(tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear

S'oublier est peut-être la meilleure chose en fin de compte.
Une chose qui ait du sens.
Pas besoin de se préoccuper de la réalité. Des responsabilités.
On laisse faire.
Comme maintenant.
Sa peau frissonne quand elle s'empare de sa virilité.
Alors que ses yeux descendent pour observer les mouvements qui ont lieu à la frontière de leurs bassins, il se ravise au dernier instant.
Quand on vit pour le plaisir de l'autre pendant autant de temps, on ne sait plus vraiment ce qu'il faut dire lorsque le moment est venu d'exprimer ses désirs. A-t-on encore seulement des souhaits.

-- On dirait qu'une partie de moi a envie...

Demi-sourire à ses lèvres, soufflement de nez l'accompagnant.
De retour dans son silence, il vient ajouter sa main à celle de Selena, entamant un lent va-et-vient.
C'est doux.
La chair frémit, plus tout à fait tendre, désireuse de plus.
Il fait accélérer l'action, poitrine qui se soulève péniblement.
Debout, les salves de plaisir qui irradient de ses reins jusqu'à la surface de sa peau, frappent délicieusement sa conscience, paralysent son corps tout entier, pris entre les mains de celle dont il s'éprend des lèvres, à nouveau.

J’entends sa voix, presque timide.
Ce petit sourire au coin. Je lui rends son sourire. Nos regards se croisent et une complicité s’installe progressivement. Je suis sincèrement ravie qu’il m’autorise ce moment avec lui. Nous vivons ce moment particulier à deux, sa main sur la mienne qui m’accompagne. C’est une manière d’apprendre à le connaître.

Je restais attentive à ses réactions. Ses soupirs qui me semblaient si timide et loin.
Une satisfaction pour moi.
J’avais l’impression d’aller le chercher à l’intérieur de lui-même, de le tirer doucement à moi.
Je savais qu’il y avait un homme sensible à l’intérieur de ce garçon.
Ces moments étaient propices à la découverte de lui-même.
Exaltant.

Ses lèvres qui viennent chercher les miennes. Je prolonge ce baiser pour tendre à le mettre à l’aise puis doucement l’aide à se coucher sur le dos.
Quelques murmures
« Détends toi mon Loup…Profites... »
Au-dessus, je continue de l’embrasser tout en gardant la main sur ce qui se passe en bas. La caresse qui se voulait lente s’accélère progressivement.
Dans ce mouvement de tendresse, mes lèvres se détachent lentement de sa bouche pour chuter à l’intérieur de son cou.
J'aurais pu faire plus, mais je n'osais pas. Je craignais de trop lui imposer...
Les caresses s’affolent et je réalise qu’il serait peut-être raisonnable de ne pas aller trop loin pour qu’on puisse profiter l’un de l’autre.
Avec une grande délicatesse, j’arrête pour me redresser au-dessus de lui.
J’en viens à regarder ma main, toujours dans son boxer.
Nouveau murmure.
« J’ai envie de t’enlever tout ça... »

Amené dos à l'étreinte des draps, Dusan se couche, docile, nuque réceptionnée par l'oreiller. Un déploiement de baisers s'échoue à sa peau, distille un bonheur fragile qu'il exprime en soupirs discrets.
Il n'a jamais été très bon pour exprimer sa sincérité.
Surjouer ou mentir, c'est plus facile.
Mais Selena ne lui a pas demandé de jouer un rôle, d'être quelqu'un d'autre.
Sans réfléchir, il se hisse comme c'est possible dans cette posture et se débarrasse prestement des derniers effets qui le recouvrent.
Nu, capable de sentir le moindre courant d'air, il bat des cils, comme étourdi par la situation. Les paumes toujours calées aux flancs, ses frictions s'y perdent, encouragent à quelque chose.
Soufflé dans un murmure presque imaginaire, il inspire.

-- Viens. Rejoins-moi.

Cette scène.
Difficile d’être insensible et rester stoïque.
Mes joues semblent se réchauffer et devenir roses.
Dusan me fait rougir en m’invitant à le rejoindre.
Bien sûr que j’en avais envie, mais j’avais presque l’impression d’être cette jeune pucelle qui voulait éteindre la lumière.

