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 midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)

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Message Sujet: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Ven 10 Jan - 22:56


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( hier encore tout était flou )
ft. riley

Vendredi après-midi, plein cœur de la période des soldes et les clients qui se bousculent dans les étages de Macy’s. Et au milieu de tout cela, Solal. Solal qui s’évertue tant qu’il peut à réassortir les rayons, satisfaire les consommateurs impatients, la fatigue qui le gagne, soulagement en voyant approcher l’heure de sa pause clope. Un simple pull enfilé par-dessus la chemise noire réglementaire, le paquet de cigarettes et le briquet au fond de la poche et le jeune homme qui descend au rez-de-chaussée. S’appuie contre la façade du grand magasin, embrase un bâtonnet de nicotine – la flamme chaude à un rien de ses doigts. Et bientôt la fumée cancéreuse se confond avec celle de sa respiration dans le froid, les prunelles ambrées qui se perdent sur les badauds, les touristes venus à New York pour s’offrir un arrière-goût d’un Noël au sein de la grosse Pomme et les premiers travailleurs – chanceux – qui sortent déjà du travail, goûtent à un week-end plus ou moins mérité. Fidèle à lui-même, Solal il invente des vies à tous ces gens ; une tempête de mèches brunes, un regard sombre croisé une fraction de seconde qui suffisent à émousser son imagination trop fertile. Par contre, lorsqu’il faut réfléchir à une idée d’histoire pour son second livre, les idées se font soudain la malle. Oui, bon. Ils ne sont pas nouveaux les soucis de Solal avec l’écriture, rapports compliqués avec sa geôlière, triste passion qui le retient captive entre les murs d’un échec qu’il est le seul à voir ; à croire qu’il sera toujours trop dur avec lui-même sur ce seul aspect de sa vie, paradoxalement plus encore maintenant qu’il a accédé au Saint Graal de la publication.

Et au milieu de la foule, il la cherche elle. Forcément. Ses cheveux dorés, ses yeux noisette ; ses longues jambes effilées ou sa silhouette frêle. Et ses prunelles, elles s’arrêtent sur mille et une crinières blondes. Sur mille et une poupées longilignes, comme désespérées de la voir. La croiser, par hasard, si seulement. Sauf que c’est jamais elle. Et lorsqu’il saisit qu’il tire un peu trop sur la corde de sa pause, qu’il va se faire remonter les bretelles s’il s’empresse pas de retourner occuper son poste, il écrase son dernier mégot dans un petit cendrier de rue et s’engouffre une fois de plus entre les grandes portes de l’enseigne.

Retour au corner Calvin Klein, après un petit passage par la partie employés pour y laisser ses affaires, les yeux qui évitent, par habitude, la grande affiche lui faisant face lorsqu’il se dirige vers le rayon. Riley et ce type, collés l’un à l’autre en format géant. Ils seraient à poil que ça ferait plus de différence, à ce stade – il est de mauvaise foi ? Peut-être. Et le pas qui se presse vite, bien vite pour venir se glisser derrière le comptoir, enfin tourner le dos à cette affiche de malheur. Franchement, ils ne changent jamais de campagne publicitaire, cette marque ? Le printemps approche, là, il serait temps qu’ils présentent une nouvelle collection. Mais non. A croire que ce karma à la con existe bel et bien, et qu’il a décidé de s’acharner sur lui pour une sombre raison.

Les minutes qui filent, lentement, des vêtements abandonnés en cabine qu’il est occupé à plier lorsque la voix de l’un de ses collègues l’arrache à ses pensées, l’oblige à relever le nez. Tom, assigné – assez ironiquement, il a cru à une blague la première fois qu’il a lu son nom sur son badge – au corner Tommy Hilfiger, cliché en personne du vendeur de prêt-à-porter efféminé. Et bavard, très bavard. Et pour que Solal le remarque, c’est que vraiment… Alors lorsqu’il entend pointer le son de sa voix il sait qu’il en a pour un moment, tant mieux, avec un peu de chance cela aura peut-être le mérite de lui changer les idées, faire passer sa dernière demi-heure de travail plus rapidement. Alors à eux deux ça parle beaucoup, forcément, une plainte qui finit par sortir de la bouche de son collègue qui rouspète d’avoir encore de longues heures à tirer avant de pouvoir partir. Et Solal il secoue la tête, lui répond en toute franchise, car c’est trop rare pour ne pas qu’il s’en targue :

- Non, pour ma part je termine dans vingt minutes, Sarah ne peut pas venir travailler dimanche soir alors nous avons échangé nos plages horaires, c’est elle qui termine ma journée aujourd’hui.

Et il se fait insulter par son collègue, et ça le fait rire, un peu de baume au cœur de voir son calvaire se terminer plus tôt aujourd’hui, même si, comme il le lui fait remarquer, c’est un faux avantage puisqu’il devra revenir dimanche après-midi, exceptionnellement. Et bientôt Tom doit retourner travailler, la faute à une trop grande affluence à son stand, Solal de nouveau tout seul. Plus pour très longtemps, heureusement, les vêtements désormais pliés qu’il doit aller remettre en rayon, un petit sursaut d’effroi lorsqu’il se retourne et tombe nez-à-nez avec la fameuse affiche. Passons. Vêtements rangés, retour à la caisse, un couple qui veut régler quelques articles pour monsieur, les étiquettes qu’il scanne, concentré, relève la tête pour leur demander quel sera leur moyen de paiement. Sauf que son regard reste qu’une seconde sur les visages des clients. Que l’instant suivant il est attiré derrière eux. Par des cheveux dorés, des yeux noisette. Par de longues jambes effilées et une silhouette frêle. Et que le cœur, il comprend plus bien ce qu’il fabrique, au creux de sa poitrine. Que la bouche s’assèche soudainement car merde, qu'est-ce qu'elle fait là ? Il s'y attendait pas Solal, et pourtant un petit sourire sincère se dessine, regard distrait qu’il reporte sur les clients, hoche vaguement la tête lorsqu’ils choisissent la carte bancaire. Quelques informations tapées sur la machine, un sac qu’il déplie, les gestes maladroits pour y ranger les vêtements avant de le tendre au couple. Une inspiration qu’il prend, car ça suffit ce cinéma, ressaisis-toi, Solal, et un air aussi normal que possible pour leur souhaiter une agréable soirée et « à bientôt », bien sûr. Et enfin il s’autorise de nouveau à la regarder. Riley.

- Riley, si je m’y attendais ! Que fais-tu ici ? Tu cherches un cadeau pour Adrian ?

Et bien sûr qu’il sourit sur ces mots, bien sûr. Car ils sont amis, n’est-ce pas ? Si bien amis qu’il parvient même à se souvenir du prénom de l’autre, si ce n’est pas un exploit, ça. Bien plus de sincérité, tout d’un coup, dans sa voix, lorsqu’il ajoute :

- Cela me fait plaisir de te voir. Qu’est-ce que tu deviens ?
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Dim 12 Jan - 2:52


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( hier encore tout était flou )
ft. solal

Le soleil n’est pas encore levé que tu quittes déjà ton appartement dans une tenue clairement pas recherché. Aujourd’hui, si tu te lèves si tôt c’est car une longue journée de tournage et de séance photo t’attends. Un gros contrat que tu es heureuse d’honorer, le premier gros contrat de l’année. Une année qui risque d’être bien plus enrichissante en expérience que l’année passée. Cette année, tu t’attaques à tous les gros poissons de l’industrie. Fini la fast fashion et les publicités à petit budget. Cette année c’est le saint-graal que te réserve ton agent d’après ses dires. Et tu le crois, car à peine ton congé hivernal terminé que le boulot t’est tombé dessus telle une avalanche. T’as pas eu une seconde de répit, tiraillé entre interview préenregistré avec les chaines nationales, les shootings déjà prévues depuis trois mois sur ton planning et les rendez-vous pour préparer les prochains mois de l’année. Un putain de torrent médiatique, car faut que tu deviennes LE mannequin indétrônable cette année, faut que personne n’oublie ta tête, n’oublie ton potentiel. Faut qu’on te voie de partout, autant voir même encore plus que l’année qui vient de passer. Faut que ton prénom reste ancré dans la bouche de tous les casteurs, de tous les créateurs. C’est un challenge qui va se révéler être dur, mais tu veux quand même tenter.

Van noir, vitre teinté dans lequel tu te faufile à peine celui-ci se gare devant le hall de ton immeuble, dans t’attends déjà ton équipe. Allie te tends un café, te liste tout ce qui t’attends pour la journée et te prépare déjà psychologiquement au tempérament du photographe que tu vas rencontrer. Parait qu’il est dur, très buté et t’hausse les épaules peu impressionnée. Non pas que tu t’imagines pouvoir faire ta diva et que tu t’en fiches de ce que le photographe va bien vouloir te demander mais t’as juste l’habitude, t’as compris que le monde de la mode allait de pair avec la cruauté et le manque de tact des gens bossant dans le milieu. Tu sais qu’il y aura toujours un hic, t’auras beau tenté de donner le meilleur de toi que quelque chose clochera quand même. Ainsi, vous arrivez sur les lieux du shooting, polie comme t’es, tu prends à cœur de te présenter à tout le monde sur le set avant de filer te préparer, laisser les mains experte te maquiller, te coiffer et régler les détails sur les tenues pré-choisies par les directeurs artistiques de la marque. Ta journée de travail commence par les pubs à tourner, des plans fait d’abord sur le toit de l’immeuble alors que le soleil commence à se lever. Des plans fait à l’intérieure dans une salle de bain avec les produits de la marque. La matinée qui passe ainsi avant que ne vienne le tour de la séance photo. Des nouvelles tenues, des nouvelles coiffures tandis que t’enchaine les cafés pour éviter le coup de barre si fatal durant une séance photo. Ainsi, la journée passe. Tu n’auras que quelques dizaines de minute pour manger ton repas de midi et l’après-midi tu l’auras passé sous les projecteurs de ce photographe qui n’est pas aussi horrible.

Seize heure et quelques lorsqu’enfin tout le monde se décide à remballer, toi la première tu te changes et enfile une tenue que ta styliste t’as choisi pour le reste de la journée. Rien de folichon, tu voulais un truc confort car t’as passé la journée dans des tenues farfelues et des talons bien trop haut perché pour que ça soit agréable. Juste un gros col roulé en maille épaisse, un jean noir et une paire de stan smith. Tu la remercie pour les vêtements et la prévient que tu souhaites te balader un peu seul cet après-midi. Après avoir passé une journée toute entière avec tout ce monde, t’as besoin d’un moment de solitude, de calme. T’enfiles ainsi ton perfecto, attrape au vol la casquette que te lance ton maquilleur et t’enfuis en saluant les dernières personnes restant dans les locaux.

