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 midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)

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Message Sujet: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Mer 19 Fév - 22:49


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Retour anticipé au bercail, Solal qui sera venu travailler plus tôt aujourd’hui pour pouvoir se permettre de partir plus tôt, un arrangement de plus à l’amiable avec ses collègues. Pas vus, pas pris, puis le patron il s’en fout un peu au final, du moment que tout le monde fait ses heures et qu’y a jamais un corner laissé sans vendeur. Alors en ce vendredi soir, Solal peut se permettre de rentrer plus tôt chez lui, une folie motivée seulement par l’inauguration d’une nouvelle aile du MoMA, à laquelle Aeryn tenait absolument à se rendre – et on ne va pas se mentir, lui-même est plus que curieux de découvrir à quoi ressemble cette extension toute récente de ce musée dans lequel il a si souvent mis les pieds. Aeryn qui l’attendait d’ailleurs à la sortie du travail, c’était pas prévu, ça, et y a bien l’incompréhension qui s’est peinte sur ses traits en l’apercevant, un instant avant d’être remplacée par un sourire forcé. Car il l’évite un peu, depuis quelques temps, et qu’elle doit bien le sentir car elle se montre plus présente que jamais, essaie de se raccrocher à lui de toutes ses forces pour le retenir à ses côtés. Et y a des fois, comme ce soir, où il ne parvient juste pas à l’esquiver.

Alors c’est ensemble qu’ils empruntent le métro, filent sous terre en direction du Queens contemporain. Direction chez lui, la porte à peine passée qu’elle vient glisser ses mains autour de son cou, approche ses lèvres des siennes, Solal qui se dégage doucement lorsqu’il perçoit qu’elle a d’autres intentions en tête que de simplement l’embrasser.

- Il faut qu’on se dépêche de se changer, nous sommes déjà un petit peu en retard, qu’il prétexte avec un sourire désolé.
- Ben ? Je t’ai connu plus aventurier que ça, Solal, qu’elle lâche avec une petite moue. Ça ne te ressemble pas.
- Tout comme cela ne te ressemble pas d’être aussi entreprenante… Je suis fatigué de toute façon, sous pression, c’est la fin de la semaine… On verra en rentrant, d’accord ?

Ses doigts qu’il glisse rapidement sur sa joue avant de s’éloigner avec ses belles excuses, s’enfermer l’instant d’après dans la salle de bain à double tour – sait-on jamais qu’elle vienne le rejoindre, elle semble bien plus motivée que lui, ce soir. Tout pour ne pas lui avouer la vérité, qu’il n’a plus envie d’elle car y a son ex qui prend trop de place, a toujours pris trop de place de toute façon mais depuis qu’ils se sont embrassés c’est pire que jamais ; que du coup, chaque fois qu’il faut dépasser les limites de l’amical avec Aeryn ça en devient douloureux pour lui, car il aime pas faire semblant, qu’il a l’impression de ne pas être honnête avec elle – et c’est bien le cas. Le jet tiède de la douche qui coule sur sa peau, noie ses pensées tortueuses. Passage obligé après une journée de travail, avant de ressortir. Et fidèle à lui-même il n’y passe pas des plombes Solal, le jeune homme déjà ressorti, une serviette nouée autour de la taille.

- Si tu veux te doucher, hein, je t’en prie…

Regard lancé à sa petite amie assise dans le canapé, l’air préoccupé, le garçon qui ne s’attarde pas davantage et va plutôt enfiler un pantalon, une chemise blanche et une veste de costume. De quoi être un minimum élégant, ne pas faire trop tâche, c’est Aeryn qui a insisté de toute façon car si cela ne tenait qu’à lui il se serait contenté d’un jean et d’un T-shirt blanc ; mais bon, au moins peut-il se passer de ces cravates qui l’étranglent toujours un peu, c’est déjà cela de pris. Et puis en attendant qu’elle sorte de la douche il s’occupe de ses cheveux humides, s’applique à les sécher un peu pour leur donner ce côté « naturellement coiffé » qu’il cultive si bien ; sa tâche à peine achevée que sa petite amie sort de la salle de bain, le regard qu’il détourne lorsqu’elle fait tomber sa serviette pour enfiler la robe propre qu’elle a amené avec elle.

Retour dans le métro, le couple pimpé qui retourne vers Midtown, vaste espace qui accueille non seulement Macy’s mais aussi le MoMA. Le hasard fait bien les choses, sans doute que s’il n’avait pas eu à se changer Solal aurait pu s’y rendre directement après le travail, le quitter un peu moins tôt. Le trajet qu’il comble tant qu’il peut à coup de conversations moins passionnantes qu’au début de leur relation, la discussion qui finit comme bien souvent par se tourner vers la promotion du livre. Car dès dimanche il doit s’envoler pour Seattle, une petite tournée nationale qui a enfin pu se mettre en place, l’excitation qui le gagne chaque fois qu’il songe à cette idée, excitation cependant ternie par la perspective de passer quarante-huit heures chaque semaine collé à Aeryn. Ça, ça va être compliqué, il sait pas combien de temps il va encore tenir cette mascarade, mais pour l’heure les portes du métro s'ouvrent et il déchiffre sur le quai le nom de leur station. Terminus pour eux, les deux jeunes gens qui sortent du wagon, marchent jusqu’au musée d’art moderne, toujours un peu en retard, vingt heures qui ont sonnées depuis quelques minutes.

Inauguration en grande pompe, y a du monde qui se bouscule dans le hall d’entrée et des flèches pour indiquer où tout se passe, quel chemin emprunter pour accéder à la nouvelle extension. Alors ils se laissent guider, suivent le mouvement jusqu’à parvenir à l’entrée de l’aile ; des employés alors présents pour servir champagne et amuse-bouche, tout en précisant qu’on ne peut consommer que dans cette pièce, pas dans les allées où sont exposées les œuvres car la moindre tâche serait un véritable incident diplomatique. Et il ricane un peu Solal en reconnaissant certains employés de boîtes de restauration avec lesquelles Specter a pour coutume de s’associer, car bien évidemment que c’est elle qui a été mise sur le coup d’un tel événement, car qui d’autre ? Décidément, New York est plus petit qu’on le dit, et c’est un constat qui ne fait que se confirmer lorsque, une flûte de champagne à la main, il se tourne pour apercevoir au loin son ex-petite amie. Pardon, qui ? Il cligne des yeux Solal en apercevant Riley dans sa tenue bien trop sage pour être honnête, le cœur qui a un raté sous le coup de la surprise et de la joie combinées, la jeune femme qui ne le remarque pas dans un premier temps et un sourire qu’il doit retenir, trop agréablement surpris de la croiser ici ; un sourire qu’il ne peine cependant pas à ravaler en voyant le toutou qui la suit, un visage qu’il n’a aucun mal à reconnaître pour devoir le croiser chaque fois qu’il se met à sa caisse. Et y a Aeryn qui, ne comprenant pas pourquoi il ne répond pas à la question qu’elle vient pourtant de répéter par deux fois, finit par suivre son regard, et l’apercevoir à son tour. Avant même que Riley ne les remarque tous les deux. Les doigts fins de sa petite amie qu’il sent alors se glisser dans les siens, possessive, son regard qui se voile et Solal qui s’éclaircit la gorge pour lâcher :

- On va aller dire bonjour.

C’est même pas une question, le regard de Riley qu’il croise à cet instant, se dirige déjà dans leur direction. Sans doute un peu con de se jeter ainsi dans la gueule du loup, forcer une discussion à quatre lorsqu’il se passe des choses aussi ambiguës que répréhensibles entre Riley et lui, qu'il ferait sans doute mieux de fuir la jeune femme tout le long de la soirée, mais c’est plus fort que lui. Un instinct à la con qui le pousse à aller se faire remarquer auprès de ce connard qu’il a jamais pu se voir, sourire trop avenant, purement feint une fois parvenu à leur hauteur, traînant une Aeryn contrariée dans son sillage.

- Riley, Adrien. Quelle surprise de vous croiser ici, tous les deux ! Qu'est-ce qui vous amène ? Tu as fini par te lasser de Lisbonne ? Tu as bien fait, ta petite amie commençait à s'ennuyer sans toi.

Regard braqué sur l'espagnol, les erreurs volontaires qu'il multiplie dans ces palabres trop sympathiques pour être sincère. Et bien sûr que Solal il a cet éternel sourire nonchalant sur les lèvres, tandis qu'il prononce ces mots. Bien sûr, on change pas une équipe qui gagne.
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Jeu 20 Fév - 23:03


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Clés balancés sur le plan de travail de la cuisine à l’aveuglette, flemme incommensurable d’allumer les lumières car il est tôt à New York – ou au contraire trop tard – pour que tu t’amuses à habituer tes rétines à la lumière synthétique. Non, t’es déjà bien trop en manque de sommeil pour tout ça, t’es trop irrité par la fatigue accumulée des derniers jours, le fait que ton vol ait été retardé et que t’es passé bien trop de temps à l’aéroport ce soir. Tu te contentes alors de laisser ta valise au milieu du salon et file dans ta chambre, te déshabille, te fout dans ton lit et t’endors sereinement en sachant que tu n’as aucun rendez-vous le lendemain matin. Comme si le karma avait su à l’avance que pour ton bien, et celui des gens qui t’entourent il fallait que t’es ta matinée rien que pour toi.

Grasse matinée ainsi mérité, réveil naturel aux alentours des onze heures et comme tous les jeunes tu te mets à trainer sur ton téléphone, regarde les quelques sms que t’as pas pu lire hier soir avant de t’endormir. Un de Tempérance, bien trop de ta styliste qui t’as envoyé à peu près une dizaine de photos de tenues en tout genre en te demandant ce que tu préférais porter ce soir. T’hausses un sourcil, lui envoie quatre point d’interrogation, bien évidemment car t’es dans le pâté, t’as le cerveau mis sur off et t’arrive pas à te rappeler ce que t’as de prévu pour la journée. Apparemment t’es convié ce soir à l’inauguration d’une nouvelle partie du MoMA avec Adrian, parait-il que ça sera cool. Toi personnellement, t’as jamais été dans ce musée donc ça sera une première. Parait-il que ça ne fait jamais de mal de se montrer à des évènements un peu plus culturels et toi, ça te donnera l’occasion de trouver un sujet de conversation qui plaira à Solal lorsque tu le reverras. Mais en attendant, t’as quand même quelques trucs à faire avant la soirée. Déjà, déjeuner pour commencer c’est ainsi qu’après t’être débarbouillé le visage, avoir remis un peu d’ordre dans ton appartement tu te fais à manger. Avocado toast et café pour te booster avant le sport, car ça fait quelques jours que tu n’en as pas fait et que tu le veuilles ou non, t’es obligé de te motiver pour garder la forme. Puis il y aura tes copines, tu vas te dépenser alors tu ne te démotive pas et file plutôt à la douche, te préparer avant de finalement t’en aller.

La journée qui file bien trop rapidement, lorsque t’arrive à ton agence Adrian est déjà là à discuter avec les personnes en commun avec qui vous travaillez. C’est le cœur serré que tu t’approches de lui, vient déposer tes lèvres contre sa joue pour le saluer avant de finalement filer voir ta propre équipe et discuter un peu des prochains jours et aussi, de ce que tu porteras ce soir. T’as pas envie d’en faire trop, ta styliste a beau te proposer des tenues de folie t’opte pour la sagesse. Des regards distraits que tu lances vers ton petit-ami de temps à autre en te flagellant mentalement, tu te hais Riley, tu te déteste de jouer ce double jeu, de mentir à quelqu’un que t’apprécie réellement. Mais il a besoin de toi Adrian, besoin de ton soutien et te la fait savoir, alors tu tiens le coup en essayant de te dire que ce n’est que l’histoire de quelques semaines encore et que de toute façon, Solal aussi a besoin de ce temps pour mettre les choses au clair avec sa nana. Et déjà, tu tournes la tête avant que l’on se mette à te poser des questions sur le pourquoi t’es si distraite aujourd’hui et dit à ta styliste :

- J’aime beaucoup la longue jupe Bottega Veneta je pense qu’avec le haut noir manche courte et une ceinture à la taille ça peut carrément le faire !

