— i want you to draw me like one of your french girls ((kestrel))

01. cohen, papa est parfumeur, maman est esthéticienne, elle a toujours vécu dans ce monde enivrant, artifices pour certains, paradis pour d'autres. kestrel, elle, c'est son univers, celui dans lequel elle a baigné toute sa vie. la maison familiale ressemblant à un jardin d'eden, les fleurs aux parfums envoûtants dont son père prend soin avec amour, elle admire son travail autant qu'elle l'admire lui. c'est venu naturellement, son côté artistique, cette envie de peindre, de dessiner ce petit paradis qu'était sa maison, l'ambiance féérique de son enfance, c'est devenu sa passion. 02. kian, dans la famille cohen, on pioche la mère, le père... et puis eux, son frère et elle. les jumeaux cohen. les enfants terribles qui aiment faire tourner la famille en bourrique, les deux parties complémentaires d'un puzzle, son frère c'est l'homme de sa vie, sa moitié, son âme soeur, celui pour qui elle ferait tout, même le pire. elle n'a jamais aimé quelqu'un aussi fort, elle ne sait même pas si ce sera possible d'éprouver autant d'affection pour une autre personne, sans lui elle n'est rien. ils ont chacun leurs vies, leurs ambitions, leurs espoirs, mais peu importe la distance physique par moments, ils sont les deux faces d'une même pièce, personne ne peut les séparer. (sauf peut-être la dernière part de pizza 4 fromages, là c'est la guerre). 03. peinture, passion découverte durant l'enfance, à l'époque où l'on commence en dessinant des bonhommes en bâtons, où les animaux ont toujours des tailles disproportionnées, kestrel, elle a toujours aimé cela. couchée sur une toile ce qu'elle ressent, ce qu'elle ne peut exprimer à voix haute, ce qui lui passe par la tête, parfois cela n'a aucun sens, mais à ses yeux, c'est comme ça qu'elle communique. elle fait vivre à travers ses toiles sa vision du monde, ses peurs comme ses espoirs, ses rêves comme ses blessures. c'est sa façon à elle d'extérioriser les émotions qui vibrent en elle. 04. avenir, elle y songe parfois, mais kestrel est plutôt une âme qui vit au jour le jour, elle prévoit rarement les choses, elle aime se laisser porter par ses émotions et voir ce que la vie a à lui offrir. un mode de vie que sa mère a bien du mal à comprendre, et accepter, n'attendant qu'une chose de la part de ses enfants, un beau mariage et des petits-enfants, après tout le temps passe. kestrel n'est pas pressée de songer à son futur, ce n'est pas quelque chose qui est écrit dans le marbre après tout, mais au moins une chose est sûre à présent, le voeu de sa mère pour un bébé est exaucé. le soucis va être de comment lui annoncer. 05. rêves, elle a des rêves plein la tête, de ce monde auquel elle aspire, de ses espoirs qui font vibrer son être, kestrel elle rêve tout le temps. de cette galerie dans laquelle elle aimerait exposer un jour, pas seulement dans son atelier mais aux yeux du monde entier. de cette famille qu'elle aura plus tard, qui sait de quoi l'avenir est fait après tout. kestrel, elle a des rêves qui animent ses nuits, qui la bercent, qui lui donne envie de réussir. des rêves de voyages, de découvertes, d'aventures, la vie est trop courte il faut savoir la croquer à pleines dents. 06. peurs, malgré son tempérament, sa joie de vivre et ses sourires, kestrel est quelqu'un qui au fond souffre en silence. il n'est jamais facile de confier ce qui peut vous ronger de l'intérieur, ses peurs, ses doutes, ses peines, ses questions, ce n'est pas quelque chose qu'elle arrive à dire facilement, une des raisons pour laquelle elle trouve cela plus aisé de peindre sur une toile que de le dire à voix haute.kestrel, elle doute. mais elle ne dit rien, elle cache derrière un sourire, un geste de la main, des mots réconfortants que ça va. 07. mahe, celui qui est entré dans sa vie, celui qui a séduit son coeur, le faisant sien avant de disparaître un jour, l'emportant avec lui. elle était belle leur histoire, courte mais durant ces instants, kestrel était heureuse. elle l'aimait, peut-être un peu trop, probablement trop vite, elle s'est attachée trop fort kestrel, elle le savait bien. fantôme d'une histoire terminée, coeur brisé par un silence dont elle n'a pas les réponses, elle aurait dû l'oublier, mais le destin a pris sa propre décision. 08. bébé, elle le voit encore, ce résultat sur le test, sur les papiers que l'hôpital lui avait donné, un malaise dont elle pensait l'origine une bactérie ou quelque chose d'autre, mais pas ça. pas un bébé. idée qui a du mal à faire sa place dans son esprit, idée qu'elle rejette, ce n'est pas possible. et pourtant. elle la tient en mains, cette petite radio, cette forme encore indescriptible mais qui apparaît bien, elle sent les larmes aux yeux lui monter, doigts qui viennent effleurer l'échographie. elle tremble, kestrel, de cette nouvelle qui vient bouleverser sa vie.