Race against the time (Sol)

1995 Née d’un facteur et d’une institutrice d’une petite école, Sol est la troisième d’une grande fratrie. Les Powell vivaient dans une petite maison modeste dans la banlieue new-yorkaise où tout le monde se connaissait et s’entendait bien offrant une enfance joyeuse et choyée pour leurs enfants. Sol adorait sa famille, qui avait toujours su lui apporter beaucoup de bonheurs malgré les nombreuses chamailleries avec ses frères et sa sœur. En effet, Sol et sa grande sœur trouvaient toujours une raison pour se disputer même si les réconciliations venaient très rapidement. Cela apportait de la vie à la maison, s’enchantaient les parents. Les enfants Powell avaient tous des activités extra-scolaires, leurs parents pensaient que c'était la clé de l'épanouissement. Tout naturellement, Sol et sa sœur s'inscrivaient chaque année aux cours de chants, sans grand miracle pour notre jeune héroïne. Cependant, elle adorait s'y rendre car cela lui permettrait d'enquiquiner sa sœur en exagérant sa non-justesse. Cela amusait grandement les parents qui appréciaient de voir autant d'agitations. Finalement, Sol abandonna le chant et suivit des cours de dessins où elle brilla. 7 juin 2011 La date fatidique. La date qui a brisé la famille. La pauvre date. Sol s’en souvient comme si c’était, malheureusement, hier. Elle venait de finir son cours de biologie (mon dieu, pourquoi cette matière où on doit disséquer des animaux existe encore?) et s’apprêtait à aller en histoire. Cependant, elle reçut un appel de sa mère, en larme, et angoissée. « Sol, vas chercher ton frère et viens tout de suite. ». Puis, plus rien. Pas d’autres explications. Ce n’était pas le genre de sa mère de l’appeler régulièrement et surtout de lui laisser de tels messages. Elle obéit. Arrivés sur les lieux, les deux enfants restaient en état de choc. Ci-gît, une belle jeune brune, prochainement diplômée du lycée, aimée par ses amis, son copain et sa famille. Ci-gît son unique sœur, son modèle, son univers.  2011-2012  La mort de sa sœur a causé un grand bouleversement dans la vie familiale des Powell. Rien n’était comme avant. Ils ont d’abord déménagé dans une autre ville de la banlieue new-yorkaise car le regard de pitié de tout le quartier était insoutenable : tout le monde avait entendu la terrible histoire et personne ne pouvait s’empêchait d’ajouter les adjectifs pauvres, tristes, funestes devant leur nom de famille. Mais le changement de lieu n’était qu’une illusion de la réalité : ils ne pouvaient pas cacher la perte d’un enfant en achetant une nouvelle maison. Tout rappelait la défunte des couleurs choisies qui étaient ses préférées, en passant par les fleurs, jusqu’à la disposition des assiettes à table. Cet univers insoutenable pour la jeune Sol lui coûta une année d’étude. C’est alors qu’elle prît la décision de quitter le bercail familiale l’année suivante. 2012-2013 La renaissance, l’aventure, la joie. Voilà comment on pourrait décrire l’année suivante de la jeune Powell. En effet, elle prit l’avion pour Lisbonne et découvrit un monde de fête, de bonheur et de nouveauté. Cela lui a permis de renaître après le décès de sa sœur, de revenir plus forte, plus courageuse et plus déterminée. Pendant cette période, elle redécouvrit la photo, l’art, et elle posa même nue pour de futurs artistes en herbe. Ce fut l’année où tout était possible et sans limite. Après 2013 De retour à New York, elle décida de passer son diplôme de fin d’étude au lycée dans un établissement new-yorkais et non dans une banlieue, elle voulait encore rester éloignée de sa famille. Retourner chez elle était finalement devenu synonyme de retour dans le passé avec les souvenirs de sa sœur. New York ressemblait aussi à un nouveau départ, à un vent de fraîcheur et à une manière d’être à nouveau anonyme avec toute cette foule, plus la pauvre fille qui a perdu sa sœur si jeune. Post High School Diploma Fraîchement diplômée avec mention Bien, sa fierté, Sol décida de poursuivre les études et s’inscrivit dans un Master de communication, marketing avec option management et publicité dans une université new-yorkaise. Elle appréciait tellement cette ville qui ne dormait jamais, toujours en perpétuel mouvement, à son image finalement. Pour ses années universitaires, à la différence de son lycée où elle avait l’internat, elle rentrait chez elle le soir pour éviter des coûts supplémentaires à sa famille. Cela se passait plutôt bien au début car malgré tout, la jeune Powell aimait sa famille, et adorait passer du temps avec ses deux frères. Cependant, l’atmosphère redevenait de plus en plus étouffante, elle n’avait plus ce sentiment de liberté comme à Lisbonne. Il fallait que cela change, mais Sol ne savait pas trop comment faire. Elle commença par rester de plus en plus tard sur New York en enchaînant les clubs étudiants : celui d’histoire de l’art, et celui humanitaire. Cela lui permettait de passer moins de temps chez elle, mais aussi de s’épanouir à travers un emploi du temps comblé. La rencontre Lors d’un pot post-conférence imposé par ses études, elle la rencontra. Plus âgée qu’elle, elle était aux premiers abords impressionnante : son allure dégageait une classe naturelle. Cependant, la jeune femme échangea quelques mots avec Sol. Et, surprise. La