Et à partir de ça, vous discutez maquillage, coiffure et accessoire. Adrian qui finit par vous rejoindre, glisse son bras autour de tes épaules en donnant son avis sur la tenue choisie. Adrian qui te fait rire, que t’adore mais en tant qu’ami malheureusement et dorénavant c’est sur sa tenue à lui qu’il faut se concentrer. Le garçon qui hait les fioritures, les tenues trop strictes. Hors de question qu’il porte un costume apparemment, il se contentera d’un jean noir et d’un pull blanc. Tu dis pas un mot, t’en fiche un peu de savoir si il est accordé ou non à toi. De toute manière, il est l’heure pour vous de vous séparer, d’aller chacun vous préparer de votre côté car il est déjà 17h30 mine de rien et vous devez partir d’ici à 19h30 maximum. Ainsi t’enfile ta tenue présélectionnée, essaie plusieurs accessoires avant de tomber d’accord avec ta conseillère pro en la question. Après ça, c’est maquilleur et coiffeur qui viennent s’occuper de toi. Cheveux tiré en arrière en queue de cheval basse et maquillage naturel et te voilà prête sur tes hauts talons au côté d’Adrian qui semble ridiculement petit soudainement. Bien évidemment, vos managers respectifs vous forcent un peu la main pour prendre quelques photos avant votre départ au musée et comme un petit couple « model » vous vous prêtez à l’exercice avant de finalement vous en allez. Adrian qui profite que vous soyez que tous les deux pour te poser quelques questions pour savoir si ça va, car d’après lui t’as une petite mine et tu lui expliques que t’as beaucoup bossé ces derniers jours et le garçon se contente de cette réponse évasive sans manquer de laisser échapper un soupire. Il sait, t’es certaine qu’il sait que ça va au-delà de la fatigue professionnelle que le problème vient de vous, de toi mais pourtant il ne dit rien et fait l’autruche face à la situation. Alors toi aussi t’en fais de même, te met à fixer sans réel intérêt les rues de new york en ne disant plus un seul mot tout le long du trajet et ça, jusqu’à votre arrivé au musée.

Champagne et petit canapés, des discussions sur des sujets que tu ne maîtrises pas à profusion mais heureusement qu’il y a quelques personnes comme toi qui ne saisissent pas tout à l’art et avec qui du coup, la conversation se fait agréable. Déjà une longue demi-heure que tu es là, au côté d’Adrian à parler, tenter de faire bonne figure devant les gens qui vous connaissent. Son bras qui se glissent autour de ta taille, te rapproche de lui tandis qu’il discute avec un ami et toi, t’as les prunelles qui se font vagabondes, glisse sur les visages familiers et parfois inconnus. Prunelles ambrées qui glisse sur un homme accompagné, les opalescences prête à s’attarder ailleurs lorsque dans ton cerveau t’envoie un signal d’alerte, t’oblige à de nouveau rejoindre ce visage si familier. Solal Pettersen en personne, Solal avec sa nana quelconque qui à peine croise ton regard s’accroche au bras du brun comme une moule à son rocher. Ça tape, ça fait mal dans la poitrine d’assister à ça et pourtant tu te contentes de sourire poliment au couple qui te regarde de loin. Rapidement tu tournes la tête et tente tant bien que mal de te concentrer sur la conversation en cours. La soirée n’a même pas réellement débuté que t’as déjà envie de t’en aller car t’as pas envie d’assister aux accolades d’Aeryn et Solal, pas envie de faire encore plus semblant. T’es prête à dire à Adrian que tu te sens mal lorsque la voix de ton ex se fait entendre derrière vous, vous obliges à vous tourner pour faire face à un Solal qui enclenche tout de suite la conversation est une Aeryn qui te fusille du regard. Tu ne sais pas qui regarder, Solal qui se la joue curieux ? Adrian qui ne se démonte pas en l’entendant défoncer son prénom, lui parler de Lisbonne lorsqu’il est espagnol en réalité ? Pas Aeryn, elle non pas besoin de la regarder elle est déjà obsédée par toi, tu le sens que si ses yeux étaient des couteaux tu serais déjà allongé dans une flaque de sang.

- Eh bah qui voilà, Solal. Ça fait longtemps qu’on ne s’était pas croisé bro’ ! Bah écoute, on a été invité du coup on a décidé de faire honneur comme à peu près tout le monde ici j’imagine. Et ouais, ça fait du bien de rentrer de retrouver les gens qu’on aime mais je sais qu’elle était bien entourée en attendant que je revienne.

Les doigts d’Adrian que tu sens contre ta hanche, la caressant lentement sous les yeux de Solal. Tu déglutis, pour son touché, ses palabres. T’as l’impression d’assister à un combat de coq en pleine basse-cour. A qui sera le plus fier, le plus nonchalant, à qui remportera le bout de viande que t’es. Et comme si ça ne suffisait pas Adrian il pique là où ça fait mal en tournant la tête vers la brunette agrippé à Solal tout sourire en disant :

- J’espère que cette fois ça sera la bonne pour toi, celle-là l’oublie pas sur le continent. Ça serait dommage, vous allez bien ensemble.

- Adrian….

Que tu dis en pinçant discrètement son dos pour qu’il arrête ses sous-entendus. Car ça te plait pas ce qui est en train de se jouer  sous tes yeux, prunelles que tu relèves d’ailleurs vers Solal, le supplie du regard de ne pas entrer dans le jeu du blond.

- Félicitation à vous deux d’ailleurs, j’ai vu les dates sur les réseaux sociaux pour la tournée du livre !

Que tu dis pour changer de sujet, relevant ton verre de champagne pour trinquer à la réussite de Solal avant d’en boire une petite gorgée sous les yeux agacée d’Aeryn qui te fixe.

- J’ai quelque chose sur le visage peut-être ?

Rire nerveux en pensant le bout de tes doigts sur ta joue sans trop savoir si il y a réellement quelque chose sur ton visage qui cloche pour qu'elle soit si bloquée sur toi.

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Ven 21 Fév - 12:24


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Regard aimanté, attention happée. Y a bien la voix d’Aeryn qui résonne en fond, mais Solal, tout ce sur quoi il parvient à se focaliser c’est la silhouette de Riley. Les prunelles qui se croisent, s’égarent sur son corps de dos lorsqu’elle se détourne après leur avoir adressé un rapide sourire. Ses cheveux tirés en arrière, son buste moulé dans un haut noir ; ses jambes qu’elle aime tant dévoiler pour une fois dissimulées dans les plis d’une jupe longue, et de hauts talons pour peut-être casser le côté un peu trop sage de la tenue. Et puis ce bras, venu remplacer sa ceinture. Ce bras glissé à sa taille, possessif. Comme dans ces pubs à la con. Il déglutit difficilement, Solal, porte la flûte de champagne à ses lèvres pour en boire une gorgée. Se redonner un semblant de contenance. Et se dirige déjà vers le couple à demi pestiféré.

Car il peut juste pas continuer sa soirée comme si de rien n’était. Pas maintenant qu’il l’a aperçue ; il a besoin de la revoir, plus en détail, car cela fait plus d’un mois qu’il n’a plus vu son doux visage. Qu’il a jamais su faire comme s’il ne l’avait pas vu, de toute manière, Solal trop doué pour tomber dans les pièges de la blonde avide d’attention. Puis il s’attendait pas à la voir ici – lui non plus, c’est bien son grand malheur, pas si tôt après son retour en ville –, alors maintenant il est curieux de connaître le pourquoi du comment. Car les musées n’ont jamais été la tasse de thé de la jeune femme, il n’est même pas sûr que pour une exposition sur la mode elle serait prête à y mettre les pieds d’elle-même, c’est dire.

La main d’Aeryn désormais refermée sur la sienne qu’il entraîne dans son sillage, se fraie un chemin à travers la foule pour rejoindre les deux « tourtereaux » ; et déjà résonne sa voix marquée des accents européens, paroles empreintes d’une sympathie purement feinte, juste pour faire bonne figure. Ouvertement, il s’étonne de leur présence ici ; ouvertement, il s’étonne du retour de l’iNfLuEnCeUr en ville. Et Solal, il savait bien qu’avec ses attaques discrètes viendrait une riposte ; doit prendre sur lui pour rester de marbre, ne rien laisser transparaître de ses grincements de dents intérieurs lorsque l’insupportable fait preuve d’une familiarité qu’il n’a jamais souhaité lui accorder, l’agacement qui disparaît en l’entendant asserter qu’il aime Riley, confirmer lui-même qu’elle était bien entourée en son absence. Ah, Adrien, si tu savais… Il lui ferait presque de la peine si les situations étaient différentes, mais elles ne le sont pas, alors pour la compassion faudra repasser un autre jour. Pour l’heure, à défaut de sourire y a bien une lueur amusée qui embrase son regard, des paroles implicites qu’il se doit de garder pour lui du fait de la présence d’Aeryn à ses côtés ; Ô frustration.

- Invités ? En quel honneur, justement ? Autant pour Riley je comprends, la haute couture est une forme d’art comme une autre, mais toi… ? Je ne vois pas bien ce qu’un… « influenceur » a à voir avec l’inauguration d’un musée, ce n’est pas comme si les codes promotionnels et autres placements de produits mensongers apportaient quoi que ce soit à la cause.

Ses meilleurs talents de comédien pour mettre dans sa voix l’intonation de celui qui se questionne réellement sur le sujet, s’intéresse sincèrement à la question lorsqu’il cherche seulement à lui rappeler qu’à ses yeux il n’est, eh bien, pas grand-chose – toujours un peu plus d’importance que ce qu’il aimerait lui accorder, ceci dit. Puis Solal qui accorde une place décente à la mode au sein de l’art, on aura tout vu, c’est quand ça l’arrange ça mais normalement Adrien ne le connaît pas suffisamment pour savoir cela – puisqu’il n’a toujours été là que pour Riley, le bougre –, alors ça va. Et une grimace désolée sur ces derniers mots, regard éclair qui passe sur les doigts du jeune homme. Touché. Il l’aura maté qu’une seconde et pourtant c’est déjà trop, caresse insupportable de ses doigts sur sa hanche, l’expression qui se fait toujours un peu plus figée sur le visage. Car il a beau savoir que sans doute que tout comme lui, Riley elle préférerait mille fois que ce soit sa main à lui posée sur sa taille, cela n’en rend pas l’image moins insupportable. Encore pire que ce shooting à la con qui n’était finalement qu’une grotesque mise en scène.

- Mais oui, en effet. Ce doit être rassurant pour toi de savoir que des gens sont là pour s’occuper d’elle en ton absence.