Le froid new yorkais qui te frappe au visage à peine t’as passé les portes vitrée du buiding que tu viens de quitter, le froid qui t’oblige à resserrer tes bras contre ta poitrine le temps de t’y habituer. T’es en plein centre-ville et maintenant que t’es libre comme l’air tu ne sais pas trop quoi faire, tes yeux allant de gauche à droite avant de remarquer en grand ton propre visage animé sur un écran publicitaire. Toi et Adrian, Calvin Klein dansant et vous embrassant devant la caméra. Déjà trois mois que cette pub est sortie et t’as l’impression que ça fait une éternité que ce spot est utilisé. D’ici peu, d’autres personnes vous remplaceront et la boucle sera bouclé. Et si tu devrais penser à ton petit-ami qui n’est toujours pas rentré et qui actuellement tourne un truc à l’autre bout du monde, toi tu penses à celui qui s’occupe d’un corner calvin klein d’un Macy’s non loin d’ici. Enfin si tu t’en souviens bien ? Tu ne sais plus ? Tu te mords la lèvre en te mettant à marcher en direction du plus grand Macy’s de la ville. Un coup d’œil que tu jettes à ton portable, il n’est pas trop tard. Tu te rappelles l’avoir entendu te dire qu’il travaillait surtout les après-midi, qu’il faisait souvent les fermetures. Alors surement qu’il y sera. Et si il n’y est pas, c’est que tu t’es simplement trompé de magasin ou bien que le karma a fait son job et t’évite de croiser la route du norvégien. Mais d’abord il te faut un café, le dixième de la journée. Un gobelet pour toi et un pour le garçon que tu t’apprêtes à voir dans les rayons de la marque dont t’es égérie. T’hésite devant l’entrée de la boutique sur plusieurs étages

Etage après étages tu fouilles, en quête d’un grand et beau brun au sourire indolent. Et des beaux garçons ici, y’en a la pelle. Tu croises des regards appuyé, certains de ces gars te sourissent mais aucun ne fait battre ton cœur plus que de raison. Pas de trace de Solal, pas de trace du corner que tu recherches alors tu tentes le troisième étages discrètement, la casquette toujours vissé sur ta tête et voilà que tu la vois la pancarte indiquant le rayon tant recherché. Le cœur qui bombarde la cage thoracique alors que tu te faufile rapidement dans les allées. Et t’y voilà, tu vois les affiches. Les fameuses, celles qui torturent tant ton ex. Adrian en long, en large et en travers au côté de Travis Scott et Kendall Jenner lorsqu’il n’est pas en solo. Il y a deux vendeurs, un blond, allure de Ken en taille réelle mais pas de Solal pour le moment. Tu désespères, tu te dis que le karma en a vraiment après toi et c’est là que tu le vois. Solal derrière une caisse, souriant poliment aux clients à qui il prépare le sac qu’il va leur tendre une fois qu’ils auront payés. Solal dans une chemise noire cintrée, les cheveux coiffés. Solal bien trop beau pour être réel. Puis y’a le clou du spectacle, l’affiche derrière lui que tu remarques lorsque tes yeux se relève. Adrian et toi. En grand, bien trop grand. Adrian et toi collé l’un à l’autre ne sous vêtement. Tu grimaces, comprend la douleur qu’il ressent.

Un pas en avant que tu fais et voilà qu’enfin il te remarque, quelques secondes durant lesquelles sont expressions changent cent fois. Indifférence, stupéfaction puis joie. Sourire en coin, les mouvements qui se font rapide tandis que toi tu te met derrière les clients comme si tu faisais la queue pour acheter quelque chose. Tu l’entends souhaiter une bonne fin de soirée et enfin c’est à ton tour de t’approcher du comptoir. A peine à sa hauteur qu’il te demande ce que tu fais là, si t’es ici pour acheter un cadeau à ton petit-ami. Tu lui souris, lève les yeux au ciel. Si seulement il savait que la marque vous envoies limite chaque semaine des nouveaux sous-vêtements pour être certains qu’à un moment ou un autre, vous les porterez et ferait de la pub indirectement pour la marque.

- Pourquoi ça ? Tu m’aiderais pour trouver le cadeau parfait ? Tu serais prêt à essayer les sous-vêtements sous mes yeux pour me donner une idée ?


Des palabres dites sur un ton amusé, tu joues de tes sourcils l'air interessé par le fait de le voir en sous-vêtement. Toute façon il le sait Solal que t’es pas là pour Adrian en réalité. T’es là pour ses beaux yeux. T’es là pour lui et uniquement lui. Il t’a manqué en cette fin d’année et lorsqu’il t’avoue que ça lui fait plaisir de te voir tu ne peux que sourire, enlever ta casquette qui commence à te donner trop chaud et lui dire en le regardant dans les yeux :

- Moi aussi ça me fait plaisir de te voir, vraiment. Que tu lui dis la voix pleine de sincérité avant de reprendre. - Bah écoute j’ai finis de travailler y’a à peine vingt minutes et comme ça se passait dans le quartier j’ai décidé de venir te voir et t’emmener un petit remontant comme au bon vieux temps.

Le café que tu poses et pousse doucement dans sa direction sur le comptoir, discrètement. Car t’aimerais pas qu’il se fasse pincer par l’un de ses managers par ta faute. Il a déjà perdu un boulot par le passé pour tes beaux yeux, t’aimerais pas que ça se reproduise une seconde fois. Et voilà que tu te diriges vers un portant, fait mine de regarder les pièces alors qu’en réalité tu t’en fiches complet de la collection actuelle. Tu l’as vu et revu. C’est juste pour ne pas stagner à la caisse et paraitre bizarre si on vous surveille sur les caméras de sécurité.

- Tu finis tard j’imagine ? Pas trop compliqué la fin de journée ?

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Mar 21 Jan - 11:50


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( hier encore tout était flou )
ft. riley

Apparition inattendue dans les allées du grand magasin, esquisse d’un mirage aux reflets dorés. L’œil attiré, forcément, après l’avoir tant cherchée. Et les émotions qui se succèdent, surprise incompréhension joie, tout à la fois sur le visage du jeune homme ; l’expression plus souriante lorsqu’il tend leur sac au couple de clients, leur souhaite une bonne soirée en les priant mentalement de dégager plus vite que ça. Car Riley est là. Et qu’il s’y attendait pas. Alors il veut savoir pourquoi. Puis elle lui a manqué, aussi, bien trop – il n’a toujours pas fait le deuil de cette époque où ils avaient loisir de passer toutes leurs journées ensemble. Mais cela il ne lui dira pas. Car ce ne sont pas des choses que l’on se dit entre amis, si ? Peut-être bien que si, en fait. Peut-être qu’il se pose trop de questions Solal, qu’il a trop peur de déraper avec elle, depuis le baiser échangé. Peut-être que c’est pour ça qu’il lui a plus proposé de se voir, depuis, malgré le désir cuisant qu’il en avait. Ouais, sûrement, même. Mais aujourd’hui ils sont amis, et pourtant son cœur s’emballe un peu lorsqu’elle s’approche, ses mains se posent sur le comptoir comme pour s’assurer qu’elles ne partent pas ailleurs, à la recherche du contact de Riley. De sa peau sous ses doigts. Stop. Un sourire lorsqu’il lui demande ce qu’elle fait là, si elle est à la recherche d’un cadeau pour son petit ami. Ben quoi ? Ce ne sont pas des questions qui se posent, entre amis ? Il pense pas à mal, Solal, n’est pas amer – bon, peut-être bien que si, dans le fond –, pourtant elle ça la fait rouler des yeux. Et le rictus amusé qui se dessine lorsqu’elle lui demande en retour s’il serait prêt à essayer les sous-vêtements pour lui filer un coup de main, bon… d’eux deux y en a manifestement un qui est un peu plus motivé que l’autre à s’en tenir à une amitié…

- Ce ne serait pas la première fois que tu me verrais ainsi… Mais non, tu sais bien que je suis plus Tommy Hilfiger que Calvin Klein…

Légèreté dans la voix, palabres pourtant fausses. Solal, historiquement il a toujours porté les deux marques, mais c’est vrai que depuis quelques mois, il boude clairement ses boxers Calvin Klein. Les sous-vêtements qui commencent à prendre la poussière au fond du placard, c’est ridicule, un peu, mais c’est psychologique. Et c’est sincèrement qu’avant de prendre de ses nouvelles il avoue qu’elle lui a manqué, palabres retournées, la blonde qui révèle sortir tout récemment du travail. Vraiment, Riley ? New York est une ville immense, et tu vas me faire croire que comme par hasard tu travaillais à deux pâtés de maison de là ? Non, j’ai du mal à y croire. Tu ne m’auras pas à ce petit jeu, pas moi. De tous les quartiers de Manhattan, de tous tes « amis », c’est moi que tu as choisi de voir… Oh, Riley, bien sûr que tu avais envie de voir. Tu en mourais d’envie même, ahah… Et moi aussi je suis ravi de te voir… toi. Et un nouveau sourire qui s’esquisse, faut croire qu’ils se font soudain trop nombreux lorsqu’elle est dans les parages, le garçon qui lui répond :

- Comme c’est aimable de ta part, Riley… Si on remonte un petit peu loin dans le « bon vieux temps », je suppose que tu en as également pris un pour Specter… Peut-être devrions-nous passer lui dire bonsoir, qu’en penses-tu ?

Lueur rieuse dans le regard, comme s’ils avaient réellement envie, l’un comme l’autre, de revoir leur tyran de patronne. Non merci, hein, s’il a un peu de temps à passer avec Riley il aime autant le passer en tête à tête, ne pas le gaspiller à faire des ronds de jambe à leur ancienne employeuse. Encore moins après la façon dont elle s’est comportée avec Riley.

- Merci, qu’il ajoute, une reconnaissance sincère dans la voix.

Et le gobelet dont il s’empare, en boit deux petites gorgées, discrètement, avant de le planquer derrière l’écran de la caisse. Le réconfort de la boisson chaude qui gagne son corps, vraiment sa boisson préférée, y a des choses qui ne changent pas. Toujours un peu trop de caféine dans son corps, et comme à l’époque Riley n’aide pas… Son regard, lui, la suit d’un air plus distrait qu’il ne l’est en réalité. Car de sa vue il s’abreuve, de sa présence il se ressource. Besoin d’elle cuisant, besoin d’elle trop rarement assouvi, alors lorsqu’ils se voient, c’est très logiquement qu’il profite d’elle comme un drogué en manque de sa came depuis trop longtemps. Et une grande violence qu’il doit se faire pour rester sagement derrière sa caisse, ne surtout pas déraper. Surtout pas, pas de nouveau. Et lorsque Riley lui demande s’il finit tard il secoue la tête, un coup d’œil à l’écran pour vérifier l’heure.

