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 (sofia) impardonnables souvenirs

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Message Sujet: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Jeu 26 Nov - 9:42


impardonnables souvenirs
@sofia bloomsbury

rêveries antiques, quand nous étions l’un et l’autre très différents. semblables pourtant, dans ce que le passé nous murmurait au présent. tu étais l’étincelle qui manquait, la blessure infime que l’on apprend à adorer. que l’on finit par pourchasser. étincelle mutine, les mots qui s’échangeaient sans avoir besoin de les forcer. rêveries antiques, les souvenirs impardonnables désormais. dans la dureté du monde, des blessures à collectionner pour pourchasser ces rêves que l’on a brisés.

c’est un territoire oublié. les quais reluisent de leurs ordures et des pensées troublées qui y gisent. cela fait longtemps qu’il n’a pas accepté de déchoir des hauteurs pour se confronter de nouveau à la crasse, aux relents de désespoirs, aux injures ravalées. son caban noir n’empêche nullement le vent glacé de s’engouffrer jusqu’à lui, mais ça n’est pas désagréable. il y a dans sa morsure une sensation qui revient d’autres âges, qui remonte sous la peau pour mieux la hérisser. souvenir étrange que ces tractations sous le sceau du secret, quand il s’y précipitait volontiers car il s’agissait alors de marcher côte à côte avec les ferreira. normal alors de se traquer dans le noir plus par jeu que par volonté de nuire. rendez-vous manqué… il ne sait plus vraiment si ce soir l’un de leur sbire sera présent, ils fréquentent les mêmes revendeurs après tout. ils ne sont pas légion ceux qui sont capables de leur fournir des cargaison d’armes, qu’il s’agisse de les distribuer ensuite pour accroître la violence de leur ville, ou bien encore pour leur usage personnel. ce soir, pour james, c’est l’occasion de vérifier la qualité de la marchandise, parce que ce sont les semis-auto que ses équipes attendent, celles de l’ombre, celles qui se planquent sous les atours dorés du sinners. une incartade à ses habitudes, irène ne tient plus à ce qu’il se présente en personne à ces négociations qui pourraient écorner son image parfaite, désormais brandie pour effacer les relents nauséabonds de la réputation de la famille, en héritage de son père. les marlowe visent la factice pureté que tous les mafieux finissent par traquer. non pas pour se faire pardonner un quelconque péché, mais bien pour atteindre un pouvoir que l’on refuse à une réputation trop entachée de sang.

mais cette nuit, il avait besoin de sortir. de disparaître de son refuge qui prend quelques soirs des allures de carcan. le jeu de la perfection est éreintant, même pour lui. se rappeler qu’il faut se salir les mains, ravaler la fureur pour parvenir à ses fins, exister encore face à ceux qui le prennent parfois pour quelqu’un de trop condescendant pour seulement s’afficher dans les sillons dangereux de leurs échanges. alors c’est lui ce soir, c’est lui sur le quai dégueulasse, à avancer le dos droits, les poings enfoncés dans ses poches. il reconnaît ivan, leur fournisseur depuis des années, et c’est d’un léger signe de tête qu’il le salue avant que l’autre ne réponde d’un petit sourire un peu nerveux, presque une grimace. le regard bientôt fuyant qui s’évade dans une toute autre direction. james suit la ligne, poursuit l’accident, jusqu’à reconnaître une silhouette qu'il n'attendait pas. bien sûr… forcément. il fallait que ce soit elle ce soir, au moment où il décide enfin de reprendre les affaires là où ils les a abandonnées quand alix s’est barrée. bien sûr. elle et personne d’autre. un de leur sous-fifre lambda, ça aurait été plus supportable, mais il était écrit que les évasions ne pouvaient se graver bien longtemps sur l’épiderme. la froideur de ses prunelles est intense alors qu’il la considère, qu’il prend son temps pour le faire, à la jauger des pieds à la tête. ivan n’existe plus, il fait tapisserie derrière sa cargaison, personne n’a plus envie de caresse des uzi d’un air de connaisseur soudain, plutôt de les dégainer.

