All these people think love's for show but I would die for you in secret (Thomivy) - [+18]

Aujourd’hui, exceptionnellement, Joseph avait libéré sa serveuse bien plus tôt qu’à l’habitude, un peu après seize heure. Le coup de feu du soir n’était pas encore passé loin de là mais, avec les vacances universitaires, l’étudiants qui les aidaient, à mi-temps, à la pâtisserie prendrait la relève de la jeune femme. Ivy devait partir, elle devait aller rejoindre Thomas tout de suite parce qu’elle avait une grande nouvelle à lui annoncé. Elle aurait pu l’appeler mais elle n’avait pas du tout envie de lui apprendre cela par téléphone. Joseph avait compris l’enthousiasme soudain de sa serveuse, il savait la relation qui la liait avec le jeune homme et il se montrait encourageant et bienveillant, comme à son habitude. Il avait compris qu’elle veuille aller lui faire cette annonce si importante de vive voix, sans attendre qu’il n’arrive ce soir à la pâtisserie alors il l’avait laissée partir. La visite d’Ivy au musée n’était absolument pas prévue, Thomas n’était d’ailleurs pas au courant et elle ne comptait pas le prévenir avant d’être arrivé à l’accueil de l’établissement du jeune homme. Ainsi, elle s’était dépêcher de se débarrassé de son tablier, culpabilisant malgré elle un peu d’abandonner Joseph juste avant l’heure de pointe du soir. C’était la première fois qu’elle faisait cela et ce n’était absolument pas dans ses habitudes, d’autant plus qu’elle aimait profondément son travail. Mais aujourd’hui était un jour exceptionnel. Avant de quitter les lieux elle avait jeté un oeil à son reflet dans le petit miroir accroché à la porte de son casier dans la salle des employés, elle avait effectué quelques retouches à son maquillage, ayant à coeur d’être au gout de son petit ami lorsqu’elle arriverait au musée puis elle était partie, Joseph la chargeant de transmettre ses salutations et ses félicitations à Thomas. Ivy s’était empressée de traverser les rues du quartier pour sauter dans la premier métro, euphorique, elle en oubliait presque son appréhension des transports en commun et de l’idée de devoir traverse les rues de New-York seule, cette ville dans laquelle elle avait tant vécue de choses, certaines heures, d’autres beaucoup moins… Heureusement pour elle, à cette heure ci le métro pour se rendre vers Manhatan n’était pas excessivement bondé. Il y avait un peu de monde mais elle avait la place pour se tenir debout sans être collée à ses voisins ou se faire bousculer à chaque arrêt, cela lui convenait. Joyeuse et impatiente d’annoncer à Thomas ce qu’elle avait à lui annoncer, elle ne pouvait pas se débarrasser du sourire qui l’avait gagnée un peu plus tôt dans la journée. Elle était impatiente de dire à Thomas que l’un de ses dessins, affichés dans la pâtisserie avait attiré l’attention d’un client mais bien plus que ça, que ce client voulait savoir s’il était possible d’acheter le dessin et de faire la connaissance de l’artiste. Depuis que les dessins étaient affichés sur les murs de la pâtisserie de Joseph, la jeune femme et le propriétaire de la boutique avaient reçues beaucoup de compliments les concernant, beaucoup de question aussi pour connaitre l’identité de ce dessinateur de talent. Ivy était ravie, chaque soir de rapporter à Thomas les éloges qu’elle avait pu entendre sur ses créations. Elle était heureuse pour lui, plus encore qu’elle ne l’était lorsqu’elle recevait des compliment sur les pâtisseries dont elle avait tout fait de A à Z. Aujourd’hui c’était une nouvelle étape pour Thomas et elle avait hâte de voir l’étonnement et la satisfaction sur son visage lorsqu’elle lui annoncerait ce qu’elle avait à lui annoncer. Elle avait hâte aussi de pouvoir contempler son sourire lorsqu’il apprendrait cette formidable nouvelle parce qu’elle était persuadée qu’il serait incroyablement heureux. Elle, elle l’était déjà, si heureuse pour lui et aussi si fière de lui. Il n’avait pas eu besoin d’elle pour se mettre au dessin et pour devenir l’artiste talentueux qu’elle voyait en lui, qu’il était. Mais elle se disait qu’elle y était un peu pour quelque chose puisqu’elle avait réussi à le convaincre d’afficher ses dessins, de manière anonyme chez Joseph puisque le vieil homme aimait beaucoup aider les jeunes artistes du quartier quel que soit leur domaine de prédilection. Elle n’avait pas eu à insister énormément pour que Thomas accepte de, d’abord montrer ses oeuvres à Jo’ et qu’ensuite il passe le cap de les voir afficher sur les murs de la boutique. Les clients les avaient appréciés dès le premier jour, Ivy, elle ne se lassait pas de les regarder, à longueur de journée, s’attardant un peu sur chaque oeuvre lorsqu’elle se retrouvait seule dans la salle de la boutique, notamment le matin avant l’ouverture aux clients. Mais c’était la première fois qu’un client interrogeait sérieusement Ivy pour savoir s’ils étaient à vendre et insistant un peu pour connaitre l’identité de leur créateur. Après avoir arpenté rapidement les rues de la villes, se frayant un chemin en direction du musée sans grande difficulté, elle arriva à l’entrée. Au guichet, large sourire sur les lèvres elle s’adressa à l’employée qui se trouvait là « Bonjour. Je viens voir Thomas Farrel, vous pourriez l’appeler pour moi s’il vous plait ? Dites lui que c’est de la part de Ivy. » La femme derrière le guichet avait regardé la blonde d’un air suspect faisant aussitôt regretté à Ivy de ne pas avoir appelé Thomas sur son portable pour lui dire qu’elle était dans la hall du musée. Après quelques secondes d’hésitation durant lesquels l’employée du musée se demandait certainement ce que cette inconnue pouvait bien vouloir à Thomas, elle fini par décrocher son téléphone pour demander au jeune homme de venir à l’accueil du musée. Ivy avait sourit gênée pour la remercier avant se mettre de côté dans le vaste hall d’entrée pour attendre Thomas, faisant les cent pas, trépignant d’enthousiasme et ayant donc du mal à se tenir tranquille.