- Non, exceptionnellement je termine plus tôt, ce soir. Une collègue a besoin que je vienne la remplacer quelques heures dimanche soir, alors elle a pris ma fin de service aujourd’hui à la place, ce qui fait que je termine dans… dix minutes, environ.

Joie dans la voix, car franchement, ce métier il n’a rien d’exaltant – en partie à cause de cette foutue affiche dans son dos. Que plus que jamais, le moment de sortir du travail est devenu synonyme de délivrance à ses yeux, heure fantasmée tout le long de son service.

- Après, bon… C’est plus la période en général qui est compliquée que la fin de service. Je veux dire, les périodes de soldes ne sont jamais les plus reposantes, je ne t’apprends rien. Mais ça va, hein, je tiens le coup…

Air un peu dramatique sur ces derniers mots, pour plaisanter. Tous les jours c’est un peu plus une plaie que de venir travailler ici, mais il a besoin de cet argent, alors… Y a pas trente-six solutions, faut gagner sa croûte dans la vie. Et les prunelles ambrées qui suivent toujours la jeune femme, il reprend une gorgée de café, arque un sourcil en la voyant rôder du côté des vêtements pour hommes.

- Je vais vraiment finir par croire que tu cherches un cadeau pour ton petit ami, tu sais… ?

Lueur amusée dans le regard, il se doute que ce n’est pas le cas, espère – fort – que ce n’est pas le cas, tout du moins. Les yeux qui finissent par se détourner d’elle pour jeter un coup d’œil dans les environs, s’assurer qu’aucun client ne vienne les déranger – pour l’instant rien à signaler, alors tout va bien.

- Je me disais, comme j’ai bientôt terminé, on peut aller faire un tour quelque part, après. Si tu le souhaites, bien sûr, si tu as le temps.

Car il en sait rien Solal, peut-être que Riley elle passait juste vraiment pour ce café, pour mieux repartir dans cinq petites minutes. Mais bon, la connaissant, ça le surprendrait un peu quand même.
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Mer 22 Jan - 22:28


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( hier encore tout était flou )
ft. solal

Une marque boycotté pour des raisons évidentes, ce n’est pas l’envie de glousser qui te manque lorsque tu l’entends bouder si ouvertement. Tu ne t’attendais pas à un marketing de masse de la sorte lorsque les contrats ont été négociés avec les enseignes … En vrai, tu ne t’attendais à rien car tu ne t’occupes absolument pas de cette partie-là du business. Toi, tu te contentes de poser, taper tes meilleures poses devant les caméras et c’est tout. Alors quand tu te vois dans une affiche faisant la taille d’une façade d’immeuble ou d’un pan de mur comme actuellement l’est l’affiche derrière Solal t’es à la foi heureuse car c’est un rêve devenu réalité mais aussi très gênée car t’es tout de même en sous-vêtements collé à un mec de manière totalement subjective. Toi à la place de Pettersen t’aurais vrillé, t’aurais certainement démissionné après avoir déchiqueté en mille morceaux cette affiche de malheur.

Mais Solal il est intelligent, Solal il est au-dessus de toutes ces bêtises et de ces comportements d’adolescents qui parfois te colle encore à la peau. Solal il serre les dents et travail, Solal il est assez fort pour te sourire et blaguer sur l’incongrue de la situation. Si t’avais un cadeau à faire à un homme, ça serait lui le garçon en question. Alors non, pas de cadeau pour Adrian, pas de gloussement moqueur en l’entendant dire haut et fort qu’il est plus plutôt copain avec Tommy que Calvin. Tu te contentes de pincer les lèvres et haussé les épaules et dire :

- Les habitudes peuvent changer hein … Ça fait quelques temps que je n’ai pas vu l’ombre de l’un de tes caleçons donc je ne savais plus trop, mais maintenant que tu ravives mes souvenirs effectivement je me rappelle bien de tout ça…. Hmm…


L’air de réfléchir quelques secondes à la question avant que le regard se fasse malicieux, que le sourire se fasse espiègle. Tout un spectacle d’humour lorsqu’en réalité les tripes se tordent, le cœur rate un battement en te rappelant le nombre incalculable de fois où tu l’as déshabillé, que t'as fait voler ses affaires dans ton appartement pour découvrir son corps. Ça te rappelle votre première fois, à Los Angeles. Ça papillonne dans ton estomac à cet instant précis et pourtant faut que tu calmes tout, que tu trouves quelque chose à faire de tes doigts, de ta tête qui part trop vite en cacahuète quand tu penses à vous, surtout à lui.

Et puis tu te rappelles avoir ce café qui ne t’est pas destiné entre les mains, ce café que t’as cru un instant devoir donner à un sdf ou peu importe en ne trouvant pas immédiatement Solal dans la boutique. Café que tu fais ainsi glisser sur le comptoir, sans que vous n’ayez à vous toucher en lui expliquant que t’as pensé à lui sur le chemin, à son besoin de caféine avec une longue journée de travail en tant que vendeur. Geste apparemment apprécié, son sourire en signe de ta victoire et t’en viens à sourire toi-même jusqu’à que le prénom de l’antéchrist ne soit prononcé. Là tu perds le sourire et plisse le nez, Specter qui s’immisce dans la conversation et te donne un frisson d’horreur. Même si tu ne remercieras jamais assez cette femme pour la chance qu’elle t’a donnée, t’es tout de même bien heureuse de plus travailler pour ce tyran.

- J’imagine bien qu’elle te manque, que notre bureau confortable dans lequel on passait cinq heures par jour minimum aussi mais tout de même … Laisse donc le diable à sa place, elle est très bien là où elle est. C’est-à-dire loin de nous !

T’as de la rancœur envers votre ancienne patronne, t’as du mal avec le fait de la croiser à certain événement et ne pas penser au fait qu’elle ait virée Solal sans le moindre remord pour une faute qu’il n’a même pas commise. Elle le savait qu’il se passait quelque chose entre vous, tout le monde le savait. Mais ça n’a rien empêché et après ça, tout est parti en vrille. Solal n’a jamais retrouvé un travail assez bien pour le tenir tranquille à New York et la bougeotte lui est revenu. C’est peut-être qu’à ça qu’il tient ton malheur Riley, au fait que Miss Specter ait renvoyé Solal du jour au lendemain. Sans ça, peut-être qu’il travaillerait toujours là-bas Solal, aurait écrit son bouquin à coté de son boulot et qu’il serait resté à New York avec toi. Mais les choses se sont faites autrement et tout ceci, tu ne dois pas y repenser. T'as pas le droit de refaire le monde maintenant.

Et tandis qu’il boit quelques gorgées de son café après t’avoir remercié, toi tu files vers le premier portant de vêtement non loin de la caisse et de lui, tu regarde la collection que tu connais que trop bien d'un oeil distrait. T’as juste besoin de bouger en réalité, de ne pas stagner devant la caisse pour ne pas donner aux gardiens et chef de rayons de quoi jaser sur le professionnalisme de Solal. Une fois mais pas deux la perte d’emplois par ta faute. Ainsi, éloigné et les yeux rivés sur une chemise – qui irait beaucoup trop bien à Solal – tu lui demandes si ce soir il finit tard, question rhétorique en soi, le beau brun t’avais déjà précisé par le passé qu’il faisait souvent les fermetures et t’es compatissante et pourtant tu te fourvoies sur toute la ligne car Solal ce soir, il finit plus tot que prévu. Solal il a du temps libre et tu tournes vivement la tête vers lui lorsqu’il t’annonce ça. Il termine dans dix minutes, t’es passé vraiment à un rien de le rater. T’aurais été bien déçu si ça avait été le cas mais le destin qui fait trop bien les choses. T’ouvres alors la bouche prête à lui proposer de sortir mais tu te ravise à la dernière minute en pensant à sa petite-amie qui doit surement l’attendre. Les mots qui reste alors coincé dans ta gorge, à la limite de tes lèvres, tu peux pas lui demander ça, faut que tu te contente de ces dix minutes et rien d'autres.

- Oh c’est cool que tu finisses tôt…

Et c’est un peu préoccupé que tu te remets à faire glisser un cintre après l’autre sur le portant, regarde sans grand intérêt les vêtements tandis que le beau diable t’explique qu’en période de solde il n’y a pas de bon moment, c’est tout le temps compliqué à gérer. T’hoches de la tête, continue de regarder les vêtements distraitement jusqu’à que ton ex te fasse une réflexion qui t’oblige à tourner la tête. Solal qui s’offusque, se demande si t’es réellement à la recherche d’un cadeau. Il sourit mais tu sais qu’au fond y’a peut-être une toute petite part, infime soit-elle qui s’imagine réellement que t’es en train de chercher un cadeau pour ton petit-copain.

- Mais non je recherche rien pour Adrian ? Faut bien je m’occupe les mains c’est tout … Je te ferais pas l’affront de venir là où tu travailles pour acheter un truc à un autre garçon que toi… On est ami je sais mais quand même ? Un peu de respect pour le fait que tu sois surtout mon ex !

En signe de ta bonne foi tu délaisses ce portant de vêtement, boit plutôt une gorgée de ton café qui va refroidir si tu mets trop de temps à en venir à bout. Les prunelles qui vagabondent à gauche puis à droite, à la recherche de client dans les parages. Mais non personne, alors tu ne vas pas tarder toi non plus à t’en aller et laisser Solal terminer sa journée tranquillement. Mais le norvégien te devance, si t’étais prête à lui dire que t’allais y aller, lui te propose de faire un tour quand il a fini. Tu clignes des yeux, ébahis. Tu te mets à hocher vivement de la tête en lui disant tout sourire :

- Non non t’inquiète, j’ai toute ma soirée personnellement donc c’est avec plaisir !


Lippe inférieur que tu viens coincer entre tes dents, tu le regarde toute excitée par l’idée de cette balade en tête à tête. Car il t’a manqué Solal, comme toujours. Mais là c’est différent, les choses ont été mises à plat et tu sais qu’il n’y aura normalement pas d’animosité dans vos conversations. Tu retrouves une part du Solal d’avant, celui qui a réussi à te charmer. Solal et son sourire indolent, il te fracasse le cœur ce salaud et tu dis finalement après avoir avalé ta salive difficilement :

- J’allais te le proposer aussi, mais comme je savais pas trop si t’avais d’autre plan de prévu je me suis abstenue….


