Halo. (Warston)

♛ You know you're my saving grace.

Enfin.
Isabella et Luke Kingston ont divorcé. Cette petite phrase fera sans doute, d’ici peu, le tour de toute l’élite new-yorkaise. Mais, pour le moment, il n’y a qu’eux qui le savent, eux et leurs avocats. Quand elle a reçu les papiers du divorce, la Latina a eu besoin d’un peu de temps, quelques heures, pour les signer. Du temps pour réaliser tout ce à quoi elle disait adieu. Pas de retour en arrière possible, c’est une page malgré tout importante de sa vie qu’elle a tourné. Mais elle s’est sentie prête. Libérée. Enfin libre d’être avec l’homme qu’elle veut, libre aussi d’être celle qu’elle veut. Il lui a fallu quelques mois pour retrouver un certain équilibre dans sa vie. Retrouver ses marques, elle, en tant qu’Isa, plus en tant que femme de. Dans sa vie personnelle, elle y est parvenue, notamment grâce à la présence de ses proches. À celle de Nikolaï. Professionnellement, cela a été beaucoup plus compliqué pour la jeune femme. Cela s’est traduit par un long moment de trouble, des semaines durant lesquelles elle n’était plus sûre de ce qu’elle voulait faire. Plus sûre de rien. Mais, récemment, tout s’est éclairci pour elle. C’est cette conversation avec Camilla qui lui a permis de trouver un nouvel objectif. Et c’est vers l’art qu’elle a choisi de se tourner. Travailler dans la communication lui a toujours plu. Mais elle n’avait plus envie de bosser pour une grande entreprise qui n’a plus besoin d’aucune promotion pour amasser de l’argent, une entreprise aux méthodes illégales qui plus est. En collaborant avec l’une de ses amies artistes, elle peut espérer évoluer dans un milieu qui l’attire véritablement, renouer avec une passion jusqu’alors mise quelque peu de côté. Se sentir utile aussi. Et trouver une nouvelle voie. Cet après-midi, elle a passé son temps à s’occuper de la partie web. Elle a créé un site pour exposer les œuvres de la jeune femme. Manque plus qu’elle ne prenne rendez-vous avec elle pour qu’elles puissent les photographier. Mais pas ce soir. Ce soir, elle ne veut être qu’avec Nikolaï. Il ne sait rien de son divorce, elle veut lui dire en face. Elle veut lui montrer à quel point elle est heureuse de le retrouver. Alors, une fois n’est pas coutume, c’est chez elle qu’elle l’a invité, contrairement à leurs habitudes. C’est un peu difficile d’y trouver une intimité, d’autant plus que Kristina loge avec les sœurs Cooper ces derniers jours. Mais la jolie rousse est à une fête et Peyton… Peyton est Dieu sait où. Elle la trouve un peu étrange en ce moment, plus calme, plus songeuse. Elle garde un œil sur elle mais se dit qu’elle doit trop s’inquiéter, comme à son habitude. Passer la soirée en amoureux avec Nikolaï, c’est le meilleur moyen pour oublier toutes ses craintes. Vêtue d’une magnifique robe blanche au décolleté extrêmement marqué, les cheveux relevés, parfumée et maquillée au détail près, la Latina attend son petit-ami non sans impatience. Elle ne l’a prévenu de rien, il pense venir simplement la chercher ici. Elle aime beaucoup l’idée de lui faire la surprise. Elle s’assure une dernière fois que tout est parfait. Le plat mijote encore au four mais une odeur sucrée, épicée, commence déjà à s’en dégager. Toute la pièce est éclairée uniquement de bougies parfumées. La table de la salle à manger est prête aussi. Perfectionniste, elle décale l’un des pétales de rose qu’elle a éparpillés sur la nappe quand elle entend sonner à la porte. Tout de suite, son cœur manque un battement. Il lui fait toujours cet effet, Nikolaï, le même qu’au tout début. Elle fait passer machinalement ses mains contre sa robe pour s’assurer qu’elle est bien lisse tout en rejoignant la porte d’entrée pour lui ouvrir enfin. – Bonsoir toi. le salue-t-elle d’une voix tendre, un sourire lumineux sur le visage. Sa main se pose sur la nuque du jeune homme alors que, sans perdre de temps, elle l’attire jusqu’à elle pour lui voler un long baiser. C’est de plus en plus difficile de s’en contenter. – Je me suis dit que… Pour une fois, on pourrait passer la soirée ici. déclare-t-elle en fermant la porte derrière lui pour l’attirer jusqu’au salon, qu'il puisse découvrir ce qui l'attend de lui-même.