Et le retour du sourire feint, trop doux, Riley ici réduite à une pauvre chose qui ne peut se débrouiller toute seule, il en est conscient et s’en excuse intérieurement ; c’est seulement pour l’autre sens du mot « s’occuper » qu’il se risque à une telle métaphore, un haussement de sourcil qu’il retient en entendant la suite des hostilités. Il a un peu trop d’audace à son goût, l’idiot du village, le fait qu’il se permette de rappeler d’une manière ou d’une autre qu’il n’a pas attendu son retour pour lancer ses assauts sur Riley qui ne passe que très moyennement. Et pourtant y a un sourire qui se dessine lorsqu’il comprend que l’espagnol vient de tomber tête la première dans un piège si facile, et ce avant lui. Car Solal, bien sûr qu’il a songé à faire une remarque sur le fait qu’il se soit absenté si longtemps, mais a dû la ravaler à la dernière minute, sachant pertinemment qu’il lui donnerait le pouvoir de la lui retourner ; et au final, il aura pas fallu bien longtemps à Adrien pour céder, lui donnant par la même la main pour avoir le dernier mot sur ce sujet épineux. Ce que le monde est bien fait. Et un petit éclat de rire qui lui échappe, la tête qu’il secoue doucement en direction de Riley en l’entendant protester, ignorant superbement ses supplications silencieuses – désolé Riley :

- Non, Riley, il n’y a aucun souci, vraiment…


Légèreté feinte, le regard qu’il braque déjà de nouveau sur Adrien pour ajouter :

- C’est plus cocasse qu’autre chose, à vrai dire, venant d’un type qui vient de passer plusieurs mois à l’autre bout du monde. Ce serait plus sage d'appliquer tes propres conseils avant de tenter de les donner aux autres, tu ne penses pas ? Le fait de ne pas l’oublier sur le continent, tout ça.

Haussement d’épaules, expression innocente dans le regard. Et ce ton, toujours implacablement calme. Mais heureusement qu’y a Riley pour alléger un petit peu la conversation – ou l’alourdir toujours plus au contraire, malgré elle –, les nerfs de Solal qui se dénouent sensiblement lorsque ses yeux se posent sur elle, un sourire un peu plus sincère qui se dessine, cette fois-ci, tandis qu’il lève à son tour son verre pour venir trinquer avec elle.

- Merci, c’est une belle réussite, oui, on espère que tout se poursuive dans ce sens.

Et un coup de coude discret qu’il met à sa petite amie pour la pousser à trinquer avec la blonde, c’est tout juste si elle ne grimacerait pas en se résignant à lever son verre à son tour.

- Oui, on va partir ensemble ces prochaines semaines. Je suis heureuse de l’accompagner, surtout sachant combien il aime voyager, je ne me serais jamais vue laisser filer une telle opportunité.

Et ses doigts qu’il sent glisser contre sa joue, un sourire qu’il sait reconnaître sur ses lèvres comme aussi faux que les siens. Il est soudain gêné, Solal, car il sait que Riley assiste à tout cela, à ces paroles et ces gestes qui se font reflet de l’échange qu’il a eu avec Adrien. Paroles justement choisies, là pour enfoncer le clou qui aura causé leur rupture, et cet embarras qui se lit dans le regard rapide qu’il échange avec Riley. Cette dernière qui demande alors si elle a quelque chose sur le visage, les sourcils qu’il fronce car non, y a strictement rien, la bouche qu’il entrouvre déjà pour la rassurer mais Aeryn est plus rapide que lui, Aeryn à qui s’adressait peut-être la question, il s’en rend seulement compte.

- Pas plus que d’habitude.

Et Solal, d’un coup, il comprend ce que devait ressentir Riley cinq minutes plus tôt. Car c’est terriblement embarrassant comme situation, d’autant plus que l’Anglaise fait tout pour se montrer agréable depuis ce ridicule début de conversation.

- Aeryn, fais un effort.

Il n’en dit pas plus, car ils sont pas seuls, mais y a le regard qui se fait insistant pour bien lui rappeler que cette conversation ils l’ont déjà eu cent fois au cours des dernières semaines, que Riley c’est juste une ex avec qui il est resté en bon terme, rien de plus, qu’elle est en couple tout comme lui alors elle n’a pas de souci à se faire. Et il espère qu’elle va l’écouter un minimum, son attention qu’il reporte alors sur Riley face à lui, se sent obligé d’ajouter pour tenter de calmer un peu les choses :

- Non, tu n’as rien sur le visage. Ne t’inquiète pas.


Une petite inspiration qu’il prend, son regard passant rapidement d’un membre à l’autre de cette conversation des plus étranges, finit par lâcher en se tournant vers son ennemi juré numéro 1 :

- Au fait, il me semble que vous n’avez pas été présenté, tous les deux. Voici Aeryn, ma petite amie, éditrice chez Simon & Schuster. Aeryn, c’est Adrien, le petit ami de Riley, il est… tu sais… « influenceur », ces personnes opportunistes qui rôdent autour de ce qui leur fait de l’œil jusqu’à ce qu’elles finissent par leur tomber entre les mains par dépit.

Et le fond de champagne qu’il lui restait qu’il vide tranquillement, le regard rivé sur Adrien. Aeryn, qu'il a regardé avec insistance en le présentant comme le petit ami de Riley, comme pour lui signifier que "regarde, je t'avais dit qu'elle avait un petit ami, tu n'as pas à t'inquiéter", finit par lâcher un :

- Je m'en serais douté...


Avant de se tourner avec Adrien avec un petit hochement de tête, déjà un brin plus souriante qu'avec Riley :

- Enchantée, et merci pour tout à l'heure... Je suis bien d'accord sur notre alchimie indéniable à Solal et moi, et d'ailleurs je ne peux que vous retourner le compliment... Vous allez très bien ensemble tous les deux aussi, vraiment faits l'un pour l'autre !
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Sam 22 Fév - 14:28


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Regard qui glisse de la tête au pied de ton ex et de sa copine. Le brun que tu trouves époustouflant de beauté lorsqu’elle est … Insignifiante, quelconque. Elle, ou une autre petite brunette d’un mètre soixante aux cheveux châtain et à la première robe Zara trouvé sur le marché aurait été la même. Et pourtant, aussi banal soit elle, tu l’envie cette garce. L’envie d’être là avec lui, de partager son quotidien et sa réussite. Surement que ton regard se fait trop insistant sur elle car finalement, après avoir gardé trop longtemps les yeux rivés vers le sol, c’est vers toi que ses deux billes se figent. Et Solal qui enclenche la conversation, se montre attaquant d’une manière sournoise et te laisse pantoise. Tu ne comprends pas, t’as du mal à saisir – tu dirais même à capter les intentions de Solal ce soir. Il cherche quoi en venant discuter avec Adrian et toi ? Attirer les foudres, attirer les doutes ? Ça ne lui ressemble pas, tu le reconnais bien lorsqu’il utilise cet air hautain et ses sourires en coin mais ça s’arrête là. D’habitude, Solal il est du genre discret, du genre à ne pas chercher des noises aux autres. Mais là, il est provocateur le norvégien, cherche à piquer avec toutes ces insinuations Adrian qui tombe bien trop vite dans le piège, à ton grand malheur.

Un soupire qui s’échappe alors d’entre tes lippes, les prunelles qui roulent vers le plafond en entendant les deux hommes se répondre du tac au tac. L’un qui se la joue détendue et continue son petit cinéma la main tout contre ta hanche et l’autre, venant fusiller en quelques mots la profession qu’est celle d’être influenceur. Même si il ne t’inclue pas dans le moule, essaie de te sortir tant bien que mal de ses palabres acerbes en mettant la mode dans le panier de l’art tu te sens touché lorsqu’il parle du métier que tu défends aussi d’une certaine manière. T’es peut-être pas Enjoy Phoenix ou Romy mais toi aussi tu donnes ton avis sur bien des choses sur instagram, influe un minimum sur la consommation des gens. Tu te sens presque mal d’être ici, soudainement même ta tenue sage ne fait plus barrière. Tu t’imagines alors que comme Solal, les personnes vous connaissant doivent se demander ce que diable vous faites ici ? Pourquoi deux idiots issus des réseaux sociaux essaient ils de faire croire qu’ils s’intéressent à autre chose que leur nombril.

- Car pour venir dans un musée il faut être détenteur d’un master dans l’art ? De travailler uniquement dans ce milieu-là sans quoi on est interdit de ces lieux ? J’te pensais pas si réducteur Solal, m’enfin.

Et que tu le veuilles ou non, il n’a pas tort Adrian. Sauf que les mots sont lâchés, que l’avis de Solal l’emportera toujours sur tout et maintenant, tu te sens vraiment pas à ta place entre les artistes et les fanatiques d’art contemporain. Mais soit, jusqu’ici, tout pourrait se dégoupiller normalement sauf qu’ils en viennent à discuter de toi, délibérément, comme si ni Aeryn et toi, étiez là. Des grandes conversations à base de « elle » ; « ta petite amie » pour dire que des conneries, à qui enchérira le mieux pour faire taire l’autre. Et cette fois tu ne tiens pas, tu sautes sur le premier blanc dans la conversation pour dire à ton tour :

- Dieu que vous êtes réducteurs, j’aime bien la manière dont vous parlez à ma place du fait que je sois esseulée, éplorée quand mon petit-ami part en voyage alors que de une, je suis là. Et de deux, je suis surtout indépendante. Je vis très bien sans homme autour de moi.

Et ça vaut pour l’un et pour l’autre, t’as même pas eu ton père pour t’épauler dans la vie, t’as vécu uniquement avec ta mère et des femmes tout autour de toi et t’as bien survécu c’est pas pour rien. Palabres sortis un peu trop sèchement d’entre tes lippes pour calmer les choses mais au fond, tu sais que t’as besoin de Solal. Non pas car la solitude te ronge, que t’as besoin d’un homme pour vivre et faire des choses dans ta vie mais uniquement car tu l’aimes, que t’as envie de tout partager avec lui. Tes colères, ta frustration, tes sourires, ta joie et tout ce qui s’en suit. Mais ce n’est pas le moment de dire ça, pas le moment de créer un esclandre devant tout le monde, dire à Adrian que t’arrives juste plus à mentir, puis y’a Aeryn aussi. Aeryn que t’essaie de respecter un minimum par pitié pour ce qu’elle vit.

Mais apparemment, le respect est mort dans cette conversation. A peine éteins-tu un feu qu’un nouveau se déclare. Solal qui n’essaie vraiment pas d’alléger la conversation, et là tu sens que la situation t’échappe d’entre les mains lorsque les deux hommes se lancent sans aucune gêne des piques au sujet d’être là ou non sur le continent pour mener à bien leur relation avec leurs petites amies respectives. Tu lui fais les gros yeux à Solal, le foudroie du regard et pince Adrian pour lui demander de bien vouloir se calmer aussi. Sauf que si l’un, se détend un peu en un simple regard et sort de sa voix la plus limpide et calme, comme si il exposait juste un fait sans le moindre impact, l’autre n’a clairement pas dit son dernier mot et lâche avec amertume :

-  Sauf qu’elle a une carrière, j’en ai une aussi. On n’est pas ensemble durant tous ces voyages non pas par pur égoïsme et plaisir d’aller se balader un peu tout autour de la planète mais car on a des obligations tu vois ? Croit moi que lorsqu’on est ensemble, on ne se quitte pas même pour aller faire du sport. Donc non, désolé bro’ on joue pas dans la même cour.

Ouh le mensonge, éhonté, dit avec tant de fierté qu’il pourrait presque être crédible Adrian là. T’essaie de rester sans émotion, de ne pas montrer un seul rictus étonné ou quoi pour ne pas jeter de l’huile sur le feu. Et pourtant, tes opalescences se figent sur Solal, tu le regarde avec tant d’insistance que t’es certaine qu’il comprend que c’est que du bluff tout ça, que vous n’êtes clairement pas des pots de colles toi et Adrian. C’est pas toi d’être collé à quelqu’un que tu n’aimes pas sincèrement. Et déjà tu rebondis, ne laisse pas la chance à Solal de répondre que tu viens le féliciter pour sa future tournée promotionnelle. Enfin les choses commencent à se dégoupillé, enfin il va faire le tour du pays. T’es pas forcément contente de le savoir à l’autre bout du pays en compagnie d’Aeryn mais au moins, ça veut dire que d’ici peu plus rien ne le retiendra près d’elle. C’est le début de la fin, et en réalité c’est à ça que tu lèves ton verre lorsque t’initie de trinquer à la gloire de Solal. Le beau diable que tu vois taper dans le coude de sa nana pour l’obliger à en faire de même t’essaie de cacher ton rictus amusé. Mais c’est pas son dernier mot à Aeryn, à peine a-t-elle levé son verre qu’elle ajoute son grain de sel, te fait clairement comprendre qu’elle sait le pourquoi de votre rupture. Qu’elle, au moins, ne le laisse pas filer Solal. Tu comprends alors que sous ses airs angéliques et sa petite bouille timide elle est mauvaise Aeryn, jalouse comme un pou même.