Une légère timidité dans le creux de la voix, les épaules qui se hausse car si il ne t’avait pas proposé de sortir vous seriez chacun parti de votre côté avec des regrets et un sentiment de frustration ancré dans la tête. Mais maintenant que tu sais que vous allez passer un peu de temps ensemble, tu te sens plus légère, plus joyeuse aussi et tu reprends bien assez vite la parole :

- Bon, puisqu’on a une sortie improvisée je vais te laisser fermer tranquillement ta caisse, récupérer tes affaires et on se rejoint mmh…. Au niveau de la parfumerie ?

Les conditions posés, un hochement de tête pour approuver que tu fais quelques pas en marche arrière avant de finalement quitter le corner Calvin Klein et te faufiler entre les rayons, prendre le premier escalator et descendre à l’étage soin et beauté pour te mettre à la recherche d’un parfum, d’une odeur sucrée, un truc tout con de française qui l’ferait chavirer.

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Jeu 23 Jan - 23:44


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( hier encore tout était flou )
ft. riley

Solal taquin, toujours, il est chiant ce garçon, un peu trop doué pour mettre le doigt pile au bon endroit pour agacer son monde. Cette fois-ci, c’est Specter qui sert ses plans : leur ancienne patronne mauvaise au possible, avec qui les rapports n’ont pas toujours été des plus simples, et pourtant Riley a longtemps semblé persuadée qu’il y avait quelque chose entre eux. Et il en a joué, à l’époque où la faire chier constituait le moyen le plus divertissant d’occuper ses journées de travail. Une époque qui lui semble aujourd’hui lointaine, bien lointaine, car tant de choses se sont produites entre eux depuis lors.

- Bien évidemment, le téléphone qui ne cessait de sonner et ses listes interminables et irréalistes à faire en une seule journée… Tu n’imagines pas combien je regrette cette douce époque, elle me manque un peu, et cela m’étonne que toi non, dans la mesure où vous êtes toujours en contact…

Tout cela parce qu’elle lui a dit une fois qu’il lui arrivait de la recroiser à des évènements, que leur ancienne employeuse ne manquait alors jamais de la brosser dans le sens du poil. Comme si c’était voulu… Comme si Riley pouvait réellement y trouver du plaisir. Mais il lui adresse un sourire en coin, car Solal est chiant par nature, on le sait, s’empare du gobelet de café pour en boire une gorgée. Et Riley elle s’éloigne déjà, vexée par ses taquineries… ? Non, un instant plus tard elle lui demande à quelle heure il termine, et tout d’un coup sa sortie anticipée de ce soir n’en est que plus redorée. Tout d’un coup, c’est plus si grave si dimanche il devra terminer sa journée dans les allées bondées de Macy’s. Car ce soir non seulement il termine plus tôt, mais peut-être cela sera-t-il l’occasion pour Riley et lui de se voir un peu. En extérieur, et pas sur le pouce entre deux clients. Partager quelques instants entre amis, oui, ce serait super, ça.

Et lorsqu’il lui révèle terminer plus tôt aujourd’hui, c’est avec satisfaction qu’il voit sa jolie tête blonde se tourner vers lui. Conscient d’avoir capté son attention, et ses lèvres qu’il voit s’entrouvrir sans que le moindre son n’en sorte pour autant, un « c’est cool » pas bien convaincant qui finit par fuser difficilement, l’attention qui se reporte sur les portants. Étrange. Alors Solal il lui raconte en deux mots les soldes, les clients trop nombreux et trop exigeants. Vraiment sa hantise, cette période ; il espère un jour ne plus avoir à subir ce genre de boulot éreintant pour un résultat pas des plus gratifiants. Et Riley, elle semble pas plus concernée que cela ; faudra qu’il s’exclame qu’il va finir par réellement s’imaginer qu’elle cherche un cadeau pour son petit ami, à tant s’intéresser aux portants, pour qu’elle rive de nouveau son attention sur lui. La jeune femme qui s’offusque à son tour, lui rétorque qu’elle doit seulement s’occuper les mains, qu’elle ne lui ferait pas un tel affront de toute manière.

- Oh… Comme je suis la personne dotée du meilleur goût que tu connaisses, tu sais, tu pourrais venir chercher mes conseils avisés… malgré notre statut.

Et Solal qui hausse les épaules, ne plaisante qu’à moitié, car d’avoir bon goût il en est intimement persuadé, forcément. Et pour parler d’un peu autre chose que de l’infâme Adrien, Solal lui propose plutôt d’aller faire un tour, lorsqu’elle a terminé. Si elle a le temps elle aussi, bien sûr. L’envie. Il voudrait pas lui imposer quoi que ce soit. Mais lui ça lui ferait plaisir, car elle lui manque bien trop Riley, que des instants partagés dans le platonisme le plus total valent toujours mieux que de ne plus se voir du tout. Alors lorsqu’elle accepte c’est son sourire, bien trop grand, qui se reflète sur ses lèvres, comme en miroir, la tête qu’il secoue lorsque Riley suggère qu’il avait peut-être d’autres plans de prévus.

- Non, je sais que Aeryn doit travailler tard, aujourd’hui. Et si besoin, elle pourra très bien comprendre que je passe un peu de temps avec une amie…

Les lèvres qu’il pince un peu, le regard braqué sur elle. Le regard qui veut tout dire dans le silence qui s’installe un instant, car ils savent aussi bien l’un que l’autre qu’ils n’ont rien de deux amis. Malgré leurs accords, malgré leurs belles paroles. Y a toujours trop d’amour, et cette tension qui ne parvient pas à s’évanouir entre eux. L’envie de goûter ses lippes, le désir de sentir sa peau tout contre la sienne. Mais non. Amis, askip. Et concernant Aeryn, il est pas sûr qu’elle le prenne si bien, tout compte fait, s’il la rejoint plus tard que prévu à cause d’une amie. Elle raffole pas de ses amies, la jeune femme. Elle trouve qu’il en a trop. Et dans le cas de Riley, elle aurait raison de se méfier – c’est bien le seul cas où elle aurait raison, en fait –, mais cela ne risque pas de le pousser à écourter son entrevue avec Riley pour autant. Un sens des priorités qui lui est propre, synonyme de ce qu’il se passe réellement au creux de son palpitant. Et lorsque la demoiselle l’informe qu’elle va descendre pour lui laisser le temps de boucler sa journée de travail, il hoche doucement la tête, lui dit avec l’esquisse d’un sourire :

- Tu crains trop de me distraire en restant ici… ? Tu n’aurais pas tort, ceci dit…

Car elle le sait Riley qu’à ses côtés il perd toute concentration, il en a toujours été ainsi. Les prunelles trop aisément attirées par la jolie blonde, la bouche qui s’entrouvre pour dire des conneries avant même qu’il ai eu le temps de dire ouf, tout pour attirer son attention comme elle attire la sienne. Déjà à l’époque, au bureau, surtout à la fin, les terribles listes de Specter qu’il mettait de plus en plus de temps à avancer, toujours par sa faute. Puis chez lui, mais le plus souvent chez elle, lorsque, assis en travers du canapé, l’ordinateur ou un carnet posé sur ses genoux, il ne parvenait que trop difficilement à avancer ses projets d’écriture. Juste parce qu’elle était là. Qu’en elle, il avait trouvé quelque chose qu’il aimait encore mieux que la création. Et il cligne des yeux pour chasser ces réminiscences encore trop nettes, laisse Riley filer sur ces bonnes paroles.

Lui, il doit attendre l’arrivée de sa collègue pour partir, alors en attendant il s’assure de boucler ce qui doit l’être à la caisse, de ranger quelques petits trucs dans le rayon. Et puis la jeune femme arrive, Solal bien moins bavard que de coutume car là il a un peu trop hâte de partir ; deux mots échangés et déjà il s’éclipse, laisse le badge à son nom dans son casier, récupère son manteau qu’il passe directement par-dessus sa veste – toujours trop peu frileux –, déboutonne les premiers boutons de sa chemise et fourre ses affaires dans son sac à dos, avant de tourner les talons. O liberté chérie, et mieux encore, Riley qu’il va enfin pouvoir retrouver, son café à moitié consommé à la main il descend à la parfumerie. Reconnaît sans difficulté les mèches blondes de son… amie, se glisse silencieusement dans son dos pour lui glisser à l’oreille :

- Dior, hein ? Sais-tu qu’avec ma super carte d’employé ici, je peux t’obtenir 5% de réduction sur ce parfum ? C’est sexy comme plan, je sais…

Sourire qui se dessine en coin, un sourcil qu’il hausse. Ses maigres privilèges d'employé qu'il met en avant face à une mannequin désormais aisée, c'est beau.
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Ven 24 Jan - 23:42


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( hier encore tout était flou )
ft. solal

Une envie de lui rappeler qu’ici t’es la personne de gout qui te pend au nez, car toi t’es un passionné de mode depuis toujours, toi tu travail dorénavant dans le monde de la mode et que tu sais ce qui est tendance et ce qui va le devenir d’ici les prochains mois. – Excuse nous, t’as pas le temps à tout le monde – Alors t’es légitime pour prétendre à ce rôle de conseillère d’après toi, plus qu’il n’imagine l’être juste car il travaille dans le rayon d’une marque comme Calvin Klein. Cette envie de lui donner tort qui t’animera jusqu’à la fin des temps, la fin de tes jours même et que pourtant tu retiens aujourd’hui uniquement pour ne pas débuter un débat qui serait sans fin dans les allés d’une boutique aussi fréquenté que l’est Macys. Tu te contentes de rouler des yeux, si lentement qu’il comprendra de lui-même que t’aurais eu bien des choses à dire sur le sujet si vous étiez ailleurs.

De toute manière, le sujet est bien vite balayé lorsque le beau brun te demande si tu souhaites passer un peu de temps avec lui une fois qu’il aura fini sa journée. Bien évidemment que tu veux passer du temps avec lui mais est-ce qu’Aeryn serait contente de l’apprendre ? Est-ce qu’Adrian tirerait une tête de six pieds de long en sachant que t’es avec un ex et en particulier Solal ? Surement, t’en est même sûre à 99,9 %. D’un côté, toi aussi dans le sens inverse – si le garçon en question était Solal – tu ne serais pas bien contente de le savoir en compagnie d’une « amie » qui en réalité est son ex.Mais l’égoïste que tu es s’en fiche un peu trop de ce que peut penser vos deux compagnons de route actuel, toi tu ne penses qu’à toi et ton plaisir, à toi et Solal quelques heures ensemble pour rattraper le temps perdu en tout bien tout honneur. Car vous êtes amis, a duré limité. Quelques mois encore avant que vous finissiez par vous retrouver. Enfin, tu l’espères. Mais en attendant c’est avec une sagesse exemplaire que vous discutez ensemble, allez même traînez ensemble.

