choi yeonjun. mayumi (av), prettygirl (sign). anan. 331 1359 25 célibataire dont les attaches ont du mal à prendre. certaine lassitude qui s'installe après les premières découvertes, quand on se connait trop vite. peut-être que les peurs sont trop profondes, les plaies trop béantes, pour s'accrocher vraiment. étudiant en troisième année de licence sciences de l'éducation. un an de retard pour avoir redoublé en arrivant ici. pour les gamins paumés, il se dit qu'il peut, peut-être, montrer l'exemple. peut-être. le queens huppé, bien caché derrière les grandes baies vitrées. c'est tôma qui a pris cette colocation avec ses moyens affligeants.
Sujet: (tôma) attraper nos mains. Sam 29 Jan - 22:22
attraper nos mains.
Et puis passé minuit je danse au rythme des tachycardies et tout s'emballe et tout balance et tout m'étale et tout me fuit, la lune est un fruit un peu rance, la vie est une maladie.
sarasvati
outfit > La mine déconfite d’un lendemain trop effarant, Nihjee s’avance au cœur de cette foule grotesque. Ce n’est pas la première fois qu’il vient, mais il déteste toujours autant le faire – pour faire plaisir à Tôma. A quoi bon ? Est-ce pour eux qu’il joue ses mélodies ? Un rictus tord les lèvres du blondinet qui s’installe, contient les regards de travers sur sa silhouette courbée. Au moins, personne ne le regardera mal.
Lui ; Tôma.
Le rideau s’est levé pour offrir sa silhouette élancée à la vue de tous. Nihjee n’applaudit pas comme tous les autres. Il ne veut pas qu’il sache qu’il est venu le voir. Pas tout de suite. En plus, il a fourni un effort ; il n’a pas bu depuis quelques heures. Se contente de décuver, là, assis sur ce fauteuil bien plus cher que tous ses vêtements réunis. Dès lors que les phalanges douées caressent les touches noires et blanches, il ferme les paupières, se laisse enivrer par les sons joués.
Il s’imagine durant de longues minutes à danser sur ces arpèges. Il l’a déjà fait, dans leur appartement. Nihjee préfère quand les concerts sont privatisés rien que pour lui. Il se voit se mouvoir sous les mélodies parfaitement connues de son cadet, ses pas sont légers, son corps est aérien. Les pieds nus, il s’étire sous les graves et les aigus, tente de rendre honneur à ce jeu d’expert. Il est parfois grimpé sur l’instrument, pour s’y perdre, pour sentir les vibrations résonner de part en part. Et à cet instant, il image encore sa carne qui s’affaisse, à genoux, avant que la musique ne cesse. Que Tôma se rapproche pour l’attirer à lui, déposer ses doigts habiles sur son corps et en extraire une ritournelle tout à fait nouvelle. C’est chaud, c’est moite ; serait-ce sa peau, sous l’effort rythmique ?
Nihjee sent ses oreilles et ses joues s’empourprer. Mais dans la pénombre, personne ne lui prête attention. Il n’est qu’un visage supplémentaire dans cette salle où l’unique homme à acclamer se trouve sur la scène. Il est beau, avec son port de tête spectaculaire, son dos droit, sa tenue impeccable. Nihjee peut seulement se contenter de savoir, au fond de lui, que ce n’est plus ce dont à quoi Tôma aspire. Et chaque faciès ici pourrait le lire dans ses gestes s’ils daignaient s’intéresser un peu plus à ce musicien prodige. Au milieu de la représentation, l’aîné s’éclipse. Il en a assez vu pour le moment et il préfère attendre son ami dans sa loge. On le reconnait, on ne l’apprécie pas tout à fait, mais on le laisse passer. On lui dit, là-bas, sur la droite. Il se contente d’avancer sans remercier – dent pour dent, œil pour œil. Il s’avachit rapidement dans le canapé pour pianoter sur son téléphone portable. Il s’assoupit peut-être un peu car ce n’est que lorsqu’il entend du bruit dans le couloir qu’il sursaute, frotte ses prunelles embrumées. Il marque un temps d’arrêt puis se souvient qu’il est dans la loge de Tôma – la représentation doit être terminée. Il bâille à s’en décrocher la mâchoire, s’étire et, quand la porte finit par s’ouvrir, il est juste derrière. A l’attendre.
Pour une fois, c’est lui qui attend Tôma. Il lui sourit, de toutes ses dents. Fièrement.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Dim 6 Fév - 12:19
attraper nos mains.
Et puis passé minuit mes notes ne sont plus que des murmures et je m'égare au grès de tes pas, je me dissolve à ton âme et j'extasie à la grâce de ces mouvements que tu peins avec amertume.