La serveuse n’avait absolument pas oublié quel jour on était aujourd’hui. Elle se souvenait parfaitement que cela faisait un an tout pile aujourd’hui que Thomas avait passé, pour la première fois, la porte de chez Jo’, la première fois qu’il était entré dans la pâtisserie et la première fois qu’Ivy lui avait parlé. A l’époque bien loin d’imaginer ce qui allait se passer ensuite, bien loin de penser qu’un an plus tard, après des mois à se côtoyer de manière plutôt amicale et de plus en plus proche, il deviendrait son petit ami, elle ne pouvait pas nier que tout de suite, dès que leurs regards s’étaient croisés, dès qu’il avait parlé et qu’il avait passé sa commande avant de l’inviter à s’asseoir avec lui pendant sa pause, elle avait tout de suite sentit quelque chose de particulier émaner de lui. Une aura qu’elle n’avait pas su expliquer tout de suite et que, même si elle la comprenait mieux aujourd’hui, elle ne pouvait pas encore tout à fait définir. Elle avait sentit, en quelque sorte que, derrière son sourire, lumineux et communicatif, se cachait une faille, une blessure immense. Il avait fallu des mois pour qu’il se confie à elle et qu’elle sache la nature de cette blessure mais elle ne s’était pas trompé. Malgré ce qu’il avait vécu, Thomas dégageait une lumière qui avait tout de suite tapée Ivy. Au départ et pendant longtemps elle avait refusé de se l’avouer, elle s’était cachée derrière l’envie de devenir une amie proche du jeune homme mais finalement son corps avait parlé pour elle et elle s’était trahie. Quelle sensation étrange pour elle qui avait toujours pensé qu’elle avait déjà vécu sa grande histoire, que plus jamais elle ne connaitrait la douceur de l’amour, qu’elle était désormais vouée à finir seule, que de retomber dans les bras de quelqu’un, de retrouver cette sensation si douce. Elle avait lutté mais elle avait dû se rendre à l’évidence, elle était tombée amoureuse de Thomas, profondément, éperdument, même si elle savait qu’elle devait faire attention et que l’amour pouvait faire mal, qu’elle avait déjà trop souffert et qu’elle était encore loin d’être guérie des traumatismes qu’elle avait eu à traverser. Elle ne pouvait s’empêcher de, déjà, se donner coeur et âme our Thomas et de se perdre dans cette relation parce qu’elle avait eu cette chance incroyable et inattendue que ses sentiments pour le brun soit réciproques. Elle retrouvait petit à petit gout à cette vie qui, après l’avoir malmené pendant des années semblaient soudainement vouloir lui montrer qu’elle valait finalement le coup. Comme un signe du destin c’était aujourd’hui qu’un des clients du café s’était intéressé, plus que les autres jours, à l’un des dessins de Thomas, désirant en savoir plus sur l’artiste et peut être même acheter le dessin en question, visiblement réellement conquis pas le trait de crayon du brun. Ivy était heureuse, plus que si la nouvelle l’avait concernée elle même et elle s’était précipitée, avec la bénédiction de Joseph, en direction du musée pour annoncer la bonne nouvelle à Thomas. Dans l’euphorie et la précipitation elle avait complètement oublié la pâtisserie qu’elle avait préparé pour le brun dans le frigo de la pâtisserie. Parce qu’à la base, elle avait prévue de lui proposer de venir passer la soirée chez elle pour lui faire gouter ce gâteau, recette inédite qu’elle préparait depuis des semaines, confectionné avec tout son amour pour lui. Aussi rapidement que le métro pouvait le lui permettre la blonde était arrivé à New York. Etrange sensation que de se retrouver là seule, à nouveau. Dans ses rues qu’elle avait tant arpentées autrefois, dans son ancienne vie. Cette vie qui lui semblait si lointaine maintenant, même étrangère parfois, un peu comme si elle avait du mal à croire qu’elle l’avait réellement vécue tant elle ne lui correspondait plus aujourd’hui. Et pourtant, c’était bien la réalité, elle l’avait bien vécue et c’était ce qui lui avait laissé toute ces cicatrices qui peinaient encore à cicatriser. Mais aujourd’hui, la joie était trop importante dans le coeur d’Ivy pour se laisser assaillir par tous les souvenirs. D’un pas rapide elle avait avalé les derniers mètres qui lui restait à faire pour entrer le musée donc elle avait grimpé les marches juste avant l’entrée quatre à quatre. Large sourire sur les lèvres, elle avait traversé le hall pour s’adresser à la femme au guichet, lui demandant si elle pouvait appeler Thomas ce qui avait eu l’air d’étonner et même de contrarier l’intéressée, donnant à Ivy l’envie de disparaitre soudainement. Finalement, bon gré mal gré et se rendant certainement compte qu’Ivy ne bougerait pas devant son guichet tant qu’elle n’aurait pas passé un coup de téléphone à Thomas, dans son atelier au fin fond du musée et parce que la blonde n’avait pas l’air d’une terroriste ou d’une dangereuse psychopathe qui en voudrait à la vie de l’employé du musée, la guichetière se décida à prendre son téléphone et à aviser Thomas de la présence de la jeune femme qui attendait après lui. L’attente parue très longue à Ivy. Elle était si impatiente de le voir et surtout de lui annoncer la grande nouvelle dont elle était porteuse en ce jour si spécial pour eux. Des bruits de pas pressés ne tardèrent pas à retentirent sur les dates de marbre qui composaient le sol du grand hall d’entrée. La jeune femme se tourna juste à temps pour voir Thomas qui s’avançait vers elle, un air à la fois étonné et ravi sur le visage. Elle comprenait son étonnement car c’était pas souvent que c’était elle qui retrouvait Thomas sans le prévenir sur son lieu de travail et d’autant plus qu’elle n’avait pas prévenu de sa visite. Cependant, le jeune homme n’avait pas l’air de prendre mal cette visite à l’improviste, au contraire. Sans un mot, il s’était avancé vers elle et l’avait rapidement enlacé. Ivy avait sentit, comme à chaque fois, son rythme cardiaque s’accélérer et des frissons la parcourir tout entière, faisant trembler légèrement ses jambes et la rendant fébrile. