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| till i collapse. (Morgan) | |
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| Sujet: till i collapse. (Morgan) Dim 27 Oct - 16:02 |
| La flamme vacille, tremble et menace de s’éteindre depuis de longues minutes déjà. Tous les cierges allumés autour semblent intactes et indestructibles. Imperturbables. Il n’y a que celui-ci qui paraît prêt à perdre vie à tout instant. Que celui-ci qui détonne au milieu des autres. Elle se sent, un peu, comme cette flamme, Ella. Loin de boire les paroles du prêtre comme les personnes qui se trouvent autour d’elle, loin de pouvoir se concentrer sur l’hommage rendu à travers toutes les prières. Croyante de rien, elle n’a pas davantage la foi en Dieu. Les discours sur la vie qui l’attend dans l’au-delà ne la touchent pas, ils ne l’émeuvent pas. Ils sont, comme, un bruit de fond incapable d’apaiser son âme meurtrie. Les yeux rivés sur cette maudite flamme depuis le début, ils ne cillent pas, pour s’empêcher de regarder les personnes qui défilent pour rendre hommage à Jay. Pour s’empêcher de regarder cette urne où se trouve tout ce qui reste de Jay.
Poussière, on naît, Poussière, on disparaît.
Le cœur ébréché qui se brise un peu plus. Toujours un peu plus. Elle n’était pas prête à affronter la mort de l’un de ses plus vieux amis. Un de ceux qu’elle imaginait retrouver, un jour, dans sa vie. Tous les regrets remontés, la culpabilité de s’être éloignée. Lentement, mais sûrement, après sa rupture avec Morgan, il y a eu cette cassure entre eux aussi. Entre eux tous. Le besoin de prendre de la distance avec ceux qui lui permettaient de surmonter son absence. Elle ne se rendait pas compte, combien le temps est précieux pour les existences. L’âme en miettes, elle garde le corps inerte, tandis qu’elle voit tant d’épaules trembler. Tant de personnes sangloter. De tous, il était apprécié, Jay. D’eux tous, il était le meilleur. Celui qui avait ce sourire qui mettait du baume au cœur. Elle se souvient, toutes les fois où il l’a empêchée de sombrer. Toutes les fois où il parvenait à la faire sourire. Elle se souvient, de tout. Mais il ne lui reste plus rien, plus que des souvenirs. Des souvenirs qui se multiplient dans son esprit sans qu’elle puisse y échapper. La gorge qui se noue, cette boule invisible qu’elle retient, pour s’empêcher de craquer.
Puis, tu tiens plus, C’est déjà perdu.
Elle recule lentement dans l’église. Installée au fond, presque invisible parmi la foule, elle s’échappe discrètement en direction de la sortie. Elle n’est plus sûre de tenir pour la réception qui suit, elle n’a pas même tenu le temps de la cérémonie. Contre les murs de la bâtisse, elle s’adosse, et prend une profonde inspiration. Le besoin de calmer les battements de son cœur, retenir le trop-plein d’émotion. Elle n’a pas l’habitude de pleurer, Ella. Elle ne pleure même jamais. Elle brime ses sentiments, elle les bloque, pour les empêcher de la submerger. Mais cela commence peut-être à faire trop pour elle. D’une main fébrile, elle attrape son paquet mortel. Trouver l’apaisement dans le remède cancérigène. Elle allume le bâton au bout orangé pour respirer une bouffée destructrice. Mais, à cet instant, salvatrice. Fume avant que la vie te fume, il disait, Jay.
Merde, t’es à deux doigts de chialer, Deux doigts de t’effondrer.
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Dim 27 Oct - 20:17 |
| — Say you're there when I feel helpless If that's true, why don't you help me ? It's my fault, I know I'm selfish [ ella & morgan ] @nfla vie est courte et lamentablement longue à la fois. des jours passent, puis s'effacent. s'entrechoquent d'une façon et semblent si éloignés par moment. il ne saisit pas toutes les nuances qui voguent et s'acharnent autour de lui. pas même les âmes qui périssent tandis que d'autres semblent voler au dessus de la vie, avec une facilité déconcertante. y a les battants, les acharnés. les sensibles et les écorchés. les voleurs et les truands, les justiciers et les héros. des cases faites. développés par cette société où le moindre faits et gestes est calculé. où la moindre parole est prise en son terme. ne cherchant pas à comprendre ce qu'il se cache derrière. puis parfois, c'est le monde à l'envers. les rôles inversés et cette facilité de compréhension. ça monte dans les étoiles. plus haut toujours plus. jusqu'à la descente. presque prévisible. c'est elle qui fait le plus de mal. qui rappelle à l'ordre. la vie ne dure pas éternellement. elle est un long fleuve tranquille, parfois houleux. mais se termine toujours. y a des moments où morgan ne le voit plus. il est happé par la routine et le besoin cuisant d'un jour faire quelque chose de bien de sa vie. et y a l'évènement qui rappelle, un jour, comme ça, que rien n'est éternel. un accident, une maladie. un décès. les paupières se font la mal face au miroir de sa chambre. il se délivre des dernières pensées tout en nouant le dernier bouton de sa chemise. un décès et tout s'envole. tu t'boirai bien un verre d'alcool. l'inspiration qu'il prend avant de finir d'enfiler la parure. le costume. la veste bien repassée. pour une fois qu'il a prit le soin d'être présentable. une armure bien huilé derrière des yeux prêt à larmoyer. de toutes ces futilités qui l'acculent. alors que son ami vient de perdre la vie. sentiment égoïste. la cravate, le dernier point pour cette vaste mélodie. il n'est pas prêt à affronter les regards emplis d'une tristesse mesurée. ni même les silences face à un deuil qu'il ne veut pas ancré dans son crâne. morgan sort de sa chambre, sort de sa tête ses propres problèmes. cette journée n'est pas pour lui. cette journée est pour son ami. il ne l'avait pas revu depuis une décennie. peut être trois mois pour être exact. autour d'un verre. rapidement esquisser par ses propres occupations. et la vie a repris son court. comme si ça n'avait pas eu d'impact. comme s'il n'avait qu'un courant léger dans les méandres des vagues de son existence. rien de plus. il s'en veut. de ne pas en avoir profiter. de ne pas avoir été à ses côtés. dans la voiture qui le mène à la cérémonie, il est au bord des larmes. mais morgan ne sait plus pour qui elles sont. si c'est pour lui et sa vie pathétique. son amour déchu ou son ami. où simplement ce destin pourri. il a tellement de rage, tellement de rancoeur. ils remplissent son coeur. le font suffoquer. au bord de l'implosion, il se doit pourtant de se contenir. et c'est lorsqu'il se gare devant l'église qu'il se rend compte qu'il est en retard. comme à chaque fois. même pour ça, t'as pas pu faire un effort. et elle est là. face à toi. et son expression qui n'a de signification que pour toi. morgan n'avait pas calculé sa présence. qu'importe. avec un peu de réflexion il trouvait ça normal après tout. ils avaient été tous liés à un instant de leur vie. ils avaient été tous ensemble. morgan et ella n'y échappait pas. les pupilles bleutées la fixent un long moment tandis qu'il coupe lentement, le contact de sa voiture. il détourne les yeux quelques secondes, inspire profondément avant de ravaler la tristesse qui l'incombe. la portière s'ouvre sur un son connu, le glissement des plombs qui s'entrechoquent. un peu d'huile ne lui ferait pas de mal à la bagnole. le macadam humide qu'il trouve de ses deux pieds et la veste de son costume qu'il remet en place. sans un son, pas même un froncement de sourcil, morgan prend le chemin en direction d'ella. ne cherche pas à entrer. il n'a jamais aimé les cérémonies. ne croit en rien. pas même en cette religion. et puis, le plus important est finalement là, adossé contre les murs en pierres de la bâtisse. elle ne met pas longtemps à remarquer sa présence et c'est les yeux dans les yeux qu'ils finissent par se faire face, la nicotine ayant déjà entaché l'atmosphère de son odeur. il a cette sensation dérangeante dans le coeur qui tout semble s'écrouler et qu'il ne peut rien pour l'en empêcher. sûrement le regard d'ella. la peine qui trahit ses traits. sans un mot, morgan prend place prêt d'elle, sur sa gauche, s'adosse à son tour contre le mur et sort machinalement son paquet de clope de sa poche. en glisse une entre ses lèvres et l'allume. pas un mot. c'est lourd de sens et à la fois, tellement reposant. t'as l'droit de pleurer tu sais. un murmure échappé. morgan, il la connait. pourrait tracer les courbes de son échine les yeux fermés. contemplait cette expression tout en connaissant la moindre de ses pensées. il la connait. et repense aux derniers sms échangés. cette dure réalité qu'il n'arrivera jamais à l'oublier. et t'as jamais essayé. |
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Lun 28 Oct - 20:48 |
| Il y a ceux qui partent, ceux qui restent. Ceux qui trouvent leur chemin, ceux qui se perdent. Ceux qui savent atteindre les étoiles, ceux qui se noient dans les profondeurs abyssales. Ella, elle fait partie de la seconde catégorie. De ceux qui ne sont pas capables d’apprécier la vie. Ella, elle se sent comme une usurpatrice. À regretter la disparition d’un être cher, quand elle ne sait plus comment vivre sa propre existence. Ella, elle se sent comme une usurpatrice. À souffrir du décès de son ami, quand elle ne daignait plus lui donner signe de vie.
