû lui passer sous le nez. Tu plaques une main sur ta poitrine et te pares d'un air désolé. « Pardon, on s'est mal compris tous les deux. J'suis pas v'nue pour te dorlotter. D'ailleurs, on voit le résultat. » Tu piques pour tester la cuisson et puis ça t'amuse ce petit joug verbale. Tu cherches ta dose d'adrénaline ce soir et il s'peut bien qu'il te la délivre si tu le titilles encore un peu. Juste assez pour que sa fureur prenne le pas sur ce sang froid qu'il croit bon d'afficher. Une pancarte branlante à deux doigts de s'effondrer. C'pas qu'son malheur te mette en joie mais c'est surtout son manque de réactivité qui t'agace au plus haut point. Après toutes ces années, il a clairement laissé sa personnalité au placard. Tu n'vois qu'l'ombre d'lui même. Y a plus cette admiration qui f'sait briller le bleu de tes océans.
Alors Wilde, t'es toujours cette légende vivante qui, parfois, fait rêver ces âmes naïves ou t'as réellement laissé la vie te ronger ? Quand est-ce que tu vas te réveiller et arrêter d'te laisser bouffer par ton passé ? |
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Ven 22 Nov - 13:43 |
| En d’autres circonstances, tu pourrais goûter son humour, tu pourrais même l’apprécier comme un raffinement aux contours bruts venant mordre la surface déjà bien amochée de ton existence. Tu pourrais sourire, tu pourrais même jouer, mais depuis un bail, t’as relégué ta personnalité au rang de bruit parasite. C’est comme un écho parfois, un écho de toi. Quelque chose qui n’existe pas. T’es perdu Ciaran, dans des méandres que t’as choisis de parfaire pour tourner le dos à tes actes. T’es perdu en plein vide, sans musique, sans passion, y a juste la coke et la chair qui te font encore quelque peu vibrer. Mais votre petit jeu avec Frida, il a les allures d’une partie biaisée, t’as plus la main dessus, elle non plus, et tu te demandes parfois qui saura entièrement t’arrêter. De vouloir ce que tu devrais pas, de concevoir ces instincts-là, qui gomment chaque jour un peu plus de ces harmonies dont ta vie autrefois reluisait. Alors elle est pas le nouveau Picasso. Et t’es pas le dernier Mozart. Tu composes plus ta vie, tu la subis et tu la hais, avec un peu plus de silence chaque jour. Ce silence qui inquiète Grégory, lui laisse des nuits blanches pour tout linceul, lui qui rentre en résonance avec ta personnalité. Il a toujours été dans ton sillage, et si l’idée du nightclub, ça tentait bien le trio que vous formiez, faire la mule pour quelques centaines de milliers de dollars de came, ça lui plaît pas tant que ça à Greg. Si l’exil il l’a choisi, pour éviter que tu te foutes en l’air, le plan de carrière qui va vous emmener tout droit à la tombe, ça, il aurait préféré y échapper. Alors voilà Ciaran, t’es perdu dans ces choix que tu as dessinés, des lames dans toutes les portées que tu avais pu encombrer de tes accords, jusqu’à tout déchirer. Il n’y a plus rien, la partition elle est cramée par ton souffle malingre et tes instincts morbides, qui exhalent par tous les pores de ta peau. Mais ce soir… Ou peut-être même depuis qu’elle a abusé son absence de talent sur les cloisons du Viper, y a quelque chose de changé. Une envie, une idée, une sorte de brûlure qui court sur ton épiderme. Un emportement qui tient à autre chose que tes divagations habituelles. Et tu en abuses à ton tour, t’es prêt à jouter avec l’importune juste pour le plaisir de l’emporter. Y a rien à gagner, tu le sais bien. Elle disparaîtra comme tous les aléas qui ont pu un moment perturber ta trajectoire qui t’emporte inéluctablement vers les abysses. T’y sombreras tout seul. Pour la rejoindre. Pour la rejoindre. Comme t’aurais dû le faire juste après avoir commis l’irréparable. La gamine, elle te regarde, elle te regarde comme si elle attendait. Sentinelle à l’affût d’un écho du passé, un cri primal poussé par une bête déglinguée. Elle te juge du haut de ses jeunes années, mais c’est pas un rejet, c’est plutôt la faveur d’une teigne qui cherche à s’infiltrer. Jusque dans une vérité bien cachée. Si bien cachée que t’as failli oublier. Oublier qui tu étais. Et à cette seconde où tu entres dans son jeu, où les règles sont usées mais effroyablement neuves, comme si tu les redécouvrais, t’as l’impression de te souvenir. De te souvenir juste un peu. _ Voyez-vous ça… Tu te penches un peu vers elle, tu poses tes deux mains sur le bureau, de chaque côté de ses cuisses, distance irrespectueuse. T’as jamais eu les codes, tu les as toujours tous transgressés. Tu le sais… Tu le sais. _ Me dis pas que t’es ce genre d’ingénue qui croit qu’avec ses petits bras elle va changer l’monde. Le monde, ma grande, il t’attend pas. Sauf pour te rappeler que tu disparaitras. Tu te redresses, tu tires une clope de ton paquet en le frappant brutalement dans ta paume, comme tu le fais toujours, et tu prends le temps de