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 (hot) les yeux revolver. (carmin)

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Message Sujet: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Mar 1 Déc - 18:36


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Carmin Fletcher   

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue
Elle a tiré la première, elle m'a touché, c'est foutu
A faire l'amour sur des malentendus
On vit toujours des moments défendus



Carmin,
comment peux-tu autant te dévoiler,
autant te révéler,
et puis tout reprendre l’instant d’après ?

Carmin,
comment peux-tu te tenir aussi éloigné,
après t’être autant rapproché,
après t’être autant donné ?


Le  souvenir persistant de cette drôle de soirée vient, parfois, la submerger. Réminiscence imprévue, à des moments inattendus, qui se diffuse en elle sans qu’elle ne puisse s’en délester. Les questions subsistent dans l’esprit d’ordinaire bien plus léger de la poupée. Elle n’a pas l’habitude de s’interroger, pas l’habitude de vouloir interpréter, les faits et gestes de ceux qui peuvent l’entourer. Elle se contente d’être celle qu’elle est, Cassey, elle se contente de virevolter. Comme un papillon qui continue de voler, qui continuera de voler, tant que personne ne sera là pour l’en empêcher. Elle est de ceux qui, tant qu’un problème ne lui est pas avoué, n’en voit aucun, jamais. Il n’y a pas si longtemps, elle a même occulté la détresse de sa fille qui, elle aurait cru, se serait tournée vers elle directement, si elle en ressentait le besoin. C’est plus vrai encore avec les hommes. Ils vont et viennent dans son existence sans qu’elle n’essaie d’y trouver l’ombre d’un sens.

Cassey, en réalité, est toujours à contre-sens.

Mais avec Carmin, elle est incapable d’oublier. Peut-être car elle devine, elle comprend sans mal que c’est précisément à cause de cette soirée. Celle où tout a changé. Elle lui a permis de voir les fragments cachés de sa personnalité, analectes qu’il a volontairement toujours masqués. Elle lui a permis de déceler chez lui, ce que jamais, elle n’avait vu avant cette nuit. Elle ne saurait dire, Cassey, si elle a aimé ce qu’elle a vu. Elle ne l’a pas détesté, assurément, elle n’a pas été effrayée. Seulement, captivée, comme si enfin, elle ôtait un voile qui l’avait trop souvent dérangée. Elle s’est sentie, soudain, connectée à lui comme jamais avant elle ne l’avait été. Mais elle a aussi perçu, sans difficulté, que tout a pris un tournant opposé, pour le prêtre qui s’est confessé. Ce baiser qu’elle lui a refusé. Ce baiser qu’elle n’a pas voulu lui donner. Elle se doute que son égo a pu être touché, peut-être de s’être ainsi dévoilé, pour ressentir ensuite cette forme de rejet.

Mais c’est pour lui que tu l’as fait,
pour lui et ses regrets,
pour lui qui aurait pu se le reprocher,
pour lui et sa culpabilité.


Peut-être prétend-il être trop mauvais pour de telles considérations. Mais la princesse reste persuadée, elle, qu’il n’a pas fait illusion, toutes ces années, sans aucune raison. Il n’a jamais voulu livrer cette partie de lui, ce n’est pas pour tout gâcher si vite. Du moins, l’a-t-elle supposé.
Mais le silence de Carmin continue, chaque jour, un peu plus de la peser.
Pourtant, ils n’ont pas l’habitude de se voir fréquemment. Leurs rencontres sont disparates, selon l’instant, selon le temps qu’ils acceptent de s’accorder. C’est probablement parce qu’elle ressent sa froideur même avec une telle distance que tout cela la déroute autant. Que lui, la déroute autant. Alors, ce soir, après sa journée de travail, l’antiquaire a décidé de le rejoindre. Dix-neuf heures, quand elle sonne à sa porte. Sûrement pas une heure décente pour arriver sans prévenir. Pour s’inviter dans sa vie. Mais elle attend qu’il vienne lui ouvrir. Et lui offre tout de suite, l’enchanteresse, l’esquisse d’un sourire. « Bonsoir ! Je suis désolée de sonner à l’improviste. Je passais pas loin pour rentrer et… je me suis dit que je pouvais venir prendre de tes nouvelles. » car il a tout de même perdu sa sœur. Il doit certainement encore surmonter sa douleur. Ce n’est sans doute pas le moment de chercher des explications sans fondement. Au fond, peut-être, devrait-elle seulement lui témoigner de sa présence. Même si elle sent, déjà, dans ses deux lacs gelés, la glace qu’elle redoutait.

Laisse-moi rester,
laisse-moi cette place que tu m’as donnée,
laisse-moi être à tes côtés.



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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Mar 1 Déc - 19:23


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Cassey Warren   

Son corps s'achève sous des draps inconnus
Et moi je rêve de gestes défendus
C'est comme ça



Cassey,
comment peux-tu t'imaginer seulement
Qu'il te pardonnera maintenant
Qu'il t'a ouvert son coeur...

Cassey,
comment peux-tu tenter de te rapprocher,
après l'avoir repoussé,
alors qu'il s'est tant donné...


Il est rentré chez lui, a fermé la porte sur la lourde journée de novembre qui s'achevait. Un enterrement et bien d'autres événements à oublier. Pourtant son regard taquin, parfois mutin, lui revenait à l'esprit. Les effluves de l'alcool ne pouvaient pas rester ainsi, seuls. Alors il s'était assis sur le bord de son lit et avait pris une bouteille de whisky. Une vieille bouteille qu'il fit trembler le long de cette gourde en argent offerte par la défunte. Le liquide coulait le long de ses mains, peinant à trouver le trou qui lui était destiné. Des larmes cruelles accueillaient ce spectacle peu anodin dans l'appartement du prêtre. Il pleurait. L'âme écorchée, la violence du passé l'attrapait au cou. S'ouvrir à Cassey ce n'était pas sa volonté, c'était une urgence, un besoin de parler à quelqu'un... faute de quoi il aurait suffoqué. Hazel était la seule à connaître son secret, partiellement. Avec elle s'envolait le peu qui existait encore de Tybalt, le vrai. Les sanglots lui coupaient le souffle, serrant sa gorge jusqu'à l'étouffement. Mais au lieu d'essayer de se calmer et de respirer, le blond préférait encore arroser sa peine et s'engorger avec l'alcool qu'il forçait dans son gosier.