- Au pire, elle peut toujours se rejoindre à nous plus tard si elle le souhaite …

Que tu réponds l’air de rien, le regard en coin et le sourire trop grand, trop gentillet pour qu’il soit réel venant de toi, il est bien évidemment impensable que tu passes du temps avec cette fille. Ni aujourd’hui ni dans une décennie. Mais tu joues ton rôle d’amie à la perfection. Peut-être que tu pourras penser à une carrière dans le cinéma une fois que les marques ne voudront plus de toi ? Mais en attendant, il est l’heure de laisser Solal travailler bien que t’aimerais – et surtout, pourrait – le regarder faire durant des heures tu lui dis que tu préfères le laisser terminer sa journée tranquillement mais qu’en attendant, tu sautes faire un tour du côté de la parfumerie de la boutique. Si il hoche de la tête pour acquiescer il ne manque pas de faire son petit commentaire pour autant le norvégien. Un commentaire qui te fait rire cela dit, il te vole un éclat de rire Solal et tu ne peux pas t’empêcher de lui dire tandis que tu quittes le corner en marche arrière :

- Arrête n’importe quoi … Ça fait très drague foireuse ça Pettersen, calme toi !

Tes mains manucurées que tu poses sur tes joues comme ci soudainement celles-ci étaient brulantes et rouges de honte tout en riant bêtement comme une gamine connaissant ses premiers émois. Et déjà tu t’enfuis, quitte cet étage pour aller à la parfumerie pour faire passer le temps le temps qu’il te rejoigne. Endroit bien plus fréquenté par la gente féminine, quelques filles qui te reconnaissent et souhaite prendre des photos avec toi. Cette sensation toujours aussi bizarre quand on te reconnait dans la rue, les sourires légèrement stressé, un brin forcé sur les photos demandés car ces gens ils sont heureux de te voir sans te connaitre. Tu ne sais pas trop comment te comporter, quoi dire mais pour le moment t’as pas ouïe dire que t’étais l’unes de ces ingrates petite top model qui se prend pour le centre du monde et qui refuse tout contact avec la classe moyenne alors tout va bien. Tu remercies les filles et comme elles, tu te mets à regarder les rayons, sentir les parfums un à un sans trop savoir vers quoi te diriger. Des odeurs qui te font plisser du nez, d’autres qui t’écœure trop facilement. Avant le mannequinat, tu n’y connaissais pas grand-chose en parfum, t’avais pas l’argent pour te payer des parfums de renommé mondial. Et maintenant t’as l’argent mais tu ne sais pas trop vers quoi te diriger. Des parfums y’en a des dizaines et des dizaines, beaucoup de marque mais pour le moment rien qui te plait plus que de raison, tu marches doucement dans l’aller, tiens dans le creux de ta main dix petites bandelettes test parfumé.

Dior et son panel de parfum de luxe à en faire pâlir de honte les autres marques, y’en a tant que tu ne sais où donner de la tête. t’es concentrée Riley, un peu trop même dans ton choix que tu n’as pas remarqué que dix minutes sont passés, t’as pas senti les pas de Solal derrière toi. Tu l’as pas senti se rapprocher de toi jusqu’à que son souffle chaud te chatouille l’oreille. Le mot Dior que t’aimerais l’entendre prononcer encore et encore avec son accent français, il t’arrache un frisson le diable et toi, tu te contentes de sourire en l’écoutant te dire qu’il peut te faire profiter d’une petite réduction sur le prix du parfum.

- C’est une proposition indécente que tu me fais là … ? T’es sûr de pouvoir l’utiliser pour une autre personne que toi ?

La tête que tu tournes légèrement pour tomber face à ses yeux ambrés, ce sourire en coin qui te fait craquer. Il te faut une force monstre pour ne pas déposer tes lèvres sur son visage, le double d’effort pour te remettre à regarder les parfums et en attraper un au hasard et en vaporiser non pas sur un petit bout de papier mais contre ton poignet directement. Ton poignet que tu secoues quelques secondes avant de finalement le mettre sous le nez de ton ex pour qu’il sente le parfum en question.

- Puisque tu me proposes une réduction je pense que t’as ton mot à dire sur l’odeur ? T’en dis quoi de celui-là ?


Parfum sucrée qui te monte au nez, odeur plaisante après une dizaine de parfum sentie et des maux de têtes qui commence à doucement se faire ressentir. L’avis de Solal qui a réellement une importance à tes yeux bien que toute cette conversation soit dite sur le ton de l’humour. Et tandis que t’essaie d’attraper un coffret empaqueté du parfum en question, tu te permets de lui demander :

- Quand on sort d’ici on va où ? Pourquoi pas Central Park ? J’ai l’impression ça fait des lustres que je n’y suis pas allé !

Le ton de ta voix qui se fait légèrement excité à cette idée, faut dire que la vie de modèle te laisse bien moins de temps pour te balader, tu te rappelles même pas la dernière fois que t’es allé dans un parc sans que ça ne soit pour un shooting de mode puis s’ajoute l’appréhension, le fait de ne pas être tranquille une minute même en te baladant. Mais avec lui, tu te sens de le faire, avec Solal t’as envie de vivre normalement. Tout simplement.

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Dim 26 Jan - 0:48


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( hier encore tout était flou )
ft. riley

Pureté dans les échanges, pureté dans la relation. Pureté parfaitement feinte, mascarade rondement menée entre les deux amants. Car dans chaque palabre y a un double sens latent. Dans chaque regard y a des sentiments étouffés. Et arrivera bien un moment où tout finira par leur péter à la gueule. Mais pas maintenant. Pas encore. Pour l’heure, le jeu des illusions se poursuit lorsqu’il invente qu’Aeryn pourrait parfaitement comprendre qu’il rentre un peu plus tard pour passer quelque temps avec une amie, l’amie en question qui propose d’ailleurs qu’elle les rejoigne par la suite si elle le souhaite. Sourire trop grand pour être honnête, il la connaît Riley, sait qu’elle n’en pense bien évidemment pas un mot. Alors, juste pour l’embêter il fait semblant de rentrer dans son jeu, demande en arquant un sourcil :

- Vraiment ? Je vais lui proposer de ce pas dans ce cas, après tout, plus on est de fous plus on rit !

Et le téléphone qu’il extirpe déjà de la poche de son jean comme s’il s’apprêtait à envoyer un SMS à sa petite amie, le téléphone qui disparaît de nouveau une pauvre seconde plus tard. Car bien évidemment qu’il ne va rien en faire. Qu’il craint trop que Riley convulse s’il venait à inviter Aeryn à les rejoindre, et que de toute façon, il a envie de profiter de la présence de la jeune femme en paix. L’avoir pour lui tout seul. Et l’Anglaise l’informe qu’elle va désormais le laisser terminer sa journée de travail, qu’elle l’attendra quelques étages plus bas, à la parfumerie ; et Solal il peut pas s’en empêcher, faut qu’il y aille de son petit commentaire, laisse entendre que la jolie blonde constituerait – et a toujours constitué – une bien trop grande distraction. Rire cristallin qui résonne dans le rayon, la jeune femme qui l’invite à se « calmer » car il paraît qu’il la draguerait… Absolument pas, que va-t-elle inventer, encore…

- C’est toi qui raconte n’importe quoi… Je disais cela le plus amicalement du monde, en tout bien tout honneur…

Un air bien trop honnête qu’il feint, mais dans ses yeux une étincelle rieuse, joueuse – comme pour venir tout contredire. Et Riley qui s’éloigne en reculant, son regard suspendu à elle – discret – jusqu’à ce qu’elle disparaisse de son champ de vision. Et c’est alors une routine bien rodée qui se met en place dans l’attente de sa collègue, d’ultimes détails qu’il règle avant son départ, l’ordre qu’il remet dans les rayonnages. Que fais-tu, Sarah ?, qu’il peste intérieurement, le regard scrutant les allées de la grande enseigne, jeune homme rendu impatient par la présence de Riley quelques étages plus bas. Alors il sirote son café en attendant, jusqu’à enfin voir apparaître la petite brune ; les clés de la caisse qu’il lui remet sans plus tergiverser, direction la réserve pour se rhabiller et récupérer ses affaires, quelques heures de liberté avant de devoir revenir là le lendemain midi.

Les escalators encombrés qui le mènent quelques étages plus bas, direction la parfumerie, la silhouette familière de son ex petite amie qu’il ne tarde pas à reconnaître. Riley qui déambule lentement devant les bouteilles de parfum, de petites bandelettes cartonnées caractéristiques à la main et un air bien inspiré sur les traits. Il lui en faut pas plus pour qu’il s’approche à pas de loup, surprise sur laquelle il joue lorsqu’il se penche à son oreille pour y glisser une poignée de mots. Il lui vend du rêve Solal – ou pas – en lui proposant de jouer de sa petite réduction propre aux employés si jamais un parfum lui faisait de l’œil. Offre grotesque pour une mannequin dont le compte en banque ne doit clairement plus avoir à se plaindre, et c’est bien pour cela qu’il propose : plus pour rire que sérieusement. Et la jeune femme lui demande s’il est sûr de pouvoir l’utiliser pour elle, à ces mots il hausse les épaules, esquisse une moue confiante.

- Ils comprendront, j’en suis sûr… On parle tout de même de Riley Arriston, tu n’es plus n’importe qui !

Et certainement plus une demoiselle ayant besoin de cumuler les réductions, mais ça c’est encore un autre sujet. Leurs regards qui se croisent, juste assez pour accrocher celui de Solal lorsque Riley se détourne pour s’intéresser à un nouveau parfum. Les prunelles qui restent suspendues à son profil, l’air concentré lorsqu’elle étudie la petite bouteille en verre teintée, l’application avec laquelle elle vaporise le parfum sur son poignet. Les gouttelettes translucides qu’il voit voleter dans l’air, le bras qui s’agite et un instant plus tard, son poignet se retrouve sous son nez. Elle lui demande son avis, Riley. Car apparemment c’est important, rapport à cette fameuse réduction, rien de plus, évidemment. Alors il se prête à l’exercice. Sent les effluves sucrées lui chatouiller les narines, l’odeur entêtante brouiller ses sens. Pas franchement sa tasse de thé. Et il le lui dit, car Solal, la langue de bois il connaît pas trop.

- Hum, je n’en raffole pas. Un brin trop sucré à mon goût – mais ce n’est pas surprenant connaissant les tiens, ceci dit. Après… ce n’est pas moi qui vais le porter, de toute manière – navré de te décevoir.