l’allumer, en l’observant avec un peu plus d’intérêt. _ Franchement, qu’est-ce que ça peut bien te foutre, ce que j’fabrique de mes journées. D’où on s’connaît ? Ton avis j’en ai strictement rien à carrer, et si c’est après la musique que tu pleurniches comme ça, t’as qu’à aller pousser tes chouinements sur les réseaux de merde. Pour ta gouverne, j’te dois rien. Ni à toi. Ni à personne. Tu devines un peu. Pas totalement c’est vrai, mais tu l’as lu dans son acharnement, et ses jurons fleuris. Y a de la rancune, même de la rancoeur. Peut-être bien que ta musique a été importante pour elle. Ce serait pas la première fois qu’on exige que tu reprennes. Mais c’est vrai qu’on l’a jamais fait ainsi, jusqu’à dégrader ton empire dégénéré, juste pour te faire chier. Tu ricanes, car au fond tu comprends qu’en t’injuriant elle t’a presque fait une déclaration d’admiration. Et si ton orgueil est ébréché, ton égo lui, il se sent soudain plus magistral que jamais. T’as pas besoin de ça pourtant. Greg et Ellis pourraient en témoigner. Puis tout le staff du Viper aussi. Après, ses déclarations d’amour ont le goût du foutage de gueule assumé. Son foutu sourire là, qu’elle tend comme une arme, ça appuie sur tes nerfs. Puis elle assène son coup qu’elle croit fatal, vu l’ingénuité dont elle se pare très faussement. T’as un sourire en coin, moitié amusé maintenant. Toujours moitié agacé cependant. Tu penches la tête sur le côté, tu lui souffles la fumée à la gueule, rien que pour qu’elle détourne son nez et sa mine hautaine. T’as envie de jouer, de jouer si fort maintenant. _ Tant mieux, j’ai jamais aimé ça. Qu’on te dorlotte, qu’on te carcante dans ces attentions là. T’as toujours été bousculé depuis que tu es né. Tu viens pas de la rue c’est vrai, mais c’est dedans que t’as fait tes premières armes, pour échapper à ce cocon familial qui te tuait. Tu fais un pas de côté, tu la tiens toujours sous la ferveur de ton regard, tu t’appuies au bureau, à côté d’elle. Tu inspires la nicotine, tu l’expires plus vivement, alors que tes yeux la cherchent, la sondent. Vas-y, éblouis-moi, la môme, t’es là pour quoi ? Pour me péter les burnes, ça y a des cons qui le font H24 donc prends un ticket. Pour faire semblant que tu m’connais, pour faire mine que j’compte, ou que j’ai compté ? Dis-moi quelque chose que j’sais pas déjà. Tu murmures moins vivement que tes petits discours précédents, moqueur. Tu mords à ton tour, comme tu sais si bien le faire parfois : _ Petite fille, t’as pas éveillé suffisamment mon intérêt pour que je joue avec toi. On est pas dans la même ligue. Tu sais rien de mon existence. Et j’ai absolument rien à apprendre de la tienne. Fais-moi plaisir : barre-toi. Mais tu bouges pas, parce que l’envie est là, elle s’englue difficilement dans tes chairs, et sous l’amertume de tes mots, y a le soupçon de frénésie auquel tu goûtais y a longtemps. Quand t’avais toujours le dernier mot, quand tu repoussais juste pour le plaisir qu’on se démène encore plus face à toi. Qu’elle soit digne de ce qu’elle croit, ou qu’elle disparaisse, t’as assez perdu de temps comme ça. Mais tu restes… Tu restes-là.
J’ai pas attendu tes jolis yeux pour savoir me regarder. Alors viens pas donner des leçons quand t’as pas la moindre idée de ce dont je suis constitué. T’es une grande gueule à qui je vais apprendre à la fermer. Puis on marquera cette soirée sous le sceau de l’oubli, histoire qu’il en reste plus rien.
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Ven 22 Nov - 16:15 |
| T'es pas du genre à aduler quelqu'un. Tu sais simplement reconnaître un talent quand il y en a un. Et lui, il se démarquait de tous les autres artistes par cette folie des grandeurs qui le caractérise. Cette femme qui était sa muse et qui a éteint son âme comme si elle avait appuyé sur un putain d'interrupteur. Il a visiblement laissé ses démons le consumer pendant que tu t'maudissais d'avoir cru en son avenir. Il était l'étoile filante qui a traversée le ciel, l'a illuminée un court instant de son reflet doré avant de s'évanouir dans les ténèbres d'un destin tragique. Et t'es passée à autre chose. Presque. Jusqu'à le retrouver dans ses mêmes noirceurs qui l'ont emportées des années plutôt. Celles dans lesquelles il se complaît sans chercher à s'en défaire. Un manteau mal taillé que tu rêves de lui arracher. Fini les pleurnicheries, il est grand temps que quelqu'un le secoue si fort qu'il lui sera impossible de retomber dans ses travers. Et t'sais pas pourquoi tu t'sens investie de cette tâche subitement. P't'être parce que c'est un challenge alléchant. Un challenge trop tentant, offert sur un plateau d'argent qu't'aurais tort de refuser. T'aimes pas la facilité et il vient de t'offrir un défi à la hauteur de tes compétences. Un qui pourrait bien t'occuper plus que cette soirée, seulement si il rentre dans la danse.
