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 l'enfant démon.

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Message Sujet: l'enfant démon.   l'enfant démon. Empty Jeu 11 Mar - 12:18

le chant des mers.
Il était de ce que les histoires n’oubliaient pas, capitaine pirate autant qu’un sale rat.
Il était rentré au port proche de sa véritable dame sans pouvoir éviter l’drame mais conservant dans la bataille sa rame.


Quelques jours seulement et tu serais presque tenté d’avancer ton départ précipitamment,
si tu n’avais pas des choses à faire avant, des choses plus importantes que l’être qui te sert de femme et qui n’a rien de charmant.
T’as une guerre à gagner pour des papiers qu’elle sera la première à signer ; les genoux pliés, les larmes déversées et le cœur brisé.
Mais surtout la défaite assumée et l’corps bien baisé.

T’as un contrat en discussion, un nouveau contre un échange qui pourrait te rapporter bonbon.
Là est ta première raison de ton retour dans l’antre des démons.
De ce que vous avez toujours été avec Caliane, incapable de s’aimer sans se détruire.
T’as un bijou à récupérer, un pacte à finaliser, la voix du commanditaire dans l’oreille qui te promet ton oseille quand plus loin dans la demeure une porte claque, à entendre des pas qui n’ont rien d’aphrodisiaque.
Tu sais que ce n’est pas elle.
Caliane, tu la reconnaitrais entre milles, pour ton plus grand malheur, comme un poison dans la cervelle.

- Je te rappelle.
La communication se coupe alors qu’tu la vois à l’entrée, la silhouette fantomatique,
dans ses habits chics
celle que tu n’as pas vu depuis des années
celle que tu n’as même pas vu grandir.
celle que tu n'as jamais voulu réellement chérir.

Et tu pourrais presque en rire, d’un sourire en coin qui légèrement se relève dans l’coin de tes lèvres dans un instant malsain.
Y a rien d’sain
A observer la copie conforme de ta chère femme, la catin à faire cramer dans les flammes, dans sa plus tendre jeunesse.

Puis il disparaît, le croissant de lune à l’ombre de tes charnues pour la nouvelle venue.
Tu ne te lèves pas, sur le fauteuil tu demeures alors que plus lentement semble tourner l'heure.
A tes lèvres, tu portes le verre de consistance chère, plutôt ravie de cette arrivée pour te distraire.

- Et vous êtes ?
D’une nonchalance feinte quand, dans ce même instant, c’est ton coeur qui suinte,
d’un étrange sentiment alors qu’les démons se font toujours garnement.
A entendre chacun de leurs ricanements.

Bonjour mon enfant, comme tu es grand.

Tu ne pourrais mentir en disant que la surprise est présente, elle l’est, sans être menaçante.
Pour tes convictions, pour ce que tu es, après tout, tu ne pouvais y échapper en étant de retour à la maison.
Drôle de chanson.
Ironie à la con.
Alors qu’en foulant le parquet de la demeure pendant des heures,
Alors qu’en ayant l’cul posé sur un fauteuil aussi affreux que l’voeu de chasteté d’une idiote de bonne soeur,
Tu n’as pas cette impression.
Tu ne l’as presque jamais eu.

Homme des bétons de mers, le sol fixe te donne le mal de terre, plus encore de retour dans l’antre de la sorcière. Caliane, fille de Diane, salope courtisane qui a engendré l’enfant du démon.
c'est quc'était bon.
divinement bon.


Et mille sentiments se mêlent en regardant celle que tu as de moitié créée par la finalité du désir accumulé proche de l’aine.
Et le côté plus fort se révèle en toi, indéchiffrable extérieurement sur ton visage en soit, en contemplant cet être qui provoque tant de haine.
Entre sa mère et toi,
entre une reine et son roi,
quand la première a toujours clamé, voire même assumé, un c’est ce que je voulais, moi.
quand ce dernier a toujours assuré, voire même assumé, un je ne veux pas de toi.

de vous.



nyc. 11/03/2021.
(retranscription audio d'une allocution brouillée, mémoires retrouvées sur un magnéto presque trop rouillé. on racontait qu'il s'agissait là des mots du pirate condamné. il l'était à la potence, prêt à laisser vaguer son âme noire dans l'eau salée avec errance. qui sait s'il aurait souhaité qu'il soit écouté et surtout analysé.*)


j’ai arrêté d’compter. (grésillement.)
de nombreuses choses en réalité.
des nombreuses fois où j’en avais rien à foutre. de toi.
de ces peu de fois où j’ai pensé à toi. (long silence.)

ils disent que j’devrais avoir honte.  (un rire rauque où pointe une lassitude avec peut-être une touche de dégoût.) qui sait ?
est-ce qu’ils savent c’que j’pense vraiment ?

ce jour-là, quand t’es apparue devant moi, comme un phare au milieu d’la tempête, j’avais arrêté d’compter.
ces jours passés sans pouvoir te contempler.
j’avais arrêté d’y penser, à m’demander à quoi tu pouvais ressembler.
est-ce que t’avais tout pris d’ta mère ?
est-ce que t’avais un peu d’moi dans tes airs ?