- Qu’est-ce que t’es géniale Aeryn, vraiment une petite femme parfaite t’as bien raison de pas le laisser filer !

La coupe de champagne que tu portes à tes lèvres, pour ravaler les vilaines palabres qui traverse ton esprit, ne pas focaliser sur la main même pas manucuré qui se balade sur la joue de Solal. T’as l’envie de la traiter de pétasse qui se fait sentir,  l’envie de lui dire qu’elle peut croire ce qu’elle veut mais d’ici peu elle ne sera qu’un vieux souvenir, un putain de dommage collatérale dans toute cette histoire. La vue de ce visage mesquin qui devient soudainement insupportable et alors quand elle te fixe de la sorte t’es obligé de devenir légèrement attaquante, lui demander poliment c’est quoi son problème, si t’as un truc sur le visage pour qu’elle se sente obligé de te regarder de la sorte et apparemment non, t’as pas plus que d’habitude sur le visage. Un instant, tu ne comprends pas bien ou elle veut en venir mais quand sa réponse se fait limpide dans ta tête t’éclate de rire, explose de rire nerveusement sous le regard étonnés des deux hommes, Solal qui plus rapide qu’Adrian vient d’abord remettre en place sa petite amie avant de t’assurer que t’as rien sur le visage.

- T’inquiète pas Solal ce n’est pas la première à me faire une remarque du genre, certains ont plus de mal à cacher leur défaut que d’autres. C’est un peu comme le principe du maquillage en réalité, certains vont tenter de s’embellir et arranger leur défaut et d’autres préfère rester naturel. Même si de mon humble avis, pour pointer les gens du doigt quand ils essaient de s’arranger, il faut d’abord être irréprochable… Mais surement que tu l’es Aeryn, j’en doute pas une seule seconde. J’expose juste ma vision des choses !

Un regard de la jugeance que tu lances sur la petite brunette, tes prunelles qui se baladent sur sa robe sans forme, son teint blafard. Elle te débecte, tu te demandes comment Solal a pu s’approcher de cette nana. T’es pas du genre à être très confiante, te trouver magnifique et avoir une haute estime de toi mais entre elle et toi, y’a clairement un – voir deux monde qui vous sépares. Et si ce n’était que le physique son problème c’est sans compter sa bassesse, attaquer les gens sur le physique quand on ressemble à pas grand-chose … Tu pourrais vachement en dire sur le sujet mais cette fois, c’est Solal qui rattrape le coup. Solal qui vient présenter Aeryn à Adrian. Tu penses être sauvé jusqu’à que tu l’entendes critiquer le métier d’influenceur, sous couvert d’une nouvelle pique que tu comprends facilement. T’es ébaubis, t’arrive même pas à dire un seul mot, il n’a pas osé dire ça Solal ? Pas devant sa meuf ? Pas si ouvertement ? Tu restes statique, ne bouge pas tandis que Adrian lui, tend sa main à Aeryn, que brune sort son meilleur speech sur le fait que toi et Adrian allait si bien ensemble, que vous êtes fait l’un pour l’autre sans comprendre ce que son propre mec vient d’insinuer sous ses yeux. Idiote. Que tu penses, l’envie de le faire remarquer qui te pend au nez et pourtant t’en fais rien, soupire et laisse Adrian faire la conversation pour vous deux.

- J’aimerais rectifier en disant que les influenceurs ne sont avide de gloire comme le laisse entendre Solal mais sinon ouais on nous le dit souvent qu’on va bien ensemble Riley et moi, ça date pas d’hier d’ailleurs. On aura mis du temps à se mettre ensemble mais finalement ça se sera fait, parait-il que c’est les histoires les plus longues à démarrer qui sont les meilleures à savourer et qui dure dans le temps.

- Je suis d’accord avec toi Adrian, c’est vraiment les histoires les plus compliqués qui sont les meilleures, y’a pas à dire…

Un sourire sincère que t’adresse à Solal, lui-même comprendra où tu veux en venir. Toi et lui, plus compliqué comme histoire ça se fait rare. Vous n’aviez rien en commun, vous vous entendiez comme chien et chat et pourtant, t’as vécu ta plus belle histoire aussi courte soit elle avec ce garçon. Une histoire si compliqué qu’il a en a décidé de s’en inspirer pour son premier roman. Histoire qui ne s’arrête jamais d’être plus compliqué ceci dit, vous êtes loin d’en avoir terminé avec les problèmes tous les deux.

- En parlant d’histoire compliqué, je t’ai jamais demandé Solal mais tu t’es inspiré de quoi pour ton livre ? Vous avez entretenue une relation compliqué toi et Aeryn au boulot ? Ou peut-être ça vient d’une relation antérieure ? En tout cas ton livre est … Captivant, pendant la lecture j’ai vécu certains passages tellement j'étais prise par l'histoire.

A ton tour, tu jettes de l’huile sur le feu car après tout pourquoi tu te retiendrais si les trois autres n’essaient même pas un minimum de se retenir ? Au diable les interdits, si ils veulent se la jouer gênant et pleins de sous-entendus tu peux toi aussi t’y mettre sans l’ombre d’un remord. Elle veut te court-circuiter Aeryn ? Rira bien qui rira le dernier car elle est loin de tout savoir la petite, loin de savoir que ce livre est bien plus relié à toi qu'il ne le sera jamais à elle.  

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Mar 25 Fév - 8:27


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Si Solal était mauvais, sans doute aurait-il déjà dégainé ses meilleurs talents d’acteur pour feindre les pleurs geignards d’un gamin pourri-gâté, en entendant Adrien décrire leurs voyages professionnels comme une « obligation ». L’insupportable qui se plaint littéralement la bouche pleine, tape où il peut – c’est-à-dire sur pas grand-chose – dans l’espoir de lui rabattre le caquet. Sauf que Solal, il est pas mauvais. Irrité, écœuré par ce type dans le jeu duquel il a toujours vu clair, oui, mais il n’est pas mauvais. Garde pour lui ses réflexions, car de toute manière il ne songe même plus à ce sujet insignifiant à mesure que son interlocuteur continue de déblatérer. Car y a de quoi s’offusquer lorsqu’il formule de telles énormités.

Haussement des sourcils, les yeux qui clignent, surpris – non, outré – en entendant le jeune homme clamer haut et fort que les rares moments que partagent Riley et lui, ils les partagent à fond, ne passent pas un instant l’un sans l’autre lorsqu’ils ont le « plaisir » d’être dans la même ville. Vraiment ? Il a la langue qui lui brûle Solal, l’envie mordante de lui rétorquer qu’en effet ils ne jouent pas dans la même cour, mais pas pour les raisons qu’il croit. Que Riley, c’est pas à lui qu’elle pense lors de ces instants partagés, que de toute façon elle lui a avoué l’éviter depuis son retour, un éventail infini d’excuses faciles qu’elle déploie dans ce seul but, puis qu’il mettrait sa main à couper qu’elle échange pas avec lui le quart des messages qu’ils s’envoient ces derniers temps. Nan, y a pas à dire, tout ce qu’il est en train de faire ce pauvre garçon c’est de se ridiculiser, et de cela il n’en a pas la moindre idée. Car ses palabres, aussi suffisantes soient-elles, ne collent absolument pas à ce qu’il sait de leur « relation ». Qu’à moins que Riley joue avec lui, lui ai menti sur toute la ligne, tout cela n’est qu’un tissu de mensonge – et un simple coup d’œil dans sa direction, un simple regard échangé lui suffit à croire que le menteur des deux est bien Adrien.

Sauf que Riley, elle lui laisse même pas le temps de rétorquer quoi que ce soit que déjà elle reprend la parole. Les félicite pour la tournée des dédicaces à venir, les coupes qui s’entrechoquent, et dans le fond, Solal il sait bien que ce n’est pas réellement à cette tournée qu’ils trinquent, Riley et lui, mais bien à tout ce qu’elle représente pour eux. Pour leur avenir. Remerciements sincères qu’il lui fait, Aeryn, elle est un peu moins expressive – Ô surprise –, faudra qu’il lui mette un coup de coude discret pour qu’elle se décide à la remercier à son tour, l’air au bord du gouffre de s’abaisser à lui adresser la parole. Mais il lui faut pas bien longtemps pour se ressaisir, palabres vénéneuses qui s’évadent alors, Solal bien emmerdé de l’entendre exploiter leur rupture pour tenter d’impacter Riley. Lui, il espère que cela ne marchera pas, que ces mots glisseront sur la blonde comme de l’eau sur les plumes d’un canard, mais il la connaît, et rien que lorsqu’il voit le potentiel d’agacement qu’ont les paroles d’Adrien sur lui, il devine que les chances que Riley ne soit pas touchée sont minces.

Et Aeryn, elle a un sourire suffisant sur les lèvres lorsque la mannequin lui répond avec un soupçon moins de tact, sa main qu’elle abandonne sur sa joue et la joute verbale qui ne tarde pas à reprendre. Car il semblerait qu’elles puissent aussi peu se contenir qu’Adrien et lui, y a la blonde qui demande si elle a quelque chose sur le visage et sa petite amie qui lui rétorque quelque chose des plus désagréables, forçant Solal à intervenir. Et y a bien un instant durant lequel Riley la dévisage, interdite, avant qu’un éclat de rire ne franchisse ses lèvres ; regard interloqué qu’il braque alors sur elle, toute cette conversation qui devient de plus en plus étrange à chaque instant, et Solal qui capte seulement que peut-être, peut-être était-ce une mauvaise idée que de venir leur faire la conversation. Mais maintenant c’est trop tard, les hostilités sont lancées et y a Riley qui expose un développement en trois parties pour répondre à la jeune femme, elle a l’air ébranlée Aeryn, un instant, le regard qui se fissure sous les yeux supérieurs de Riley, mais un sourire mauvais qui finit par s’étirer sur les lippes de la brunette. Et Solal surpris, car il ne reconnaît pas sa petite amie, toujours si douce et « irréprochable », comme dirait Riley. Ce soir elle est méconnaissable, ce soir c’est une autre facette d’elle qu’elle leur dévoile.

- Oh, mais qui a parlé de maquillage, ici… ?


Et faut un instant pour que ça monte au cerveau du jeune homme, qu’il saisisse que tout ce que fait l’éditrice, c’est de lui faire comprendre qu’à ses yeux, ce sont les traits-même de la demoiselle qui ne sont pas harmonieux. Soupir qui lui échappe, un regard éloquent qu’il porte sur elle pour lui dire « ne me force pas à te rappeler à l’ordre devant eux une seconde fois », avant de se tourner vers Riley avec un petit sourire.

- Tu n’as pas tort, hein, regarde, moi qui passe mon temps à donner mon avis éclairé sur tout et tout le monde, c’est bien parce que je suis irréprochable…

Il plaisante, Solal – à moitié –, vaine tentative d’alléger quelque peu l’atmosphère lourde comme le plomb, et déjà il enchaîne en faisant les présentations. Élan qui part d’une bonne intention, il souhaite vraiment remettre les compteurs à zéro Solal, apaiser un peu les tensions, mais lorsque son regard se porte sur l’Espagnol et son regard suffisant, sa main posée sur la taille de Riley, c’est plus fort que lui, il ne peut pas s’empêcher de jeter de l’huile sur le feu. Palabres à la forme toujours aussi calme mais au fond virulent, peut-être pas assez finalement car Aeryn semble n’en rien saisir, mais c’est tant mieux, ce n’était pas le but après tout. La jeune femme qui vient d’ailleurs lui faire la conversation, roucoule des paroles bien sympathiques et lui ça l’agace, car y a que lui ici qui semble réellement ne pas supporter le garçon. Ce dernier qui, fidèle à lui-même, ne peut s’empêcher de se montrer fier comme un coq, faire un long discours absolument pas émouvant sur combien Riley et lui sont faits pour être ensemble, et y a la langue qui lui brûle à Solal, des paroles qu’il peut pas garder pour lui trop longtemps.