Le fantôme d'Hazel avait disparu. Il était seul dans sa piaule à regarder les murs et à revoir Cassey qui lui souriait avec cet air de tentatrice qu'il lui connaissait bien. La rancoeur naissait dans l'âme de l'homme vexé. De nature mauvaise, il sentait la noirceur s'accaparer tout son être. Il souffrait, réellement. Il avait tendu une main et pour des principes idiots, elle lui avait refusé ce qu'elle semblait désirer depuis des jours. Le diable s'était mordu la queue en se laissant aller à baisser la garde. Et ses larmes reprenaient de plus belles devant ce constat accablant : il n'excellait que dans la supercherie. Une fois réel, une fois vrai, il était repoussé. Personne ne voulait de Tybalt Fletcher. C'était pour cela que Carmin était né. Pour briser sa soeur et sa mauvaise langue, pour tenir tête à ceux qui ne voyaient que du mal en lui. Et pourtant, plus Carmin s'était pris une aura divine, plus son esprit avait emprunté les sentiers démoniaques. Le vice l'habitait à un tel point que pendant cette soirée, il avait cru pouvoir y échapper. Mais les dernières gouttes du whisky jonchant son parquet prouvaient qu'il s'était leurré.

---

Des jours ont passé
Mais je n'ai pas oublié
Je ne veux pas le faire
Bienvenue en enfer.


Il y a deux jours, Carmin a repris sa soutane. Le clergé n'a rien dit devant son absence "injustifiée". Le regard noir du prêtre ne faisait aucun doute, il valait mieux le laisser tranquille pour le moment. La robe noire lui servait d'habit de deuil et il ne le quittait plus. Mais il rentrait à son appartement chaque jour, cherchant à éviter la proximité du cimetière. Ce soir, il était devant sa cuisinière en train de faire mijoter une soupe quand la sonnette retentit.

Qui?

Une question à laquelle on ne répond pas. Un pressentiment qui l'envahit. Son regard se pose sur son téléphone qui n'a pas sonné, qui n'a pas avertit. Il marche lentement vers la porte et préfère ne pas regarder qui se trouve de l'autre côté, certain qu'il n'ouvrirait pas s'il savait. Mais son instinct le pousse à ouvrir, à laisser un espoir à cette relation étrange en cours de développement.

Elle est là. Pimpante et guillerette, c'est comme s'ils étaient amis depuis toujours. Il la regarde sans répondre. La froideur a un nom, c'est le sien. Il la dévisage pendant tout son petit monologue qui lui semble terriblement insipide. Et alors qu'elle laisse sa phrase en suspend, il laisse le silence s'installer, l'analysant sans bouger pendant un moment qui ressemble à une éternité. Puis, il brise tout : le silence et les espoirs qu'il venait de raviver en ouvrant cette porte. « Tu n'as pas à culpabiliser. Je me passe de ta compassion. Tu peux disposer. » Il fait demi-tour sans lui claquer la porte au nez. Car il sait qu'elle ne va pas juste partir. Alors plutôt que de l'entendre pinailler au travers du bois, autant la laisser chercher à redresser les choses, apaiser sa culpabilité et repartir.


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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Mer 2 Déc - 11:58


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Carmin Fletcher   
Je la vois,
l’hostilité dans ton regard,
la gelée dans tes opales,
le froid frissonnant dans ta voix,
et notre amitié qui s’échoue sur la glace.


Il y a ce frisson qui lui parcourt l’échine. Comme un blizzard venu directement de la banquise. Elle ne s’attendait pas à un accueil chaleureux. Elle ne s’attendait à rien, Cassey, peut-être un salut en demi-teinte. Une distance volontaire. Mais pas… pas qu’il assume pleinement, lui en vouloir autant. Elle avance sur un fil avec lui. Un fil en total déséquilibre. Car il sait tout d’elle, tout ce qu’il a déjà eu l’occasion d’explorer sans qu’elle ne cherche à se voiler. Elle s’est révélée à lui, Carmin, sans jamais nier ce qu’elle est. Lui, à l’inverse, a joué ce rôle de prêtre. Cet homme bon et bienveillant, cet homme sans nuance vouée à assombrir cette image lisse et parfaite. Cet homme si loin, en réalité, de sa personnalité complexe. Elle découvre lentement ce qu’il est alors qu’il connaît bien mieux les fragments de son âme distillée. Injustice de ce jeu pipé, où il connaît les cartes de la poupée, quand elle ne sait rien, encore, de ce qu’il pourrait dévoiler. Mais peut-être que, pour lui, il demeure des deux le plus fragile. Il s’est ouvert à elle, Cassey l’a bien saisi. Plus qu’il ne l’a peut-être jamais fait, avec n’importe qui. Seulement cette sœur partie, cette sœur qui a dû laisser en lui ce vide. C’est bien aussi pour cette raison qu’elle est là, elle, aujourd’hui. Elle ne veut pas le laisser éprouver un tel vide. Elle ne veut pas qu’il pense qu’une personne qui sait ce qu’il a toujours caché doit nécessairement se détourner de lui.

Elle, elle ne se détourne pas,
elle est là,
elle est là,
mai, Carmin, tu ne le vois pas.


Elle comprend qu’il ait mal vécu son rejet. Peut-être croyait-il, à tort, que ses confessions lui donneraient le droit d’exiger. D’avoir d’elle tout ce qu’il n’a jamais osé lui-même s’approprier. Peut-être croyait-il qu’elle était si facile. Nymphe séductrice, dont il est témoin de l’appétit pour la gente masculine. Mais les envies insatiables ne la rendent pas plus docile. Cassey, plus que tout le reste, elle est libre. Elle est tellement libre que c’en est indécent. Incandescent. Violent, pour ceux qui se risquent à croire qu’ils peuvent faire d’elle leur possession. Percutant, visiblement, pour le prêtre en perdition. Mais le papillon n’a pas la moindre envie de le provoquer. Elle désire, seulement, être à ses côtés. Alors elle retient l’envie de lui dire qu’elle n’éprouve aucune culpabilité. Que ce qu’elle ressent ne ressemble en rien à de la pitié. C’est un besoin qui lui est venu, le besoin d’être auprès de lui. Profitant de l’embrasure de cette porte qu’il ne lui a pas fermée, la silhouette délicate se faufile dans la demeure sans hésiter. À sa suite, les aiguilles talonnées lui laissent entendre qu’elle n’est pas prête à partir. Ce serait mal connaître la détermination horripilante qui la caractérise. « Je viens voir comment tu vas Carmin. » L’océan se pose un instant sur le repas qu’il cuisinait, puis sur lui tout entier. Elle le contemple, attentivement, de loin alors qu’il reste plongé dans le silence. « Je pourrais au moins savoir pourquoi tu m’en veux. » elle vient réclamer, elle vient quémander. L’attention qu’il ne veut pas lui donner. Les questions se bousculent dans l’esprit de l’âme sulfureuse alors qu’elle le fixe toujours de ses iris paumés.  

