crawling back to you.

traits de caractère / si elle est courtoise et conciliante la plupart du temps, margo peut aussi se montrer soudainement plus dure plus intolérante face à un caractère qui ne matcherait pas avec le sien. constante dans sa vie, elle l'est beaucoup moins quand il s'agit de l'émotionnel, et se retrouve alors avec une humeur changeante, qui dépend du moment. elle n'aime pas parler de ses doutes, de ses peurs, et se retrouve souvent à se laisser ronger, poussée par une certaine fierté ou, à d'autres moments, par le désir de ne pas déranger en évoquant des problèmes qui la concernent elle, majoritairement. même si elle paraît souvent sûre d'elle sans en devenir arrogante, il lui arrive d'avoir des moments où sa confiance en elle se trouve bringuebalante et où elle a besoin d'être rassurée ; elle cherchera alors le contact de ses proches pour puiser en eux ce dont elle a besoin pour se sentir mieux, et repartir de plus belle. tantôt optimiste sur certains points, tantôt défaitistes pour d'autres, margo peut parfois être difficile à suivre pour ses proches, encore plus pour des gens qui ne seraient que des connaissances ou des collègues. attachée à ses valeurs et à son sens moral élevé, elle est proche de sa famille malgré le climat déséquilibré dans lequel elle a évolué au cours de sa vie, entre ses parents qui s'aiment mais qui ne sont pas capables de vivre ensemble. si elle est toujours de bons conseils, quoi qu'un peu trop franche du collier dans sa façon de dire les choses (elle ne passera pas par a+b et comptera toujours sur sa voix assez douce pour faire passer la pilule, même si le fond du message dérange), elle se montre beaucoup plus indécise par rapport aux choix qui concernent sa vie et son avenir. elle peut se montrer un peu capricieuse parfois, se mettre à bouder pour un oui ou pour un non mais, généralement, c'est passé aussi vite que c'est arrivé. cependant, dans le cas d'une trahison, quelque soit la forme, elle se montrera bien moins tolérante et beaucoup plus rancunière. la solitude, qu'elle soit familiale, amoureuse ou amicale, margo ne l'envisage que très difficilement, quand bien même elle a besoin de son espace et de son indépendance ; il faut qu'elle sache qu'elle peut appeler à l'aide en cas de besoin. elle cherche un rapport de confiance et ne se montre pas méfiante si on ne lui donne pas de raisons de l'être. un brin comédienne, elle s'adapte à la personne face à elle et peut donner l'impression de jouer un rôle, ou qu'il faudra du temps pour réellement la connaître ; elle préfère se dire qu'elle a un talent inné pour jouer les caméléons en société. exigeante, mais aussi généreuse et passionnée, elle a cette effronterie dans le regard et dans le sourire qui la pousse à tenir tête aux gens et à provoquer un peu, toujours dans une ambiance blagueuse ou, aussi, de séduction. parce que quand margo veut quelque chose (ou quelqu'un), elle n'hésite pas à créer elle-même le contact, à s'approcher et lancer une remarque agrémentée de son sourire et d'un regard brillant. tantôt mignonne, tantôt belle, tantôt fille, tantôt femme, elle oscille entre l'une et l'autre pour s'éviter de choisir définitivement un camp. elle aime plaire, elle aime sentir qu'on la regarde, et s'en nourrit pour gonfler un peu cette confiance qu'elle tente de garder en elle, et qui peut se mettre à briller beaucoup plus quand se sent bien. elle se plaît à se la jouer mystérieuse, pas toujours très convaincante mais réussissant quand même par moment à semer le doute. le mystère, pourtant, s'envole quand elle laisse sa maladresse reprendre le dessus – maladresse dont elle n'arrive à se défaire que lorsqu'elle travaille, là où l'intensité dont peut faire preuve son emploi la pousse à une concentration extrême. c'est aussi une « dirty jokes factory », qu'elle garde pourtant le plus souvent pour elle, et pour le petit sourire en coin qu'elle affiche quand elles lui viennent en tête.

