You're my home. (thomivy #10)

La période de Noël était enfin arrivée sur New-York, les fêtes de fin d’année approchaient à grand pas. Noël, le jour de l’an, la ville avait revêtu depuis quelques semaines déjà ses plus belles lumières, les chants traditionnels de cette période de l’année se faisait entendre à chaque coin de rue, apportant un peu de gaité. Cette année, cette période était bien différente pour Ivy. Cela faisait plusieurs années qu’elle ne fêtait plus réellement Noël, encore moins la nouvelle année. Elle n’avait pas de famille. L’année passée, Jo’, son patron, l’avait gentiment invité à passer les fêtes avec lui et sa joyeuse famille, sachant que sans cela, son employée serait seule chez elle. Pour autant, comme les années précédentes, depuis qu’elle avait tout perdu, que le monde s’était écroulé autour d’elle, cette période avait été très difficile à vivre, à traverser pour Ivy qui n’avait pas réussi à se débarrasser de ses idées sombres plus de quelques secondes. Cette année, cette période lui serrait encore le coeur mais elle devait se faire une raison, dorénavant, ces fêtes familiales auraient toujours un gout amer pour elle tout comme la fête des mère ou la fête des pères et tous ses évènements qui lu rappelaient à quel point elle était seule et à quel point sa famille pouvait lui manquer. Mais maintenant, elle n’était plus vraiment seule. Jo’ était là, toujours, pour la soutenir. Et en cette période de fêtes, il lui donnait beaucoup de travail, l’activité à la pâtisserie était soutenue et c’était tout ce dont Ivy avait besoin pour oublier un peu ce qui la hantaient chaque secondes. Elle redoublait de travail pour satisfaire tout un chacun et elle redoublait aussi d’imagination, d’inventivité pour élaborer de nouvelles recettes de biscuits et de gâteaux à servir aux clients pour ravir leurs papilles. Cette année, la pâtisserie avait décidé de faire de la vente de bûches et autres biscuits de Noël à emporter pour ceux qui désireraient ramener quelques douceurs chez eux et pourquoi pas, à leur table de Noël même. L’opération était un succès et c’était donc beaucoup de travail, Ivy se dévouait corps et âmes à ce projet, ravi de son succès après y avoir réfléchis pendant plusieurs mois avec Jo’. Autant dire qu’elle ne comptait plus ses heures de travail et qu’il était inutile de penser prendre le moindre jour de congés avant la fin des fêtes, hormis le jour de Noël, évidement, ou tout serait fermé et chacun profiterait de sa famille. Et surtout, cette année, Ivy pouvait compter sur Thomas. L’année deux mil vingt et un avait été une année riche en évènements inattendues. Parce que s’il y a bien une chose à laquelle Ivy ne s’était pas attendue s’était de retrouver l’amour et cela elle l’avait retrouvé en la personne de Thomas. Voilà plus d’un an qu’elle le connaissait mais elle avait fini par comprendre, par écouter ce que lui disait son coeur et par avouer à l’intéressé ce qu’elle ressentait pour lui. Par chance, ses sentiments étaient réciproques et elle s’était retrouvée prise dans une histoire comme elle ne s’était jamais imaginer pouvoir vivre après tout ce qu’elle avait traversé ces dernières années. La vie était surprenante et finalement pas toujours si cruelle. Thomas avait doucement mais surement changé sa vie, sa vision des choses et, cette année, à ces côtés, les fêtes de fin d’années lui semblaient moins insurmontables. Depuis peu, ils avaient emménagé ensemble, le jeune homme était venu vivre chez elle et cela s’était fait le plus naturellement du monde, même avec Socrate, le brun n’avait eu aucun mal à se faire sa place. Et c’était avec plaisir désormais que chaque soir, ils se retrouvaient, tous les deux dans l’appartement d’Ivy qui était devenu leur cocon, leur bulle où ils pouvaient ne peser à rien d’autres qu’à eux. Voilà bien longtemps que la jeune femme n’avait pas pris plaisir à installer les décorations de Noël chez elle, d’ailleurs l’année passée elle ne l’avait pas fait. Cette année elle avait hésité mais elle avait rapidement compris que célébrer cette fête, leur premier Noël ensemble, était important pour Thomas mais aussi pour elle alors ils