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Mess Keller;
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s. trautvein old money. l. skadden 201 966 25 ( moodboard )
| Sujet: -- homeless hearts. Mar 12 Nov - 1:24 |
| les étoiles invisibles, aveuglées par la ville qui n’dort jamais. ces astres qui n’parviennent plus à scintiller, à briller sous les projecteurs égocentriques du queens. eux qui briment ton sommeil de part l’boucan des bagnoles impatientes et des passants clandestins qu’hurlent plus fort qu’leurs propres pensées. t’as pas fermé l’œil depuis qu’t’as quitté cette soirée. hier. ou p’t’être qu’c’était la semaine dernière ? tu n’sais pas mess si ça fait longtemps ou pas qu’tu contemples ce ciel terne, ces nuages artificiels qui couronnent ton crâne. tu n’sais pas depuis combien d’temps y a cette aura ténébreuse qui t’observe. là-bas. de loin. mais tu n’comptes pas lui céder ta place. t e r r i t o r i a l . — hého mec y a mon blase sur c’putain d’banc ok ? va voir ailleurs râclure. l’insulte à peine marmonnée, pas assumée. parce qu’il est tard, parce qu’il fait noir. parce que la nuit va finir par t’bouffer tout crue si tu n’cesses pas d’lui cracher à la gueule. et l’ombre elle n’part pas. elle s’impose, les formes qui s’dessinent peu à peu. silhouette qu’tu parviens enfin à distinguer. rien à voir avec l’danger mess. t’es en sécurité. — momo ? pourtant surpris d’la voir s’frôler à la défroque nocturne des rues du queens. y a un temps où t’aurais trouvé ça normal, presque anodin d’croiser son visage enflammé par les réverbères qui surplombent vos carcasses au détour d’une ruelle. mais pas ce soir. — qu’est-ce tu fous ici ? t’arrives pas à dormir ? tu t’improvises sherlock holmes mais t’as rien d’un détective mess. tu s’rais incapable d’identifier un meurtrier si t’étais témoin d’un crime. l’imaginaire qui t’joue des tours. « p’t’être qu’il était brun, mais il f’sait noir. du coup il pourrait b’en être blond hein. » « grand ? j’dirais dans les 1m70. après il était loin, p’t’être qu’il est vachement plus grand qu’ça. ou plus p’tit ? j’sais pas. » « si j’suis certain qu’c’est un mec ? b’en j’ai pas dit ça. y a des filles qui sont chauves aussi. » p a t h é t i q u e . comme l’sourire niais qu’écorche ton faciès lorsqu’elle s’approche. et tu t’redresses, n’lui laissant même pas l’opportunité d’placer un mot. — on est deux du coup. ça doit faire trois heures qu’je compte les moutons… j’crois j’étais rendu à six mille huit cent quarante deux fils de pute de broutards quand j’décidé d’abandonner. la vérité mess c’est qu’tu n’sais même pas compter jusqu’à dix. t’as b’soin d’tes doigts pour calculer sale gosse. et la notion du temps tu n’la possèdes pas non plus. tu n’sais pas vraiment c’que ça veut dire « une journée complète ». tu n’sais même pas quelle heure il est actuellement. tu t’fies à l’orientation du soleil, d’la lune mais tu n’fais pas la différence entre midi et quatorze heure. mais t’es pas con mess. tous les jours tu vois ces gens regarder leur montre, leur portable. eux qu’accordent trop d’importance aux aiguilles qui tournent. au temps qui s’écoule. le temps. le temps. le putain d’temps. comme si leur vie en dépendait. obnubilés par les chiffres qui changent, par les nombres qui dansent. et toi mess, toi tu n’sais pas c’que s’est d’être en retard à un rendez-vous. tu n’sais pas c’que s’est d’être coincé dans les embouteillages. tu n’sais pas c’que s’est d’être attendu. parce qu’on s’en tape mess de ta présence. on la repousse ta vilaine carcasse. on l’contourne ton squelette qui dérange. et tu t’demandes si elle aussi elle a été contaminé ta belle amie. par cette chose qui n’existe pas. par cette chose que l’on appelle « demain ». — reste pas planté là, viens. et la paume d’ta main qui tape doucement la place libre à tes côtés. celle qu’tu défendais y a à peine une minute. ou p’t’être deux. ou p’t’être qu’ça fait des années mess, qu’tu t’bats pour quelque chose qui n’t’appartiens pas. mais comment pourrais-tu l’savoir ? parce qu’à tous les jours y a des inconnus qui salissent ta maison. parce qu’à tous les jours y a des étrangers qui s’infiltrent dans ton domicile. la r u e . et c’est toi mess qu’on regarde d’travers alors qu’ce sont eux qui deviennent les sans-abris lorsqu’ils quittent le confort de leur loyer pour déambuler chez vous.
