Tu sors de la douche en sifflotant comme à ton habitude. T’as rien à foutre, aujourd’hui. Ce soir, c’est le seul jour de la semaine où le Mermaid est fermé alors t’es pas pressé de tout mettre en ordre pour l’ouverture. C’est ton week-end à toi, le lundi. C’est votre week-end à vous tous - travailleurs du monde de la nuit. T’aurais presque pensé que tu te sentais bien si t’avais pas croisé ton corps dans la glace de ta salle de bain. Faut dire que t’as bien dormi. Faut dire que tu vas passer une bonne journée. Mais ya toujours ces marques sur ton corps pas encore effacée. Tu viens glisser un doigt autour de l’énorme tâche jaunâtre que tu as encore sur le ventre et tu sers les dents. Ça t’emmerde de voir ces blessures sur ta peau. Ça t’emmerde qu’à chaque fois que tu les vois sur ton corps, tu te sentes impuissant à nouveau. T’as pas l’habitude de regretter le passé - d'espérer avoir fermé ta gueule pour une fois. C’est pas ton genre d’avoir des regrets. Tu vas de l’avant, toi. Tu vis au jour le jour et tu laisses le passé derrière. C’est là qu’il doit être. C’est là qu’il doit rester. Ces marques sont le souvenir constant que t’es incapable de te défendre. Elles te rappellent que n’importe qui pourrait avoir le dessus sur toi si l’envie lui en prenait. Et ça t’emmerde. Ça t’emmerde tellement. Et puis ce n’était pas comme si là était le seul ancien hématome qui restait accroché à ta peau. T’en avais encore un peu partout sur le reste du corps et chacun d’entre eux n’était qu’un rappel de plus.
T’as pas l’habitude de te sentir impuissant. Ça te rappelle des mauvais souvenirs. Ça te rappelle avant. Quand tu vois ces traces dégueulasses sur ton corps, tu revois son visage au dessus de toi. Tu revois la colère dans ses yeux, le dégoût qu’il te crache à la figure alors que les coups s'abattent. Quand tu fermes les yeux, tu le revois alors qu’il avait pleinement le dessus - alors que t’étais qu’un gosse sur lequel il évacuait sa frustration. Ça a réveillé cette merde en toi, tout ça. Quand tu fermes les yeux, quand tu repenses à ces mecs - tu le revois lui qui s’en donne à coeur joie à se servir de son propre fils comme d’un ballon de football.
[...]
Le doigt sur la sonnette, tu tapes du pied avec impatience. T’as pris la décision la plus logique que tu pouvais faire. Quand ça va pas, quand t’as besoin de te changer les idées, tu prends toujours la même. Slade. Elle te fait oublier ta merde, sa queue. Le temps de vos ébats, t’en oublie tout ce qui peut foutre du bordel dans ta vie. C’était ton but, au début. Tu voulais sonner, qu’il t’ouvre et le pousser contre le mur. Tu voulais t’oublier, encore une fois, au rythme de ses coups de reins. Mais t’es pas là pour ça, finalement. T’as une autre idée en tête.
un faible soupir s'est échappé de tes lèvres, ce matin, quand tu t'es levé. tu ne travailles pas, pas le lundi. c'est le seul jour de repos de la semaine. le mermaid est fermé tous les lundi. tu as songé à occuper ta journée, pourquoi pas, aller rendre visite à ta mère. douce mère que tu apprécies tant, et pourtant. tu devrais y aller plus souvent, aller la voir, lui rendre visite, lui tenir compagnie. mais tu n'as jamais été comme ça et elle le sait sans doute mieux que quiconque. elle t'a élevé, elle a vu ton comportement changer, elle t'a vu te fermer, petit à petit. coquille vide pendant de longues années, jusqu'à que tu te réveilles, jusqu'à ce que tu dises merde. et que tu foutes ton beau-père dehors en rendant les coups. il y a des choses dont elle n'est pas au courant. beaucoup de choses. même si tu penses qu'elle s'est aie déjà douté, que les bleus sur ton corps ne provenait pas tous de tes premières années de boxe.