- Tu es sûr que l’on ne vous dit pas cela dans le sens que vous ressemblez à des frère et sœur, plutôt ? Si tu te laissais un peu pousser les cheveux, je suis sûr que vous vous ressembleriez comme deux gouttes d’eau, bro.

Et il a le sourire qui se fait sympathique, l’air de dire cela pour la blague, bien sûr qu’il dit ça pour la blague, car c’est son pote hein Adrien, depuis le premier jour, qu’il l’agace absolument pas ce garçon. Mais de justesse il parvient à en rester là, ne pas ajouter un « et on sait tous les trois pourquoi vous avez mis du temps à vous mettre ensemble », car il était là, lui, que Riley n’avait d’yeux que pour lui lorsque l'autre s’essoufflait à se faire remarquer par la jeune femme ; parvient à se retenir de rire en l’entendant proclamer haut et fort que les histoires les plus longues à démarrer sont finalement les meilleures lorsque Riley et lui ont eux-mêmes mis bien du temps à se mettre en couple, preuve qu’il est bien mal renseigné à leur sujet, qu’il ajoute que leur relation durera dans le temps lorsque… eh bien, pas vraiment, c’est lui qu’elle embrasse lorsqu’Adrien est loin, après tout. Et il se dit qu’il a bien fait de se contenir lorsqu’il croise l’expression sincère de Riley, cette dernière qui confirme que les histoires les plus compliquées sont les meilleures et la tête qu’il hoche, lui répond sur le même ton :

- Ah ben ça, tu en sais quelque chose, Riley… Plus que certaines personnes ici, manifestement.

Car ouais, faut vraiment qu’Adrien ignore tout des débuts compliqués de leur relation pour se risquer ainsi à la flatter ouvertement, et Solal il se prive pas de souligner sa stupidité s’il en a l’occasion – à voir s’il saisit ce qu’il raconte ou absolument pas. Mais Solal, d’un coup, il fait moins le fier. Car y a Riley qui fonce dans les brancards en lui demandant de quoi il s’est inspiré pour écrire son roman, histoire d’amour, déploiement de sentiments sur des centaines de pages. Soudain il voit flou le jeune homme, car la réponse elle la connaît très bien et qu’elle est la seule avec Emma à savoir la vérité. A quoi tu joues, Riley ?, qu’il aimerait lui demander, mais cette réponse il la connaît également, elle ne fait rien de plus que foutre la merde comme il le fait lui-même depuis l’instant où il s’est avancé vers eux. Le kArMa, sans doute, et son regard qu’il braque vers elle, l’air de lui demander d’en rester là lorsqu’il finit par se décider à répondre :

- Tu le sais très bien, Riley…

Regards qu’il sent alors braqués sur lui, y a sa petite amie qui les dévisage tour à tour, les sourcils froncés, finit par lui demander :

- Oui, c’est vrai, tu t’es inspiré de quoi, Solal, pour écrire un roman si juste ?

Norvégien soudain démuni, il sait plus quoi faire le garçon, quoi dire pour se tirer de cette impasse inextricable. Mentir alors que Riley est juste devant lui, ou dire la vérité ? Y a un élan de vérité qui commence par l’emporter, et puis Solal il réalise que si Aeryn sait que Riley a été sa muse sur ce coup-là, que ces sentiments « si justes » lui viennent d’elle, sans doute se montrera-t-elle plus méfiante, se doutera-t-elle de quelque chose les concernant. Et ça aucun de deux ne veut le voir arriver, ni lui ni Riley, alors pour le bien de leur relation il se voit obligé de ravaler cette boule de vérité, finit par lâcher :

- De relations passées, de choses que j’ai lues. Rien d’important, je te l’ai déjà dit.

Haussement d’épaules, et l’air vaguement embarrassé, le regard qu’il braque sur Riley, l’air de lui demander d’arrêter les frais. C’est l’hôpital qui se fout de la charité, un peu, mais faudrait pas qu’ils se fassent griller, alors il ajoute :

- Alors, hum… Vous avez eu l’occasion de faire un tour à l’exposition, depuis votre arrivée… ?
- A moins que Riley ait été trop occupée à faire des sous-entendus bizarres à tous ses ex qu’elle croise ici ?

Et les sourcils qu’elle hausse en direction de la blonde, un soupir même plus dissimulé qui échappe à Solal, car même lorsqu’il tente de calmer le jeu faut que quelqu’un d’autre vienne remettre de l’huile sur le feu.
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Mer 26 Fév - 1:11


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Toi qui depuis le début de la conversation essayait d’être l’élément calme et raisonnable de toute cette supercherie que Solal a entamé il te faut maintenant une force surhumaine pour ne pas jeter ton verre à la gueule d’Aeryn, une force de titan pour ne pas lui répondre avec dédain et sureté que ton visage disgracieux il a eu le temps de faire le tour du monde approximativement un millier de fois tandis que le sien aura été oublié par ses ex, et par Solal d’ici quelques semaines. Y’a une lueur de rage qui traverse ton regard, ces mêmes prunelles qui viennent se perdre sur Solal, son visage. Car il faut que tu te calme, de gré ou de force. Y’a pas la place pour les drames et les crêpages de chignons ici. Et surement qu’il l’entend ton appel à l’aide Pettersen, car déjà il réplique. Déjà, il se met en avant pour rire et détendre l’atmosphère pesante à laquelle il a lui-même participé.

Pour le bien de tous alors, tu la mets en veilleuse. Emet un petit sourire à l’attention de Solal qui se veut drôle, boit un peu de ta coupe de champagne lorsque la main d’Adrian se presse un peu plus encore contre ta peau. Tu sens que sa patience s’étiole à trainer avec ton ex, t’aimerais lui dire qu’il commence à se faire oppressant mais pour ne pas l’énerver un peu plus tu te tais. Encore. De toute façon, tu ne serais pas écouté. Car les deux jeunes hommes se remettent à parler, Solal présente en bonne et due forme Adrian à Aeryn, Adrian fait son cirque pour prouver à qui veut bien l’entendre que vous êtes des âmes sœurs. Tout pour agacer Solal, tu le sais. Tu vois bien qu’il agit ainsi pour coincer Solal en pleine réaction jalouse devant sa petite-amie. Mais rien à faire, il reste souriant Solal, en vient même à plaisanter avec le blond en lui demandant si les gens n’essayaient pas plutôt de dire que vous vous ressemblez comme des frères et sœurs.

- C’est un compliment si je ressemble un tout petit peu à Riley, elle est magnifique.

Adrian qui tourne alors la tête vers toi, te sourit sincèrement et vient faire glisser son index de l’arête de ton nez jusqu’à tes lèvres en riant. C’aurait pu être mignon comme geste, genre vraiment. Si tu l’aimais comme t’aime Solal, si il ne faisait pas ça juste pour énerver ton ex. c’aurait pu être le genre d’acte qui te prend par les tripes mais là, c’est juste agaçant. T’as l’impression qu’il ne le fait pas pour les bonnes raisons, Adrian il agite juste son trophée devant les mains du deuxième arrivé. Tu décales alors ta tête, sourit poliment à ton petit-ami et le remercie pour le compliment. Bien que tu sois gênée, brisée de devoir faire vivre à Solal ce genre de scène en direct. Mais c’est lui qu’est venu chercher le conflit, lui qu’est venu se jeter dans la gueule du loup. Tu ne peux pas te blamer pour ses propres choix au même titre que personne ne peut te blamer d’être nostalgique lorsque l’espagnol parle des relations longue au démarrage. Ni Adrian ni Aeryn ne peut comprendre pourquoi soudainement vous complétez limite les paroles de l’autre avec Solal. Sous le regard interrogateur de l’espagnol et mauvais d’Aeryn. Surement qu’elle est légèrement plus perspicace qu’Adrian, qu’elle a su lire entre les lignes que vous parliez de votre propre relation. Et t’en viens à lui sourire à cette garce, un de ces putains de faux sourire qui veut tout dire. O combien tu ne l’apprécie pas, ô combien elle est dérisoire et sans intérêt à tes yeux avant de finalement river à nouveaux tes jolies prunelles mordorées dans celle de Solal et dire :

- Que bien des personnes je dirais même, mais bon faut me comprendre les relations compliqués sont toujours plus attirantes. Un roman, un film ou une pièce de théâtre ou les personnages principaux ne sont pas passionnels et ne vivent pas des coups durs ça n’a rien d’attrayant … Qui est là pour vivre une relation sans gout ?

Question rhétorique, t’attends absolument pas une réponse de la part de qui que ce soit ici. Mais tu soulignes fort, en gras et italique qu’il y a des relations fades qui se baladent dans les environs. T’as même pas besoin de la regarder pour faire passer le message. Et puisque tu parles de livre et de théâtre tu te montres soudainement audacieuse Riley. T’étais pas pour le fait d’en rajouter une couche au vue de la situation mais étant donné le manque accrue de bonne volonté au sein du petit groupe que vous formez t’en prends aussi de la graine, arrête d’être la bienpensante du groupe et laisse les mots sortir d’entre tes lippes s’en réfléchir. Solal que tu questionnes sur l’inspiration de son livre, d’où lui vient-elle simplement ? Car tu t’es sentie transportée, touchée très particulièrement par ce livre. Garçon que tu vois se tendre sous tes mots, sa petite amie accrochée à son bras qui se fait soudain interdite, le regarde comme si la réponse qui allait sortir d’entre ses lèvres allait être décisive. Il peut bien avoir un passé Solal non ? Peut bien avoir été inspirée par son ex sans qu’il y ait de l’ambiguïté dorénavant ? Mais apparemment c’est trop lui en demander. Il esquive Solal, te dit que tu sais très bien.

- Tu sais quoi Riley ? Qu’Adrian te demande piqué vif, auquel tu rétorque du tac au tac :

- Je sais rien du tout, je cherche à savoir justement ?

Ça vrille dans ta tête, tu sais pas si c’est l’alcool qui te rend soudainement comme ça mais t’as envie qu’il avoue. T’as envie qu’il cloue le bec à sa pétasse et qu’elle comprenne qu’elle ne sera jamais toi. Et t’attends, t’es suspendues aux lèvres de Solal, t’attends le moment précis où il avouera. Un moment qui ne viendra jamais car lorsqu’il se met à parler, il finit par dire d’une façon très – trop – évasive à ton gout que c’est bien évidemment inspiré de ces anciennes relations, rien d’important. Coup de massue sur la tête, coup de poignard en plein cœur. T’as pas assez de recul pour te rendre compte qu’il fait ça pour vous Solal, pour que vous n’ayez pas d’ennuis. Tu ressens juste de la déception, regarde ton ex d’un air dégouté par son manque de couille tandis que lui, te fixe aussi pour te demander d’en arrêter là.

- D’accord.

Que t’arrive à dire, juste ce mot. Pas un de plus, pas tout de suite. Faut d’abord que t’encaisse, que tu te mettes dans la tête que pour le moment tu dois fermer ta putain de gueule en attendant que les choses n’avancent. Alors tu ravales ta colère, ta tristesse et te sent prête à répondre à la nouvelle question de Solal, bien plus neutre soudainement. Mais on ne te laisse pas le temps d’ouvrir la bouche qu’Aeryn ouvre – encore – sa putain de gueule pour te faire passer pour la salope de service. Bah oui, bien sûr c’est toi qui fait des sous-entendus, c’est toi qu’est venu jusqu’à eux pour lancer les hostilités. Et tu vois bien que ton petit-ami est prêt à se mettre au milieu, tu sais que ça pourrait partir très loin si Solal répond de travers alors tu t’interposes avant que le ton ne monte et dit :

- Oui voilà, d’ailleurs j’ai encore quelques ex à revoir dans la pièce avec lesquels je n’ai pas encore pu discuter donc au plaisir de vous revoir et bonne soirée !

