Elle se détourne, dévoile des omoplates à peine dessinées. La route sinueuse qui se creuse au bas du dos, terminée par deux masses tendres et lisses sur lesquelles ses caressent s'interrompent.
Il s'approche, muet, animal qui flaire sa proie, ferme les yeux, inspire le parfum qui émane encore près de la jugulaire, en dépit de la pluie ardente.
Il s'approche, s'approche, dissimulé dans le brouillard épais, le martèlement de l'eau qui camoufle ses gestes comme sa présence. Et pourtant, peut-être qu'on ne l'a jamais senti aussi près que maintenant.
Dans cette fosse étendue entre cou et épaule, son refuge favori, il interfère avec la pluie, dépose son arôme, son souffle, des baisers qui coulent et ruissèlent.
Ses paumes, espiègles, ont remonté le long du corps féminin pour se hisser aux flancs, puis la poitrine, attrapée à pleines mains, pétries avec un amour abrasif, assoiffé, son bassin à lui qui remue sur cette croupe tendue, la virilité dressée, acoquinée à la faille créée par ces demi-lunes serrées.
Vas-y dit-elle. Vas-y.
Alors, le regard de Dusan s'illumine, habité d'une vivacité soudaine, brute et primaire.
Le membre présenté à l'intimité découverte, il fraye son chemin progressivement, crevant d'un grondement sourd et épais, confondu au fracas du torrent qui ne cesse de frapper sa toison.
Plus loin. Une chaleur significative et foudroyante l'enrobe, l'avale tout entier, ses griffes qui se plantent à la peau des seins.
Mais il n'arrête pas. Il continue, marque son territoire, s'immisce plus profondément, là où la fournaise pulse, humide et plaisante, trop accueillante.
On l'entend tomber dans l'oubli,
son corps qui s'épouse au sien.
Oui, il jure.
Oui, il invoque encore son nom.
Oui, c'est une morsure qu'il vient de laisser là.
Mais il n'arrête pas. Il continue, marque son territoire, s'immisce plus profondément, là où il pourra l'atteindre, là où il pourra la rejoindre, déterrer ses cris les plus enfouis, extraire la joie la plus secrète, la plus intime, alors que ses reins entament un premier va-et-vient.