Est-ce que vous avez la moindre idée de ce qui se passe dans la tête d'une femme, quand sa vie est sur le point de changer du tout au tout, sans prévenir ? Eh bien, exactement le même bordel sans nom que ce qui se passe dans celle de Margo Remsen, alors que ses doigts se resserrent autour de la feuille, tenue avec une fermeté approximative. La cacophonie de ses pensées, qui tentent toutes les unes après les autres de se frayer un chemin sur le devant de la scène en hurlant, lui fait perdre un peu le fil de ce qui l'entoure. La fin de son poste de nuit aussi. L'espace d'un instant, elle se demande si elle ne rêve pas, si ça n'est pas l'effet de la fatigue sur son organisme qui lui provoque une hallucination en continu. Parce que ça ne peut pas être possible. Elle refait, dans sa tête, entre deux manifestations foireuses de pensées encore plus foireuses, le compte des deux derniers mois. Depuis début octobre, ils ont foutu quoi ? Les souvenirs sont parfois floutés, mélangés, à moitié bouffés par le reste, et deviennent indéchiffrables. Perdus dans les affres de sa mémoire, là où elle n'a que peu de chances de les retrouver un jour, ils appartiennent à un autre univers, que le choc de la nouvelle l'empêchera d'atteindre même avec toute la bonne volonté du monde. Ok. Respire, Remsen. Souffle un coup. Ça va bien se passer. Ça va... pas bien se passer. Elle en sait rien, et ça lui fait perdre un peu plus pieds. Pourtant, face à Ashley, elle garde un air presque normal. Ses traits tirés, les cernes qui commencent à pointer sous ses yeux, changent la donne et offre au monde l'impression que seule la fatigue porte son enjeu sur son visage. Les yeux toujours rivés sur la feuille, elle la tend finalement en direction de son collègue et le regarde, lorsqu'il lui demande ce qui se passe. Voilà, c'est ça qui se passe. Ça a foiré quelque part, c'était pas prévu, c'était pas voulu, pas comme ça. Pas alors qu'il n'y a rien de clair, de précis, de concret entre eux. Pas alors qu'elle se retrouvera peut-être toute seule une fois qu'elle lui en aura parlé. Son ventre se noue déjà et, cette fois, c'est une drôle d'impression que lui laisse l'angoisse qui la prend. Son ventre... elle arrête à l'avance le geste de sa main qui s'apprêtait à venir s'y poser. Sa formation l'empêche de nier : c'est écrit noir sur blanc, là, entre les mains d'Ashley, entre les siennes juste avant. Elle l'a vu, l'a lu. Et elle déglutit un peu, tout en veillant à garder la face. Son bordel ne calme pas ses ardeurs et elle a encore du mal à réfléchir. Quoi faire, quoi dire, comment, et quand surtout. La voix d'Ash lui paraît presque un peu lointaine sur le coup, quand il lui demande si ça va. Elle soupire, s'assoit sur l'une des chaises de la salle de repos, et passe ses mains sur son visage. Ok. Réfléchis. Il y a forcément moyen de relativiser, au moins un peu. C'est pas impossible. Sauf que la relativité des choses, là, Margo n'est pas franchement en mesure de la voir. Il n'est même pas là. Elle ne sait même pas quand est-ce qu'il revient exactement, ses derniers messages étaient flous par rapport à ça. Ses joues se gonflent un peu, à la façon d'un hamster, et elle relève enfin les yeux vers Ash, agenouillé face à elle, une main posée sur sa cuisse. « Je sais pas ce que je vais faire. » Sa voix est plus semblable à un souffle qu'à une réelle prise de parole. Ça bloque un peu dans sa gorge et, si son frère était là, probablement aurait-il trouvé à redire sur cette expression – une véritable dirty jokes factory, pour suivre les traditions familiales. En parler au père. L'idée d'Ash est évidente, loin d'être conne, mais elle fait sacrément chier Margo sur ce coup, qui se masse les tempes avec un soupir. Ça aurait pu être pire. Elle sait pas tellement comment, mais ça aurait pu quand même l'être. Partagée entre la panique et la fatigue, Remsen frôle le fou rire nerveux qui risquerait de la faire passer pour une psychotique et de l'envoyer direct dans l'aile psychiatrique de l'hôpital. Les commissures de ses lèvres se mettent à trembler un peu, donnant l'impression qu'elle va se laisser aller à ses envies de rire, ou se mettre à chialer à la moindre contrariété qui se rajouterait – à noter : dans ce genre de situation, simplement la frôler risquerait d'être considéré comme une contrariété. À noter bis : penser à donner un mode d'emploi à ses potes, si jamais. Ok. Ok, ok, ok. Doit y avoir une solution quelque part. Elle se retient de poser la question à voix haute, parce qu'elle connaît déjà la réponse : en parler au père. Oui, mais non, en fait. Pas maintenant, pas quand il est pas là. Et quand il sera là, eh bien... on attendra le bon moment. S'il se présente pas ? On sera dans la merde. Ok. Cette technique est naze, faudra bien qu'elle se bouge à un moment donné. Sauf qu'il est pas donné maintenant. « J'ai besoin de dormir je crois. » Bien tenté Remsen, mais au réveil, ça sera toujours là. Quelques heures de sommeil n'effaceront rien, et tu devras l'assumer quand même. Foutue conscience, qui a fini par prendre le dessus sur les autres pensées gueulardes et en mal d'attention.