T'l'attendais sans vraiment l'espérer, ce revirement. Cette étincelle dans ses yeux ternes, signe qu'il se prend au jeu. Signe qu'il est toujours ce Wilde d'antan, juste un peu trop poussiéreux. Tes iris braquent les siennes, les accrochent pour l'empêcher de faire volte face. Ce soir, p't'être qu'il saura être à la hauteur de tes attentes. Ce soir p't'être qu'il retrouvera un peu d'son éclat. Qu'il prenne ses aises, c'n'est pas cette proximité qui te rendra mal à l'aise. Et t'es presque agacée qu'il s'éloigne, ce goût d'inachevé dans la bouche qui colle à tes muqueuses. Tes yeux s'lèvent au plafond, depuis quand monsieur est devenu aussi moralisateur ? Ce genre de phrase qu'on r'ssort à ses marmots pour les préparer au monde extérieur. Sauf que toi, tu sais très bien c'qu'il en est alors ces p'tites leçons du siècle passé, il peut s'les garder pour sa future progéniture si ça lui chante. La rue tu la pratiques depuis qu't'es parents ont démissionné d'leurs postes. Ces sales égoïstes qui vous ont lâchement abandonné, vous qui aviez rien d'mandé. « Ouuuuuh, le monde est pas rempli que d'bisounours. Tu crois qu'c'est un scoop ? T'peux me dire autre chose que j'sais pas déjà ? Genre, par exemple, qu'est-ce que tu fous là ? » Il veut piquer ? Autant qu'il le fasse bien parce c'pas toi la plus rouillée dans c'domaine et qu'il pourrait bien s'brûler le reste des ailes atrophiées qu'il cache derrière ce rôle qui lui colle à la peau. Celui du roitelet qui tente de briller à travers la déchéance qu'il invite à ses portes. « Oh, j't'en prie, épargne moi ce genre de poncifs. -ta voix prend l'apparence de la sienne, une imitation qu'tu souhaites assez piètre- t'es rien ni personne, j'te dois rien, fous-moi la paix, laisse-moi me morfondre sur mes p'tits malheurs, blablabla, j'suis malheureux, laisse-moi mourir en paix. -ton timbre reprend une sonorité normale- Si on allait direct au but plutôt, hm ? Si vraiment t'en avais rien à foutre, t'aurais pas cherché à m'retrouver alors m'prends pas de haut parce qu't'es plus vieux qu'moi, change de disque papy. » Montre-moi qu'j'me suis pas trompée jusque là.
T'sais pas trop à quoi tu t'attendais en réalité. On dit souvent qu'on est toujours déçu lorsque l'on rencontre son idole. Sauf que t'as pas eu l'occasion de le rencontrer lorsqu'il brillait tout là-haut dans les étoiles. Si près, pourtant si inaccessible. Une célébrité avec un charisme qui a renversé les États-Unis le temps que ça a duré. C'est sa fumée qui emplit soudainement tes narines et tes pupilles accusatrices qui le dardent en silence. Tu ne bronches pas, fais même mine d'humer le doux fumet du cancer qu'il te propage consciencieusement. T'as un problème avec l'autorité Jaz, t'écoutes jamais c'qu'on t'ordonne. T'en fais souvent qu'à ta tête, peu importe les conséquences. Tu les assumes et les embrasse pleinement. Parce que la vie est un jeu et qu'il s'rait bien dommage de s'priver d's'amuser. Petite fille. Barre-toi. Et pourtant il reste planté là. C'est qu't'as quand même piquer suffisamment son intérêt pour qu'ses pieds refusent de bouger. Pour qu'il refuse de r'tourner dans ses sombres habitudes, l'ennui en guise de trône. « C'est clair qu'on n'est pas dans la même ligue toi et moi. » Tu le reluques de haut en bas, le dédain maquillé sur tes traits et enfin, tu t'ébranles simplement pour lui subtiliser cette drogue déguisée. Tu souffles sur son visage ton insolence tandis que tu te pavanes dans son antre. « J'te pensais pas aussi vieux jeu Wilde. T'as perdu tes couilles au passage ? » Et ce sont tes iris qui l'incendient de ton arrogance. Cette lueur de défi qui danse dangereusement dans tes pupilles tentatrices. Viens jouer.
Avoue t'en meurs d'envie, fais pas comme si t'y étais indifférent. Laisse-toi aller, rejoins-moi dans cette valse à trois-temps. Celle que j'n'peux danser seule. Enlève ces chaînes qui te retiennent, retire ce voile. Réveille-toi avant qu'la vie t'sois retirée parce qu't'l'as laissée filer. |
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Ven 22 Nov - 19:26 |
| D’habitude ça suffit, d’habitude même ça marche plutôt bien. Ton numéro renfrogné en a découragé plus d’un et ça te permet en général de rester soigneusement claquemuré dans les humeurs que tu parviens à afficher. Pas les autres, pas celles que tu planques, depuis que t’as abandonné dans une ornière ton émotivité. Hyperviolence, hypersensibilité. Même dans ton putain de bureau, t’as des chaînes aux poignets, et jusqu’à ce qu’elle te le fasse remarquer, tu t’en foutais. Tu les sentais même pas, t’avais encore l’illusion du choix. Là ça mord la peau, ça furète dans l’intimité de tes chairs, ça réveille ta rage et ça lève le voile sur ton échec. Y a des sons qui dansent dans ta tête, diffus, sans harmonie. Tu parviens pas encore à vraiment les assembler, où t’y raccrocher, c’est une cacophonie qui tient compagnie aux mots dont elle continue de t’injurier. Moqueuse, hâbleuse, elle parle aussi rapidement que toi, la répartie pour seule parure, qui la rend plus attirante que tu ne voudrais. T’aime pas trop ça, qu’elle vise juste, qu’elle s’autorise à le faire. T’aime pas trop ça, et en définitive ça te piège, car détourner le regard, ou tourner les talons, ce serait avouer que tu n’existes plus du tout. Que ton nom, celui que tu balançais à la gueule des journalistes, et que tu te plaisais à brûler dans les humeurs sulfureuses de tes concerts, il n’est plus qu’un décor, tout juste bon à s’écrouler. Des fondations rongées par le deuil, et par ta survie parasite. Piètre existence qui se pare d’un voile impudique et déchiré. Dessous, y a le grand charnier de l’existence, et cette envie toujours plus difficile à convoquer. Y a rien qui t’atteint vraiment, y a rien qui te remplit désormais, t’es un cadavre qui essaye de faire illusion. T’es qu’un revendeur de came, ce que tout un chacun avec un peu de moyen et beaucoup d’entregent pourrait accomplir. Alors que ce