Sourire taquin qui s’esquisse sur ces derniers mots, ses désapprobations qui n’empêcheront pas pour autant Riley de chercher une boîte neuve – et tant mieux, ce n’était pas son but de la freiner dans quoi que ce soit. Est-ce bien surprenant, ceci dit ? Que même sur un sujet si simple que les parfums, ils soient en désaccord ? A croire qu’être sur la même longueur d’ondes c’est trop leur demander à Riley et Solal, et pourtant, cela ne les empêche pas d’être, ensemble, un duo gagnant. Et la jeune femme elle lui demande où ils vont ensuite, si Central Park lui irait, un sourire qui se dessine face à son enthousiasme tandis qu’il opine de la tête.

- Oui, faisons cela ! Il faudra juste que l’on évite d’aller dans l’herbe, on peut attraper la maladie de Lyme là-bas, tu conviendras que ce serait regrettable, mais à part cela il n’y a pas de souci !

Car Central Park, il aime bien, Solal. Les espaces verts à perte de vue, l’étendue si grande que des routes traversent carrément le parc, que mille et unes ambiances différentes cohabitent en son sein. Il s’y rend souvent, alors avec elle ce sera encore mieux, et les réminiscences qui remontent, le printemps dernier lorsque, apprenant encore vaguement à s’apprivoiser, il leur arrivait de se rendre ensemble dans le grand jardin après leur trop longues journées de travail. Les promenades dans les allées – car déjà à cette époque il saoulait avec la maladie de Lyme –, la chaleur de ses doigts entremêlés aux siens et les baisers trop aisés – un luxe qu’ils pouvaient se permettre, à l’époque. Ils en ont des souvenirs dans ce parc, trop, et c’est encore un lieu qui sera à jamais teinté de la présence de Riley ; aussi, c’est trop naturellement qu’il ajoute :

- Comme à l’époque…

Et il est sûr qu’elle comprendra qu’il parle de ces instants partagés, persuadé qu’elle aussi reverra ces heures assis sur un banc ou au bord de l’eau, à regarder le soleil se coucher derrière la nuée de gratte-ciels. Et puis un clignement d’yeux, lorsqu’il se ressaisit, baisse son regard sur la petite boîte de parfum qu’elle tient entre ses mains.

- Du coup tu prends cela ? Allons régler.


Qu’on puisse sortir de ce magasin de malheur, qu’il aimerait ajouter, une main qu’il pose aux creux de ses reins le temps d'un mètre, pour la mener en direction des caisses. Y a un peu de queue, malheureusement, mais ils finissent par pouvoir payer l’article et bientôt ils sont de retour dehors, la fraîcheur de la nuit tombante qui effleure ses joues. La tête qu’il relève un instant vers le ciel, goûtant l’air frais, ses membres endoloris qu’il étire un peu, lui demande :

- Alors, dis-moi tout... Tu travaillais pour quelle marque, aujourd'hui ? Dior, Chanel ? Lancône, Junebelline ?

Fidèle à lui-même, il lui a sorti les deux seules marques de luxe qu'il connaisse. Le reste... ce n'est guère plus qu'un mélange entre improvisation et bribes de souvenirs.
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Dim 26 Jan - 22:46


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( hier encore tout était flou )
ft. solal

Réduction peu alléchante en réalité qu’il te présente comme l’offre du siècle. Car on parle de cinq petit pourcent sur un parfum de marque française à cent cinquante dollar la bouteille de 60ml, on a vu mieux dans les bonnes affaires. Et quand bien même, t’en a pas franchement besoin de cette réduction. Maintenant tu gagnes assez bien ta vie pour ne plus chercher à tout prix la meilleure promotion sur un produit. T’es pas riche Riley, faudrait pas non plus t’inventer une fortune de folie mais t’as largement assez pour te payer un loft dans les quartiers huppés du Queens et conduire une voiture grosse comme un tank militaire. Si déjà à l’époque t’étais dépensière et tu ne faisais guère attention à tes dépenses, maintenant c’est l’anarchie totale. Faudrait que tu fasses attention d’ailleurs, le confort dans lequel tu te complais en gaspillant des mille et des cents à tout vas c’est bien joli mais ta carrière n’est pas éternelle pour autant. Un jour ou l’autre tu deviendras has-been, plus personne ne voudra de Riley dans les défilés et les magazines. Et là, tout ce luxe à en vomir ça sera fini.

Cette simple idée qui te fige, t’angoisses à mourir. Il te faut de petites secondes pour te reconnecter à la planète Terre et entendre ce que Solal dit. Parait que t’es plus n’importe qui, d’après ses dires t’as un laissé passer et tout peut être toléré pour quelqu’un de « connu » t’en est pas certaine de ça mais ça te fait sourire quand même, t’as presque envie de passer ta main contre sa joue rugueuse, caresser sa barbe de plusieurs mais tu te retiens. Tu détournes plutôt le regard et attrape cette bouteille en forme de fiole au parfum rosée qui t’attire et lui dit en ricanant :

- Croit moi Solal, je ne suis pas aussi connue que ça. Les gens ne font pas du tout le rapprochement entre la fille qu’ils voient dans des pubs et des affiches et la petite blondinette qui se cache sous une casquette à leur caisse… Je suis pas encore devenue une Kardashian !

T’es pas certaine qu’il aura la référence Solal, il n’a jamais été très people, ragot et paillette. Donc surement qu’il connait le nom mais n’a pas en tête l’ampleur de l’empire américano-arménien que constitue cette famille ici, mais il comprendra où tu veux en venir. T’es juste connue dans l’industrie elle-même, pour les fans de mode qui sont au courant de toutes les sorties de star, qui regardent les défilés mais le commun des mortels n’en a que faire de l’énième fille à la mode. Vous êtes un peu toutes les mêmes, même corps, même visage. T’es convaincue – ou t’essaie de te convaincre – que t’es pas autant connue que ça. Car ça fait peur cette notion de la célébrité, de ne plus pouvoir te présenter toi-même car on sait déjà tout de toi. T’as peur de cette partie-là du business et malheureusement, tu tombes petit à petit dans ce moulons infernal sans t’en apercevoir.

Et pour mieux clore cette discussion, y’a le bruit de ton doigt appuyant sur le vaporisateur pour te parfumer le poignet qui se fait entendre. Le psht qui embaume l’air autour de vous quelques secondes, odeur sucrée qui te monte au nez, ça sent le bonbon, c’est gourmand et bien évidemment ça te plait à toi ce genre d’odeur. Naïvement, tu pointes ton poignet sous le nez de Solal, t’imagines qu’il va tellement adorer l’odeur qu’il va déposer ses lèvres contre ta peau, ou carrément ensorcelé par l’odeur qu’il va quitter sa meuf immédiatement. Mais non, bien évidemment que non. Solal, c’est le contraire de toi. Solal quand il sent l'odeur il plisse du nez et t’avoue que c’est trop sucré à son gout. Et toi, tu te retrouves à faire la moue. T’es pas vexée, t’es même pas énervée mais un peu déçu. Finalement les parfums français ne font pas plus effet que ça, toi qui t’imaginais que ça envoutait les hommes …. Finalement une brume Victoria Secret à vingt dollars fait tout autant l’affaire.

- Moi qui pensait que j’allais t’hypnotiser avec un parfum français tu parles !

Tête que tu secoues de gauche à droite en riant, attrapant quand même une boite de ce parfum car t’as pas le temps pour chercher plus longtemps une autre fragrance, de toute manière si il ne te plait plus d’ici quelques jours t’auras toujours l’occasion de le donner à quelqu’un à qui il plaira dans ton entourage. Parfum entre les mains, proposition pour aller à central park émise à ton ex petit ami et tout aussi enthousiaste que toi, il te répond que ça lui va à condition que vous ne vous asseyiez pas sur l’herbe car parait-il que la maladie de Lyme peut s’attraper dans l’herbe du parc. Tu roules des yeux, car ça fait deux ans qu’il rabache ça à chaque fois que vous allez là-bas. Tu le connais par cœur son discours, sur le bout des doigts. T’es prête à répliquer, lui dire mot pour mot : Puisque tu le répètes pour la dix millième fois je vais donc répéter moi aussi à mon tour que cette maladie tu peux l’attraper dans n’importe quel parc en fait, des tiques y’en a partout c’est pas qu’à central park. Je me suis assise un millier de fois dans l’herbe et je l’ai pas ta foutue maladie ! Mais quand tu l’entends ajouter tout aussi vite les mots « comme à l’époque » tu restes muette, tout ce que t’avais à dire pour le contredire s’envole, part en fumée dans ta tête. Soudainement, les seules choses que t’as dans la tête c’est des souvenirs de vous deux dans cet immense parc à profiter de vos pause déjeuner pour vous relaxer, parfois vous énerver à trop refaire le monde de vos deux points de vue différent. Puis il y a les accolades, les chamailleries de gamins, les anecdotes de vos vies en dehors de New York. Les baisers, les myriades à en perdre son souffle. Les entrailles qui se tordent à trop pensée, les prunelles qui se rivent dans celle de Solal tandis que t’hoches de la tête et lui dit :

- Quelque chose dans le genre oui,

Comme avant oui. Mais pas aujourd’hui, ni demain. Peut-être un jour ça sera comme avant, mais pas pour le moment. Et bien évidemment, l’air se fait soudainement manquant. Tout à coup l’ambiance est lourde, électrique de pensée parasite. Y’a un moment de latence dans la conversation jusqu’à que Solal ne reprenne la parole, te demande si tu comptes prendre le parfum, un petit oui susurré et sans Sans un mot tu te mets à le suivre vers les caisses, sa main qui vient se poser dans le bas de ton dos pour t’amener vers la bonne direction. Tu frisonnes, comme trop souvent dès qu’il s’approche trop près de toi. Tu te presse, accélère le pas et t’échappe de son touché. Vous arrivez à la caisse et le temps semble s’allonger dans file qui se fait trop lente pour toi. T’es à un rien de poser l’article et dire à Solal que vous pouvez y aller mais finalement, une deuxième caissière arrive et tout va bien plus vite. Tu paies ton article, souris à la vendeuse, la remercie et puis vous sortez enfin du Macy’s.  

Y’a du vent, y’a du monde qui se presse dans les rues de Manhattan comme toujours. Tu refermes les pans de ta veste car le temps commence à se rafraîchir en fin de journée en te demandant par où vous allez passer. Solal lui, s’étire à tes côtés, tu t’imagines qui doit être fatiguée de sa journée. Ça se comprend et pourtant, il s’intéresse quand même à toi. Il pourrait juste parler de lui, d’ô combien il est fatigué mais non. Il veut savoir avec qui t’as bossé aujourd’hui. Bien évidemment tu souris d’abord attendrie par cette attention, puis sourit car bordel il n’arrivera jamais à sortir correctement un nom de marque.

