I can feel your halo. (Warston)

♛ I can feel your halo.

Remember those walls I built Well, baby, they're tumbling down And they didn't even put up a fight They didn't even make a sound I found a way to let you win But I never really had a doubt Standing in the light of your halo I got my angel now. It's like I've been awakened Every rule I had you break it It's the risk that I'm taking I ain't never gonna shut you out Everywhere I'm looking now I'm surrounded by your embrace Baby, I can see your halo You know you're my saving grace You're everything I need and more It's written all over your face Baby, I can feel your halo Pray it won't fade away...

On est au beau milieu de l’après-midi lorsqu’Isabella arrive dans la chambre d’hôtel, leur chambre d’hôtel. Elle a un peu d’avance, comme souvent, plus encore quand c’est avec Lui qu’elle a rendez-vous. Si elle peut voler, ne serait-ce que quelques minutes, à ses journées pour les passer avec lui, elle le fait sans une once d’hésitation. Car il lui manque, Nikolaï. Il lui manque constamment. Elle s’en rend compte, peu à peu, elle en prend conscience. Avant, elle était heureuse de le retrouver. Aujourd’hui, elle en a besoin. Il lui manque tout le temps. Tous les jours, quoi qu’elle fasse. Même lorsqu’elle se trouve avec son propre mari, c’est à lui qu’elle pense. Elle sent qu’elle est en train de s’éloigner de Luke, elle le remarque, oui… Comme un témoin extérieur, comme si elle voyait la scène de loin, comme si… Ce n’était pas vraiment elle qui agissait. Elle sait qu’elle devrait faire attention, elle se dit qu’elle devrait faire attention. Mais elle n’y arrive pas. Elle ne peut pas s’empêcher de retrouver Nikolaï, encore et encore. Toujours plus souvent, toujours plus longtemps. Elle est attirée par lui comme par un aimant. C’est irrésistible, inévitable, et irrémédiable. Aujourd’hui encore, elle se trouve là, dans cette chambre d’hôtel qui devient progressivement une deuxième résidence pour eux. Elle l’attend avec une petite impatience qu’elle tente toutefois d’oublier en lisant ses mails. Elle n’aura pas tout à fait l’impression de sécher le travail, comme ça. Elle est en pleine rédaction d’un message pour un collaborateur italien quand elle entend subitement taper à la porte une simple fois, une seule fois qui suffit à la faire bondir du lit. Elle sait que c’est lui. C’est devenu comme une sorte de signal entre eux. Elle laisse tomber son téléphone portable dans son sac à main sans vraiment s’arrêter avant de se rapprocher d’un pas précipité jusqu’à la porte qu’elle ouvre tout aussi rapidement. – Bonjour, toi. le salue-t-elle d’une voix chaleureuse, un beau sourire sur les lèvres. Elle est trop heureuse de le retrouver. Elle n’attend d’ailleurs pas longtemps pour attraper ses mains dans les siennes et l’attirer à l’intérieur. La porte aussitôt fermée, la jeune femme entoure ses bras autour du coup de son amant alors que ses prunelles retrouvent les siennes. – Tu m’as beaucoup manqué. lui assure-t-elle d’une voix douce avant de s’emparer de ses lèvres dans un baiser déjà très passionné. Trop longtemps qu’elle n’a pas ressenti cette sensation, trop longtemps qu’elle n’a pas eu sa dose de lui. Trop longtemps qu’elle attend ce moment pour patienter davantage. Ses mains toujours posés contre sa nuque, elle interrompt leur baiser pour aller nicher sa tête contre son cou. – Beaucoup, beaucoup trop. murmure-t-elle, la voix beaucoup plus charmeuse alors qu’elle parsème sa peau de ses baisers. Elle n’a qu’une envie, celle de  combler ce manque de lui. La pire drogue qui soit, Nikolaï.

♛ I can feel your halo.

Remember those walls I built Well, baby, they're tumbling down And they didn't even put up a fight They didn't even make a sound I found a way to let you win But I never really had a doubt Standing in the light of your halo I got my angel now. It's like I've been awakened Every rule I had you break it It's the risk that I'm taking I ain't never gonna shut you out Everywhere I'm looking now I'm surrounded by your embrace Baby, I can see your halo You know you're my saving grace You're everything I need and more It's written all over your face Baby, I can feel your halo Pray it won't fade away...

