wrong. ft sofia

Obsession malsaine, obsession permanente, le besoin de comprendre, le besoin de résoudre la clé de ce mystère, celui qui la hantait, celui qui la détruisait peu à peu, esprit calciné par ces questions diverses qui ne savaient jamais s’arrêter de bouillir en son crâne. pourquoi ? elle ne savait plus s’en défaire, ne savait plus calmer cette folie qui s’emparait d’elle, celle qui pouvait faire tout échouer, celle qui pouvait la pousser vers la mort, vers pire encore. pourquoi, putain ? elle ne savait plus résister, elle ne pouvait plus que s’avancer, laisser les portes de ce motel grincer, tandis qu’elle s’approchait doucement. Elle savait où il fallait aller, la chambre numero dix, celle qui semblait presque trop bien gardée, pour un bâtiment aussi miséreux, pour un acte aussi anodin, que de vendre des armes aux petits cons du coin, qui ne sauraient cependant jamais se défendre face à une descente. pourquoi elle ? elle sentait les marches grincer sous ses bottes, elle sentait les murs craqueler sans cesse. C’était une bonne et une mauvaise idée à la fois, de venir dans ce lieu pour des échanges discrets. Parce que rien n’était protégé, pas de murs assez résistants, pas d’échappatoires assez sécurisées. L’une prenait de gros risque à venir vendre là dedans, l’autre en prenait tout autant, à venir s’interposer dans ce merdier sans nom. pourquoi elle était avec elle ? une filature qui avait commencé bien avant cette soirée. une filature qui s’était transformée après l’avoir surprise avec une autre. Rioja, première cible, elle ne l’avait pas lâchée, sans jamais se faire voir. Mais quand son regard avait passé la fenêtre, elle avait vu cette femme, une membre des ferreira. Elle avait vu cette réunion, ce meeting secret, entre la reine et l’autre. C’était impossible… les gestes tendres. L’impression qu’elles étaient proches. C’était impossible. pourquoi, alors qu’elle avait les corbeaux à ses pieds ? parce que si cela se savait, l’une tomberait. Rioja s’écroulerait, et blake prendrait sa place. Mais elle se perdrait alors… parce qu’elle se savait assez faible pour succomber, elle ne devait pas mettre la main sur le pouvoir, où elle se perdrait totalement. pourquoi un tel risque ? si seulement elle pouvait se poser la même question pour elle-même. si seulement elle pouvait oublier ce qu’elle avait vu… mais non… non, parce qu’elle ne se défaisait pas de ses questions, de ce visage qu’elle avait vu sourire à la reine. pourquoi une femme comme elle ? sombre, sauvage, on le sentait, on le voyait… de quoi agir comme un aimant, pour une femme comme la guerrière, qui ne pouvait pas échapper à ses pulsions. pourquoi une louve ? pour cette chasseresse, c’était la tentation, et dès lors que les acheteurs quittèrent la chambre, elle se faufila, profitant du fait que la porte n’était pas verrouillée de nouveau. pourquoi ce regard ? qui semblait l’hypnotiser, tandis qu’elle ne laissa pas la moindre chance à la sauvage je croyais que vous surveilliez toujours vos arrières, chez vous ? clama-t-elle, alors qu’elle plaquait l’obsession contre le mur, le regard de feu perdu dans celui de la bombe. c’en est presque décevant. charmant. bon sang… elle se perdait… elle n’était plus que pulsions. pourquoi ? parce qu’elle nourrissait cette obsession depuis le soir où elle l’avait entrevue en compagnie de la reine. Parce qu’elle voulait comprendre, et qu’à force, elle se sentait attirée par le danger que cette femme représentait.

Les crocs d’une louve, la force d’une folle, l’incroyable impatience qui ornait son cœur, son regard, tandis qu’elle se laissait dériver par l’obsession qui prenait part d’elle, sans n’avoir un seul instant osé penser à la suite, à ce qu’elle ferait, à sa protection… elle ne savait pas comment réagir, pas avec elle. pas avec cette louve qu’elle suivait, qu’elle voulait comprendre. tu ne savais même pas pourquoi tu l’avais en tête, cette femme… était-ce par rapport à l’enquête ? était-ce par rapport au corbeau ? était-ce parce qu’elle avait cette aura mystérieuse, qui planait autour d’elle ? elle était entrée, irruption dans cette chambre sans savoir pourquoi. Avait fait irruption dans cette pièce, le rictus sur le visage, l’impression d’avoir piégé la proie, qui se révélait pourtant être prédateur. que faisais-tu là, blake ? que faisais-tu là, dans cette chambre, sans avoir le droit de pénétrer ici, mettant ainsi en danger ta couverture ? elle ne savait pas. elle avait ce regard de la belle qui se plongeait dans le sien, elle avait ce cœur qui battait à tout rompre… piégée dans un monde qui ne manquerait pas de s’écrouler si elle faisait le moindre faux pas. parce que tu savais, blake. tu savais qu’il y avait quelque chose entre cette femme et rioja. Tu savais qu’il y avait quelque chose d’indescriptible, au point de te rendre folle. quelque chose de nocif, quelque chose de malsain, quelque chose qui pourrait exploser si elle se trompait de mot, de geste, de parole. que faisais-tu, blake ? tu ne savais pas. tu ne savais pas du tout. tu avais le sentiment qu’elle était à la fois dangereuse et inoffensive. Qu’elle était ce mélange incertain entre le frisson et l’obsession. Mais tu ne savais pas. tu ne savais pas comment répondre, tu ne savais pas pourquoi tu avais foncé, tu ne savais pas pourquoi tu t’étais élancée. tout ce qu’elle voulait, c’était assouvir ce besoin. Ce besoin de la toucher, de la comprendre, de lui parler, de lui faire peur. de tout savoir. De tout comprendre. Ces interrogations qui la démangeaient, ces interrogations qui l’obnubilaient. Il n’avait suffi que d’un seul regard, sur cette scène démente, sur cette interrogation démente. La relation entre le corbeau et le loup. et la violence… tu ne savais pas te contrôler. mais elle savait se défendre, la brune. Capable de la repousser. oh je t’en prie… c’est ça que tu demandes ? alors que j’ai pu te trouver, que j’ai pu t’acculer ? tu vas faire quoi, si je ne réponds pas ? tu avais l’avantage, tant que vous ne sortiez pas de cette pièce. Tu avais l’avantage, mais cela pourrait disparaitre en un instant, vu le jeu auquel tu jouais, duquel tu n’avais aucune idée des règles. je veux te comprendre. C’était pas toi, avant, n’est-ce pas ? à ta place. elle n’était pas ignorante, blake. elle savait plus ou moins que cette jeune femme n’avait sûrement rien à faire dans une telle mafia, sous l’égide des ferreira.
Elle voulait aussi comprendre. Ce lien. Invraisemblable.