super blind date (azur)

une application de rencontre. tu n’avais encore jamais essayé, ça ne t’avait jamais vraiment attirée, tout ça. mais tu étais inscrite depuis un mois désormais, sans savoir ce que tu recherchais. tu avais discuté avec des hommes, avec des femmes, mais sans jamais aller plus loin que la simple discussion. à part avec irwin. tu l’avais trouvé beau dès que tu avais vu sa photo de profil, et il avait été absolument adorable avec toi. tu avais l’impression qu’il était un peu timide, et ça changeait de toutes les personnes que tu connaissais. il t’avait annoncé ne pas être à l’aise avec le fait de parler avec une inconnue par écran interposé alors tu avais accepté de sortir dîner avec lui. et à présent, tu ne savais absolument pas quoi porter. tu voulais faire simple, qu’il ne puisse pas juger de quoi que ce soit à travers ta tenue. mais en même temps, tu ne voulais pas paraitre négligée. alors tu choisissais une petite robe bordeau en mousseline, des talons hauts et un perfecto, car la saison se faisait tout de même plus fraiche, même si les températures restaient douces. tu laissais tes cheveux lâchés sur tes épaules et tu n’appliquais même pas de maquillage, tu n’avais jamais franchement aimé ça. tu terminais par sortir de ton appartement et rejoindre le restaurant que vous aviez choisi pour le dîner. tu accélérais quand il se mettait à pleuvoir, en même temps que l’orage grondait au loin, et tu entrais finalement dans le restaurant, pile à l’heure. tu regardais autour de toi et ton regard finissait par trouver irwin, installé à une table. un sourire venait illuminer ton visage, c’était étrange de le voir désormais en vrai. tu t’avançais doucement. « salut. » tu soufflais, de manière plutôt décontractée. tu te baissais pour lui faire la bise et tu t’installais finalement face à lui, déposant ta veste et ton sac à côté de toi. « tu vas bien ? je suis contente de te voir. » tu soufflais de ta voix douce en le regardant et en souriant. il avait vraiment l’air encore plus adorable maintenant que tu l’avais face à toi. « c’est tout nouveau pour moi j’ai jamais fait ça. je veux dire… rencontrer une personne de cette façon. » tu expliquais dans un petit rire en plongeant ton regard dans le sien. mais tu avais l’impression que la soirée allait être une réussite, même si tu ne savais pas du tout ce que tu en espérais.

l'ainé des burton était anxieux à l'idée de réellement rencontrer azur. il avait peur de ne pas lui plaire. de la décevoir. cela faisait beaucoup trop longtemps qu’il n’était pas allé à un rendez-vous galant. les filles l’accostaient de temps à autre au café mais il n’avait jamais pris cela sérieusement. son esprit avait toujours bien été trop occupé par sa famille. toute sa vie ne semblait tourner autour que de ça, et cela depuis toujours. depuis la mort de ses parents, il avait agi comme une figure paternel et maternel pour ses frères et sœurs. se mettant une pression monstre pour compenser leur absence. il voulait leur offrir tout le bonheur du monde, dans l’espoir de les voir heureux et épanouis. oubliant que lui aussi avait le droit et méritait de vivre. entre l’enchainement de ses petits boulots, et sa vie familiale il n’avait jamais pris le temps de se poser avec une fille. parfois la sensation d’une peau douce contre la sienne lui manquait. et cette solitude qu’il portait pouvait l’accabler, mais il ne regrettait pas d’avoir mis son existence en second plan. toutefois, maintenant qu’il pouvait penser à lui, ce sentiment lui semblait bizarre. quelque peu étranger, comme s’il ne méritait pas d’avoir une chance de rencontrer la perle rare. le cœur gonflé dans sa poitrine,  il vit une jolie demoiselle se diriger vers lui. un véritable rayon de soleil. elle portait une robe qui mettait ses courbes en valeur, pas que irwin s’y attarda, bien trop perdu dans ses grands yeux bleus océans. elle dégageait une douceur et joie de vivre qui soulignaient son charme naturel. les photos faisaient défaut à sa beauté. irwin se sentait encore plus maladroit qu’a l’accoutumé. peut-être parce que tout cela rendait leur contact encore plus réel. c'était presque tangible. le jeune garçon affichait un sourire timide, se levant de sa chaise pour l’accueillir.  