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il l’embrasse là, au milieu du hall du musée. Elle n’était pas très à l’aise avec les manifestations d’affection en public et pourtant elle s’était laissée faire, répondant même avec douceur à son baiser, passant les bras autour de lui pour le sentir plus près d’elle. Il avait ce don de lui faire oublier le monde qui l’entourait à chaque fois qu’il la prenait dans ses bras, à chaque fois qu’il venait poser ses lèvres sur les siennes avec cette douceur qui le caractérisait. Lorsque le baiser pris fin, Ivy releva un regard brillant vers lui, visiblement ravie d’être là, alors qu’il reprenait la parole. « mais.. que fais-tu ici ? tu aurais pu me le dire...   » Cette fois c’était un sourire gêné qui s’était dessiné sur les lèvres de la blonde. Il avait raison, elle aurait pu le prévenir de son arrivée. Mais elle avait agit sur une impulsion, un coup de tête et elle n’y avait pas pensé une seconde, bien trop pressée de le retrouver et surtout préférant tout de même lui garder un peu la surprise jusqu’à l’avoir en face de lui. Elle ne voulait rien manquer de l’émotion qui le traverserait lorsqu’elle lui ferait part de cette grande nouvelle.« Oui j’aurai pu… je suis désolée vraiment… j’espère que tu ne t’ai pas inquiété que je ne réponde plus soudainement… Je suis venue parce que… j’ai une grande nouvelle à t’annoncer et je ne pouvais pas attendre… c’est pour ça que Jo’ a eu la gentillesse de me laisser partir malgré tout le travail… » Un sourire enjoué avait repris place sur le visage de la blonde. Elle était vraiment impatiente de lui dévoiler la vraie raison de sa venue mais elle ne voulait pas le faire là, au milieu du hall. Sans rechigner elle avait suivi Thomas à travers les couloirs du musée, se doutant bien de l’endroit où il l’emmenait. Dans sa salle de travail ainsi ils pourraient être tranquilles, elle pourrait l’avoir rien que pour elle et elle ne pouvait pas rêver mieux que de profiter un peu plus de Thomas en cette journée particulière pour eux. Ivy était entré dans la pièce, Thomas lui avait lâché la main tandis qu’elle contemplait tout ce qui se trouvait autour d’elle. Comme la première fois qu’elle était venue ici, elle était subjuguée par tout ce qui s’y trouvait. Cette pièce respirait la créativité et dégageait des ondes plus que positives auxquelles la blonde n’était pas insensible. A moins que ce ne soit Thomas qui lui faisait cet effet là. «  je suis désolé de te recevoir de cette manière, j'ai passé ma journée à peindre les derniers éléments de la mosaïque..   » Ivy l’avait observé, sourire aux lèvres tandis qu’il refermait la porte derrière eux leur assurant ainsi tranquillité et confidentialité. Il n’en avait pas spécifiquement besoin, ce qu’Ivy voulait lui annoncer n’avait rien de secret ou quoi que ce soit de la sorte mais elle n’était jamais contre partager un peu plus d’intimité, des petits moments en tête à tête avec son petit ami. « Ne t’excuse pas Thomas. Tu travaillais c’est tout, je n’ai même pas prévenu avant de venir ! Et puis… ça te donne un certain charme si tu veux mon avis. » Elle n’était peut être pas très objective Ivy, parce qu’elle était éperdument amoureuse de lui mais elle le trouvait toujours beau quelques soi la situation et elle devait pas reconnaitre que ce petit air négligé qu’il affichait aujourd’hui ne la laissait pas indifférente. Dès qu’il eu fermé la porte, Thomas était revenu près d’elle ce qui n’était pas pour déplaire à Ivy. Comme lui, elle aussi avait besoin de ce contact permanent quand elle le voyait, elle le sentait à l’intérieur de son être, elle était sans cesse poussée vers lui, tout prêt de lui. Ele se sentait si bien dans ses bras, tout contre lui. « je suis tellement heureux de te voir.. tu m'as tellement manqué. » Un doux sourire s’était affiché sur les lèvres de la blonde alors qu’elle fixait Thomas dans les yeux, perdue dans son regard azur. « Tu m’as manqué aussi… »  Elle avait juste eu le temps de répondre ses quelques mots avant que le brun ne vienne à nouveau poser ses lèvres sur les siennes. Maintenant qu’ils étaient seuls, à l’abris des regards indiscrets, Ivy se sentait inévitablement bien plus à l’aise et elle se laissa aller sans aucune difficulté à ce baiser bien plus passionné que le premier.  Elle avait sentit un frisson intense la parcourir lorsque sa langue avait retrouvé le contact de sa partenaire de danse pour entamer une chorégraphie sensuelle. La blonde avait laissé l’une de ses mains se perdre dans le dos du brun pour pouvoir être le plus près possible de lui, ressentir toute sa chaleur contre elle et son autre main, elle était venue se fixer dans la nuque du jeune homme, caressant avec douceur la base de ses cheveux pendant qu’elle se perdait comme rarement elle l’avait fait encore dans ce baiser passionné. A regret, elle avait fini par détacher ses lèvres de celle de son petit ami. Elle ne devait pas perdre de vue la raison pour laquelle elle était venue ici. Silencieuse, elle était restée quelques instants à contempler le visage de Thomas, si proche du sien. Sa main dans sa nuque était revenue sur l’avant de son visage pour le lui caresser avec une tendresse infinie. « J’ai une bonne nouvelle pour toi… C’est pour ça que je suis là… je crois même que c’est une excellente nouvelle. Tu es prêt pour que je te l’annonce ? » avait elle dit, la voix encore un peu tremblante des émotions qu’elle avait sentie monter en elle pendant qu’ils s’embrassaient passionnément. En attendant la réponse du jeune homme, voulant s’assurer qu’il était bien dans un état d’esprit adapté à la nouvelle qu’elle avait à lui annoncer, elle avait continuer de la scruter avec un regard rempli d’amour, un doux sourire sur ses lèvres tandis qu’elle laissait ses mains le caresser délicatement, bien plus tactile qu’elle ne l’était normalement, sans doute portée par la fébrilité qui l’habitait, sa joie et cet amour débordant qu’elle avait pour lui.

