e x p l o s i o n

01. meaningless l'arrivée sur l'devant de la scène. aucun sens, cette naissance. elle est arrivée, un sombre jour, zora. le fruit d'un coup de rein effréné, dans les coulisses d'un concert. maman a fait les beaux yeux, les a toujours fait papillonner. le ventre s'est arrondi du jour au lendemain, sans jamais revoir son beau chanteur. elle le voit parfois dans la presse, s'y accroche, sans oser dire à zora, qu'elle n'était pas voulue, qui il est, le paternel mystérieux. 02. ghost of you quelques années au compteur, zora, empaquetée dans les valises de sa mère. elle en a vu des villes, des gens et des cultures, dans ces voyages incessants. lorsqu'elle commençait à prendre des habitudes, elles finissaient toujours par s'en aller. zora, elle en souffre encore, de se dire que personne ne se souvient d'elle. de ses conneries pour se faire remarquer aux rires sonores. présence éphémère, au quotidien. 03. can't breathe amour étouffant, d'une mère cramponnée à sa gamine. elle a peur maman que zora finisse mal, qu'elle ne rentre plus. elle lui en fait voir de toutes les couleurs. entre les arrestations, les cautions et autres délinquances, zora, elle n'est jamais immaculée ou intacte, en passant le seuil de la porte. tout au moins, quand elle rentre. rentrer tard, dormir ailleurs, revenir couverte de blessures, les yeux défoncés, la gamine problématique, explosive. elle essaie, maman, de contrôler l'enfant, de lui faire prendre le bon chemin, espérant que les changements changeront baby. nostalgique de sa poupée se glissant dans son lit, les larmes aux yeux. il ne reste plus que les disputes et injures, dans ce foyer, croulant sous les dettes de maman, dont elle ne voit rien, zora. 04. youngblood les boulettes de papier balancées sur les camarades, zora, en fond de classe. une ou deux années, chaque fois, jusqu'à ce qu'elle s'envole, vers de nouveaux horizons. absolument médiocre, elle ne bossait jamais, zora, l'esprit ailleurs. rêvasser, bouffer des lignes entières de romans, qui ne l'aidaient absolument pas à s'élever, elle se demande encore comment elle a pu terminé l'école, zora. 05. break my broken heart qu'elle murmure, zora, les yeux noircis de ses larmes crocodiles. ils font mal les garçons, de leurs peaux encrées aux ongles rongés, griffant l'épiderme de la gamine sulfureuse. elle tombe amoureuse aussi facilement qu'une brise caressant la peau, capable de tomber d'un coup de hanches divin. elle s'en remet toujours facilement, zora, capable de rebondir et de s'en remettre. une chaîne de larmes et de sexe, auquel elle s'adonne. attachante zora, de sa jolie frimousse, de sa sensualité à fleur de peau. gamine obtient quand elle veut. 06. she is obsession, parfois. quand ses prunelles brunes se perdent dans celles des autres et qu'elle ondule, décomplexée, l'enfant. elle laisse parler son corps, gamine, attire les mouches et perd à son propre jeu, en les laissant s'agglutiner autour de son palpitant dévitalisé.