[tw] (nihjee) crawling in our skins

ootd - Il le désirait. Depuis des jours, des mois, des années sans se l’expliquer. Les meilleurs amis ne feignaient pas, ils ne s’amusaient pas car c’était malsain. On les avait surpris une fois, le dégoût s’était lu sur le visage de cette fille qui n’avait pu supporter les voir ensemble. Deux hommes ne faisaient déjà pas bon ménage, à les savoir meilleurs amis ne jouant pas franc-jeu avait causé des ravages. Il avait fallu trouver un compromis, faute de mieux et ce n’était pas grave. Ils avaient l’habitude tous les deux d’essayer de recomposer le puzzle sans en être capable. Ce n’était pas comme s’ils avaient envie de se cacher, c’était plus par peur que cela ne devienne réel s’ils poussaient les vices trop loin. Ils n’étaient que deux êtres humains, un jour ou l’autre ça se renverserait. En attendant, ils en profitaient et chacun de leurs sens prenait plaisir goulûment.
Parviens-tu à lire en moi lors de ces instants fugaces, Nihjee ? Parce que plus que de leurs désirs mutuels, il s’agissait avant tout d’un moyen de communication. Écoute mon coeur, il bat mais douloureusement. Tôma n’avait pas conscience de ses maux et ceux-ci l’engrangeaient avec suavité. Il pourrissait pour le bien de son entourage et particulièrement pour Nihjee sans que cela ne fonctionne. Les engrenages se rouillaient et bientôt ne tourneraient plus. Il ne savait plus, Tôma, il ne savait plus comment faire. Alors, oui, autant la fermer. Il sourit intérieurement et mordilla cette peau qui en rendait fou plus d’un. Il les avait attrapés, ces regards lubriques à son encontre, parfois il en avait fait fuir certains même en sachant qu’il ne finirait pas la soirée aux côtés de Nihjee. Ça ne lui rapportait qu’une mince satisfaction qui s’envolait aux instants mornes où Nihjee décidait de le repousser. Possessivité foudroyante qui le clouait sur place, son regard fixé sur cette silhouette inatteignable qui s’éloignait de lui un sourire aux lèvres. Il avait déjà agi de-même, il supportait moins que son meilleur ami qu’il ne préfère à lui ces pauvres têtes décoratives de leurs univers assemblés.


@nihjee wang

ootd -
Il quitta le lit et partit se lever les mains dans la salle de bain. Il se passa un coup sur le visage et retourna à sa chambre que Nihjee n’avait pas quitté. Il s’appuya à l’embrasure de la porte et posa ses yeux bienveillants sur lui. Il n’y avait pas besoin de le connaître pour savoir que l’alcool déchirait son corps et hormis cela, il n’était pas apte à être ce qu’il attendait de lui.

« Est-ce que nous ne sommes que deux idiots, Nihjee ? »

Il le rejoignit et glissa sa main dans ses cheveux. Il se pencha doucement vers lui et l’embrassa. Leurs baisers étaient toujours volatiles, violents, fougueux et sans faire part de légèreté et de sensibilité. Pas ce soir, pas celui-ci et il s’en fichait de ce qu’il exprimait. Il l’avait déjà fait. Qu’il se fasse repousser, ça ne l’en ferait que rire. Il esquissa un sourire et se faufila sous ses draps. Si tu as tant envie de lui, dis-le lui et peut-être est-ce que cela sera plus facile. Ça le hantait, les secrets du passé. Il avait vu les gens qu’il aimait se détruire à rôder dans le silence quand poser des mots sur ce qu’ils ressentaient aurait été plus facile afin qu’ils y trouvent le courage nécessaire. Ridicule. Se complaire dans le malheur était visiblement le meilleur moyen pour eux de survivre, et toi, Tôma ?

@nihjee wang

ootd - Je suis désolé mon amour. Parce qu’il le désirait depuis trop longtemps. Nihjee était ce pilier qui le maintenait debout chaque jour malgré la drogue et l’alcool. Il aimerait qu’ils ne se retrouvent qu’ils soient capables de vivre heureux tous les deux sans tous ces défauts du passé. À la place, il s’était détaché de son corps, de son âme qu’il avait d’engloutir et il avait passé cette eau froide sur son visage en espérant que ce qui ne lui apparaisse pas comme un cauchemar soit cette triste réalité. Incompétent pianiste crédule de se croire ce pansement aux plaies de la vague à l’âme alors même qu’il ferait mieux d’abord de se soigner au lieu de vouloir à tout prix le guérir lui. Mais ce n’était pas grave. Il vola à ses lèvres un dernier baiser pour la soirée et se faufila sous les draps. Il savait qu’il ne partirait pas, il viendrait se blottir contre lui et peut-être qu’au creux de ses bras les songes deviendraient à un moment donné plus doux. On s’en fout, oui.

Ce fut lui qui se réveilla le premier. Il n’avait pas beaucoup dormi, avait sombré dans ses pensées les quelques petites heures dans ce lit avec Nihjee. Lui dormait à poings fermés et il aimait se réveiller à voir son visage serein. Il se leva, déposa un baiser sur son front et partit prendre une douche. Il avait une longue journée qui l’attendait comme à Nihjee. Il se dirigea vers la cuisine, laissa l’un de leurs chats lui grimper dessus jusqu’à l’épaule. Il lui sourit, glissa dans sa bouche un morceau de ce qu’il était en train de préparer. Il mit de la musique, pas trop fort pour ne pas le réveiller, et profita de la fraicheur du matin en buvant son café sur la terrasse. En bas, la fourmillèrent était déjà en marche et s’engouffrait dans cette ritournelle sans fin.
L’heure avançait, et Nihjee ne s’était pas levé. Il le rejoignit et posa son téléphone portable sur le socle mis sur sa table de chevet avant d’enclencher l’une de ses musiques avec un bas volume. Ensuite, il se glissa près de lui et lui pinça le nez. Technique imparable. Il rit en l’entendant geindre et il se pencha à son oreille.

« Lève-toi, tu as cours bientôt et des examens si je ne me trompe pas. »

Il s’habilla en l’attendant, il le laissa s’agiter et l’observa de son regard bienveillant quand il débarqua enfin dans la cuisine plus débraillé que la veille. Il lui montra ses cours, lui posa quelques questions car il tenait à s’assurer qu’il réussirait. Bien évidemment qu’il réussirait et il le laissa partir pour le retrouver en fin de journée. Il était venu le chercher comme s’ils reprenaient soudainement leur quotidien incertain sans ce qu’il y avait pu avoir lieu la veille. Il lui sourit en retour au sien, et peu importait. Ils savaient tous les deux qu’ils recommenceraient jusqu’à n’en plus pouvoir.

Qui de nous deux se fracassera le premier ?

@nihjee wang