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| Sujet: Re: -- homeless hearts. Dim 1 Déc - 13:25 |
| Tu traines des pieds sur le pavé, ton sac un peu trop gros derrière toi. Ton sac. Toujours ton sac. Celui qui ne te quitte pas. Même après quatre ans installés sous un toit. Même après quatre ans à dormir dans un lit, un vrai. Les vieilles habitudes ont la peau dure, et ptêtre que tu t’en sers comme un rappel, pour Roscoe. Pour qu’il se rende compte que t’es plus là, quand tes affaires s’effacent du paysage de votre appartement bancal. Pour qu’il se rappelle la fragilité de votre relation, de ton fil à toi, qui se casse un peu trop souvent. Te faut une nuit. Parfois deux. Ou plus. Pour renouer ce putain de fil. Des nuits solitaires où tu t’échappe, où tu t’envole. Loin des projecteurs, de Bowie, de Nana, de lui. Des nuits où t’es juste toi, Mo, comme avant. Des nuits où tu t’as juste toi, Mo, et c’est déjà bien suffisant. Pendant longtemps t’as même pas eu ça. Alors tu sais. Ouais. Tu sais la vraie valeur des choses. Alors tu traines des pieds sur le pavé, la musique un peu trop forte dans les oreilles, comme pour cacher le bruit de la nuit. T’as pas besoin de savoir où tu vas, c’est gravé dans ta mémoire, tous les chemins, et ça finit toujours par mener à lui. C’est comme un poids qui s’enlève quand tu l'aperçois. Comme une impression d’être rentrée à la maison. Ca te fait mal de penser ça, un brin de culpabilité quand tes pensées vagabondes vers Roscoe surement seul dans la chambre. Votre engueulade plane encore dans l’air. La voix de Mess qui s’élève alors que tu fais tomber ton casque, les sonorités de son timbre qu’on des couleurs familières, celles que t’aime bien, celles qui te font sourir pour un rien. Encore un pas, t’avance, pour qu’il découvre ton visage, pour qu’il comprenne que t’es pas de ces gars, avec la lame entre les doigts, prêt à se battre pour une portion de banc. Momo ? Ton surnom entre ses lèvres, rien que lui, et ça a toujours le même effet. Apaisement. qu’est-ce tu fous ici ? t’arrives pas à dormir ? non. t’arrive jamais à dormir. Même rengaine depuis toujours, l’insomnie comme compagne, à t’enlacer chaque soir, à refuser de te laisser regagner les bras de Morphée. Mmm. Je m’ennuyais de toi dans mon palace, comme une blague, ton appart avec Roscoe qui n’a rien d’un palais, pourtant c’est déjà bien du luxe, par rapport à ce banc. Mais tu sais que Mess le voit pas comme ça. Il l’a jamais vu comme ça. Et au fond, toi non plus. Et c’est pour ça que tu te réfugie dehors à chaque fois que ça vacille, comme un appel sous ta peau, lancinant, chanson de la rue qui se fait sirène, et toi pauvre marin, tu demande qu’à plonger. on est deux du coup. ça doit faire trois heures qu’je compte les moutons… j’crois j’étais rendu à six mille huit cent quarante deux fils de pute de broutards quand j’décidé d’abandonner. Le sourire qui se fait plus grand, plus sincère. Il a cet effet là sur toi Mess, d’envoyer tout le reste bouler avec ses phrases-poèmes, à se demander s’il est pas déjà ailleurs, en train de planer, dans un autre univers parfois bien meilleur. reste pas planté là, viens. Et tu t’éxecute, le sac à vos pieds, alors que tu te glisse à