sarasvati
Représentation prévue depuis des semaines. On en avait parlé dans un journal parce qu’elle serait suivie d’un after mondain à la hauteur de ses attentes. La pression était corrosive, elle s’engorgeait de l’âme mais il avait l’habitude, Tôma. Il n’était plus à ça près et il comptait bien leur faire fermer leurs bouches à tous ses imbéciles de poches à sous. Il n’avait rien à prouver, il n’avait qu’à prendre du plaisir en parcourant les touche de ses doigts mais le plaisir pour sa passion d’enfant l’avait quitté depuis longtemps. Il n’était qu’un automate suivant le rythme et la seule jubilation que lui inspirait de s’asseoir sur ce banc face à cet instrument était de voir que pas un des spectateurs ne leur arriverait à la cheville parce qu’il n’avait pas eu à s’échiner, lui, pour son bien. Il réajusta sa veste, repoussa d’un signe de la main la cravate que son agent insistait qu’il mette. Il n’irait pas les épater jusque là. Il lui sourit et monta sur scène. Applaudissements non feints, courbettes superficielles. Il prit place et observa le piano desservi à cette représentation. Les mélodies s’enchainaient dans ses esprits, elles progressaient à vive allure et il ne savait pas laquelle choisir. Certaines détérioraient son âme quand d’autres l’apaisaient avec jouissance. Mais ce soir, pour qui as-tu encore envie de jouer ? Les doigts méticuleux s’apposèrent sur les touches nuancées de pureté et d’impureté et le son qui en sortit fut nouvellement prospecteur d’ébahissement. On ne la connaissait pas celle-ci, de quel album venait-elle ? Il sourit intérieurement, cette chanson est pour toi Nihjee. Une autre, une à ses heures perdues d’espérer revoir l’étincelle de bonheur ravivait dans ses prunelles fatiguées. Ce n’était plus que pour lui qu’il s’asseyait devant cet instrument et, bien qu’il ne soit probablement pas là ce soir, il ne doutait pas que la mélodie traversa les murs jusqu’à son âme poussiéreuse d’étoiles. Il le vit parfaitement danser devant lui, trouver lui aussi de nouveaux pas à accentuer à ces accords eurythmiques. Vit son corps fendre l’asphalte de leurs myocardes déréglés. Ainsi se laissa-t-il bercer, entraîner jusqu’à la fin et l’âme grisante apprécia ce qu’il entraperçu quand ce fut fini. Il les salua, les remercia, leur offrit des sourires cérémonieux et quitta la scène. Grandiose comme toujours. Il écouta d’une oreille distraite son agent et ouvrit la porte de sa loge. Il se stoppa net et le regarda. En fait, il était là le plus plaisant venin à se répandre dans ses veines.
« Qu’est-ce qu’il fait là, lui ?, lança son agent, Non non, Tôma, tu avais dit que tu irais à cet after. - Et alors ? Il peut venir avec moi. - Que-quoi ?!, s’étrangla-t-elle, Est-ce que tu as vu comment il est habillé ? - C’est moi qui lui ai acheté ses vêtements, je ne vois pas où est le problème, lui lança-t-il un regard froid, Laisse-nous. On se retrouve là-bas. »
Il lui claqua la porte au nez et repassa la serviette humide qu’on lui avait donné en sortant de scène sur son visage. Il ne dit rien, ne fit que sourire. Il retira sa veste et déboutonna sa chemise. Il n’irait certainement pas à cette soirée avec ce costume. Torse nu, il attrapa sa bouteille d’eau et s’installa à côté de son meilleur ami. Il poussa un léger soupir et tourna la tête vers lui.
« Est-ce que tu as aimé ? »
Il se perdit dans ses yeux, louvoya avec les siens. Cette alchimie décadente continuait de l’aspirer sans qu’il n’y fasse grand-chose.
Je n’aurais pas espérer meilleure surprise ce soir que de te voir.
choi yeonjun. mayumi (av), prettygirl (sign). anan. 331 1359 25 célibataire dont les attaches ont du mal à prendre. certaine lassitude qui s'installe après les premières découvertes, quand on se connait trop vite. peut-être que les peurs sont trop profondes, les plaies trop béantes, pour s'accrocher vraiment. étudiant en troisième année de licence sciences de l'éducation. un an de retard pour avoir redoublé en arrivant ici. pour les gamins paumés, il se dit qu'il peut, peut-être, montrer l'exemple. peut-être. le queens huppé, bien caché derrière les grandes baies vitrées. c'est tôma qui a pris cette colocation avec ses moyens affligeants.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Sam 12 Fév - 17:41
attraper nos mains.
Et puis passé minuit je danse au rythme des tachycardies et tout s'emballe et tout balance et tout m'étale et tout me fuit, la lune est un fruit un peu rance, la vie est une maladie.
sarasvati
outfit > A l’instant où la porte s’ouvre, Nihjee est juste derrière. Il a entendu les bruits de pas arriver dans cette direction, s’est levé du canapé, et sourit de toutes ses dents. Visiblement, pourtant, si cela semble faire plaisir à Tôma, ce n’est pas le cas de son agent. La scène se passe très vite et la porte revient claquer. Sourde. Contre les esprits en pagaille de l’invité non-désiré. C’est souvent le cas, de toute façon – mais Nihjee s’en moque, il s’invite quand même. On ne peut pas le mettre dehors, même s’il arrive saoul et tout de travers. C’est Tôma qui commande. « Pourquoi t’as dit ça ? » Ses nymphes sont revenues à leur taille réelle. Ne sourient plus vraiment. Est-ce que ça servait vraiment à quelque chose de préciser que c’est lui qui lui a offert les vêtements qu’il porte ? Nihjee contemple sa propre dépendance tandis que son meilleur ami se met à l’aise. Il déglutit, s’est rassit sur le canapé. « T’avais pas besoin de lui dire. » Il se renfrogne, croise les bras sur sa poitrine. Vexé. A sa question, il hausse les épaules. Il a déjà détourné le regard parce que, quoi qu’il arrive, il sait qu’à chaque fois ses colères retombent dès l’instant où son interlocuteur plonge ses iris brunes dans les siennes. « J’sais pas. J’ai pas tout vu, je suis venu là pour dormir. Mais c’était pas toi, Tôma. » Ce n’était qu’une silhouette gracile perdue au centre de ces planches de bois. Les mélodies sorties d’entre ses doigts ont-elles fait frémir le public ? Nihjee n’a pas entendu d’ovation, ronflant probablement de tous ces verres qu’il a pris avant de venir. Il soupire, rejette la tête en arrière sur le haut du canapé. Tout est si confortable quand son propre corps ne lui offre pas le moindre exutoire.