Pas un instant, Isabella n’imagine tous les doutes, toutes les questions, et toutes les craintes qui ont pu naître dans l’esprit de son amant. Elle n’a aucune idée de la petite enquête qu’il a menée sur elle, sur Toby, et surtout sur leur relation. Pourtant elle a bien senti, lors de leur dernière rencontre qu’il était quelque peu sceptique sur cette amitié entre eux. Tout autant que lui, il a pu sentir qu’elle était franchement loin d’être à son aise au cours de leur conversation à ce sujet. Mais elle a oublié cette sensation de malaise, tout comme elle a tenté d’oublier cette culpabilité infondée. Elle s’est convaincue, toute pragmatique qu’elle est, qu’elle n’a aucunement le devoir de confier ce qui se passe entre son meilleur ami et elle. Au fond d’elle, la jeune femme ne peut pas vraiment effacer cette pointe de culpabilité quand elle y pense. Mais elle ne peut pas davantage se résoudre à tout raconter à Nikolaï. De toute manière, c’est bien trop tard maintenant pour le faire, le sujet étant clos. C’est ce qu’elle croit, tout du moins, alors qu’elle l’accueille à bras ouverts. Sans attendre une seule seconde, elle entoure ses bras autour de son cou alors qu’elle sent ses mains se poser contre sa taille. Son regard se plonge dans le sien, mais elle n’y voit pas cette lueur habituelle qu’elle lui connaît. Même son sourire, à peine esquissé, ne ressemble pas aux grands sourires qu’il lui offre habituellement. Il n’a pas l’air si content de la voir... Et pourtant, il lui assure qu’elle lui a manqué. Peut-être qu’elle se fait des films. Elle a tendance à vite, trop vite, s’inquiéter de ce genre de détails. D’un langoureux baiser, elle le salue comme il se doit avant de partir d’ores et déjà à la rencontre de sa peau. A ses mots, elle esquisse un sourire en coin alors qu’elle lui répond entre deux baisers. - C’est le temps qui s’accélère de plus en plus quand on se retrouve. C’est vrai. Leurs rendez-vous se prolongent de plus en plus, alors qu’au contraire elle a la sensation qu’ils durent de moins en moins longtemps. C’est grisant, mais c’est simplement parce qu’elle se sent terriblement bien à ses côtés. Alors qu’elle parsème son cou de ses baisers depuis plusieurs secondes, il n’initie pas le moindre geste envers elle. Ce qui est loin, très loin d’être normal. En temps normal, il serait déjà en train de reprendre le contrôle de la situation. Alors elle se recule subitement pour croiser son regard avec le sien. - Bon, qu’est-ce qui ne va pas ? demande-t-elle directement, d’un ton qui laisse peu de place à une éventuelle protestation. - Tu n’es pas comme d’habitude... remarque-t-elle avec tact, pour ne pas dire que d’habitude, il lui aurait déjà sauté dessus. Mais elle commence à s’inquiéter. Approchant sa main de la joue de son amant, elle la caresse brièvement avec douceur. - Dis-moi. ajoute-t-elle d’une voix tendre. Elle le connaît trop bien pour ne pas se rendre compte que quelque chose le préoccupe. Seulement elle ne se doute pas une seconde que c’est elle, Isa.

♛ I can feel your halo.

Remember those walls I built Well, baby, they're tumbling down And they didn't even put up a fight They didn't even make a sound I found a way to let you win But I never really had a doubt Standing in the light of your halo I got my angel now. It's like I've been awakened Every rule I had you break it It's the risk that I'm taking I ain't never gonna shut you out Everywhere I'm looking now I'm surrounded by your embrace Baby, I can see your halo You know you're my saving grace You're everything I need and more It's written all over your face Baby, I can feel your halo Pray it won't fade away...