Ella, elle ne se sent pas à sa place au milieu de toutes ces prières, Y’a tout qui lui laisse un goût amer.
La carcasse qui se faufile sans bruit, elle trouve refuge dans la sortie. Elle ne sait pas si elle va rester, si elle va partir. Si elle va oser encore fuir. Il mériterait qu’elle se tienne auprès de tous les autres. Qu’elle se comporte de nouveau, enfin, comme l’amie qu’elle était censée être. Mais, plus capable de raisonner correctement, elle attend seulement que se consume sa cigarette. Seul réconfort, seul point d’accroche, quand elle n’a personne. Quand elle n’a rien. Et comme un écho, tu le sens soudain. Elle ne sait pas comment, elle ne sait pas pourquoi, elle relève subitement la tête. Ses prunelles, instinctivement, qui se posent sur sa silhouette. Celle de l’être aimé, l’être détesté, l’être jamais oublié.
Et tu sens, en cet instant, Un début de soulagement, Peut-être, juste, le seul qui comprend, Le seul qui peut te comprendre.
Vêtu d’un costume élégant comme il en porte rarement. Il a fait l’effort vestimentaire autant que son ex. Ses iris plus assombries que d’ordinaire rejoignent ceux charbonneux de celle qu’il a quittée. Il y a comme quelque chose qui se produit. Comme un livre qui, en un regard, se lit. Elle y décèle tout le mal-être comme il doit ressentir sa propre douleur. Les blessures et les regrets communs dans leurs cœurs. Ils battent à l’unisson, aujourd’hui. Juste, pour leur ami. Elle savait, Ella, qu’il viendrait. Ne lui en a pas parlé, ne l’a pas tant envisagé. Mais ils ont la même histoire en commun. Comme des destins liées, des âmes entrelacées, quand leurs cœurs se sont brisés. Elle le savait, mais elle est soulagée de le voir. Soulagée, même, qu’il soit en retard.
Parce que, dans un monde où rien ne dure, Il reste encore ta seule valeur sûre.
C’est vérifié quand il prend la parole. Naturellement, il lui rappelle qu’elle peut pleurer. Quand, pour n’importe quel passant, elle donnerait l’impression de n’en avoir rien à cirer. De ne pas se sentir concernée. – J’suis pas sûre. elle murmure, le ton bas. La voix nouée, prête à tout moment à flancher. Elle a du mal à parler. Du mal à aligner deux mots sans craquer, sans pleurer. Et non, elle n’en a pas le droit, sûrement que non. Elle n’a pas été une bonne amie pour Jay depuis si longtemps. Elle n’a pas été bonne pour personne depuis trop longtemps. Les prunelles un peu trop brillantes, elle laisse ses paupières se refermer le temps d’une nouvelle bouffée de sa nicotine tant appréciée. Elle ne le regarde pas, Morgan. Ne peut pas, pas trop longtemps. Il est le seul capable de libérer toutes les émotions refoulées.
Tu peux te mentir à toi-même autant que tu le désires, T’en es pas capable avec lui.
Non, elle ne le regarde pas. Mais elle sent sa présence, à quelques centimètres, de son corps. Elle sent sa présence, et elle lui fait du bien. Il lui fait toujours du bien. L’éternité semble passée depuis la dernière fois où leurs deux âmes tourmentées se sont croisées. Ce soir où, pour de bon, tout s’est terminé. Ce soir où, elle l’a définitivement perdu, son amour déjà bien avant déchu. La fin d’une relation qui fait trop de mal, une fin pourtant encore plus fatale. Et il continue de te manquer. Et tu continues de lui manquer. C'est là. Ce sera toujours là.
Comme une mélodie aux paroles impossible à oublier, Comme un poison qui les a trop contaminés, Cet amour, il les a tués.
De longues secondes qui passent. Le temps de se calmer, le temps de laisser les sanglots s’évaporer. Elle relève enfin ses pupilles vers les deux océans qui lui ont tant manqués. Qui continuent de lui manquer. – Tu rentres pas ? Question futile, question inutile. Elle serait incapable de le laisser, là, et de rejoindre la cérémonie. Il en serait de même pour lui. Et elle le sait, Ella. – Je l’ai pas vu depuis des mois. Je… Je sais même pas si j’ai vraiment ma place là-dedans. elle avoue, douloureusement. Et elle ne sait plus si elle parle de sa place là-bas, au milieu des hommages pour son ami. De sa place, plus globalement, dans la vie. Ce monde dans lequel elle a perdu sa place, si tant est qu’elle l’ait eue un jour. Ou bien, de sa place, auprès de lui. Lui qui est encore ancré dans son cœur mais qui n’est plus dans sa vie.