Dès que le client de la pâtisserie avait annoncé vouloir acheter l’un des dessins affiché sur le mur de la boutique, avait demandé s’il était possible de connaître l’artiste à l’origine de cette merveille, de faire sa connaissance, Ivy avait été envahie par un sentiment de joie intense comme s’il avait s’agit d’elle et d’un compliment qui lui était adressé. Ce n’était pas le cas. C’était à Thomas et à personne d’autre que ces mots gentils et chaleureux étaient destinés mais, pour Ivy, cela ne faisait pas de grande différence. Elle était toujours heureuse lorsque les autres étaient à l’honneur, surtout ceux qu’elle aimait. Elle savait tous les efforts que Thomas avait fait, ce que cela lui avait couté de trouver le courage d’afficher ses dessins chez Joseph alors elle ne pouvait qu’être heureuse pour lui. C’était une seconde nature chez Ivy de se sentir emplie de joie lorsqu’il avait quelque chose de positif à quelqu’un de son entourage. Elle était souvent même plus heureuse pour les autres que pour sa propre personne. Dès qu’elle avait appris cette nouvelle, elle n’avait eu plus qu’une idée en tête, apprendre la nouvelle à Thomas. Elle était impatiente de voir la joie traverser son si beau visage, de voir un large sourire illuminé son visage et ses yeux briller de bonheur. Elle l’aimait, profondément, passionnément et le voir heureux, emplit de joie lui faisait chaud au coeur, la faisait fondre encore plus. Joseph lui avait donné l’autorisation de quitter plus tôt, il avait bien vu qu’Ivy culpabilisait d’abandonner son poste à l’heure ou les clients, nombreux, du soir, allait arriver pour prendre un gouter bien mérité alors il l’avait assuré qu’il se débrouillerait sans elle avec l’aide de l’étudiant qui travaillait avec eux à la pâtisserie à mi temps. Ivy était partagée, déchirée même entre sa volonté d’assurer malgré tout son service car elle aimait son travail et elle ne voulait pas décevoir ou abandonner Joseph alors qu’il avait besoin d’elle mais elle avait envie de retrouver Thomas le plus rapidement possible pour lui apprendre la nouvelle. Une nouvelle qu’elle ne pouvait pas lui annoncer comme ça, au téléphone. Hors de question. Et elle se sentait tout aussi incapable d’attendre qu’il vienne la chercher dans quelques heures. Ainsi, après que Joseph l’ai rassuré à plusieurs reprise, Ivy s’était empressé de quitter les lieux, oubliant même sa peur des transports en commun et de son anxiété quant aux faits de se retrouver au coeur des rues de Manhattan cette ville qui l’avait vu plonger petit à petit dans les profondeurs de l’enfer, se renfermer dans son âme torturée et devenir si sombre, s’éteindre à petit feu. La joie était telle qu’elle avait chassée la peur habituelle d’Ivy qui ne réfléchissait pas vraiment à ce qu’elle était en train de faire et qui, se faisant était en train de se surpasser. Elle serait sûrement incapable de refaire cela en étant dans son état normal où la peur prenait rapidement le dessus sur tout le reste. Arrivée au musée, elle était tout de même soulagée d’avoir atteint sa destination sans encombre et son impatiente était de plus en plus palpable. Incapable de tenir en place en attendant que Thomas vienne la rejoindre après le coup de file de l’hotesse d’accueil du musée, elle faisait les cents pas, réfléchissant à la meilleure façon de lui annoncer la surprise avec laquelle elle venait. Rien n’était fait encore, elle s’emballait peut être trop vite mais elle avait confiance, ce client semblait si intéressé qu’elle imaginait mal qu’il se désiste. Thomas n’avait plus tardé à apparaitre, aussi heureux qu’étonné de la voir là, cependant il n’avait pas hésité une seconde à l’accueillir chaleureusement, l’enlaçant au milieu du hall, faisait fi des regards étonnés qui se posaient sur eux. Ivy n’était pas forcément à l’aise avec les effusions de tendresse en public et elle n’était pas capable de se laisser complètement aller cependant, bien trop heureuse de retrouver son petit ami, elle avait accepté le baiser tendre qu’il lui donnait, le faisant même un peu durer, s’étonnant elle même. « rappelle-moi de remercier jo... je ne m'attendais pas à te voir ici. je suis si heureux, ivy.   » Ivy avait sourit avec malice et douceur, laissant ses yeux se perdre dans ceux de son petit ami, inspirant profondément pour s’imprégner de l’odeur de son parfum qu’elle aimait tant et qui lui donnait instantanément un sentiment de sécurité et de sérénité. « Je m’en veux de l’avoir abandonné alors que le rush allait commencé mais c’est lui qui a insisté pour que je parte… Et il fallait que je te vois, ça ne pouvait pas attendre. » Un large sourire s’était dessiné sur le visage de la blonde et elle s’était laissée entrainer, sans résistance par le jeune homme qui la faisait presser le pas dans les allées du musée, l’emmenant vers son atelier où ils pourraient être tranquilles et le meilleur endroit pour qu’elle puisse lui annoncer la nouvelle qu’elle apportait à l’abris des oreilles indiscrètes. Une fois la porte refermée sur eux, seul à seul dans ce petit atelier, lieu de travail de Thomas dans lequel il passait toute ses journées, ils pouvaient enfin se laisser aller. Ivy n’avait plus peur maintenant de se retrouver là avec lui, sans personne autour d’eux. Maintenant qu’elle avait fait face à ses sentiments et qu’elle les assumait pleinement elle n’avait plus peur, bien au contraire, elle appréciait avoir un peu d’intimité avec lui quand bien même jusqu’à maintenant ils ne s’étaient rien passé de plus entre eux, Ivy encore trop apeurée, elle avait confiance en Thomas mais pas en elle et elle avait peur de le décevoir. Cependant, elle se sentait bien avec lui. Dans cet atelier, qui ressemblait un peu à la caverne d’Ali baba pour elle, elle avait laissé ses yeux parcourir les oeuvres qui se trouvaient là, en cours de rénovation, en plein séchage ou simplement en attente que Thomas puisse leur consacrer son temps et se pencher sur leur cas. Elle était fière de lui et du travail qu’il faisait, il contribuait à préserver l’histoire, les vestiges du passé que la blonde, tout comme lui, chérissait tant. Elle était subjuguée par le travail qu’il réalisait, la patience dont il faisait preuve et la méticulosité. Alors qu’elle observait les oeuvres présentes partout autour d’elle, Thomas l’avait attirée vers lui et elle s’était laissé faire sans la moindre résistance, bien trop heureuse de retrouver la chaleur des bras de son petit ami. A nouveau il lui avait offert un tendre baiser auquel elle avait répondu sans se faire prier, parcourue par d’agréables frissons, elle avait même prolonger cet échange avec un peu plus de passion qu’elle ne l’aurait voulu, se laissant complètement transporter par les sentiments qu’elle ressentait pour lui. Puis, Thomas semblait impatient de savoir ce qu’elle avait à lui dire. « vas-y ! je suis prêt ! je brûle d'impatience de connaître cette grande annonce ! » Ivy s’était un peu reculée pour pouvoir le voir mieux, elle trépignait d’impatience cherchant toujours ses mots et elle avait fini par se lancer. « Tu sais, je t’ai déjà dit que tes dessins plaisaient beaucoup à la majorité des clients de la pâtisserie et qu’on m’avait déjà posé un certains nombre de questions sur leur auteur… » Elle large sourire sur les lèvres trahissant sa joie et aussi sa fierté, elle avait fini par cracher le morceaux. « Aujourd’hui l’un des clients m’a demandé s’il pouvait connaitre l’identité de l’artiste… et il m’a dit qu’il voulait acheter l’un de tes dessins !!! Tu te rend compte Thomas, il veut acheter un de tes dessins tellement il lui plait ! ». Ivy ne pouvait pas contenir sa joie à cette annonce, elle observait le jeune homme avec attention, ne voulant rien rater de sa réaction à lui, principale concerné.

