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 (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear

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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 19:12

Et la salle de bain à elle seule vaut probablement plus chère que son appartement tout entier.
On n'en est pas à se laver dans une bassine d'eau froide, genoux serrés au torse, mais c'est presque pareil quand il découvre que la saleté a littéralement perdu son sens en de tels lieux.
C'est à en faire rougir plus d'un.
Et lui, dans tout ça, pourrait bien être en mesure de profiter de ce faste, tant la maîtresse de l'étage en est à lui montrer sa chambre.
Acte à la fois enfant, et terriblement adulte.
La chambre. Théâtre des soupirs, des rêves et des cauchemars.
Un livre pourrait ne parler que de la chambre à coucher ; il y aurait suffisamment de pages pour tenir en haleine un lecteur.
Il s'aventure dans cet espace parfait, lieu de repos, et certainement d'autres choses. D'autres avant lui, s'imagine-t-il.
Un pied devant l'autre.
Prudence, comme si le champ était bombardé de mines tapies sous le plancher.
Miroir, mon beau miroir.
La vue, superbe, illumine la pièce.
Coiffeuse aux tiroirs sûrement remplis d'accessoires féminins.
Lustre suspendu au plafond, promesse d'éclairer au mieux les nuits.
Fresque picturale accrochée au mur, un ange dans un ciel bleu.
Et comment ne pas évoquer l'objet des convoitises.
Un lit immense, gigantesque, royaume de douceur, nuage fait de draps et d'oreillers. Le tout conforme à ses rêveries, rideaux pour préserver l'intimité des dormeurs. Des pieds qui surélèvent le matelas, et même dessous, la poussière n'est pas.
Sans jamais toucher à rien, les poignets comme liés, Dusan contemple cet environnement vertigineux et doré, scène privilégiée des plus beaux films noirs à la française.

-- Comment ne pas trouver ça magnifique.

Il ne ment pas.
Posté à la fenêtre la plus proche du lit, son visage transparaît entre les rideaux blancs et légers. Il observe d'un œil soucieux le monde qui vit et circule au pied de l'immeuble.
Toute la hauteur accumulée en gravissant les escaliers ne s'est jamais autant faite sentir qu'à présent.

-- Tu dois te sentir puissante... Tout est si petit. Si lointain et vulnérable.

Central Park s'étend sous ses yeux. Des points multicolores qui vibrent en silence, ce qu'il devine être des citoyens, tout son étant atténué par le double vitrage.
Chez lui, à la fenêtre de sa chambre, c'est à peine s'il aperçoit un pan du ciel. On voit le bâtiment voisin, la fenêtre qui s'ouvre sur d'autres mondes, d'autres vies. Fils de linges enchevêtrés entre les ruelles, font la liaison de toutes ces rangées de béton, comme autant de câbles électriques qui parcourent les veines d'une métropole.
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 19:43


J’avais l’impression de briser peu à peu cette osmose qui s’était créée entre nous dans le canapé. C’était compliqué de me rattraper, de retrouver ce moment à deux, charmants et du coup partant sur quelque chose de positif.
Lui présenter tout ça, était-ce vraiment une bonne idée ?
Le voir marcher délicatement sur le parquet, je me rappelais de l’animal qu’il était.
A croire que même après toutes ces émotions, il était presque toujours méfiant.
Il avait peut-être la crainte de casser quelque chose ?
Ce n'était sans doute pas le chat qui devait le contrarier. Schawn nous avait suivi jusque là, observant nos faits et gestes, comme pour s'assurer que la bonne humeur s'était de nouveau invitée entre Dusan et moi.

Me sentir puissante ?
Non, pas vraiment.
Je me sentais puissante quand j’étais au tribunal, dans mon rôle de procureur, dans mes tirades sans excès. Ce qui me réjouissait, c'était la victoire, quand le juge suivait mes réquisitions. Être victorieuse me rend puissance, mais le reste en dehors du travail... Non.
Non, je ne me sentais pas puissante en vivant ici.
Je me sentais simplement dans un appartement en accord avec l’argent que je gagne à chaque fin de mois.
Je me sentais dans un endroit adapté à ma classe sociale, mais je ne souhaitais pas véhiculer cette image de puissance et de pouvoir.
Chaque citoyen qui passe devant un tribunal, qu’il soit célèbre ou non, qu’il soit fortuné ou non, est un citoyen comme un autre.
J’avais tendance à croire la même chose dans la vie privée.
« Non. Tu sais… Cet appartement est peut-être parfait comme ça… mais je n’en suis pas plus heureuse… Parfois je me dis que j’aimerai bien avoir moins d’avantages et avoir une vie un peu plus… excitante...
Tu vois... le fric ne me rend pas plus heureuse... Il est le fruit de ma solitude. Et c'est sans doute ça qui fait que le simple fait d'être sur un toit avec un Loup prend une grande ampleur dans ma vie...  »