Timidement, je vins le rejoindre.
Je me pose à califourchon, dans la même position que j'avais prise pour faire le massage.
Je me tenais presque droite sur lui. Mes mains sur son torse.
Je le retrouvais, sentant doucement que nous commencions à nous retrouver.
Nos regards qui se cherchent timidement.
Le bassin qui compose la mesure.
Je lui lançais un sourire, puis finis par me baisser pour l’embrasser.
La danse continuait son cours.
La respiration qui s’accélère progressivement.
Le rythme cardiaque aussi.
Je me sens si bien avec lui. Il n’y pas de faux-semblant. Je sais que nous sommes en train de faire l’amour, et c’est avec Dusan que je le fais. Non avec une image, un scénario.
J’attrape une des mains de mon Loup pour la poser sur ma poitrine.
Un sourire au coin.
J’espérais qu’il aime ce moment, qu’il prend du plaisir lui aussi.

Je me sentais si bien de pouvoir faire qu’un avec lui.
Quelques murmures.
« Mon Loup…Je suis tellement bien avec toi… »

Elle s'abat, progressivement,
chaleur abrasive qui s'annonce au sommet de sa virilité, englobant l'entièreté.
Grondement grave et continu, étouffé.
Dos qui se cambre, creuse une arche, alors que le bassin s'enfonce au creux des draps, accueille cette présence nouvelle.
On guide sa poigne à la courbe d'un sein qu'il choie délicatement, extrémité des doigts qui s'enlise dans la chair tendre et bombée.
Alors, sa première élévation, premier coup de reins, soulevant ce poids-plume perché à son haine. Les corps s'épousent, font fleurir un torrent de délices dans chaque fibres de sa peau, roulement brûlant qui s'élance du bas-ventre jusqu'à jaillir de sa gorge dans un rugissement rauque.
Deuxième charge.
Troisième.
Il va plus vite.
Frappes effrénées au fond de ce nid de chaleur.
Aucun mot ne sort de ses lèvres. Seulement des grognements, des manifestations puissantes et animales de la soif éprouvée.
Il jure.
Le regard vitreux, fardé d'euphorie et de désir pour elle,
peut-être bien que c'est son nom qu'il supplie entre deux fureurs amoureuses.

Une fusion charnelle.
Deux ombres qui s’épousent et s’accompagnent dans des mouvements synchronisés.
Ne faire qu’un avec lui, sensuellement.
Je me délectais de cette vue que j’avais de notre étreinte.
L’entendre gronder sa satisfaction.

Je ne me lasse pas de cette image que j’ai de nos corps.
Avec lui, c’est tellement différent.
Tellement fort.
Tellement intense.
Le plaisir n’est pas le même comparé à toutes ces histoires éphémères.
Il y a un paramètre en plus, un paramètre imprégné dans nos chairs et dans nos têtes.
C’est sans doute ce que je n’ai jamais connu avant lui.

Au fond de moi, j’espère tellement fort que cette histoire continua comme elle a commencé.
J'espère qu'il gardera un bon souvenir de sa venue ici, qu'il en tirera du positif malgré tout.
Ce semblant de mots que j’entends me ravive.
Les griffes sur son torse, je me lâche complètement, sans retenue…

Il pouvait mettre des heures à venir,
si le contrat demandait de lui qu'il mette des heures.
Il pouvait durer quelques instants seulement,
si le client n'avait pas de temps à perdre.
Il pouvait faire selon la demande.
S'adapter au client.
Son plaisir importait dans une moindre mesure.
Et maintenant...

Ses ongles s'enfoncent dans le derme, s'accrochent à cette attache humaine qui se meut au-dessus de lui, soutenue par l'encadrement de ses cuisses.

Qu'est-ce qui coule de ton visage, Dusan ?
Est-ce la sueur de l'effort accompli,
les bienfaits de cette chaleur qui te ravage,
ton chagrin qui cesse enfin aux coins de tes yeux ?
C'est comme renaître d'un feu ancien.
Vivre la première fois à nouveau.
Aimer pour de vrai.
Chaque assaut se transforme en complainte d'amour.
Tu ne sais plus vraiment c'est quoi de se livrer à l'acte charnel en étant mu d'un désir réel. C'est parti il y a si longtemps, emporté par les premières commandes, les premières usures.
La voir s'élever à chaque soubresaut suivant, s'approcher de la voûte céleste, comme si elle était encore ce cygne qui t'avait fait venir aux abords de cette terrasse.
Tes muscles se contractent, tordus dans la mêlée du bien-être.
Tu l'appelles encore, du bout de tes yeux qui ne cessent de la contempler dans son envolée. Depuis tes lèvres qui se meuvent en soupirs bouillants. Depuis tes griffes qui labourent la peau.
Il ne te faut plus beaucoup de temps pour atteindre l'apogée de cette osmose.