que t’avais entre les mains… Ce que tu savais destiner aux cordes de ta guitare, ça, personne, personne ne le possédait. Pas comme toi en tout cas. Pas avec la brûlure sous la pulpe des doigts, cette façon de t’y noyer, et d’emporter dans le naufrage toutes les âmes qui pouvaient t’écouter. Y a un ricanement au milieu des sons discordants, le ricanement de l’autre, qui se fout de ta tronche dans son sillage à elle. Qui quémande que tu reviennes, que tu cèdes à cet instinct-là. Pas pour te sauver, mais pour te consumer comme tu devrais le faire. Aux firmaments de tes enfers. Tu la laisses t’imiter, ça te donne l’impression d’exister uniquement par le truchement de sa voix, et ça t’enrage, y a la violence qui s’insère dans tes veines, et tes joues qui se creusent d’un sursaut de haine. Violence, violence, que t’as tant cherché à maquiller. Tu craches : _ Bordel, redescends sur terre. Tu crois quoi ? Être le centre de mon monde d’puis que t’as accouché de trois graffitis de merde ? T’es plus vraiment décontracté maintenant, y a ta posture qui dessine des inflexions malignes. Sans plus t’appuyer au bureau à ses côtés, tu lui fais de nouveau face, dans une proximité assez entêtante, et tu la regardes. Tu la regardes pour de vrai, de la tête aux pieds, alors qu’elle inspire de nouveau la fumée de ta clope, malgré elle, malgré toi. C’est là qu’elle te pique ta morley, et limite tu grognes devant cet affront-là. Tu regardes encore, ses lèvres autour du filtre, tes paupières plissées alors qu’elle t’analyse en miroir de ton inspection. T’es réveillé soudain, et les sons deviennent plus clairs, un aplomb dans ton ventre, une éclosion d’une suavité si nette que t’as envie de t’accrocher à ça. La sensation, et la rage qui s’allient, pour donner un cocktail explosif. Elle échappe à ton emprise, fait son petit tour du domaine, et t’es soufflé. T’en crois pas tes yeux, et tes prunelles élèvent des oraisons en cortège de la vengeance que tu ourdis. Pour avoir seulement osé, venir imposer sa hargne tout contre la tienne. Quand tu souhaitais la faire mourir, bien patiemment. Tu la rejoins, tu combles l’espace, tu la repousses contre la vitre sans teint. Un coup de semonce, comme si tu te défendais d’elle. Ou comme si tu cherchais à la voir assumer, ce foutu choix qui l’amène devant toi. C’est un geste sec, péremptoir, où la virulence crisse dans l’air. Tout ton univers se braque sur elle, et dans l’écrin de ton souffle, tu sembles lui promettre tes enfers. C’est une joute silencieuse, presque animale, tu la respires par saccade, et son odeur te plaît. Y a des parfums qui s’accordent pleinement avec sa vanité. _ Tu parles beaucoup pour quelqu’un qui se croit en terrain conquis. Tu parles de moi, et d’habitude, j’t’avoue que j’aime plutôt ça. Mais toi… Toi t’es qui hein ? Ta voix danse, serpentine, assassine, et tu récupères ta clope pour la terminer, juste devant son nez. Tu goûtes le filtre que ses lèvres ont touché, avec une lueur de défi qui brille. Qui brille avec l’intensité de tes méfaits. _ Une fille qui bavasse, une fille qui prétend. Qui renâcle devant les heures qui défilent, parce que tout au fond de la nuit, que quelqu’un te passe dessus ou non, il y a l’ennui, n’est-ce pas ? Ce foutu ennui, qui rend fou, qui menace tous les rêves qui n’ont pas su crever. Celui qui vient après, chaque échappée, chaque frisson un peu plus acéré. Toujours…Toujours. Murmure affront. Murmure frisson. Dis-moi à quoi tu rêves, petite fille. Pour écarter l’ennui, pour qu’il ne t’étrangle pas ? Tu laisses la fumée flatter une dernière fois ta gorge avant de balancer le mégot sur le sol de béton armé.
Alors arrête de me faire un procès, quand toi t’es tout juste bonne à enfermer. Une jolie cellule, où nos deux carcasses pourront se déchaîner. Confronter cet ennui qui me rend dingue sans discontinuer. Le même ennui qui te terrifie, parce qu’à force de frôler les limites, on rencontre le vide et les rêves écorchés.
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Mar 26 Nov - 16:19 |
| La vérité Jaz, c'est qu'y'a bien longtemps qu'tu crois plus aux contes de fées. La vérité c'est qu't'on cœur il est tout fissuré et t'l'as colmaté avec c'que t'avais sous la main, l'amour de ton frère. Une colle rare et précieuse qui, malheureusement, n'était pas suffisante pour réparer toutes les plaies. Pas qu't'en avais pas assez, mais les blessures étaient trop importantes pour être totalement guéries. Une souffrance que tu muselles et qui ressort inexorablement. Ta grande confiance en toi compense ce mal être qui ronge tes chairs. Et lorsque plus rien ne va, tu d'viens complètement incontrôlable. C'est dans ces moments que tu t'exiles et qu'tu te débarrasses de cette douleur qui t'annihile. Et quand le dessin est incapable d'endiguer ce désespoir qui te paralyse, c'est l'attrait du danger qui prend le relais. Un jour, ça va mal tourner. Un jour, tu f'ras un faux pas et parfois tu te dis qu'c'est c'qu'il faudrait. Sombres pensées qui tourbillonnent, t'hypnotisent puis c'est le visage de Vinnie qui les chassent. T'peux pas l'abandonner et puis t'aimes quand même assez la vie pour pas la laisser filer. Tu t'y raccroches même si ça fait mal parce que tu t'sens exister. Tu d'vrais être habituée pourtant, l'Univers il t'a jamais cajolé jusque là, il t'a même plutôt bien botté l'cul. Tu t'es endurcie Jaz, t'as survécu. Alors toi qui t'bats depuis si longtemps, tu comprends pas comment on peut baisser les bras aussi facilement. Wilde qui pourrait avoir le monde entier à ses pieds mais à la place, le voilà enfermé entre ses quatre murs. Incapable de faire face à la réalité. Incapable de se relever. « C'pas moi qui le dit. » Tu sens poindre l'énervement chez ton hôte tandis que ton insolence le surplombe en s'esclaffant ouvertement. Jaz, t'as les mots percutants. Ceux qui sont souvent nécessaires mais qui font une tonne de dégâts une fois prononcés. Un manque de tact assumé et recherché.