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Dim 3 Nov - 10:11 |
| — Say you're there when I feel helpless If that's true, why don't you help me ? It's my fault, I know I'm selfish [ ella & morgan ] @nfla réalité frappe amèrement. il est toujours incapable de le supporter. comme si chaque uppercuts de la vie le faisait un peu plus tomber. et les rares fois où elle lui offre le loisir de se relever, c'est pour mieux le frapper. la descente brutale et longue. à n'en plus finir. chaque événement est un chaos omniprésent, une routine qu'il a finit par ne plus calculer. il est mort en même temps que tous ces frères dans cette armée pourrie. y a laissé son âme et son mépris. il pleure pour une vie alors qu'il en a supprimé plus qu'il n'a de doigts pour les compter et à chaque fois c'est la culpabilité qui renait. aujourd'hui, il n'a pas été là pour lui. l'a oublié dans une case de sa vie. l'a laissé sur un bord de route sans se retourner et n'a simplement pas profiter de sa présence alors qu'elle était souhaitée. morgan pourrait s'en lamenter, encore et encore, mais il a décidé que le mieux, c'était encore d'affronter cette vérité. et les regards qui vont avec. celui de son absence. peut être qu'on lui en voudra de ne pas avoir été là. peut être même qu'on lui dira. mais il est bien prêt à tout encaisser, du moment qu'il a le loisir d'y tirer un trait. de lui dire au revoir pour fermer une page. alors, il se pare de son plus beau costume -le seul aussi-. fou en l'air ses envies de bouteilles et garde la tête froide de ses envies malsaines. lui faire honneur en se tenant droit. tu lui dois bien ça. à défaut d'arriver à l'heure. encore une fois. pour tout dire, morgan n'avait pas prévu de venir. sur un coup de tête comme toutes les décisions qui parsèment sa vie. et c'est sur le parking qu'il contemple enfin la victime de ces méandres insoupçonnés. le faciès fatigué et l'âme en péril, sur le point de succomber. ça lui brise le myocarde. les battements se font plus houleux, voir douloureux. les iris qu'il n'arrive pas à contrôler jusqu'à couper le moteur de sa voiture aux allures redoutées. il pourrait passer son chemin, faire comme si elle n'était pas là. mais morgan n'a pas le coeur à mentir. ni le coeur à l'éviter. parce que dans ces moments suspendus, il n'y a que sur elle qu'il arrive à compter. t'as envie de la prendre dans tes bras, d'lui dire que tout ira. il se contente d'avancer, à pas feutrés. de combler la distance qu'ils avaient besoin pour ne pas suffoquer. mais en cette journée, plus rien ne compte vraiment. pas même leurs états d'âmes et leurs histoire sans fin. la rupture redoutée et voulue. la trêve qu'il engendre d'un pas. puis d'un deuxième avant qu'il ne dépose son dos contre le mur en pierre de l'église, juste à ses côtés. il tire de sa poche son paquet de clope, s'en met une entre les lèvres avant de la faire fumer. comme t'enfume la vie et le reste. tes sentiments et tout ce que tu ressens. d'un coin de l'oeil, morgan la contemple, se perd sur les traits sinueux de son visage. et sur la pénombre des larmes qui vacillent au coin de ses yeux. il le sent. il la connait ella. sait qu'elle est sur le point de succomber tout comme de se renfermer. ils se sont aimés jusqu'à se détester. et se sont détestés jusqu'à s'aimer. ce serait mentir de dire que tu ressens plus rien, pas même l'once d'un sentiment malsain. et il sent son corps se tendre près du sien, ses iris fuirent les siennes. il ne peut pas lui en vouloir. après tout, c'est lui qui a fui. lui qui l'a rejeté. il croyait quoi ? qu'il pourrait revenir comme une fleur sans s'en prendre plein la gueule. qu'elle lui confierait ses pires démons comme si de rien n'était, comme si rien ne s'était passé. elle a la voix qui se perd dans l'atmosphère, trahit par les tiraillements de ses cordes vocales qui cherchent le bon rythme, tandis qu'elle refoule tout ce qui est prêt à sortir. et il croit l'entrevoir, cette culpabilité qu'il ne connait que trop bien. celle qui le suit constamment, laissant dans son sillage l'odeur de la mort et du néant. comme si finalement, elle se rendait coupable d'un tout alors qu'elle n'était coupable d'un rien. une nouvelle bouffée de cancéreuse avant que ses yeux ne divaguent vers l'horizon, contemplant le soleil levant. il est caché par les nuages noircis par la mauvaise saison. mais il ne pleut pas. tout comme ella ne pleure pas. sur le point. mais pas encore là. alors, il se contente de laisser le silence comblait les trous. les envelopper de ses bras réconfortants. un raclement de gorge plus tard et c'est ella qui met fin au supplice, délivrant les paroles salvatrices. elle a les pupilles qui se tournent enfin. morgan suit le mouvement, tourne ses iris vers les siennes. y a son coeur qui est sur le point d'exploser à chaque respiration. elle avait les yeux où il faisait si bon vivre qu'il n'a jamais su où aller depuis. inévitable, comme s'il l'avait vu venir. cette prise de conscience. elle lui manque. plus que nécessaire. plus qu'il ne faudrait pour une personne dont il disait avoir tirer un trait. des pensées qu'il balaye, range dans une case bien fermée. ne pas s'y laisser tomber. tu l'as toi même dis, qu'entre vous, c'était fini. j'croyais avoir l'courage d'affronter tout l'monde, mais j'crois que c'est pas l'cas. et le regard s'est fait la malle, un peu plus loin. sur le macadam sous ses pieds, incapable de plus la regarder. ça fait remonter trop de souvenirs, trop de choses que t'aimerai enfouir. j'pense pas qu'il t'en tiendrai rigueur. ça faisait aussi des mois que je l'avais pas vu. mais on a tous les deux fait partit de sa vie, à un moment donné. et c'est ça qui compte. du moins, il le pense. aimerai se le rentrer dans un coin reculé de son crâne. et il est bien incapable de poser un pied dans l'église. douce fatalité. fais ce que je dis, mais pas ce que j'fais. le mégot entre les doigts, morgan finit par tirer une dernière bouffée avant de le balancer dans le cendrier improvisé à ses côtés. la veste de costume qu'il remet en place avant d'enfin, retourner les yeux vers la brune. d'inspirer légèrement, tendant sa main vers sa silhouette. tu veux qu'on y aille à deux ? comme avant, se tenir la main. faire ensemble ce qu'ils sont bien incapables de faire seul. se donner la force de tout affronter. parce qu'à deux, ils sont plus forts. pour aujourd'hui. jusqu'à ce que la nuit ne les emporte. jusqu'à ce que l'obscurité ne les sépare une fois de plus. comme ils prétendent mal se haïr. comme il est doux le mensonge qui s'étale sous leurs pieds. il se retient, de tendre un peu le bras, de l'enfermer contre lui. de la garder. de la choyer. de lui dire que tout ira mieux. que maintenant, il est là. qu'ils sont là. il se retient. ça lui brûle les lèvres mais il a fait une promesse, ne plus lui faire de mal. agir de la sorte, serait tout le contraire. l'âme en naufrage. tu cherches toujours une bouée à laquelle tu raccrochais. mais ella, elle est tellement loin de tout ça. elle vaut mieux que ça. |
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Lun 4 Nov - 10:37 |
| C’est quand elle pense que la vie ne peut pas être pire. Que celle-ci se fait un plaisir de la contredire. De lui prouver qu’elle a encore bien des horreurs à lui faire vivre. Les déceptions, les trahisons, les disparitions. Cela ne s’arrête jamais. Cela.ne.s’arrête.jamais. La seule chose qui change un peu, à chaque fois, c’est elle. Elle se sent de plus en plus fébrile, de plus en plus fragile. Devant ce monde qu’elle ne comprend pas, lui et ses travers, ce monde qui la rend trop amère. Ce monde qui finira par la mettre plus bas que terre. Elle se sent, comme, en lévitation, Ella. Elle se raccroche aux branches de l’arbre de sa propre vie. Des branches aussi fébriles qu’elle, des branches qui, tour à tour, se cassent aussi. Elle a perdu son amour, elle a perdu sa famille. Ne lui restent que quelques rares amis. Mais voilà qu’elle commence à les voir partir, eux aussi. À le voir partir, Jay et son sourire. Elle ne sait pas combien de temps elle va encore bien pouvoir supporter tout cet enfer. Tout ce bordel que sa vie est devenue. Elle ne sait plus comment tenir bon.
T’es en train de te perdre en chemin, Jusqu’à ce que lui, vienne te tendre la main.
