god is dead

01. Il est né à Milwaukee, dans le Wisconsin, le 15 août 1987. Son enfance est paisible. Il a peu d'amis, mais des amis réels. Haskel est un garçon timide, déjà sensible et rempli d'imaginaire. Il joue à des jeux où lui seul connaît les règles et se nourrit de tout ce qu'il sent vibrer autour de lui. Sa tête est son univers dématérialisé, profond, où personne d'autre que lui ne peut aller. 02. Les Larsen entretiennent des affinités particulières avec les arts : papa est pianiste, maman est peintre. Ils vivent modestement, mais heureux. Le clavier tombe rapidement entre les mains de Haskel qui mime ses premières gammes. On le découvre sensible au son, il sait produire des notes, enchaîner les accords, trouver un rythme. Très vite, la nouvelle se répand : Haskel est fait pour ça. 03. Il entre au conservatoire, et à un âge où ces choses arrivent, Haskel rencontre sa première amoureuse. Une jeune fille appelée Anja, du genre à porter des robes à pois colorées, des rubans dans les cheveux châtains, le caractère pétillant et l'esprit vif qui regorge d'idées à explorer. Anja est une amourette d'adolescents qui ne dure pas très longtemps. En dehors de cette relation, Haskel n'en vit pas d'autres. Les relations humaines lui échappent un peu, trop occupé à affûter son art en solitaire. 04. Au terme de ses études, il lui faut prendre son envol. Haskel a du mal à quitter le nid, ses amis, sa famille. Couper le cordon est difficile. Deux années passent où Haskel se cherche, s'essaye à des domaines qui n'ont plus rien à voir avec la musique. Il se perd, oublie ce pour quoi il est fait. C'est une opportunité sur New York qui lui permet de sauter le pas et d'enfin quitter le cocon familial, trouver une colocation et se concentrer sur sa technique, aiguiser son ouïe et sa dextérité. 05. Lors d'une soirée chez un ami, il fait la rencontre de celle qui deviendra son épouse, Helen, une enseignante en histoire à l'université. Un bout de femme plus âgé qui apporte de la stabilité dans la vie de Haskel. 06. Ils emménagent ensemble. C'est une vie amoureuse parfois incertaine, mais toujours très passionnelle, gérée par un Haskel encore immature, mais avec une Helen solide qui a les pieds sur terre. Elle fait confiance à Haskel, s'évertue à en faire un homme prêt à combattre. 07. Haskel se fait remarquer par quelques petites pointures dans le domaine musical, et sa notoriété grandit. Il se produit sur les grandes scènes, pour des mariages, durant des cérémonies importantes, à Broadway. Une vie de rêve et croissante, pourtant difficile à supporter pour un pianiste hypersensible dont le poids des journées se fait de plus en plus sentir sur ses épaules fragiles. Une pression qui finit par se manifester sous la forme d'une adultère commise auprès d'une étudiante à qui il transmettait son savoir. 08. Une profonde dépression découle de cet événement. Sa femme, en morceaux, ne sait comment réagir avec ce mari trop vacillant. Doit-elle pardonner ou rompre. Haskel culpabilise, l'âme morcelée. Son cœur, d'habitude si bavard, dans l'incapacité de parler. La musique se tait lentement. Ses apparitions sur scène se raréfient. L'angoisse, la peur, le chagrin, le remord le dévorent, le font se refermer sur lui-même. Une attitude qui finira par avoir raison de son union avec Helen. 09. Ils se séparent, quittent ce foyer qui était le leur. Haskel trouve refuge dans un vieil appartement qu'il n'entretient pas et qui le voit se laisser dépérir lentement. Il mange peu, reste des heures au lit sans rien faire, fuyant ses responsabilités. Fuyant à la fois son ancienne épouse et cette étudiante avec qui il a fauté. 10. Il reçoit un jour le sms d'un ami qui lui recommande de se changer les idées : « Salut copain, je sais que ça fait un moment, mais ta santé m'inquiète. Écoute, passe à cette adresse, c'est une amie. Elle prendra soin de toi. » Et il n'est pas surpris, Haskel, au pied de cet immeuble, quand il tombe nez à nez avec une fille des trottoirs qui lui ouvre le chemin jusqu'à sa loge. Bien trop désireux de retrouver un semblant d'affection auprès de quelqu'un, le mélomane se laisse convaincre par une étreinte charnelle. Cependant, alors qu'il est proche de la fin, Haskel fond en larmes, réalisant que le corps soupirant d'aise sous le sien n'est pas celui de sa femme.