un soupir t'échappe à toutes ces pensées. tu n'en sais trop rien, finalement. ça t'rappelle souvent des souvenirs. beaucoup trop de souvenirs. alors cette fois, comme souvent, tu te contentes d'un coup de fil, de quelques mots échangés, rien de bien particulier comme bien souvent. une main glisse contre son visage et tu raccroches après quelques minutes. t'as jamais eu de grande conversation, t'es pas un beau parleur, t'es pas un orateur, t'es même pas un intellectuel au fond, tu connais pas des grands mots, des beaux mots qui impressionnent tout le monde. non. t'es pas ce genre de personne. tu préfères parler avec les poings.
en général, t'essayes de profiter des lundis ou de tes jours de repos pour t'occuper un minimum de ton appart. ou des papiers. tu supportes pas ça, les papiers, quand t'y penses. un soupir t'échappe et tu glisses tes doigts dans tes cheveux un court instant. t'as vraiment pas l'courage quand t'y penses réellement. et tu fronces un peu les sourcils en entendant sonner. distraction parfaite, et pourtant ça t'intrigue. soupir au bord des lèvres. tu te diriges vers la porte, et fronces un peu les sourcils en te retrouvant face à damen. salut. tu lâches simplement, l'air de lui demander ce qu'il fout la, pourquoi il est là. en temps normal, il t'aurait déjà poussé contre un mur.
Quand il ouvre la porte, t’es à deux doigts de revenir à ta première idée, à ta pulsion première. T’es à deux doigts de te dire que finalement, tu peux pas résister à l’appel de son corps - que tu veux pas, même. Faut dire qu’il est à peine devant toi que ton corps semble vouloir se propulser en avant comme s’il ne savait pas faire autre chose, comme si la mémoire de tes muscles te poussait à faire ce que tu faisais habituellement. Et Slade il fronce les sourcils comme s’il comprenait pas lui aussi, comme s’il pigeait pas pourquoi t’étais planté là. Faut dire que t’es pas patient comme mec, t’attends pas le dégel. Pis t’es pas non plus du genre à attendre patiemment qu’on te donne ce que tu veux. Tu le prends. « Salut » qu’il lâche et tu arques un sourcil. Du Slade tout craché, ça. Prononcer un simple mot et planquer une longue phrase sous entendue derrière pour ne pas avoir à trop parler. Qu’est-ce que tu fous là serait plus fidèle à ce qu’il voulait savoir plutôt que son salut bien trop plat. « J’veux plus jamais qu’on porte la main - ou le pied d’ailleurs - sur moi. » que tu commences, déterminé. « J’veux que tu m’apprennes à me défendre. »
Tu ne t’attends pas à ce qu’il se marre mais tu t’attends quand même à un rictus quelconque. Faut dire que t’es pas bien grand, que t’as que la peau sur les os et que t’es blanc comme un cul. T’as pas le physique d’un mec capable de foutre une branlée à qui que ce soit, bien au contraire. T’as la tronche de la victime, toi. La plupart des gens croient que t’en es une d’ailleurs quand ils te rencontrent pour la première fois. Pis après, t’ouvre ta gueule pour laisser passer ta personnalité de p’tit con et ils changent bien vite d’avis. « Et accessoirement, baiser marche aussi si tu veux pas. » On sait jamais. Slade est pas du genre à étendre vos échanges à autre chose qu’un discours professionnel ou sexuel. Ce serait pas étonnant qu’il t’envoie bouler.