- Alors déjà, c’est Lancôme tu devrais savoir puisque c’est Français ! Mais non, j’ai travaillé avec une marque de produit de beauté car y’à bientôt une nouvelle collection avec laquelle je suis en collaboration qui sort d’ici très très peu de temps ! J’ai tellement hâte si tu savais !

C’est limite si tu ne taperais pas dans tes mains d’excitation, ne sautillerait pas sur place en pensant à cette ligne de cosmétique qui ne va pas tarder à sortir. Des produits auxquels t’as pensée, que t’as testé avant de valider. La date de la soirée de lancement qui ne devrait pas tarder à tomber.

- C’est dingue de me dire que c’est moi qu’on a choisi pour cette collaboration, que c’est pas juste mon visage dans la publicité mais que j’ai aussi participé au choix des produits, qu’on m’a demandé mon avis sur les teintes que je voulais et tout … Tu vois ?

Surement que non, qu’il voit absolument pas et que pour lui c’est du pareil au même tout ce blabla. Mais t’es contente de lui en parler, ça te fait du bien. C’est le quotidien que tu souhaites, lui parler de tes projets, de tes inquiétudes. De la pluie et du beau temps, de vos gouts différents et de trouver une façon tordue de trouver un terrain d’entente lorsque vous êtes en désaccord.

-  Enfin voilà, et toi alors ? T’en es ou dans ta promotion ? T’as pu un peu bouger dans le pays pour présenter ton roman ou pas encore ?

Car il n’y a pas que toi qui a de superbe projet cette année, Solal aussi à son lot de belle chose de prévue et t’as hâte d’en savoir plus sur ce qui est prévu, son emploi du temps. Le beau brun que t’écoute en le suivant prendre une direction, vos pas qui se font lent, ton petit sac de chez macy’s que tu balances au fil de vos pas qui s’accordent sur un même rythme.

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Lun 27 Jan - 23:41


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( hier encore tout était flou )
ft. riley

Moue déçue, la jolie blonde contrariée d’apprendre que les effluves sucrés n’auront pas su charmer Solal. N’auront pas su l’hypnotiser. Palabres qui arrachent un éclat de rire au jeune homme, et le sourire qui se fait amusé lorsqu’il lui répond, reprenant mot pour mot ses paroles un peu plus tôt :

- Arrête, n’importe quoi … Ça fait très drague foireuse ça Arriston, calme-toi !

Voix rendue un brin plus aiguë, comme à l’époque, en ce temps où s’il ne se moquait pas d’elle, ne l’imitait pas chaque jour que Dieu faisait c’est qu’il y avait un souci dans la matrice. Et puis Central Park. Proposition émise par Riley de se rendre dans le vaste espace vert après le grand magasin, Solal qui ne peut qu’approuver le projet, les souvenirs qui affluent déjà à trop associer le parc et la jeune femme. Réminiscences douloureusement tendres, ces jardins qui auront été le théâtre de leurs premiers émois, de ce moment de scission où ils ont enfin commencé à se rapprocher après des mois entiers passés à se faire la guerre, réminiscences qui le gagnent si bien qu’elles le poussent à lâcher quelques mots dans un souffle, des mots qu’il met sur ce passé partagé. Est-ce que toi aussi tu t’en souviens, Riley ? Est-ce que toi aussi t’as pensé mille fois à ces instants ces derniers mois, est-ce que toi aussi ils te martyrisent le cœur, te donnent systématiquement l’envie de tout recommencer à zéro ? Questions silencieuses qu’il aimerait lui poser, qu’il lui pose tacitement à travers cette poignée de mots. Et à sa réaction, à sa bouche rendue muette et à son regard soudain perdu ailleurs, il comprend que oui. Avant même qu’elle hoche la tête et mette des mots sur sa réponse, il comprend que oui. Et ça le soulage. Le rassure. Lui confirme une fois de plus que tout n’est pas perdu, que c’est plus qu’une question de temps avant qu’ils se retrouvent. Comme avant.

Et dans le silence pesant qui s’installe, il lui demande si elle souhaite finalement prendre sa bouteille de parfum, qu’ils n’ont plus qu’à se rendre en caisse, si jamais. Réponse positive à peine soufflée, la tête qu’il hoche alors, repère sans mal la borne la plus proche, pose alors doucement sa main au creux de son dos, juste le temps de la mettre en marche dans la bonne direction. Mais ses doigts ont à peine effleuré l’étoffe de son manteau que déjà elle lui échappe, la jeune femme qu’il sent subitement accélérer, il n’est pas dupe. D’accord, pas de contact. C’était trop naturel, et même en y repensant cela lui semblait des plus anodins, mais si pour elle c’est trop il ne va pas forcer. Tant pis, un soupir discret lui échappe tandis qu’il rabat ses mains dans les poches de son jean, marche derrière elle jusqu’aux caisses.

Et là, y a du monde. Forcément, y a rien d’étonnant là-dedans à vrai dire, entre l’horaire et le fait que l’on se trouve en plein cœur de la période des soldes. C’est le contraire qui aurait été surprenant à vrai dire, qu’ils tombent sur une caisse totalement libre, ou n’attendent, à la rigueur, que le temps qu’un client soit traité avant eux. Mais là non, faut attendre. Y a une carte qui passe pas, une dame âgée qui tient absolument à écouler toute sa petite monnaie pour régler son article, une carte de fidélité qui met des plombes à se faire, et à côté de lui, Riley commence à s’impatienter, il le capte avant même que cela devienne explicite ; il la connaît un peu trop bien, Solal, s’attend désormais à ce qu’elle décrète à tout instant qu’elle en a marre d’attendre, lorsque lui se moque bien de rester ici ou de déjà être dehors. Du moment qu’il est avec elle… Mais finalement une caissière supplémentaire vient en renfort, et d’un coup tout s’accélère : leur tour arrive bientôt, et tout aussitôt les voilà en plein dans la cohue de Manhattan, le froid de la nuit tombée pour les accueillir. Le jeune homme heureux d’enfin quitter son espace de travail, ses membres engourdis qu’il étire un peu, demande à Riley pour quelle marque elle travaillait aujourd'hui, lui arrachant un sourire. Haussement d’épaules lorsqu’elle lui fait remarquer qu’il ne devrait pas être capable de se tromper sur le nom d’une marque française, la nonchalance dans la voix lorsqu’il lui rétorque :

- En terme de patrimoine français, tu sais pertinemment que je peux te lister le nom de cent auteurs, mais que les marques de cosmétique me passionnent bien moins, tout d’un coup…

C’est pourtant pas faute d’avoir vu des dizaines de noms de marque accolés au visage de son ex petite amie lorsqu’il était en vadrouille d’un bout à l’autre du monde, cet été, mais non, rien à faire : s’il se souvient à la perfection de chacune de ces photos, le nom, lui, refuse de rentrer. C’est sans doute comme ça lorsque la mannequin est un peu trop belle, elle fait oublier la marque qu’elle est supposée sublimer, qu’il pense. A moins que ce soit juste comme ça parce que l’on est amoureux de ladite mannequin. Ladite mannequin qui lui révèle d’ailleurs travailler avec une marque de produits de beauté pour sortir une collection en collaboration, les yeux brillants et le sourire un peu trop grand. Alors il est heureux pour elle Solal, forcément, même s’il ne comprend rien à ce dont elle parle, et sans doute que cela se voit à ses sourcils un peu froncés, sa bouche qu’il entrouvre pour déjà lui demander un peu plus d’explications, car avant même qu’il n’ai pu (arón) piper un mot elle reprend la parole. Apparemment elle a aidé à choisir les produits, leurs teintes, et cela éclaire un peu plus le jeune homme qui s’imaginait qu’elle avait simplement prêté son visage à une marque, comme elle le fait déjà la plupart du temps. Mais apparemment non. Apparemment c’est bien plus que cela, et toujours apparemment c’est un très grand honneur qui lui a été fait. Alors y a le sourire qui se fait franc, et Solal qui s’arrête un instant de marcher, pose ses mains sur ses épaules pour l’inviter à en faire de même.

- Vraiment ? C’est fantastique Riley, je t’avoue que je ne saisis pas tout mais cela a l’air d’être quelque chose d’énorme pour toi, alors je ne peux qu’être heureux pour toi !

Et la jeune femme qu’il vient prendre dans ses bras un instant, ses mains qui se posent dans son dos, les effluves des produits qu’elle utilise et de son odeur naturelle mêlés qui lui chatouillent immédiatement le nez. Il s’y abandonne un instant Solal, au réconfort de ce contact retrouvé, de son parfum si familier qu’il cherche où qu’il aille depuis des mois, ajoute doucement :

- Je suis tellement fier de toi, regarde d’où tu viens, toutes les portes que tu es parvenue à t’ouvrir en quelques mois…

L’étreinte à laquelle il s’abandonne, juste un instant avant de déjà s’écarter, la relâcher. Parce que pas trop de contact, il a pas oublié. L’ombre d’un sourire amusé qui s’esquisse déjà en entendant des newyorkais pressés pester que « y a pas idée de s’arrêter en plein milieu d’une rue passante comme ça, gêner toute la circulation des piétons, franchement ».

- Toujours aussi grincheux, ceux-là…

Palabres lâchées dans un murmure, et les deux jeunes gens qui se remettent en marche, traversent à un passage piéton pour gagner le trottoir d’en face où se trouve l’une des innombrables entrées du parc. Riley, elle lui demande où il en est dans la promotion de son livre, s’il a pu commencer à bouger ou non.

- Non, pas encore. J’ai fait quelques signatures à New York et dans le reste de l’Etat au moment des fêtes, car il paraît que c’est une période clé commercialement parlant, mais le mois de janvier a été plus calme. En revanche en février j’ai quelques séances de dédicaces prévues un peu partout dans le pays, sur mes jours de repos, donc je suis content, les choses avancent !