La présence de Morgan fait naître quelque chose de chaud, quelque chose d’agréable dans son cœur. La première sensation agréable depuis qu’elle s’est réveillée ce matin. Enlisée sous tout ce chagrin. Il est le premier visage auquel elle n’a pas peur de faire face. Et, paradoxalement, celui qui l’effraie le plus, son doux mirage. Lui, ne la jugera pas pour ses absences. Pour toute cette indifférence. Pour cette fausse nonchalance. Ou même, ce besoin soudain, de distance. Lui, il doit deviner que, si elle est là, aux portes de cette église, ce n’est pas par je-m’en-foutisme. Mais, bien au contraire, parce qu’elle est incapable d’y contenir toute sa détresse. Toute sa colère. Toute sa rage envers cette vie qui leur a pris leur ami. La chaleur de son corps, à quelques pas du sien, elle lui fait du bien. Elle pourrait presque croire que ce n’est pas totalement un cauchemar qu’ils sont en train de vivre. Que c’est juste un moment, entre eux, en dehors de toute réalité. Les moments qu’elle n’a pas su oublier, ceux qui continuent de lui manquer. Incontrôlable, l’envie de fixer son regard dans ses prunelles aux couleurs de l’océan. Elle voudrait s’y noyer, juste une fois, juste un jour, plutôt que de se laisser couler dans celui de son désespoir.
Parce qu’il a toujours été ton havre de paix,
La plus tumultueuse des tempêtes, Mais aussi le seul qui les arrête.
Moment volé, à la vie. À leur ami. À tous leurs amis. Ceux d’hier et d’aujourd’hui. Elle se rend compte, par sa présence, qu’elle n’a pas besoin de celle des autres. Que c’est exactement comme avant. Il suffit qu’il soit là, lui, pour combler tous les vides. Ce serait tellement plus facile de se perdre en lui. Parce que, dans ces instants suspendus, c’est comme si la vie les avait oubliés. Ou peut-être que ce sont eux qui savent enfin y échapper. Seulement la réalité est toujours là, à quelques pas. Ils l’entendent, si loin, mais si proche, à la fois. Elle ne s’évaporera pas. Ses iris accrochées aux siennes, elle l’écoute avec attention, avec le calme qu’elle n’a pas suffisamment eu dans le passé. Elle décèle dans ses prunelles la culpabilité miroir à la sienne. Comme un reflet de ses propres sentiments dans les yeux de son ancien amant. Parce qu’ils se comprennent, tous les deux, ils sont faits de la même veine. Ils se perdent dans leurs tourments au lieu de se secouer. Au lieu de se réveiller.
Comme si vos deux âmes séparées étaient tombées dans le sommeil, Qu’elles attendaient seulement de se retrouver pour se mettre en éveil.
Sinon, son cœur ne sursauterait pas si violemment. Sinon, il ne multiplierait pas les battements. Il resterait aussi calme, aussi morose, que le visage fatigué qu’elle affiche. Elle lèverait les yeux au ciel si les mots venaient de quelqu’un d’autre en frôlant l’insolence. Mais elle n’arrive pas à faire semblant, elle n’arrive pas à maintenir les apparences. Pas avec lui. Elle n’a jamais su avec lui. Le masque qui disparaît, comme s’il avait ce pouvoir surnaturel, de la pousser à être elle. La fragilité derrière l’insouciance, la sensibilité derrière l’arrogance. Elle peut mentir aux autres, à elle-même aussi, mais pas à lui. Le mégot de la cancéreuse qu’elle laisse tomber nonchalamment, elle avoue beaucoup plus difficilement. – Je sais plus ce qui compte… Il paraît que c’est normal quand on vit un deuil. Quand on perd quelqu’un que l’on aime. Le hic, c’est que cela fait trop longtemps, que c’est ce qu’elle ressent. – Mais je crois qu’il nous dirait qu’on est deux cons à se geler ici au lieu de rentrer. L’ombre d’un sourire, sourire un peu trop triste, vient se dessiner sur le visage fin de la jeune femme alors que son regard croise à nouveau celui de son amour perdu. Il n’y a encore que sur lui qu’elle peut compter.
La main qu’il te tend, Pour faire les choses ensemble, Quand vous êtes incapables de les faire séparément.
Elle laisse ses pupilles encore brillantes se poser sur cette main qui a si souvent tenu la sienne. Qui a touché chaque parcelle de son corps. Puis qui a cessé, un jour, de la tenir. Et, sans grande hésitation, elle s’en saisit. Sans grande hésitation, elle cède à l’envie. – Merci., elle murmure lentement avant de relever la tête vers la bâtisse. Entrer de nouveau dans cette église. Et tu ne le remercies pas d’être là pour toi. Tu le remercies d’avoir été le premier à sauter le pas. À retrouver la force d’être à deux, juste, une fois. Elle s’est toujours sentie plus forte à ses côtés, Ella. Tous les deux contre le reste du monde. Être à ses côtés, durant la cérémonie, lui fait du bien. Durant tout l’office, elle ne lâche pas sa main. Elle la serre fort dans la sienne. Et les sanglots qu’elle a retenu jusqu’à présent, commencent enfin à lâcher. Elle craque, Ella, elle pleure la disparition de son ami. Elle pleure toute cette rancœur contre la vie. Elle pleure cet amour fini, juste, à côté d’elle. Tout est confus dans sa tête mais elle ne cherche plus à comprendre, ni à se retenir. Elle pleure sans bruit toutes les larmes qu’elle a si souvent refusées de verser.
Et tu ne réfléchis toujours pas, Quand tu te blottis dans ses bras.
Elle se laisse aller contre lui. Contre Morgan. Combler la distance qu’ils ont mis des jours ; des mois ; des années à instaurer. Il aura suffi de quelques secondes volées. C’était nécessaire, pourtant, de maintenir cet éloignement. Être près l’un de l’autre, encore, aurait fini par les tuer. Cela les aurait tués. L’admettre a été d’une douleur sans nom. Une torture incommensurable, pourtant vitale. Mais elle le sait, à présent, elle l’a compris. Elle l’a, presque, accepté. Mais il y a toujours cette part d’elle qui n’acceptera jamais. Cette part d’elle qui est déjà en train de basculer. Se réfugier dans les bras de celui qui l’a tant aimée, juste, le temps d’une journée.
Comme si tu étais capable de t’en contenter, Comme si tu n’étais pas une vulgaire camée, Comme si tu n’étais pas déjà en train de replonger.
Ce n’est pas important, hein, pas aujourd’hui. Seulement pour aujourd’hui. Ensuite, chacun reprendra son semblant de vie.
T’as besoin de lui, T’auras toujours besoin de lui.
