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 Neon Demon [Cia&Sin]

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Message Sujet: Neon Demon [Cia&Sin]   Neon Demon [Cia&Sin] Empty Ven 3 Jan - 15:06

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Taches vertes et bleues dansent sur sa peau de bébé au son des beats entêtants. De l'électro à friser l'épilepsie.
Elle danse la gamine, elle frappe des pieds et saute. Au milieu des corps qui ne veulent pas la lâcher, qui pensent avoir trouver leur partenaire pour la nuit. Et elle rit à gorge déployer entre ces deux hommes, se frottent contre eux, entre eux puis s'éclipse. Un clin d’œil pour son frère qui l'observe d'un haut, le short trop court, le marcel trop échancré. C'est vers le bar qu'elle se dirige.

- Un kamikaze steup !
- J'suis pas sûre que tu puisses te faire servir comme ça à volonté Seena, qu'elle lui dit la douce June. Mais elle est trop douce June. Et puis elle ne cri pas assez fort, il y a tellement de bruits dans ce club... Elle n'a qu'à faire comme si, et lui faire les yeux doux.
- J'entends rien June, y'a trop de bruits !

La barmaid se penche alors par dessus le bar, s'avançant vers la demoiselle pour se faire entendre : " J'te disais... "
Mais Seena, elle dépose un baiser sur ses lèvres pour la faire taire, un p'tit smack de gamine effarouchée. Elle sait pourtant, elle sait très bien jouer sur la corde sensible. Alors June elle lève les yeux au ciel, même si elle rougit, avant de poursuivre : "T'sais que tu n'optiendras pas toujours tout ce que tu veux avec tes jolies lèvres... Et puis crois-moi, c'est pas une bonne voie à suivre, tu vaux mieux qu'ça." Alors qu'elle lui sert sa vodka-citron-curaçao. Fais pas ta vieille June, qu'elle pense Seena sans écouter la fin de sa phrase, à chaque fois qu'on veut lui faire la morale, ses écoutilles se ferment, comme par magie. On n'apprend plus grâce aux leçons, c'est fini ça, y'a que l'expérience qui compte de nos jours. Elle lui fait un clin d’œil et boit son shot. Elle adore la voir rougir et rien que pour ça, ça valait le coup. Surtout qu'elle l'aurait eu son verre, de toute façon. Les deux le savaient très bien. C'est la sœur du patron, elle aura tous les verres du monde gratuitement tant que le boss ne dit rien. Le baiser, c'était juste du Seena tout craché.

L'instant d'après, elle est de nouveau dans la fosse, dans la foule, toujours aussi survoltée et inarrêtable. L'un des deux hommes la retrouve, reprend ce petit jeu des corps qui se frottent et prétendent ne pas savoir comment ça va se finir. Même si elle sait très bien Seena, elle a déjà tout décidé. Et elle danse, et ils dansent, jusqu'à ce qu'ils viennent trouver ses lèvres, jusqu'à ce qu'elle accepte de lui les offrir. Ils s'embrassent. Et l'instant d'après ils s'embrassent encore.

Ou plutôt deux heures après, quatre shots plus tard et beaucoup de transpiration.  A part que c'est l'autre cette fois. En une minute, les heures ont défilé, l'alcool a pris le dessus, a pris le contrôle. Elle rit toujours, entre deux baisers, alors qu'ils se pelotent dans un coin de la boîte, à l'abri des regards. Deux heures un peu chaotique, un peu oublié et quand l'alcool redescend, c'est la danse qu'elle désire. Elle joue, elle joue et quand elle en perd un, elle retrouve l'autre. Sauf que cette fois, chacun a cru entendre sa promesse au creux des lippes goût fraise et qu'ils ne comptent pas se faire avoir. Un poing s'enfonce dans une mâchoire, elle ne sait pas qui a dégainé en premier. Un autre fuse, puis un autre. Tout autour d'elle, le chaos éclot.
Elle s'en fout.
Elle danse.
(c) calaveras.
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Message Sujet: Re: Neon Demon [Cia&Sin]   Neon Demon [Cia&Sin] Empty Mer 15 Jan - 19:22


Coeur monochrome, sous les néons glacés. Les nerfs élancent leurs envies, les doigts pianotent leurs idées. Des notes, mais pas de vie. Des notes, mais pas d’envol. Je divague sur l’ivoire, cherche un moment de répit où il n’y aura plus que le souvenir d’elle, de son corps, de ses murmures dissous sur le sol albâtre. La peau fragile où s’épanouissent des hématomes. Je vois encore, dans le miroir, à la dérobée, l’héritage de ses élans passionnés. Et je lis encore sa peur, ancrées, dans l’iris qui flambe des souvenirs navrés. Jaz. Je connais son prénom grâce à son portefeuille qu’elle a oublié. Je ne me suis pourtant pas encore résolu à l’attendre quelque part. La rejoindre devient une chimère, plus les heures l’éloignent. Mais elle est sous la peau, mais elle est sous la pulpe. Enchante la nuit, où ses graffitis, arrachés à la froideur du béton ciré, ont été lavés. L’offense pleure, les murs la rejettent comme j’aimerais pouvoir le faire. Comme je devrais pouvoir le faire. Alors quoi... Alors quoi... Les notes en héritage, imparfaites, incomplètes. Je suis encore plus acharné, sur le clavier qui geint de se voir malmené. J’ai trop appris par coeur le son de l’amertume. Il se fêle dans ma tête.