damen. tu sais pas ce qu'il fout là. et t'aimerais bien savoir. parce que c'est pas mal inhabituel qu'il ne t'ai pas déjà poussé dans ton propre appartement. vraiment bizarre qu'autant de temps puisse s'écouler et qu'il soit encore sur le palier de la porte. tu croises tes bras contre ton torse en l'observant. questionnement caché, dissimulé derrière une simple salutation. mais il sait, de toute manière. j'veux plus jamais qu’on porte la main - ou le pied d’ailleurs - sur moi. j’veux que tu m’apprennes à me défendre. tu arques un sourcil face au blond. en entendant ses paroles. t'as envie de rire, ouais. parce qu'il a pas la gueule du mec qui veut apprendre à se battre.
faut tout recommencer depuis l'début, à ce stade. tu souffles en haussant les épaules. t'en sais rien. un rictus se dessine sur le coin de tes lèvres, discret, un peu trop discret sans doute. et accessoirement, baiser marche aussi si tu veux pas. tu l'observes quelques secondes de plus, silencieux comme à ton habitude. ouais, ça aussi, c'est tentant. c'est toujours tentant avec le blond, juste d'voir son corps se plier sous l'tiens et son visage se torde d'plaisir. tu fermes les yeux un court instant, les lèvres pincées, te redressant, t'étant appuyé contre la chambranle de la porte entre temps. j'espère que t'as d'quoi te changer. et de l'eau. tu te contentes de répondre en t'éloignant un peu dans ton appartement. attends-moi. tu lâches, t'éloignant dans le couloir, bourrant deux-trois fringues dans ton sac de sport et enfilant un short, te fichant du froid extérieur que tu vas devoir braver dans cette tenue. tu récupères tes clés et ton portable, te tournant une nouvelle fois vers damen. tu l'observes de haut en bas. tu viens ? que tu te contentes de demander, à moitié blasé de pas le voir se bouger le cul.
T’es reconnaissant qu’il se soit pas marré. Faut dire que tu t’y attendais, clairement. Il ne laisse pas échapper une occasion de se foutre de toi et de ton poids de mouche d’habitude. Sauf qu’il doit piger que c’est sérieux, cette fois. Cette fois, tu lui demandes d’apprendre à te défendre, d’apprendre à te protéger pour ne plus jamais te retrouver dans la même situation que lorsque ces mecs se sont acharnés sur toi. Il était le seul à t’avoir vu couvert de sang, à avoir vu l’ampleur des dégâts. Tu te doutes qu’il doit encore bien s’en souvenir. Du coup, t’es reconnaissant qu’il ne se marre pas et, surtout, ça te touche un peu de te dire qu’il joue au pas au con insensible. « Faut tout recommencer depuis l'début, à ce stade. » qu’il dit tout de même parce que c’est Slade, parce qu’il ne peut pas s’en empêcher. Il ne pouvait pas laisser une bonne chose durer, non. Et toi tu ne réponds pas. Tu sais qu’il a raison, qu’il va te falloir commencer du tout début. T’es même pas sûr de savoir donner un coup de poing correct sans te démonter le poignet au passage. En fait, t’es même sûr que t’en es pas capable. « J'espère que t'as d'quoi te changer. et de l'eau. » T’as pas le temps de répondre qu’il commence à disparaître dans son appartement. Bien sûr que non que t’as rien sur toi. Tu t’attendais pas à ce qu’il dise oui et puis… tu n’y avais pas pensé, aussi. Accessoirement.
Et puis ya ton cerveau qui clique d’un coup, qui pige. Il a dit oui. Il s’apprête à t’apprendre quelque chose, n’importe quoi pour t’aider. Tu t’y attendais pas du tout. Alors tu restes un peu planté là, à évaluer la situation, à te dire qu’il a préféré accepter de t’aider plutôt que de te démonter sur son canapé. Waou. La surprise de ta vie. « Tu viens ? » Tu reprends tes esprits, secouant ton visage comme pour faire revenir ton cerveau et tes pensées à leurs places habituelles avant de finalement te mettre en marche derrière lui. « Yep. J’arrive. »
ouais, faut tout recommencer. parce que damen, il est pas bien grand - même si ça, il n'y peut rien - et il pas épais non plus. avant d'se défendre, faudrait déjà qu'il prenne un peu d'poids. qu'il prenne en muscle. même si t'l'aimes bien comme ça, toi. même si tu ne l'avoueras jamais à quiconque. tu te pinces brièvement les lèvres, t'éloignant un peu, réfléchissant sans doute trop vite. il est encore tôt, l'après-midi est loin d'être terminée et t'avais rien à faire. et si baiser ne gène pas l'blond, c'est qu'il n'a pas grand chose à faire cette après-midi non plus. alors bon. pourquoi attendre, hein ? t'es pas du genre à tout remettre à demain. clairement pas.