s’étaient, tous les deux, lancer dans les décorations et, évidement ils avaient installé un sapin, majestueux et décorés avec soins. Ce soir, Ivy avait prévenu Thomas qu’elle rentrerait un peu plus tard qu’à la normale. Après la fermeture de la boutique, il resterait encore du travail pour la pâtissière et son patron. Certains clients devaient venir retirer leur commande en rentrant du travail et il fallait dores et déjà commencer certaines préparations pour le lendemain qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire plus tôt dans la journée. Thomas avait évidement été prévenu pour éviter la moindre inquiétude et Ivy avait poursuivi sa journée de travail avec toujours son envie de bien faire, de combler ses clients chevillée au corps. Dès qu’elle avait pu, la jeune femme avait quitté son lieu de travail pour reprendre le chemin de son appartement, les bras chargés comme souvent d’invendus ou d’essaie culinaire qu’elle souhaitait faire goûter à Thomas pour avoir son avis avant de les proposer à la vente. Quelques minutes plus tard, elle avait poussé la porte de son appartement et un large sourire s’était dessiné sur ses lèvres en apercevant Socrate, assis, droit comme un i sur le sofa, observant en direction de la porte qui s’ouvrait. A peine avait elle refermé la porte derrière elle que déjà, Thomas lui faisait face. Il avait pris une semaine de congé, ainsi, il avait du temps libre et Ivy était heureuse de savoir qu’il profitait de ses journées pour se repose et s’adonner à sa passion pour le dessin. « tu vas bien ? ta journée a été bonne ? » Le sourire de la blonde s’était élargie après qu’elle eu répondu a son baiser. Immédiatement, presque instinctivement, elle était venue se blottir dans ses bras, posant brièvement sa tête contre le torse du jeune homme avant de redresser son visage vers lui pour pouvoir l’observer avec tendresse.« Oui ça va. La journée a été intense, on a pas eu le temps de s’ennuyer mais les commandes pour demain sont prêtes et les clients qui sont venus récupérer les leurs aujourd’hui avaient l’air satisfait donc c’était une bonne journée. »Tout en racontant brièvement le déroulé de sa journée, Ivy n’avait pas cessé de sourire. Elle aimait son travail, elle aimait travailler avec Jo’, dans sa pâtisserie. Elle lui était profondément reconnaissante de l’aide qu’il lui avait toujours apporté et de la confiance qu’il lui accordait et elle aimait par dessus tout satisfaire les clients, voir les sourires heureux sur les visages de ceux qui venaient à la pâtisserie déguster une boisson, un gâteau, chercher une commande pour un joyeux repas de famille. « Et toi ? Ca a été aujourd’hui ? Socrate ne t’as pas fait trop de misères ? » Elle avait sourit avant que son regard soit attiré vers le sapin et la décoration qui avait changé. Apprement Thomas avait ajouté une nouvelle touche personnelle à la décoration, et il s’était bien gardé de la tenir informé par mms au cours de la journée. Elle s’était détachée de lui pour se rapprocher de l’arbre de Noël avant de s’exclamer avec l’excitation d’une petite fille.« Box Thomas ! C’est magnifique ce que tu as fait. Notre sapin était déjà superbe mais maintenant je suis certaine que c’est le plus beau de tout le quartier !! »

La période des fêtes de fin d’années et ses repas de famille n’était pas la période la plus simple pour Ivy. Elle se souvenait, l’année passée, la première fois qu’elle fêtait Noël et le passage à la nouvelle année en dehors des murs de l’hôpital, cette période qui marquait les un an de sa sortie. Et pourtant, elle avait cru replonger, le mal en elle était encore si grand, si difficile à contenir, ses émotions si complexes à canaliser. Les fêtes de fin d’année avaient été très difficiles à vivre pour elle l’année passée. Cette année s’annonçait bien différente parce qu’en un an, sa vie avait changé. Pas du tout au tout, elle n’était pas redevenu le petit oiseau joyeux et insouciant qu’elle avait été des années plus tôt, son coeur était toujours balafré, il n’était pas question de parler de rémission face à cette maladie psychique qui ne lui laissait que peu de répit mais, elle avait retrouvé la lumière, elle