Et Tôma qui est là, à moitié dévêtu tandis que lui meurt de chaud dans son pull hors de prix. Quel sens a-t-il à tout cela ?
Lentement, son visage a pivoté vers son meilleur ami. Son index s’est levé dans sa direction pour venir caresser la peau de son cou, essuyer une goutte de sueur qui perle encore. Il l’observe quelques secondes, la bouche entrouverte sans pourtant avoir quoi que ce soit à dire. Il replonge des années en arrière quand ils n’étaient que deux gamins innocents. Et à présent ? Les actes sont souvent si poussés, les regards tellement sous-entendus… Nihjee abandonne son corps à ses envies. Il louvoie contre celui du pianiste, s’installe face à lui sur ses cuisses. Le plus âgé dépose son front contre celui de son cadet. Cette chaleur le rassure. Elle lui permet de ne pas avoir la tête trop à l’envers quand ses jambes ont du mal à le porter. Le cœur aux abois, il sent que la fièvre le guette alors il vient murmurer tout contre l’oreille : « J’espère qu’il y aura de quoi s’amuser, à ta petite fête. » Et il lui sourit de nouveau en reposant ses deux pieds à terre. Il tourne le dos à Tôma, étire ses bras au-dessus de lui en appréciant le craquement sourd provoqué dans sa colonne vertébrale. D’un mouvement rapide, il rejoint la coiffeuse, se penche face au miroir et ne se prive pas de poudrer son visage en soufflant ensuite sur le pinceau dans la direction de son ami. Saisissant un rouge à lèvres pâle, Nihjee s’en barbouille avec autant d’amusement dans ses pupilles que s’il tapait dans un ballon. Une fois satisfait du résultat, il ne se gêne pas pour revenir près de l’artiste, détailler une brève seconde ses jambes nues qui se faufilent dans une nouvelle tenue. « Tôma… »
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Mer 2 Mar - 12:48
attraper nos mains.
Et puis passé minuit mes notes ne sont plus que des murmures et je m'égare au grès de tes pas, je me dissolve à ton âme et j'extasie à la grâce de ces mouvements que tu peins avec amertume.
sarasvati
ootd - L’alcool ne transparaissait pas de ses traits, il en conclut qu’il avait fait l’effort de ne pas boire avant de venir. Cela le fit hausser légèrement un sourcil, c’était rare qu’une telle surprise vienne avec son lot de cadeaux à la chaîne. Nihjee n’aimait pas les convenances, détestait les êtres opulents chois aux sièges bourgeois alors il ne prenait pas de pincettes et il ne s’efforçait pas. Il ne le comprenait que trop bien, cependant, cela lui fit plaisir de détecter cette petite attention envers lui parce qu’elle n’était justement destiné qu’à lui. Cela le fit doucement sourire intérieurement et il se contenta de son regard posé sur le sien pour lui signifier son remerciement. Comme il l’avait cité plus haut, Nihjee ne s’encombrait pas des convenances et c’était certainement ça qui l’attirait le plus chez lui à cet être dépourvu de compréhension à l’univers qui l’entourait lui et sa complaisance. Bien que ces différences lançaient parfois dans l’air des éclairs d’étincelles entre eux. Mots fusant aux quatre coins de la pièce et il perdit de sa superbe le pianiste virtuose. La déception aurait pu déformer ses beaux traits de visage princier mais il garda adroitement contenance. Il ne lui offrirait pas ce plaisir, celui-là même qu’il avait lâchement piétiné sous ses yeux. Qu’est-ce que ça pouvait sérieusement faire ? Il avait de l’argent à jeter par les fenêtres, ce n’était même pas ses parents qui le lui donnaient ! Il possédait un nom prestigieux, il avait la gloire à ses pieds alors, sincèrement, quelle réelle importance cela avait-il ? Nihjee n’avait qu’à s’en soucier avant. Il était incapable de se mettre à sa place et il ne le ferait pas de peur de le froisser. De ne le voir s’envoler. Bien évidemment n’était-il pas dupe et avait-il vu cette lueur fugace, triste à ses yeux quand il se montrait offreur de présents à sa beauté décadente. Néanmoins, il ne s’arrêterait pas tant qu’il ne dressait pas des barrières devant lui. Celles-là même qui devraient se bâtir de leur complicité si intimement liée.