Faut-il que je t’ai autant blessé,
en te refusant un simple baiser,
Faut-il que je doive te prouver,
combien je suis prête à rester,
alors que tout, en toi, semble me rejeter ?


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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Mer 2 Déc - 16:05


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Cassey Warren   

Et je devine des histoires défendues



Naïve, tu te jettes dans la gueule du loup
Idiote, tu sautes pieds joints dans le trou
Et il te nargue, te renifle et te rejette
Car tu n'es pas une de ses conquêtes.


Partir du principe qu'elle est la par culpabilité, c'est présumer qu'elle sait qu'elle aurait dû agir différemment. C'est présumer qu'elle aurait dû agir autrement. Et pourtant, Carmin est assez malin que pour savoir que la belle a sauvé sa vie en refusant le baiser de Judas à son compagnon. Ceci dit, il n'a pas le pardon facile. Lui qui est synonyme de vertu chez ses fidèles, lui qui enseigne les valeurs morales quand il en défie tous les principes, lui... lui refuse un salut. Une simple salutation suffirait. Mais Carmin n'est pas d'humeur à faire semblant. Maintenant qu'elle a vu de l'autre côté du rideau, nul besoin d'encore entretenir le voile de l'illusion. Si elle sait qu'il n'est pas ordonné, elle n'a pas besoin de le croire bon ou non rancunier. Elle se disait prête à entrevoir la partie pourrie de la pomme, elle est servie. Elle affirmait qu'il n'y avait pas de bien ou de mal mais que du gris dans lequel nous sommes tous mêlés. Carmin sait désormais que s'il n'a pas gagné le royaume du paradis au gré d'un baiser révoltant, c'est qu'il est voué à lui prouver qu'elle a tort. Le mal existe. Noir c'est noir.

Debout devant sa casserole où le velouté de poireaux mijote, il évite de la regarder. Les talons de la dame ne laissent aucun doute, elle est rentrée. Mais il préfère faire comme s'il ne le savait pas. Il mélange sans vraiment porter attention à son plat et une partie de la soupe éclabousse son doigt. La chaleur brûle la chair et la douleur le réveille. Il en avait besoin. Machinalement, il plonge son index sous l'eau froide. Il n'a même pas sursauté quand le liquide chaud l'a agressé. « Qu'est-ce que ça peut te foutre?  » répond-il froidement et toujours de dos. Mais elle ne se satisfera pas de cette réponse violente et vulgaire, totalement différente de tout ce à quoi il l'a habituée jusqu'à présent. « C'est t'accorder trop d'importance que de penser que je t'en veux. » raille-t-il en fermant le robinet et en saisissant un torchon pour sécher sa main tout en faisant demi-tour. Son regard est diablement sombre et foutrement sexy. Vêtu d'un vieux jean délavé et d'un t-shirt noir troué par endroits, il a l'air d'un simple mortel. Et c'est ce qu'il est. Ses cheveux lui tombent dans le visage et un coup d'épaule mécanique cherche à dégager sa vue pour mieux la regarder. Il fait un pas en sa direction et ce simple geste est empli d'une froideur en plein contraste avec ce qu'il fait. Il avance vers elle physiquement alors que son âme semble s'éloigner à chaque seconde qui passe.

Pourquoi la fuis-tu Carmin?
Tu as peur de la vérité?
Tu as peur de celle qui sait?
Pourquoi nier, pour qui sauver?


Il change son axe et va refermer la porte qu'elle a laissée ouverte en entrant. Si elle veut s'imposer, alors autant ne pas convier les voisins à ce festin déplaisant. Il met la chaîne comme s'il l'enfermait ici. Visuellement, il est flippant. Pourtant s'il y en a une qui ne craint rien avec lui, c'est Cassey. Revenant dans la cuisine, il éteint le feu de sa cuisinière et va s'asseoir à la table ronde et toute petite qui est installée au centre de la pièce. « T'as vraiment aucune idée du pourquoi du comment?  » Retourner la question, retourner l'accusation, la rendre responsable en la poussant à dire ce qui ne va pas, en la forçant à reconnaître qu'elle sait déjà. Le manipulateur connaît son jeu, il étale carte après carte, déterminé à l'écraser cette fois.


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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Mer 2 Déc - 18:05


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Carmin Fletcher   
Il y a quelque chose en toi,
quelque chose que tu ne vois peut-être pas,
mais moi, je le frôle du bout des doigts,
je la sens partout en moi,
ce besoin d’attention,
ce besoin d’affection,
pour ce que tu es vraiment.


Loin des faux-semblants, loin de l’image droite et bienveillante qu’il s’obstine à afficher au reste du monde. Il est froid, d’un froid polaire qui en ferait fuir beaucoup trop. Mais Cassey, elle a ce goût pour la contradiction. Elle l’a rejeté quand il la voulait au plus près. Elle lui revient quand il préférerait qu’elle se tienne éloignée. Cassey, l’oiseau fragile dont on pense pouvoir brûler les ailes d’un seul claquement. Cassey, l’oiseau frivole qui papillonne, qui danse et virevolte, sans s’inquiéter des conséquences. Elle est là, auprès de lui, et il est impossible de la faire fuir. Car elle a choisi d’être ici ; elle a choisi d’être avec lui. C’est ce qui est le plus vrai avec la nymphe si libre : elle suit, démesurément, scandaleusement, ses envies. Elle ne partira pas, pas si vite. Elle est prise de ce besoin de renouer avec Carmin, le lien qu’ils commençaient tout juste à créer, après tous ces mois qu’il a passés à façonner une image de lui édulcoré.

Mais ne le vois-tu pas,
je ne t’ai pas rejeté,
je ne t’ai pas abandonné,
tu m’as dévoilé toute cette obscurité,
ces ténèbres que tu avais toujours voilés,
et je suis toujours là.

Je suis toujours là.
Avec toi.


Mais visiblement, ça ne suffit pas.