Qui ne sont pas prêtes de s'arrêter.

Ses bras entourent son cou pour le relâcher un peu trop rapidement, une fois l'étreinte terminée. Comme à son habitude, elle ne laisse pas paraître grand-chose, affiche ce petit sourire de circonstance en le détaillant une dernière fois de haut en bas, alors qu'il s'apprête à passer la porte. Elle n'a pas eu le temps de lui dire, pas eu l'occasion, le « moment donné » qu'elle attendait et qui n'a pas été soufflé. Elle sait que même si rien d'officiel ne se joue entre eux, rien de concret, rien de réel même pour certains, elle attendra, dès lors qu'il aura disparu de son champ de vision, son premier message pour lui assurer que tout va bien. Et ceux qui suivront après, jusqu'à ce qu'elle le sache de retour à New York, plus safe que là-bas, qui pourrait être n'importe où. Elle lui lance le même sourire qu'à l'ordinaire, replace une de ses mèches blondes derrières son oreille, l'épaule posée contre l'encadrement de la porte. Il est là, avec son sac sous le bras, son uniforme sur le dos, et elle se retient de se mordre la lèvre parce que ça serait montrer un signe d'anxiété qu'elle ne veut pas laisser transparaître face à lui. Parce que ça n'est toujours pas clair entre eux, déjà, mais surtout parce qu'elle ne voudrait pas lui transmettre la boule qu'elle a au creux du ventre, à côté d'une autre chose dont il en connaît toujours pas l'existence. L'ultimatum de Marko lui tourne dans la tête, résonne entre les parois de son crâne. Faut qu'elle lui en parle, sinon il le fera lui-même. Et ça n'aidera pas, peu importe la réaction qu'il aura en l'apprenant, parce que ça ne viendra pas d'elle. Si elle reconnaît silencieusement ne pas avoir spécialement cherché le bon moment dans les premiers jours de son retour, si elle veut bien admettre avoir été égoïste et portée par l'envie de simplement profiter de leurs moments à deux, elle sait que là, tout de suite, c'est tout sauf l'idéal pour lui annoncer. « Hey, tu vas être papa, au fait. Bon voyage, bisous. » aurait une allure de foutage de gueule qu'elle veut à tout prix éviter. Alors, encore un peu, le secret restera comme tel : un secret. On ne dit rien et on attend son prochain retour, en espérant qu'il ne tardera pas. Se redressant, enfin décidée à tenir debout sans l'aide du bois qui entoure la porte, elle souffle sur la distance qui restait entre eux et se glisse sur la pointe des pieds pour pouvoir poser ses lèvres sur les siennes, une main venant frôler sa joue, dans un baiser plus long qu'à l'ordinaire avant que ses talons ne retrouvent le sol. Ses deux billes bleues posées sur lui, elle pince des lèvres et les force à s'étirer en un sourire, qu'elle parvient à teinter d'une sincérité mimée, se retenant pour une fois de dire ce qui lui passe vraiment par la tête. « Je compte sur toi pour rentrer. » elle souffle finalement, d'une voix aussi calme qu'elle peut être tendue à l'intérieur. Mais ça ne sert à rien de lui montrer. Glissant sa langue sur ses lèvres, elle passe une main dans ses cheveux. « Tiens-moi au courant, d'accord ? » Elle le regarde acquiescer, tend sa joue dans sa direction quand elle le sent s'approcher d'elle, glisse une main sur sa taille pour assurer un dernier contact physique avant qu'il ne se détache d'elle. Un instant, elle ferme les yeux, profitant simplement de ses lèvres contre sa peau, son souffle qu'elle sent s'y perdre aussi. Et quand finalement il se recule, elle prend une brève seconde pour elle avant de reposer les yeux sur lui et de laisser entendre, cette fois, un léger soupir. Avant de refermer la porte, elle attend de ne plus le voir et observe quelques brefs instants le vide dans le couloir. Ses dents viennent mordre doucement l'intérieur de ses joues et, finalement, elle rentre dans son appartement.