Je vins le rejoindre près de la fenêtre avec un regard qui se voulait complice.
Il est vrai que la vue était à couper le souffle.
C’était magnifique et je ne me rendais pas compte que cette beauté divine n’était pas accessible à tout le monde. Le fait d’être au-dessus de tout le monde peut parfois biaiser la réalité. Je me positionnais derrière lui, passant mes bras autour de sa taille. La joue contre l'omoplate de mon Loup. Je ferme les yeux et hume son odeur contre le tissu de ton T-shirt. Une légère note de sueur combinée à son parfum. Le souvenir du moment dans le canapé. Mes mains se placent sur le ventre, remontent doucement sur le torse.
Un murmure au creux de l’oreille.
« Tu es le premier à venir ici...Et la porte te sera toujours ouverte... »
C'est vrai.
Je n'osais pas lui poser des questions sur ses conditions de vie, au risque de nouveau ajouter des tensions.
A son âge, il n'habitait plus chez ses parents. Du moins c'est ce que j'avais compris en discutant avec lui sur l'application.
Il travaillait et arrivait à vivre apparemment...
Au vue de sa tenue d'aujourd'hui, j'avais aucun doute sur ses conditions de vie. A moins qu'il cachait extrêmement bien son jeu...

L’instinct animal qui se réveille à nouveau. Les nervures des doigts qui tentent de deviner les formes de ses côtes à travers le vêtement.
Mes pensées dérivaient sur ce moment que nous avions passé sur les toits où j'avais découvert le creux entre ses os pour la première fois.
Ma bouche qui se colle au vêtement.
Le nez qui cherche encore cette odeur.
Les crocs qui mordillent doucement la chair à travers le tissu.
Les yeux fermés.
Les griffes qui cherchent et se frottent au ventre.
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 20:00

Peut-être que sa réserve lui vient de là.
Elle-même ne veut pas de ce faste, de ces richesses froides et sans âme.
Alors lui non plus n'en veut pas.
C'est aussi simple que ça.
Il sent des doigts remonter à son abdomen.
Dusan lève les mains pour saisir ces araignées qui cherchent à gratter sa peau par-delà le tissu.

-- L'argent... ne te rend pas heureuse.

Lui se couche à terre pour en avoir. Littéralement.
Quelle finalité pour celui qui a l'argent finalement ?
L'argent est une nécessité pour lui.
Il n'est pas question de retourner voir les mères.
Leur annoncer une défaite.
Leur dire ce qu'il fait réellement de ses journées.
Elles aussi pensent de lui qu'il est livreur.
Oui, c'est peut-être vrai, dans un sens, il livre du bonheur temporaire aux autres.
Ce n'est pas de la poudre, pas de l'alcool.
C'est lui tout entier.
Et c'est pire.
Se détruire pour le bien des autres.
Quelques fois, souvent, l'envie d'abandonner se fait séduisante.
Davantage que toutes ces paires de bras qui viennent le chercher.

-- Quand on a l'argent, est-ce qu'on a le luxe de pouvoir tout laisser tomber ? Plus rien n'a d'importance de toute façon, puisqu'on est riche. Je peux acheter n'importe quoi. N'importe qui.

Les derniers mots sont durs, secs.
N'importe qui.
Même lui.
Surtout lui.
Ses mains se serrent à celles de Selena.
Ce n'est pas très doux.
Le panorama renversant, fixé avec un regard de mépris qui déverse une rancœur de longues années.

-- Peut-être qu'être riche me rendrait mauvais. Pourri de l'intérieur.
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 20:35



Contrairement à certaines personnes, ma fortune n’était pas un héritage, bien au contraire.
C’était le simple résultat d’années de travail à des fonctions importantes.
D’ailleurs, mon divorce m’avait coûté un bras.
Le fruit d’un mariage arrangé, c’était surtout Aymeric qui brassait de l’argent avec son emploi de trader.
Alors que moi, simple avocate, je roulais ma bosse difficilement.
Mais après autant d’années d’études, j’avais tout même réussi à me hisser et à faire ma place au barreau.
L’opportunité de venir ici et d’y être promue procureur, c’était l’apothéose de ma vie. Et j’espérais pouvoir devenir juge dans les années à venir.