Les azurs posés sur le prêtre, elle ne manque pas une seconde de la scène. Il lui tourne le dos, trop occupée à cuisiner son plat, plutôt qu’à poser sur elle un quelconque regard. À ses mots, elle ne bronche pas. Elle encaisse la voix désagréable, plus facilement en fin de compte, que celle glaciale. Il s’adresse à elle, les mots blessants, les mots repoussants. Elle ne sait pas s’il essaie de la pousser à partir ou, juste, que c’est sa fierté qui tente de rapporter un équilibre. Comme si leur relation ne l’était plus tout à fait, maintenant qu’il s’est dévoilé. Pourtant, aux  yeux de la princesse, elle l’est bien plus maintenant qu’elle ne l’a été tout ce temps. Il se révèle tel qu’il est, à présent. Même dans le pire. Surtout, dans le pire. Effacée l’illusion factice, elle contemple ce qu’il est réellement, loin des apparences. « Je ne suis pas du genre à faire semblant. » sortie d’autres lippes, la pique se ferait vite sentir.  Car elle est vrai, oui. Authentique, contrairement à lui. Mais Cassey, elle n’est pas dans l’insinuation. Elle est trop entière, trop extrême, même, pour entrer dans de telles configurations. Elle lui rappelle simplement celle qu’elle est ; sans penser même à ce que lui, a toujours gardé voilé. Si elle lui demande comment il va, c’est qu’elle s’inquiète véritablement de son état. Devant sa nouvelle tentative de rejet, elle ne bronche pas, la poupée, elle ne bouge pas. Elle se contente de le fixer alors qu’il se tourne face à elle. Diablement canon, ses pensées relèvent. Ses rétines posées sur lui, elle le regarde qui les enferment. Puis, qui s’approche d’elle, quand la distance entre eux lui paraît beaucoup plus réelle. Et enfin, il admet. À demi-mots, il avoue la rancœur reniée. Mais c’est à elle, bien sûr, de l’exposer. « Non, Carmin, je ne sais pas. Tu me donnes une image faussée de toi, un masque que tu traînes pendant des mois. Puis, soudain, tu me dis que tout ça, ce n’est pas toi. Que tu es mauvais, terriblement mauvais. » Alors ? A-t-elle bien résumé la situation ? Peut-il comprendre tout ce qu’il lui a balancé, comme ça, sans prévenir au passage. La rafale qui aurait suffit à faire partir une autre femme, une femme sûrement plus normale. Une femme qui n’est pas viscéralement attirée par le mal.

Cassey, elle, est toujours là.

« Tu me dis tout ça, et je ne bouge pas. Je pense pas une seule seconde à te fuir. Et toi… toi, tu m’en veux ? » sa voix résonne d’incompréhension, mais son timbre laisse entrevoir l’émotion. Le mal-être, aussi, devant le trouble de leur relation. « Tu m’en veux de quoi ? De ne pas t’avoir accordé ce baiser ? Vraiment ? » Elle s’approche de lui, à son tour, réduisant la distance sans scrupule. Lui posé sur la table, elle face à lui bien debout, perchée sur ses escarpins, ils font la même taille.
Et c’est peut-être ça qui l’agace, Carmin, qu’elle soit de taille,
qu’elle soit de taille à affronter en lui, à la fois le bien, et le mal.

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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Mer 2 Déc - 22:41


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Cassey Warren   

Et j'aime ça.



Le visage pâle,
Les cheveux en arrière,
Tu me dévisages de tes opales
Mais rien n'efface hier.


Il n'est pas d'humeur à jouer aux devinettes. Il n'est même pas d'humeur à la recevoir dans son domicile. Carmin voudrait qu'elle parte, qu'elle ferme la porte derrière elle et qu'elle confirme ce qu'il sait déjà. Il n'est pas bon d'être lui, il n'est pas intelligent de révéler ce qui bout au fond de son âme. Pourtant, il l'a fait. Et pourtant, il ne la chasse pas comme il l'aimerait. Une part de lui semble résister encore un peu, pour le plaisir de se confronter au supplice de ses yeux.

Cassey semble réellement désarçonnée, comme si elle ne voyait pas où le blond veut l'emmener. Naïve ou manipulatrice? Il a tendance à croire que la naïveté n'est qu'un trait qu'on pose sur une feuille déjà parsemée d'autres formes plus importantes, plus révélatrices. Il ne la pense pas si innocente que ça. De ses propres mots, elle a confessé jouer de ses charmes parfois consciemment, parfois non. Alors pourquoi croire aujourd'hui que tout ça est purement puéril? Il n'y croit pas.

Assis sur le bord de table, il la regarde se débattre avec la vérité, cherchant à comprendre pourquoi l'abbé refuse de la pardonner. Pire encore, Cassey prétend ne pas voir où est le mal dans ce qu'elle a effectué. Quel geste a mal été interprété? Quelle parole aurait dû ne pas la quitter? Fletcher la laisse parler, cogiter, trop absorbé dans sa propre noirceur pour commenter. Il pourrait rebondir sur ce qui semble une accusation en demi teinte. Elle n'est pas de ceux qui font semblant. Par opposition à lui sûrement, lui le maître dans cet art de dissimuler. Mais pour une fois, il relâche le répondant pour la laisser continuer dans ce laïus qu'elle se fait toute seule. Qu'elle cherche et trouve où est son problème, leur problème.

Immobile,
C'est comme si se jouait devant toi ta destinée
Fragile,
Tu la vois déjà sous tes yeux se briser.


Et il ne bronche pas. L'homme qui habituellement a réponse à tout, se tait. Il la laisse badiner avec les mots. Elle se défend de se sentir coupable et lui renvoie l'ascenseur des reproches. Méritées? Il ne le voit pas ainsi. Pour Carmin Fletcher, s'ouvrir était un exploit. Qu'on vienne lui dire que le contenu était digne d'en faire fuir plus d'une ne l'impressionne pas. Il pense à Imra qui n'aurait pas broncher. Non, elle aurait ri. Son rire démoniaque se serait moqué de la faiblesse de Carmin et lui aurait fait recouvrer ses esprits. Cassey avait été plus perfide. Elle avait écouté, comme si elle se souciait de ce qu'il disait, comme si elle pouvait accepter. Tout ça pour ensuite le refouler, le ramener chez lui comme un malpropre, comme un ivrogne qu'il fallait préserver.

Trop tard pour me sauver ma belle
Ma damnation est éternelle
Trop tard pour essayer
Tu ne ferais que t'y brûler les ailes.