soupir au bord des lippes, t'observes l'blond de longues secondes, planté dans l'couloir en attendant qu'il réagisse. tu fronces un peu les sourcils, tandis qu'il semble enfin sortir de sa léthargie. yep. j'arrive. tu l'laisses sortir, fermant la porte a clé, enfonçant le trousseau dans ton sac et descendant les escaliers. tu laisses damen te rejoindre, l'observant un instant, ne sachant pas trop quoi lui dire. t'es pas du genre à faire trop d'sport, hein ? tu demandes, sans doute un peu moqueur sur les bords. mais tu l'sais, au fond, que c'est pas parce que toi t'es du genre à pas vivre sans ta dose de boxe, que c'est le cas de tout l'monde.
la salle de sport n'est pas loin, et tu t'y es toujours rendu à pieds. tant pis pour le froid, et si damen se met à râler. il l'a voulu. tu pousses la porte, la tenant un court instant pour que le blond te rejoigne. et c'est sans doute un avantage que d'venir ici depuis des années. clé qui traîne dans une poche du sac, loin des regards indiscrets, salle au fond des couloirs. tu laisses l'sac tomber sur un petit banc, et tu te tournes vers le blond. t'sais même pas par quoi commencer. j'suppose que dans tous les cas, t'avais pas prévu de fringues ? tu demandes en arquant un sourcil. c'est pas compliqué à remarquer. t'attrapes un short que t'avais rajouté dans ton sac, le lui balançant. enfile ça. que tu ordonnes simplement. short qui devrait à peu près lui faire un pantalon, vu votre différence de carrure.
Tu le suis tranquillement, tes mains enfoncées dans tes poches de ton jean. T’es pas habillé pour l’occasion. Tu pensais pas qu’il allait dire oui, t’as pris la décision trop tard et tu te demandes comment tu vas bien pouvoir bouger correctement dans ton froc. T’arrives à te rassurer en te disant que t’es pas si souple, de toute manière, que t’aurais pas tant besoin que ça de bouger tes jambes. Pis c’est pas tant le besoin qui gêne, c’est surtout ta non capacité. « T'es pas du genre à faire trop d'sport, hein ? » Il se moque finalement. Tu t’y attendais. Tu l’attendais carrément. T’es bien trop habitué à ce Slade qui te cherche, sans doute pour répondre à toutes ces fois où c’est toi qui l’a cherché, où c’est toi qui l’a provoqué. Faut dire qu’il a de quoi faire, pour répondre à tout ça. « Ca se voit tant que ça ? » que tu répliques, ironique, avec un sourire au coin de tes lèvres. « Qu’est-ce qui m’a trahi ? » Parce qu’entre ta force de mouche, ta carrure de Captain America avant le sérum et tes cernes creusés comme on creuserait une tombe sous tes yeux, t’hésites.