À nouveau, il se rapproche et c'est plutôt plaisant cette proximité qu't'as provoquée. Seulement, t'es joueuse et tu comptes bien l'obliger à prendre des chemins détournés avant d'lui révéler le raccourci. La seule et unique route dont le trajet importe. C'est avec cette idée en tête qu'tu t'éloignes, tu tentes le diable. Une invitation non déguisée à s'laisser aller. Mordra ou mordra pas à l'hameçon ? Les secondes défilent et c'est le serpent qui frappe, se refermant sur sa proie. Soudain mais pas complètement inattendu. T'espérais qu'ton p'tit numéro ne l'ait pas laissé indifférent. Que le Wilde d'avant ne pourrait pas résister à la tentation. Plus proche que jamais, c'est son souffle chaud qui chatouille doucement ta peau et c'est agréable, presque familier. Comme si c'était supposé arriver. Sauf que tu crois pas à la destinée ou tout du moins, t'es persuadée d'être aux commandes. Tu vis ta vie au gré de tes envies. C'est ton fier trophée qu'il te vole sous le nez. La mine faussement outrée, tu entretiens cette danse espiègle que cette lueur de défi illumine dangereusement. Ce même regard que tu sembles retrouver dans d'autres opales que les tiennes. Cet infini de possibilité qui se noie dans le firmaments de tes rêves inavoués. Rêves que tu effleures mais que tu ne pourras jamais réellement combler. Une course folle que tu remportes uniquement quand l'adrénaline te transporte. Un sentiment de plénitude et une surpuissance avec lesquels tu peux tout affronter. « P't'être que tu le sauras un jour. » Évasive, tu l'es et tu l'as toujours été. Tu te dévoiles jamais entièrement. La méfiance est ton bouclier et aussi ton pire Némésis. Un mystère qui t'entoure et te tient semi-inconsciemment loin de ton entourage. Et c'est parce que tu mets longtemps avant de faire confiance à quelqu'un que tes proches se comptent sur les doigts de la main.
Ces mots t'atteignent sûrement plus que tu ne le voudrais mais t'es trop bonne actrice pour ne serait-ce que le laisser entrapercevoir qu'il a touché une corde sensible. Cet ennui que tu traînes chaque jour comme un trait de marqueur indélébile. Impossible de totalement l'effacer. Toujours là dans tes pensées. Pensées qu'il te faut occuper pour éviter de ressasser ce vide qui t’emplis. C'est effrayant de n'plus savoir vivre qu'en provoquant la mort. Tout près du précipice. Si près qu'il serait facile de glisser. Un constat alarmant que tu refuses d'admettre, toujours en quête de plus de sensations pour te sentir en vie. Ce sont tes lèvres séductrices qui se rapprochent, frôlent les siennes effrontément. « Wah, il parle bien dis donc. J'suis impressionnée. » Tes mains se posent sur son torse et descendent lentement, s'appropriant ce corps à leur portée. Tu sens la tension monter au fur et à mesure que les minutes passent. Une bulle que tu pourrais presque toucher tellement elle est palpable. Une bulle que tu éclates en rompant le contact, un sourire mutin se dessinant sur tes lippes. Tu l'invites ouvertement à jouer maintenant qu'il a répondu présent. Tu lui subtilises une autre cigarette que tu prends un malin plaisir à allumer tout en le fixant, la malice que tu agites avec tes cils. Vile tentatrice. « Alors Wilde ? J't'attends. » Montre-moi c'que c'est de rêver. C'est une bouteille à l'air luxueux que tu attrapes négligemment et que tu t'permets de boire avidement, la provocation qu'tu enfiles en sous-vêtement affriolants. Y a cette mélodie rieuse que le barrage de tes lippes ne parvient pas à retenir et ces petites bulles de bonheur volé qui font pétiller tes iris bleutés. Une promesse d'une nuit au rythme endiablé.