Un petit sourire amusé apparaît sur les lèvres d’Isabella aux paroles pleines d’assurance de son amant. Elle ne confirme pas ce qu’il lui dit, elle ne l’infirme pas non plus. Mais, au fond, son sourire est bien assez évocateur de la réalité. Elle ne peut plus se passer de lui, c’est certain. Elle le comprend de plus en plus mais elle le sait depuis un petit moment déjà. Elle le sait depuis ce moment où il a voulu s’éloigner d’elle, et qu’elle ne l’a pas supporté. Depuis cet instant, elle n’a plus été la même avec lui. Son cœur a commencé à s’ouvrir tandis que, peu à peu, elle s’est révélée de plus en plus présente. De plus en plus attentionnée à son égard. Tellement que, aujourd’hui, elle remarque sans aucun mal qu’il ne va pas aussi bien qu’il en a l’air. Il ne fait, ni ne dit rien de particulier pourtant. Mais c’est justement ce qui l’interpelle, Isa. Il paraît si calme, trop calme pour l’homme qu’elle connaît. Plus inquiète subitement, la Latina le contemple attentivement alors qu’il admet sans trop de difficulté qu’il a effectivement la tête ailleurs. Silencieuse, elle attend qu’il lui en dise plus, mais elle ne s’attend pas à l’entendre parler de… Toby. Elle tient énormément à son meilleur ami mais, là tout de suite, elle n’était pas préparée à discuter de lui. Elle ne montre aucune réaction néanmoins, elle est toujours aussi attentive. C’est elle, après tout, qui a tenu à ce qu’il la mette au courant de son avancée. Et, surtout, elle a envie de savoir ce qu’il a pu découvrir. – Et alors, as-tu pu trouver quelque chose ? Oui. Il a trouvé quelque chose. Une chose. Ce magazine. Ce foutu magazine. Cette fois, Isabella est incapable de cacher le fait qu’elle ne soit pas ravie du tournant que prend la conversation. A dire la vérité, elle ne saisit pas bien le sens de la question de l’enquêteur de police. – Nous sommes amis, je ne vois pas ce qui est difficile à comprendre. dit-elle, le ton évasif alors qu’elle descend sa main, interrompant tout contact physique entre eux. Le regard de la jeune femme, lui, est toujours plongé dans celui de son amant tandis qu’elle essaie de comprendre le lien entre cette enquête et… Son amitié avec Toby. – Je ne suis pas la personne qui lui veut du mal si ça peut te rassurer. ajoute-t-elle, légèrement sarcastique. Mais le sarcasme, cela ne lui ressemble pas vraiment à Isa. En règle générale, elle dit plutôt directement ce qu’elle a envie de dire. Ssimplement, mais efficacement. Seulement elle n’a aucune, mais alors aucune envie de s’étendre une nouvelle fois sur cette relation.

♛ I can feel your halo.

Remember those walls I built Well, baby, they're tumbling down And they didn't even put up a fight They didn't even make a sound I found a way to let you win But I never really had a doubt Standing in the light of your halo I got my angel now. It's like I've been awakened Every rule I had you break it It's the risk that I'm taking I ain't never gonna shut you out Everywhere I'm looking now I'm surrounded by your embrace Baby, I can see your halo You know you're my saving grace You're everything I need and more It's written all over your face Baby, I can feel your halo Pray it won't fade away...

Peu à peu, elle a changé, Isabella. Elle a changé avec lui, à son contact, sous son influence mais aussi sous celle de ses sentiments. Elle est devenue plus attentive au bien-être de Nikolaï, à ses états d’âme, à ses problèmes, à sa vie toute entière. Et, par la même occasion, elle a appris à s’ouvrir aussi de plus en plus à lui. Mais, paradoxalement, c’est en le laissant approcher autant de son cœur qu’elle le prive désormais de ses pensées. Il n’y a pas si longtemps, elle n’aurait pas été mal à l’aise devant une telle conversation. Elle en aurait parlé si elle en avait ressenti le besoin, comme à un ami. Mais c’est là toute la complexité de leur relation. Ils ne sont pas des amis, ils ne sont plus non plus de simples amants. Et cela devient difficile pour Isabella de pouvoir se confier sans détour à lui… Alors qu’elle a la crainte de plus en plus présente de le perdre. Elle ne supporterait pas qu’il s’en aille, pas encore une fois. Elle sait qu’il n’a aucune raison de le faire, officiellement. Mais il n’en avait pas non plus de partir la première fois, puis il lui a annoncé que cela ne lui suffisait plus… Qu’il avait besoin de plus. Qu’il l’aimait. Elle ne peut pas prendre le risque de le perdre une nouvelle fois. Et sans s’en rendre compte, elle réagit comme s’ils étaient ensemble, comme s’ils formaient un couple… Elle lui cache la vérité, comme elle l’a fait avec son propre mari. A la différence qu’elle n’y arrive pas avec lui. Elle se sent coupable, mal de lui mentir. Mal de parler de Toby sans lui dire l’essentiel. Mais elle continue pourtant. – On va y arriver, j’en suis sûre. dit-elle simplement, comme pour le rassurer. Mais la conversation est loin de s’arrêter. Voilà qu’il évoque cet article sur son meilleur ami et elle. Et, à nouveau, il fait naître en elle cette sensation de malaise. Malaise qu’il remarque tout de suite. Malaise face à ces grands yeux bleus qui ne la quittent pas, face à cet air extrêmement attentif sur son visage. Il doit être un excellent policier en interrogatoire parce que, déjà, il arrive à la rendre fébrile. A moins que ce soit elle qui se trouve être trop sensible face à lui. Elle le contemple plusieurs secondes durant, sans savoir ce qu’elle peut bien dire, ou non. – Je ne suis pas mal à l’aise, j’espérais autre chose de cette rencontre que parler de Toby. lance-t-elle comme pour se justifier, le ton presque amer. L’ironie n’est pas loin, elle arrive elle aussi avec un sarcasme qui ne lui ressemble pas. Elle est en train de se refermer sur elle-même, se replier pour se protéger… Les protéger tous les deux. Mais c’est loin d’être efficace face à Nikolaï. Elle a du mal à soutenir son regard, mais elle ne détourne pas les yeux. Jusqu’à ce qu’elle l’entende parler de Rome. Instinctivement, ses prunelles fuient celles de son amant. – Oui, nous l’étions… Nous le sommes. Mais ils sont amis, seulement amis. C’est ce dont elle tente de se persuader depuis ce voyage en tout cas. Relevant à nouveau la tête vers l’enquêteur, Isa ne sait guère ce qu’elle peut ajouter mais elle tente, sans tout avouer, d'expliquer pourquoi elle est aussi… A fleur de peau, quand il s'agit de Toby. – Il a beaucoup souffert à cause de rumeurs infondées… Je ne veux pas qu’il en subisse encore sous prétexte qu’on est trop proches. Ce qu’elle dit est vrai. Même si, en l’occurrence, ce n’est pas son ami qui se trouve dans une situation délicate en ce moment même… Mais bel et bien Isabella.