C’était sur un coup de tête qu’elle avait agit. Ni plus, ni moins qu’un coup de tête. Portée par la joie du moment, l’euphorie et son impatience d’annoncer la bonne nouvelle à Thomas, elle n’avait pas réfléchit un instant. D’autant que Joseph, son patron, l’avait encouragé dans cette voie en la libérant bien avant l’heure prévue de sa fin de service et alors même que le coup de feu n’allait plus tarder à débuté. Elle avait d’abord culpabilisé de laisser Jo’ et leur étudiant se débrouiller sans elle et puis, à force d’être rassurée par son patron, elle avait quitté les lieux en trottinant pour rejoindre Thomas au plus vite, ne prenant même pas la peine de le prévenir qu’elle allait arriver. Si elle avait réfléchit, elle n’aurait certainement jamais pu aller prendre le métro seule avant de traverser les rues de Manhattan, peuplées de fantômes de son passé. Et Pourtant, elle l’avait fait. Comme quoi tout était possible. Ça n’était qu’une fois arrivée dans le hall du musée, alors qu’elle avait insisté auprès de la femme de l’accueil pour qu’elle prévienne Thomas de sa présence, qu’elle s’était rendue compte, plus ou moins de ce qu’elle avait fait. Un frisson de terreur l’avait parcourue et elle avait sentit sa tête lui tourner, submergé, à retardement par toutes les émotions qui avaient essayé de la traverser pendant tout ce périple de la pâtisserie de Jo’, jusqu’ici mais que sa joie avait refoulé, avait gardé cachées au fin fond de son cerveau. Heureusement, Thomas n’avait plus tardé à pointer le bout de son nez dans le hall d’accueil du prestigieux musée et, le sourire qu’il, affichait lui avait aussitôt fait oublier les peurs qui remontaient à la surface, l’angoisse et l’anxiété qui la gagnait. A son tour elle avait affiché un sourire, radieux, parce qu’elle avait plus que hâte de voir la réaction de Thomas lorsqu’elle lui dévoilerait la nouvelle qu’elle avait préféré gardé secrète pour le moment. Elle aurait pu lui annoncer par message mais elle préférait lui dire de vive voix. Elle aurait pu lui téléphoner aussi. Mais elle n’avait pas envie de rater l’émotion qui lui traverserait certainement le regard quand il découvrirait la surprise.  « il ne t'en voudras pas trop je pense ! » Non, Joseph ne lui en voudrait pas. C’était lui qui l’avait autorisé à partir pour rejoindre Thomas bien plus tôt que prévu, il l’avait rassuré là dessus à plusieurs reprise avant qu’elle ne se décide mais Ivy ne pouvait pas s’empêcher de culpabiliser d’avoir abandonné le navire alors qu’elle savait qu’on avait besoin d’elle à la boutique même si Joseph avait prétendu qu’il pourrait s’en sortir sans elle, ce qui était certainement vrai. « Non, ce n’est pas le genre de Jo’… mais je sais qu’il avait besoin de moi malgré ce qu’il a bien voulu dire.» La jeune femme avait sourit un peu plus faiblement. Puis entrainée par Thomas, elle avait pressé le pas, le laissait la mener à travers les couloirs et les oeuvres qu’elle avait déjà vu à plusieurs reprises, il y a bien longtemps. Malgré la vitesse à laquelle ils progressaient dans les dédales du musée, la blonde ne pouvait s’empêcher de laisser ses yeux parcourir les tableaux accrochés sur les murs. Le couple n’avait pas tardé à arrivé dans la pièce dans laquelle Thomas travaillait chaque jour. Pendant qu’il remettait un peu d’ordre et rangeait le matériel dont il s’était certainement servi aujourd’hui, elle avait laissé ses yeux parcourir l’endroit et surtout les oeuvres qui s’y trouvaient, attendant de passer sous les mains expertes du brun. «  je vais travailler sur ce tableau bientôt !  » La jeune femme avait observé le tableau indiqué avec un peu plus d’attention. C’était encore une fois une belle oeuvre mais dont les couleurs semblaient avoir ternies avec les années. Elle n’avait aucun doute que Thomas réussirait à lui redonner un peu de sa splendeur passée. « Encore un magnifique tableau qui va passer entre tes mains. » Thomas ne travaillait pas au musée depuis si longtemps que ça mais son patron semblait très satisfait de son travail et lui confiait des oeuvres de plus en plus techniques, de plus en plus difficiles à restaurer ou précieuses. Ivy ne pouvait pas cacher qu’elle était extrêmement fière de lui. Et admirative aussi de la patience et de la délicatesse dont il faisait preuve pour mener à bien ses missions. Le brun semblait impatient de connaitre la nouvelle qu’Ivy avait à lui annoncer. Elle non plus n’arrivait plus à tenir sa langue cependant elle voulait trouver la meilleure façon de le lui annoncer, ne voulant pas gâcher ce moment et l’émotion qui s’en dégagerait sûrement car ça n’était quand même pas rien. Et puis, c’était peut être le début de quelque chose de nouveau pour son petit ami et Ivy serait, quoi qu’il arrive, derrière lui, de tout son coeur. « oui... et je ne vous remercierez jamais assez, jo et toi, de les avoir accroché à la vue de tous dans votre boutique !» Thomas était bien trop modeste. Il n’avait jamais osé exposé ses dessins avant mais Ivy était certaine qu’il aurait pu, depuis longtemps, afficher ses oeuvres ailleurs que dans une simple pâtisserie de quartier. Ivy, elle, était fière de voir, chaque jour les dessins, magnifiques, de son petit ami, orner les murs de la boutique. A chaque fois qu’elle les regardait elle pensait à lui et elle souriait, impatiente de le retrouver. Elle avait finit par lui dire le plus important de ce qu’elle avait à dire aujourd’hui. C’était de la suprise, presque de l’incompréhension qui s’était d’abord affiché sur le visage du brun qui semblait incrédule face à ce qu’elle venait de lui annoncer, comme s’il était incapable d’y croire. Le