je saute dans le vide sans peur. (lauren)

01/ il y a des phrases qui l'ont marqué. des moments qui l'ont blessé. des espoirs qui sont tombés à l'eau. au début, ça a été difficile, d'apprendre que papa et maman ne rentreraient pas pour son anniversaire. qu'ils avaient une importance de dernière minute le soir de noël, quand le môme attendait avec impatience devant la fenêtre de cet appartement à attendre que la voiture se gare. le pire, c'est qu'au début, à chaque fois qu'il avait la rare chance de voir ses parents, c'était un gosse heureux. mais un gosse qui se faisait souvent rejeter. c'était toujours mamie, qui venait le border et lui dire 'je t'aime' avant de se coucher. c'était toujours elle, qui lui lisait une histoire avant de s'endormir. c'était elle, qui avait vu ses premiers pas, qui avait entendu ses premiers mots. et c'était cette autre femme, cette gouvernante qu'il n'a jamais vraiment aimé. parce qu'à l'époque, il pensait que c'était elle, la responsable de l'absence de ses parents. en vain. quand il a eu l'âge de comprendre qu'ses parents, d'un métier haut bien placé, haut bien payé et qui ne filer pas grand chose à sa grand mère pour l'aider à élever son petit fils, n'voulaient pas de lauren. ils voulaient une fille. oh oui. ils voulaient quelqu'un qui adorerait jouer avec des poupées. alors que faire d'un fils, après tout. 02/ la natation, c'est ce truc. le truc qui le faisait respirer, qui lui donner la possibilité de se défouler. il a commencé très tôt, dès qu'il a commencé à marcher, en fait. parce que mamie l'emmenait souvent à la piscine. c'est elle, qui lui a donné l'envie, le goût de ça. il a vite été un bon nageur, mieux, un excellent nageur. à l'âge de cinq ans, il a décroché sa première médaille d'or. il se souvient du regard fier de sa grand-mère. il se souvient de son sourire. il avait beau être jeune, c'était, de loin, un des souvenirs qu'il ne pourra jamais vraiment oublier. il était jeune, quand un soir, après le collège, il est allé s'entraîner. c'était que pour le plaisir, au début. sauf qu'par chance, ce soir là, l'entraîneur nationale était présent. c'est d'là, qu'tout a vraiment commencé. où les compétitions sont devenus plus intéressantes. il a raflé tous les meilleurs prix. jusqu'à ses dix sept ans. puis, il y a eu ses problèmes de dos. au début soignable, mais qui, sans trop comprendre, ça d'venait plus possible. il a porté un corset. en vain. alors il a dit au revoir aux compétitions. mais, lauren n'a jamais été triste. au contraire. parce qu'il y avait toujours sa grand-mère qui avait les bons mots. elle était toujours là, à lui souffler que c'était parce qu'il y avait une meilleure opportunité autre part. il y a cru, et il sait qu'aujourd'hui, elle avait raison.  03/ il a un point faible. un seul. c'est elle. celle qu'il considère comme son âme soeur, celle qui fait battre son coeur alors qu'ils ne sont même pas ensembles. celle qu'il connaît depuis qu'elle a seize ans. lauren a beau être un homme fort, un homme qui ne montre pas quand il est blessé, quand il est vexé. il est toujours en train de tout faire pour avoir le dernier mot, s'il y a bien une seule personne qui arrive à le rendre vulnérable, à l'faire réussir à s'exprimer sur ce qu'il ressent au plus profond de son âme, c'est bien sera. elle est belle, elle est douce avec lui. elle le fait vibrer comme aucune femme n'y arrive. pourtant, il a vraiment essayé de craquer pour une autre femme. mais c'n'était jamais elle. il ne ressentait jamais la même chose. alors lauren, il a fini par abandonner. préférant rester seul, lui faisant des grosses crises quand il la voit trop proche d'un autre. parce que c'est ça l'soucis, sera, elle est capable de lui faire voir le meilleur de lui-même, mais aussi le pire. 04/ lauren c'est l'type avec pleins d'espoirs. l'type qui sort le grand discours pour rassurer les autres alors qu'au fond, il est pas vraiment certain de ce qu'il dit. c'est le genre à trop s'ouvrir quand il a trop bu. le premier a filmé quand il en voit un en train de dégueuler dans les toilettes après l'verre de trop. c'est un gosse, quand il le veut. mais il sait aussi être un adulte responsable. parce qu'il a eu une certaine maturité trop tôt. quand il a compris que le père noël n'existait pas, quand sa grand-mère lui a appris les valeurs de la vie. qu'il fallait se battre pour avoir ce qu'on désirait l'plus et que claquer des doigts n'allaient pas suffire. quand il a appris qu'il fallait qu'il bosse, qu'il offre une épaule sur laquelle pleurer, prêt à aider les autres sans jamais faire marche arrière. lauren aurait pu mal finir, à cause de l'absence de ses parents, à cause d'une certaine richesse qu'il a depuis qu'il est gosse. mais non, ça reste un type gentil. un type qui tient sa tête hors de l'eau. 05/ en dehors du sport, lauren s'bouge beaucoup aussi dans les associations. c'est le genre de type qui va souvent à l'hôpital pour lire des histoires aux enfants malades. celui qui, tous les jours de Thanksgiving, après avoir dîner avec sa grand mère, s'en va donner aux pauvres un peu de chaleurs. il n'a jamais été forcer à le faire. mais c'est un besoin pour lui, d'être là pour les autres. d'être là pour les gosses. d'ailleurs, c'est son rêve. d'adopter. d'rendre un môme heureux. c'est son rêve aussi, de l'avoir tous les matins dans ses bras. d'avoir l'occasion de l'emmerder, de la voir sourire quand il le désire. il y croit à tout ça, lauren, parce qu'il sait qu'un jour, il va réussir à l'avoir. elle, et tous ses autres rêves qu'il s'bat pour obtenir.