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Dim 10 Nov - 12:00 |
| — Say you're there when I feel helpless If that's true, why don't you help me ? It's my fault, I know I'm selfish [ ella & morgan ] @nfqu'importe s'ils s'efforcent de s'oublier, qu'importe s'ils s'efforcent de vouloir ne plus s'aimer, y a toujours un moment, un instant, où ils reviennent aux prémices de leur relation. où ils se croisent à nouveau et où les sentiments font flots. ils reviennent au galop et c'est une vague qui submerge morgan à chaque fois. comme s'il était bien incapable de l'oublier. comme si elle avait ce pouvoir cuisant entre les doigts et qu'elle faisait rebattre son myocarde à chaque regard. de la haine à l'amour. de l'amour à la haine. mélanger dans ce chaos cuisant dans lequel, tous les deux finalement, finissent par s'y plonger. tellement plus facile de se laisser submerger. au lieu de simplement le révoquer. morgan a décidé lui même d'y tirer un trait. prétendant qu'il lui était impossible de lui pardonner. mais quoi lui pardonner au juste ? dans le fond, il ne lui en a jamais voulu de rien. il se sait fautif de tout. même de son infidélité. t'as jamais été là, comment l'en blâmer ? d'avoir voulu se réchauffer les bras. d'avoir voulu compter dans les yeux d'un autre à défaut de t'avoir auprès d'elle. les morceaux de leur relation, étalés à leurs pieds. ils les ont piété et impossible de les recoller. ils se feraient trop de mal en essayant. y a qu'à regarder ses yeux, les pupilles humides et les traits de morgan pour comprendre le fait qu'ils seront toujours liés, qu'importe le moment, qu'importe l'instant et qu'importe le temps. elle est plus fragile qu'un fil. en ta présence, elle devient liquide. le dos contre le mur, les pupilles divaguent sur le paysage qui s'offre à lui. la clope entre les lippes et l'odeur de la nicotine. seule rempart à leurs palpitants qui s'agitent dans leurs cages thoraciques. il la connait sur le bout des doigts, à contempler ses traits mille fois. voit qu'elle est sur le point de flancher. flancher de la mort, flancher des étapes que la vie a mit sur son chemin. ça doit surement tout se mélanger. elle est prête à exploser. d'un tout et d'un rien. il le sait parce que c'est ce qu'il vit actuellement. mais morgan prend sur lui. ça ne l'aiderai surement pas de le voir s'écrouler. ce serait même pire. une situation dans laquelle il n'est pas à son aise. un coup de regard vers elle, un coup de regard vers l'horizon. une bouffée de cancéreuse avant de délivrer ses propres maux. ceux qui le tiraillent dans le fond de son échine perturbées, ceux qu'il aimerait oublier. morgan pourrait lui dire qu'il y a une tonne de choses qui comptent. comme pouvoir respirer, pouvoir sourire et pleurer. mais la vérité, c'est qu'il n'y croit plus lui même. alors difficile de livrer les paroles qu'elle attend sans vouloir y croire ardemment. mentir encore et encore. ça te fait trop de la peine de la voir souffrir. tu serais prêt à lui parler de tout ce qu'elle voudra bien encaisser, du moment que ses lèvres finissent par se fendre en un sourire de sincérité. alors, il se contente de garder les lippes clauses. de jeter son mégot dans le cendrier juste à ses côtés et de finalement souffler. la main ardu qu'il lui tend, à défaut de lui donner ce qu'elle attend, le blond est bien prêt à lui offrir la trêve des hostilités. être là. juste pour aujourd'hui, à défaut de ne l'avoir jamais été. viens avec moi. j'suis plus fort quand j'suis avec toi. le bleuté de ses yeux en collision avec la noirceur de son regard jusqu'à ce que finalement, ella se laisse tenter par l'offrande. ses doigts enlacés dans les siens, ils finissent par entrer dans l'église à l'atmosphère lourde. une légère musique en fond et les deux âmes se posent à l'arrière de la foule, dans le coin d'un mur, scrutant des yeux la cérémonie qui s'y déroule. morgan n'a jamais cru en une religion. ne se soumet pas à ce genre d'illusion. y a que la vie et la mort. le vaste néant qui suit. plus rien après. il aurait pu prier le dieu sur leurs têtes des millions de fois. il a même cru le faire une fois. dans le désert égyptien lorsqu'il venait de perdre les siens. mais même à ça, il n'a pas voulu s'y engager. s'il y avait un dieu, ça ferait un moment qu'il ne serait plus là. il aurait accompli ce qu'il devrait, aurait rayer de la carte les plus damnés. pourtant, les mcgrath son toujours là. luttent contre vents et marées pour assouvir leur autorité. et morgan se laisse happer. par les mains d'ella et cette présence dont il a besoin. son corps contre le sien. il l'encercle de ses bras, la garde tout contre lui, ne calcule même plus ce qui les a si longtemps séparé. comme une légèreté dont il a besoin. comme une vieille routine bien huilée. ce n'est pas faux. c'est juste vrai. la cérémonie se clôt au bout de quelques minutes à peine, ils en ont loupé un bon moment et c'est main dans la main que les deux âmes écorchées sortent en premier, le coeur lourd. morgan n'a pas pleuré. il garde tout au fond de lui jusqu'au moment où il finira par exploser. comme à chaque fois. au mauvais moment, après un verre de trop ou une parole de trop. il n'arrive pas à se lâcher ouvertement, se doit d'être fort et droit pour la brune à ses côtés. pleurer à deux ne changera rien et n'aidera surement personne non plus. l'air de l'extérieur est salvateur, il en prend une bouffée sans rechigner avant de tourner le visage vers ella. y a un truc chez jay. une sorte de repas ou j'sais pas comment on appelle ça. il n'a jamais comprit le principe de s'empiffrer après un décès. ni même de tous se retrouver. t'y vas ? qu'il ose demander. sans être vraiment certain d'y participer. parce que t'aimerai bien t'échapper. là maintenant tout de suite. t'offrir le luxe de cette solitude demandée. ses pupilles se mettent à regarder leurs doigts entrelacés. il aimerai bien la lâcher. lui redonner sa liberté. mais ne sait plus bien si c'est le coeur ou la raison qui lui dicte. |
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Dim 10 Nov - 16:27 |
| Et tout la ramène à lui. Toutes les émotions, les plus belles comme les plus douloureuses, elles finissent toutes par la ramener à lui. La souffrance ressentie au quotidien n’est qu’un point d’accroche pour le garder. Pour se rappeler. Se rappeler de lui, d’eux, alors qu’elle devrait tout faire pour l’oublier. Elle ne sait même plus si elle n’a jamais vraiment essayé. La sensation terrible d’avoir passé tout ce temps à tenter de le faire mais, simultanément, celle de ne pas supporter de s’en défaire. Morgan, il lui colle à la peau. Il coule dans ses veines comme il palpite dans son cœur. Parfois, les battements sont faibles, à la limite de s’arrêter, elle pourrait presque se faire croire qu’ils ont cessé. Puis, d’autres fois, ils reviennent, forts, anarchiques, violents. Exactement comme en cet instant. Ce n’est pas le manque, ni la colère ou la frustration qui les a réunis cette fois. C’est la détresse face à une vie qu’ils ne comprennent pas, une vie qu’ils ne suivent plus. Une vie qui les a tous les deux perdus.
Parce qu’il redevient ton repère, Chaque fois que t’es trop paumée, Il redevient ton havre de paix, Au milieu de cet enfer.
Les âmes indissociables quand les cœurs ne battent plus à l’unisson. Les tourments en commun pour une brève tentative de réconciliation. Il est pourtant bien là, ce mur infranchissable entre eux, ce fossé impossible à dépasser. Puis, c’est quand elle s’y attend le moins, que la même lumière semble à nouveau les éclairer. Et cela paraît si facile, à cet instant, si facile de renouer ce lien indéchiffrable. Comme le retour de cette complicité inexplicable, le retour de ces sentiments inaltérables. C’est prenant, hypnotisant. Comme un vertige envoûtant. Comme si elle se retrouvait au bord d’un précipice chaque fois que ses prunelles se perdent dans ces deux grands océans. Le vide qui l’attire irrésistiblement, l’invite à s’y laisser plonger. Elle sait qu’elle tomberait, elle sait que ce serait la fin assurée. Mais c’est là le plus dangereux, elle serait prête quand même à se laisser chuter. Juste pour le retrouver.
Prête à succomber, Prête à s’effondrer,
Juste pour le retrouver.