trois hommes des marlowe jouxtent bientôt james, recrachés par les ombres alentours, ils se manifestent comme s’il en avait donné l’ordre et pourtant c’est loin d’être le cas. ils doivent se dire qu’un bain de sang est orchestré, ou que c’est peut-être un piège. ivan perd quelques centimètres de sa haute taille, ses propres hommes aux aguets. avant que marlowe n’esquisse ce sourire en coin si reconnaissable. ses yeux se plissent. il finit par dire d’un air assuré : on se calme. elle ne va rien me faire, pas immédiatement du moins. les hommes reculent un peu, ivan semble observer le duel sans savoir encore s’il doit prendre parti. ça n’est pas une nouveauté que les deux familles se font une guerre froide, mais avec lui ça s’est toujours bien agencé, il fournit les marlowe et les ferreira, et chacun se contrôle en sa présence. mais d’habitude c’est irène qui se présente. la reine de l’empire inspecte, jauge, juge, et s’en va sans un mot. alors si c’est le roi qui joue ce soir, il est à se demander si la donne n’a pas changé, sans que personne n’en ait été averti… james se rapproche un peu de sofia, il aime bien la toiser comme ça, il l’a toujours fait. une expression sortie d’un autre temps reparaît sur ses traits, c’est fugace, incertain. avant que le masque ne se remette parfaitement en place et qu’il lui dise directement : tu crois que tu vas pouvoir être une gentille fille bien élevée, ce soir ?
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Message Sujet: Re: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Ven 27 Nov - 20:42

and all i gave you is gone, tumbled like it was stone, thought we built a dynasty that heaven couldn't shake, thought we built a dynasty, like nothing ever made, thought we built a dynasty forever couldn't break up.

les étoiles crépitent, illuminent le monde, pas le leur mais celui des autres. celui de ceux qui ne marchent pas dans la nuit en direction d’une crasse infinie. il est sale, ce monde. il est sale, cet univers. les activités illégales, les illicites, de celles qui procurent l’adrénaline tant recherchée, tant convoitée. ce n’était pas ce qu’elle voulait, sofia. Ce n’était pas ce qu’elle espérait, sofia. pantin de premier choix, offrant sa vie contre celle de sa famille, contre celle de la seule personne qui lui reste. personne plus fragile, plus faible, qu’elle l’accepte ou non. qu’elle l’encaisse ou non. ce n’était pas ce qu’elle cherchait, sofia, pourtant elle se sent plus forte que jamais. Plus puissante que jamais. t’as besoin de ça, toi, de te mettre en danger. de sentir que t’es inatteignable et que la vie ne pourra plus jamais te blesser. elle en a besoin, de ce sentiment d’invisibilité. ce sentiment surdéveloppé, aux côtés des ferreira. Aux côtés de milo, particulièrement, la tête brûlée, son binôme, son duo de choc. En deux années écoulées, elle s’est fait sa place dans cette famille et son fonctionnement. Elle s’est imposée comme une personne de confiance, comme un bras droit qui ne doute pas, qui n’a jamais peur de rien. peut-être parce que tes peurs, tu sais les cacher mieux que personne, sofia. elle s’est imposée et prend de plus en plus de responsabilités. La première et la plus importante, le bon déroulement des ventes d’armes. Du début à la fin. Du contrôle de marchandises au transport jusqu’aux clients en échange d’un beau paquet de pognon.
le cinéma de ce soir est le même que d’ordinaire. La louve se pointe sur le lieu de rendez-vous, la moto déposée au coin de la rue et les bottines à talons noires qui claquent sur le bitume. elle s’allume une cigarette, rapidement consommée, avant de s’approcher des quais. Avant de ce jeter dans l’antre du diable. mais le diable, il se révèle, il se réveille, juste sous tes yeux, sofia. le diable c’est james et le souvenir qui hante ton esprit. James et les cris comme les rires mélangés. elle n’a plus le droit de le voir ainsi, aujourd’hui. elle n’aura plus jamais le droit de l’imaginer comme avant. Comme dans cette autre époque, cette autre vie qu’était la sienne. Bien plus dure, bien plus misérable. il t’aidait à tenir le coup, il t’aidait à te relever tout en effrayant si intensément que t’as préféré le fuir. et elle s’est tournée vers les ferreira, plutôt que vers les marlowe. Pas par le cœur, mais par devoir. Elle s’est tournée chez les ferreira, comme un incendie venu réduire à néant le reste de leur relation. Il s’avance, elle s’avance, un jeu d’échec dont aucun gagnant ne sortira vivant. n’en sois pas si sûr. qu’elle rétorque, des airs de provocation. ou une façon bien à toi de ne pas montrer ce que tu ressens vraiment, sofia. mais les paroles suivantes de james provoquent un sursaut de colère, sourcils levés, les bras croisés. tu me prends pour une de tes escorts ? presque hallucinée qu’il ose. Qu’il ose lui parler de cette manière, alors qu’il sait. j’suis ni gentille, ni bien élevée, je ne te l’apprends pas. et lui, qu’est-il, maintenant ? le regard absent, le pétillant qui s’est fait la mal. Qu’est-il, à présent ? l’ombre de son ancienne vie, terrassé par les années et les blessures infligées.