Elle le nargue en prétendant ne pas penser une seule seconde à fuir et le sang bout dans ses veines. Il rit d'un rire sarcastique mais refoulé, toujours sans rien dire. Il prend sur lui, c'est plus que ce qu'elle ne mérite. Mais il tient bon jusqu'à ce qu'elle ose lui demander si le problème vient du baiser. Alors il se lève et reprend le dessus de cette situation où elle pensait s'imposer. Il est plus grand qu'elle, malgré les talons, malgré les balbutiements moraux. « A cause du baiser?!  » Il fait un pas vers elle, réduisant le peu de distance qui les séparait. Cette proximité n'a plus rien de sensuel. Elle est menaçante. Carmin grogne. Ses yeux la sondent, l'analysent et la méprisent. « A cause du baiser?! Mais tu te prends pour une sirène ou tu as regardé trop de films sur Hallmark? C'est quoi exactement ton problème?  » Il la pousse de son chemin d'un revers de main qu'il contient afin de ne pas être violent et s'en va prendre la casserole qui contient la soupe. Il n'a plus faim. Le contenu est versé dans l'évier sans égard. La soupe s'écoule lentement et il entreprend de faire aller l'eau par jets dessus pour en accélerer le mouvement, expulsant ainsi sa rage non dissimulée. Puis il laisse tomber la casserole avec fracas dans la cuvette et se retourne. « Reine Warren, elle est bien drôle votre conception du "personne n'est bon ou mauvais". Mais à la seconde où je fais un faux pas, madame se refroidit, se raidit et s'éloigne. Je sors fumer une cigarette et quoi?! Tu me ramènes chez moi.  » Il s'approche d'elle tout en parlant, passe sa main sur son épaule dans un geste faussement séducteur, prend une mimique qui se veut enjôleuse mais dont le théâtre ne couvre pas la colère. « "Dis-moi ce que tu veux et je le ferais."  » Il l'imite en exagérant la niaiserie, appuyant sur le mensonge de la blonde. Un mensonge servi alors qu'il était à l'agonie. « Je t'ai demandé de boire avec moi. Tu as à peine pris une gorgée de ta boisson de nana de 15 ans. Puis, je t'ai dit que j'étais mauvais et tu m'as dit que tu n'y croyais pas. Je t'ai dit de m'embrasser si tu pensais que je pouvais être sauvé et là, la miss toute propre sur elle-même me sort qu'elle ne fait que ce dont elle a envie alors que cela faisait une heure qu'elle m'allumait en me disant qu'il lui était arrivé d'avoir envie de moi.  » Il fulmine. Mais il parle sans filtre, il sort tout ce qu'il a sur le coeur. Puis se radoucissant pour faire passer la fourberie de sa prochaine question, il enroule son index brûlé dans une mèche blonde qui traîne devant le visage de sa propriétaire. Tout en l'encerclant autour de son doigt, il murmure avec méchanceté «  Alors dis-moi Cassey, qui se fout de qui ici? »
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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Jeu 3 Déc - 10:55


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Carmin Fletcher   
Ô, Carmin,
sais-tu quels reproches me faire, au moins ?
m’en veux-tu de t’avoir rejeté ?
ou bien de t’avoir autant approché ?
m’en veux-tu d’avoir franchi tes limites ?
ou bien, est-ce à toi que te reproches de t’être laissé affaiblir ?


Vulnérable, il a été vulnérable, ce soir-là. Il s’est confessé à elle comme jamais il ne l’avait fait auparavant. Des confidences qu’elle a accueillies, comme elle l’a pu, d’une oreille attentive mais sûrement aussi maladroite. Elle n’a jamais prétendu avoir les qualités aguerries pour être la meilleure des confidentes. Mais c’est ce qu’elle a été, ce qu’elle restera, gardienne de ses secrets insoupçonnés. Pour autant, elle sent que, loin de les avoir rapprochés, cette soirée semble avoir creusé un fossé. Comme si, en réalisant la brèche qu’il a ouverte sur lui-même, Carmin avait soudain décidé de faire des pas en arrière.

Danse infernale,
entre le bien et le mal,
danse qui pourrait être fatale,
mais j’en ai connu des plus coriaces que toi,
des guerres, j’en ai eu avant toi.


Elle ne se laisse pas démonter. Elle ne le laissera pas, lui, tout gâcher. À cet instant, la poupée en est persuadée. Pas tant en colère contre lui, elle veut seulement éviter de perdre son ami. Alors, elle encaisse. Elle encaisse sa froideur exacerbée, ses gestes démesurément agacés, sa voix piquante à souhait. Elle essaie de trouver, dans son silence, un semblant de réponse à ses interrogations. Elle essaie de comprendre ce qu’il refuse de dévoiler lui-même. Mais elle reçoit une nouvelle provocation qu’elle encaisse, encore, sans broncher. « Mon problème, c’est que j’essaie de te comprendre. » et peut-être ne devrait-elle pas. Peut-être ne le mérite-t-il pas. Cet homme lui a menti durant des mois, il lui a fait croire à une réalité qui n’existe pas.

Pourquoi, en fait, est-elle est encore là ?

Elle le fixe, encore calme, alors qu’il commence à se montrer désagréable envers elle. Il la repousse d’un revers de la main, comme un bestiole, une nuisible sur son chemin. Il se met à l’attaquer comme s’il avait attendu ce moment, enfin, pour tout lui balancer. Il est en train de s’emporter, c’est tant mieux. Habituée aux conflits, Cassey, elle sait qu’ils permettent de faire ressurgir tous les non-dits. Tout ce qu’elle a besoin qu’il dise. Mais sa raison et son pragmatisme sont vite oubliés à son tour pour laisser submerger en elle l’impulsive. L’explosive. La trop caractérielle Cassey. Elle ne comprend même pas comment il ose… comment il ose prétendre qu’elle se soit éloignée après son faux-pas. C’est lui, subitement, qui s’est montré glacial. « Attends, t’es sérieux là ?! Tu t’es refermé sans me laisser dire quoi que ce soit ! Et quand je t’ai rejoint pour essayer de tempérer, tu m’as dit de rentrer chez moi ! Tu croyais quoi, que j’allais te supplier de continuer notre soirée ? » Il ne peut pas. Il ne peut pas lui reprocher d’avoir mis fin à la soirée quand il ne montrait aucune envie de la prolonger. Il ne peut pas la rejeter et lui en vouloir, ensuite, qu’elle agisse en conséquences. Il ne peut pas croire qu’elle lui donnera tout, sous prétexte qu’il lui a accordé quelques miettes. Elle n’est pas cette femme, la princesse. Elle a plutôt la sensation que c’est lui qui croit que tout lui est dû. Les pupilles posées sur le prêtre, elle l’observe alors qu’il s’avance à nouveau jusqu’à elle. Spectatrice de cette imitation d’elle plus ou moins réussie, elle le fixe, les iris qui fulminent. Pourtant de nouveau silencieuse, elle encaisse les reproches mal assumés.

Ceux que tu affirmais ne pas exister,
car je ne compte pas assez,
tu sembles pourtant relativement bien touché,
pour quelqu’un qui se fiche de moi et de mon amitié.
De moi, tout court, en entier.