la règle aurait voulu qu’il lui tienne sa chaise, mais  azur fut bien plus rapide que lui. point démonté par cet acte de femme moderne, “bon...bonsoir” qu’il balbutia quelque peu, les joues légèrement rosies après avoir fait la bise. il passa une main dans ses cheveux quelque peu décontenancé par sa fraicheur.  elle s’était déjà mise à parler, un trait qui semblait bien la caractériser. « oui ça va très bien » qu’il souligna à son tour les yeux pétillants. la joie d’azur était communicative. « ah bon ? j’avais l’impression que tu étais bien plus habitué que moi à tout ce concept de rencontre en ligne, j’avais l’impression de me ridiculiser »  qu’il avoua timidement. content de voir qu’ils étaient tous les deux dans le même navire. « merci d’avoir accepté de me rencontrer, ça me fait vraiment plaisir » qu’il continua avec sincérité.  et peut-être parce qu’il se devait de le dire, à force d’avoir regardé beaucoup trop de comédie romantique avec sa sœur (on l’a forcé, c’était contre son gré) il ajouta. « surtout que de toi à moi t’es encore plus jolie maintenant que je te vois » un compliment. Irwin avait vraiment pris sur lui pour que ses mots sortent de sa bouche. il avait l’impression que c’était niais et cliché, mais bridget jones et carrie dans sex and the city semblaient aimer ça.

« ah bon ? j’avais l’impression que tu étais bien plus habitué que moi à tout ce concept de rencontre en ligne, j’avais l’impression de me ridiculiser. » tu riais un peu en secouant la tête et en soupirant un peu, glissant tes doigts dans tes cheveux longs pour les recoiffer un peu. « pas du tout. je flirte plutôt en face à face normalement. » tu soufflais en haussant les épaules et en te pinçant les lèvres, plongeant ton regard dans le sien alors qu’il continuait de parler. flirt. le mot était sorti de ta bouche sans que tu ne t’en rende vraiment compte. est-ce que vous flirtiez vraiment ? tu ne savais pas trop. pour le moment vous appreniez surtout à vous connaitre. ton sourire ne quittait pas ton visage et tu te redressais un peu en le regardant. « merci beaucoup. toi aussi t’es plus mignon en vrai. » tu expliquais en riant et en plongeant ton regard bleu dans le sien. tu lui souriais et tu relevais le regard vers le serveur qui arrivait vers vous, et tu prenais la carte qu’il te tendait, vous proposant un apéritif. « un verre de vin rouge s’il vous plait. du bourgogne si vous avez » tu soufflais avec un petit sourire, expliquant le tout en faisant exprès de forcer sur ton accent français. tu jetais un oeil à irwin et tu reposais la carte devant toi, tu ne savais pas du tout quoi choisir pour le moment. « je suis française. » tu soufflais doucement, vous vous étiez dit beaucoup de choses durant cette semaine mais tu ne te rappelais plus avoir mentionner tes origines. la france, ta france. ton pays qui te manquait parfois, souvent même. mais maintenant, tu ne te voyais pas quitter new-york. et puis la france, aussi belle soit-elle, te rappelait bien trop ta soeur qui était décédée. tuée, assassinée. tu ne savais pas comment définir le fait que tu n’avais plus de soeur, depuis deux ans maintenant. tu la portais pourtant tout le temps sur toi, dans ton médaillon. tu chassais tes pensées de ta tête et tu soupirais un peu en reposant tes yeux sur irwin, te pinçant les lèvres alors qu’au dehors, le temps semblait devenir fou. « je crois qu’on a mal choisi notre soir pour sortir. » tu soufflais dans un rire en désignant l’extérieur d’un coup de menton. c’était étrange, tu n’avais pas l’impression qu’ils aient prévu qu’il fasse aussi mauvais. maintenant, tu espérais seulement que ça se calme, tu n’étais pas du tout fan des tempêtes et autres orages. « bon alors… j’ai l’impression de te connaitre sans te connaitre c’est très étrange comme sensation. » tu soufflais à nouveau de ton joli rire cristallin.