(c) shining.
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Message Sujet: Re: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Dim 29 Nov - 21:01


impardonnables souvenirs
@sofia bloomsbury

et sous la voie lactée qui planque ses beautés, nous voilà deux divinités déchues, qui se retrouvent dans le corps limité de l’humanité. à frayer dans les ombres, on oublie bien vite que l’on appartient encore aux vivants. la mort dans l’âme, la mort dans le creux de nos mains. la mort du jour où nous nous sommes trouvés. la mort du jour où nous nous sommes perdus. la mort en héritage. la mort pour seul adage. ce que le jour doit à la nuit, c’est l’absolu de sa naissance. ce que la nuit doit au jour, c’est la liberté d’abréger ses souffrances.

au firmament de sa renaissance, vipérine créature, elle a appris les morsures dont elle craignait tant le mal autrefois. aujourd’hui les poisons dansent dans ses prunelles sombres, s’immiscent sous le bitume à chaque claquement de talon. elle a fière allure, la petite, il faut lui reconnaître cela, et l’image qu’elle renvoie vient frôler toutes ces autres d’elle, qu’il protège encore, bien malgré lui, contre les ravages du temps et de sa propre nature. la protéger de lui, voilà bien une drôle de mécanique, instituée entre eux depuis l’aube de la rencontre. un instinct qui dénote avec toute la logique de son empire, de cette illusion qu’il élève de lui comme une bête ignoble qui deviendrait l’être, l’essence, l’aura. à projeter sur les autres, à revêtir sur soi. que reste-t-il de lui entre ses griffes acérées ? que reste-t-il de cette mécanique étrange, qui menace de se briser. elle est là, sofia, différente, la même pourtant, à mordre avant même de chercher à se défendre, l’image se brouille, devient autre, dévoilée par les ombres, caressée par la nuit. il en a toujours été ainsi, quelque part. sauf qu’avant, c’était lui uniquement qui exhalait les ombres dont elle avait si peur. peur de lui, peur de son monde, peur de cette aura qui existait déjà. peur d’être abusée encore, utilisée, broyée par le pouvoir qu’il visait. peur de ces enfers que l’on planque soigneusement sous les meilleures intentions. l’aider malgré elle, cela a été un chemin tortueux dont il a pourtant savouré chaque accident, chaque douceur. car il y en avait aussi. parfois. parfois seulement. plus jamais à présent. tu veux dire celles qui me sont fidèles, qui me doivent leur existence et qui le reconnaissent volontiers ? hmm, laisse-moi réfléchir… non, je risque pas de confondre. car la fidélité elle ne connaît pas, n’est-ce pas ? ou alors elle ne connaît que cela, et c’est bien ce qui s’est déjoué entre eux, sauf que son mauvais esprit se refuse de reconnaître le bien fondé de son choix. dommage. dommage. trop tard aussi, c’est ce qu’il se raconte souvent, même si ça sonne si faux que même lui ne peut y croire. illusion perdue, entre elle et lui, qui danse ses infamies.