Ses réponses me laissaient perplexe et son entrave sur mes mains me faisait mal.
Je ne comprenais pas pourquoi il réagissait de la sorte alors que je venais de lui annoncer qu’il pouvait venir ici quand il le souhaitait.
Je retirais nerveusement mes mains pour les croiser sur ma poitrine.
Je pris place contre un des pieds de mon lit pour y prendre appuie. Toujours les bras croisés.
« J’en suis là parce que j’ai travaillé dur. J’ai fait de hautes études pour décrocher cet emploi. »
Je soupirais, un peu perdue.
« Je ne peux pas laisser tomber… Je suis prise dans un engrenage. Mes responsabilités sont telles que je ne peux pas arrêter du jour au lendemain. Et puis… bref. Il y a des choses qu’on ne peut pas arrêter comme ça. »
Je n’allais pas déblatérer sur le montant de mes impôts et ce que cela pouvait engager.
A quoi songeait-il dans le mot laisser tomber ?
Je ne suis pas de ces personnes qui apprécient de rester toute la journée dans un canapé. Il faut que ça bouge. En vivant seule, sans mari, sans enfant et sans famille proche, il fallait un moteur à ma vie. Je n’avais que ce travail pour cela, et ce n’était pas les livres qui allaient me faire oublier la monotonie.
C’était d’ailleurs sans doute pour cela que j’enchaînais les histoires d’un soir dans des hôtels de luxe.
Je ne souhaitais pas faire les mêmes erreurs que dans le passé. Un mariage arrangé, c’était déjà bien assez pour avoir flingué ma vie.

Sa dernière réponse tendait à me faire du mal.
« Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu me trouves mauvaise ? Pourrie de l’intérieur ? »
Finalement, qu’est-ce qu’il l’avait amené ici ?
Pourquoi était-il venu ?
Il ne devait même pas le savoir lui même vu qu’il ne savait pas comment se comporter avec moi.
Il disait les mots que beaucoup avaient tendance à me dire.
Simplement parce que j’avais de l’argent.
« Je n’ai jamais payé qui que ce soit pour mon plaisir personnel. »
Bien sûr, je me sentais directement visée parce qu’il venait de dire. Mais peut-être que ses paroles étaient en lien avec un sujet que je ne maîtrisais pas.
Encore une fois, je me rappelais de ses SMS. Ces fameux messages où il évoquait quelque chose à me dire…
Ce qu’il m’avait dit me sortait de moi-même parce que je ne me sentais pas concernée. J’avais besoin de me justifier.
« J’aurais été mauvaise avec toi si je t’avais proposé de l’argent. Je ne l’ai pas fait parce que ce que je vis avec toi ne vaut pas de l’argent, ça vaut bien plus que ça. Bien plus que de l’or… »
Encore une fois, j’avais envie de le fuir parce que cette conversation m’agaçait. Je ressentais cette part de non-dit bien présente.
Dans quoi m’étais-je mise…
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 21:06

Il posait ses questions naïvement en se projetant dans un futur pailleté.
Comme si c'était possible.
Quelle catin a un jour fini sa vie dans la célébrité clean et sans sa réputation de traînée pour rappeler aux autres ce par quoi elle est passée ?
Merde.
Merde.
Merde merde merde.
Coup de dents sur la lèvre.
La chaleur lui cramponne la nuque. Une chaleur mesquine et nocive.
L'autre lui explique, justifie les raisons de toutes ces belles choses autour d'elle.
Alors qu'elle ne devrait pas avoir à le faire.
Tout mépris dirigé vers la haute s'oriente maintenant vers Selena.
Dusan, dont le regard se voile, orage qui gronde, fronce les sourcils.
Sa parole, bien trop vive pour être arrêtée en chemin, se fait alors cinglante.

-- C'est vrai, tu me payes pas, toi.