♛ You know you're my saving grace.

Il n’est pas le seul à avoir changé. Elle aussi, elle évolue à son contact, elle change grâce à lui. Elle se sent plus légère depuis qu’il est auprès d’elle, presque, normale. Elle apprend à se montrer plus insouciante, plus libre. Elle apprend à suivre ses envies au lieu de toujours se focaliser sur ce qu’elle doit faire et ce qu’elle ne doit pas faire. Elle apprend à oser. Elle apprend à vivre pour elle, pour eux, pour la première fois de sa vie. Il lui apprend la vie, Nikolaï. Il n’en a sans doute pas conscience, parce qu’il ne se rend pas compte à quel point elle se sent différente quand elle est avec lui. À quel point elle se sent à nouveau humaine. Il répare, chaque jour un peu plus, les fissures de son cœur trop ébréché. Il la rend heureuse tout simplement. Et, ce soir, elle est plus heureuse que jamais à l’idée de lui annoncer ce qu’il attendait sûrement autant qu’elle. Lui annoncer qu’elle est enfin libre d’être avec lui, autant que lui, il l’est d’être avec elle. Le cœur en fête, c’est avec un empressement non dissimulé qu’elle part lui ouvrir la porte pour l’accueillir comme il se doit. De même que, sans répondre à sa question, elle l’attire contre elle pour capturer ses lèvres dans un baiser langoureux et passionné. Elle retrouve ses lèvres qui lui avaient beaucoup trop manqué depuis la veille seulement. Mais il lui manque chaque fois qu’il n’est pas avec elle. Plus encore depuis qu’elle a décidé de les priver tous les deux de sexe sans lui demander son avis. Néanmoins, la jeune femme tâche de garder les pieds sur terre alors qu’elle interrompt finalement leur baiser pour lui signifier que, ce soir, c’est chez elle qu’ils vont passer la soirée. Et, sans doute, la nuit. Nick paraît surpris de l’apprendre. Il sait que, dans cet appartement, il y a plus de remue-ménage qu’on ne pourrait l’imaginer. Ce sera sûrement pire, d’ici peu, lorsque les œuvres de Camilla viendront s’ajouter aux deux colocataires de la Latina. C’est elles qu’il évoque d’ailleurs rapidement. – Et non… Nous avons toute la maison pour nous tous seuls. Et ce serait dommage de ne pas en profiter. C’est pourquoi elle a mis les petits plats dans les grands pour cette soirée. Pour cela et, aussi, pour fêter sa liberté retrouvée. Attrapant la main de son petit-ami dans la sienne, la belle l’attire jusqu’au salon où il découvre le décor romantique qu’elle leur a préparé. Il demande tout de suite s’ils ont quelque chose à fêter, ce qui la fait doucement sourire. Puis, c’est sur elle qu’il pose son regard, ce regard intense qui la déstabilise à chaque fois. Elle s’y sent de plus en plus sensible, Isa, peut-être parce qu’ils commencent à ne plus suffire, ces regards, ces baisers. Tu sais que, j’aime vraiment ce genre de surprise. Il parle de la soirée, probablement, mais c’est elle qu’il est en train de dévorer des yeux. Et elle s’en rend bien compte. Elle l’a même surpris en train de se mordre la lèvre sans la quitter des yeux. Elle se rend compte, aussi, qu’elle joue avec le feu en leur concoctant un dîner romantique alors qu’ils sont censés se tenir tranquilles. Mais elle ne culpabilise pas car, après tout, c’est lui qui lui a appris le goût du risque. – Je suis contente que la surprise te plaise. lui dit-elle de sa voix sensuelle. Elle parle de la surprise… Ou d’elle, peut-être bien. Approchant de la table, elle attrape les deux coupes en cristal qu’elle a déjà remplis de champagne pour eux. – Il n’y pas vraiment quelque chose à fêter… Si ce n’est que je suis avec l’homme le plus merveilleux que j’ai pu rencontrer… Elle revient vers lui pour lui tendre l’une des coupes, gardant l’autre dans sa main. – Un homme qui a été extrêmement patient avec moi quand j’en ai eu besoin… Un homme qui a attendu que je retrouve mes repères, professionnellement parlant… Un homme qui a joué les anges gardiens pour me retenir lorsque j’ai manqué de tomber… Là, elle parle de son problème d’addiction aux médicaments. Ils lui manquent toujours, de temps à autre, mais elle s’en est sortie. Elle s’en est sortie grâce à lui. – Ce soir, c’est toi que je veux fêter. Juste toi.  Et qu’il sache, combien elle se rend compte, de la chance qu’elle a.

