melike; house of the rising sun

01. istanbul la belle, la brûlante, l'oubliée. seulement quelques années passées dans des rues que t'as pas eu le temps d'apprendre à aimer. déménagement de l'autre côté de la méditerrannée. tout lâcher, tout recommencer alors que tu sais à peine marcher. 02. amsterdam comme nouveau terrain de jeu. la turquie toujours dans les boucles de tes cheveux mais pas vraiment ailleurs. le néerlandais a remplacé le turc sur ta langue, même si l'arabe réapparaît à la mosquée, même si papa refuse de te parler hollandais. 03. petit frère né sur le sol néerlandais. petit prince héritier d'une famille aux valeurs encore trop misogynes. mais ça t'a pas empêché de l'aimer, purement, pleinement, dès les premiers instants. prunelle de tes yeux, étoile de ta vie. tu tuerais pour lui. 04. banalité de l'enfance, fleuve tranquille de l'adolescence, rien pour toucher la gamine aux yeux trop foncés. y en a qui donnerait tout pour ta vie à toi, une vie heureuse, une vie sans peine. mais y a un ennui mortel qui te bouffe les veines. 05. l'adrénaline de l'interdit, l'angelot qui se dépouille de sa toison d'agneau. à l'université, tu fricotes avec les mauvaises personnes, tombes dans les affres de la criminalité. ça commence petit, puis ça grossit. vol à l'étalage, vente de drogues dures, trafic d'armes. 06. et puis y a un échange qui tourne mal. des morts, des blessés, ton meilleur pote qui se fait coffrer. ta vie en danger, ta famille menacée, t'as plus le choix. obligée de fuir. aller sans retour pour les états-unis. 07. université abandonnée, diplôme jamais empoché, t'es obligée de te débrouiller quand t'arrives au pied de la statue de la liberté. et tu retombes trop vite dans la criminalité. approchée par les red wolves, on te propose deux façons de rentrer, mais tu refuses qu'on porte atteinte à ta dignité. tu te feras tabasser. 08. intronisée comme un homme, tu fais rien pour démentir les rumeurs qui courent sur toutes les langues. cœur de pierre, sans pitié, sans conscience, une louve lâchée dans la ville qui dort jamais. sociable, enjouée, le rire facile mais les canines toujours aiguisées. 09. t'es pas gentille melike. t'es légère, t'es marrante, mais t'as aucun scrupule. t'as laissé les derniers lambeaux de ton humanité de l'autre côté de l'océan, dans le sourire de ton père, les bras de ta mère, les yeux de ton frère. et t'as brûlé tous les ponts qui te retenaient.
en vrac. tu parles le turc, l'arabe, le néerlandais et l'anglais parfaitement et t'estimes que c'est bien assez pour pas te donner la peine d'apprendre autre chose. tu bois ton café noir et serré. amour caché pour les guirlandes illuminées. t'as un chat et des tonnes de cactus. matinale. capable de bouffer ton poids en frites tous les vendredis soirs, tradition ininterrompue depuis que t'es gamine. tu mets plus les pieds à la mosquée depuis que t'as été en âge de dire que tu t'en foutais. adepte de jogging et de boxe. trait d'eye-liner toujours parfait.