il y a du mouvement sur sa droite, il a oublié ivan et sa putain de cargaison dont il n’a strictement plus rien à faire désormais qu’elle est là. alors il a un mouvement de tête arrogant, un ordre qui claque dans l’air, calme, et si froid. si froid. rien à voir avec celui qu’il était lorsqu’il retrouvait la petite sofia. tu sais quoi ivan ? va donc voir ailleurs si on y est. tes hommes aussi. mais le serbe renâcle un peu, c’est que… c’est son chargement et eux ils pourraient tout aussi bien s’isoler sans que ce soit à lui de disparaître. ça n’a pas de sens tout cela. plus rien n’en a de nos jours. cette fois-ci james le regarde, regard brutal, fixe. trop fixe. et le ton change. tu veux un plan des excursions dans ce putain de quartier ? j’t’ai dit d’te tirer. et parce que leur monde frôle l’absurdité, c’est le serbe qui se barre, en leur laissant les armes, à l’arrière du camion, comme s’ils en étaient les dignes propriétaires. comme si le monde, son monde, leur appartenait. james prend le temps de la mesure, de son souffle, de son coeur, de ce sifflement qu’il a dans l’oreille, comme un cri, un foutu hurlement, depuis qu’elle s’épanouit, sous la placidité de ses iris verts. ils brillent un instant de la flamme de son zippo, tandis qu’il s’allume à son tour une clope et lève vers le ciel toute sa lassitude. ici tout est opaque, les lueurs de la ville gomment toutes les étoiles. il n’y a rien. plus rien c’est sûr. t’es quoi alors sofia ? t’es qui maintenant ? parce que tu m’excuseras de douter des échos. j’en ai d’autres depuis. sons déformants, sons troublants, musique estropiée. l’image s’écorne et appelle les flammes. histoire que le néant brûle, disparaisse, et que du vide, il naisse quelque chose. cette seule liberté… la seule qui soit la leur. d’abréger les souffrances.
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Message Sujet: Re: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Dim 6 Déc - 20:58

and all i gave you is gone, tumbled like it was stone, thought we built a dynasty that heaven couldn't shake, thought we built a dynasty, like nothing ever made, thought we built a dynasty forever couldn't break up.

Ils ne sont pas des saints, ils ne sont que les serviteurs de l’enfer, les damnés du diable. De ceux qui cherchent à assener le premier coup, à reprocher à l’autre tous les vices de cette putain de planète quand, finalement, ils sont égaux dans la noirceur. Ils se valent. Ils se valent et peut-être même qu’elle est pire encore, sofia. peut-être même qu’elle est bien pire que lui. lui dont elle prétendait avoir peur, des années auparavant. Lui dont elle avait peur. lui dont elle refusait de s’approcher. L’angoisse d’être écrasée par le monde de james. Par le poids de sa destinée. il n’a jamais rien eu de rassurant, à tes yeux, marlowe. un monde trop difficile, trop violent, qui ne contrastait pas avec l’horreur de ce que t’avais déjà vécu, sofia. il te donnait envie d’avoir confiance, de tout placer en lui, de tout donner pour lui, mais  t’as toujours été bien trop combative pour fermer les yeux et plonger tête baissée.  et malgré lui, malgré elle, malgré sa volonté, elle prend le même chemin à présent. Elle s’adonne aux mêmes occupations macabres. Elle risque sa vie, au même titre que lui. ils ne sont plus si différents, ils sont mêmes furieusement ressemblants. Le regard de feu, le regard de glace, deux éléments à la rencontre l’un de l’autre pour mêler une parfaite explosion aux douces émotions du passé. Celles qui sont refoulées. Celles qui seront toujours bien mieux cachées. moi j’te dois rien, james. j’ai toujours fais en sorte de ne jamais rien te devoir. la vérité criarde. La vérité qui fait mal. qui te fait mal à toi aussi, sofia. parce que t’as dit au revoir à ce qu’il t’offrait il y a bien des années, et qu’aujourd’hui t’es obligée de l’affronter. Obligée de faire la guerre à celui qui ne désirait que t’aider.
La guerre est perdue d’avance, parce qu’aucun d’eux ne sortira vainqueur. Parce que l’accalmie ne prendra jamais place. Parce qu’ils sont voués à se maudire même lorsque les causes s’évanouissent. Et dans la haine, dans la colère, il n’y a plus qu’eux. Le monde qui cesse de tourner et james qui se permet de l’envoyer valser du revers de la main. il peut, il est le roi, et c’est ce qui t’effraie depuis le départ, sofia. lui le soir, toi misérable, et si du jour au lendemain il s’était lassé, et s’il avait décidé qu’il ne voulait plus de sa poupée, que t’aurait-il resté ? un claquement de doigts et ils se retrouvent seuls. Livrés à eux-mêmes. Aux envies les plus sombres. L’affrontement de deux familles opposées, de deux clans rivaux, de deux âmes qui se sont perdues il y a déjà trop longtemps. Plus rien à sauver. Plus rien à espérer. tu sais bien ce que je suis, qui je suis. qu’elle crache, comme elle recrache la fumée au goût nicotineux. je ne pense pas qu’il soit nécessaire de poser des mots là-dessus. le pire est surtout qu’elle ne saurait pas faire. qu’elle ne saurait pas se présenter, si elle le devait. Sa vie n’est qu’au service de la mafia, qu’au service des ferreira. sa vie, c’est la protection de sa famille en se jetant dans la gueule du loup, en devenant louve elle-même. regarde, james, regarde ce que la vie a fait de moi. Regarde, je suis encore plus abîmée qu’à l’époque où t’étais là. et maintenant, voudrais-tu encore de moi ?

