sick boy (slamn)

tu lèves les yeux au ciel, bien trop agacé par ce mec qui essaye de te draguer depuis plusieurs minutes déjà, sans se rendre compte que t'en as rien à foutre de ce qu'il te raconte. tu t'appuies un peu sur le bar derrière toi, un verre à la main. t'étais pas censé bosser ce soir, mais y'a un de tes collègues encore nouveau qui t'as appelé en panique. et sans doute que t'étais dans un bon jour pour que bouger ton cul jusqu'au mermaid. un soupir t'échappe, tu secoues un peu la tête de gauche à droite et tu hausses les épaules, ton regard se portant un peu plus loin, tandis que tu te penches un peu en avant, la musique couvrant à moitié les paroles de ce mec, mais c'est pas pour autant que t'essayes de mieux l'écouter. t'as juste repéré la silhouette de damen, au loin, qui ne tarde à s'éloigner, un peu trop rapidement à ton goût. et tu ne sais pas pourquoi ça t'fais chier, qu'il semble partir comme ça. tu te pinces les lèvres un instant. et tu t'éloignes. sans accorder un regard à ce pauvre gars qui essayait juste d'attirer ton attention. tu secoues un peu la tête de gauche à droite, t'avançant dans les couloirs du club, les connaissant bien, depuis cinq ans.

tu ne prends pas la peine de toquer, tu t'en branles un peu de savoir si le blond, il veut être seul ou pas. tu refermes la porte derrière toi et viens t'avancer un peu dans la pièce. j't'ai jamais vu partir aussi vite d'la salle. tu fais la gueule ou quoi ? tu demandes en l'observant. parce que t'as bien capté qu'il avait vu ce gars te draguer, son corps penché vers toi et sans doute un peu trop proche. tu n'attends pas spécialement de réponse pour venir poser ton cul sur le fauteuil du blond, un soupir sur les lèvres, l'observant quelques secondes, tes prunelles glissant contre son corps. et en réalité, t'as pas franchement quelque chose à dire. (connaissant damen, il risque de t'envoyer chier rapidement) parce que t'aimes pas non plus que quelqu'un s'approche de lui. mais c'pas pareil, c'est tout. tu te penches un peu pour piquer une clope dans le paquet du blond, la glissant entre tes lèvres, te fichant bien d'une quelconque autorisation.

Tu t’étais déjà posé la question - plusieurs fois même. Tu t’étais demandé ce que tu ferais, ce que tu penserais si quelqu’un s’approchait de Slade d’un peu trop près, si quelqu’un cherchait à le séduire d’une manière ou d’une autre. T’en étais venu à la simple conclusion que ça te plairait pas. Tu l’avais compris rapidement quand la jalousie t’avait démonté le bide rien qu’en imaginant la scène, quand ce sentiment de possession t’avait fait serrer les poings. Tu t’étais toujours dit qu’il allait sans doute s’éclater ailleurs qu’avec toi et t’essayais de pas trop y penser - moins tu le vois, mieux tu te portes. Mais t’es pas prêt à les voir devant toi, à les voir se pavaner et tenter d’avoir leur bout à eux. Parce qu’ils pouvaient pas avoir leur bout à eux. Slade est à toi. En entier putain. Et t’as bien trop peur qu’un petit con se ramène, ne secoue son cul et ne te remplace. Tu veux pas avoir à retrouver quelqu’un d’autre pour qu’il soit aussi parfait que Slade au lit, pour avoir à attendre qu’il te connaisse autant que lui te connaisse au point de savoir exactement quoi faire pour te rendre dingue. T’as pas l’temps pour ses conneries. T’as déjà la personne parfaite pour s’occuper de ton cul et t’as pas envie de la perdre. Alors ouais, ça t’emmerde de voir ce mec se dandiner devant Slade. Ça te donne envie de passer à côté pour lui faire un croche patte, en vrai - pour le voir s’écrouler par terre et, si possible - oh si possible, qu’il se prenne la gueule dans la chaise haute devant lui en passant. Tu le fixes, le mec - yeux qui lancent des éclairs, qui pourraient l’enflammer sur place si tu en avais le pouvoir - et tu finis par te casser avant que la colère ne prenne vraiment le dessus.

