Nesta Moraes;
-- play your cards -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
rafa consentino @kidd shaye. 1344 970 31 Le coeur broyé, les souvenirs d'un avant encore bien ancré, elle donne le change, son métier pour seul amant, jusqu'à ce que tout s'écroule. Seule, elle n'a désormais ni l'un, ni l'autre dans sa vie. Le temps passé sur le terrain, les échelons gravit les uns après les autres, ta vie pour celle-ci, sergeant-major de l'armée d'terre. C'est ce qui t'a amené à passer plus de temps de l'autre côté de l'atlantique plus qu'ailleurs, plus qu'auprès des tiens. Et maintenant, t'es au repos forcé pour t'remettre du drame affronté, et t'es presque incapable de faire face au monde qu'est plus vraiment le tien. Du cocon familial dans lequel tu étouffes, au canapé squatté le temps d'quelques soirées, t'es partout et nulle part à la fois.
your worst battle is between
what you know
and what you feel
| Sujet: -- late night calls, signal is in and out again Lun 1 Nov - 19:26 |
| [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]“There's a time that I remember, when I did not know no pain when I believed in forever, and everything would stay the same now my heart feel like December when somebody say your name 'cause I can't reach out to call you, but I know I will one day" [Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] Alors que les kilomètres se réduisent, tu te laisses bercer par les secousses du taxi. Ta tête se balance d'un côté à l'autre alors que tu te forces à ne pas te laisser attraper par les bras de Morphée. Mais qu'est-ce que tu fais? Est-ce que t'es sûre de toi? Tu devrais pas, que te souffles une voix intérieure que tu fais taire en toussotant, relevant ton regard qui se perd dans dans la contemplation des lumières de la ville, qui défilent au travers de la vitre. Dans ta tête tournent les mots échangés avec Byron, de votre échange sms, à votre dernière rencontre, le tout mélangé avec des souvenirs plus anciens.. et des souvenirs rêvés. Difficile pour toi de te rappeler avec exactitude les moments véritablement vécus, et ceux que tu t'es imaginé pour t'aider à tenir lors des instants difficiles de ton existence. Votre histoire était-elle aussi forte que tu t'en souviens ou cela vient-il de moments désespérés? Tu ne sais plus. Tu veux croire que tout ce dont tu te souviens est vrai, parce que tu as la certitude qu'il est le seul homme que t'ai jamais aimé, le seul pour qui t'aurais pu faire tout et n'importe quoi. Sauf quitter ton métier. Et si tu l'avais fait? Quelle serait votre vie aujourd'hui? Seriez-vous séparés, lassés l'un de l'autre, vous rendant compte que le terrain était votre plus grand point commun? Ou bien, feriez-vous partie de ces couples pour lesquels la routine a un côté apaisant et réconfortant? Tu ne sais pas. Tu ne sauras jamais. Parce que vous vous êtes quittés avant d'avoir la réponse, et y'a cette partie de toi qui pressent que tu n'auras peut-être jamais la réponse à cette question. Tu pousses un soupir, te retournant, essayant de trouver une position confortable, jetant un regard au chauffeur de taxi qui est bien trop concentré sur son trajet pour faire attention à l'ivrogne que tu es. Tu sors ton téléphone portable pour regarder si tu as un nouveau message, mais ce n'est pas le cas. Envoie-moi un message, que tu voudrais lui dire. Mais même si l'alcool est fort présent dans ton sang, tu sais que cela n'aurait ni queue ni tête. Comme tous les messages que tu lui as déjà envoyés. Tu essaies de refaire le fil de ta soirée pour comprendre à quel moment tu as perdu le contrôle, à quel moment il est apparu dans tes pensées et à quel moment, tu as décidé que lui envoyer un message était une bonne idée. Et si tu avais fait pire que mieux? Et si la direction que prend ce taxi était une erreur? Et si... Beaucoup de et si, beaucoup de questions, et pourtant, tu ne te préoccupes pas de la réponse. Tu ne peux pas. Parce que si en règle générale, tu es apte à prendre le temps de peser le pour et le contre dans l'espoir de prendre la bonne décision, ce soir, t'en es pas capable. Si tu le pouvais, tu aurais certainement décidé que le fait de débarquer chez un ex petit-ami, chez Byron, a une heure si tardive, est une mauvaise idée. Mais tu n'es pas dans ton état normal, les vapeurs de l'alcool ingurgité imprègnent ton corps entier et semblent régner dans ton être, prenant le pas sur les décisions logiques et réfléchies. Quand le taxi s'arrête, tu ne perds pas de temps, et c'est presque en sautant que tu le quittes, te permettant même de souffler lourdement lorsque le chauffeur te rappelle, pour te faire remarquer que tu as oublié la moitié de tes affaires sur la banquette arrière. Ca te retarde, tu as autre chose à faire, que tu veux hurler, mais tu fais marche arrière, attrapant de façon peu adroite ce qui t'appartient. Tu sens le regard désapprobateur de l'homme sur toi, quand il te voit tituber pour te remettre droite. Mais tu t'en moques. Parce que lui il ne compte pas, dans quelques instants il ne sera plus qu'un visage parmi d'autres, la seule personne qui t'importe à l'instant présent se trouve dans cet immeuble qui te fait face. Tu ne devrais pas, mais tu apprécies cet état, lamentable, dans lequel tu te trouves. Il t'offre la quiétude de l'instant et la promesse de ne pas te faire surprendre par