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Message Sujet: Re: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Mar 8 Déc - 15:02


impardonnables souvenirs
@sofia bloomsbury

il se demande james. il se demande lorsque ça s’est terminé. est-ce qu’il a oublié de l’appeler, est-ce plutôt elle qui a fini par le fuir vraiment ? quand elle s’est trouvée une famille, quand elle a retrouvé sa famille. parce qu’il ne lui a jamais dit, il ne lui a jamais totalement fait comprendre, qu’il voulait lui donner la sienne. un héritage trop grand, quand on est une gamine, arrachée à l’enfance, qui se débat, qui se retient, pour ne plus entendre les échos de toute la violence. déjà inscrite, déjà écrite. il ne voulait pourtant pas se servir d’elle, à l’époque. sans doute qu’aujourd’hui ça n’est pas vraiment le cas non plus d’ailleurs. il devrait déjà échafauder des plans sur les cendres oubliées de leurs anciennes amitiés, si on peut appeler ça ainsi. mais la mécanique est rouillée, ça ne fonctionne pas bien. ça n’a jamais vraiment fonctionné avec elle.

c’est ça que tu as cru, autrefois ? que je voulais t’enfermer, que je voulais te capturer ? toi le synonyme éreintant d’une très factice liberté ? je voulais te l’offrir, bien au contraire, mais t’as jamais été prête à la saisir, il faut croire. tu t’es rappelé, à quel point tu étais vouée à être inféodée. le nom que l’on porte, il ne cesse de nous poursuivre. et tu n’as pas voulu te perdre dans le nôtre. il aurait fallu troquer la loyauté forcée contre une véritable liberté. c’est ça la vérité. la liberté, la seule qui soit, c’est celle qui nous affranchit de ce que l’on porte, de ce que l’on doit.

james étire, un très vague sourire. il y a de la peine dedans, mais encore faudrait-il savoir la lire. qui pourrait croire aujourd’hui, que du haut de ses empires, il ait envie de s’arrêter, sur un petit lien fané, avec une môme trop consciente du prix qu’il fallait payer ? lien déchu, depuis longtemps. qui fait encore mal pourtant. il déteste cela, il déteste lui devoir cette déception là. parce qu’elle était la seule foutue lueur, qu’il avait croisée depuis que tout s’était brisé. la seule foutue lueur. on doit toujours quelque chose, sofia. que ça te plaise ou non. le regard qui lui revient, presque assassin. y a plus vraiment de sympathie, parce qu’il y en a trop, enfouie, enfuie, qu’il empêche de venir éroder sa colère. confonds pas, je t’ai jamais rien demandé. il n’est pas venu pourchasser l’allégeance. pour l’avoir trop voulue, pour l’avoir trop souhaitée. mais ça aurait dû être son choix, son choix à elle, et pas à lui. une allégeance ne vaut rien, si on la force. c’est ce qu’il aurait voulu qu’elle retienne, le seul enseignement.

il traque, les signes, les failles. quelque chose qui prouverait que la détestation n’est qu’un oripeau qui leur faut porter, malgré lui, malgré elle. quelque chose qui montrerait que les échos du passé, où la violence larvée, défigure même les amitiés, portent certains éclats qui n’ont pas su crever. il lui en veut, il s’en aperçoit désormais. il avait juste fait en sorte de l’oublier. t’étais pas un projet tu sais. tu étais celle que je voulais protéger. protéger des heurts, en l’élevant plus majestueuse que jamais. plus brutale que tu ne l’aurais souhaité. tu aurais été magnifique à mes côtés. autrement plus radieuse que l’un chien que l’on siffle. l’avoir en face de lui, sans plus aucun témoin, c’est pire, la colère est partout, entre les doigts qui se serrent, sur les volutes abandonnées par la clope. ça devait pas être comme ça. ça devrait pas être comme ça. je ne t’aurais pas traitée comme ça. pourquoi ? parce que tu devrais mentir, me regarder dans les yeux, prétendre que c’est exactement ce que tu souhaitais ? que t’es bonne qu’à ça, au fond, tu le savais déjà, et moi aussi ?