« On partira si ce n’est pas amusant. »
Parce que le reste n’avait pas besoin de réponses. Qui des deux n’était plus réellement lui-même ? Il avait perdu son engouement pour le piano à son arrivée sur le territoire américain. Il avait eu sa célébrité, il avait vu son prénom affiché dans plusieurs pays et avait voyagé au travers sans que cela n’enjolive les notes émises à son myocarde éclat car, l’unique centre de son attention ne s’attirait plus que vers une seule personne. À quoi bon voyager sans lui et sans sa joie de vivre vagabondante ? Elle existait avant, elle le faisait rayonner avant que la bulle n’explose. Alors si la musique n’avait plus de pouvoir à son âme battue et débattue, cela ne servait strictement plus à rien. Il le laissa se détacher lui, ne le retint pas. Il se redressa à son tour et attrapa la tenue qu’il comptait mettre à cette soirée. Il ajusta son haut face au miroir, regard vague qui voyait au travers de ce reflet qu’il avait en abomination, pendant que son meilleur ami s’amusait des farandoles de maquillage. Lippes peintes d’une couleur incolore, seyant à son teint blafard fatigué des stigmates des liquides ravageurs, il saisit avec brutalité son menton entre ses doigts et rapprocha son visage du sien. Je te dévorerais tout entier. Regard possessif quand la prise se desserra avec légéreté.
« Oui, allons-y. »
Il ouvrit la porte et on les emmena à cette soirée où il fit semblant. Semblant d’être encore plus ce qu’il n’était pas. Sourire qui étirait les lèvres au point de faire mal au visage, doigts craqués aux poignées de main trop vigoureuses. Et Nihjee qui se mêlait à la foule comme si le monde n’existait pas. Il ne s’écoula qu’une heure avant qu’il ne le saisisse par le poignet et ne l’entraîne à sa suite. Des excuses suffiront, ils avaient l’habitude.
choi yeonjun. mayumi (av), prettygirl (sign). anan. 331 1359 25 célibataire dont les attaches ont du mal à prendre. certaine lassitude qui s'installe après les premières découvertes, quand on se connait trop vite. peut-être que les peurs sont trop profondes, les plaies trop béantes, pour s'accrocher vraiment. étudiant en troisième année de licence sciences de l'éducation. un an de retard pour avoir redoublé en arrivant ici. pour les gamins paumés, il se dit qu'il peut, peut-être, montrer l'exemple. peut-être. le queens huppé, bien caché derrière les grandes baies vitrées. c'est tôma qui a pris cette colocation avec ses moyens affligeants.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Sam 5 Mar - 11:03
attraper nos mains.
Et puis passé minuit je danse au rythme des tachycardies et tout s'emballe et tout balance et tout m'étale et tout me fuit, la lune est un fruit un peu rance, la vie est une maladie.
sarasvati
outfit > Quand l’amer ancre ses yeux dans la profondeur abyssale du cadet, le cœur est au bord des lèvres. Puissent-ils se comprendre depuis toutes ces années où, vagabonds, ils n’ont de cesse de venir l’un vers l’autre. Où, assassins, ils étreignent leurs âmes, les éclatent en un million de fragments. Où, voleurs, ils s’enivrent de n’offrir qu’à peine, de dérober beaucoup. Alors si les lippes colorées de cette fragrance hors de prix qu’il n’est pas capable d’apprécier à sa juste s’entrouvrent légèrement, aucun son n’en sort. Nihjee demeure là, si près de Tôma en observant les cicatrices invisibles qui ornent et fustigent son corps tout entier. Au fil du temps, malgré leur présence mutuelle, ils se sont abîmés. Ils ont plongé dans un océan divergeant. Quand l’alcool submerge les pensées du plus âgé, les ravages de la drogue font trembler le plus jeune. Emmurés dans leurs souffrances personnelles, ils tentent, tant bien que mal, de lever la tête ; d’essayer vainement de déployer leurs poumons pour respirer vraiment. Et ça blesse – agresse. Nihjee déglutit, voudrait l’embrasser mais ne le fait pas. Il n’est peut-être pas assez saoul pour cela.
( Ah bon ? )
Leurs mains liées, ils s’échappent de la loge du pianiste pour se rendre à cette grande soirée. Nihjee n’en est pas effrayé, il a même fini par en prendre l’habitude. Il sourit à ceux qui ne le regardent pas, se faufilent parmi tous ces grands noms qui jugent sans déroute son accoutrement ; s’interrogent sur sa présence insignifiante en ce lieu. Mais ça lui plaît beaucoup à Nihjee. Il offre des doigts d’honneur sans même le brandir. Il leur dit, à tous ces gens, qu’ils ne sont que le reflet pitoyable de leur pognon. Bande d’idiots. Les coupes de vin ou de champagne réchauffent la paume glacée jusqu’à ce que Tôma le rattrape, s’ennuie bien trop. Alors ils tirent leur révérence, s’enfuient par la grande porte et c’est sûrement ce qui est le plus amusant depuis le début. “T’es plus beau quand tu fais pas semblant, Tôôô-ma.” Il le bouscule en riant, pianote sur son téléphone portable pour l’emmener à quelques kilomètres de là dans une fête plus simple. Décousue. Les ombres se contentent de ricocher contre les murs, la musique de vrombir les tempes et l’alcool de couler à flot. Du mauvais whisky, de la bière bon marché – de l’humanité, sans doute, à ne plus savoir où regarder. Durant les premières minutes, Nihjee fait danser Tôma. Il se parfume de sa présence, de ce jeu de regard, de ces avances qui, manifestes pourtant, ne sont que des murmures jamais prononcés à voix haute. Et puis, dès lors que ses pas le ramènent près du bar, on l’accueille. On vient le complimenter, le caresser. Nihjee sourit, louvoie près de cet inconnu qui est plutôt à son goût quand il sait que les yeux envieux de Tôma ne sont jamais très loin. Une histoire d’un soir plutôt que l’aventure de toute une vie, à quoi bon s’évertuer ? Il se laisse entraîner, les pensées obscurcies par toutes ces effluves qui l’obsèdent. L’homme l’attire dehors, ils échangent des baisers insensés et Nihjee gémit, pourtant, dès lors que son esprit absout le visage de ce garçon sans nom pour le remplacer par celui de Tôma.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Dim 13 Mar - 16:09
attraper nos mains.