avait l’impression d’être revenue sur un chemin plus facile à arpenter. Plus facile parce qu’elle n’était plus seule. Son travail à la pâtisserie lui plaisait toujours autant, Joseph était toujours le même, loyal, à l’écoute et bienveillant. Et surtout, depuis quelques mois, elle partageait sa vie avec Thomas à qui elle avait ouvert son coeur, un peu malgré elle, poussée par des émotions, des sentiments que comme bien souvent, elle n’avait pas réussi à contrôler et, pour une fois, cela, n’avait pas entrainé de catastrophe. Bien au contraire. Depuis plusieurs semaines maintenant, le jeune homme était venu emménagé chez elle et elle redoutait bien moins qu’avant de se retrouver chez elle le soir. Parce qu’elle n’était plus seule, parce que quand elle rentrait, il était là et elle ne se retrouvait pas en tête à tête avec ses démons, ses idées noires que parfois Socrate avait bien du mal à dissiper. Elle avait l’impression de retrouver un équilibre, elle savait pourquoi elle se levait le matin et le soir, quand elle rentrait, elle savait aussi pourquoi elle rentrait. Elle ne s’était jamais sentie aussi chez elle que depuis qu’elle ne vivait plus seule dans cet appartement. Bien sûr, tout n’était pas rose, la jeune femme était encore dévorée par ses démons, par les reste du passé. Certaines choses étaient encore difficiles our elle et il restait des évènements qu’elle n’était pas prête à affronter, elle avait toujours besoin de ses médicaments et de son suivi psychologique et psychiatrique pour se sentir mieux, rassurée en tout cas de savoir qu’en cas de besoin, il existait des solutions et que, même si elle refusait de les voir, des personnes pourraient les lui montrer. Sourire aux lèvres, malgré une longue journée de travail, Ivy avait poussé la porte de son appartement, sachant qu’elle allait y retrouver Thomas et Socrate ce qui lui mettait de baume au coeur. Elle ouvrit la porte et fut surprise de voir Thomas qui l’attendait de pied ferme. Il avait beau le faire tous les soirs ou presque, Ivy était toujours surprise ce qui élargissait le sourire sur ses lèvres alors qu’elle refermait la porte derrière elle. Thomas n’avait pas trainé pour la prendre dans ses bras et Ivy s’était laissée faire avec plaisir, savourant ce moment de retrouvailles comme chaque soir. Elle avait répondu à son baiser avec tendresse, l’enlaçant à son tour comme elle le pouvait avec les sacs qu’elle tenait encore dans ses mains avant que le jeune homme ne l’en débarrasse. « t'as bien mérité de te reposer. j'me suis occupé du ménage, des lessives et même des quelques courses qu'il manquait » Toujours le sourire pendu aux lèvres, la jeune femme avait relevé le regard vers le brun avant de répondre avec douceur. « On t’as déjà dit que tu étais l’homme parfait ? » Et puis elle était venu déposer tendrement ses lèvre sur celle de son petit ami. Ivy pensait réellement ce qu’elle disait. Thomas était parfait, toujours à l’écoute, aux petits soins, prévenant et tendre. Elle ne pouvait rien demander de plus ou espérer de mieux. « il a été adorable. il a juste décidé d'inonder la cuisine avec sa fontaine à eau ce midi mais sinon, ça a été ! » L’anecdote de Thomas concernant Socrate, le malin petit chat noir qui partageait sa vie depuis bientôt deux ans avait faire rire Ivy, d’un rire clair et sincère. Elle n’avait absolument aucune difficulté à imaginer la scène, Socrate étant un adepte de ce genre d’adorables bêtises qui donnait toujours le sourire à la jeune femme. « Il voulait être sûr que tu n’oublies pas qu’il était là. » Ivy était, évidement, au courant de l’allergie aux chats de Thomas mais, en suivant scrupuleusement son traitement, il parvenait à supporter la proximité du petit félin sans trop de difficulté ce qui rendait Ivy particulièrement heureuse. Et puis, alors qu’elle observait le sapin de Noël qu’ils avaient confectionnés ensemble, avec amour, elle avait remarqué un changement qu’elle ne pu s’empêcher de notifier à voix haute. Elle s’était laissé attirée sur le sofa alors qu’elle n’avait même pas encore pu prendre le temps de se débarrasser de ses chaussures et de son gros manteau d’hiver, tout en écoutant l’explication du brun. « merci ! j'avais envie de le rendre unique et qu'il soit le plus beau tout l'immeuble ! » Ivy avait observé encore quelques instants le dit sapin, silencieuse avant de reprendre, enjouée. « Et bien je n’ai pas vu les sapins de nos voisins mais je suis quand même certaine qu’il est le plus beau et en tout cas personne ne doit avoir les mêmes décorations que nous ! » Décrochant son regard du sapin, elle avait tourné la tête vers lui pour déposer un baiser sur sa joue.  « tu m'as manqué tu sais.. je me rends compte que depuis que je te connais ma vie entière a été totalement chamboulée... avant, j'étais ce garçon réservé, habitant dans un taudis et habillé d'un bas de jogging et d'un tee-shirt troué. je ne suis plus le même homme et ça, c'est grâce à toi.» Une chose était sûre, elle ne s’était pas attendue à une telle déclaration. D’ailleurs, elle pensait ne pas la mériter le moins du monde. Elle ne faisait rien de spécial et tout ce qu’il était, la manière dont il avait évolué, Thomas ne se le devait qu’à lui même. « Tu veux me faire pleurer ? Tu sais ce que je pense, tu ne dois tout ça qu’à toi Thomas…» Elle n’avait pas eu le temps d’en dire plus que Thomas l’avait fait taire en venant s’emparer de ses lèvres pour lui donner un baiser fougueux et romantique dans lequel elle s’était laissée aller avec délice. Les semaines avaient passés, les mois même, depuis leur premier baiser et à chaque fois qu’il l’embrassait, Ivy ressentait toujours la même chose, ses frissons qui la parcourait, son coeur qui s’accélérait, elle avait l’impression d’être sur un nuage et que rien d’autre n’existait. Son amour pour Thomas ne faiblissait pas, bien au contraire d’ailleurs. Lorsque le baiser se termina, elle resta un instant silencieuse, pensive, observant les traits de l’homme qui faisait battre son coeur avec tendresse. Puis c’était Thomas qui était venu rompre le silence avec visiblement une très bonne nouvelle à lui annoncer. Il s’était levé et était revenu vers elle, lui mettant des feuilles de papiers griffonnées entre les mains. Avant qu’il ne commence à parler, elle n’avait pu s’empêcher d’observer ce qu’il lui avait donné, les dessins étaient magnifiques, elle ne se lassait pas du talent de son petit ami, loin de là, chaque jour elle était un peu plus impressionnée de découvrir tout ce dont il était capable. « j'ai eu un appel ce midi avec un web designer. il serait d'accord pour bosser avec moi et m'aider à ouvrir ma boutique en ligne. j'y vendrais mes dessins mais aussi quelques photos faites avec mon argentique. j'avais tellement envie de t'en parler et d'avoir ton avis.. » Ivy continua à observer les dessins qu’elle avait dans les mains encore quelques secondes, le temps certainement de bien assimiler ce qu’il venait de lui dire. Et puis, après quelques secondes de silence, elle avait relevé les yeux vers le jeune homme.
« Quoi ? Mais c’est génial ! J’espère que tu as accepté ! C’est une super opportunité !! ». C’était peut être même la chance de sa vie, Thomas ne pouvait pas refuser. Un sourire radieux illuminait le visage de la blonde alors qu’elle observait Thomas avec un regard pétillant. Elle était si fière de lui, du courage dont il faisait preuve, fière aussi d’avoir, en affichant ses dessins dans la pâtisserie de Joseph, participé à la naissance de ce projet en donnant confiance à Thomas sur son talent, en lui montrant qu’il devait afficher son art aux yeux de tous et ne pas seulement le garder pour lui. Joyeuse, elle avait posé les dessins sur la table basse avec soins et avait ensuite pris le visage de Thomas dans ses mains pour venir déposer une baiser furtif mais tendre sur ses lèvres avant de reprendre la parole. « Je suis si heureuse pour toi et si fière de toi aussi. »