Mais cela n’arrivera pas. Ils ne se retrouveront pas. Décision qu’il a prise seul, Morgan, cette nuit-là. Pas celle de leur rupture, brutale, brève, comme un coup sec qu’il leur a porté, mais celle de la dernière fois qu’ils se sont revus. Au coin de cette rue. Les excuses avouées, des années après. Le trait final à toute leur histoire. Peut-être qu’ils se sont fait trop souffrir, pour lui laisser l’espoir que leur couple puisse repartir. Mais Ella, elle aurait pu y croire. Elle aurait pu encore y croire. Elle se force à oublier, elle s’efforce de ne plus l’aimer parce qu’elle a trop perdu à s’accrocher. Mais c’est trop douloureux pour que ce soit naturel. Trop tortueux pour que ce soit la solution qui leur convienne. Il n’y a pas de solution, il n’y a que leurs deux cœurs en perdition. Le sien, de cœur, qui vient lui murmurer qu’ils ressentent encore trop de choses pour que ce soit terminé. Qu’elle se sent beaucoup trop rassurée par sa présence, pour accepter docilement son absence. Puis, elle a la raison, qui revient, inlassablement. Comme un vieux refrain. Une chanson qu’ils écoutent sans fin.
Comme un combat perpétuel, Entre la raison qui s’obstine, Et le cœur qui persiste, Comme une danse éternelle, Entre l’amour et la haine.
C’est plus facile de se résigner quand elle ne le voit pas. Quand elle ne le sent pas. Elle se contente de se laisser bercer par les vagues de tourments de son existence. Elle se laisse couler sans tenter de remonter à la surface. C’est plus difficile quand elle lui fait face. Quand, sans réfléchir, elle l’enlace. C’est plus difficile quand elle est dans ses bras, tellement à sa place. Plus qu’elle ne l’a jamais été, plus qu’elle ne le sera jamais. Dans cette église, entourée de ces inconnus, elle se laisse aller, blottie contre lui, les larmes qui perlent contre ses joues amaigries. Elle craque, cachée du monde, visible seulement par lui. Comme elle a toujours été, Ella. Impénétrable face au reste de l’univers, capable de se dévoiler seulement à celui qu’elle aime. Elle a été transparente, vraie, avec lui, plus qu’elle ne l’a été avec personne d’autre depuis. Morgan, il la garde dans ses bras, mais il reste stoïque. Inatteignable en apparence quand, en vérité, il est celui qui pourrait faire le plus de ravages. Comme une menace qui pourrait à tout instant s’abattre. On ne sait pas quand, ni comment. Ni pourquoi. Mais, un jour, cela arrivera. Un jour, il s’effondrera.
Et tu ne sais pas ce qui sera le pire,
Que ne sois pas là, Ou bien, Que ce soit à cause de toi.
Les secondes, les minutes, elle ne sait plus. Le temps défile sans qu’elle n’essaie d’avoir d’emprise dessus. Elle entend, comme un écho lointain, les chants cérémonieux. Elle serait incapable de raconter ce qui a été dit, incapable de répéter les ressentis de la famille, ou bien ceux des amis. Seule l’odeur de Morgan l’a bercée tout le long, jusqu’à ce que ses pleurs arrivent à épuisement. Ses doigts toujours entrelacés aux siens, elle glisse son autre main contre son visage. Essuyer ses larmes comme elle effacerait les traces. Elle réalise, lentement, combien elle a cédé. Combien elle a craqué. Une fois à l’extérieur, l’air frais vient la caresser. Elle se sent mieux, un peu, mais sa main reste obstinément accrochée à celle de son amour déchu. Son regard encré se dilue dans les perles bleutées quelques secondes devant sa demande. Autant la religion, elle ne la comprend pas. Autant le repas qui suit, la laisse encore plus pantoise. Pas faite pour les conventions de la société, pas faite pour le monde dans lequel elle est.
Tu veux être seule, Tu veux être seuls.
Elle secoue négativement la tête de gauche à droite. – Pas trop envie. elle balbutie simplement, le ton encore un peu tremblant des larmes qu’elle a versées. Mais elle ne veut pas le voir s’éloigner. Que cette solitude, au moins, ils puissent tous les deux la partager. – Je sais où je veux aller. Elle marque un petit temps. Comme si elle réalisait. Qu’il n’est pas obligé de l’accompagner. Qu’il n’est plus censé rester à ses côtés. Sa tête se relève vers lui. – Viens. Murmure à peine audible, demande ou bien supplique. Elle ne sait pas, Ella. Mais elle l’attire déjà. Ils sont proches des baies, tellement, que l’air revigorant de l’océan vient déjà emplir son nez. La plage, lieu de tant de soirées avec Jay. Pas vraiment autorisées, ni même toujours bien terminées. C’est le seul endroit où elle se sent capable de lui rendre hommage, avec la seule personne qu’elle veut garder dans son sillage. Tout ce qu’elle veut, c’est échapper à la réalité. Celle qui leur a été imposée, celle qu’ils ont plus ou moins décidée. Elle veut toutes les oublier.
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Dim 24 Nov - 15:46 |
| — Say you're there when I feel helpless If that's true, why don't you help me ? It's my fault, I know I'm selfish [ ella & morgan ] @nfau rhyme d'une éloge dramatique, il se rend compte du pouvoir de l'attachement. de ce qu'il perd chaque fois qu'il réfute l'idée qu'une autre consume son myocarde agonisant. surement qu'un jour, il sera de nouveau capable d'aimer. de l'oublier. pourtant, elle est toujours là, dans ses bras. se rapprochent au rythme des larmes qui coulent le long de son visage. il se refuse à tourner les pupilles vers son visage. à contempler sa déchéance. ça le ferait craquer et il ne doit pas. ce loisir dont il n'a pas le droit. les sanglots en écho et le silence qui les emportent. y a que leurs bras entrelacés et le minois de la dulcinée près de son palpitant docile qui le rappelle à l'ordre. lui rappelle qu'elle fera toujours partit de lui, qu'importe la distance, qu'importe les cris, la jalousie ou la haine qui les anime parfois. tout te ramène à elle. constamment. t'es prit par tes sentiments. elle embaume son coeur d'un brasier sans fin. il la hait. il la hait parce qu'il l'aime. c'est indéniable. parce qu'il n'arrive pas à l'oublier non plus. morgan essaie pourtant. il a tellement essayé jusqu'à épuisement. cette distance qu'il met. elle s'est effritée aujourd'hui. juste pour quelques minutes, quelques heures d'apaisement. le combat. cette lutte sans fin avant que le même refrain ne revienne les assaillir. ils finiront pas s'user de combler cette distance. ils finiront surement par en mourir. comme jay aujourd'hui. la peine réuni les coeurs les plus fragiles. ils sont tous deux, stoïques sur leurs deux pieds, regardent l'assemblée. deux âmes écorchées, dans le fond de l'église, assoiffés de délicatesse dans ce monde de cruauté. l'air est léger et les discours le prennent aux tripes. à un enterrement mais prit d'apaisement. étrangement. jamais il n'a contemplé, de ses yeux ébahis, une telle bonté, un tel amour dans les yeux de sa famille et de ses amis. l'amour, le vrai, celui qu'on touche du doigt, qui ne nous appartient jamais. et au sein, ce serait comment ? y aurait-il autant de yeux larmoyants ? des questions qui s'imposent. juste comme ça. au gré des quelques mots prononcés. et cette envie étrange d'y participer. de dévoiler à son tour tout ce qu'il pense de son défunt ami. il pourrait le dire en quelques phrases, submerger par l'émotion. mais les tirades sans fin, ça n'a jamais été son fort. encore moins devant une assemblée si vaste et variée. et puis, c'est la fin