c’est cette petite musique là, qui tourne dans ta tête ? qui vient conforter le choix que tu n’avais pas, qu’on t’a volé, qu’on a froissé, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien ? qu’il ne reste plus rien de la fille qui espérait ? devenir quelqu’un, sans craindre l’énième bourreau qui saurait la débusquer, la contraindre. je t’ai jamais obligée à rien, j’aurais pu. j’aurais pu tant de fois, je me suis retenu. tu le sais aussi bien que moi. ça devait pas être comme ça.
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Message Sujet: Re: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Sam 26 Déc - 21:20

and all i gave you is gone, tumbled like it was stone, thought we built a dynasty that heaven couldn't shake, thought we built a dynasty, like nothing ever made, thought we built a dynasty forever couldn't break up.

cela ne devait pas être ainsi. ce n’était pas ce que le destin avait prédit. elle ne devait pas se retrouver en conflit face à lui, il ne devait pas se retrouver en colère face à elle. la dualité ne devait pas exister, mais elle est là, comme l’électricité passant d’un corps à l’autre. animés par le même feu, par la même folie, par les mêmes rancœurs d’autrefois. la foudre qui s’était déjà abattue sur elle, quand james s’est pointé, s’est imposé dans son sillage. la foudre encore présente aujourd’hui, quand les regards se croisent. elle aimerait balayer tous ces ressentis. elle aimerait les effacer pour ne plus rien ressentir d’autre que ce vide dans lequel elle se complait. tu préfères de loin le vide, le trou béant, plutôt que la souffrance, sofia. peut-être parce que t’as déjà bien trop encaissé. peut-être parce que t’as atteint le quota de souffrance pour une fille de ton âge. alors elle se jette dans le danger, elle se jette dans l’obscurité, frôlant la mort et les imperfections pour se sentir invincible. indestructible.
james aurait pu être le premier. le premier de tous les dangers. mais à l’époque, l’espoir trônait encore dans l’esprit de la louve. à l’époque, elle n’était pas encore prête à se vouer aux péchés. elle s’est tout bonnement envolée, l’abandonnant lui et tout ce qu’il avait fait pour l’aider. peut-être que tu dois rien à james, sofia, mais t’oublieras jamais ce qu’il a tenté de faire pour toi. t’oublieras jamais que, quand t’avais peur, quand t’avais mal, il était là. moi non plus, j’t’ai jamais rien demandé. qu’elle recrache, comme s’ils n’étaient bon qu’à ça, se renvoyer la balle encore et encore. la bataille sans fin, alors qu’aucun d’eux n’a réellement envie de ça. aucun d’eux n’a réellement envie d’abîmer l’autre. t’en es convaincue, sofia, parce que tu tiens encore à lui malgré ce que tu veux bien lui faire croire. parce que t’es bien incapable de verser la moindre larme mais que la pierre qui te sert de cœur bat un petit peu encore.
derrière la colère, derrière le jugement. le jugement, le dédain, qu’elle perçoit trop bien dans le regard que corbeau. il ne comprend pas, ne pourra jamais comprendre, parce qu’il n’était plus là. parce que ses opales ne se sont pas arrêtées sur elle, lors de sa plongée dans le grand bleu, avec les ferreira. parce qu’elle n’a pas eu le choix, parce que le devoir s’est jeté sur elle sous la forme de la putain de maladie. le devoir, et l’amour, quoi que t’en dira, sofia. parce que ta tante est ton point faible. parce que tu l’aimes plus que n’importe quoi au monde. tu ne sais rien, james. ne prétend pas connaître ma vie. c’est bien plus compliqué que ce qu’il imagine, bien plus douloureux que ce qu’il imagine. je ne vais pas te mentir. mais au fond, tu reconnaitras qu’il n’y avait pas d’autres options pour une fille comme moi. fille de la rue, à jamais dans la rue.