Et puis passé minuit mes notes ne sont plus que des murmures et je m'égare au grès de tes pas, je me dissolve à ton âme et j'extasie à la grâce de ces mouvements que tu peins avec amertume.
sarasvati
ootd - Ses parents ne s’étaient jamais inquiétés d’avoir des enfants anormaux. Son grand-frère et sa grande-soeur l’avaient été de leur relation incestueuse. Et leur dernier enfant de sa virtuosité grandissante quand l’argent lui-même ne l’intéressait pas. Ils avaient su être justes, stricts à tous les abords, s’étaient mis de côté quand cela devenait trop compliqué. D’autant plus pour lui. Tôma était apparu l’être le moins assorti du lot, il était cet être en porcelaine qu’ils souhaitaient ne pas voir se briser tandis qu’on l’avait éclaté en mille morceaux dès son plus jeune âge. C’était pour cette raison qu’il ne s’intéressait pas au surplus, il s’en fichait. Il se noyait dedans depuis sa naissance, il avait l’habitude et il était un nom. Un nom richissime, un nom devant lequel on s’inclinait et on évoquait le respect parce qu’il était justement loin d’être comme les autres. Il ne crachait pas à la gueule des gens, il n’étalait pas sa fortune devant les misérables, il était lui-même. Sage et perclus des douleurs de ce monde vicieux. Ils l’excuseraient, ils prétexteraient en riant gentiment qu’il était jeune et c’était tant mieux. Parce qu’il n’aspirait qu’à égayer la silhouette gracile de Nihjee, même quand celle-ci lui échappait. Il l’avait laissé l’entraîner à cette autre soirée, différente de la précédente. L’alcool coulait à flots, les bouteilles jonchaient le sol et la plupart avait atteint l’excessivité. Il se mouvait entre tous ces corps, repoussait les oisivités et ne s’adressait qu’à celui de son meilleur ami. Il n’appréciait pas plus cet instant que celui d’avant mais, ici, il n’avait pas à faire semblant. Il était lui-même et il se laissait porter par les mélodies des migraines à venir. Il ne s’échappa d’entre ses doigts que quelques minutes, vouloir boire un autre verre et peut-être essayer de comprendre ce que l’alcool lui procure de plus. Il n’avait pas de drogue sur lui ce soir, elle était restée à l’appartement. Quel dommage lorsque ses prunelles sombres détectèrent la présence d’un inconnu près de sa meilleure note musicale ? Tu n’as pas à faire ça. Mais à qui cette pensée était-elle destinée ? Il reposa brutalement le verre sur la table et retrouva l’air extérieur. Il les sépara d’un geste vif, espéra ne pas s’être montré violent. C’était stupide, ton comportement est insensé. Là encore, le destinataire était flouée.
« Qu’est-ce que tu fais ?, lança-t-il sèchement à Nihjee, Tu viens me voir et tu t’acoquines avec un autre. Tu n’as pas le droit de me faire ça. »
Regard planté durement dans le sien. Ça l’insupportait, jalousie démesurée ou possessivité exagérée ? Il jaugea l’homme, ne vit pas ce qu’il lui trouvait.
« Viens, on rentre, dit-il, Toi, dégage. », ajouta-t-il à l’encontre de l’inconnu.
Sauf qu’il ne bougea pas, attendant probablement la réaction de Nihjee. Il pressentait que cela n’allait pas lui plaire et ses entrailles se nouèrent. Il avait ressenti une joie intense en le découvrant dans sa loge, avait cru… Quoi ? Ils ne sortaient pas ensemble, il ne lui appartenait pas. Il n’était que le reflet de sa propre décadence. Il serra les poings le long de son corps et le poussa. Ce n’était pas comme ça que ça marchait.
choi yeonjun. mayumi (av), prettygirl (sign). anan. 331 1359 25 célibataire dont les attaches ont du mal à prendre. certaine lassitude qui s'installe après les premières découvertes, quand on se connait trop vite. peut-être que les peurs sont trop profondes, les plaies trop béantes, pour s'accrocher vraiment. étudiant en troisième année de licence sciences de l'éducation. un an de retard pour avoir redoublé en arrivant ici. pour les gamins paumés, il se dit qu'il peut, peut-être, montrer l'exemple. peut-être. le queens huppé, bien caché derrière les grandes baies vitrées. c'est tôma qui a pris cette colocation avec ses moyens affligeants.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Dim 13 Mar - 17:00
attraper nos mains.
Et puis passé minuit je danse au rythme des tachycardies et tout s'emballe et tout balance et tout m'étale et tout me fuit, la lune est un fruit un peu rance, la vie est une maladie.
sarasvati
outfit > Les vestiges de demain sur l’ivresse d’aujourd’hui. Les corps qui se réclament quand les cœurs, ailleurs, s’assaillent de remords. Parce que c’est plus facile ainsi. C’est moins douloureux, peut-être, de croire en des histoires d’un soir qu’en la présence d’une constance. L’esprit en effervescence, les gestes sont moins réfléchis, paraissent plus fluides. Nihjee a les paupières à demi-closes lorsqu’il invoque le visage de Tôma à la place de celui de l’autre. Qui est-il ? Qu’importe. Il n’est qu’un moment éphémère qui remplace la moiteur des jours de pluie.