Elle l’écoute, attentivement, comme dans tout combat. Elle cherche dans l’attitude de son adversaire ses propres armes. Si elle peut comprendre avoir été quelque peu contradictoire entre sa promesse et la réalité, elle entend bien plus difficilement le reste de ses paroles insensées. Alors qu’il glisse son index contre sa chevelure dorée, la nymphe le repousse sans ménagement, loin d’avoir envie qu’il puisse la toucher. « Toi. Toi, tu te fous complètement de moi. Et je t’assure que je ne vais pas l’accepter longtemps. » Qu’il croit. Qu’il pense être capable d’être immonde avec elle et qu’elle se laisse faire. Qu’il pense pouvoir retourner la situation à son avantage avec elle. Cassey, elle est trop indomptable pour se taire. « Je ne t’ai jamais allumé, Carmin ! Je me suis contentée de répondre à TES questions parce que oui, je suis quelqu’un de sincère !  Si on me pose une question, je dis la vérité telle qu’elle est, moi ! Je ne m’invente pas une personnalité toute ma vie, moi ! J’assume ce que je suis, moi ! Mais tout ça, ça te dépasse hein ? Pourquoi ? T’as si peur que ça d’être rejeté ? C’est ça, hein, tu préfères être apprécié pour une image erronée ? Tu crois que personne ne peut, juste, t’apprécier pour ce que tu es vraiment ? Mais bordel, pourquoi je suis là alors ? Pourquoi je continue à me justifier auprès d’un crétin pareil ? Alors que je ne te demande même pas, moi, de te justifier sur tous tes mensonges depuis des mois ? Alors vas-y, ose dire que c’est moi qui me fous de toi, Carmin. » elle continue, elle continue, elle a tellement de choses à dire qu’elle ne parvient plus à s’arrêter. Toujours dans l’excès, Cassey, mais mise à nue, aussi, dans son entièreté.

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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Jeu 3 Déc - 11:46


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Cassey Warren   

Elle a tiré la première
M'a touché, c'est foutu.



Qu'est-ce qui nous retient
De nous bouffer l'un l'autre
De nous entretuer maintenant
De nous désillusionner en un instant?

Qu'est-ce qui te retient ici
Auprès de ce mauvais parti
Auprès de celui que je suis
Au début de cette belle nuit...


L'électricité s'installe peu à peu. Cassey perd son voile d'indifférence au fur et à mesure que son adversaire assène ses coups. Elle est venue, forte. Elle est venue avec un sourire naïf sur le visage, persuadée peut-être qu'elle pourrait faire oublier leur dernière soirée au gré d'une innocence surjouée. Mais elle avait oublié que Carmin lui avait confessé être un homme détestable. Ne voulait-elle pas y croire ou n'avait-elle pas compris? Plus leur joute verbale s'installe et plus elle devra s'y confronter, le croire, le voir. Il n'y a plus d'échappatoire possible. Les mots grondent, la violence de leurs voix est sans équivoque. Ils sont tous deux insatisfaits, tous deux défaits.

« Y a rien à comprendre putain. Je t'ai déjà tout dit. Qu'est-ce que tu veux aller comprendre de plus?! » Pourquoi s'obstine-t-elle à chercher plus loin? Carmin souffle comme un taureau en rage devant un drapeau rouge. Il sait qu'il finira par se faire tuer dans l'arène, il le sait. Mais avant de laisser couler son dernier gémissement, avant de laisser la foule applaudir sa défaite, il va livrer bataille. Et Cassey devra être de taille pour se sauver de cet affrontement. Il ne lui suffira pas d'aller voir dans les tourments du jeune Tybalt pour trouver des armes capables de la sauver. Non.

Elle refuse la critique. Elle refuse d'admettre qu'elle l'a planté juste après qu'il se soit ouvert, confié. La princesse aux airs autoritaires s'indigne et repousse la responsabilité sur lui. Jeu incessant de va et vient entre eux, Carmin a envie de rire de ce qu'elle tente de lui faire dire. « Je ne croyais rien. Ou peut-être que si. Je te croyais plus intelligente. Quand un homme en deuil te dit de rentrer, c'est la dernière chose à faire. Mais si t'es partie, c'est pas parce que je t'ai demandé de le faire, sois honnête, toi qui te targue de l'être! » Sa voix est grave, elle porte dans son emportement mais il se moque bien de recevoir des plaintes du voisin. Il ne les a jamais dérangés. Il serait mal venu de leur part de venir lui faire des remontrances pour un éclat de voix exceptionnel. Surtout que vu comme c'est parti, il est à peu près sûr que ce sera le dernier. Cassey ne reviendra pas crier ici.

L'escalade se poursuit. Elle refuse complètement ce qu'il lui dit et Carmin voit rouge. Il se doutait bien en commençant qu'elle ne serait pas une de ses brebis égarées de l'église qui gobe tout ce qu'il dit. Avant, elle le respectait un peu plus mais aujourd'hui... elle sait qui il est et ce qu'il n'est pas. Elle lui dit sans détour qu'il ment. Et pourtant, lui ne voit pas les choses ainsi. « Ah non?! » Il la provoque, profitant des menaces qu'elle fait comme pour lui souligner que rien ne la pousse à être là. Il se moque d'elle même dans la dispute. Et pourtant, une part de lui totalement submergée derrière la noirceur ne veut pas qu'elle parte pour ne plus revenir. Car cette dispute, elle le rend vivant. Cette dispute, c'est plus qu'il n'a jamais pu avoir avec Hazel. Hazel le prenait de haut et quand il cherchait à lui parler, elle le fuyait, préférant le narguer dès qu'il ouvrait un sujet. Ici, il a le droit au chapitre, un vrai droit... un droit accordé à Tybalt et non pas au prêtre Carmin.

Puis, le débit s'accélère, la princesse s'emporte et lâche tout. A vrai dire, à voir comment elle s'énerve, Carmin a le sentiment qu'elle en a encore beaucoup en réserve. Les mots quittent ses lèvres et l'atteignent sans aucune réticence. Le blond la laisse vider son sac, la laisse le poignarder avec des reproches qu'il mérite mais qui ne font que confirmer ce qu'il pensait déjà. « Non mais regarde-toi Cassey. Ecoute-toi plutôt! Et ose me dire que t'as une bonne opinion de moi. Pourquoi t'es ici si tu penses tout ça de moi, hein? Pourquoi tu te forces?! » Il se rapproche d'elle encore une fois. Elle l'a repoussé quand il agaçait ses cheveux entre ses doigts mais la tension le fait la suivre plutôt que de la fuir. Il l'attrape par les épaules, la forçant à rester devant lui, l'obligeant à ne pas se dérober si l'idée lui en venait. « Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que je ne te fais pas peur. » C'est ce qu'il ressent en ce moment, qu'il doit avoir l'air terrifiant aux yeux de la jolie Warren. Mais il est incapable de reconnaître ses erreurs. Tout simplement parce qu'il vit dans le vice depuis si longtemps qu'il ne s'en rend plus compte. Le mensonge et la trahison sont sa seconde peau, en sortir n'est pas un choix à faire, c'est un miracle qui ne lui appartient pas.



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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Jeu 3 Déc - 12:50


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Carmin Fletcher   
Il y a tellement de choses que je ne sais pas,
des choses que tu ne m’avoues pas,
comme, pourquoi tu es comme ça,
ce que tu attends vraiment de moi,
et pourquoi,
pourquoi tu me rejettes obstinément alors que je suis là ?