Sourire qui se dessine, Solal il touche son rêve du bout des doigts, enfin, et espère pouvoir l’embrasser des deux bras un beau jour. Le silence qu’il garde un instant, minuscule instant avant de déjà ajouter :

- C’est vraiment intéressant, en plus, les dédicaces, j’aime beaucoup ! C’est l’occasion de rencontrer les lecteurs, d’échanger avec eux sur le livre… Cela représente bien plus que de simples chiffres de ventes, lorsque certains viennent te dire que le livre a eu un impact sur leur vie, ou leur a rappelé telle ou telle chose, qu’ils en ont parlé autour d’eux… Figure-toi qu’il y en a un petit nombre qui me demande où j’ai trouvé mon inspiration…

Regard en coin, un sourire complice échangé, car ils savent tous deux parfaitement de quoi il veut parler. Si les gens savaient que cette inspiration, ils la voient sur des affiches géantes collée à un type en sous-vêtements… Et à cette pensée le sourire se fracture un peu, le regard se détourne pour se river devant lui. Le ton rieur qu’il force pourtant lorsqu’il fait remarquer :

- J’ai été un peu vexé de ne te voir à aucune de mes séances de dédicace…

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley)   midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Empty Mar 28 Jan - 23:36


midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Tumblr_psduxfOWUU1xkujkto3_100 midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Tumblr_psduxfOWUU1xkujkto8_100 midtown, manhattan / hier encore tout était fade (riley) Tumblr_psdv68lK2a1xkujkto3_100

( hier encore tout était flou )
ft. solal

A vous deux vous en réunissez des connaissances mine de rien. Enormément même, le hic c’est que vous êtes chacun positionné sur des arts bien différents et inconnus des champs de compétences de l’autre. Solal, lui ce qui l’intéresse c’est la littérature et les arts et toi c’est le stylisme, la mode en général. Tu pourrais lui citer des noms de créateur de mode de toute époque, lui dire qui s’est occupé de chaque maison de luxe entre 1900 et 2020. Si à la base vous étiez complètement hermétique à en apprendre plus sur les passions de l’autre – voir carrément réticent –, que vous étiez à des années lumières du l’univers de l’autre depuis que vous êtes sorti ensemble il y a un certain juste milieu qui s’est créée. T’as plus peur de parler de ce que t’aimes dans la mode, de lui parler de marques et haute couture en te disant que ça va le saouler, qu’il va te juger. Tu le fais et puis c’est tout, comme lui ne se gêne plus pour te parler du dernier bouquin datant du moyen âge qu’il a pu dévorer en quelques jours.

Alors oui, bien évidemment que tu le sais qu’il peut te citer une liste de dix pieds de long de nom d’auteurs, de leur plus grande œuvres et te dire à quel mouvement littéraire ces livres sont rattachés. Comme lui ne doit pas être sans savoir que tu pourrais lui citer des noms de vêtements, des modes et des mouvements de la mode sans aucun souci. La différence entre vous deux, c’est que toi tu ne t’aventures pas à déformer les noms de ces auteurs chéris et que t’as toujours cette fine impression qu’il fait exprès d’écorcher vif les prénoms des grandes marques pour t’attendrir. A la façon très remarqué des garçons qui adore dire eyeniner ou lylyner pour parler d’eye-liner.

- On parle de Lancome et Gemay Maybelline quand même pas de Too Faced et Nars voyons chéri …. Fait un effort !

Tu lui tires la langue, rit de bon cœur et te met à avancer, pas l’ombre d’un regret en l’appelant chéri. A la française qui plus est, ce surnom que t’entends bien trop souvent lorsque tu te rends à Paris. Chéri c’est un peu le bro’ américain. Bon, t’abuses peut-être un peu, t’as surtout entendu des mannequins, des créateurs et photographe t’appeler ainsi et jamais personne d’autres hors le contexte professionnel. Donc c’est surement pas si courant que ça mais tu t’en fiche, c’est un des seuls mots que tu connais en français si on enlève le fameux ui ui baguette, croissant, je t’aime beaucoup et je suis allé au cinéma avec mes copains. Faut bien que t’étales ton savoir à Solal. Mais bien rapidement, la conversation devient un brin plus sérieuse, tu lui explique ce que t’as fait ces derniers mois, le gros projet sur lequel t’étais et qui va enfin être dévoilé d’ici peu. Bien évidemment pour lui, ça doit être du chinois tout ce que tu racontes mais t’essaie de faire court et simple, pour qu’il saisisse le plus important de la chose. T’as été au cœur d’un projet, t’as bossé dessus et pas simplement juste posé pour cette marque-là.

Et si tu t’attendais à ce qu’il soit content pour toi, tu ne t’attendais pas pour autant à une réaction si enjouée. Solal qui t’oblige à t’arrêter en pleine rue new yorkaise et bondées en ces heures de pointes. Solal et ses grandes mains qui se hissent jusqu’à tes épaules frêles, tu te fais poupée de chiffon sous ses doigts. Ne bouge plus, le fixe avec des yeux grand ouvert et le cœur battant à toute allure te dire qu’il est heureux pour toi, qu’il ne saisit surement pas l’envergure du truc mais que ça a l’air merveilleux. Et ça l’est, réellement. Tu fais un nouveau pas, entre dans une nouvelle aire qui te plait déjà. T’es déjà heureuse, comblée par la bonne énergie qui émane de lui et ses paroles mais quand il te tire tout contre lui et t’encercle pour te donner une accolade tu fonds. Tes fins bras qui s’enroulent autour de sa taille sans que t’es le temps de réfléchir à quoi que ce soit, ta tête qui se pose contre son torse en souriant. Ton petit nez qui se perd contre le coton de sa chemise noire. Juste quelques instants, assez pour que quelques personnes – mal intentionné ou pas – vous prennent en photo sans que vous ne vous en rendiez compte. Car t’es Riley Arriston, que tu ne peux pas échapper à la célébrité, tu ne peux pas profiter du système en étant à l’affiche de plusieurs campagne et être incognito à la fois. Tu réfléchis pas à tout ça, tu penses avec le cœur et ton palpitant t’ordonne de profiter de cet instant car c’est pas tout le temps que t’auras droit à tout ça avec lui, dorénavant.

- T’es adorable, merci Pettersen ça me fait trop plaisir que tu me dises ça … Aller avoue, aujourd’hui ton objectif c’est de me faire rougir comme jamais ?


Que tu dis sur le ton de l’humour lorsqu’en réalité il a très certainement réussi à te faire rougir. T’as beau être connu pour ton physique, être reluqué par des centaines de personnes et ne pas ciller, il suffit qu’on te félicite et qu’on soit fier de toi pour te faire perdre tous tes moyens. Et sur ses quelques mots déjà, à contre cœur, vous vous décollez l’un de l’autre. Forcé par les gens qui ne font que vous poussez par tous les côtés. Qu’elle idée de se faire un câlin en plein Manhattan d’un côté ? Les américains ont beaux être très sympathique et accueillant il ne faut pas abuser pour autant. Et vous en entendez marmonner depuis à peu près deux minutes, ils n’essaient même pas d’être discret en pestant contre ces « couples » qui se croient tout permis de partout. Solal qui à son tour ce permet une remarque, dénigre les américains. Ça te fait sourire, bien évidemment. C’est pas nouveau qu’il n’y trouve pas son compte à New York Solal, surement que si sa maison d’édition ne serait pas implanté ici il n’aurait pas remis les pieds dans cette ville avant un bon bout de temps. Mais ainsi est fait le destin qui le ramène ici, à toi pour ton plus grand plaisir.

- Car ronchonner c’est pas un comportement d’Européen ça ?

Un sourcil que t'arque, les jambes qui se remettent en marche en direction de l’entrée la plus proche d’un des parcs les plus connus du monde. Y’a ton bras qui vient se glisser autour de celui de Solal un peu trop naturellement dès lors que vous entrer au sein de l'étendue phénoménale de verdure, la conversation qui se tourne vers lui lorsque tu lui demande des nouvelles sur sa tournée des signatures. Apparemment pour la période des fêtes de fin d'année il était préférable qu’il reste concentré sur New York et c’est d’ici quelques semaines, en février plus particulièrement qu’il commencera à entamer les choses sérieuses et bouger dans le pays. T’hoche ainsi de la tête, sourit en l’écoutant te raconter que ces moments de signatures et de rencontre avec les personnes qui ont lu son livres sont exceptionnel, t’en doute pas une seule seconde. Tu connais toi aussi cette satisfaction de rencontrer des gens, échanger avec eux sur un sujet qui vous passionnes. Mais là, ça doit être d’autant plus intense car on parle d’écriture, on parle d’un livre qui amène son lot d’émotion, son lot de souvenir car c’est le genre d’histoire à laquelle on peut tous s’identifier. Une histoire qui est la vôtre, notamment. Une histoire qui te fait bondir le coeur quand t'y repenses, comme actuellement.

- Et du coup t’as bien évidemment dit que ça te venait de la fille la plus belle et étonnante qu’il t’ait été donné de rencontrer dans ta vie toute entière hein ?


Un air faussement hautain, ta main libre que tu passes dans tes longueurs blondes pour les jeter derrière ton épaule avant de te mettre à rire avant de finalement détourner le regard, te remettre toi aussi à regarder droit devant toi car bien que t’en rigoles, y’a une part de toi qui adorerait qu’il puisse parler de son inspiration, de vous librement à qui veut l’entendre. Mais non, tout est question de secret car tout est bien trop compliqué. Ton cerveau à la con qui ressasse encore et encore toujours cette même histoire, tu t’agaces et heureusement pour toi que Solal te coupe rapidement dans tes pensées qui file mauvais coton. L’écrivain qui t’avoue avoir été un peu vexé de ne pas te voir à ces séances de dédicaces et t’hausse les sourcils, un sourire en coin et lui dit sur un ton moqueur :

- Car t’aurais vraiment voulu que je vienne ? Qu’on donne une suite à l’épisode du lancement de ton livre … ? T’es sûr ?

T’as même pas pensé à t’y rendre en réalité car tu t’imagines qu’elle est là elle. Constamment, derrière Solal à sourire et encourager son petit-ami. T’as pas le cœur à la voir faire tout ça, car ça devrait être ton rôle mais malgré tout t’ajoute rapidement :

- Non en vrai, tu te doutes bien que je viens pas car j’ai pas envie de te gêner, pas envie non plus d’attirer l’attention sur moi alors que c’est ton moment. Puis elle est là, c’est d’autant plus compliqué mais le cœur y est Solal, dommage que tu ne postes pas plus sur instagram de ces moments en story ou quoi car ça me fait plaisir de le voir !


C’est sincère, même si tu n’y es pas, que t’es à l’autre bout du monde pour x ou y raisons ça te fait quand même du bien de le voir sur les réseaux sociaux. Solal qui contrairement à toi ne s’affiche pas tant que ça, n’a pas l’air de saisir l’intérêt que ça suscite ainsi que la publicité que ça engendre d’être actif.

- Puis tu parles, tu parles mais est-ce que toi tu viens me voir à mes défilés ? Je ne crois pas avoir vu l’ombre d’un norvégien au sourire indolent hein …

Tu le taquines, tu sais que pour exactement les mêmes raisons que tu viens de lui donner il ne peut pas se rendre à tes évènements – qui ne l’intéresserait clairement pas en plus de ça – mais t’as toujours été une emmerdeuse Riley. Y’a des choses qui ne bougent pas, malgré les années, malgré tout ce que la vie et le karma vous envoies en pleine face.

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