Poings serrés. Poil hérissé.
L'envie d'abîmer quelque chose, d'écraser.
De disparaître, retourner se carapater dans son terrier.
Il reste planté là, près de la fenêtre, pull à la main, des veines de colère apparentes sous la peau.
Alors, il voit Selena se décomposer.
Peu à peu, sous le poison jeté.
Une utilisation terrible et malheureuse des mots.
Sa faute à lui.
Le courroux, comme évanoui tout d'un coup, s'efface de son visage, pour n'y laisser qu'une expression désolée. Honteuse.
Comme toujours.

-- Je... Désolé. Je sais pas ce qui m'a pris. Ne... S'il te plaît ne le prends pas mal.

Vérité révélée à demi mots, en plus d'avoir mis en pièces leur moment de joie.
Dusan gesticule sur place, comme nu, mal à l'aise dans sa carcasse.
Poings fermés, ses ongles rentrent dans les paumes, s'enfoncent, font mal, donnent chaud.
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 21:31


Stupeur !
Quand j’entendis ces mots.
Je repris mon souffle en le regardant tout étonnée.
Finalement il m’apprenait quelque chose que j’avais déjà supposé.
Je ne payais pas.
Mais finalement si, j’étais capable de payer un restaurant, des bouteilles d’alcool hors de prix, une suite la plus chère d’un hôtel.
Si si, je payais, mais pas comme il l’aurait voulu.
Et du coup, il était là pour ça ?
Pour que je paie ?
Mais je n’aurais jamais payé !

J’avais le caractère impulsif c’est vrai.
Mais avec Dusan, j’étais … faussée.
Avec Dusan, je passais outre mes principes.
Parce que j’avais une attache envers lui.
J’avais des sentiments pour lui.

« Non, je ne paie pas. »
Finis-je par dire, sèchement.
Je m’étais donc envoyée en l’air sur les toits du Queens avec un gigolo.
Formidable.
Et sans me protéger.
Combo.
Mais ce mec, j’en pinçais pour lui.
Il m’avait sorti de moi-même, avec ses manières, comme personne…
Est-il ainsi avec tout le monde ? Avec ses clients ? Avec d’autres femmes comme moi ?
Je ne savais plus.

Mon cerveau jouait clairement au ping/pong, se renvoyant la balle d’un camp à l’autre, comme pour peser le pour et le contre.
Mon esprit de la justice me forçait à ne pas agir de manière impulsive parce que j’allais le regretter.
Le mettre dehors, et puis quoi après ?
Faire un test de grossesse ?
Faire un test de dépistage VIH ?
Et puis pleurer parce que je lui ai demandé de partir ?
J’avais connu des chagrins d’amour pendant l’adolescence, aujourd’hui j’étais adulte et objective.
Factuelle.
Je ne le mettrais pas dehors, pas comme ça.
J’allais en souffrir si je faisais ça.
S’il en venait à faire le trottoir, c’est qu’il avait besoin d’argent. J’imaginais que ce n’était pas par plaisir…
Je pris une grande respiration avant de lui demander d’une voix un peu raturée.
« Qu’est ce que tu veux ? »
Je ne souhaitais plus le toucher tant qu’il n’aurait pas mis ses intentions au clair.
Malgré tout, je m’approchais de lui pour qu’on puisse parler plus calmement.
Je ne le pensais pas mal-attentionné.
Il me l’avait lui-même dit qu’il ne savait pas comment se comporter avec moi.
Alors, était-ce simplement parce que je ne payais pas, ou parce que notre relation était différente ?
Je finis par attraper une de ses mains.
Murmures.
« Parles-moi.. »

Finalement, notre histoire aurait pu être écrite.
Une procureur et un escorte.
La riche et le fauché.
La belle et le clochard.

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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 21:56