♛ You know you're my saving grace.

Elle compte bien profiter de cette soirée, Isabella. Elle compte savourer chaque instant à ses côtés, chaque seconde comme si c’était la dernière. Comme elle le fait depuis le début de leur histoire, en vérité, sans doute parce qu’ils ont vécu leur passion dans l’urgence, dès le départ. Aujourd’hui, ils ont peut-être bien toute leur vie devant eux, elle a conservé cette habitude avec lui. Simplement car c’est trop beau, ce qu’ils vivent, trop beau pour qu’elle n’en mesure pas l’importance. C’est pour cette raison, au-delà de la fin de ce mariage empoisonné, qu’elle a préparé cette soirée. Elle veut pouvoir lui faire honneur, lui, l’homme merveilleux qu’il est pour elle. Les yeux posés sur lui, elle ne le quitte pas un instant du regard alors qu’elle débute une petite déclaration d’amour improvisée. S’il commence par plaisanter, d’abord, déclenchant un air amusé sur le visage de la belle, les mots suivants de celle-ci viennent peu à peu le calmer. L’embarrasser, même. Il a l’air tout timide à cet instant, Nikolaï. C’est tellement rare que cela mérite qu’elle immortalise ce moment dans sa tête. Mais c’est aussi touchant car, indéniablement, il ne semble pas avoir l’habitude. Elle non plus. Elle non plus, elle ne confie pas si facilement ses états d’âme. Pourtant, avec lui, ses sentiments sortent avec un naturel fou. – Tu mérites bien de le savoir. lui assure-t-elle alors qu’il avoue se sentir mal à l’aise. Et c’est vrai. Elle n’a pas oublié ses confidences passées, la manière dont il a l’impression de ne pas la mériter parfois. Elle veut lui prouver à quel point il avait tort, à quel point elle s’estime chanceuse de l’avoir à ses côtés. Un tendre sourire sur les lèvres, ses yeux répondent pour elle. – Je t’aime aussi. Tu ne peux pas imaginer à quel point. Non, impossible. C’est indescriptible, immesurable. Approchant sa coupe de la sienne pour trinquer, elle laisse échapper un petit rire léger quand il proposer de faire un trinquer à son honneur. Elle ne sait pas si c’est elle qui l’a poussé à changer, elle a plutôt le sentiment qu’il s’est simplement révélé, peut-être. Elle, elle est juste la chanceuse pour laquelle il a décidé de le faire. – À l’homme parfait que tu es. répète-t-elle, amoureusement, avant qu’il ne s’approche d’elle. Et ce sont ses lèvres qu’il goûte au lieu du champagne. Elle répond instantanément à son baiser, elle le prolongerait encore et encore si elle s’écoutait. Mais elle parvient à contenir ses ardeurs alors qu’ils se séparent l’un de l’autre. À son tour, le jeune homme se lance dans une petite déclaration qui l’atteint en plein cœur. C’est la première fois qu’il se sent aussi bien avec quelqu’un. Cela la touche, Isabella, autant que cela la rassure. Elle a conscience d’être difficile, parfois, mais s’il se sent heureux malgré tout avec elle, c’est tout ce qu’elle veut. – Je n’ai jamais été aussi bien avec quelqu’un d’autre que toi non plus. lui confie-t-elle avec un doux sourire. Elle approche la coupe de ses lèvres pour en boire enfin une gorgée tout en réfléchissant à la manière dont elle va lui avouer qu’elle est désormais une femme libre. – Tu sais, si j’ai épousé Luke. Je crois que c’était parce que j’avais l’impression que, contrairement à tous les petits-amis que j’avais pu avoir, il n’essayait pas de s’immiscer là où je ne voulais pas qu’il entre. J’avais la sensation qu’il n’y avait qu’ainsi que cela fonctionnerait. C’est là des choses qu’elle ne lui a jamais dites. Elle ne les a jamais confiées à personne. – Avec toi, c’était tout le contraire. Tu voulais me connaître plus que n’importe qui avant toi. Depuis le début, tu as tout fait pour me chambouler. Pour faire tomber des murs que j’avais construit depuis quinze ans. Tu m’as sortie de ma zone de confort, tu m’as… Tu m’as délivrée de moi-même, Nikolaï. C’est un peu plus difficile de parler. L’émotion, sans doute. Elle n’a jamais fait de telle déclaration, Isa. À personne. – J’ai l’impression que ma vie n’avait pas vraiment commencé avant toi. Peut-être qu’elle lui a appris à aimer. Mais, lui, il lui a appris à vivre.