C’était incroyable de constater à quel point les choses changeaient à une vitesse folle. Rien que d’y penser, Ivy avait le vertige. Tout pouvait changer du jour au lendemain, dans un sens comme dans l’autre et Ivy était plus que bien placée pour le savoir. Elle savait, même si elle aurait préféré l’ignorer, que tout pouvait s’écrouler en un claquement de doigts. Elle savait mieux que personne que le destin et la mort pouvait frapper à votre porte sans crier gare et vous prendre des êtres chers. Elle savait que l’on pouvait être au sommet et se retrouver au trente sixième dessous en à peines quelques heures. Elle le savait parce qu’elle l’avait vécu, elle avait, douloureusement appris cette leçon, elle était marquée dans sa chair et les cicatrices invisibles qui balafraient son coeur resterait longtemps. Elle avait tant de fois voulu que la vie la quitte sans jamais trouver le courage de passer à l’acte. Et aujourd’hui, avec Thomas, elle apprenait que la vie pouvait aussi être belle, retrouver de la couleur après des années de désespoir, de chagrin, de douleur. La souffrance était toujours là, certes. Elle le serait sans doute pour l’éternité parce qu’Ivy faisait partie de ses gens à qui la vie n’avait fait aucun cadeau, innocente, candide, elle avait pris la réalité de l’existence en pleine face alors qu’elle ne s’y attendait pas, elle qui avait toujours cru en la beauté de la vie, du monde. La chute avait été brutale et terriblement douloureuse. Mais aujourd’hui, après des mois, des années d’égarement, elle semblait remonter à la surface, retrouver son souffle, retrouver le gout de la vie tout simplement. Thomas était entré dans sa vie et avait bouleversé son existence tout entière, toutes ses croyances. Elle n’aurait jamais cru pouvoir retomber amoureuse un jour et pourtant… Cette année les fêtes de fin d’année seraient bien différentes de l’année précédente, Ivy en était convaincue même si elle n’avait aucune certitude. Et puis Thomas était venue lui faire une annonce assez inattendue. « Oh mais c’est super ! Tu dois être ravi de cette nouvelle ! » Ivy savait combien sa mère était importante au yeux du jeune homme et, en même temps, quoi de plus normal. Une mère, nous n’en avons qu’une. Et puis, elle savait que la famille avait vécu des moments difficiles, Thomas mais sa mère aussi. Alors elle prenait cette nouvelle avec le sourire, ravi de savoir que son petit ami allait pouvoir se rapprocher de celle qui lui avait donné la vie. Une ombre était passé sur son visage alors qu’elle pensait à sa propre mère mais rapidement elle avait chassé cette pensée de son esprit, laissant un large sourire illuminer son visage pour partager la joie de cette nouvelle avec Thomas. « Tu veux que je te dise ? Tu es bien trop modeste Thomas ! » Elle avait conclu en déposant un baiser furtif mais tendre sur les lèvres du brun avant de reculer sa tête, un sourire mutin collé aux lèvres. Pour elle, il était l’homme parfait et cela ne faisait aucun doute. Il avait d’ailleurs mis à profit sa journée pour peaufiner la décoration de leur sapin de Noël qui trônait fièrement au milieu du salon et qui, par chance, ne semblait guère intéresser Socrate qui, jusqu’à maintenant n’avait encore jamais essayé de monter dedans. Ivy était admirative du travail de Thomas, il possédait un réel don pour le dessin et un esprit artistique qu’elle lui enviait beaucoup, ne se rendant pas compte que la pâtisserie nécessitait aussi un esprit plutôt créatif pour imaginer de nouvelles recettes, de nouveaux accords de saveurs.« Oui. Mais pour les cadeaux il faudra encore patienter un petit peu. » Ivy n’avait pas hâte de recevoir des cadeaux mais elle avait hâte d’offrir les siens à Thomas, Jo et tout ceux qui comptait pour elle. Elle était comme ça Ivy, généreuse et altruiste, elle préférait donner que recevoir ce qui se traduisait dans la façon qu’elle avait de faire son métier. Elle aimait faire plaisir, aider les autres, leur donner le sourire et elle ne supportait pas la misère, la tristesse, encore moins dans le regard des personnes qui lui était les plus proches. Souvent elle s’oubliait un peu en se sacrifiant pour les autres mais elle était comme ça et, même si elle en avait beaucoup souffert par le passé; c’était difficile de se changer. «Décidément… tu veux me faire rougir en plus de me faire pleurer ? » Thomas n’était jamais avare de compliments la concernant et c’était étrange pour elle qui avait toujours eu de mal à les accepter. Ivy, elle avait toujours eu l’habitude d’être celle qui complimentait, sans