sourire d’Ivy s’était quant à lui agrandie encore un peu plus, traduisant toute la joie qu’elle avait en elle à ce moment précis. « t'es.. t'es sérieuse ?» Elle avait secoué la tête dans un signe positif pour confirmer ce qu’elle venait de dire. « Evidement que je suis sérieuse ! » Jamais elle n’aurait pu lui faire une telle blague. Ça aurait été de fort mauvais gout et Ivy n’était pas comme ça. Jamais elle n’aurait eu l’idée d’inventer une pareille histoire. Thomas s’était finalement rapproché d’elle et elle s’était laissé attirer contre lui, profitant de sa chaleur tandis qu’elle l’observait, le sourire toujours pendue en lèvre, heureuse et si fière de lui. Elle avait été surprise par le baiser qu’il lui avait donné alors qu’elle s’attendait à ce qu’il prenne à nouveau la parole mais elle l’avait accepté avec plaisir. Elle était heureuse et elle sentait que Thomas, au delà de son étonnement face à ce qu’elle venait de lui apprendre, l’était aussi, au moins tout autant qu’elle, elle le sentait dans ses gestes, dans la façon dont il la serrait contre lui. Elle avait répondu à ce baiser, la prolongeant encore un peu avec autant de passion que lui. Ce contact si privilégié qu’elle avait avec lui, qu’elle redécouvrait depuis quelques semaines à peine, lui faisait du bien. Elle sentait des frémissements la parcourir de manière très agréable et, lorsque le baiser s’était rompu, elle avait quitté les lèvres de son petit ami à regret, déjà impatiente de les gouter à nouveau mais encore tremblante des émotions qu’il lui faisait ressentir lorsqu’il l’embrassait ainsi.« je suis tellement heureux … c'est grâce à toi tout ça, tu sais. si tu m'avais pas poussé à exposer mes dessins, j'en serais pas là. il va falloir que je le rencontre ? ». A nouveau elle souriait, la joie qu’elle lisait dans le regard de Thomas lui réchauffait le coeur et elle se sentait bien là, dans ses bras, dans cet atelier loin de tout le reste, hors du temps. Elle n’y connaissait pas grand chose en oeuvre d’art, peut être encore moins que Thomas alors elle n’était certainement pas le meilleur conseil qui puisse être mais elle avait à coeur de l’aider et elle était certaine qu’à eux deux il trouverait les réponses dont Thomas avait besoin désormais. « Tu ne dois tout ça qu’à toi et à ton talent Thomas. Je n’ai pas fait grand chose, hormis te pousser un peu mais c’est toi qui a fait tout le travail. Il aimerait te rencontrer mais… tu n’es pas obligé je crois… On peut s’occuper de la transaction avec Joseph si tu préfères. » Elle savait que Thomas n’était pas à l’aise pour rencontrer des inconnus. Elle n’était pas mieux que lui alors elle pouvait comprendre. Elle ne savait pas comment se passait ce genre de transaction pour un artiste non encore connu comme l’était Thomas. « On peut se renseigner sur comment c’est censé se passer si tu veux… Je suis sûre qu’on trouvera quelqu’un pour t’aider à savoir ce qui est le mieux à faire ! » Un doux sourire sur le visage, elle lui avait caressé la joue du revers de sa main se voulant douce et rassurante. Elle se sentait bien prêt de Thomas et elle n’avait pas envie de se détacher de lui. Les délicates caresses de Thomas le long de son bras la faisait frissonner et c’était agréable. Portée par sa joie et l’intimité du moment, elle se laissait aller un peu et sa main dans le dos du jeune homme avait repris ses caresses, douces mais un peu plus insistantes que précédemment. « si tu savais à quel point je suis fou de toi ivy ..» Ivy était plongée dans le regard de son bien aimé et elle avait sentit le rouge lui monter aux joues rapidement après qu’il eu prononcé ses mots. Elle allait baisser les yeux, gênée, mais il l’en avait empêché en venant à nouveau prendre possession de ses lèvres. Ivy avait bien entendu accepté ce nouvel échange, se plongeant complètement dans ce baiser. Les yeux clos, elle profitait de chaque seconde, savourant chacune des sensations qui la parcourait. Thomas savait réveiller des choses chez elle qu’elle avait pensé mortes et elle sentait des frémissements agréables lui chatouiller le bas du ventre, comme un brasier qui semblait vouloir se réveiller en elle, un peu plus, à chaque fois qu’il lui offrait un baiser. Quelques secondes elle avait séparés leurs lèvres pour venir lui murmurer quelques mots, son front posé contre le siens, l’une de ses mains lui caressant la joue puis la nuque avec une immense douceur tandis que l’autre était toujours dans son dos. « Je suis si fière de toi Thomas… Je t’aime. » Les mots lui avaient échappés, sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte. Elle les pensait, sincèrement. Depuis longtemps d’ailleurs mais jusque là elle avait été incapable de les laisser sortir. Elle avait légèrement rougit en se rendant compte de ce qu’elle venait de dire mais elle n’avait pas tardé à l’embrasser à nouveau avec passion et avec une ardeur nouvelle tandis que sa main dans le dos du brun était innocemment passé sous son tee-shirt et qu’elle essayait de se serrer encore un peu plus contre lui. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait, ou elle allait. Elle avait toujours aussi peur de passer un nouveau cap avec Thomas mais ce soir elle ne réfléchissait pas vraiment, portée par ses émotions et la douceur du moment et elle semblait avoir laissé tomber ses barrières