♛ You know you're my saving grace.

Peut-être qu’un jour, il saura. Peut-être qu’un jour, il mesurera à quel point il lui a été bénéfique. À quel point il a pu changer sa vie. Elle ne sait pas s’il peut réaliser l’ampleur de son amour, l’impact qu’il a eu pour elle. Mais elle est prête à passer le restant de son existence à lui rappeler. Lui dire combien elle est éperdument amoureuse de lui. Lui dire combien elle a besoin de lui. Lui dire combien il est parfait, à tous points de vue, pour elle. Elle le fera, Isa, parce que lorsqu’elle aime vraiment, elle devient une autre. Elle devient capable de tout. Et lui, elle l’aime comme jamais, elle n’a aimé personne. Elle serait prête à n’importe quoi pour lui. Elle sait combien c’est réciproque, elle sait combien il l’aime, lui aussi. Il a plus fait pour elle, en dix mois, que n’importe qui durant toute sa vie. Il lui prouve au quotidien tout son amour, Nikolaï, il ne doit même pas réaliser qu’il le fait tant cela lui paraît naturel. Alors, lui confier en retour, les yeux dans les yeux, tout ce qu’elle peut bien éprouver pour lui, c’est vraiment peu. C’est même facile, comme une évidence, les mots lui viennent sans qu’elle ne réfléchisse. Bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Pourtant, elle sait bien qu’avec lui, elle est capable d’ouvrir son cœur. Ses yeux noyés dans les deux océans en face d’elle, la jeune femme l’écoute lui expliquer qu’elle l’a toujours intrigué. Il lui avoue même qu’elle est toujours un mystère pour lui, ce qui déclenche un petit sourire sur le visage d’Isa. En l’écoutant, elle a l’impression que c’est une bonne chose… C’est ce qui l’a séparée de beaucoup d’autres, pourtant, mais avec lui, elle a la sensation que c’est tout le contraire. À chaque fois qu’il franchit une nouvelle barrière, ils se rapprochent un peu plus, tous les deux. – Dans ce cas, j’espère que je garderais toujours une petite part de mystère pour continuer à capter ton intérêt. Elle décèle bien l’émotion dans les yeux de Nikolaï, la même qui habite dans ses prunelles sombres. Quand il s’approche d’elle, posant sa main contre sa nuque, la belle le contemple sans un mot, déjà envoûtée. Ses mots la troublent un peu plus encore. Elle n’a pas le temps de lui donner une réponse qu’il approche d’elle pour l’embrasser, tendrement, amoureusement. Elle sent tout son être s’électriser alors qu’elle approfondit son baiser avec langueur. C’est lui qui trouve la force de se reculer, rappelant l’abstinence qui leur est imposée. – Il serait temps que tu finisses ce livre, tu sais… Parce que, clairement, cela devient de plus en plus difficile, pour elle aussi, même si c’est elle qui l’a voulu. Elle pose sa coupe de champagne sur la table à son tour avant de relever la tête vers lui. Et elle rajoute, subitement, comme si c’était simplement dans la conversation. – Car, à ce rythme, j’ai mis moins de temps pour divorcer que toi pour lire un roman. Et elle le regarde, cet air malicieux, heureux surtout, dans ses yeux brillants. Elle le regarde avec cette lueur qui en dit bien plus que ses mots. Juste, le temps qu’il comprenne.