Crois pas qu'tu m'as complètement cernée. P't'être que c'est juste une illusion. Quelque chose que j'veux bien te laisser croire. Un truc faux, dérisoire. P't'être que j'suis réellement une fille paumée. Ou alors p't'être qu'jsais très bien où j'vais. Y a rien de mal à s'amuser, sûrement qu'tu devrais essayer. Rappelle-toi qui tu es, ça devrait t'aider. C'est un peu comme le vélo, ça s'oublie jamais. Et les vieilles habitudes reviennent toujours au galop, tu verras. |
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Mar 3 Déc - 0:18 |
| Il y a l'ivresse sur sa peau, parfums de luxure qui semblent dévaler sa gorge quand son souffle se tend. Tu te souviens… Tu te souviens de la fascination que tu pouvais créer et de l'envie au creux des reins qui enclavait des hurlements qu'elle seule était capable d'entendre ou de pousser. Tu te souviens des corps et de la fièvre à les posséder, et aussi de ces accents parjures qui dévoraient tes lèvres assassines à chaque fois qu'un mot tranchant s'y découpait. Tu te souviens du jeu et de la hargne à toujours le gagner, ployer les silhouettes, crever de les étreindre pour remplacer le vide abyssal contre lequel tu te battais. Tu te souviens, tu te souviens. Le tempo de sa joute rend quelques allures à ta silhouette qui recouvre peu à peu de ces élans de prédateur, ancrés. La honte dont tu t'encombres n'aura pas su les façonner pour mieux les tordre, non, non, jamais. La honte ajoute des récifs tranchants à ces dédales enchanteurs qu'elle semble créer. L'inflexion de sa voix et c'est toi qui la suis. La virulence dans ton timbre et c'est elle qui te fuit. Tu pourrais continuer ainsi jusqu'à la fin des temps qu'elle exhale et rêver de l'apprivoiser, jeu de funambule que tu ne croyais pas particulièrement tentant quelques minutes avant cela. Mais il y a dans ce caractère indomptable toute la frénésie que tu savais renfermer et apposer sur autrui. L'écho entêtant de ces évasions maudites que ta langue savait laper, le goût de l'hémoglobine dans la gorge. Morsure. Morsure. Les instincts s'aiguisent pour mieux se refermer sur la proie qui cherche à glisser d'autres avenirs dans tes désillusions. Un jour. Un jour peut-être, que tu sauras aussi, ce qui me tient éveillé ces nuits de déraison, et qui peint mes jours dans cet ennui maudit. Un jour, un jour. Tes doigts qui se referment sur son poignet, le pouce qui suit la ligne tendancieuse de son pouls accéléré. Tu appuies, tu appuies et tu marques. La bête montre sa cruauté entre ses dents serrées. T'as envie qu'elle la sente, qu'elle souhaite se l'infliger, cette perdition qui te saisit tout entier. _ Fais pas des promesses que tu tiendras pas. J'pourrais venir te les rappeler. La voix qui allonge des menaces qui pourraient être des fables. Mais les mots se brisent dans ton souffle, tout contre sa tempe que tu respires, animal, comme pour graver son odeur et la traquer dans des hérésies au passé. Ou au futur de vos rencontres enragées. Tu veux qu'elle reste là désormais. La connaître, la connaître. Tu sais pas si c'est possible ou même souhaitable. Mais dès qu'elle se claquemure parce que tes mots se gravent dans ses incertitudes, il y a quelque chose chez toi qui s'épanouit. Orgueil enfoui qui grogne et qui s'agite, comme pour vouloir peindre ces firmaments qu'il savait caresser autrefois. Tu souris, un sourire vil et canaille, que l'on retrouve rarement dans tes jours désoeuvrés. Tu l'avais, tu l'avais ce sourire là, quand l'univers semblait se laisser façonner au front de ta rage. Alors c'est sans ciller, quand ses lèvres sont si proches que tu sens le désir ouvrir des horizons inavouables dans tes prunelles, que tu lui sussurres : _ Et encore, t'as pas idée… Elle s'échappe, ton emprise se resserre sur le vide, c'est comme un impact sur la peau, après qu'elle t'ait abandonné. Tu respires avec une lenteur brutale, alors qu'elle joue encore de son larcin et t'avances. T'avances dans sa direction, aimanté par sa présence. Fascination duelle dans vos silences enténébrés. Tu hésites pas Wilde, tu hésites plus. Voilà qu'on te livre des folles dingues à domicile. Ça devrait t'inquiéter mais au fond t'aimes bien la sensation que son invitation ouvre dans tes entrailles de mec dégénéré. T'avances toujours, le bleu outragé de tes yeux dans les tréfonds des siens. Échos millénaires pour une seule nuit à offrir. À froisser. _ J'croyais que t'étais pas venue me dorloter. Tu souris, Ciarán. Sourire d'ange pour tes envies de démon, entièrement condamnées à elle. À sa peau. Et à ses allures qui t'agacent et te tiennent. Toi tu la dorloteras pas. Ça non. Tes doigts tremblent quand tu saisis de nouveau la clope qu'elle t'a volée, inspiration qui guide tes songes, tu la lui restitues cette fois, glissant habilement le filtre entre ses lèvres charnues. Tu lui laisses pas le temps de réagir après ça, tu saisis sa nuque, prise létale, brutale, qui ouvre des souvenirs aux relents inavouables. T'as le diable au corps, le vague à l'âme, qui se presse de sensations oubliées et proscrites. Tu ploies sa gorge comme pour lui apprendre ces bonnes manières qui ne la caractérisent pas et t'adores ça. Tu choppes la bouteille de ton autre main, lappes une dernière gorgée qui te fait sourciller. _ Putain je déteste le champagne… Tu balances le cadavre qui se brise négligemment à vos pieds, empire charnier. Tu détestes ce luxe tapageur qui demeure dans le sillage de tes rêves avortés. Tu le hais, comme l'amertume de l'alcool que tu ravales sur des mots qui saillent, comme tes clavicules sur ta carcasse trop maigre. Tes yeux, ils la quittent plus, ils la quittent pas. Tu sondes l'hérésie sur son front téméraire, et tu te demandes ce que tu sauras y briser. L'impact se réverbère, tout comme le verre estropié sur le béton armé. Tu relâches pas ta prise sur sa nuque et t'espères que c'est inconfortable à souhait. De tes doigts libres tu suis la ligne de sa joue, fausse tendresse, presque une insulte : _ Tu peux être qui tu veux. Moi, j'attends rien. Demain je t'aurai oubliée.
Tu peux être qui tu voudras. Qui tu improviseras, pour t'enchaîner à moi, le temps de cette brûlure. Y a pas de vérité, dans une partie comme ça, les règles sont truquées et tu le sais déjà. Alors deviens impure car j'appelle ton poison, pour mieux laver l'injure de notre déraison.