Tu finis par marcher derrière lui jusqu’à la salle sans te plaindre. Tu te fais bien remarquer plusieurs fois que t’aimes pas marcher, que c’est chiant, mais la pensée s’envole vite. Faut dire que t’es derrière Slade. T’as une belle vue. C’est pas dur de te distraire en attendant d’arriver. Et puis il ouvre la porte, il s’enfonce dans le bâtiment et tu le suis, regardant autour de toi, détaillant ce nouvel endroit que tu ne connais pas. Il lâche son sac sur un banc, signe que vous êtes arrivés. « J'suppose que dans tous les cas, t'avais pas prévu de fringues ? » T’as pas l’temps de répondre qu’il te balance un short, le devin qu’il est. « Enfile ça. » D’ailleurs, tes réflexes sont tellement accrus que tu le rattrapes pas, le short. Il vient atterrir contre ton bassin avant de tomber mollement sur le sol. Et tu le suis des yeux, tu le regardes tomber, les bras ballants. Tu peux même entendre une voix dans ta tête. Ah ben zut alors. Il est tombééééééé. Bordel ce que tu peux être abruti, des fois. Tu le ramasses finalement, vire ton jean en manquant de te casser la gueule parce que t’es le mec le plus classe et sensuel de l’univers et enfile le short bien trop grand pour toi. Tu le fixes, lui qui entoure tes jambes, avant de remonter ton regard vers Slade. « Alors s’il tombe, c’est parce qu’il est pas du tout serré autour de ma taille, tu vois. Pas parce que j’essaie de foutre mon cul sous ton pif. » Tu marques une pause pour illustrer tes propos, tirant sur le côté du short pour montrer l’espace qu’il te reste encore à remplir. « J’dis ça, j’dis rien. » Et tu souris en coin, comme un con.
ça se voit tant que ça ? qu’est-ce qui m’a trahi ? tu te contentes d'un haussement d'épaule. tu te mords l'intérieur de la joue, l'air de rien, mais ouais, faut dire que damen, c'est pas le gars le plus musclé du monde quoi. tu glisses une main contre ton visage, et vous arrivez rapidement à la salle de sport. tu te pinces brièvement les lèvres, récupérant un second short dans ton sac. parce que tu t'en doutais, tu l'voyais venir si gros, en même temps le connaissant, c'était juste de l'impulsion. encore, toujours. tu soupires un peu, lui balançant le vêtement à la figure. vêtement qui s'écrase sur le sol. tu lèves les yeux au ciel, un soupir sur les lèvres.
t'observes damen se changer et, tout compte fait, tu lui dirais bien de s'arrêter et tu terminerais bien de retirer ses fringues, mais bon. alors s’il tombe, c’est parce qu’il est pas du tout serré autour de ma taille, tu vois. pas parce que j’essaie de foutre mon cul sous ton pif. tu arques légèrement un sourcil. j'dis ça, j'dis rien. tu t'avances un peu. ouais, y'a encore une taille à remplir, mais bon. de toute façon, ça ne changerais pas de d'habitude. tu te contentes de souffler avec un haussement d'épaules. et tu te contentes d'attraper une bande censée servir à bander vos mains, et tu l'enroules autour de la taille de damen. mieux ? tu te contentes de demander après avoir improvisé une ceinture. tu peux pas faire mieux, d'toute manière.
tu attrapes une nouvelle bande et la main de damen, commençant à l'enrouler autour de son poignet. ça lui évitera de se déboîter des phalanges si il en vient à taper contre quelque chose. tu te mords l'intérieur de la joue un instant et retiens un léger soupir. tu sais pas ou ça va vous mener, ni même jusque quand le blond va tenir. et tu termines par aller chercher une corde à sauter. un peu de cardio ne lui fera pas de mal.
T’essaies de lui expliquer que tu joues pas trop au con, today. T’essaies de lui faire comprendre que c’est de la faute du short, que t’es pas en train de foutre ton cul sous son pif. « De toute façon, ça ne changerais pas de d'habitude. » qu’il te réplique et toi, tu arques un sourcil. Ya l’envie de protester qui monte, tout de même, parce que t’es quand même pas tout le temps en train de secouer ton popotin sous son nez. C’est une éxagération totale. Mais t’as pas envie de lancer un débat. T’as pas envie qu’il se mette à changer d’avis et que tu te retrouves comme un con sans avoir avancé dans tes plans, sans avoir ne serait-ce qu’appris une mini chose pour pouvoir te défendre. Alors tu te contentes de marmonner des mots incompréhensibles en guise de protestation.