cesse, qui rassurait, qui redonnait confiance sans rien recevoir en retour et d’ailleurs elle n’attendait aucun retour, elle faisait ça avec une pureté incroyable, sans aucune arrière pensée. Et Thomas, depuis qu’il était entré dans sa vie, il la complimentait sans cesse et jamais elle n’avait douté de la sincérité de ses propos. Comment aurait il pu mentir alors que ses yeux brillaient toujours intensément lorsqu’il la regardait ? Ce regard qu’il posait sur elle et qui, instantanément lui donnait l’impression que la vie était belle et qu’elle méritait d’être vécu, c’était sans doute ce qu’elle aimait le plus chez lui. Elle n’avait rien trouvé à répondre à ce qu’il avait ajouté concernant sa réussite, la revanche qu’il prenait sur la vie. Elle l’avait laissé l’embrasser et avait même prolonger le baiser. Quand Thomas l’embrassait, elle avait l’impression de ne plus être dans la réalité, d’être dans un autre monde où rien d’autre n’existait et ou rien ne pourrait lui arriver. Il faisait naître en elle des sensations et des sentiments qui la transportait à mille yeux d’ici. Et puis, rompant le baiser, il lui avait annoncé une autre grande nouvelle. Elle était si fière de lui et de l’homme qu’il devenait, de plus en plus conscient de son talent, plus confiant face au regard des autres. Pour elle il était un exemple à suivre. « C’est génial Thomas, je suis sûr qu’il va être convaincu par ton talent. Et crois moi Jo’ sera ravi de te revoir. Tu veux que je prépare quelque chose de spécial pour ce rendez vous ? » Si Thomas voulait quoi que ce soit, Ivy ferait son possible pour le réaliser, si un gâteau ou une boisson lui faisait envie, pouvait lui donner du courage pour ce rendez vous qui pourrait changer sa vie, elle le ferait et, quoi qu’il en soit, même si elle resterait discrète, elle ferait en sorte que tout se passe au mieux. La pâtisserie était un lieu rempli de bonnes ondes, grâce à Jo’ et sa bonne humeur légendaire alors les choses ne pouvait que bien se passer. « Oh moi tu sais… en ce moment on a beaucoup de travail, je n’ai pas vraiment le temps de penser à autre chose. » Des projets, Ivy avait du mal à en faire. Son travail à la pâtisserie la satisfaisait pleinement, elle n’avait pas envie de plus ou de changer quoi que ce soit. Et puis elle ne se sentait pas légitime à présenter ses recettes au plus grand nombre en les partageant notamment via les réseaux sociaux. Bien sur elle y avait pensé, elle qui voulait que tout un chacun puisse se sentir capable de cuisiner et qui estimait que si elle arrivait à le faire alors tout le monde pouvait le faire. Alors pour le moment elle ne faisait rien. « Les réseaux sociaux tout ça, je crois que ça n’est pas vraiment fait pour moi et je suis bien comme je suis en ce moment. En 2022 j’ai surtout envie de plus aider les autres et je me disait que je pourrait donner quelques cours de cuisine bénévoles à des personnes défavorisées….» Ivy, elle ne voulait pas la gloire, non, loin de là. Elle voulait aider, pouvoir apporter un peu au monde dans lequel elle vivait alors ses projets personnel, elle les laissait de côté même si elle avait souvent rêvé de sortir son propre livre de recettes de pâtisseries et elle donnait la priorité à des idées qui pourrait répondre un peu de bonheur autour d’elle. Le silence était retombée sur la pièce et Ivy était pensive par rapport à tout ça mais, blottie contre Thomas, elle était apaisée, elle savait que quoi qu’elle déciderait de faire, il ne la jugerais pas, bien au contraire. Socrate avait profité de ce moment de calme pour venir lui aussi s’installer sur le sofa, ronronnant avec douceur. « C’est parfait Thomas, et j’ai ramené quelques invendus du jour de la pâtisserie. » Il n’y avait pas que des invendus parce uqe tous les jours Ivy ramenait quelques petits plats salé, et des parts de gâteaux qu’elle avait mis de côté pour les faire gouter à Thomas ou bien parce qu’elle savait qu’il appréciait cette recette plus particulièrement. Se redressant un peu, elle avait posé les yeux sur le visage du jeune homme, observant chacun de ses traits avec tendresse avant de murmurer quelques mots.   « Je t’aime Thomas. »