PRINCESSE DES BACS À SABLE

traits de caractère / l’étoile ombragée qui menace de s’éteindre dans les étreintes du soleil couché. l’alcool à soixante-dix-huit degrés qui en contacte de ta peau, s’évapore, ne reste plus que les os de son corps. la lame de rasoir qui, en silence, vient entailler l’épiderme. la drogue qui défonce trop longtemps et qui a trop d’effets secondaires. l’orage qui éclate, éventre les nuages. marécage dans les cœurs écarlates. les sourires factices, voilés, de son cœur qui souffrait pourtant restent les rêves enfouis dans son iris humide.


(pourtant elles sont partout les étoiles dans son coeur elles prennent toute la place il faut juste ouvrir les yeux et elles sont là et puis parfois elles laissent place à la lumière, au soleil et lova sourit.)

nemo (14 janvier 2007)
p’pa m'a dit que maman elle était comme dory
(dans le dessin animé)
(c'est peut-être à cause de l’effet-mer)
et qu’il fallait l’emmener loin pour qu’elle aille mieux
mais moi j’suis pas sûre de ça
un livre quand il est couvert d’écriture
comment peut-il devenir une page blanche?

quand maman allait mourir (27 mai 2009)
je n’ai pas de défense immunitaire contre la souffrance
maman me donnait des médicaments lorsque je toussais
quand j’avais mal aux oreilles
quand j’avais le nez bouché
mais personne ne m'en donne pour que j’arrête d’être triste
(et de pleurer)
pourquoi j’ai mal
pourquoi j’ai mal au fond du cœur ?
pourquoi personne ne me le change
il est défectueux
et mamie quand elle a quelque chose qui lui fait mal
ils lui remplacent
(comme sa hanche qu’est en plastique maintenant.)

quand marin lui écrit un poème (? février 2016)
lova a l’air d’une vénus à l’ambre rayé
disque fissuré
avec le coin de ses lippes abimées

lova a le regard éteint
mais pourtant le coeur plein
plein de souvenirs
plein d’avenir (étouffé)
mais surtout des espoirs envolés
poussières de soupirs noyés
poignée d’instants fragiles
découlent de ses larmes crocodiles.

néant abysses qui coulent de ses pupilles
hurlent de désarroi
prisonnière
siffle les échos des torturés
siffle les échos des esseulés
tard la nuit
chaînes aux pieds
coincée là dans les miasmes toxiques
d’une ville pourrie
juste après l’amour
le détour
avec comme seule compagnie
le soleil qui se meurt au crépuscule
qui laisse place
à la lune mortuaire
et à ses lèvres carmins
à courir après les gamins
pour quelques dollars
(et parfois même pour rien).

lova pourtant elle rêve encore
elle rêve encore même si elle a troqué son identité
qu’elle l’a laissé trainer
là quelque part
comme ses talons abîmés sur l’asphalte
elle a perdu les lettres de son prénom
peut-être au détour d’un métro
au fond d’un caniveau
elle a décidé que ce serait OCEAN
parce qu’elle a toujours rêvé des coquillages
des dauphins
du sable
de l’immensité
alors qu’elle n’a rien, lova
qu’elle n’est rien, lova
mais pas aux yeux de MARIN
parce qu’avec lui,
elle peut s’asseoir sur le bord du lit
pendant des nuits
en silence
ou parler pendant des heures
avec leurs coeurs
et que marin, il ne veut rien de plus
parce que lui, il plante des fleurs
dans leurs coeurs
alors lova, elle l’aime bien.

lova pourtant elle rêve encore
d’un lit bien fait
d’un lit à elle
avec une couverture de tendresse
et un oreiller de baisers
ocean pourtant elle rêve encore
de l’amour sans sens figuré
de l’amour sans la baise
lova pourtant elle rêve encore
de ne plus s’écorcher
de ne plus se briser un peu plus
quand elle se cogne
contre les gens tard dans la nuit.

des maux froissés à dans la poubelle (? mars 2016)
t'as pas le droit de t'être absentée pour encore plus de place dans mon coeur parce que ceux qui s'absentent sont vraiment égoïstes parce que du coup on pense encore plus à eux dans notre coeur alors t'es vraiment égoïste lala, trop égoïste tu sens maintenant le cadavre de mon coeur que t'as laissé ? quand tu l'as pris avec toi pour t'absenter ? t'es horrible lala mon esprit c'est devenu une vieille cassette qu'on regardait quand on était petite et puis ça repasse en boucle tous nos moments gâchés tous nos moments de connerie de foirer tout ce qu'on faisait de connerie chez les voisins et de connerie aussi avec papa quand on l'emmerdait à toujours sécher à toujours faire le mur et à toujours briser les coeurs des garçons et aussi des filles parfois les conneries qui nous animaient et les conneries qui nous enterraient le soir et où on devait sortir notre parapluie dans la chambre pour nous protéger de la pluie des yeux et puis lala tu fais vraiment chier parce que je suis en colère et que j'ai envie de tout casser de casser mes bras et puis mes jambes et puis laisser tomber ma tête dans la soupe et laisser tomber les larmes de mes yeux et de vider les poches aussi qu'il y en a en dessous pour libérer la tristesse mais je n'y arrive pas lala tu fais vraiment chier j'ai compté depuis on m'a dit 157 fois que ça ira et pourtant rien n'y fait ça ne va pas et maintenant que t'es plus avec moi je suis obligée d'être avec moi et si toi tu voulais plus alors moi je n'ai plus envie non plus lala je
(elle a posé son stylo, quelques larmes mouillant l'encre d'échine, elle a jeté à la poubelle ses maux parce que lala est morte maintenant)