azur semblait vouloir apaiser les inquiétudes du jeune homme, riant de bon cœur de ses malheurs. peut-être était-elle un peu attendri par son manque d’expérience dans le domaine et par son honnêteté. l’ainé des burton était un homme sensible, bien loin des stéréotypes du  mauvais garçon. il traitait les femmes avec soin et respect, comme si elles étaient le plus beau des diamants. on l’avait éduqué ainsi et il avait toujours veillé à conserver ces valeurs. pour le moment il était juste un peu rouillé, mais l’amour était comme le vélo, une sensation et des mots qui ne s’oublient pas.  peu à peu les épaules d’irwin se détendirent. sortir de sa zone de confort rendait la chose que plus séduisante. le jeune homme commençait à se sentir un peu plus à l’aise, se familiarisant avec les lieux. l’ambiance tamisée. « pas du tout. je flirte plutôt en face à face normalement. » il rigola. des mots qui semblaient si facile dans sa bouche. elle semblait si sure d’elle, de ses charmes, de ses paroles. une pointe d’admiration naissait dans les prunelles du jeune homme. azur était comme une énigme, les pièces d’un puzzle qui ne s’assemblent pas. « je vois ça » qu’il répond énigmatique, une lueur amusée dans les yeux. elle semblait dans son élément tout le contraire de lui qui semblait faire tâche. même son compliment manquait d’assurance, mais il était tout de même fier que les mots franchissent ses lèvres. ce n’était pas dans ses habitudes d’être aussi direct, il avait tendance à jouer sur les mots, contourner, donner de la rondeur.   « merci beaucoup. toi aussi t’es plus mignon en vrai. » il haussa un sourcil inquisiteur, se retenant de rire. sachant que sa photo de profil n’était que foutaises, créations de son frère et sa sœur il en doutait quelque peu. « mon petit frère et ma petite sœur aiment beaucoup photoshop. ils trouvaient ça drôle de bidouiller la photo de profil, je préviens d’avance que je n’ai pas huit packs d’abdominaux. et que je n’ai pas un tatouage qui dit ‘i love my mom’ tatoué sur les fesses » qu’il souligne avec une pointe d’humour dans la voix pour pas qu’elle soit trop déçue en affrontant un jour la réalité.  c’est à ce moment que le le serveur s’introduit dans cette conversation intime, leur donnant par la même occasion le menu. irwin laissa la belle demoiselle prendre la parole.   « un verre de vin rouge s’il vous plait. du bourgogne si vous avez » elle semblait savoir ce qu’elle souhaitait, alors que irwin était complètement perdu en lisant le nom de la plus part des boissons. il envoya un regard désespéré au serveur, qui ne l’aida point. « je vais prendre une bière. » qu’il s’aventura, c’était une valeur sure. et puis ça ne pouvait que crédibiliser un peu plus sa virilité. il espérait que azur ne s’offusquerait pas de ce manque de classe.   « je suis française. » .qu’elle lui expliqua. ah, ça expliquait bien des choses. la bise, le vin, ce léger accent dans ses phrases. c’était mignon. « une française. c’est pas à côté. je connais que les mot baguette et croissant » qu’il avoua en rigolant, avec une petite moue enfantine.  lui qui n’avait jamais quitté new york, la france semblait presque exotique. « new-yorkais pure souche. » il passa une main dans ses cheveux. « comment ça se fait que tu sois ici ? » elle avait piquée sa curiosité. il était avare d’en savoir plus. de mieux la connaitre.   « je crois qu’on a mal choisi notre soir pour sortir. » irwin qui n’avait pas quitté azur des yeux depuis son arrivé, détourna son regard sur l’extérieur. effectivement, dans la nuit, des éclairs se faisaient entendre. illuminant le ciel orageux, alors que la pluie semblait se déchainer plus bas. irwin soupira, fronçant le nez. « j’aurai dû regarder la météo…avec un peu de chance ça ne fait que passer. » lui-même ne croyait pas vraiment à ce qu’il disait, mais l’espoir était pourtant palpable.   « bon alors… j’ai l’impression de te connaitre sans te connaitre c’est très étrange comme sensation. » elle reprit aussitôt le fil de la conversation, alors qu’irwin était perdu dans ses propres pensées. il espérait que anita et vlad avaient bien fermé toutes les fenêtres, et qu’ils étaient tous les deux à l’appartement. il aurait presque eu envie d’envoyer un sms, se retenant de justesse. Cela aurait été peu poli à l’égard de la jolie française. « vraiment ? pourtant je suis un livre ouvert. » qu’il répondit dans un haussement d’épaule, accoudant sa tête dans sa main. « il suffit de me poser des questions j’y répondrai. » qu’il souligna.