ses côtés sur le banc, passer ton bras sous le sien comme pour s’assurer qu’il est bien là, bouée de sauvetage dans la nuit bousillée. J’ai arrêté de les compter y a des années, les moutons. Ils font que filer, ça me donne la nausée. ta voix qui grince, surement d’avoir trop gueulé contre Roscoe, surement d’avoir trop pleuré, sur le chemin jusqu’à ce banc. Tu le relache un instant, fouiller à l’intérieur de ton sac pour sortir une couverture élimée pour la placer autour de vous, celle que t’as chapardé avant de partir de chez toi, comme un souvenir de ce que t’appelais maison autrefois. Ca fait longtemps que je suis pas revenue, je suis désolé, et ce besoin de t’excuser, d’être tombée dans la normalité, de ces gens qui vous regardaient de haut quand vous étiez installés sur le pavé. J’étouffe là bas, mais ils comprennent pas. En studio, entre les quatre mur de l’appartement de roscoe ou de nana, avec bowie en boite, et toutes ces conneries de célébrités montantes. on m’a demandé une photo dans la rue aujourd’hui, pour la première fois. Rire amer, tu joue avec les fils qui dépassent. soudain t’es plus invisible, quand ça semble compter pour eux. Soudain ils s’arrêtent sur ton passage, soudain ils se plient en quatre pour toi, pour te faire sourire, pour t’offrire des roses, des mots, des bijoux, tout ce que t’as jamais pu te payer avant. Et l’hypocrisie qui te ronge. Et l’envie de gueuler. Mais tu te tais. Parce que t’as trop peur Mo. De tout faire foirer. De perdre la seule chose qui te permet de pas couler de nouveau. pardon j’parle que de moi. se tourner pour le regarder un peu mieux sous la lumière artificielle, son visage cabossé que tu pourras jamais oublier. c’est moins drôle sans toi tu sais ? ouais. sans toi. sans vous deux. sans cette amitié que personne ne semble comprendre, cousue de fils en acier, pour l’éternité. Du moins c’est ce que tu te plais à imaginer.
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| Sujet: Re: -- homeless hearts. Jeu 12 Déc - 15:52 |
| les questions qui t’échappent. un brin curieux, un brin préoccupé. parce qu’tu n’pensais pas la revoir momo. t’croyais qu’elle avait tiré une croix sur son passé. toi y compris. qu’elle avait balayé les restes d’ses souv’nirs devenus poussière. mmm. je m’ennuyais de toi dans mon palace. faible rictus qui s’dessine contre ton faciès. palace qu’t’as eu la chance d’avoir toi aussi pendant un bref instant mess. tu t’rappelles du confort et de l’odeur des draps propres, des douches chaudes où t’y passais des heures sous l’jet à juste laisser perler l’eau sur ta peau. t’arrivais même à apprécier l’absence des bruits qui rôdent pendant la nuit, à t’habituer au silence des rêves qui mourraient au p’tit matin. être réveillé par sa voix. par son corps qui s’frôlait au tien. réalité qu’est v’nu t’chercher au galop lorsqu’elle t’a montré la porte d’entrée. et t’es parti mess. sans r’garder derrière toi. sans même un dernier au revoir. et l’bras d’momo qui cherche le tien, les pieds à nouveau ancrés dans l’bitume. toujours là pour t’faire r’descendre sur terre. pauvre gosse à l’imaginaire explosif. j’ai arrêté de les compter y a des années, les moutons. ils font que filer, ça me donne la nausée. et