T’es pas doué pour gérer tes émotions et encore moins pour les reconnaître. Tu sais juste que t’es sur les nerfs, que t’as envie d’foutre un coup d’poing au premier venu même si tu te pètes le poignet au passage. Alors quand t’arrives à ton bureau, tu t’allumes une clope. Il paraît que ça calme, les clopes. Il paraît que ça va arranger la situation. T’y crois pas des masses, toi, mais tu vas pas passer ta chance. « J't'ai jamais vu partir aussi vite d'la salle. Tu fais la gueule ou quoi ? » T’es assis par terre contre le mur qui longe la grande salle. Tu t’étais mis là parce que tu voulais pas qu’on te voit si on ouvrait la porte - parce que tu voulais qu’on te lâche les basques, ce soir. T’avais clairement besoin de respirer, de te calmer un peu (beaucoup). Slade. Bien sûr qu’il a vu la scène. Bien sûr qu’il a des yeux partout même quand il n’est pas entrain de bosser. Alors tu te marres un peu, légèrement. Tu ris jaune avant de tirer sur ta clope et d’arquer un sourcil quand il vient en piquer une dans ton paquet. Ben tiens. En plus. Mais tu dis rien. Tu la fermes. T’as pas envie de lui gueuler dessus, surtout pas pour ça, surtout pas pour rien. « Pourquoi j’ferais la gueule ? » T’es vraiment borné, putain. T’es assis par terre contre un putain de mur, les poings serrés et la mâchoire contractée mais t’essaies encore de faire croire que tout va bien. T’es pas un assez bon acteur pour ça, Damn.

c'est une situation qui était encore jamais arrivée, ça. les rôles s'inversent, en quelques sortes. et bordel, toi t'aimes tellement pas voir quelqu'un s'approcher de damen, t'aimes tellement pas le voir si réceptif à tout ces mecs, à ces nanas perchées sur leurs quinze centimètres de talons, à deux doigts de se casser la gueule à chaque pas. rien d'élégant, rien de beau à regarder, encore moins quand elles sont fringuées de jupes trop courtes et de haut laissant leur poitrine exploser. ouais, vraiment. tu vois pas ce qui peut l'attirer là-dedans. soupir au bord des lippes. ce gars t'en a strictement rien à foutre. genre vraiment. t'as même pas retenu son prénom, t'as même pas envie de voir sa gueule. t'préfères regarder l'blond de loin, le voir tourner le regard dans ta direction, dégager à la manière d'un gamin boudeur. et ça, ça t'interpelle bien plus que les mots de ce gars. tu l'écoutes même plus d'ailleurs, et tu t'éloignes sans demander ton reste.

le bureau dans lequel tu fais ton entrée, le blond que tu ne repères pas de suite, là assit par terre contre le mur. tu arques un sourcil, ne te privant pas de venir t'asseoir dans son fauteuil et de piquer une cigarette dans son paquet. tu lui en rachèteras un, au pire. tu viens glisser le tube de goudron entre tes lèvres et l'allumes avec le briquet qui traîne par là, avant de tirer doucement dessus, un soupir sur les lippes. tu te tournes un peu vers le blond. pourquoi j'ferais la gueule ? tu l'observes de longues secondes, silencieux, avant de tirer sur la cigarette. tu hausses les épaules, ouais, pourquoi il ferait la gueule ? si un mec essaye de te dragueur, qu'est-ce que ça peut foutre ? j'sais pas. mais t'es assit par terre à faire la gueule. tu ajoutes en posant tes prunelles sur son corps. soupir au bord des lèvres. un peu comme les enfants, quoi. que tu souffles dans la foulée. tu t'enfonces un peu plus sur son fauteuil. il est confortable, ce truc, en vrai. (et il tient le choc quand vous baisez, aussi.) viens là. tu souffles en désignant tes cuisses, ton regard ne lâchant pas le blond.

Bordel comme tu bouillonnes. Tu te demandes si l’expression est vraie, en fait - si t’as de la fumée qui te sort par les oreilles. Tu te dis que si ça devait arriver à quelqu’un ce serait à toi en cet instant. T’as rarement été aussi énervé. T’as rarement ressenti cette envie de frapper quelqu’un qui te prends aux tripes. Mais quand Slade rentre dans le bureau, c’est comme si la tempête se calmait, un peu. Comme si la raison te revenait peu à peu. Parce que s’il est là, avec toi, c’est qu’il n’est pas avec l’autre. Parce que s’il est là, avec toi, c’est qu’il t’a vu te casser - c’est qu’il a choisi de te suivre et de ne pas te laisser bouillir. Tu lui es reconnaissant pour ça, même si t’as du mal à piger - un peu. Tu comprends pas pourquoi il a préféré suivre un p’tit con énervé plutôt que prendre son pied avec un autre mec intéressé. Faut dire que dans ton crâne, le choix était vite fait.