« mon petit frère et ma petite sœur aiment beaucoup photoshop. ils trouvaient ça drôle de bidouiller la photo de profil, je préviens d’avance que je n’ai pas huit packs d’abdominaux. et que je n’ai pas un tatouage qui dit ‘i love my mom’ tatoué sur les fesses » tu le regardais un instant avant d’éclater de rire et tu te pinçais les lèvres, glissant tes doigts dans tes cheveux en secouant la tête. il avait de l’humour, et t’aimais ça. beaucoup même. tu continuais de rire un peu. « me voilà rassurée. » tu soufflais en plongeant ton regard dans le sien. irwin commandait une bière alors que tu commandais un verre de vin rouge, et tu dérivais la discussion sur tes origines françaises. sur ta nationalité, même. cette france qui ne t’avait jamais quitté. cette france que tu aimais. tu riais quand il prononçait les mots baguette et croissant et tu penchais un peu la tête sur le côté en faisant une petite moue. « c’est cliché ça non ? » tu demandais dans un rire en laissant ta main courir sur la table, tes ongles tapotant doucement le bois. il finissait par te demander ce que tu faisais ici et tu te pinçais les lèvres en haussant un peu les épaules. « je suis venue faire mes études de joaillère ici. j’avais envie de voyager, de voir autre chose. même si j’adore la france, évidemment. mais j’ai beau l’adorer, il me rappelle aussi beaucoup de mauvais souvenirs désormais. » tu soufflais en détournant un peu le regard. il était sans doute bien trop tôt pour aborder le sujet du meurtre de ta soeur, t’en avais bien conscience. alors tu finissais par te taire, et tu relevais le regard vers lui avec un sourire. tu préférais t’intéresser à la météo inquiétante dehors, ou à sa vie à lui. tu tournais la tête vers l’extérieur et tu retroussais un peu les lèvres, ça n’annonçait rien de bon, même si le jeune homme face à toi tentant de se persuader que ça allait passer. tu retrouvais son regard et tu souriais quand il t’expliquait que tu n’avais qu’à lui poser des questions pour qu’il y réponde. tu riais un peu, faisant mine de réfléchir alors que le serveur apportait vos boissons et tu faisais une pause dans ta réflexion, pour prendre ton verre et trinquer doucement avec lui. « à cette soirée ? » tu demandais alors doucement dans un petit rire, avant de boire une gorgée de vin en fermant les yeux, appréciant cette boisson que tu appréciais particulièrement. tu allais alors lui poser une question quand un énorme coup de foudre s’abattait sur la ville, faisant clignoter les lumières du restaurant et finalement, les faire s’éteindre brutalement. tu soupirais et tu fronçais les sourcils en regardant à l’extérieur, alors que tu voyais les immeubles s’éteindre un par un, aussi brutalement que le restaurant. bordel. une exclamation parvenait jusqu’à tes oreilles et tu soupirais un peu, alors que tu ne voyais désormais plus grand chose. « j’aurais clairement pas dû trinquer à cette soirée, ça nous porte pas bonheur. » tu soufflais dans un petit rire, alors que tu avais l’impression de ne parler à personne. tu tatonnais un peu la table et tu trouvais la main du jeune homme face à toi, que tu serrais un instant avant de te détacher. « t’es toujours là. » tu constatais alors simplement dans un petit soupir.