♛ You know you're my saving grace.

Elle n’aurait jamais cru pouvoir aimer autant. Elle n’aurait jamais cru pouvoir se donner autant. Car elle a toujours offert beaucoup, Isabella, mais jamais elle ne s’était dévoilée de cette manière à un homme. Jamais, elle n’a été capable de se livrer, certainement parce qu’on lui avait déjà trop pris sans rien lui demander. Seulement, avec Nikolaï, c’est différent. C’est différent depuis le départ mais, surtout, avec le temps. Il a fait preuve d’une patience incroyable avec elle, il l’a laissée venir à son rythme, comme s’il savait combien c’était difficile pour elle. Comme s’il savait déjà qu’elle avait bien plus de cicatrices qu’elle ne le montrait au reste du monde. Il a brisé chacun de ses murs un à un, il a franchi chacune de ses barrières. Ce sont peut-être même ces barrières qui l’ont poussé à vouloir autant en savoir plus sur elle. Car il l’affirme sans hésiter, elle l’intrigue plus que de raison. Tout ce qu’elle espère, c’est que ce sera toujours le cas. Qu’elle le captivera toujours autant qu’au premier jour. Ce serait beaucoup trop douloureux de perdre, subitement, ne serait-ce qu’une parcelle de tout cet amour auquel il l’habitue tout doucement. Elle en est devenue beaucoup trop accro, Isa. Autant qu’elle est accro à lui tout entier, à son corps. À ses baisers langoureux dont elle doit pourtant se contenter. Il lui devient de plus en plus compliqué de résister à l’envie de le retrouver. Il lui manque, tout son corps lui manque. Mais elle résiste encore. Elle résiste alors que tout ce dont elle aurait envie, là tout de suite, c’est de prolonger sans plus jamais s’arrêter son baiser. Sa main toujours posée contre sa nuque, Nikolaï la retient tout près de lui. De sorte que son regard ancre le sien, son trouble s’intensifiant déjà alors qu’il la tente un peu plus. – Non, non. Tu dois le finir. répète-t-elle très sûre d’elle, peut-être trop sûre d’elle. Au fond, elle sait elle-même que s’il met trop longtemps, elle craquera avant. Irrésistiblement. Mais elle ne se doute pas un instant des idées du jeune homme, Isabella. Elle est beaucoup trop occupée à lui faire comprendre qu’elle est enfin divorcée pour surprendre cet air malicieux. Nick, lui, ne semble pas tout de suite comprendre. Il lui faut plusieurs secondes, et même une gorgée de champagne, avant qu’il ne réalise enfin. Elle hoche la tête, l’air de confirmer, sourire ému sur les lèvres. – Je suis une femme libre. Et, subitement, il approche d’elle sans attendre une seconde. Il la serre dans ses bras, il finit même par la soulever du sol, la faisant rire aux éclats alors qu’elle se raccroche toujours à lui. Les bras autour de son cou, elle retrouve la terre ferme alors que son regard, lui, est toujours aussi rempli d’étoiles. – Je suis tellement heureuse, tu n’imagines pas. Mademoiselle Cooper. Cela lui fait tout drôle. – Eh bien, je vais peut-être garder Kingston comme nom d’usage pour le travail mais… Oui, je suis à nouveau Isabella Cooper. explique-t-elle, craignant un instant que cela le froisse. Elle ne sait pas encore, à vrai dire, mais Luke n’a omis aucune objection à ce qu’elle conserve ce nom pour le milieu professionnel. Elle doit encore réfléchir. Mais pas tout de suite. Tout de suite, elle veut uniquement savourer cette liberté retrouvée avec l’homme de ses rêves. – Mais non. C’est vraiment pour toi. Je fête le fait que je suis officiellement séparée d’un homme pour me retrouver avec celui que j’aime. déclare-t-elle tendrement en lui caressant la joue. S’il savait combien elle est heureuse. Combien elle est amoureuse.