Je ne fais pas ça par plaisir.
Vendre mon corps.
Ce n'est pas par plaisir.
J'aurais pu choisir une autre manière de gagner de l'argent.
J'aurais pu être un réel livreur.
Me contenter d'enfourcher mon vélo pour promener des boîtes de pizzas dans tout le Queens, et même au-delà.
Me poster devant la caisse d'un fast-food, chemise repassée sur le corps, le sourire commercial placardé aux lèvres.
Me promener entre les tables d'un café, plateau à la main, et j'aurais servi une procureure et son rencard tinder à la terrasse.
J'aurais pu enfiler la combinaison de concierge et nettoyer à l'infini les sols crades des collèges et des lycées, mon reflet dans les flaques de javel pour seule compagnie.
J'aurais pu rendre service auprès des personnes âgées, handicapées, en difficulté.
J'aurais pu tout faire.
Mais je n'ai rien choisi de tout ça.
Au lieu d'un métier noble, j'ai préféré me débarrasser de ma nature humaine en faisant ce que je pensais être le plus facile pour moi.
Devenir une bête à remuer comme on veut. Quand on veut.
En échange d'argent.
Parfois des sommes astronomiques, que des personnes rangées ne gagnent pas facilement.
Je croyais que c'était une bonne manière de faire de l'argent.
Se donner soi.
Tôt, je me suis dit que j'étais ma plus grande arme.
Mon argument le plus convainquant.
Je me possède moi.
Je me possédais.
Puis j'ai laissé les autres le faire à ma place.
Ça aussi, je croyais que c'était plus facile.
Je n'avais pas grand-chose à faire.
Simplement dire oui.
Et l'autre faisait ce qu'il voulait, tant que je restais en vie.
Tant que je restais utilisable.
Je suis l'animal de tout le monde.
Je suis le renard, je suis le tigre, je suis l'hirondelle, je suis le requin, je suis le serpent, je suis tout.
Je suis tout, mais je n'existe nulle part.
Je te vois t'approcher, te saisir de mes mains.
Et je me demande comment tu peux encore oser me toucher, après ce que je viens de te dire. De te jeter. Tu sais ce que je suis maintenant. Et peut-être que tu savais, même avant.
Moi je n'ose pas te regarder.
Ce que je vois tout autour de moi et dans tes yeux me rappelle ce que je suis.
Rien.
Voilà ce que je suis.
Je ne suis rien.
Je ne suis plus depuis longtemps.
Depuis le commencement.
J'ai abandonné trop vite ce que j'étais.
Je ne me suis pas donné ma chance.
J'ai fait semblant d'y arriver. Semblant que ce serait possible.
J'ai menti à celles que j'aime et qui se sont occupées de moi, enfant.
Je t'ai menti à toi aussi, à nos premiers échanges virtuels.
Oui, je suis livreur.
Livreur.
J'envoie, je détache des bouts de moi à n'importe qui.
Les morceaux s'émiettent, emportés par la brise, par la cendre, par le vide.
Et toujours, en ce moment, je tombe.
Je serre tes mains.
Je serre plus fort.
Si je serre, comme ça, est-ce que je tombe encore ?
J'ai mal à la gorge, Selena.
J'ai mal, c'est amer. Les yeux qui s'humidifient.
Je vois moins bien.
Je vois moins bien...
J'ai peur, Selena.
J'ai peur.
J'ai peur de ce que je ressens.
J'ai peur de ce qui se passe à l'intérieur de moi quand je te vois.
Quand tu me touches.
Quand tu me demandes de rester.
Je ne sais pas quoi te dire.
Je n'ai jamais parlé de ça.
De tout ce que je garde silencieux depuis tout ce temps.
Je ne sais même plus combien de temps ça fait.
L'éternité.
Quand tu es arrivée, là aussi, je me disais que ce serait facile.
Que je n'aurais rien à faire.
Je me sens perdre quelques centimètres.
Mal, ça fait mal.
Mal, mal, mal.
Je te regarde, mais je n'arrive pas à bien voir.
C'est trempé.
Tu vois, ce cou dans lequel j'ai passé mon temps ce soir-là.
Je suis désolé, je vais devoir y aller encore une fois.
J'aurais préféré y déposer mes soupirs, mes envies, mes baisers.
Fatalement, je n'y vois qu'une montée de sel qui s'écoule dans l'eau.
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 22:30


Tu ne partiras nul part.
Pas après ça.
Pas après ce que tu viens de me dire.
Pas après les larmes qui coulent ainsi.

Je suis sincèrement désolée d’avoir amené les choses ainsi.
Cela aurait été si facile je n’avais pas les mains remplies de billets, si je n’avais pas eu ce statut social.
Mais tu as parlé.
Tu as lâché le morceau.
Et je vois un homme qui fait tomber la hache de guerre.
Tu as fait le plus gros.

Je passe mes bras sur ses épaules pour venir chercher son visage.
Le caler ainsi contre moi.
Recueillir ses larmes.
Recueillir ses confessions.
Le coeur fendu.
Difficile de ne pas être empathique à cette situation.