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Mar 3 Déc - 2:26 |
| C'est la morsure de ces mots qui te piquent à vif, plus que son étreinte qu'il souhaite être un étau mais qu'tu encaisses sans broncher. Ton corps a vécu plus de choses qu'il n'aurait dû et t'es pas aussi fragile que tu le laisses paraître. Une poupée pas si frêle qu'elle en a l'air. Mais c'est de cette apparente fragilité que tu te sers pour retourner la situation à ton avantage. Parce que tout est un jeu et qu't'es plutôt mauvaise perdante. Fais pas de promesses que tu tiendras pas. Cette phrase qui s'répète en boucle dans ta tête. Une insulte à ton honneur qu'tu n'laisseras pas passer aussi facilement. Jamais avant lui quelqu'un avait osé t'accuser d'un crime aussi abjecte. C'est une règle d'or chez toi, tu ne balances jamais aucune promesse à la légère. Et tu les tiens toujours toutes, coûte que coûte. « Quelles promesses ? On s'est mal compris. » La colère fait vaciller dangereusement la lueur de défi qui ne quitte pas tes pupilles. Un ricanement t'échappe alors que cette proximité t'enivres plus que de raison. Une vérité que tu n'es pas prête à admettre. Un fait que tu éludes en t'adonnant à c'que tu sais faire de mieux : tester les limites, provoquer et t'amuser. Rien n'a d'importance. Et puisque tu balaies les conséquences d'un revers las de la main, tu ne t'attardes jamais sur les sentiments qui t'envahissent et qu'tu étouffes au profit d'ton insouciance. « Et tu apprendras que je n'promets jamais rien que je n'puisse tenir. » Une précision qui te semble nécessaire, histoire de remettre les points sur les i. Ce duel où s'affronte vos deux auras gagne en intensité et avec, c'est l'adrénaline qui emplit tes veines et fait chavirer ton cœur. Encore, tu quémandes à toi-même. Il t'en faut toujours plus, t'es jamais satisfaite. Alors tu t'éloignes pour attiser son désir, tes opales ne pouvant le quitter de ce regard intense à en faire pâlir les bonnes sœurs.
Vous vous séparez pour mieux vous retrouver. C'est dans cette optique qu'tu inities cette danse entêtante qui semble vous entraîner. L'attraction grandissante qui aimante vos deux corps et qui n'veut plus vous quitter. Vos âmes s'appellent et s'entremêlent alors que vos esprits luttent encore. Une fierté tenace que l'alcool n'arrange pas. Et à nouveau, il est proche. À nouveau, l'adrénaline afflue et ta poitrine explose sous ce déluge de sensations. Un sourire malicieux orne tes lippes alors qu'tu fumes le cancer qu'il t'a si gentiment rendu et qu'tu balances une fois achevé. « En effet, sois pas si impatient trésor, la soirée n'est pas terminée. Elle n'fait que commencer. » Qu'tu susurres, toi la succube qui t'amuses de la tournure de la situation. Celle qu't'as provoqué et à laquelle tu pensais pas autant t'complaire. C'est qu'il est foutrement attirant même si ton orgueil t'ordonne de prétendre le contraire. Et soudain, il prend la main. D'un geste habile et sournois, il détient le pouvoir sur toi. Contrariété qui fige ton sourire quelques instants avant que la ruse s'invite au creux de tes traits. La bouteille qu'tu lui laisses volontiers après l'avoir bien vidée. Le bruit du verre que t'entends à peine au-delà des battements délirants d'ton palpitant en perdition. Il croit être en position de force mais c'n'est que partie remise. Il devrait s'méfier, tu n'es pas qu'une simple brebis égarée. Et bien vite, tu prends un malin plaisir à lui démontrer ce préjugé. C'est ton pied qui dessine sensuellement les muscles de sa jambe avant qu'il n'assenne un brusque coup derrière son g'nou pour le faire ployer et ainsi inverser la tendance alors que tu t'penches vers lui pour prendre le dessus définitivement. C'est son dos qui heurte le sol froid où se sont échoués ses rêves réduits en cendres. Et c'est son emprise qui se relâche alors que tu l'enjambes maintenant, fièrement. « Oups. » Commentaire qu'tu n'peux empêcher d'laisser fuser d'entre tes lippes, glorieuses. Tu t'couches légèrement en avant, ton regard ne perdant pas une miette de ce retournement qui ne le laisse sûrement pas indifférent. « Si tu l'dis Wilde... Tu crois quoi au juste ? Que j'pourrai plus me passer d'toi ? » Tes lèvres se pressent subitement contre les siennes et tu les laisses danser un moment puis tu les coupes dans leur élan. Frustration, frustration. « J'm'attache jamais. J't'offre une nuit, rien d'plus. »
Parce que t'as jamais été capable de plus que ça. Ce serait revenir à confier à quelqu'un les clefs d'ton cœur qu't'as barricadé d'puis si longtemps qu'il faudrait une montage de patience et d'courage pour le libérer. Et surtout, ce serait donner à une autre personne que toi le pouvoir d'te rendre si misérable que lorsque tes parents t'ont abandonné. Alors non, il n'est pas né celui qui aura l'audace de ravir ce cœur que tous ont cherché sans succès. Tes lèvres reprennent cette danse endiablée que vos langues scellent langoureusement. Ce sont tes mains aventureuses qui s'immiscent sous les couches qui le recouvrent pour mieux les lui retirer furieusement. Tu peux te mentir à toi-même mais ton corps est incapable de nier ce contact qui t'électrise toute entière. C'est plus fort que toi, les frissons ravagent ton épiderme et une chaleur incandescente irradie de tout ton être. P't'être que l'alcool amplifie le phénomène, c'est en tout cas l'excuse derrière laquelle tu te caches. Passion, passion, quand tu nous tiens. « Alors profite. » Tu murmures entre deux baisers, juste pour affirmer ta supériorité. Juste pour l'emmerder. Juste pour le narguer. Juste pour le faire enrager. Parce que c'est plus fort que toi, t'peux pas t'empêcher d'le provoquer.