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Message Sujet: Re: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Jeu 31 Déc - 0:42


impardonnables souvenirs
@sofia bloomsbury

dans la rue, c’est là qu’il l’a trouvée, rencontrée, croisée. pourchassée aussi, quand il se tapait tous les foyers du quartiers, et les allées sombres où elle pouvait traîner. tracer son portrait dans le sillage de ses errances, en quelques termes bien trouvés, à n’importe qui, jusqu’à la repérer, c’était devenu un rituel, quasi hebdomadaire. la retrouver, pour constater que l’espoir combattait encore dans son corps amaigri, derrière ses yeux délavés par le mépris d’un monde qui ne semblait pas capable de la garder des heurts. elle a été une passion trop éphémère sofia, une envie de faire quelque chose pour quelqu’un, mais pas une oeuvre creuse dont les mafieux s’encombrent pour paraître saints. non, il voulait lui donner des contours, pour tous ceux dont elle avait manqués. il voulait dessiner un but clair pour qu’elle puisse appuyer les fragments de sa colère. raffiner le diamant brut, jusqu’à ce qu’il aveugle chaque imbécile qui la regardait à l’époque comme si elle ne valait rien. l’espace de ces quelques moments, elle avait tout valu sofia, le temps perdu, les quelques confidences arrachées, l’envie de gommer l’horreur de sa mémoire pour la remplacer par une toute autre volonté. destruction retournée sur des cibles précises plutôt que tout contre elle. et quand il la regarde aujourd’hui, nourrie par la fureur, étouffée par le peu de cas qu’elle semble faire de sa condition et de ces autres enfers où elle parade sans lui, il enrage de n’avoir pas su la retenir. auprès de moi, je me dis que ça aurait été différent. peut-être que j’ai tort, ou que je me fourvoie, mais je ne peux m’empêcher d’imaginer une autre issue, où nos enfers conjugués auraient su dompter l’univers. la seule protégée qui aurait été digne de ces moments perdus, et des illusions brisées.

il tire sur le filtre, avec agacement, la regarde comme la môme qu’elle demeure à ses yeux. foutue capricieuse. aussi capricieuse que lui, quand il se doit de jouter, pinailler sur les termes et cette vérité trouble que l’un et l’autre continuent de taire, comme si elle demeurait proscrite. t’as même pas essayé. le ton est froid et le dépit s’y glisse, passager clandestin d’une conversation qui tourne peu à peu à l’orage. marlowe a oublié le chargement d’ivan, le jour, l’heure, les obligations qu’il lui reste à remplir d’ici le point du jour. tout est balayé par cette intransigeance dont elle fait preuve et qui le révulse plus qu’elle ne le devrait. t’as même pas essayé de venir me demander quelque chose. à l’époque, ou même maintenant. je serais capable de céder. toi et moi, on le sait. je t’aurais tout offert si seulement tu étais venue me trouver. il laisse son regard s’abandonner au-delà de sa silhouette, vers un horizon qu’il ne déchiffre pas. il ne sait pas ce qu’il fait là, quitter sa tour d’ivoire était une erreur. après alix, et les mots qui continuent de vriller son esprit, d’arracher à ses ambitions le lustre au rabais qu’il avait su plaquer contre ses envies, comprendre qu’il ne pourra pas combattre si sofia est en première ligne le rend malade. quelque part dans sa tête, un ricanement sourd s’élève, et vient juger ses manques, ses contradictions et ses doutes. je ne pourrai pas te blesser. je n’en ai jamais eu l’instinct, pas avec toi. tu étais une cible toute trouvée tu sais. des filles comme toi, j’en ai tant manipulées. sans émoi, sans remords. l’absence de sensations au profit du calcul létal. mais avec toi c’est différent.