Il vient entourer tes mains d’un bande et tu le regardes faire. T’y connais rien toi alors… alors tu te contentes de le laisser faire et de le regarder pendant qu’il s’occupe de te préparer. Oh. Ça sonnait mieux dans ta tête. Maintenant, t’es en train de l’imaginer te préparer pour autre chose et… non. Tu dois rester concentré. Il finit par t’entourer d’une corde afin de faire tenir le short et bizarrement, ça marche plutôt bien. « Mieux ? » qu’il demande alors que tu bouges ton bassin dans tous les sens, d’une manière pas du tout sensuelle, rien que pour vérifier que le tissus n’allait pas terminer au sol. « Grave mieux. » Ya un grand sourire qui vient étirer tes lèvres comme si t’étais soudainement fier d’un truc alors que t’en es pas du tout responsable. « Tu seras pas déconcentré, comme ça. » que tu répliques avec un sourire provocateur, cette fois, rien que pour l’emmerder.
Slade s’éloigne pour revenir avec une corde à sauter et tu souffles doucement. L’ampleur de ta mauvaise idée commence à t’arriver en pleine gueule. T’as aucun cradio. Aucun. Tu sais que tu vas finir par terre après à peine une minute de putain de corde à sauter. Ouais. T’as moins de cardio qu’une gamine en cours de récré. La classe, Damen. La virilité, aussi.
tu arques un sourcil face au blond, qui semble paumé quand t'essayes de trouver un moyen de faire tenir ce putain de short en place. parce que clairement, le voir tomber de son cul toutes les cinq secondes, ça va vite faire voler en éclats ton sang-froid. soupir au bord des lèvres, tu restes stoïque quand il bouge son bassin comme un con. grave mieux. tu fronces un peu les sourcils, t'éloignant d'un pas ou deux. tu seras pas déconcentré, comme ça. tu l'observes, te contentes de hausser les épaules en t'éloignant un peu. il en faudra plus pour me déconcentrer. tu te contentes de répondre dans un léger grognement. et ça sonne un eu trop comme un défi stupide à tes oreilles. t'es stupide, sur ce coup là. et plutôt que de perdre ton temps, tu préfères flanquer une corde à sauter dans les mains de damen, l'observant se décomposer sous ton regard. il s'attendait à quoi, juste une série de pompe ? naïf. (adorablement naïf.)
t'es pas du genre à compter les minutes ou même compter les heures que tu peux passer ici. t'observes le blond. t'as viré ton haut depuis longtemps, jamais à l'aise avec un t-shirt quand il s'agit de te battre. même si, certes, on ne peut pas vraiment appeler ça un combat. même pas un semblant, avec damen en face de toi. et bordel, si t'avais su. t'aurais p'être réfléchis quelques instants d'plus. tu fronces les sourcils. t'essayes de comprendre, à chaque fois, comme il fait pour trébucher, ou dans quoi il se prend les pieds. il est pas doué le blond, c'est tout. encore moins doué quand il s'raccroche à toi, mais que tu l'avais pas vu venir. putain. tu siffles, ton dos heurtant le sol un peu trop brusquement à ton goût. tu l'fais exprès, c'est pas possible. tu lâches en tournant la tête vers damen, ton regard croisant le sien et ne perdant pas de temps pour venir s'y plonger, attendant une quelconque réponse de sa part. tu sais pas ce qu'il met le plus à rude épreuve chez toi. ta simple patiente, ou ton envie de le baiser salement à même le sol. sentiment qui s'est emparé de toi depuis que t'as vu ce fichu short tomber si dangereusement sur ses hanches fines.t'as eu envie de les attraper, d'y planter tes ongles et d'le faire crier.