Il peut entendre mon coeur qui bat dans ma poitrine.
Le rythme a augmenté, encore une fois.
J’ai l’impression de revivre cette scène dans le salon, multipliée par un chiffre impossible.
Notre relation se résume par des montagnes russes.
Une fusion intense.
Des mots.
Des maux.
De la joie.
De la peine.
Et des fuites perpétuelles.
Je ne peux pas le laisser partir.
« Je t’ai dit hier par téléphone que je ne jugeais pas. »

Un homme qui pleure, on dit souvent que c’est beau.
Mais là, c’était tout autre chose.
Je caressais doucement ses cheveux.
« Je suis bien avec toi… quand je te dis que j’ai envie que tu restes, c’est la vérité… »
Je le serrais tout contre moi, tendrement, cherchant les mots justes et adaptés.
Sans m’en rendre compte, je déposais des baisers contre sa tempe et sa joue parce que je lui parlais tendrement à l’oreille.
Les doigts entrelacés à ses mèches de cheveux.
« Reste avec moi… j’en ai vraiment envie... J’ai plus envie d’aller m’amuser pour le plaisir. Je veux être avec toi, qu’importe ce que tu fais. »

Mon regard se posa sur Schawn qui venait frotter sa joue contre les mollets de Dusan. J’écarquillais les yeux.
Même le chat s’y mettait.
Doucement, je tentais de relever son visage en posant mes mains à ses joues.
J’essuyais ses yeux avec mes pouces.
Ses yeux ambrés que j’adorais tant...
« C’est toi que j’apprécie. C’est toi que je veux connaître. C’est ton avis que je veux. T’es pas un objet pour moi… Et je ferai tout ce qui est possible pour t’aider si tu souhaites que je t’aide... »
Pour moi, c’était la meilleure manière d’apaiser les choses.
Sortir de moi-même.
Être sincère et honnête.
Lui dire la vérité, sans craindre qu’il s’en aille.
C’était sans doute la première fois de sa vie qu’il racontait ça à quelqu’un.
Je n’avais pas le droit de l’ignorer…
La peur de le perdre avait augmenté mon rythme cardiaque.
Mes mains commençaient à devenir moite.
Il n’y a pas que le sexe dans la vie, s’il pensait que nous venions de gâcher ce moment. Ce n’était le pas le cas.
Je me doutais bien que quand deux personnes se rencontrent, il y a forcément une étape de vérité…
Alors toute tendre et douce comme je l'étais, je tentais de désposer un baiser sur ses lèvres, essayant de le rassurer...
Qu'importe qui l'a touché avant moi.
On a chacun une histoire derrière nous.  
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 22:59

Pleurer est une terrible capitulation pour tout homme qui s'est bâti dans l'orgueil.
Certains parviennent à garder le secret toute leur vie,
sans jamais exister vraiment.
D'autres, comme Dusan, finissent par s'avouer vaincus devant le propre monstre qu'ils se sont crées.
Un monstre, ennemi trop parfait, aux rouages trop bien huilés.
Certainement la plus grande preuve de son humanité :
l'orgueil.
C'est à la fois ce qui l'a tué
et ce qui l'a maintenu en vie.
Aujourd'hui le sentiment n'est plus qu'une immense cage de fer aux aiguilles trop pointues, qui ont fini par percer sa peau.
Les rivières salées qui s'accumulent à ses yeux sont issues de cette prison gardée fermée trop longtemps.
Il y a une différence entre vivre et exister.
Vivre, tout le monde peut le faire.
Exister est permis depuis le regard de l'autre.
Aucun homme n'existe tout seul.
On existe parce que les autres se souviennent de nous.
On vit parce que nos poumons emmagasinent de l'air.
À cet instant précis,
quelque chose a changé.
Derrière le torrent de ses sanglots, l'air traverse Dusan.
Une respiration saccadée, hachée, comme pendant l'amour.
Poitrail qui se soulève de manière compulsive, inarrêtable.
La honte de ne pas savoir se contrôler, faire cesser ce corps de tousser.
Et dans la glace de cette prison de solitude, la chaleur de Selena le fait fondre encore une fois.
Des doigts glissent à sa toison pour en câliner les mèches.
Même à ses jambes, le félin s'est joint.
Sa punition pour avoir craché le venin est à la fois foudroyante et salvatrice.
Ses lèvres à elle approchent.
Cette fois Dusan ne fuira pas.
Il se laisse aller à cette accolade, refermant la boucle de ses bras autour d'elle pour l'amener un peu plus contre lui.
Des amants, ou bien une mère et son enfant.
Perdu sur son chemin de vie, garçon a besoin de reprendre la main de quelqu'un.
Il croyait pouvoir grandir plus vite, trop vite.
Le contact à l'ouverture de ses mots lui insuffle un morceau de vie.
La vue brouillée aux larmes, il ne la distingue qu'à moitié dans le flot de son sel et son chagrin.
Mais Dusan, même aveugle, pourrait reconnaître son parfum entre mille.
C'est ainsi, puisqu'il est Loup.
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Message Sujet: Re: (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear   (tw: sexe) Behind the window was a reflection that only instilled fear - Page 3 Empty Sam 1 Mai - 23:28