Tu joues et tu perds. Recommence.
Un léger haut-le-cœur submerge la conscience du plus âgé dès l’instant où sa peau est touchée par les doigts sacrilèges de cet homme à peine rencontré. Le brun se raidit, se mord la lèvre à l’en faire saigner – apparemment, ça plaît à l’autre qui lui murmure des mots excités tout contre l’oreille. L’haleine fétide remplit son atmosphère pour un bref instant car leurs deux silhouettes sont bien vite séparées.
( Retrouvé. )
Le pianiste se tient là, avec ses propos d’un monde que Nihjee abhorre. Cela le fait rire de l’entendre parler de la sorte. Il ne se prive pas de se moquer de lui, ça n’est pas la première fois. Il lui demande ce qu’il fait, ça ne se voit donc pas ? On l’a dragué, on a envie de le baiser. “Y’a quoi ? T’es jaloux ?” Il le provoque. Au moins un peu. Un peu plus. C’est drôle de voir les traits si fins du visage de Tôma se déformer sous la colère, sous la jalousie et la possessivité qu’il a à son égard. Depuis toutes ces années, ils se tiennent ensemble ; se maintiennent. Et si aujourd’hui ça se passait différemment ? Nihjee est peut-être venu voir Tôma dans sa loge, n’a écouté qu’une partie de sa représentation, mais il ne lui doit rien. Il n’a pas envie de lui devoir quoi que ce soit. “T’as qu’à rentrer toi, moi j’reste.” Il jette un bref regard en arrière à celui qui demeure près du mur, les bras croisés, à contempler cette scène idiote. Est-ce que cela aussi, ça lui donne envie de bander ? Nihjee a une vague moue de dégoût peinte sur le visage. Il n’a pas bougé. C’est Tôma qui le fait, vient le pousser. Le repousser. Pourquoi lui demander de le suivre pour ensuite le rejeter ? Le sang a déjà séché sur la lèvre abîmée quand le plus âgé s’est désormais rapproché de son cadet. “T’es qu’un hypocrite. Tu fais le beau devant les autres mais quand t’es tout seul, t’as peur. J’suis pas comme toi. Laisse-moi.” Nihjee sait qu’il ne mesure pas ses paroles. Son manque de sobriété y étant pour beaucoup ne l’aide pas à y voir clair. Il titube un peu, ignore sa force quand son front cogne contre celui du plus jeune. Des masques les enivrent. Ils ne sont que des foutues marionnettes, les jambes et les bras brassent du vide, les mains tentent désespérément de s'accrocher quelque part. En vain. Ils gesticulent, braillent dans tous les sens. Ils ne ressemblent à rien à part à deux âmes maintenant aussi amochées physiquement que mentalement.
Au moins, nous ressemblons à ce que nous sommes vraiment. T’en dis quoi, Tôma ?
Quand les poings s’arrêtent, la respiration saccadée. Nihjee relève la tête et voudrait hurler mais rien ne vient. Il suffoque et s’échappe. Attrape les phalanges inconnues du spectateur indésirable qui n’est pas intervenu. Et il abandonne Tôma derrière lui. Il le désire autant qu’il ne veut plus jamais le revoir. La nuit s’étend au travers d’un lit méconnu. Les heures s’envolent contre les reins d’un amant sans visage. Et, au petit matin, les genoux et les mains écorchées, Nihjee vient frapper contre la porte de la chambre de Tôma.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Dim 13 Mar - 18:34
attraper nos mains.
Et puis passé minuit mes notes ne sont plus que des murmures et je m'égare au grès de tes pas, je me dissolve à ton âme et j'extasie à la grâce de ces mouvements que tu peins avec amertume.
sarasvati
ootd - Toutefois, anormal, l’était-il jusqu’au bout des ongles ? Les caprices avaient lieu, il se permettait d’en avoir car il en avait bien le droit. Il était comme tout le monde, il avait ses défauts lui aussi. Il se laissait choir dans l’extravagance et se montrait enfantin lors des sombres heures quand quelqu’un s’approchait de trop près de Nihjee. Nihjee n’était pas un objet, ce n’était pas sa possession. Il surréagissait, il était ridicule et il en avait conscience. C’était un cercle mauvais entre eux, ce jeu qui continuait et ce plaisir qu’ils prenaient chacun à s’écorcher l’âme. Était-ce réellement à qui atteindrait la ligne d’arrivée le premier ? Tôma avait perdu depuis longtemps.