♛ I can feel your halo.

Remember those walls I built Well, baby, they're tumbling down And they didn't even put up a fight They didn't even make a sound I found a way to let you win But I never really had a doubt Standing in the light of your halo I got my angel now. It's like I've been awakened Every rule I had you break it It's the risk that I'm taking I ain't never gonna shut you out Everywhere I'm looking now I'm surrounded by your embrace Baby, I can see your halo You know you're my saving grace You're everything I need and more It's written all over your face Baby, I can feel your halo Pray it won't fade away...

Les yeux posés sur son amant, Isabella l’écoute avec une certaine attention. Elle apprend que Toby ne veut pas que cette affaire autour de lui s’ébruite. C’est peut-être mieux ainsi. Alerter son entourage ne ferait que le rendre plus vulnérable. Bien qu’elle n’ait toujours pas tout à fait digéré son silence auprès d’elle mais elle… C’est différent. D’un petit signe négatif de la tête, la jeune femme admet n’avoir guère pu avancer auprès de son meilleur ami. – Non, pas encore. Il faut dire que lors de leurs dernières rencontres, elle tentait surtout de retrouver véritablement son amitié, amitié devenue plus précaire depuis que les sentiments s’en sont mêlés. Mais elle ne peut pas faire une telle précision à Nikolaï, bien sûr que non. Pour autant, il se rapproche lui-même de la vérité, de plus en plus. Il refuse clairement de changer de conversation, il a une telle assurance alors qu’elle… Elle perd peu à peu la sienne. Gênée par le regard insistant de son amant posé sur elle, la Latina se laisse progressivement atteindre par ses mots. Il la déstabilise, tant et si bien qu’elle ne sait plus réellement ce qu’elle dit. – Nous le sommes toujours ! lâche-t-elle dans un petit soupir, lasse de se faire cuisiner de cette manière. Elle a la sensation d’être en plein interrogatoire. Pourtant, elle ne devrait pas vivre ces questions aussi mal, sûrement que non. Elle sent une certaine irritation la gagner alors qu’il lui demande comment ils sont proches. Il la confronte sans le savoir à sa culpabilité, à toutes ces craintes qu’elle a depuis Rome. Cette sensation d’avoir eu une attitude ambiguë avec son meilleur ami. – Je n’ai jamais prétendu que mon amitié avec lui était « banale ». rétorque-t-elle, d’un ton plus distant. Non, cela, elle sait que non. Son amitié avec Toby a toujours été à la frontière de l’amour. Elle l’aime trop pour que ce soit un ami banal. Seulement, ce n’est pas quelque chose qu’elle peut expliquer à quelqu’un d’extérieur. Nikolaï ne comprendrait pas, personne ne comprendrait. Isa se perd dans ses pensées, tentant de trouver une réponse suffisamment satisfaisante au jeune homme pour qu’il oublie le sujet… Quand elle entend sa dernière question au sujet de Rome. Elle le regarde et, malgré elle, ses yeux répondent pour elle. La belle finit par baisser les armes et… Abandonner. – Cela n’a aucun lien avec ton enquête. Et elle admet, à demi-mots, qu’il s’est bien passé quelque chose à Rome.