« J’sais pas. mais t'es assit par terre à faire la gueule. » T’as bien envie de lui dire que c’est pas vrai, qu’il raconte de la merde mais il n’a pas tord. T’es bien assis par terre, pour le coup, et tu vas avoir du mal à le convaincre du contraire. Le fait de verre la gueule, par contre… « J’fais pas la gueule. » que tu rhétorique dans ta barbe que tu n’as pas, d’une manière à peine compréhensible, plus pour toi que pour ton interlocuteur. « Un peu comme les enfants, quoi. » T’allais répondre. T’allais répliquer. Sauf que t’es quand même pas con. T’es capable de reconnaître quand ton propre comportement ressemble à celui d’un gamin. C’est le cas là et tu le sais très bien. Faut pas non plus dire que t’es prêt à l’avouer - faut pas rêver non plus - mais tu le sais très bien.

Tu lèves finalement les yeux vers Slade alors que tu prends une nouvelle taffe de ton bâton de nicotine. « Viens là » qu’il te dit en désignant ses cuisses et tu soupires doucement. Ouais. T’irais bien sur ses cuisses, ouais. Sauf qu’il faut que tu finisses de te calmer avant - que tu finisses au moins ta clope. Tu te connais. Si t’y va maintenant, tu vas le provoquer. Tu vas l’emmerder en lui posant des questions sur ce fichu merdeux, là. « J’finis ma clope. » Tu réponds avant de te lever quand même, preuve de bonne fois. « J’voudrais pas te cramer ou t’foutre de la cendre dessus. » Une vraie fausse excuse - waou. Tu deviens doué pour raconter d’la merde, toi.

c'est vrai que t'aurais pu le laisser bouder dans son coin, profiter de cette soirée ou t'étais pas en train de bosser pour laisser ton regard glisser contre la scène. parce que tu ne te l'autorises quasiment jamais, quand tu bosses. trop de distraction, trop de corps ondulant aussi, bien trop rapidement pour que t'arrives à suivre réellement ce qui se passe là-bas. tu aurais pu, ce soir. mais y'a fallut que ce gars vienne te taper la discussion, puis y'a fallu que tu piges que damen s'était barré comme un enfant, en train de faire la gueule. tu sais pas pourquoi cette décision et pas celle de profiter de ta nuit avec ce mec. parce qu'il faut dire qu'il était pas dégueulasse non plus. il était juste pas blond, quoi. tu te mords l'intérieur de la joue. (et pas assez du genre grande gueule).

tu fronces un peu les sourcils face à damen, posé par terre comme un gosse, en train de tirer sur sa clope. tu peux pas t'empêcher de le taquiner un peu, lui demander pourquoi il fait la gueule. parce que c'est évidemment qu'il fait la gueule, il aura beau dire ce qu'il veut. j’fais pas la gueule. tu arques un sourcil, tires sur ta clope et passes une main dans tes cheveux, restant silencieux. t'aurais pu lui répondre que si, il a quand même vachement la tronche d'un mec en train de bouder, mais bon. c'est plus drôle de guetter sa réaction quand tu lui dis qu'il ressemble à un enfant, comme ça. tu te mords l'intérieur de la joue un instant, ton regard glissant sur le corps du blond, avant que tu ne désignes tes cuisses pour qu'il te rejoigne.

tu restes silencieux quelques instants, l'observant tirer une nouvelle voix sur le bâton de nicotine. j'finis ma clope. j'voudrais pas te cramer ou t'foutre de la cendre dessus. il est levé le blond, c'est déjà ça. un rire t'échappe, pas bien longtemps, juste le temps de quelques secondes. j'ai une gueule à en avoir quelque chose à foutre d'avoir de la cendre sur mes vêtements ? que tu te contentes de demander, haussant un peu les épaules, venant d'ailleurs tapoter ta cigarette au-dessus du cendrier. t'as pas envie d'en foutre partout non plus. tu te mords l'intérieur de la joue et un soupir t'échappe. t'as pas toute ta soirée non plus, et le blond, il a intérêt à se décider rapidement, parce que ça va terminer que tu vas te barrer et qu'il aura loupé une occasion. (sans doute de baiser, vous connaissant). tu viens bloquer la cigarette entre tes lèvres, faisant craquer tes doigts avant d'appuyer ta tête contre le dossier du fauteuil, soupirant la fumée dans l'air ambiant, fermant les yeux un court instant.