« Je… »
Il referma la bouche, les traits pernicieux enlaidirent son beau visage. Il était tombé dans son piège tête la première alors qu’il savait à quoi s’en tenir depuis qu’ils avaient plongé tous les deux dans les ténèbres à coeurs ouverts. Ce n’était pas la première fois, il avait lui-même poussé le vice trop loin. Pourquoi était-il allé les rejoindre ? Il ne le souhaitait que pour lui, il n’avait envie qu’il n’appartienne plus qu’à lui. Il n’avait pas besoin de le lui communiquer oralement, son corps lui-même faisait passer le message depuis des semaines. Et il s’en ficha bien. Il se laissa encore une fois emporter par cette effervescence, ne comprit qu’à moitié ce qui était en train de se dérouler. Allongé par terre, il se boucha les oreilles jusqu’à ne plus entendre le bruit de leurs pas. Le coup, cette fois-ci, fut fort et il eut l’impression de suffoquer. Il se redressa avec maladresse et se maintint au mur. Respiration saccadée, myocarde au rythme effrénée. Quelqu’un sortit, l’interpella et il le repoussa violemment. Qu’on le laisse. Il voyait trouble, serrait son haut avec une résistance extrême avant que son poing ne se loge dans le mur. La douleur l’irradia jusqu’à la point de son coude et il se mordit la lèvre. Il grimaça légèrement ; il devait faire peine à voir. Il appela un taxi et il rentra. Obscurité grandissante, silence asphyxiant. Il partit se servir un verre d’eau, le vida d’un trait et peut-être fut-ce ce même liquide qui s’échappa de ses yeux. Les larmes roulèrent grossièrement sur ses joues et il se sentit sangloter. Non, effectivement, ce n’était pas ce qu’il avait espéré. Il attrapa le verre et le balança à l’autre bout de la pièce. Il alla s’écraser en mille morceaux contre la baie vitrée qui n’en subit qu’une éraflure. Essoufflé de toutes ces émotions qui déferlaient en lui, il se laissa tomber brutalement au sol.
Ce que j’en dis, c’est que j’aurais aimé être plus courageux pour toi… Nihjee.
Il passa une main sur son visage, constata les dégâts causés par Nihjee, puis son regard dévia de lui-même à ses mains bêtement égratignées. Il poussa un léger soupir et se redressa. Il attrapa le balai, récupéra les débris de verre. Il se coupa, bien évidemment, vilaine lacération dans la paume. Il s’en occupa vaguement, le principal ayant été de faire en sorte que les chats ne se fassent pas mal. Il partit dans sa chambre, prit son sachet de stupéfiant et s’échappa de ce monde au travers des draps de son meilleur ami qui le réveilla à peine quelques heures plus tard.
« Qu’est-ce que tu veux ?, lui demanda-t-il en sortant de sa chambre comme si de rien n’était, Est-ce que c’était cool ? Tu as pris ton pied ? »
Yeux rouges, pupilles toujours dilatées, lequel des deux faisait le plus peine à voir ? Il lui passa devant et rejoignit la cuisine. Un café serait le bienvenu.
choi yeonjun. mayumi (av), prettygirl (sign). anan. 331 1359 25 célibataire dont les attaches ont du mal à prendre. certaine lassitude qui s'installe après les premières découvertes, quand on se connait trop vite. peut-être que les peurs sont trop profondes, les plaies trop béantes, pour s'accrocher vraiment. étudiant en troisième année de licence sciences de l'éducation. un an de retard pour avoir redoublé en arrivant ici. pour les gamins paumés, il se dit qu'il peut, peut-être, montrer l'exemple. peut-être. le queens huppé, bien caché derrière les grandes baies vitrées. c'est tôma qui a pris cette colocation avec ses moyens affligeants.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Ven 18 Mar - 21:30
attraper nos mains.
Et puis passé minuit je danse au rythme des tachycardies et tout s'emballe et tout balance et tout m'étale et tout me fuit, la lune est un fruit un peu rance, la vie est une maladie.
sarasvati
outfit > Mais il n’y est pas. Il est dans sa chambre. Entouré de son odeur, de l’ivresse de leurs ardeurs qui, souvent, les emportent dans des contre-courants. Que sommes-nous vraiment l’un pour l’autre ? Alors, quand il l’observe se lever, pousser la porte pour lui passer devant, l’air narquois, il faut quelques minutes à Nihjee pour réussir à mettre lui-même un pied devant l’autre. Parce que ce n’est pas en quittant la soirée qu’il a cessé de boire. Les verres ont continué de s’enchaîner, les uns à la suite des autres, quand les coups de reins, épuisants, insatisfaisants, n’ont été qu’un échappatoire pour faire enrager cet homme qui prétend s’en moquer. S’enivrer lui a permis de laisser ses esprits tourner quand, au-dessus de lui, on s’agitait. Y penser lui donne une envie saisissante de vomir. Il porte instinctivement une main à ses lèvres, sent un haut-le-cœur le submerger sans que rien ne sorte. C’est ça, le plus douloureux.