Il y a ce regard que l’on s’offre l’un à l’autre.
Ces soupirs qui se rencontrent face à nos deux corps en fusion.
Il y a une certaine intimité entre nous.
Un atmosphère magique et paisible qui se dessine à chacun de nos mouvements.
Des gémissements qui s’évanouissent sur les murs de la chambre.
La sonate n’est presque plus audible, mais qu’importe…

Ses mains qui encadrent mes hanches.
Ses derniers mouvements, je les sens intenses et motivés.
Alors dans un dernier effort, je me penche et nous invite à rouler sur le lit afin qu’il se retrouve au-dessus de moi.
Je pose mes mains sur ses joues, sentant que la dernière ligne droite se présente devant nous.
C’est une manière pour moi de lui offrir ce moment, afin que soit lui qui sonne la dernière note.
Finalement, notre sonate est bien partie sur le chemin de l’apothéose.

Je ne le quitte plus des yeux.
Un sourire se dessine sur mon visage.
Un murmure.
« C’est toi qui est magnifique mon Loup... »
De nouveau nous repartons sur des saccades intenses, les plus fortes depuis le départ.
Les frissons, mon corps se cambre pour l’accueillir tant qu’il se doit.
Malgré tout, je tente de garder ce lien entre nous, ces regards complices.
C'est la fin, la sensation la plus forte.
Ces sensations d'explosions à l'intérieur de mon corps.
L'envol du Cygne...

Mon Loup,
Animal devenu si doux.
Mon lien animal…

Il approche de la limite.
Bientôt.
Cependant, avant d'avoir pu clore sa délicieuse complainte, les rôles sont inversés et le voilà qui se retrouve à prendre le lead.
Surprise qui se lit dans son visage à la peau luisante, crinière ébouriffée.
Des doigts se portent à ses joues, lui confèrent le droit de reprendre sa frénésie, nez enfoui quelque part au croisement de l'épaule et des draps.
Il y pousse ses grondements irréguliers, arrachés à ses désirs les plus dissimulés. Des soupirs étouffés, qui se veulent d'abord discrets, et puis, plus vraiment.
La houle de son corps s'échoue, se fracasse aux parois tendres et ardentes qui tapissent les chairs les plus intimes, les plus secrètes.
Peut-être est-il un peu brut, tout à coup trop franc. Emporté par une liesse nouvelle, extatique, l'air se charge de ses chaleurs et ses frictions, toile de l'édredon froissée entre l'étau de ses serres.
Il jure encore.
Il l'appelle toujours.
Il frappe plus fort,
la virilité sur le point de capituler.
Et puis, enfin, bouquet final, sa voix se craque d'un tonnerre réjoui, muscles bandés, le bassin pris de convulsions.
Le fruit de son effort, par salves se déverse dans son lit d'abandon.

Mes mains sur ses épaules, je sens son corps qui travaille.
Ses muscles qui se tendent, ses omoplates qui s’affairent.
Mes yeux observent ce qui se passe en bas.
Une vue abondante d’amour qui s’acharne au lâcher-prise.
La voix de Dusan qui m’appelle.
L’apaisement. Se dire qu’il ne pense qu’à nous à cet instant.
Je scande son surnom dans le relâchement de nos corps.
Un moment si agréable, indescriptible.
Sentir le corps du Loup qui s’exprime dans un dernier retranchement.
Les doigts s’agrippent aux draps parfaitement pliés.

Et puis le néant.
Le silence.
Mes bras qui entourent son cou.
Je tente de rester un moment dans ses bras pour profiter du moment présent.
La joue contre la sienne, je cherche son odeur.
Je supposais que sa vie n’avait jamais pris ce tournant là avant moi.
Quel sens a le sexe pour lui depuis notre rencontre ?

Mes doigts caressent lentement crinière brune, sa nuque pour descendre lentement entre ses omoplates.
J’approche mes lèvres près de son oreille pour lui chuchoter quelques mots, souhaitant m’assurer qu’il va bien.
« Comment vas-tu mon Loup ? »

Je commençais à me demander vers où cette relation allait me mener, nous mener.
Ce qui était certain c’est que je me sentais bien avec lui, mais je ne me doutais peut-être pas des épreuves qu’il allait me faire endurer.
Peut-être que finalement je m’inquiétais pour rien, mais je le sentais si volatile…
J’espérais qu’il arrive à se situer dans cette réalité, à prendre conscience que j'étais là pour le soutenir dans le temps...

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