Dans le petit atelier de Thomas, elle se sentait en sécurité. Enfin. Après le trajet qu’elle venait de faire qui, pour elle, s’apparentait à un véritable périple tant elle était angoissée, anxieuse, inquiète de tout ce qui pouvait arriver à chaque seconde, à chaque pas, luttant contre ses démons qui voulaient toujours refaire surface et qui avaient tant l’habitude de gagner et de la paralyser, de la stopper sur sa lancée. Aujourd’hui, ils n’avaient pas réussi. Il s’en était certainement fallu de peu puisqu’elle avait sentit la panique la gagner dès qu’elle avait franchit les grandes portes du musée pour pénétrer dans le hall, son coeur battant la chamade d’avoir marché si vite pour venir et ayant été soumis à des émotions bien trop fortes, trop vives, qu’elle avait refoulées. Heureusement, Thomas l’avait rapidement rejoint alors qu’elle commençait à cogiter un peu trop sur ce qu’elle venait de faire et elle s’était déjà sentie rassurée par sa simple présence. Là, seule avec lui, dans cet endroit qui dégageait, pour elle des ondes rassurantes elle se sentait mieux. Ce n’était que la deuxième fois qu’elle mettais les pieds ici mais elle s’y sentait un peu comme chez elle. Peut être parce que cette pièce était imprégnée de Thomas et de sa passion dévorante pour les tableaux. La première fois qu’elle était venue ici ne s’était pas très bien terminée mais il en serait autrement cette fois. Elle n’avait pas envie de fuir. Bien au contraire. Maintenant qu’elle avait réussi à faire face à ses sentiments pour le jeune homme elle avait toujours envie d’être avec lui, d’être proche de lui, toujours plus. Tout en rangeant son matériel, le brun lui expliquait quelques petits trucs, lui racontait sa journée avant de désigner une oeuvre qui serait la prochaine à passer sous ses mains et à bénéficier de son talent.« je t'avoue que je ne connais pas l'auteur de ce tableau mais j'ai déjà emprunté des livres à la bibliothèques qui parlent de lui. » Ivy avait sourit avec un peu de malice. Elle connaissait à bien connaître Thomas et elle n’était pas du tout étonné par les mots qu’il venait de prononcer. En réalité c’est plutôt le contraire qui l’aurait étonnée. S’il avait travaillé sur une oeuvre d’un peintre qu’il ne connaissait pas sans se renseigner, sans chercher à en apprendre d’avantage sur la toile mais aussi et surtout sur celui qui lui avait donné vie. « C’est marrant mais je ne suis pas du tout étonnée ! Tu me racontera quand tu auras lu tout ça ? » Elle adorait l’écouter parler de son travail, de peinture, de sa passion pour le dessin aussi. Ivy avait toujours été une passionnée d’art, elle avait longuement arpenter les musées d’abord enfant avec ses parents, puis adolescente, souvent seule puisque ses amies préférait s’adonner à d’autres occupations trouvant les musées ennuyeux. Cela n’avait jamais entaché l’amour de la blonde pour l’histoire et l’art en général. Elle avait des connaissances plutôt larges mais pas autant que Thomas, c’était une certitude. Alors elle adorait l’écouter parler, lui raconter ce qu’il savait, souvent elle en apprenait beaucoup et parfois ils pouvaient même discuter, débattre sur certains artistes, certaines oeuvres. C’était aussi ce qu’elle aimait dans cette relation avec lui, cet échange si riche, si passionnant qu’ils pouvaient avoir et qu’elle n’avait jamais connu auparavant, du moins pas dans son souvenir. Elle avait déjà hâte d’entendre tout ce qu’il aurait à lui dire sur cette fameuse oeuvre dont il allait prochainement s’occuper et sur son créateur. Finalement, après avoir suffisamment fait duré le suspens, elle avait réussi à faire la grande annonce à Thomas. Elle aurait peut être pu faire quelque chose de mieux parce qu’une telle annonce méritait certainement mieux mais elle avait laissé parlé son coeur, excitée et impatiente de tout lui révéler et de voir sa réaction. Elle l’aimait profondément et le voir heureux lui mettait du baume au coeur, la rendait heureuse elle aussi. Il était trop modeste, sa réussite il ne la devrait qu’à son talent. Ivy avait juste demandé à Jo’ s’il était d’accord pour accrocher les oeuvres de son petit ami et c’était tout. La magie avait ensuite opéré seule, elle n’avait jamais insisté auprès d’aucun client pour savoir ce qu’ils pensaient des tableaux qui décorait la salle. Elle avait entendu un grand nombre de compliments qui leur était destiné d’ailleurs et elle était si fière et heureuse pour Thomas. Le client d’aujourd’hui, qui était venu demander à Ivy s’il y avait possibilité de se procurer l’un des dessins affiché au mur de la pâtisserie n’était qu’un aboutissement, une récompense pour tout le travail fourni et la courage dont il avait faire preuve. « c'est déjà beaucoup ce que tu as fait pour moi, ivy. je n'ai pas rencontré beaucoup de monde qui ont autant cru en moi que tu as pu le faire depuis un an. » Ivy avait légèrement baissé les yeux en rougissant avant de finalement relever le regard vers le jeune homme.« Si personne n’a cru en toi comme moi c’est peut être parce qu’ils n’avaient pas vu tes dessins… Ou sinon c’est parce que ce sont des idiots ! » Elle avait sourit à nouveau, le regard planté dans celui de son petit ami, convaincue de ce qu’elle disait. Elle avait du mal à imaginer ue quelqu’un qui aurait eu la chance de voir quelque uns des dessins de Thomas aurait pu ne pas croire en lui, ne pas voir son talent et tout le potentiel qu’il avait. C’était impossible pour elle. Elle n’y connaissait pas grand chose en dessin et elle avait vu son talent, ce don qu’il avait en plus de sa passion dévorante. Impossible qu’un spécialiste puisse passer à côté de cela selon elle. « j'ai envie de le rencontrer, de discuter avec lui. mais.. ça me rassurerait si tu étais à mes côtés.» Ivy était impressionnée par le courage dont Thomas faisait preuve. Ils se ressemblaient un peu sur ce point la et elle imaginait comme cela devait être angoissant pour lui de rencontrer un inconnu dans