Avec les bons arguments, c’est jamais dur de te convaincre, toi. Pourvu que les explications soient bonnes, pourvus qu’on parvienne à te rentrer une logique dans le crâne. Pis quand c’est Slade, t’as tendance à déjà laisser une porte ouverte que tu laisserais fermée à pas mal de monde. T’as tendance à laisser entrouverte la porte de la négociation. D’ailleurs, yen a pas deux que tu laisserais te parler comme il vient de le faire - que tu laisserais te traiter de gosse, de putain de gamin. T’aurais mordu si on t’avait ça, si n’importe qui t’avait dit ça - même si tu savais qu’ils avaient raison. Mais après cinq ans à pas prendre de gants, t’as laissé des libertés à Slade que t’accordais pas à d’autres.

T’as trouvé une excuse qu’est à la fois bidon et totalement justifiée. Parce qu’il est clair que t’as d’autres raison pour pas t’asseoir sur ses genoux directement, mais il est aussi clair que t’as pas envie de le cramer et de le couvrir de cendre. Ya quand même vachement mieux à faire de ton temps que ça. « J'ai une gueule à en avoir quelque chose à foutre d'avoir de la cendre sur mes vêtements ? » Tu lèves les yeux au ciel alors que t’écrase la fin de ta clope dans le cendrier. Il s'impatiente, l’oiseau Slade. Si tu n’agis pas rapidement, tu auras passé ta chance et il va s’envoler. Mais c’est pas pour autant que tu vas prendre le risque de le couvrir de cendre non plus. Alors tu finis d’écraser ta clope et tu viens prendre ta place sur ses genoux. Oui. Ta place. Pas celle d’un autre - et encore moins celle de l’autre abruti d’un peu plus tôt. Ta place à toi. Face à Slade, tu viens passer tes bras autour de ses épaules. « Content ? » que tu lui dis alors que l’ombre d’un sourire semble se dessiner sur tes lèvres - enfin. Sauf que toi aussi t’es content. Parce que t’es bien, là. T’es comfortable. Et t’imagines l’autre au bar, alors que c’est toi qui te trouve sur les cuisses de Slade. Ouais. C’est toi qu’est content, surtout.

tu l'observes longuement, damen. tu guettes ses mouvements, quand il se lève, la manière dont son corps de pli pour se redresser. parce que t'aimes trop voir son corps, se torde sous le tien, ou sur le tien, quand tu le laisses s'asseoir sur ta bite. tu fronces légèrement les sourcils, ne manquant pas un geste. et un léger soupir t'échappe quand tu recraches la fumée de la clope dans l'air ambiant, déjà bien chargé de fumée. et tu sais pas franchement comme il fait pour y vivre à moitié, dans ce bureau. tu secoues faiblement la tête et tires une dernière fois sur le tube de nicotine avant de venir l'écraser dans le cendrier, laissant le blond faire de même, tes prunelles pâles observant ses doigts fins et agiles. puis il termine par bouger son cul, venir le poser sur tes cuisses, et tu t'enfonces un peu plus dans le fauteuil, juste histoire qu'il se casse pas la gueule, le blond. tu viens glisser une main contre sa cuisse.

content ? tu arques légèrement un sourcil, frottant doucement sa cuisse du bout des doigts, presque tendrement, avant de remonter ta main sous son menton. ouais, plus que content. et toi, content ? que tu sois là. pas là-bas avec ce gars dont tu te fiches pas mal. tu inclines légèrement son visage en ta direction, et tu viens emprisonner sa lèvre inférieure entre tes dents, un court instant. c'était quoi ça, de la jalousie ? que tu demandes en plongeant tes prunelles dans les siennes. bleues océans. océan bien trop profond, qui semble sans fin. tu reviens t'appuyer dans le dossier du fauteuil, tes mains sagement posées sur les accoudoirs de ce dernier. et t'observes damen, de longues secondes, peut-être même quelque courtes minutes, tu n'en sais rien. un soupir termine par s'échapper de tes lèvres. et malgré la question posée, t'as pas forcément envie d'savoir, si c'est cette vile jalousie qui commence à s'immiscer dans cette relation un peu bizarre que vous entretenez. (parce que c'est d'la merde, la jalousie. et venant d'un mec possessif, c'est risible, comme pensées.) d'quoi t'as envie ? parce qu'il est posé là, sur tes cuisses, et que ce n'est certainement pas pour papoter durant toute la soirée.