( C’est toi que je veux. )
– Assez bon pour qu’on y passe la nuit. Et que je m’échappe au petit matin. Nihjee finit par le suivre jusque dans la cuisine, titubant encore de cette sobriété qui n’existe que dans ses songes. Il s’accroche à une chaise pour trouver un semblant de stabilité dès lors que ses prunelles se déposent sur les mains de Tôma, qui s’agitent. Sont blessées. L’aîné fronce les sourcils, se déplace lentement vers lui et saisit sa paume bandée. Il désire dérouler ce pansement mal fait, mais il y a la raideur de Tôma qui le décontenance. – Laisse-moi faire. Il aimerait lui dire combien il est un idiot quand il redoute d’entendre les réponses qu’il peut lui donner. A quoi rime toute cette relation entre eux ? Ils ne sont que des gamins qui tentent des expériences, s’en mordent les doigts. Ils ne s’appartiennent pas quand, pourtant, leurs âmes se réclament à en crever. Ils continuent de jouer, Nihjee peut-être un peu plus que Tôma. Aime le voir rager, le retrouver là, dans les draps de son lit. Quelles effluves y a-t-il abandonné dans son sillage ? Il se mord la lèvre, tiraille sur le bras du pianiste pour le forcer à mettre sa main sous l’eau. Il veut la nettoyer avec du savon. – T’pourras plus jouer pour moi si t’es blessé. Il n’ose pas relever les prunelles vers son visage, se contente de murmurer ces quelques mots en se focalisant sur la plaie de son meilleur ami. Il la lave avec autant de douceur qu’il peut, son corps tanguant de temps en temps avec ce goût métallique dans la bouche. Lui-même n’aspire qu’à s’enfoncer dans un bain brûlant pour frotter sa carcasse vigoureusement. ( Dans l’espoir d’en ressortir plus propre. )
Nihjee a détesté la soirée qu’il a passée. Il a détesté cet homme qui l’a dragué, qui l’a juste pris dans son lit pour une nuit. Soulager un désir bestial. Il a détesté ne servir que de marionnette quand lui-même a tout à fait agi de la même façon. Pour s’échapper. Il a détesté tout ça, a cru que Tôma lui aurait couru derrière une seconde fois. Mais il sait que ce n’est pas sa faute, à Tôma. L’autre homme lui a fait mal. Nihjee ne dira rien. Il l’a mérité. Alors il renifle simplement, frotte son nez du revers de sa manche en tamponnant la blessure du pianiste avec du papier propre. Autour de leurs jambes, deux de leurs chats sont venus se frotter, offrir de leur chaleur.
Sujet: Re: (tôma) attraper nos mains. Mer 23 Mar - 12:45
attraper nos mains.
Et puis passé minuit mes notes ne sont plus que des murmures et je m'égare au grès de tes pas, je me dissolve à ton âme et j'extasie à la grâce de ces mouvements que tu peins avec amertume.
sarasvati
ootd - Il avait passé la nuit dans ses draps, il avait laissé couler son odeur, son parfum jusqu’à lui. La douleur l’avait lanciné de nombreuses minutes, celles-ci longues et interminables, physiquement et psychologiquement. Le mental en pâtissait, le myocarde ratait des battements involontaires. Il avait cessé de pleurer, ses larmes brulaient au creux de ses sclères. Il avait espéré que la drogue ne fasse effet et ne le soulage, au lieu de quoi elle le plongea dans des rêves inespérées qui le rendirent fébriles et souffrant. Il ne sut par quel miracle il trouva le sommeil, ce ne fut probablement que pour une heure ou deux mais l’attente impatiente de voir Nihjee débouler plus tôt que prévu lui confirma qu’il ne serait revenu vers lui que s’il avait insisté. La machine lui tapait sur les nerfs, le bruit qui s’en échappait dans la préparation du café tapait contre ses tempes plus que la voix de son meilleur lui-même dont la vue l’insupportait. Il n’avait rien de prévu aujourd’hui, il avait fait exprès après la représentation de la veille parce qu’après tout ce serait lui probablement qui serait allé voir ailleurs si Nihjee n’était pas venu. Il lui avait donné de l’espoir, il s’était pourvu de ce sourire qui le rendait fou de lui et il avait cru. Il avait cru que peut-être au final ils en seraient capables encore une fois avant de bêtement se faire mal. Cela ne sert plus à rien, Tôma. Abandonne. Et c’était sûrement ce qu’il ferait dans les jours à venir. Il était fatigué, il n’avait pas cette force que cet homme s’attendait à ce qu’il ait. Il ne l’avait jamais eu, ce n’était qu’un conte de fées. Pourtant, il se laissa faire quand cette main saisit la sienne. Au début, restreint, ensuite aux défenses tombées. Il l’observa faire, ses yeux dérivèrent aux siens et ce ne fut pas les soins apportés qui le firent gémir, impuissant. Ce fut les prunelles rougies et égarées de Nihjee, son visage ravagé par l’alcool et les coups donnés hier. Ces lippes qu’il aimerait panser des siennes. C’était un tout pour lequel il s’offrirait corps et âme, ne le comprends-tu pas ?
« Tu as dit que ce n’était pas moi, souffla-t-il, alors au final pour qui dois-je encore jouer ? Je l’ai fait pour toi mais tu n’as pas écouté. »
Il déglutit et le repoussa. Ça le saoulait. Nihjee avait juste eu le temps de finir le bandage à sa main. Il se servit une tasse de café et souffla dessus. Une gorgée, deux gorgées, et cet écoeurement qui ne le quittait pas. Il reposa sa tasse et regarda ailleurs.
« Je ne suis pas ta marionnette, Nihjee, dit-il en faisant craquer les articulations de ses doigts, pas plus que toi tu n’es pas mon pantin. Et je n’y crois pas, planta-t-il ses prunelles éteintes dans les siennes, Je ne crois pas que tu aies pris ton pied parce que tu ne le désirais pas ! »
Et parce que c’était avec moi que tu voulais le prendre. Il le bloqua contre le mur et le jaugea de toute sa hauteur. Il colla son front contre le sien, il se débattait contre toutes ces émotions à l’intérieur de lui.
« Je ne me battrais plus pour toi. »
Tu l’as déjà dit.
« Tu me fatigues, j’en ai marre de toi. »
Et tu n'as pas tenu.
Il se détacha de lui et saisit sa tasse. Il se dirigea vers le salon, ouvrit la porte vitrée menant à la terrasse et laissa leur autre chat se faufiler entre ses jambes. Il reposa son café sur la table présente et attrapa le paquet de cigarettes et le briquet qui y trainait. Il s’en alluma une et songea qu’il n’aimerait s’évaporer comme cette fumée.