ce genre de circonstances. Elle était également très fière de lui, il prenait son courage à deux mains pour tenter de réaliser son rêve. Il faisait certainement le bon choix en choisissant de rencontrer celui qui voulait acheter son tableau, le premier tableau qu’il aurait la possibilité de vendre. Peut être que cette rencontre pourrait lui ouvrir d’autres portes. C’était en tout cas ce qu’Ivy espérait. « Moi ? Tu sais je n’y connais pas grand chose à tout ça… et puis ce n’est pas un client habituel de la pâtisserie… mais si tu veux que je sois là, je serais là, je te le promet. » Elle n’allait pas servir à grand chose, elle garderait certainement la bouche fermée pendant tout l’entretien mais si Thomas pensait avoir besoin d’elle alors elle serait là. Evidement. « Il faut que je vois avec Joseph mais si tu veux on peut organiser ça à la pâtisserie comme ça je pourrais préparer des petits trucs. » Un peu comme un moyen pour elle d’essayer de se rendre utile. Cependant, elle ne forçait pas la main à son petit ami, c’était à lui de décider l’endroit où se déroulerait le rendez vous, cette fameuse rencontre qui changerait peut être le cours de son existence et s’il préférait que ça ne se déroule pas à la pâtisserie, elle n’y verrait aucun inconvénients et elle l’accompagnerait quand même. Peu importe le lien. L’acheteur potentiel de l’oeuvre, lui, avait déjà fait savoir à Ivy que s’il avait la possibilité de rencontrer l’artiste, elle n’aurait qu’à l’appeler puisqu’il lui avait laissé son numéro de téléphone qu’elle avait laissé à la boutique, en lieu sûr pour être certaine de ne pas le perdre. Il n’avait en tout cas aucune exigence particulière.« tu crois que si les ventes continuent et se succèdent, je devrais prendre quelqu'un pour s'occuper de ça .. ? » Ivy était loin d’avoir vu aussi loin que Thomas cependant elle était heureuse de le voir se projeter ainsi. Elle ne savait pas de quoi demain serait fait mais c’était toute la réussite qu’elle lui souhaitais, qu’il soit connu et qu’il puisse vivre de sa passion, de son art encore plus qu’aujourd’hui. Elle avait sourit avant de venir déposer un baiser furtif, prude, sur les lèvres du jeune homme avant de reprendre la parole sur un ton enjoué. « Tu veux dire une sorte d’agent ? Comme pour les stars ? J’imagine que si tu commences à vendre beaucoup de dessins oui, peut être… Tu imagines ? Quelle classe ! » Ivy ne doutait pas un instant que son petit ami soit capable d’atteindre ce stade, d’atteindre son graal à lui c’est à dire être connu et reconnu pour ses tableaux comme ces peintres qu’il admirait et ceux, plus anciens, dont il redonnait un coup de jeune aux oeuvres. Le chemin serait long certes, il était inutile de faire des plans sur la comète mais rêver ne faisait de mal à personne dans le pire des cas. Ivy, elle, était de toute façon persuadée que ce n’était que le début pour Thomas, que sa première vente et que les autres suivraient tôt ou tard. Elle était plus optimiste pour lui qu’elle ne l’avait jamais été pour elle et elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le soutenir, l’encourager dans cette voie. Finalement, emportée par un tourbillon d’émotions puissantes, Ivy avait laissé échapper quelques mots, des mots importants qu’elle n’avait pas encore réussi à lui dire jusqu’à maintenant et qui, cet après midi était sortit si naturellement de sa bouche. Elle ne les regrettait pas, bien au contraire. L’occasion était belle et se prêtait bien à une telle déclaration de sa part. Sans attendre, Thomas était à nouveau venu prendre possession de ses lèvres et Ivy avait répondu à son baiser avec passion et ardeur. Dans la nuque du jeune homme, la main de la blonde allait et venait en de douces caresses, parfois plus appuyées traduisant un peu ce qui était en train de se passer en elle, le feu qui était en train de se réveiller et de grandir en elle petit à petit. Thomas avait finalement rompu ce baiser laissant tout le loisir à Ivy de l’observer, non sans une pointe de regret dans le regard. « je t'aime tellement aussi, ivy. » Ivy était restée silencieuse, incapable de la quitter des yeux mais aussi incapable de prononcer le moindre mot. Elle était restée immobile quelques secondes, son corps collé à celui de son petit ami. Puis, ne résistant pas à cette envie qui montait en elle, elle avait posé quelques secondes sa tête sur le torse du jeune homme, les bras autour de lui, écoutant les battements de son coeur qui l’apaisait. Puis, comme portée par une force qu’elle ne connaissait pas, elle avait repris des caresses dans le bas du dos de son petit ami tout en relevant la tête vers son visage, légèrement sur la pointe des pieds pour être un peu plus à la taille de Thomas, elle avait déposé quelques baisers doux mais passionnés dans dans le cou de ce dernier avant de venir à nouveau chercher ses lèvres pour échanger avec lui un nouveau baisé plus fougueux cette fois. Elle était partagée entre sa crainte et le désir pour lui qui brulait en elle et la consommait un peu plus à chaque seconde. « Thomas… » Elle avait murmuré son prénom mais avait été incapable de terminer sa phrase, l’esprit trop embrouillé elle en avait oublié ce qu’elle voulait dire. A cet instant, oubliant toutes ses appréhensions, elle avait envie de lui, envie de franchir ce cap avec lui et de gouter à nouveau à ces plaisirs dont elle s’était tenu éloignée si longtemps mais elle était incapable de le lui dire alors, son corps avait décidé de le lui faire savoir, sa main ayant fini par se frayer un chemin sous le tee shirt de son petit ami pour caresser sa peau avec douceur mais non sans une envie palpable.