des discours, la fin de tout. un point donné et les deux carcasses encore enlacées suivent le pas de la sortie, se laisse enivrer par l'air de l'extérieur. il se détache morgan. mais pas assez pour lâcher ses doigts, tenir contre ses phalanges, la paume de sa main. comme si ella, elle est prête à tomber. et lui, à la rattraper. coûte que coûte et surement, pour l'éternité. la question consume ses lèvres, il délivre les derniers mots qu'il espère. pas qu'il ne veut se séparer d'elle non. juste qu'il a tout à coup besoin d'espace. besoin que tout retrouve sa place. et c'est sa main, toujours dans la tienne, qui te retiens. les pupilles bleutées rencontrent les siennes, le coeur serré quand il se rend compte qu'elle a beaucoup trop pleuré. son mascara coule au coin de son oeil. il a presque envie de l'essuyer. mais retiens ses gestes. vous êtes séparés. tu l'as décidé. ce serait surement pire s'il le faisait. donner l'espoir d'un renouveau qui ne reviendra jamais. morgan inspire légèrement, détourne son regard du sien, revient à leurs mains. il est tiraillé entre l'envie de la garder et celle de la lâcher. mais ella ne lui laisse pas le loisir d'y réfléchir trop longtemps. le délivrant du supplice intérieur qu'il entreprend. elle veut t'emmener. loin. t'enlever aux tiens. morgan la suit, sans comprendre pourquoi. il fait ce que son coeur lui dit, pour une fois. et c'est l'océan qui bien vite, rendre dans son champ de vision. les pieds au bord du sable, les deux âmes se stoppe près de la plage, laissent leurs yeux voguer sur ce que la vie est bien prête à leur donner. il se souvient de temps passé dans le coin. des souvenirs fébriles d'un temps révolu, presque oublié, au sein même de son crâne mal fabriqué. dans sa poche de veste, il attrape son paquet de clopes, s'en tire une qu'il vient coincer entre ses lippes. il cherche ensuite son briquet et sans crier garde, retire ses doigts de la paume d'ella. met la distance imposée. sans vraiment y songer. morgan allume la cancéreuse, laisse la fumée envahir ses poumons, en prend une grande inspiration. c'est loin tout ça, pas vrai ? pas vraiment une question. plutôt un songe dit à haute voix avant que ses iris ne se tournent vers ella. le coeur lourd et léger à la fois. d'un il ne sait quoi. j'ai parfois dû mal à m'en souvenir, de cette époque. comme si je l'avais pas vraiment vécu. ou comme si tout le reste avait fini par noircir le tableau. retirer tout ce qui pouvait bien illuminer. de son passé, morgan n'a retenu que le plus mauvais. comme son présent bien entamé. il sait pas pourquoi, tout à coup, il se sent obliger de mettre cette distance. de lui donner moins d'importance. alors que ton coeur crie le contraire. alors que tu crèves d'envie de faire taire, ta raison toute entière. |
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Mar 26 Nov - 13:40 |
| Cela a quelque chose d’étrange, pleurer. Elle ne le fait jamais, pas parce qu’elle se retient, mais parce qu’elle n’en ressent pas le besoin. Elle ne le fait jamais puis, quand elle finit par le faire, c’est pour toutes les fois où elle ne l’a pas fait. Comme s’il y avait quelque chose, une barrière quelque part en elle, qui maintenait les sanglots sous contrôle. Mais il suffit que surviennent ceux de trop, la souffrance de trop, pour que tous les murs bâtis prennent l’eau. Pour qu’elles soient toutes détruites, ces barrières, elles laissent le flot des souffrances passées se mêler à celles du présent. Elles mêlent l’absence laissée par son ami décédé au manque subi par son amour brisé. Comme si toutes les émotions l’envahissaient en même temps, ici, dans cette église. Les perles salées roulent sur ses joues trempées pendant qu’elle se retient à lui. Elle s’accroche à lui, alors qu’il est déjà parti. Peu à peu, elle parvient à se calmer. S’apaiser. Morgan, il lui a toujours fait cet effet. Vide, elle se sent vide. Elle se sent vide de toutes les larmes qu’elle a versées. Vide de tous ces sentiments qu’elle a laissé filer. Vide de son cœur qu’il lui a arraché. Ou peut-être que c’est elle qui l’a arraché. Ce soir-là où elle a tout gâché, celui où elle l’a trompé. Arracher ce cœur pour arrêter de le ressentir, pour arrêter de souffrir.
Mais tu le sens encore, Qui bat aussi fort,
Aujourd’hui un peu plus que les autres jours.
C’est sans un mot que les deux âmes altérées décident de s’en aller. Une maigre concertation entre eux avant qu’elle ne l’entraîne, Ella. Ou peut-être que c’est lui qui l’entraîne. Lui qui, sans le vouloir, continue de diriger l’organe trop soumis à sa merci. Comme s’il avait toujours ce pouvoir, Morgan. Peu importe tout ce qu’il fait, peu importe même tout ce qu’il dit. Il a bien essayé, pourtant, de lui rappeler que tout était terminé. Mais il y a cette partie d’elle qu’il contrôlera toujours mieux qu’elle. Ce petit bout de cœur qu’il détient entre ses mains, lui, ce qu’il en reste. Ils se retrouvent au bord de cette mer. Celle où, tant de souvenirs ont vu le jour. Ils étaient heureux, vivants. Presque insouciants, sans jamais l’être vraiment. Mais c’était une période de sa vie où elle pensait encore maîtriser la sienne, Ella. Elle n’était pas aussi mélancolique, aussi fataliste. Elle était juste un peu plus écorchée que les autres filles. Elle a l’impression que, de cette époque, il ne lui reste plus rien. Comme si elle était devenue une autre depuis eux, depuis lui. Lui qui paraît à des années-lumière de la jeune femme soudainement. Peut-être qu’il ne voulait pas l’accompagner, peut-être qu’elle l’a quelque peu forcé. Elle ne sait pas tout à fait ce qui lui a pris, Ella, elle n’a pas réfléchi.
Tu voulais juste être avec lui, T’as eu besoin d’être avec lui.
Il a fait partie de sa vie si longtemps. Il a été toute sa vie pendant tellement de temps. Elle lui aurait tout donné, Ella, parce qu’elle n’aime pas souvent. Elle n’aime pas vraiment. Mais, quand elle le fait, elle devient une autre. Il a laissé son empreinte en elle, dans son cœur, dans son âme. Il fera toujours partie d’elle. Pas qu’elle n’a pas tenté de lutter, elle a tellement voulu l’oublier. Seulement il y a toujours cette partie d’elle qui le ramène à elle. Cette partie d’elle qui a besoin d’être avec lui. Cette partie d’elle qui sent son cœur s’émietter quand sa main vient à la lâcher. Elle est de nouveau envahie par cette sensation de vide. Il est toujours là, mais si loin à la fois. Mais elle garde le silence, les mots sont superflus. Elle n’est pas venue ici pour penser à eux, juste… Juste à Jay. Jay qui aurait certainement préféré un hommage ici, en toute simplicité. Elle se laisse tomber sur le sable, dont le froid vient la surprendre. Bien plus que les mots prononcés par son amour déchu. Eux, ils lui font juste un peu plus mal. Les prunelles rivées sur l’océan plutôt que sur lui, elle ne réagit pas, pas tout de suite. Elle se laisse aller, un peu, se perd dans ses pensées. – Je m’en souviens bien. avoue-t-elle au contraire. Elle n’a pas peur d’être sincère. Même si la finalité est la même, douloureuse. – Mais c’est comme si c’était une autre moi qui les avait vécus. Je me remémore ces souvenirs et… je ne m’y reconnais plus. Parce qu'elle ne sait plus comment elle s'y prenait, pour sourire comme elle le faisait. Parce qu’elle a changé. Parce que la vie a changé.