elle se débat sofia. sur le portrait qu’il conçoit, elle maquille les failles, elle brosse à gros traits un joli subterfuge auquel il ne croit pas. il relève la tête, et se rapproche, en termine avec cette distance qui insulte le passé pour dérober leurs avenirs. il se fout du statu quo, de la distance que leurs deux clans continuent d’abuser pour prétendre n'avoir en commun que d’obscures alliances depuis longtemps oubliées. au contraire, ce soir, ce passé blessé saigne, il conçoit la profondeur de la plaie pour la première fois. elle ne devrait pas compter, il le sait. tu devrais être quantité négligeable. un autre dommage collatéral. les filles des rues servent à cela, n’est-ce pas ? mais il n’y parvient pas. il est trop proche, parce que sous les lueurs perdues de la lune, il ne distingue pas celle qu’elle a été. danse lascive de moments épars sur les traits fins de son visage. tu dis que des conneries, sofia. il y avait des tas d’options, mais toi t’en voulais pas, t’avais la trouille. je t’aurais offert autre chose que la rue. autre chose que ça. il désigne ce qui les entoure, les docks, les lueurs noirâtres qui dansent sur des eaux insondables. la plaie saigne. elle saigne encore. dis-moi. dis-moi pourquoi. il demande, il n’ordonne plus. il abandonne la couronne à ses pieds, comme il l’a déjà fait. car c’était le seul moyen de lui parler. le seul moyen de ne pas l’effrayer.
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Message Sujet: Re: (sofia) impardonnables souvenirs   (sofia) impardonnables souvenirs Empty Mar 26 Jan - 9:06

and all i gave you is gone, tumbled like it was stone, thought we built a dynasty that heaven couldn't shake, thought we built a dynasty, like nothing ever made, thought we built a dynasty forever couldn't break up.

elle n’est plus seule. elle n’est plus seule louve, sur ces quais. ils sont deux loups enragés, capables de mettre la ville à feu et à sang d’une simple volonté. celle d’en finir avec ce passé maudit, avec cette relation inexpliquée qui n’aurait pas fonctionnée. ils peuvent tout détruire, en s’entêtant, refusant de baisser les armes, de brandir le drapeau blanc, d’engagé une trêve. deux loups enragés, certainement par peur de ce que le contraire pourrait donner. et si vous vous perdiez, l’un avec l’autre, sofia, que resterait-il ? et si vous vous abandonniez, effaçant les chaînes qui vous retiennent des deux côtés, pour enfin savourer des retrouvailles bien méritées. non. le destin n’est pas clément, comme la vie ne l’a jamais été. la lueur d’espoir n’a rien de bon, pour quelqu’un comme elle. parce qu’elle a trop longtemps espéré, sofia, avant de réaliser que pour obtenir quelque chose, elle n’avait qu’à se servir. prise de conscience tardive, qui n’aura eu lieu qu’après le départ de marlowe, qu’après sa disparition de son existence. ou bien le contraire. ou bien, un jour, tu n’es jamais revenue. tu n’es jamais revenue vers lui, à l’endroit exact où il t’attendait. t’as pris peur et tu t’es confondue en lâcheté, sofia. loin de la guerrière que t’es devenue, tu n’étais que ce sœur apeuré et désespéré. ses premiers mots parsèment la conversation d’une certaine fatalité, d’une certaine réalité. elle n’a jamais essayé, il dit vrai. elle n’a jamais rien demandé, parce qu’elle savait qu’elle s’y noierait. qu’elle perdrait pied, dans un monde qui l’aurait finalement consumé. mais james prétend autre chose, promet autre chose, un univers hypothétique bien plus reluisant que celui-ci. une vie, plus belle, qu’il aurait aimé lui offrir sans rien en retour. l’esprit de la brune se catatonise, presque immédiatement, à la simple évocation de ses mots. autre chose que la rue ? j’en suis sortie, james. autre chose que « ça » ? vraiment ? qu’elle pointe du doigt, évoquant l’évidence même, évoquant cet endroit dans lequel ils se sont trouvés, retrouvés. ce n’était pas un hasard, mais bien le fruit d’une vie croisée. mais bien le fruit de désillusions enchantées. regarde, qu’est-ce que tu aurais pu m’offrir de différent ? ta vie, la mienne, c’est un miroir. les marlowe, les ferreira, deux familles différents mais deux milieux identiques. et toi, t’es ni une marlowe, ni une ferreira, t’es juste une orpheline qui se bat pour protéger la seule famille qui a su te préserver, t’aimer, sofia. cette ligne de conduite, cette ligne directrice qu’est la sienne, qu’elle ne dévoile pourtant pas à james, qu’elle ne révèle pas pour ne pas livrer son seul point faible. à personne. pourquoi ? t’es perdue, face à lui, sofia. perdue, ne comprenant pas vraiment le sens de sa question, hésitante, vacillante. pourquoi t’es partie, des années plus tôt ? ou pourquoi t’es ici, aujourd’hui, avec les ferreira ? t’attends qu’il te guide, qu’il te montre le chemin jusqu’à cette information qu’il désire obtenir.

(c) shining.
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