des images que tu souhaites plus que tout oublier. Pourquoi elles sont encore là? Pourquoi elles ne s'effacent pas? Pourquoi c'est encore tant ancré en toi? Tu ne comprends pas. Parce que jusqu'à présent, les pires choses ont réussi à s'effacer de ton esprit pour finir par ne devenir qu'une étape de ton existence. Mais là, tu sens que c'est différent. Parce que rien ne s'estompe, tout te paraît encore trop réel, en un clignement de paupière et tu pourrais te retrouver à des kilomètres de là, sur cet autre continent de l'autre côté de l'océan, sous cette tente crasseuse, où l'air semblait vouloir te brûler de l'intérieur à chaque nouvelle inspiration. Si tu fermes les yeux trop longtemps, tu sens encore cette odeur acre qui te donnait la nausée et qui a fini par devenir ton quotidien, si bien que lorsque tu as respiré l'air frais pour la première fois après votre périple, c'est comme s'il y manquait quelque chose. Insensé. Tu ne bois pas, ou très peu, du moins, jamais assez pour que cela te fasse perdre tes moyens. Mais ce soir, tu n'as pas compté les shots et les verres qui se sont succédés. Tu ne te souviens plus à quel moment, tu as commencé à ressentir un engourdissement agréable et la chaleur envahir tes joues. Et puis, quand la partie rationnelle de ton être s'est rendue compte que tu devrais ralentir, il était trop tard, et c'est avec un nouveau verre que tu l'as faite taire. Profiter, oublier, s'amuser... tout oublier. C'était les mots d'ordre de la soirée, et ça a marché. Jusqu'à un certain point, jusqu'à ce que le visage de Byron s'affiche une nouvelle fois dans ton esprit, qu'une nouvelle fois tu veuilles lui parler, le besoin de sa personne te consumant presque. Alors tu as rapidement cédé, envoyant un premier message, puis des dizaines. Et quand le virtuel n'a pas été suffisant, qu'il n'a pas été à la hauteur, tu as sauté dans le premier taxi pour te rendre chez lui. Tu devrais pas, parce que c'est pas ta place; parce que vous avez pris la décision que le vous que vous formiez devait appartenir au passé. Mais tu peux pas te résoudre à ne pas appuyer sur une sonnette, une parmi d'autres. Mauvais pioche, c'est pas lui. Tu baragouines des excuses, prétextant un oubli de clé, du moins, tu crois que c'est l'excuse que tu avances. Cela semble fonctionné, car la porte s'ouvre, mais le doute subsiste, peut-être que la personne a abandonné pour te faire partir. Peu importe, t'es dedans et c'est tout ce qui compte pour toi. Aussi rapidement que t'en est capable, tu bouges de porte en porte, t'arrêtant devant chacune d'entre elles pour vérifier le nom. Tu en feras sept, avant de trouver la bonne, avant de le trouver lui. Ta main se fige en l'air quand une énième question s'incruste subitement dans ton esprit. Et s'il n'était pas seul? Cette possibilité te fait frissonner, parce que malgré un taux d'alcoolémie avancé, tu sais que cela peut-être une éventualité. Peut-être qu'il a refait sa vie, avec quelqu'un pouvant lui donner tout ce que tu n'as pas su, faisant désormais partie d'un quotidien éloigné des horreurs que vous avez pu partager. Tu n'as pas eu le courage de lui poser la question, parce que la réponse, tu la redoutes beaucoup trop. Deux ans, deux ans que vous n'êtes plus un tout, c'est long mais également beaucoup trop court. Comment pourrais-tu accepter qu'il soit à une autre, alors que tu sais que malgré la séparation, toute une partie de toi n'est encore qu'à lui. Tu secoues la tête, repoussant des mèches invisibles de ton visage. Tu ne veux pas penser à ça, c'est trop pénible. Avec l'image qui s'efface difficilement de ton esprit, tes doigts viennent se refermer en un poing, qui finit par s'abattre sur le bois de la porte. Une fois, deux fois, trois fois. Encore et encore, pour qu'il t'entende, pour qu'il arrive. Ouvre-moi, ouvre-moi. Que tu voudrais hurler, mais les mots n'arrivent pas à franchir la limite de tes lèvres. Pourvu qu'il soit seul, que tu te répètes silencieusement, sachant pertinemment que la vision de Byron en compagnie d'une autre femme, te briserait. Peu importe qu'il ne soit plus tien. Peu importe que ce soit ta faute, ou la sienne. Peu importe le temps qui passe. C'est une image que tu sais ne jamais pouvoir approuver, ne jamais vouloir voir. Ouvre-moi, j'ai besoin de toi, redis-moi nos promesses d'autrefois, fais-moi oublier les horreurs de ton absence. Aide-moi, ne m'oublie pas. Les secondes qui s'égrènent font malgré tout monter ton inquiétude, mais tu oublies tout dès que la porte s'ouvre sur la silhouette de cet homme que tu ne connais que trop bien. Les effluves de l'alcool reprennent possession de ton corps, alors qu'en croisant son regard, tu respires de nouveau. "qu'est-ce qui te fait croire que j'étais heureuse de faire ma vie de mon côté?" que tu lances, reprenant de vive-voix la conversation laissée en suspens de votre échange écrit. "comment tu peux croire que c'était facile??" le ton qui augmente légèrement alors que tu te laisses tomber contre le chambranle de la porte, plus si sûr du temps qu'il reste à tes jambes avant qu'elle ne cesse de fonctionner. Tu ne prends pas le temps de t'inquiéter de la vision que tu offres, alors que t'inspires profondément, ne te mordant la langue que trop tard quand la question qui te taraude se fait entendre. "t'es seul?" dis-moi oui, dis-moi oui.
Ne me laisse pas. |
|