Elle n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était, Comme cet amour consumé.
Son regard ébène quitte l’océan pour se plonger dans ceux qui sont juste à ses côtés. En train de fumer sur le bâton cancérigène, il est beau. Elle l’a toujours trouvé beau. Beau de toutes ses imperfections, tous ses tourments qu’il porte sur le visage. Dans ses bras, elle avait l’impression d’être contre le corps le plus fort, le plus rassurant au monde. Mais, quand elle posait les yeux sur lui, elle avait juste l’envie de le protéger. Veiller sur son âme trop abîmée de tous les démons infligés. Et elle sent que c’est intact. Que cette envie, elle est toujours là. Elle se déteste, pour ça. – Je crois que c’est le seul moment de ma vie où j’étais heureuse. Elle ne croit pas, elle en est sûre. Elle avait tourné la page sur une famille déchirante. Elle en avait retrouvé une autre, bien plus aimante. Elle avait encore cette passion, chaque fois qu’elle montait sur les planches. Et elle l’avait, lui. Elle pensait qu’ensemble, ils étaient indestructibles. Qu’ils étaient, au-delà d’un couple, des alliés. Un partenaire pour supporter avec elle un monde beaucoup trop tumultueux, beaucoup trop douloureux.
Et l'on disait d'eux, Le monde était trop dur pour eux, Alors ils en ont créé un rien qu’à deux.
À l’abri dans une bulle qui n’appartenait qu’à eux, elle se sentait en sécurité. Elle se sentait préservée, elle se sentait protégée. Elle se sentait aimée. – Ça doit être plus facile d’être comme toi. De ne pas… s’en souvenir. Parce qu’il ne doit pas ressentir tout ce poids du passé, il ne doit pas avoir l’impression constamment d'avoir tout gâché. De continuer, encore, à tout gâcher. Il doit pouvoir oublier. Alors que, toi, tu le sais, tu n’y arriveras jamais.
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) Dim 1 Déc - 10:44 |
| — Say you're there when I feel helpless If that's true, why don't you help me ? It's my fault, I know I'm selfish [ ella & morgan ] @nfet c'est de la souffrance des autres qu'il se nourrit, amèrement. cumulée à la sienne qui grandit au rythme de ses envies. un naufrage mille fois mérité. un naufrage qu'il revendique. il se punit des pénombres qui l'entourent. des actes commis en son nom. pour son nom. qu'importe la suite des évènements, plus rien n'a vraiment d'importance à ses yeux, hormis cette colère qui l'enveloppe, le torture à petit feu. tapissée entre divers actes, coupable de tous ses méfaits. il ne sait même plus par où ça a commencé. quel a été l'évènement mémorable, dans ses souvenirs vastes et variés. c'est juste arrivé. ça émerger. en fond. depuis son petit cri, son premier souffle. à jamais ancré. venin viscérale. voix vorace dans le fond de son crâne. une sale maladie sans nom. une douce agonie sans fin. tu la tiens éloigner, pour ne pas la blesser. elle et son coeur atrophié. déjà trop de fois brisé. surement égoïste, un brin orgueilleux mais il ne peux plus se voiler la face quand il la regarde de ses grands yeux. elle ne mérite aucun de ses sentiments, aucun de ses faux semblants. elle mérite le monde à ses pieds. et tout ce que morgan a à lui offrir, c'est une vie parsemée de mensonges, de vérités désavouées et de larmes échouées. il peine déjà à se relever. alors la soulever semble impossible. insupportable aussi. pourtant t'aimerai. l'envelopper. la garder. tu lui as déjà tout pardonner. y a les envies et la raison. une nouvelle mission. celle de ne pas succomber, de ne pas lui montrer. que t'es pas loin de flancher. dans son regard, y a tout la supplication du monde. ce besoin de vouloir compter. en son âme, y a toute l'envie de s'y échouer. l'océan dévastateur des sentiments qui refait son apparition. il pourrait la lâcher, cette main désinvolte qui l'emporte au loin. lui dire au revoir pour un bonsoir, jamais bien loin. espérer l'oublier. la ranger dans la case des souvenirs qu'il s'évertue de noyer. mais morgan en est incapable. face à elle, il est faible. se laisse emporter par les battements de son myocarde, renie l'idée qu'ils avaient fini par se briser. tu l'as aimé. plus que tout le reste. et ça tape. encore et encore. la faiblesse d'un homme se retrouve souvent dans le regard d'une femme. il le sait qu'il l'a dans la peau. qu'il ne démordre surement jamais de ce qu'il ressent. il fait simplement semblant. souvent. tout le temps. et c'est l'océan, vaste et précieux, qui s'offre à leurs yeux. l'éphémère de quelques minutes ensemble, comme avant. combler par le désir de se remémorer ces moments. ça le fait tiquer. à l'instant même où elle prononce les mots. la réalité lui revient de plein fouet. la distance qu'il impose de ses gestes, détachant ses doigts des siens, fouillant dans ses poches à la recherche du réconfort d'une cancéreuse. le présent est revenu au galop. bien trop vite. mais morgan n'a pas pu s'en empêcher. aucune envie de la blesser pourtant c'est ce qu'il fait. sans le vouloir. avec la précaution d'un char. la subtilité qu'on ne lui connait pas. il n'est pas fait pour ça. les bouffées, il les prend sans se soucier de sa santé. et c'est son regard bleuté qui croise de nouveau le sien, délivrant des mots acerbes, épris d'une volupté. il s'en souviens. mais c'est tellement loin. d'un bout d'une autre vie, comme s'il n'était plus que spectateur d'un passé oublié. images chimériques. images brumeuses. t'écoutes ses mots. un à un. comme un écho. il se retrouve en ce qu'elle dit. aimerai ne rien ressentir sur le moment. faire taire les battements de son myocarde qui crie à l'agonie. lui dire la vérité. qu'il s'en souvient parfaitement, qu'il préfère juste les renier. les lèvres pincées, le regard qui se fait la malle subitement, quittant ses iris pour se réfugier vers le vaste horizon. il prend des bouffées, encore et encore. enfume ses poumons de la délivrance nicotinée. sûrement. il fuit. se réfugie dans le silence. la froideur aillant reprit le pied en son intégralité. c'est comme s'il n'était plus là. heureuse. ça résonne dans son crâne. elle l'a été. puis l'a oublié. devrait y songer. le monde à ses pieds. elle devrait l'oublier. il devrait savoir la rassurer. morgan en est seulement incapable. il serait un bien médiocre moralisateur alors que lui même ne sait pas comment se relever. comment apprécier les moments donnés. le mégot fumant entame de brûler le bout de ses doigts et c'est avec un geste vif, qu'il le balance un peu plus loin. reprend une légère inspiration avant d'oser enfin tourner ses iris vers les siennes. les mains ballottantes, se frayant un chemin dans les poches de son pantalon. ça va aller ? l'inquiétude pointant le bout de son nez alors qu'il devrait déjà s'en aller. la laisser là. espérer simplement ne plus la revoir le temps que son coeur, lui, finisse de cicatriser. qu'ils se laissent fin respirer. mais morgan n'a pas envie de la quitter sur le bord des larmes. j'aimerai t'aider. vraiment. mais tu sais qu'on en est plus là tous les deux. et ça fait trop mal de te voir. tu la rejette. tu la retiens. tu ne sais plus bien. ça revient au galop. parce qu'il n'arrive pas à se montrer froid à son égard. il n'arrive plus à rien quand ses yeux percutent les siens. |
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| Sujet: Re: till i collapse. (Morgan) |
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