tu n’peux qu’froncer les sourcils mess suite à sa remarque. parce qu’t’aimerais lui procurer tout l’bien qu’elle t’apporte sans même devoir lever le p’tit doigt. pouvoir apaiser ses nuits. calmer ses hauts l’cœur qui l’empêchent de dormir, d’reposer son palpitant l’espace de quelques heures. et l’abandon qui t’fait serrer la mâchoire. comme si on t’arrachait une partie d’toi-même. elle r’vient pourtant vite darling. elle n’t’abandonne jamais b’en longtemps ton amie. et la chaleur, la sensation des draps à nouveau autour de toi, contre tes épaules. et tu soupires mess. un peu triste. un peu heureux. un beau mélange d’amertume et d’béatitude à la fois. comme un café sucré. comme une douceur empoisonnée. ca fait longtemps que je suis pas revenue, je suis désolé. — t’as pas à t’excuser momo. (parce qu’tu n’pars jamais réellement tu sais. t’es toujours là. dans ma tête. dans mon cœur.) mots qu’tu ravales, les opales braquées sur tes baskets qu’tu t’amuses à faire crisser contre l’asphalte. j’étouffe là bas, mais ils comprennent pas. on m’a demandé une photo dans la rue aujourd’hui, pour la première fois. soudain t’es plus invisible, quand ça semble compter pour eux. (t’as jamais été invisible momo. s’tu savais comment fort tu brilles.) ouais. si elle savait à quel point elle illumine tes nuits les plus sombres. lorsqu’t’es seul, affalé avec tes pensées vagabondes, celles qui s’font la malle lorsqu’elle apparaît au bout des ruelles. y a pourtant aucun son qui s’extirpe d’entre tes lippes, qu’un vague sourire qui déforme à peine tes traits. pardon j’parle que de moi. c’est moins drôle sans toi tu sais ? — tu déconnes ? y a deux minutes j’étais prêt à m’battre pour un banc. et t’as ram’né une couverture. tu peux parler d’toi toute la nuit s’tu veux. et ça t’intéresse mess, les histoires de momo. parce qu’t’as jamais rien d’croustillant à raconter toi t’façon. y a personne qui s’extasie d’vant tes mésaventures d’nomade à deux balles. y a personne qu’t’arrives à maint’nir en haleine avec ta misérable existence d’gamin des rues. toujours l’esprit ailleurs, qui divague, suit tes propres mouv’ments. vagabonde. et qui s’perd entre deux réalités. jamais très cohérent, jamais totalement inconscient. juste un peu con d’être trop libre. — on peut pas passer sa vie à rire. y a des fois où faut être sérieux. marmot qui d’vrait suivre ses propres conseils. et ça t’fait sourire mess. de n’pas respecter c’que tu tentes toi-même d’prôner. — et tout ça tu l’mérites, t’faire r’connaître pour ton art. t’as du talent momo. c’ton destin. c’tait écrit dans l’ciel qu’la rue c’tait pas fait pour toi. trop belle. trop brillante. trop talentueuse. sa place n’est pas à tes côtés sur c’banc d’parc minable. sa place n’s’ra jamais à tes côtés keller. — parce qu’tu vaux cent fois mieux que ça. cent fois mieux qu’toi. cent fois mieux qu’tout. (m’oublies pas momo. quand tu s’ras riche et célèbre. rappelle toi d’ce banc, d’cette nuit. souviens toi qu’je s’rai toujours là, quoi qu’il arrive. qu’ton argent j’en veux pas, qu’ta charité j’en ai pas b’soin. y a qu’ton amitié qui m’importe. et ton putain d’sourire. c’est ça ma plus grande richesse.)
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