Ils sont à la croisée de deux chemins. Deux âmes trop distinctes. Deux tempéraments bien trop opposés pour se comprendre. Pourtant, ils sont là, ils luttent, en osmose. Dans la haine et la rancœur, ils se rejoignent. Dans l’obscurité, une intimité nouvelle se crée, sans même qu’ils ne parviennent à la remarquer. Dans les ténèbres, ils se rapprochent, bien plus qu’ils ne l’ont jamais fait dans la lumière. Car c’est en montrant le pire de soi-même qu’on peut espérer voir combien on compte pour l’autre. C’est en révélant de soi les fragments les plus sombres que l’on peut savoir combien on lui importe. Carmin, il lui montre des analectes soigneusement évités jusqu’à présent, il lui fait entrevoir tous ces éclats obscurs qu’il cachait il n’y a pas si longtemps. Méprisant, cassant, vaurien et prêt à tout pour avoir raison. Mais elle n’est pas en reste, Cassey. Elle lui dévoile ce qu’elle est derrière la douce enchanteresse, celle qui appelle à la lumière, celle qui paraît toujours à la recherche des astres. Elle montre combien elle est vouée aux désastres. Combien elle est lunatique, volcanique, et beaucoup trop impulsive. Comme elle parle sans réfléchir. Et comme elle s’emporte vite. Elle aussi, elle lui dévoile le pire.

Pourtant ils sont toujours là,
ils ne bougent pas,
ils mènent de front ce combat,
peut-être qu’au fond, ils aiment tous les deux ça.

Peut-êre qu’ils aiment tous les deux se déchirer,
se pousser dans des retranchements inconsidérés,
s’affronter sans résister,
approcher des flammes pour se sentir brûlés.


S’il se sent vivant, à ses côtés, la réciproque est incontestablement vérifiée. Elle a besoin de passion, Cassey, besoin de vibrer. Besoin d’être enivrée. La fougue qu’il déclenche en elle n’est pas anodine, elle est le signe de l’intérêt qui subsiste. Lui, qui la fascine. C’est bien pour cette raison qu’elle est encore là, en train de s’acharner à essayer de comprendre cet homme qui croit lui avoir tout dit. C’est tout l’inverse pour celle qui ne sait encore rien, rien de ce qu’il est au fond de lui. Rien de ce qu’il cache au reste du monde mais dont elle a eu un bref aperçu ce soir-là. Un aperçu bien plus intense, bien plus fort, à présent. Les voiles sont retirés, la vérité révélée. À cet instant plus que jamais, alors même qu’ils sont en train de se déchirer, elle n’a sûrement jamais été plus proche de lui. C’est quand elle le pique, quand elle le provoque, qu’elle parvient enfin à saisir. Sûrement un millième de tout ce qu’il peut ressentir. La poupée est caractérielle, mais pas de mauvaise foi. Elle l’écoute et, enfin, elle comprend. «  D’accord, d’accord ! Je n’aurais pas dû partir, j’aurais dû… insister. » Faut-il qu’elle ait oublié, la détresse dans laquelle il était plongé ? C’était certainement à elle d’insister, c’est vrai. Il s’avère que la princesse n’a pas l’habitude d’insister pour que sa présence soit acceptée. Mais elle reconnaît, elle a merdé. « Il fallait me le dire, Carmin ! Je ne peux pas deviner ce que tu ne me dis pas ! » Cette fois, ce n’est pas un reproche, mais un simple constat. Peut-être a-t-il ses lacunes mais, Cassey, elle a ses propres travers.

Elle est loin d’être parfaite, tellement, tellement loin de l’être. Tout ne peut pas reposer sur elle. Tout ne peut évidemment pas reposer sur elle, bordel. Et tu devrais le savoir, Carmin,  tu connaîs un peu de son palmarès. Tu sais qu’elle fout tout en l’air. Tu sais qu’elle fait constamment les mauvais choix, qu’elle se trompe parfois. Elle, elle ne sait rien de toi, elle apprend tout juste pour la première fois depuis votre rencontre, à découvrir ce que tu es vraiment. Mais toi, tu la connais. Toi, tu sais.

L’interlude ne dure pas, le combat reprend déjà. Comme une lutte entre les deux âmes vacillantes, une lutte dont on ne sait plus réellement qui représente le bien et qui est dominé par le mal. Chacun reproche à l’autre ses péchés, chacun provoque en l’autre sa part d’obscurité. Il continue de la narguer mais elle s’en fiche, Cassey, elle est trop bien partie. Mais tout ce qu’il lui rétorque, c’est cette question, pourquoi elle se force. Comme s’il n’attendait qu’une chose, qu’elle s’en aille. Qu’elle lui prouve qu’il a raison, que la vérité sur lui entraînera toujours un abandon. Bon sang, mais il la connaît si mal. « Mais parce que je tiens à toi ! Je ne pars pas quand je tiens à quelqu’un, je n’ai pas peur de ce que j’entends de lui, pour qui tu me prends bordel ? » Il croit quoi, que parce qu’elle lui offre des sourires enjôleurs, qu’elle est légère et frivole, elle ne peut pas encaisser ? Qu’elle ne vaut rien de plus qu’une jolie poupée ? C’est lui qui la méprise dans ce cas, lui qui ne voit rien en elle ; pas le contraire. Elle n’a pas le temps d’en dévoiler davantage car il la saisit soudain par ses épaules trop frêles. Il l’empêche de détourner ses orbes, comme s’il craignait qu’elle se dérobe. Ou bien, qu’elle s’évapore. Sa question ne devrait même pas la surprendre, étant donné combien il semble se détester lui-même. Pourtant, Cassey, pas une seconde, ne comprend ; peut-être car elle, quand elle le regarde, il n’y a pas de haine dans ses prunelles. Encore moins de la peur. « Je n’ai pas peur de toi. Je n’ai vraiment pas peur de toi, Carmin. » elle le répète, elle s’entête, elle commence même à lui offrir un nouveau reproche alors qu’il est si proche d’elle. Si près qu’il pourrait la briser en un instant s’il le voulait. « Tu me sous-estimes tellement… » et là, ce n’est pas une femme apeurée qui vient à se confier. Juste une femme blessée qui parle à un homme aveuglé.

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Message Sujet: Re: (hot) les yeux revolver. (carmin)    (hot) les yeux revolver. (carmin)  Empty Jeu 3 Déc - 14:08


☆ ☆ ☆
{ les yeux revolver }
crédit/ tumblr ☆ w/@Cassey Warren   




Ne vois-tu pas l'abysse qui s'ouvre en dessous de nous
L'enfer prêt à nous avaler tout entiers
Le déshonneur et la déchéances qui t'attendent
Si à moi tu venais à t'abandonner...