discussion divaguait de sujets en sujets si facilement que c’en était étonnant. On racontait que la jeune Sol et l’impressionnante Vega Morales passèrent leur nuit entière à refaire le monde. Mais, ce qui était sûr, c’est que depuis ce soir-là, Sol avait une alliée, une mentor qui l’inspirait énormément. La mondaine Sol enchaînait les opéras, salles de théâtres, expositions, vernissages, et j’en passe. Elle adorait flirter avec les plus fortunés en essayant d’être leur analogue. Vega l’aida lors de ses évènements et lui proposait même souvent de l’accompagner dans toutes les manifestations culturelles. Depuis cette curieuse amitié, Sol obtint les meilleurs stages dans des entreprises que la Morales aurait investi. Puis, un jour, sa bonne étoile lui proposa de venir habiter sous son toit le temps qu’elle trouve le nécessaire pour s’envoler de son cocon familiale. Sol accepta la proposition sans réfléchir, à nouveau la liberté se disait-elle, à moi New York espérait-elle. L’union Lors d’une de ses soirées d’aide à l’association humanitaire de son université, un homme âgé de la trentaine demanda de l’aide pour rédiger son titre de séjour. Son collègue redirigea le jeune homme au bureau de Sol qui l’accueillit avec plaisir. Lorsqu’elle regarda ses différents papiers, la jeune Powell comprit rapidement la supercherie, elle qui manipulait aussi photoshop à ses heures perdues. Elle essaya tant bien que mal de l’aider puis lui laissa son numéro de téléphone, lui promettant de trouver une solution rapidement. Comme à son habitude, elle se tourna vers sa colocataire qui d’un ton naturel et instantané proposa de se marier avec lui, ce qui permettrait au jeune homme d’obtenir la nationalité américaine. Sol trouva cette idée brillante, et tellement excitante ! Elle s’empressa d’appeler le garçon qui fût réticent dans un premier temps. C’est ainsi que Sol se présenta à la mairie témoin d’un faux mariage, et manageuse d’un faux couple qui devra illusionner les forces de l’ordre Aujourd’hui Téléphone à la main, carnet et stylos dans l’autre, Sol a un emploi du temps bien chargé suite à son travail qui n’est autre que la continuité de son stage. Addict à son job, elle se plaît à travailler d’arrache-pied. Cependant, elle adore se poser chez elle avec sa coloc et son faux mari. Elle organise leur fausse vie de couple au millimètre près parfois en inventant des souvenirs. C’est un vrai jeu d’enfant pour la  jeune Powell, son passe-temps favoris. Sol adore toujours se rendre à des évènements mondains, et puis de toute façon, elle aime l'art. Des fois, elle pense que les participants de ces événements semblent être impressionnés devant des œuvres d'art dont elle ne comprend pas trop le sens. Elle joue alors la comédie pour faire bien. Et puis, elle se demande si les autres simulent comme elle ? C'est une question qu'elle aimerait un jour poser, quand elle sera probablement alcoolisée lors d'une soirée post-vernissage. Sol se rend régulièrement à ce genre de soirée, à condition que cela soit pendant le week-end. Avant ces événements, elle prend des heures à se préparer afin d'être à la pointe de la mode. En général, il est rare de voir la jeune Powell en vêtement de détente à l'extérieur, où elle se pavane régulièrement en blaser, pantalon et talons assortis. Seuls ses colocataires connaissent le privilège d'observer Sol allongée en jogging claquette dans le canapé avec un paquet de chips à la main (ce qui arrive très rarement). Aujourd’hui, notre héroïne a abandonné l’humanitaire, et les différents clubs de son université. Lorsqu’elle a un trou dans son calendrier, elle n’hésite pas à organiser une séance de cinéma pour être à la pointe de la pop culture, une sortie shopping avec ses amis, ou tout simplement, elle se glisse dans un bon bain et chante à tue-tête aux grands désespoirs de ses colocataires. Parfois, elle regrette d’avoir choisie cette vie, et voudrait être plus proche de sa famille qu’elle a laissé à l’abandon finalement. De temps en temps, elle leur rend visite mais le poids de la perte de sa sœur refait vite surface. Peut-être n’a-t-elle pas vraiment fait le deuil ? Cependant, cette pensée s'efface vite une fois que Sol prend son téléphone et scrolle les multiples réseaux sociaux. Accro à eux, elle peut passer des heures dessus, après tout c’est pas aussi son métier, non ? Elle rêve de ressembler à de nombreux modèles sur Instagram, mais elle n’a pas le temps pour ça, alors elle fait genre que ça ne l’intéresse pas en prétextant que ce n’est pas la vraie vie et que de toute façon, elles sont toutes retouchées, elle, elle préfère avoir un Insta nature à son image (même si des fois photoshop passe sur ses photos aussi). Néanmoins, la jeune Powell n’hésitera pas une seconde à poster une story lorsqu'elle participe à n'importe quel événement huppée. Des fois, son Instagram ressemble à une exposition de boulanger. En effet, extrêmement gourmande, vous trouverez toujours Sol avec un milk-shake, un gâteau, un chocolat chaud ou autres sucreries à la main. L’indispensable de sa vie ? Son thermos qui lui permet de conserver toutes les saveurs de ses boissons. En quelques mots, Sol, c’est l’explosion, c’est le dynamisme, c’est le mouvement perpétuel, tout s’envole à son passage, il faut savoir la suivre.