Un sourire forcée et déjà tu tournes les talons, t'en a plus qu'assez de la supporter. Tu t’en vas sans trop savoir vers où aller tant il y a du monde. Adrian qui finit par te rejoindre un peu plus loin dans la salle pour bien évidemment remettre les pendules à l’heure sur tout le bordel qu’a foutu ton ex en venant discuter avec vous, sur son manque de respect incroyable. Si t’aurais pu entendre tout ça en temps normal, là t’es à fleur de peau Riley, si énervée que t’en viens à l’engueuler et lui dire de te lâcher et que t’as rien demandé à tout ça. Non, pas tout est de ta faute, t’as jamais demandé à les croiser, jamais demandé à ce que Solal vienne déverser sa rancœur sur Adrian. T’as rien fait et pourtant de tout ça, c’est toi qui sort la plus emmerdée. Et t’en a marre, t’as juste envie qu’on te laisse tranquille dix petites minutes, faut que tu respires un coup loin de cette foule. T’as juste envie d’être seule. Ainsi tu le laisse en plan au cœur des festivités, va te balader dans les galeries immenses du musée bien moins fréquentés que la salle revisitée en salle de réception ou tu étais il y a quelques minutes encore. Les prunelles qui se rivent sur les peintures, les sculptures. C’est les bras croisés sous la poitrine que tu fixes un tableau coloré lorsque quelqu’un vient se poser à coté de toi, t’as même pas à tourner la tête pour savoir qui vient d’arriver. Et c’est après quelques secondes passés dans le silence tu lui dis :

- T’as quelque chose de « pas important » à me dire … ?

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Mer 26 Fév - 23:15


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A l’intérieur, y a le sang qui bouillonne que de voir Adrian poser ses mains sur elle. La couvrir de compliments, avoir des gestes mignons à son égard, lorsque c’est lui qui devrait faire tout cela. Nul autre que lui. Sauf qu’ils ne sont pas ensemble, alors Solal il prend sur lui, la vie de sa mère il est en train de se contenir parce que sur la vie de sa mère il se contient là, pour ne pas faire remarquer que Riley elle s’éloigne d’un kilomètre lorsqu’il la touche, qu’elle a même pas l’air un peu heureuse lorsqu’elle lui sourit. Il sait qu’en temps et en heure tout rentrera dans l’ordre des choses, et que ce salaud aura de bonnes raisons de ravaler sa fierté. Il sait, comme Riley sait, lorsque les deux autres ignorent tout de ce qui est en train de se jouer sous leur nez. Même lorsqu’ils commentent sans trop en dire le fait que leur propre histoire ai mis son temps à démarrer, c’est tout juste si Aeryn semble saisir ce dont ils parlent – Adrien, n’en parlons même pas. La brunette qui se rembrunit, et un sourire faux qu’il voit se dessiner sur les lippes de Riley, soupir contenu. Car il sent qu’ils sont à un rien que les invectives reprennent entre les deux femmes.

- Oui, sauf que la réalité c’est pas un livre, alors si c’est très cool à lire dans la fiction, je crois que personne ne veut ça pour son quotidien. Faut vraiment être bête pour préférer les drames en chaîne, les cris et les larmes à une vie paisible avec la personne qu’on aime.

Elle a le ton qui se fait revanchard Aeryn, sans doute le sentiment qu’elle a dead ça lorsque personne ne lui avait rien demandé, et un sourire doux à l’adresse de Solal sur ses derniers mots, sa main qu’elle vient prendre dans la sienne avant de se coller un peu à lui. Le regard de nouveau dirigé vers Riley, bien sûr, et le jeune homme un peu gêné par cet aveu de sentiments non partagés, la gorge qu’il se racle pour passer à autre chose, ne peut pas s’empêcher de rétorquer :

- Même dans la réalité en soi, si tout est trop rose je trouve cela louche, personnellement. Il y a forcément des points où ça accroche, où le conflit se fait sentir, si ce n’est pas le cas je pense que c’est que l’on ne porte pas suffisamment d’intérêt à la relation pour se battre pour faire valoir nos envies, nos opinions. Si tout est tout rose il faut se poser des questions, à un moment, c’est que quelque chose cloche.

Et un sourire adressé à Adrien, un sourire un peu paternaliste, faussement compatissant, supérieur, finalement. Riley qui semble pourtant bel et bien piquée par cet échange, car sans plus s’annoncer elle lui demande d’où lui vient l’inspiration pour son livre. Et Solal il se demande franchement à quoi elle joue, car ils en ont déjà parlé cent fois, qu’elle sait mieux que personne qu’elle est l’unique muse qui lui a inspiré le fameux roman. Le jeune homme qui comprend qu’elle fait clairement cela pour le mettre en difficulté, ou simplement agiter cette histoire sous le nez d’une Aeryn qui braque déjà sur lui un regard bien trop intense.

Alors Solal, il gagne du temps, lui répond qu’elle connaît déjà la réponse à sa question, et lorsque son petit ami lui demande de développer sur le sujet c’est à son tour de botter en touche, jouer les innocentes. Intéressant, Riley elle veut qu’il crache la vérité mais n’est pas prête à le faire elle-même pour autant, et lui il le ferait presque si au moment d’ouvrir la bouche, il ne captait pas soudain qu’au vu du climat actuel, révéler cela serait tout simplement la goutte d’eau faisant déborder le vase. L’ultime indice pour les présenter comme coupables, au moins aux yeux de l’un des deux. Alors il ravale cet élan d’honnêteté, se contente de répondre aux uns et aux autres par un semi-mensonge des plus évasifs, le qualificatif « rien d’important » on ne peut plus éloigné de la vérité qu’il formule pourtant, juste pour noyer le poisson.

Y a ses yeux qui viennent immédiatement se braquer dans ceux de Riley, regard dégoûté qu’il croise. Bien évidemment, il la connaît, c’était prévisible au possible qu’elle réagirait ainsi, car elle est comme ça Riley, elle s’énerve vite, prend pas le temps de comprendre que déjà elle déverse ses foudres ; c’est qu’après coup, lorsqu’elle prend le temps de réfléchir qu’elle s’apaise, apprend à ravaler ses paroles mauvaises et pleines de peine. Et Solal il a beau savoir tout cela, cela ne le touche pas moins de sentir une telle expression dans son regard ; il espère qu’elle se dit pas que finalement, elle ferait mieux de rester avec Adrien qui lui aurait sûrement eu le courage – ou plutôt la stupidité – de faire preuve d’honnêteté. Visage implacable qu’il s’efforce pourtant de maintenir, un regard lourd de sens qu’il lui adresse. S’il te plaît, Riley, restons-en là. Et il sait pas si c’est à sa demande implicite ou plus simplement à la réponse qu’il vient de formuler qu’elle acquiesce, mais elle finit par lâcher un « d’accord » sans sel.

Tentative de détendre un peu l’atmosphère, faire oublier cet échange fâcheux. Car Solal il se résout pas à partir, mettre fin à tout cela, c’est pourtant pas l’envie qui manque mais il se voit pas laisser Riley seule avec Adrien et Aeryn lorsque c’est lui qui est venu chercher à discuter à la base. Question neutre, donc, sauf que sa petite amie elle pouvait pas rester tranquille alors faut qu’elle demande à Riley si elle pose des questions étranges comme cela à tous ses ex, l’agacement qu’il voit toujours un peu plus monter sur le visage de la blonde. Pas le temps de dire un mot que cette dernière entre dans son jeu, fait comme si elle était réellement là seulement pour cela et tourne les talons sans plus de cérémonie, les laissant seuls avec Adrien. Ambiance pesante, les deux hommes qui se dévisagent en chiens de faïence jusqu’à ce que Solal arque un sourcil dans sa direction, que l’autre finisse par tourner les talons. Pour rejoindre Riley, très logiquement, à cette pensée y a l’agacement qui remonte un peu mais déjà Aeryn se tourne vers lui, demande en fronçant les sourcils :

- C’était quoi, ça, Solal ? Pourquoi t’es allé leur parler si c’est pour te comporter comme ça, je te reconnais pas ? Puis t’as un truc à me dire, tu trouves que notre relation est trop rose, qu’y a « un truc qui cloche » ?

Il soupire, Solal, les deux autres à peine partis que c’est au tour d’Aeryn de lui faire des problèmes. C’est pas comme s’il méritait pas, mais le garçon il botte en touche, rejette lâchement la faute sur Adrien, ment effrontément lorsqu’il la rassure sur le fait qu’il ne parlait absolument pas de leur relation, et elle elle l’aime assez pour croire à ses bobards. Quelques minutes qui passent, et Aeryn qui reconnaît au loin des amis qu’ils devaient retrouver ici ce soir, Solal qui les salue mais n’attend pas bien longtemps avant de se pencher vers elle, lui glisser qu’il va leur chercher des boissons. Excuse toute trouvée, et les amis d’Aeryn sur lesquels il compte pour la tenir occupée un petit moment pendant que lui va trouver Riley. Car il a une boule dans la gorge depuis cet échange et que si c’est le cas pour lui ça doit également l’être pour elle, qu’y a pas moyen que les choses demeurent ainsi plus longtemps.

Le brun qui sonde la grande pièce sans succès, s’aventure alors dans les galeries et autres pièces de la nouvelle aile, sans même regarder les œuvres, simplement à la recherche d’une queue de cheval blonde et d’un haut noir. Les premiers espaces qui se succèdent sans succès, jusqu’à ce qu’il finisse par l’apercevoir. Le regard qui se rive immédiatement sur elle, Solal qui la rejoint rapidement, s’arrête dans son dos. Laisse un silence s’installer, jusqu’à ce qu’elle lui demande s’il a quelque chose de « pas important » à lui dire. Un soupir qu’il ravale, elles comptent vraiment toutes reprendre mot pour mot ce qu’il a pu dire ? Mais il tente une autre carte Solal, lâche dans un souffle :

- Je cherchais la plus belle œuvre du musée et je l’ai trouvée…

Sourire en coin qui se dessine sur cette phrase de drague à deux balles, la légèreté qu’il tente tout en sachant que cela ne fonctionnera pas, car Riley ce sont des réponses qu’elle veut. Alors il s’autorise enfin un soupir, glisse les mains dans ses poches, finit par se décider à ajouter :

- J’ai failli dire les choses telles qu’elles sont, vraiment, car en soi il n’y aucun mal à avoir écrit un livre en s’inspirant d’une personne que l’on a aimé. Seulement, vu le climat qu’il y avait dans cette conversation, j’ai bien peur que tout ce que cela aurait fait, c’est nous pointer tous deux du doigt comme coupables. Imagine un instant, on ne cesse l’un comme l’autre de faire des sous-entendus, et en plus j’avoue devant nos petits amis que ce livre, je l’ai écrit pour toi ? Ce ne serait jamais passé, si je l’avais fait ils se seraient douté que quelque chose n’allait pas, et je suis même sûr que l’on ne pourrait même pas se parler comme l’on est en train de le faire actuellement.

Il ne la touche pas, Solal, reste en retrait, mais prend le temps de tout lui expliquer. Car il sait qu’elle en a besoin. Ajoute rapidement :

- Et tu sais pertinemment que je ne pensais pas un mot de tout cela.