(un soupir. trente secondes passent, sans rien, seulement un bruit ambiant. indéchiffrable.)

aujourd’hui, j’sais même pas si c’est important. y a rien d’plus chiant.
on aurait dit ta maman. (un reniflement de dédain. fin.)

* nb. qui sait s’il avait réellement envie de parler d’elle. de cet enfant. de son enfant. sa fille. là encore, il possédait cette rancune. cette rancoeur qui ne lui quittait le coeur.
alors qu’elle n’y était pour rien.
alors qu’il n’y pouvait rien.

- La pieuvre.
Le chant des mers


@ava caruso l'enfant démon. 3227196488
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Message Sujet: Re: l'enfant démon.   l'enfant démon. Empty Mar 16 Mar - 12:34


l'enfant démon
@nars aznar

la tête lourde.
Je me traîne littéralement.
En regardant ma garde robe ce matin, j'ai opté pour une robe légère verte émeraude. L'genre de truc fait pour attirer tout les regards sur moi. Ce qui me gène, c'est la couleur dénote avec les hématomes d'un bleu délavé qui courent tout le long de mon bras. Devant le miroir, je grimace, j'ai une sale gueule, des cernes de dix kilomètres de long et du mascara collant sur les joues. J'ai chialé hier soir, j'ai chialé parce qu'il m'a promis qu'on passerait notre vie ensemble, qu'il ferait de moi une reine. J'aurai enfin cette putain de couronne posée au sommet de mon crâne. Je pense que je le mérite. Ouais, je le mérite totalement. J'serai belle, plus belle encore que le jour de mon vingt et unième anniversaire. Maladroitement, j'attrape une bouteille de démaquillant, le coton s'imbibe trop vite et j'étale tout sur ma face décrépie. Quinze minute plus tard, on dirait que j'ai dormi douze d'affilées. Je suis pimpante, resplendissante, je rayonne dans ma robe toute droite importée de Milan.


Elle a les yeux fixé à son téléphone quand elle entre dans la villa, ce qu'elle regarde ce sont les messages sans réponse qu'elle a envoyé à sa mère, une dizaine, une vingtaine même. j'veux aller déjeuné dans ce nouveau restaurant en bord de mer. tu m'accompagnes ? pourquoi tu fais la morte ? tu réponds toujours. j'vais finir par croire que t'es morte. maman, stp, j'ai faim. bon, j'viens te chercher. Ava ne supporte pas l'ignorance, encore moins celui de la génitrice. Mauvaise habitude. Il n'y a toujours eu qu'elles, contre le reste du monde n'est-ce pas ? Elle connait l'espace sur le bout de ses escarpins, qui lui font traversée l'entrée sans qu'elle n'ait besoin de redresser le nez. Si sa mère n'est pas là, elle demandera un spritz à Emilia et attendra sagement sur la terrasse, assez longtemps pour avoir l'occasion de tirer la tronche. Peut-être lui offrira-t-elle un nouveau sac à main pour se faire pardonner son absence ? L'éventualité la fait sourire à pleine dent. C'est la voix d'un homme qui la fait sursauter, la main posée sur le cœur comme si elle venait de vivre la pire frayeur de son existence. Le visage se relève.

Du haut de ses talons de douze elle observe l'inconnu, elle plisse les yeux quand elle se met à fouiller dans ses souvenirs. Le néant. Ses neurones ne clignotent pas. Ava fait un pas en avant, le dévisage puis le toise, un rire sarcastique se frayant un chemin entre ses lèvres peintes. Ava. qu'elle lâche en se désintéressant aussitôt de l'homme, se doigts pianotant  de nouveau sur le tactile: mamma, y'a un type bizarre au milieu du salon. vous savez où est emilia ? je suis en train de mourir de soif. elle demande, sans attendre de réponse, le prénom de la bonne se transforme en hurlement quand il sort de sa bouche. Elle est toujours là, le plus vieux meuble de cette demeure. La curiosité l'oblige à reposer son attention sur l'invité surprise. Trop vieux pour se pavaner au bras de sa mère. j'savais pas que samuel avait des amis si ... avec nonchalance elle s'étend sur le premier fauteuil mis à sa disposition, je ne savais pas que samuel avait des amis. tranche-t-elle, il n'est pas là, rassurez moi. la perspective de croiser son frère lui hérisse les poils.

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