Il est vrai que j’aurais pu me poser des questions.
Me demander qui étaient ses parents.
Me demander pourquoi il en était arrivé jusque là.
Mon quotidien m’amenait régulièrement à me poser des questions, alors c’est vrai que pour celui que j’appréciais, je n’avais pas pris le temps de me demander tout cela.
Sans doute parce que je n’avais pas besoin de ça pour l’apprécier, pour savoir que c’était lui que je voulais dans ma vie.

Un vrai tableau.
Les rayons du jour qui caressent nos visages, filtrés par les rideaux brodés de la chambre.
Peut-être que c’était ça qu’il recherchait chez moi.
La sérénité d’une femme plus âgée et tout ce qu’il en découle.
Je n’avais jamais eu d’enfant, je ne ressentais rien de maternel pour Dusan, même si au fond de mon coeur l’envie de le protéger commençait doucement à me submerger.
Mais je ne pouvais pas le forcer à aller autrement si ce n’était pas son choix…
Malgré tout, j’essuyais ses larmes de petits garçons, mais si lourdes.
Dusan était jeune, et j’étais persuadée que notre rencontre allait pouvoir l’aider.
Lui donner des ailes ?
Comme un cygne ?

Doucement, ma main se glisse lentement dans la sienne.
L’envie de retrouver le salon, comme pour laisser toutes ces choses ici, dans la chambre.
Avancer ensemble, se laisser le droit à la sérénité.
J’essayais d’attirer Dusan dans le salon, puis sur la terrasse. Je pris quelques secondes pour apporter un verre d’eau. Mon thé était froid, mais je m’en fichais. J’avais l’habitude d’en boire ainsi quand je me mettais à écrire pendant des heures sur l’ordinateur.
Je lui servais son verre à la table de la terrasse.
« Prends une cigarette. Bois un coup. Je suis là maintenant. »
Je ne me considérais pas comme sa sauveuse, loin de là.
Mais je restais intimement persuadée qu’il ne pouvait pas tomber sur une meilleure personne que moi.

Notre rencontre m’avait apporté un certain nombre d’informations.
Et comme beaucoup de femmes, j’ai tendance à enregistrer ce qu’on me dit. Nullement besoin de le répéter mille fois.
Je remarquais Dusan effacé, incapable de prendre une décision ou de me confier son avis.
Je mettais maintenant cela sur cette fameuse profession.
J’étais peut-être une des rares personnes à lui demander son avis.
Je n’avais pas envie de le questionner d’avantage, même si je me posais beaucoup de questions.
Sa famille ?
Ses amis ?
Son logement ?
Son besoin actuel ?
Il y a aussi cette envie de lui donner de l’argent, mais cette peur qu’il le perçoive très mal…

J’avais repris mes gestes tendres. Ces actions qui m’étaient tellement naturelles avec lui.
Je me découvrais très tactile alors que je ne l’étais pas par le passé.
Mais c’était lui, Dusan, qui me rendait comme ça.
De nouveau les doigts dans ses cheveux.
Un vent nous caressait le visage.
« Je te propose de rester ici ce soir... »
J’avais envie qu’il oublie un peu sa vie et il faut être honnête, je ne souhaitais pas l’imaginer en train de coucher à droite ou à gauche pendant que moi je lisais un livre dans mon lit bien douillet.
« On pourrait… regarder un film, commander une pizza. Et puis il y a la bibliothèque... »
Je tentais de trouver des activités pour le motiver.
« Ou on pourrait aller au cinéma, aller au restaurant… tu peux dormir ici. Il y a la chambre d’ami si tu ne veux pas venir partager mon lit avec Schawn... »
J’essayais de mettre un peu d’humour pour faire passer le message en douceur.
Je croisais les doigts pour qu’il accepte…
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