Le jeune homme qui vient alors s’appuyer contre le mur, entre deux toiles, pour pouvoir la voir au moins de profil, se fait héler l’instant suivant par un type de la sécurité, car paraît qu’il faut pas toucher aux murs. Les mains qu’il relève en guise d’excuses, s’écarte alors, le regard qu’il braque sur Riley pour demander, l’air de rien :

- Alors comme ça tu as égaré ton pot de gl… euh, ton petit ami ?

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Jeu 27 Fév - 22:44


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Une colère sans nom qui te ronge l’estomac, pas contre Adrian, pas contre Aeryn qui n’a fait que jouer son rôle de petite-amie conne à la perfection. C’est contre Solal que ta haine se dirige. T’en viens à te demander sérieusement si il pense réellement un jour la quitter son éditrice. Et si il n’y arrivait jamais ? Et si tu restais à tout jamais la face cachée de sa vie ? T’as un haut le cœur qui te prend, une envie de pleurer qui te frappe. Et pourtant tu dois te retenir, tu dois supporter les remarques d’Adrian qui n’a clairement pas bien vécu l’arrivé impromptu de ton ex dans les parages. Et franchement, t’aimerais bien jouer ton rôle de petite-amie à la perfection, tu serais limite tenté d’en faire plus puisque de toute façon rien n’a d’importance. Mais t’as pas le cœur à la vengeance, t’as même pas le cœur à entendre Adrian parler. Alors tu le remets à sa place le beau blond en lui rappelant que t’es pas fautive des agissements des autres et tu files, car t’as besoin d’espace. Besoin de te remettre les idées en place avant d’imploser dans cette salle.

Des sourires que t’adresses aux gens qui te regardent tandis que tu te faufile vers les galeries en quête d’un peu de calme. Les couloirs dans lesquels tu traînes sans réellement jeter un œil sur les œuvres d’art exposés. La tête ailleurs, les pensées bloquées sur toutes les conversations qui ont été abordés il y a moins de dix minutes. Et tu marches, sans but. T’arpentes sans apprécier la beauté des choses qui t’entourent, jusqu’à ce tableau. Toile blanche peinturluré de millier de trait fin de toutes les couleurs. Tu sais pas comment, ni pourquoi mais tu restes figés. Des traits plus grand, d’autre moins. T’as l’impression de voir ta vie peint sur une toile blanche, des hauts et des bas, des couleurs criarde et d’autres plus fade. Des traits d’une finesse dingue et d’autres bien plus gros, bien moins travaillé. Toi qui te reconnait dans l’art … On aura tout vu, à peine dix minutes passés dans les galeries que tu te prends pour la Stéphane Bern de l’art moderne.

Et enfin, tu te décides à bouger. Décale de quelques pas pour voir l’œuvre d’à côté, toujours par ce même artiste. Ça te plait moins, te parle bien moins. Et tu te demandes finalement à quoi ça tient ? Car tu vois bien que c’est presque pareil, toujours cette foutue toile blanche mais à la place de trait, c’est dans un cercle que tout se passe. Et tu penches la tête, essaie de trouver le sens du truc, essaie de rechercher de nouvelle émotion lorsqu’une ombre que tu reconnais trop bien se glisse derrière toi, sans un mot. Tu te tends, sent la colère que t’avais réussi à calmer au cours des dernières minutes te regagner. Tu restes alors silencieuse, quelques secondes avant de finalement ouvrir la discussion en lui demandant si il a quelque chose de « pas important » pour le citer. Et t’attends énormément de chose, t’attends un panel de réponse possible mais absolument pas la carte de la drague. Pas maintenant, pas après le fiasco de la conversation. Y’a les mots qui butte à la lisière de tes lèvres, l’envie de lui dire d’aller se faire foutre lui et son exposition de merde d'art auquel tu comprends rien qui ne sortent pas. Tu préfères l’ignorer, fixer cette œuvre sans ame jusqu’à qu’il comprenne que t’es clairement pas là pour rire. Alors il se ressaisit le beau diable, te donne enfin ses explications. Parait-il que c’est pour pas vous griller, qu’il était prêt à la donner la vérité mais qu’il a bien réfléchis et que ce n’était pas le mieux à faire. Et tu devrais le savoir, le comprendre mieux que personne sauf que t’es rongée par la rancœur. Tu repenses à l’air satisfait d’Aeryn et rien que ça, t’arrive pas à passer au-dessus. Alors tu ris, ironiquement, trop froidement pour que ça soit sincère quand il dit qu’il a bien fait, que sans ça vous ne seriez même pas en position de parler ensemble maintenant.

- Wow quelle chance qu’on a, vraiment. À la vue de personne, dans un lieu comme ça on peut discuter mais quel luxe.

Ca vend pas du rêve non, c’est pas la vie amoureuse à laquelle t’aspirer. Il essaie de te vendre du rêve Solal là ? Il s’y prend mal et tu soupires, un peu plus encore quand il te convainc qu’il ne pensait pas un mot de ce qu’il a pu dire là-bas. Il ne pensait pas un mot de quoi ? Que les influenceurs vous êtes des vendeurs de mensonges ? Que sans un homme t’es incapable de respirer et qu’heureusement que t’es bien entourée ? Ou peut-être que t’es pas assez importante pour avouer que ce qui lui a inspiré ce putain de livre c’est votre propre relation ? Y’a tant à lui dire, tant à lui jeter en pleine face et pourtant, lorsqu’il vient se foutre dans ton champ de vision, vient s’appuyer contre ce pan de mur tu commences déjà à perdre tes mots. Car il te regarde comme ça, te fixe de son air de chien battu, totalement désemparé qui te touche forcément. Tu soupires, replace une fine et longue mèche blonde échappée de ta coiffure derrière ton oreille et dit finalement :

- Peu importe ce que tu pensais ou non t’aurais pu t’abstenir de dire certaines choses ou bien t'aurais pu dire la vérité, ouais. Après tout c’est toi qu’est venu chercher les embrouilles Solal, t’avais qu’à assumer à la fin.

C’est ce que t’aurais aimé qu’il fasse, d’assumer. Pour en terminer avec ces histoires à la con, ne plus avoir à mentir sur ce que vous êtes ou non. Conversation un instant coupé par l’intervention d’un gardien du musée qui interpelle Solal pour son comportement nonchalant. Tu jettes alors un regard vers le gardien, lui sourit d’un air désolé avant de t’écarter toi aussi du tableau devant lequel vous êtes posé depuis quelques minutes, te remet à marcher tranquillement, doucement en direction qu’une autre galerie toujours plus éloignée des festivités tandis que ton ex petit-ami se demande si t’as perdu de vu ton actuel petit-ami.

- Et toi alors ? T’as réussi à te sortir des griffes d’Aeryn sans mal ? Ça va t’as pas trop des marques sur le bras ?

Ce même bras que t’attrapes, faisant semblant de vérifier un instant si des traces d’ongle crochu ne serait pas ancré dans sa chair avant de finalement le relâcher et d’enfin répondre à sa question car après tout, il a été le premier à le demander :

- Non je l’ai pas égaré, j’avais juste besoin d’être seule car ça m’a vraiment pas amusée tout ce qui a été dit, je comprends même pas ce qui t’a pris de venir nous voir. On aurait très bien pu se croiser comme maintenant que tous les deux plutôt que de s’infliger tout ce bordel.

Les doigts d’Aeryn contre son bras, caressant sa joue ; les sourires qu’elle lui adressait en parlant d’amour. T’en a la nausée rien que d’y repenser et t’es prête à mettre ta main à couper que lui non plus n’a pas dû apprécier les gestes tendres d’Adrian à ton égard.

- A moins que tu sois un brin maso ? Là alors je comprendrais le besoin que t’as eu mais bon, je te connaissais pas cette passion. C’est ta petite amie qui a réveillé cet instinct en toi ?

Un regard vers l’arrière que tu jettes, tout droit vers lui avant de te remettre à avancer, entrer dans une nouvelle partie inconnu de ce musée encore moins fréquentée que celle dans laquelle vous étiez l’instant précédent.

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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Sam 29 Fév - 0:55


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Silence glaçant au cœur du brouhaha ambiant. Il tente la drague à deux balles Solal, c’est très lui, elle ne devrait pas être surprise, de la même manière que lui ne devrait pas s’étonner de se heurter au mur de son mutisme. Quelques secondes qui passent, le temps de réaliser qu’il se prend bel et bien un vent, et les lippes qui s’entrouvrent de nouveau pour s’expliquer. Retour du moulin à paroles, les mots qui s’enchaînent, les phrases qui se succèdent. Comme de coutume il est pas économe sur le nombre de palabres qu’il formule, car il veut qu’elle comprenne, Riley. Pour qu’elle arrête de faire la tête, qu’ils perdent pas le peu de temps qu’ils ont ensemble en des débats inutiles. Sauf que la demoiselle, si elle fait pas la gueule pendant trois heures c’est qu’y a un souci dans la matrice, et c’est mal la connaître que de s’imaginer s’en tirer si aisément. L’Anglaise qui s’agace un peu plus encore lorsqu’il fait remarquer que s’il n’avait pas tenu sa langue, leurs compagnons respectifs les retiendraient si bien par le col qu’ils ne pourraient même pas parler en cet instant, haussement d’épaules lorsqu’il lui répond :

- C’est mieux que rien. Si cela ne te convient pas je peux partir.

Ton toujours très calme, c’est plus de la provocation car de toute manière il ne compte pas s’avouer vaincu si aisément, Solal ; il est un peu trop persévérant pour cela. Et ça le travaille un peu, l’agace un peu qu’on lui ressorte sans cesse les palabres qu’il a pu dire, alors il se sent obligé de souligner le fait qu’il ne pensait pas ce qu’il disait lorsqu’il a qualifié leur relation de « pas importante », car manifestement ce n’était pas suffisamment clair comme cela. Et sur ces mots il se décale un peu, quitte son dos pour aller s’appuyer contre le mur voisin ; regard qui s’égare dans le sien, un soupir qu’il entend s’échapper des lèvres de la jeune femme lorsqu’elle lui dit, finalement, qu’il aurait mieux fait de dire absolument tout plutôt que ce qu’il a dit. Paraît qu’il a pas assumé, et il la toise un instant, silencieux, un peu fatigué, aussi, car il va pas lui réexpliquer que ce n’est pas qu’il n’a pas assumé mais qu’il n’a pas voulu leur attirer des problèmes, à elle comme à lui. Cela ne servirait à rien, si elle ne veut pas comprendre il ne peut pas forcer les mots à se frayer un chemin dans son cerveau.

- Je n’allais pas faire comme si je ne vous avais pas vu, voilà qui aurait été louche, justement, lorsqu’ils savent tous les deux que nous sommes restés en bon terme. Et puis je voulais seulement discuter, à la base. Je ne pensais pas que cela tournerait ainsi, ce n’est pas de ma faute si ton petit ami est dénué d'autodérision.

Les épaules qu’il hausse, Solal qui se renferme un peu. Se trouve des excuses, rejette la faute sur les autres. Car il est pas fier de son comportement ce soir, mais qu’en même temps il a pas non plus l’impression d’avoir commis un crime, alors il a un peu de mal avec le fait que Riley l’accable. Conversation soudain interrompue lorsqu’un gardien lui fait remarquer qu’il ne peut pas toucher au mur, s’approcher ainsi des œuvres ; le jeune homme conciliant qui s’écarte alors, se met à marcher aux côtés de Riley vers une galerie plus reculée en lui demandant si son petit-ami l’a enfin lâché. Question à laquelle elle ne daigne même pas répondre, se contente plutôt de la lui retourner, parle de griffes qui auraient marqué ses bras, les prunelles mordorées qui roulent vers le plafond en la laissant jouer à la poupée de chiffon avec son pauvre bras.

- Non, elle a croisé des connaissances, alors j’ai sauté sur l’occasion, sans cela elle ne m’aurait jamais lâché. Je ne sais pas combien de temps de temps cela va durer.