Ya sa main sur ta cuisse qui te caresse du bout des doigts et, bizarrement, ça te calme encore un peu plus. T’sais pas trop pourquoi. C’est pas habituel ça, en plus, de sentir des caresses aussi douce de la part de Slade. Tu te dis que bordel il doit faire des efforts pour pas que tu pètes un câble - que bordel il veut te rassurer. Et merde parce que t’es pas normal comme mec. Et merde parce que ça t’excite de te dire qu’il te veut autant que tu le veux. Que t’es à lui comme il est à toi. Ya une petite voix dans ton crâne qui te balance que c’est malsain, un peu - de ressentir que quelqu’un t’appartient comme ça, surtout quand t’es pas en couple, surtout quand t’es pas amoureux. Mais tu la chasses de ton esprit. C’est un dilemme mental auquel t’auras le temps de réfléchir plus tard. T’as pas très envie là, t’as autre chose à foutre. « Et toi, content ? » Ouais. Ouais t’es content. Tu hoches positivement la tête. « Tout à fait. »

T’es pas le genre de mec qui parle de ses émotions, qui va les crier sur les toits. T’aimes pas te livrer, t’aimes pas montrer tes faiblesses. Sauf que t’es pas un menteur non plus - que t’es incapable d’ouvrir la bouche pour mentir et dans le but de convaincre quelqu’un de ton mensonge. Ça se lit toujours sur ton visage et puis… ça te donne envie de gerber quand tu mens. Ça te rend malade. Alors quand Slade te demande « C'était quoi ça, de la jalousie ? », tu baisses les yeux un instant. Parce que tu ne comptes pas mentir mais t’as pas non plus envie de t’étaler là dessus. « J’crois. » Ya pas besoin d’être devin pour savoir que c’est un euphémisme, pour savoir que la véritable réponse serait positive, mais tu ne vas pas non plus le crier sur les toits pour autant. Tu finis par remonter ton visage, ton regard pour le plonger à nouveau dans le sien et tu hausses les épaules. « D'quoi t'as envie ? » qu’il te demande ensuite et ya une lueur qui traverse ton regard. Ya une lueur provoquée par l’envie que déclenche l’idée qui vient de te traverser l’esprit. T’as besoin qu’il comprenne, l’autre. T’as besoin qu’il pige qu’il est à toi. Et au fond, même si tu ne l’avoueras pas, t’as besoin de te le prouver aussi. Et tu sais que t’es pas autorisé à le faire normalement, tu sais qu’il va sans doute te repousser mais pour le coup, t’as pas envie de t’en empêcher. T’as envie de tenter le cou. Alors tu viens retirer sa veste pour mieux avoir accès à son cou, pour mieux y déposer des baisers et venir glisser ta langue sur sa peau comme pour lui faire comprendre, comme pour lui demander tout de même la permission. T’es quand même pas le genre de mec à marquer les autres sans leur consentement, merci bien.

t'observes le blond, si ça ne tenait qu'à toi, il serait déjà en train de sautiller sur ta queue et ta prise sur sa cuisse serait bien plus possessive et violente qu'elle ne peut l'être actuellement. si on peut réellement parler de prise. parce que tu te contentes de faire glisser ton pouce contre sa peau, sans doute un peu trop doucement, d'ailleurs. tu te pinces brièvement les lèvres, te contenant de lui retourner la question quand il te demande si t'es content de l'avoir sur tes cuisses. toujours. tout à fait. tu hoches la tête, comme pour approuver ses mots. ça te suffit, t'en as rien à fiche d'aller chercher un peu plus loin pour en savoir plus. les sentiments, c'pas ton truc, et juste savoir que ça l'satisfait de se retrouver sur tes cuisses, ça t'va.

tu glisses tes doigts son menton pour le regarder, fronçant un peu les sourcils, te pinçant les lèvres, lui demandant c'était quoi, tout ça. de la jalousie, évidemment, mais t'as aucune putain d'idée d'où ça sort. et c'est pas franchement bon signe, si tu prends le temps d'y réfléchir longuement. ça devient vraiment malsain c'contrôle que vous exercez l'un sur l'autre. j’crois. tu l'observes quelques instants, alors qu'il a baissé les yeux, et tu hausses un peu les épaules, relâchant son menton, t'appuyant de nouveau contre le fauteuil. tu viens soutenir son regard de longues secondes.