J'ai pas fait grand chose à priori, j'ai juste fait qu'réveiller tes envies. Te cache pas derrière ces faux-semblants, redeviens le Wilde d'antan. Celui qui savait s'amuser, celui qui a su m'hypnotiser. J'le vois surgir parfois en toi, laisse-le revenir pour l'éternité. Comme quoi, t'as pas oublié c'que c'était d's'enflammer. |
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] Mar 10 Déc - 19:05 |
| Mon monde qui bascule, sous l'hérésie des mots. Destin d'un seul geste pour rencontrer l'incertitude. Dans son regard, la malignité d'un seul instant plein de cette confusion que je lui abandonne. Les promesses n'ont pas de sens pour moi, les mots, je les ai tous trahis. Les corps aussi. Je suis un putain de poète après tout. Ma tête rencontre le tapis élimé, persan aux entrelacs aussi enchevêtrés que ces songes et ces envies qu'elle unit aussitôt qu'elle me surplombe ainsi. Sur mes traits, le désir et aussi le déchaînement d'autre chose. Echo inavouable de ce qu'elle pourrait inspirer. Je ne veux pas entendre, je ne veux pas comprendre. Les basses cognent contre la vitre sans teint, un martèlement au rythme du sang sous mes tempes. Au rythme de ses hanches que j'imagine déjà se mouvoir. La musique est comme désincarnée ici, je n'entends que du bruit, je n'en comprends que des lignes discontinues, comme un langage qu'on a autrefois si bien manié et qui vous échappe aujourd'hui. Ou que l'on rejette. Encore. Et encore. Je ricane, presque à l'unisson du tempo : _ En vrai, j'espère que tu es à la hauteur de tout ce que tu laisses présager. J'attrape ses poignets, une sorte de récidive à ces gestes qui cherchaient à la contraindre, une mise en garde devenue une invitation. Son petit corps tordu, sous l'aplomb d'une seule de mes mains, ma moue devient moqueuse : elle peut bien s'improviser amazone vengeresse, sa virulence n'aura le rythme que de ma convoitise. _ Oh mais je sais pertinemment que tu ne pourras plus te passer de moi... Ma nuque dessine mes certitudes bravaches, presque impies car soulignées par ce regard que je lui balance. Je resserre ma prise, appuie plus encore en tirant ses bras en arrière. L'étau de ses cuisses sur moi est comme une damnation. J'y réponds avec l'instinct des fauves, les rêveries d'emprisonnement explosent pour une seule seconde d'une très discutable liberté. J'ai envie d'elle, elle me tient, je le sais. Et je veux la marquer en retour, une promesse que je lui fais, sans prononcer les mots que je saurai dédire un jour. Toujours. Je goûtes ses lèvres, la libère un instant pour qu'elle me corrompe un peu plus, grogne sous le jeu de son éloignement. Je malmène ses bras en retour, lui interdit de nouveaux mouvements pour mieux suivre la ligne assassine de sa taille. Mes doigts s'enfoncent, cherchent la peau, suivent la morsure d'une attache, s'y immiscent et déchirent. L'étoffe, la fermeture, le son est exquis. Je mime son inflexion : _ Oups... Parure trompeuse, je vire son haut navré, tout en sifflant : _ T'en fais pas, je veux rien de plus de toi. Surtout pas. Même si je sais que déjà, d'autres exigences se pressent, l'éternité d'une étreinte dans la chair, dans les os. Je la cambre un peu plus, tout en me redressant pour poursuivre sa bouche et puis rencontrer sa nudité, tout contre la mienne. Ma langue lui promet d'autres poisons, mon corps demande une autre délivrance, et l'oubli de surcroît. De tout ce qui me torture, de tout ce qui me broie. Je demeure mutique après ça, la libère avec une délicatesse qui tient lieu d'une insulte, pour mieux assaillir les frusques que je n'ai pas encore su choyer de ma brutalité. Je la combats, dès lors qu'elle se recule, je la trouve, la confonds avec ces désirs envolés, qui furent un jour les plus délicates des sensations. N'en demeurent désormais que ces tyrannies, que je laisse perler sur sa taille, sur ses hanches, sur ses cuisses. J'ai beau renier l'attirance, je profite en effet, quitte l'écueil de ses lèvres pour glisser une morsure sur son épaule. Une marque, la première. La première... Le concept se brise dans ma tête. La première de quoi ? Aujourd'hui, c'est la fin, avant même que ça n'ait commencé. La marquer est une illusion. Un délire éphémère, je n'ai pas besoin d'elle. Mon esprit se défend, mes doigts s'immiscent, cherchent à rencontrer la trahison de son propre corps, à cueillir un murmure sur ses lèvres entrouvertes. Mes prunelles lui reviennent, le tempo sous la pulpe, son propre plaisir que je délivre dans des notes langoureuses. Je n'ai pas oublié cette partition-là. Alors je joue, ouvre des préambules à notre mélodie aussi triviale que dissonante. Et je gracie ses lèvres sous les miennes, quand je damne son corps que j'envahis. Privilège de mâle, plaisir inassouvi, qui me rend presque dingue. Je ne m'encombre que rarement de ces préliminaires, je cherche d'habitude une jouissance rapide et solitaire. Mais j'ai l'envie insultante de la ployer, à chaque fois que ma main distille cette invitation qui ne se déguise plus. Les basses sous la cage thoracique, le rythme au bout des doigts, sous la langue, tout autour de nous. Dehors. Dedans. La musique me rejoint avec l'indélicatesse de retrouvailles honnies. Je l'embrasse avec bien plus d'obligeance, la seule promesse qui soit. La seule que je puisse délivrer devant elle. Ce soir. Ce soir. Tout ce que tu voudras. Puis plus rien après ça.
Juste une nuit. Juste ça. J'ai pas besoin de savoir, qui tu es, ou ce que tu es venue chercher. Je veux juste te rejoindre dans une lutte acharnée. Et cueillir dans ton souffle, la fêlure de ce plaisir que je sais encore dessiner. A contrario des notes que je ne cesse d'étouffer.
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| Sujet: Re: Le diable s'habille en prada. [ft Ciarán] |
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