humans have that incredible talent of fucking each other up real good (bowie)

Tu comprends pas. Y'a un glitch dans ton cerveau. Tu dois pas avoir bien lu, tu dois pas avoir bien entendu. Ils se sont trompés, c'est pas possible. Ta tête secoue d'un côté puis de l'autre, tes yeux pleuvent comme des robinets cassés. Tu répètes tout haut que c'est pas possible pendant que la télé te fous de claque en pleine gueule. Elle hurle qu'il s'est suicidé, qu'il s'est défoncé et qu'en voiture, il s'est volontairement éclaté dans un mur. On fait rouler ça en boucle, ça et la vidéo trop flou de la voiture qui subitement s'écrase dans le mur de béton armé. Mort sur le coup. Tu trembles, laisse la cendre de ta cigarette devenir trop longue. Vide et pourtant ça coule encore de tes joues à ton coup. Maman essaye, Cyriel s'en fout, trop loin, trop occupé avec sa propre vie, hein ? Maintenant qu'il n'y a plus ce problème dans ta vie, t'es plus d'intérêt. On effleure ton nom dans les nouvelles, comme si c'était pas assez. Ça là que ça que ça te fait disjoncter.

« FERME LÀ ! FERME LÀ MAMAN OU JE LA DÉMOLIE ! »  Que t'ordonnes à ta mère impuissante qui ferme la télé, reviens auprès de toi, cherches des mots qu'elle à pas, chercher à toucher ta main tremblante, celle que tu retires brusquement. Tu veux pas, pas qu'on te touche, pas qu'on te console, pas que rien. C'est un canular qu'il t'as fait, ce bâtard. Tu prends ton portable, compose son numéro en quittant ton appartement. Tu l'insultes, sautes dans ta bagnole, conduit mal, trop vite, jusqu'à chez-lui. Il doit être là, le petit connard, au fond de son lit à bien se marrer. Heureusement que t'as encore sa clé. Entre dans son appartement vide, l'appelle, crie, hurle, sans réponses. Tu sais plus qui appeler. T'appelle son agent, t'appelle sa maman. Tu fonds en larmes quand sa mère te répètes que c'est vrai. Quand toi, ça résonne que c'est ta faute. Qu'il a fait ça à cause de toi, parce que t'as pourrie sa vie, que t'as pas été assez là, que t'as juste... pas été assez. Ta gorge se serres et les murs se referment sur toi. Tu peux pas, tu veux plus, tu veux plus être ici. Tu lui voles juste une bouteille d'alcool, il en aura plus besoin, referme tes doigts sur un pot de xanax que tu fous dans ta poche avant de faire sauter le bouchon et de rapidement te noyer. Sautant dans un taxi, oubliant ta voiture dans son entrée, tu bois à en avoir mal au coeur dans ton transport. Retrouvant le logement de celui qui était ton ''vrai'' copain. Quelques sms envoyés n'importe comment, un peu comme t'escalades jusqu'à chez-lui, en pièces détachées. Parce que tu ne sais plus de quoi elle est fait ta vie, maintenant. Parce que tout ce que t'avais prévu pour l'avenir vient de foutre le camp en un coup de volant. Tu trébuches dans l'appartement de Bowie en rigolant malgré les sillons de larmes sur tes joues.

« BOWIE ! MON AMOUR ! ON SORT. J'VEUX SORTIR. On se défonce bien et on sort, okay ? » Que tu t'excites pour par pleurer, ta bouche qui s'écrase à la sienne, ta langue alcoolisée qui va enlacer la sienne, les mains sous son t-shirt, contre son ventre. « T'as de la coke ? » Que tu demandes tout banalement. Juste, envie d'anesthésier tes sentiments pour de bon. De ne plus penser au fait que tu sais plus de quoi sera fait demain. Que ça te terrorisse.

@bowie diamond