puis tu lui poses une simple question, celle que tu ne poses pas souvent, d'ailleurs, en lui demandant de quoi il a envie, le blond. tu te pinces brièvement les lèvres, penchant un peu la tête sur le côté en entendant simplement une réponse. mais elle ne sera pas prononcée à voix haute, damen se contentant de venir pousser ta veste sur tes épaules, et tu te redresses un peu pour le laisser te la retirer. y'a le blond qui termine par se pencher sur ton cou, l'embrasser, laisser sa langue glisser contre ta peau, et tu lèves les yeux au ciel, mi-agacé et mi-amusé par son comportement. idiot. tu te contentes de souffler dans un soupir, le laissant pourtant faire.

est-ce que c'est bon signe ? parce que t'es pas du genre à aimer te trimbaler des suçons sur la peau pendant plusieurs jours. tu te mords l'intérieur de la joue, fermant les yeux un court instant, et quand l'blond termine par se redresser, tu tournes la tête en sa direction. content ? tu demandes, aussi simplement qu'il te l'a demandé il y a quelques minutes. tu viens faufiler une main sous sa chemise, effleurant sa peau pâle, laissant tes doigts y glisser silencieusement. p'être bien que tu l'as laissé t'faire ce suçon pour qu'ce mec en bas puisse voir qu'en réalité, t'en as pas grand chose à foutre de son cul. ouais, p'être bien.

T’as pas loupé le fait qu’il ne t’a pas répondu. Ça te ferait presque arquer un sourcil de frustration. Sauf que là, c’est toi qui a foutu la merde ; là, c’est toi qui vous a mit dans cette situation. T’as rien à dire, du coup. T’as rien à lui reprocher. Alors tu fermes ta gueule et tu te contentes de profiter. T’es bien là, après tout. T’es à ta place. « C’confortable, en plus. » que t’ajoutes en haussant les épaules. Et puis ya une lueur d’amusement dans ton regard tandis qu’un sourire se dessine au coin de tes lèvres.

Tu t’attends pas à ce qu’il te fasse plus de remarque, à ce qu’il se foute de toi non plus. Vous savez pertinemment - tous les deux - qu’il t’a déjà fait bien pire à cause de sa propre jalousie. Ya juste les rôles qui s’inversent, cette fois. Et c’est pas agréable de te retrouver à sa place comme ça. T’aurais jamais crû. Et du coup, tu comprends ce qu’il ressent quand c’est toi qui te fait draguer. Pire encore, quand tu réponds aux avances que tu reçois. Tu piges. Alors tu décides silencieusement de plus jouer au con devant lui comme ça - ou de le faire juste pour l’emmerder, en le regardant ; quand le but final est de le séduire, lui.

C’est pas souvent qu’il te demande ce que t’as envie - encore moins aussi ouvertement d’ailleurs. T’en profites. T’en profites même un peu trop peut-être. Mais qu’est-ce que ça te fait du bien de pouvoir le marquer, pour une fois, de te dire que quand il sortira de ton bureau, quand il ira de nouveau dans la grande salle du mermaid - on comprendra qu’il est pas libre, qu’il est à toi. « Idiot » qu’il souffle et tu souris contre sa peau. Tu ne t’arrêtes pas, tu termines ton oeuvre - assez longtemps pour qu’elle reste quelques heures mais pas assez pour qu’il ne puisse pas s’en débarrasser avant le lendemain.

Tu finis par remonter ton visage vers lui, ton éternel sourire au coin de tes lèvres. « Content ? » qu’il te demande à nouveau alors que tu plonges ton regard dans le sien. « Trop. » Un petit mot, une petite réponse pour masquer le fait que ouais, t’es putain de content. Surtout que ya ses doigts qui passent sous ta chemise afin d’effleurer ta peau et que ouais - ouais t’es putain de content. Bordel ce que ça te rend dingue de te dire qu’il t’a laissé faire, qu’il t’a laissé le marquer rien que cette fois. « À moi. » que tu finis par siffler entre tes dents alors que tes mains descendent le long de son torse afin de se loger sous son tee-shirt pour venir le toucher à son tour. Tu laisses une de tes mains descendre encore plus bas, te saisissant de son membre à travers son pantalon avec un énième sourire en coin. « À moi. » que t’ajoutes, ton regard fixé dans le sien.