Greg fait semblant de somnoler dans le canapé, mais il écoute, il écoute, il entend. Les notes le ramènent au passé trouble de leur destiné. Et ce soir, ce soir, il décide de croire que tout n’est pas encore terminé.

Derrière la rampe vitrée, dans les coulisses du monde, les corps s’entremêlent, se confrontent, s’abandonnent. Le Viper est saturé par leurs souffles, captivé par leur déchaînement. J’ai abandonné les harmonies avortées sur le clavier, j’ai fini par traîner sur la passerelle, à plusieurs mètres au-dessus de la fosse, où les ombres m’enserrent et me tiennent compagnie. Au-dessus du monde, sans plus lui appartenir, la fumée de la clope pour cortège à ce néant que j’aspire. Je ne mets pas longtemps à la repérer, je la sais à la seconde où elle transite dans mon monde, comme si elle lui appartenait. Pensée trouble, où l’hérésie se distingue. La corruption sous les ongles. Je ne sais quels chemins j’aimerais qu’elle parcourt à mes côtés, pour toujours plus me ressembler. Et aussitôt je refuse, par crainte d’abandonner tout ancrage, parce que la perdre dans mon monde c’est ne plus jamais trouver la force de revenir en arrière. Et de mériter la fierté qui parfois fleurit dans ses prunelles quand elle me regarde. Seena danse, Seena enchante. Elle jette des damnations sur des victimes désignées, d’une toute autre manière que moi pour le même résultat. Beaucoup de dramaturgie, des cris, et du sang. Je jette un regard au groupe qui se déchaîne sur la scène, métal danois aux allures infernales, mais avec encore quelques touches irrépressibles d’amateurisme. La basse crache trop fort, et parfois la voix du chanteur, qu’il aimerait menaçante, caresse des aigus presque gênants. Je termine mon verre de Lagavullin avec un petit claquement de langue appréciateur, puis reviens à ma soeur, et à son comportement outrancier. Si Wyatt la voyait... Ça me donne presque l’envie d’envoyer une photo sans aucun commentaire, sur sa boîte professionnelle. Il l’aurait le lundi matin, en même temps que ses mémos si importants, et ça lui pourrirait la vie. Que sa petite chérie soit finalement de la même matière brutale que l’autre. Oui... l’autre c’est moi. Mais les silences sont parfois préférables aux démonstrations de force factices. Je rengaine mes manigances, je l’ai perdue de vue, alors je scrute, la foule et le bruit, pour distinguer sa présence pleine de feu et de miel, de sel et d’amer. Elle revient d’une alcôve, le Viper en est plein, ce nightclub a été conçu pour que chacun puisse s’étreindre à l’abri des regards, et au coeur du battage musical. Le corps, son déhanché, qui suit la mélodie, le bruit qui la prend, quand je me demande si elle a su trancher, choisir, en laisser un s’enfoncer dans le trouble qu’elle offre. Mais le feu devient fourbe, il dévore, et il broie, les quelques préambules ne suffisent pas pour étancher l’égo déchaîné de deux mâles dont elle se fout, qu’elle a déjà oubliés, pour saisir la musique et la faire sienne, à la vue de ceux qui se voient privés de ses harmonies. Une très longue seconde, puis deux, puis dix, je laisse les choses dégénérer, et sur mes traits, il y a une once de plaisir qui déploie ses morsures. Je regarde mes enfers, et je les trouve parfaits. Marco finit malgré tout par intervenir, et il me balance une oeillade, comme s’il savait que la guerre ne pouvait être que peinte par la conjonction de deux Wilde, dans le même espace, empesant l’atmosphère. La rendant irrespirable. Je hausse un sourcil, avec un léger sourire en coin. Bah quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Que n’ai-je pas fait plutôt...

Plus bas, Marco m’a jugé et abandonné, il resserre son attention sur Seena, qu’il a connue petite fille et qu’il protégerait quoiqu’il advienne, tout comme Greg et Ellis d’ailleurs. Elle fait partie de la famille, c’est comme ça. Il dégage les deux cons, finit par balancer un crochet à l’estomac du plus récalcitrant avant de glisser une main assez douce sur l’épaule de la gamine. Marco, il est portoricain, il est beau, il est fier, et il a oublié d’avoir dans ses yeux noirs une passivité qui le rendrait inintéressant. Non, ça brille là-dedans, ça cogite toujours. Les affaires, il y pense bien plus que moi. Il se penche vers elle, sourire enjôleur :
« Querida, tu n’as pas perdu de ton pouvoir à ce que je vois. À moins que tu le lui aies emprunté à force de te prendre pour lui... »
Je lis presque les mots sur ses lèvres, ou bien les devine aisément, car il me regarde encore, comme si j’étais responsable, alors, d’un pas souverain, je me décide à rejoindre la plèbe, à m’enfoncer dans la foule, à me glisser entre les corps qui dansent et qui tremblent. On ne me reconnaît pas, sauf une fille qui tente de ramener son amie à la réalité pour lui dire de regarder. J’ai déjà disparu quand elle parvient à capter son attention. J’arrive à la hauteur de Seena, toujours en conversation avec Marco, pour la regarder avec un intérêt qui semble presque hérité d’un prédateur. Je dépose un baiser sur sa joue et lui murmure :
_ Salut, miniature.
Je l’ai toujours appelée comme ça. Là-bas, et ici aussi, car depuis un an elle a décidé de venir ranimer ma vie.
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