Et finalement elle se décide à lui répondre, la jeune femme qui répète encore et toujours que tout ceci ne l’a pas amusé, qu’il aurait pu s’abstenir de venir leur parler. Comme si lui avait pris un malin plaisir à tout ceci, qu’il avait adoré cet échange plein de bienveillance, avait été heureux de voir Adrien faire son petit numéro sous ses yeux. Il sait pas ce qu’elle s’imagine Riley, tout ce qu’il sait c’est qu’il commence à la trouver lourde avec toute cette histoire, et y a finalement un soupir équivoque qu’il parvient plus à retenir, s’échappe de ses lèvres.

- Comme je te l’ai dit, ç’aurait semblé suspect que l’on s’ignore.

Et il va pas lui répéter tout le bordel sur le fait qu’il avait pas de mauvaises intentions, que son mec il est trop tendu toute façon, car ça servirait à rien. Y a juste l’agacement qui commence à se lire sur ses traits, et un sourcil qu’il arque dans sa direction en l’entendant lui demander s’il est maso pour se comporter ainsi, en profite pour mentionner sa petite amie. Et il la connaît Riley, si elle mentionne sa petite copine c’est pas pour se fendre la poire, c’est qu’elle est tendue, aigre, et Solal qui marche à ses côtés en silence, fatigué de passer son temps à se répéter il lui répond mécaniquement :

- Non, je ne suis pas maso.

La nouvelle salle dans laquelle ils entrent, une main qu’il passe sur son visage dans un geste fatigué avant de finalement s’arrêter en plein milieu du passage, lâcher :

- Ecoute, tu souhaites sérieusement que l’on passe le peu de temps que l’on a ensemble à faire la tête ? A se chamailler ? Car cela ne me semble pas être le meilleur calcul, si je puis me permettre.

Y a la patience qui commence à s’amenuir, le ton qui demeure calme car c’est Solal mais la lueur compréhensive, rieuse qui a quitté son regard. Il est fatigué, veut pas de ces rapports avec elle, veut pas gâcher leurs moments ensemble, alors il s’empresse d’ajouter :

- Non, je n’aurais pas dû venir vous parler. Oui, je m’excuse. Et si tu le souhaites, la prochaine que je vous croise, je ferais comme si je ne vous ai pas vu, peu importe combien c’est impoli.

La tête qu’il secoue doucement, un nouveau soupir qui lui échappe. Et parce qu’il n’est pas venu pour se disputer avec elle il finit par se remettre en marche, s'efforce – une fois de plus – de détendre l’atmosphère :

- J'ai cru te voir particulièrement intriguée par une œuvre, en arrivant... Tu m'en dis un petit peu plus ? Elle t'a tapé dans l'oeil ? Tu comptes l'acheter au musée ?


Et un rictus taquin qu'il se permet même, Ô folie. Comme si Riley était désormais si riche qu'elle pouvait se permettre de destituer le MoMA de ses plus beaux trésors.
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Message Sujet: Re: midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)    midtown, manhattan / if these walls could talk (riley)	 Empty Sam 29 Fév - 22:05


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T’es en colère Riley, carrément à bout de nerf quand tu te remémore le visage satisfait d’Aeryn quand Solal a répondu que son livre était inspiré de rien de bien intéressant. T’aimerais avoir les couilles de lui tenir tête au brun, de lui dire la tête haute et les yeux rivés dans les siens de s’en aller car rien ne te convient dans cette situation. Ni sa façon d’avoir exposé les choses, ni sa manière de parler de certaines choses qui te touche de près au niveau du travail que tu fais tout autant qu’Adrian et surtout, le pire de tout de ne pas avoir réussi à tenir un peu mieux en laisse sa chienne de petite-amie. Alors oui, t’aimerais être ce genre de nana forte, sauf que tu l’aimes. T’as pas envie de tout gacher, pas envie qu’il s’en aille. Même si il t’énerve, tu le préfères à tes cotés que loin de toi.

Alors tu ne réponds rien à cela, te contente de lui faire des reproches pour l’obliger à rester, te parler même si c’est pour vous disputer. Solal qui t’explique alors qu’il ne se voyait pas passer la soirée en faisant semblant de ne pas t’avoir vu. Car après tout, il est de notoriété public que vous avez de bons contacts tous les deux. Et t’es bien d’accord avec lui, mais t’aurais préféré qu’il fasse preuve d’un peu plus de tact, qu’il ne rentre pas direct dans le tas pour attaquer Adrian. Car dans tout ça, c’est ça le plus louche finalement. Pourquoi venir s’en prendre au petit-ami de ton ex si tu n’es qu’ami avec elle ? Il s’en rend surement pas compte Solal qu’il est celui qu’a lancé les hostilités, y’a qu’à l’entendre se dédouaner des réactions d’Adrian. Et tu soupires, bien évidemment que tu soupires. T’aimes pas la mauvaise foi dont il fait preuve, tu ne sais pas si il fait exprès ou non mais quand bien même Adrian sort vite de ces gonds, Solal est celui qu’est venu le titiller sur des sujets qu’ils ne devraient même pas aborder tous les deux.

- T’es peut-être venu avec l’intention de discuter mais une fois devant le fait accomplis t’as vrillé Solal, tu l’as cherché et je pouvais même pas lui donner tort car t’allais super loin … Je sais que tu pensais pas tout ce que t’as pu dire mais quand tu critiques les métiers de l’influence et de la mode franchement rend-toi compte que tu me mets aussi dans le même panier … J’sais que tu portes pas de grand intérêt à ce monde-là, que tu trouves que c’est que du superficiel mais nous, on y croit à ce qu’on fait, on aime et on est pas là que pour vendre des mensonges aux gens qui nous suivent comme t'as l'impression de l'imaginer… Je voulais juste que tu le saches.

Que tu saches que tu m’as fait de la peine parfois, que je me suis sentie peut-être plus salie qu’Adrian certaines fois. Et à ton tour d’hausser les épaules, tu ne sais pas si ton petit discours aura de l’impact sur Solal mais tu l’espères un peu quand même mais qui au moins aura eu le mérite de te laisser vider ton sac. Conversation de toute manière interrompue par la venue d’un gardien qui vient faire son job, vient remettre les idées en place de celui qui se la joue thug life en venant prendre appuis contre un mur où sont posées des œuvres à des milliers de dollars. Le moment parfait pour s’en aller ça, puisqu’il se fait gronder autant quitter les lieux du crime. Et ainsi, côte à côte, vous vous dirigez vers une nouvelle partie du musée, ta main venant attraper son bras. Un frisson qui te traverse, inévitable. T’as beau faire semblant de lui chercher des marques de griffes sur le bras, t’es plus troublée de le toucher inopinément que tu le laisse paraitre. Solal que tu vois rouler des yeux, te répond que ce fléau de femme qui lui sert de petite-amie a rencontré des connaissances et l’a donc laissé s’enfuir quelques temps. Il a combien devant lui Solal ? Cinq ? Dix ? Allez un quart d’heure pour lui ? Alors pas le temps pour les palabres inutiles, t’en viens au vif du sujet et lui avoue pourquoi toi, tu te retrouves à te balader dans les allées de cet immense musée d’art contemporain. Tu lui dis aussi que t’aurais préféré le voir tout seul, que t’aurais préféré éviter tout ce bordel. Mais parait-il que c’était trop suspect de simplement s’ignorer et tu te dérides un peu – enfin – en lui adressant un sourire, penchant un tout petit peu ta tête lorsque tu lui réponds :

- Avoue que tu voulais simplement me voir non ? C’est pas plus simple que de me sortir des histoires de cohérence dont tout le monde s’en fiche ? Car franchement, tu crois qu’Aeryn et Adrian n’aurait pas préféré qu’on joue la carte de l’ignorance ? Moi je suis certaine que oui …

Surement que tu l’agaces à Solal à souffler soudainement le chaud, puis la seconde d’après le froid. Tu le vois bien se passer une main sur le visage après t’avoir répondu que non il n’est pas maso. Tu le sens qu’il n’arrive plus à savoir sur quel pied danser avec toi. Alors tu te tais, te fige hasardeusement devant une statue, écoute sans te froisser ce qu’il te dit. Alors tu souhaites quoi Riley ? Gacher ce quart d’heure en dispute et reproche ? Pas vraiment. Puis il finit par avouer Solal, t’avoue qu’il a déconné qu’il n’aurait pas dû, il s’excuse et te promet même que si vous êtes amenés à vous recroiser alors, il fera en sorte pour que vous vous ignorer.

- C’est vrai … ? Toi Solal Pettersen t’arriverais à tenir ta langue … ?

Lui qui n’a jamais peur de donner son avis ? Ça ne lui ressemble pas trop. Et tes prunelles qui glissent de ses pupilles marronnées à ses lèvres. Y’a tout qui se floute dans ta tête soudainement. La colère qui disparaît pour laisser place à l’envie. Le péché de luxure que ça serait de juxtaposer tes lippes aux siennes. Car ça fait longtemps que c’est pas arrivé et qu’à ce stade-là, le mot longtemps c’est devenu un euphémisme. Il te faut un courage monstre pour détourner le regard, reprendre ta respiration qui soudainement s’était bloquée. Une putain de concentration pour te mettre à fixer la sculpture face à vous tandis que Solal te demande un peu plus d’information sur le comment du pourquoi t’étais figée face à un tableau particulièrement cinq minutes plus tot.

- Bah… Comment expliquer ça quand tu me prennes pour une dingue … Je trouvais ça très représentatif de ma vie en gros ? Je pourrais même pas te dire pourquoi vue que c’était juste une toile blanche avec des traits allant dans tous les sens et de toutes les couleurs mais je trouvais ça tellement bordélique et colorés que j’arrivais à regarder chaque trait et y caser un moment de ma vie … Tu vois ? Non ?  Enfin … Laisse tu dois clairement te dire que j’suis bizarre là, ça serait pas la première fois hein...

Un rire nerveux qui t’échappe, cette putain de mèche de cheveux que tu reviens caler derrière ton oreille pour la deuxième fois en moins de dix minutes. Puis tu lui jettes un regard en coin, son profil qui t’attire, tu passes surement trop de temps le visage tourné vers le sien car déjà, ses yeux viennent se river sur toi. Comme si il avait senti le poids de tes opalescences lui bruler le facier, son propre regard qui te coupe une nouvelle fois la respiration. A croire que t’es en manque d’affection pour réagir comme ça pour un regard. Ainsi tu tournes la tête, comme le ferait une gamine de quinze ans et demi intimidé par son crush. En tout cas, il ne te laisse pas de marbre Solal, ça c’est clair et net. Et alors que t’es troublée, t’ouvre la bouche deux secondes sans trop savoir quoi faire, lui dire ce que t’as dans la tête et passer pour une fille aux hormones en vrac ou bien nié l’évidence ? Le choix est vite fait et déjà tu lui lances :

- Mais tu sais ce que j'aimerais plus que ce tableau ? Toi. Tout entier. Maintenant. Que tu me montres que tu me préfères de loin à elle, à ces œuvres d'art. Que tu me préfères à tout, je dirais même.

Les mots dit si naturellement que personne ne pourrait se rendre compte de l'incongrue de la conversation. En plus c’est pas le lieu, pas le moment pour se créer encore plus de problème et pourtant t'arque un sourcil, le regarde très sérieusement. Y'a tous les warnings qui se mette à clignoter en rouge vif dans ta tête, tu le sais que tu cherches l'interdit et pourtant tu te ravise pas, loin de là. Mais faut te rendre à l'évidence, il ira pas jusque là Solal. Alors déjà, tu laisses emporter, le cliquetis de tes talons qui frappe le planché, te guide vers la prochaine pièce du musée. Plus sombre que les autres, éclairé uniquement de la lueur d'un projecteur qui diffuse un kaléidoscope de couleur et de forme dans toute la pièce.

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