Ne vois-tu pas tous ces dangers?
Ces périls qui t'attendent sans ciller,
Cette sombre et douce fatalité
Dans notre, désormais, destinée.


Peuvent-ils seulement trouver un terrain d'accord? Si Cassey admet ses torts, cela suffira-t-il à calmer la tempête qui gît dans son corps? Cela permettra-t-il de freiner le souffle impétueux qui balaie Fletcher sans un remord? Mais c'est là où le bât blesse, le blond ne cherche pas un compromis, il ne cherche pas une solution. Carmin n'envisage pas que ce différend se règle autrement qu'avec une femme vexée, humiliée, qui ferme la porte en claquant derrière le bruit fracassant de ses talons qui claquent au sol. Toujours ces maudits talons qui retentissent comme des tac tac incessants, comme un frappement qui rappelle qu'elle va encore asséner un coup. Et elle le fait sans regret, sans même réaliser la force de ses mots. Cassey impose son style, impose sa prose, avec des paroles criardes, avec une intonation revancharde. Insultée, bafouée, celle qui se croit encore l'amie de l'américain fait tout pour ne pas que se finisse ainsi la partie.

Tout. Elle va même jusqu'à reconnaître une partie de responsabilité dans ce qu'il lui jette au visage sans aucune délicatesse. A-t-il vraiment marqué un point ou cherche-t-elle à trouver un terrain d'entente en cédant un premier pas, en faisant un geste? Son aveu de faiblesse n'a pas l'effet escompté. Cela devrait apaiser la bête mais elle est déjà bien trop excitée pour encore se radoucir. « Qu'est-ce que tu fais là?! » Il s'emporte contre elle, personnellement cette fois. Elle vient d'admettre et elle en rajoute une couche en essayant de s'excuser. Elle justifie maladroitement en lui disant qu'il aurait dû lui dire qu'il avait besoin d'elle. Cette dernière phrase est ridicule. Un homme en peine ne demande jamais à être secouru. Parce qu'un homme qui se noie est trop occupé à essayer de survivre que pour pouvoir crier. S'il crie à l'aide, c'est l'eau qui va emplir ses poumons au lieu de l'air qui lui faut pour tenir jusqu'à ce qu'une main extérieure se penche pour le sauver. Mais Carmin n'a pas envie de lui apprendre des leçons de base. Il préfère se concentrer sur une autre erreur de la blonde. Elle a capitulé. Partiellement, certes, mais elle a capitulé.

Et tu ne peux pas laisser passer.
Tu ne peux la ne pas le souligner
Car c'est une erreur devant toi
Une erreur devant un adversaire qui la bouffera.


« Non mais regarde-toi! Arrête de trouver des raisons. Arrête de me donner raison!! Tu te fais manipuler comme une enfant. Jamais je ne te dirais que tu as raison, c'est un principe de base. Ne fais pas l'erreur de croire que céder un peu de terrain te rapproche de moi. La seule chose dont ça te rapproche, c'est de te faire écraser par celui qui cherche à le faire. » Comme elle a déjà dû l'être par les autres. Carmin la protège encore une fois. Il ne veut pas la mettre à terre, il ne veut pas lui enfoncer sa botte sur le visage et lui montrer qu'il peut régner sur elle. Si c'était ce qu'il avait voulu, il avait des armes bien plus fortes que cette dispute. Il était en possession du respect, de son statut et de la confiance qu'elle avait placée en lui. Au lieu de ça, il s'est aventuré à la réveiller, se délivrant d'un poids en même temps.

Et malgré son côté abject,
Malgré qu'il la repousse
Malgré qu'il n'a rien pour lui,
Elle est toujours là.

Ne vois-tu pas Carmin
Qu'elle se débat
Elle se bat avec toi
Et elle le fait... pour toi.


Parce qu'il demande pourquoi et elle lui répond. De la façon la plus sincère et la plus troublante qui soit, elle lui dit que c'est pour lui. Parce que Cassey tient à Carmin. Aussi simple que ça. « Foutaises, tout le monde part tôt ou tard. » Son ton est agacé et pourtant on sent qu'il s'est déjà passé quelque chose. Cette démonstration de force commence à vraiment faire ses preuves. Cassey, petite dame qui semble chétive et sans avenir dans cet appartement, montre ses crocs. Elle tient bon, elle se défend. Et il se bloque un instant, avant de la bloquer à son tour, physiquement. Il n'est plus dans son état normal et il cherche désespérément à la faire prendre conscience du mal avec lequel elle joue. Un mal enfoui dans un mâle qui ne le contrôle pas toujours. Cependant, la reine revêche refuse de voir au travers de ses yeux à lui. Elle clame ne pas avoir peur. Son ventre se contracte tandis que ses mains la tiennent toujours là, devant lui.

Tu me sous-estimes tellement...

La phrase en trop. Celle qui lui rappelle pourquoi il se retrouve en elle. Lui, l'underdog, celui qu'on a toujours vu comme partant perdant. Celui qui n'était pas destiné à brillé. Celui qui n'a embrassé le métier que pour ne plus pouvoir être renié, par personne car être prêtre, c'est l'abandon de soi, c'est la force qu'on ne peut nier. Il la regarde sans bouger, sans savoir quoi répondre. Ses entrailles lui crient la réponse mais il hésite, il hésite, et le silence se prolonge. Dans ce silence qui devient assassin, leurs yeux se dévorent comme s'ils savaient que la partie venait d'être gagné par la blonde, comme s'ils savaient que le round final allait sonner. Mais Carmin n'a pas la force de projeter sa voix pour l'écraser. Il connaît la phrase qui mettrait un terme à tout ça, qui la ferait fuir à jamais. Il lui suffirait d'utiliser tout ce qu'il sait sur elle pour l'humilier, la détruire, comme d'autres avant lui l'ont fait. Et au lieu de ça, il se sert de son emprise dans un mouvement brusque et brutal pour l'attirer à lui. Carnassier, il lui vole ce baiser qu'il avait sagement demandé. Ses lèvres se posent, déjà à moitié entrouvertes sur celles de Cassey, lui arrachant un grognement animal. La brûlure est dévastatrice, son corps réagit immédiatement, dressant un autre membre, déjà prêt pour un autre genre de combat. Instinctivement, l'homme sait qu'elle va se débattre, alors il passe ses mains autour d'elle, la bloquant contre lui, pour savourer ce baiser avant qu'elle ne se dégage de son étreinte. Un baiser volé, des lèvres violées, par son besoin soudain de la retenir plutôt que de la faire fuir. Voilà, maintenant, assène ton coup fatal, je t'ai tout donné.


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